Milo

On se barre !

Kanon a enfin retrouvé la raison !

J'ai du mal à ne pas sourire comme un crétin. Je porte la main vers son visage. Ses pommettes tressaillent, il rit en silence. Ça fait une éternité qu'il n'a pas manifesté un peu de joie de vivre.

Du coup, moi aussi, je ris.

Puis, une explosion secoue les murs du palais. Je me redresse si vite que mon front donne contre le menton de mon compagnon. Il grommelle un peu mais se relève. J'attrape son poignet et il me tire hors du lit. Je le sens aux aguets.

J'entends des cris, des bruits de pas dans les couloirs. Certains si lourds que je sens le sol tressauter sous mes pieds nus. Les trolls ne sont jamais loin.

Kanon m'attire à sa suite. À force, je connais notre prison dorée sur le bout des orteils. Nous nous immobilisons à quelques mètres de la porte. Je pose le doigt sur mes lèvres et laisse mes sens prendre les commandes. Avec une touche de cosmos, je les étends plus loin encore et suis les mouvements hors de notre cage.

Dès que la voie est libre, je lève la main et Kanon libère le vent du dragon des mers. La porte explose, une esquille de bois effleure ma joue.

C'est parti !


Camus

Les cuisines du palais sont envahies d'un tourbillon de feu et de lames de vent. Les marmitons n'ont pas demandé leur reste. Aiolia avance à mes côtés lorsque les trolls font irruption au milieu de l'incendie. Ensemble, nous unissons l'air et le feu pour les balayer. Les chiens des Maîtres qui les suivent reculent et fuient devant le maelstrom. Ils sont engloutis en son sein. Leurs restes calcinés retombent au sol.

L'espace d'un instant, la culpabilité m'envahit. Nous tuons de simples humains. Mais ils ont choisi leur camp. Ils asservissent leur propre espèce pour grapiller des miettes de pouvoir auprès de ces Maîtres. Milo s'en rendrait probablement malade mais c'est pour lui que je fais ça. Pour le tirer de ce cauchemar auquel ces traitres à leur race ont collaboré à nous plonger.

Aiolia s'engouffre dans les couloirs, choisit les escaliers qui le mène vers les étages. Nous croisons des esclaves. Les malheureux se recroquevillent devant nous. Le Lion leur crie de sortir de là. Nous n'attendons pas de voir s'ils obtempèrent. Nous passons.

Ma gorge brûle et pas seulement parce que j'ai inhalé trop de fumée.

Je crève !

Je crève d'envie de crier son nom. De l'alerter.

Milo !

Je viens te chercher !


Kanon

C'est bon ! On est lancé.

Je sens le cosmos de Milo s'entremêler au mien. Il suit mon rythme sans faiblir. Il a fermé les yeux pour les protéger. Sous mes doigts, son pouls bat à toute allure et il ne peut tout à fait retenir son sourire.

Soudain, il pile net, je perds prise.

— Merde ! Milo ! je proteste.

C'est pas le moment de faire du tourisme… d'autant plus qu'il ne risque pas de pouvoir admirer les détails de l'architecture. Son visage s'éclaire davantage et il penche la tête sur le côté.

— Kanon… Ils sont là !

Heu… T'as tourné la carte, mon pote ?

— Qui ça, Milo ?

Il tourne vers moi ses yeux aveugles. Il rayonne tellement que je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour.

— Tu ne les sens pas ? Ce barouf… C'est Camus et Simba !

Un instant, je veux lui demander s'il en est sûr mais… Durant ces trois mois en captivité, il a appris à affiner son cosmos pour remplacer ses sens. Alors, s'il le dit…

— Ils sont où ?

— Par ici !

Je le rattrape par la taille et le ramène contre moi avant qu'il ne se mange un mur de face.

— D'accord. Corrige-moi si je me plante de direction.

Ça arrive parfois, les bugs… Et je sais à quel point utiliser son cosmos à outrance lui coûte.


Aiolia

Nom de Zeus ! Il en sort de partout !

Je prie Athéna pour un coup de miracle. Ici, ça sent le méchoui au point que je vais sans doute devenir végétarien quand tout ça sera terminé. Mais d'abord… je dois retrouver Milo et même cet enquiquineur de Kanon !

Camus s'immobilise soudain. Je crame d'un troll qui s'approche d'un peu trop près ! La bestiole recule en braillant et mon compagnon l'achève d'un air presque absent.

— Sois un peu à ce que tu fais ! je rage.

C'est vrai quoi ! Je ne pourrai pas lui sauver les miches à chaque fois ! Il ne se vexe pas et me regarde d'un air que je ne reconnais pas. Il sourit… Il semble presque…

Heureux ?

Il s'est pris un coup sur la tête quand je ne regardais pas ?

— Je sens Milo !

Je n'ai pas le temps de lui demander de quoi il parle qu'il ouvre le passage d'une lame de vent entre les trolls. Il s'y engouffre et je me hâte de le suivre histoire de surveiller ses arrières !


Milo

Kanon ne lâche pas ma main. Pour le moment, nous n'avons pas croisé grand-chose comme obstacle. Je ne sais pas si je dois m'en féliciter ou craindre le retour de bambou.

Il s'arrête soudain, me pousse derrière lui. Je m'apprête à protester quand je les sens… Un cosmos brulant et un autre glacé s'élèvent comme une vague et tranchent dans le cas. Je veux me porter vers l'avant mais la poigne de Kanon se durcit et me tire en arrière.

— Att…

Quelque chose passe devant mon visage. Un air glacial passe dans mes cheveux et je trébuche en arrière. C'est pas passé loin.

— Kanon ?

— Ça va ! J'ai rien !

Je le sens se redresser. Il me lâche mais garde sa main contre ma peau.

— Bordel, Ice Cube ! Tu peux pas faire un peu gaffe, non ?

Ice Cube ?

Camus ?

Camus est là ?

Je relève la tête comme si je pouvais y voir quelque chose ! Mais je suis toujours plongé dans le noir. Je n'y distingue que quelques ombres sans les identifier.

Alors, je lance à nouveau mon cosmos.

Il se heurte à celui brulant d'Aiolia avant de s'entremêler à celui de Camus.


Poupou : Eh oui ! I'm back ! ^^ Peur que ça tourne mal ? Je ne vois pas où tu vas pêcher ça... Ce n'est pas comme si c'était dans mes habitude de malmener mes chouchous

Hemere : Désolée pour la fausse joie... Note, je ne connais pas tellement Naruto et je me base sur des personnages très secondaires (Genma)...

Hihi... Oui, ils ont franchi le pas tous les deux. Là où y a d'la gène, hein ! ^^ Contente que la suite te plaise malgré l'ellispe... Après ce chapitre-ci, je reprendrai la bonne habitude de un chapitre/un POV.

Bonne lecture !