Commentaire de l'auteur : Bonjour et bonne lecture à tous !
Cihanethyste : Merci pour la petite review ! Noctis & Stella ennemis à cause de Ravus ? Je ne peux rien dire héhé !
FINAL FANTASY — VERSUS XV
Fiche personnage : Etro
Caractère : Inconnu.
Aime : Inconnu.
N'aime pas : Inconnu.
Style de combat : Inconnu.
« — Je suis désolé que cela se soit passé de cette façon, Dame Stella.
— Ne vous en faites pas. Tout va bien pour moi. Je comprends la réaction du Prince Noctis. »
Baissant légèrement la tête, Ignis Scientia remonta ses lunettes en émettant un léger soupir. Dans son dos, Gladiolus Amicitia et Prompto Argentum partageaient le même désarroi, sous diverses formes et plus marqué chez le dernier cité.
« — Que comptez-vous faire dans l'immédiat ? Reprit le cuisinier.
— Je vais faire un tour au Lucis. Je dois retrouver Ravus, et je doute qu'il ait foncé tête baissée vers l'Empire. Et j'ai besoin de me reposer un petit peu, avant de secourir ma sœur. Je serai capturée ou tuée à coup sûr, sinon.
— C'est la meilleure chose à faire. Répondit son interlocuteur. Il faut maintenant voir comment va agir le Niflheim, maintenant qu'il possède toutes les cartes en main. Et puis vous n'irez pas seule.
— Ouais. Les autres soldats vont retourner à Insomnia pour contrôler la situation. Les Lames Royales ont déjà été averties de la situation. »
Stella Nox Fleuret hocha simplement la tête, avant de retourner sur le navire, qui repartait en direction du continent. L'autre avait déjà entièrement déchargé ici, à Angelgard.
Chapitre 22 : Angelgard
« — Noct m'inquiète beaucoup. Soupira doucement Prompto.
— Il est déjà parti, en premier. Marmonna son camarade Ignis.
— Faut éviter qu'il craque complètement. Compléta simplement Gladio, en continuant sa route. »
Angelgard, une île éloignée de la civilisation, dégageait quelque chose de mystique. De prime abord, elle ressemblait pourtant à un lieu complètement perdu, sans aucune activité possible. Les troupes du Lucis, séparées en deux groupes, devaient s'organiser le plus rapidement possible pour réussir à survivre. Pour l'heure, une bonne dizaine de soldats investissaient les lieux, dans une marche menée par Cor Leonis et Clarus, à côté desquels un Noctis plongé dans un profond mutisme marchait.
Le maréchal jeta un bref coup d'œil par-dessus son épaule. Évidemment, difficile de ne pas comprendre le désarroi qui rongeait actuellement le Prince. Cor ferma lentement les paupières, avant de prendre la parole, d'une voix lente.
« — Tu sais pour quelle raison nous sommes venus ici ?
— Comment veux-tu que je le sache ? Marmonna le jeune homme, sans porter un coup d'œil à son interlocuteur.
— Noctis. Si tu continues d'arpenter cette voie, tout le monde en souffrira, autour de toi. »
Il ne répondit pas. Comme si se terrer dans le silence lui servait à voiler une vérité, encore trop douloureuse à accepter. Noctis serra légèrement les dents, en trouvant d'ailleurs le chemin un petit peu trop long et escarpé. Ils comptaient visiblement grimper jusqu'au sommet de cette sombre montagne, qui s'imposait avec majesté sur l'horizon assombri.
Au bout de quelques minutes d'une marche éprouvante, les trois frères d'armes arrivèrent également au niveau de leur Prince.
« — Noct ! S'enquit Prompto, en venant à ses côtés. Attends-nous ! »
Il ne répondit encore pas. Même pas un regard pour ses partenaires de toujours. Prompto baissa doucement les yeux, en n'osant finalement pas se tenir aux côtés de l'héritier. Gladio lui tapota alors doucement l'épaule.
« — Laisse-lui encore le temps d'accepter tout ça. Déclara-t-il. Tout ira mieux ensuite. »
Ne masquant toutefois pas sa déception, le blond hocha positivement la tête. Et tous finirent par arriver jusqu'au lieu escompté. Un espace circulaire assez large. L'incompréhension régnait complètement, sur l'ensemble des troupes envoyées. Les petites discussions fleurirent alors, brisant l'ambiance monotone qui pesait déjà sur les environs.
[Yoko Shimomura - Somnus Legatum 1'00-1'57]
« — Votre attention à tous, s'il vous plaît. Déclara alors Clarus, en ramenant le silence. Sur cette île, Angelgard, se trouvent deux choses importantes. Premièrement, Noctis, viens ici s'il te plaît. »
Le vieil homme désigna une forme de tombeau. Noctis élargit à peine le regard, en ressentant le pouvoir qui s'en dégageait. Comme pour celui dans lequel il avait récupéré le Glaive du Sage. Le lien se fit alors immédiatement dans l'esprit de tous : voici le tombeau d'une autre Arme Fantôme.
« — Dans ce tombeau, se trouve une arme appartenant à un roi si puissant, que tous tremblaient à l'évocation de son simple nom. Prince Noctis, récupère donc l'Épée du Conquérant, et pose la première marche vers la sauvegarde de notre monde. »
Suivant simplement les paroles du conseiller de son père, Noctis se positionna convenablement et leva sa main, de la même façon que précédemment. Au bout de quelques secondes, il ressentit tout ce pouvoir. Un pouvoir qui recouvrit d'une chaleur nouvelle tout son être. Et sous les yeux attentifs de ses comparses, dans une belle effusion de lumière bleutée, apparut une lourde épée, qui tournoya autour du jeune Prince.
« — Pour vaincre l'Empire du Niflheim, tu vas devoir être capable de refaire appel aux pouvoirs des anciens rois. Il te faudra au minimum quatre Armes Fantômes pour employer l'Arsenal Fantôme.
— L'Arsenal Fantôme … ?
— Lorsque tu l'atteindras, tu seras plus à même de décrire son pouvoir que par mes simples mots.
— Je vois.
— Mais la principale raison pour laquelle nous sommes venus ici avec ton père, Noctis … concerne autre chose. »
D'un coup d'œil, Clarus montrait une statue. Ou plutôt … un ensemble de statues. Les autres troupes du Lucis braquèrent à leur tour un regard intéressé sur cette zone, légèrement surélevée par des escaliers. Le père de Gladio s'y avança, en faisant signe au jeune héritier de lui emboiter le pas.
Noctis s'approcha d'une des statues, un air légèrement dubitatif.
« — Tu la reconnais, n'est-ce pas ? Murmura le vieil homme. C'est une statue de l'Hydréenne. Angelgard est le berceau des dieux. C'est ici que la Première Guerre s'est achevée. Les autres statues représentent … ce sont les cinq autres Dieux, qui régnaient jadis sur le monde. Ifrit, l'Infernal. Shiva, la Glacéenne. Titan, l'Archéen, Ramuh, le Foudroyant. Et enfin Bahamut, le Draconnéen. »
Les six statues, sculptées à taille humaine, formaient un cercle, au milieu duquel trônait une autre. Elle ressemblait à une femme, mais dont le visage avait été comme effacé.
« — Et au centre, c'est Etro. La Déesse de la Mort. »
Le nom de l'intéressée rendit Noctis étrangement nerveux. Il ne saurait d'ailleurs expliquer pour quelle raison.
« — Écoute-moi bien, Noctis. Reprit Clarus. Nous avons tous besoin de toi. Tous tes amis ont besoin de toi et ton peuple également. C'est une lourde responsabilité qui t'incombe. Je sais que tu n'es pas au mieux, et personne ne pourra te le reprocher. Mais ton père n'est pas mort en vain. Il ne doit pas être mort en vain. Tu dois le remplacer. Tu dois réussir, Noctis. Pour que l'avenir dont il rêvait pour toi puisse s'accomplir.
— Et pourquoi moi ? Siffla légèrement d'irritation le Prince. Je n'ai rien demandé à personne. Et je ne suis même pas certain d'être capable d'accomplir tout ça.
— Je le sais. Nous le savons tous. Mais tu ne seras pas seul dans toute cette mission. Je sais que tu n'en n'es pas encore pleinement conscient. Et c'est justement pour cette raison que nous sommes venus ici aujourd'hui. »
Les paroles de Clarus ne donnaient clairement plus aucun sens chez son interlocuteur. Même les autres Lucisiens ne comprenaient plus tellement les objectifs réels.
« — Ton père, avait jadis connu l'un des dieux. Mais il n'est pas le roi élu. Il n'est pas celui qui doit ramener la lumière.
— Et ça c'est moi, j'imagine ?
— En effet. Seul le roi élu peut commander aux Six. Les rois du Lucis, eux, ne peuvent faire appel qu'à l'un d'eux. Ton père avait jadis été capable de faire appel à un dieu, mais son corps affaibli ne pouvait plus supporter une invocation.
— Et donc ?
— Tu es venu ici pour récupérer son héritage. Lors de notre dernière venue ici, le Foudroyant Ramuh a accepté la prière de l'ancien roi. Et il va donc t'offrir sa grâce.
— Quoi … ?
— Mais prépare-toi, Noctis. »
[Yoko Shimomura — Nox Divina]
« — Recevoir la grâce d'un dieu n'est pas de tout repos. »
Sous les yeux effarés des autres, le ciel —déjà sombre— se couvrit d'impressionnants nuages. Un mouvement de recul fut facilement perceptible chez les troupes du Lucis, même chez Clarus, qui descendit alors de l'autel. Noctis, laissé seul dessus, ne comprenait pas exactement tous les rouages des événements se déroulant sous son nez, le jeune homme savait qu'il se retrouvait seul pour affronter cette épreuve.
Des éclairs d'une teinte violette, impressionnants par la taille, déchirèrent d'ailleurs les nuages. Et progressivement, tous purent noter l'apparition d'une ombre gigantesque, à travers ces cieux désormais constellés d'éclairs.
À une belle distance, sur le navire menant au Lucis, Stella Nox Fleuret plaça sa tête en-dehors de la fenêtre, devant ce spectacle inhabituel et on ne peut plus terrifiant. Instinctivement, la jeune femme reconnut cette sensation. Celle du pouvoir astral, capable de dominer le monde par le passé.
« — Prenez garde, Prince Noctis … Murmura-t-elle, en baissant les yeux. »
De retour sur Angelgard, la pression devenait de plus en plus grande. À tel point que les éclairs commencèrent à frapper directement le sol, non loin des différents Lucisiens.
« — Wow ! Ça c'est du dieu ! Souffla Gladio, une main protégeant son visage devant cette lueur.
— On est obligés de rester si proches ?! Couina légèrement Prompto.
— Faites attention ! Conclut Ignis, en regardant dans les alentours. »
Voici venu Ramuh. Le Dieu du Tonnerre, sous l'apparence d'un vieil homme absolument gigantesque, disposant dans sa main droite d'un sceptre puissant, commandant directement à la foudre. Il plaça alors un regard difficile à décrypter sur le Prince, quelque peu intimidé devant une telle apparition.
« — Prince du Lucis. Es-tu prêt à recevoir mon pouvoir ?
— Qu'est-ce qu'il raconte ?! »
Noctis ne parvenait toujours pas à comprendre un mot de ce qu'ils —les dieux— disaient. Lorsque Ramuh souleva alors son arme, renforçant alors encore sa nervosité. Et sous les yeux abasourdis de tous ses partenaires, un gigantesque éclair traversa les cieux, pour s'abattre droit sur lui. Par réflexe, l'intéressé souleva simplement son épée.
« — NOCT ! S'époumonèrent ses camarades.
— Si tu parviens à tenir bon, voici la grâce qui te permettra de faire appel à moi. »
Le choc, brutal, provoqua une violente levée de débris. Les soldats postés dans les environs en furent sérieusement secoués, voire projetés en arrière. Devant cette situation, Gladio chercha à se mettre en mouvement, pour secourir son camarade. Il fut néanmoins directement stoppé, par la présence de son père, juste devant lui.
« — Noctis doit réussir à assimiler la grâce.
— Mais il va crever, à ce rythme !
— C'est l'Épreuve de Ramuh. On doit le laisser faire. »
Sous un râle de douleur, Noctis parvenait pourtant à tenir debout. Pourtant, son corps souffrait plus que de raison. Electrifié dans tous les sens, le Prince ne désirait qu'une chose : que cette histoire se termine.
« — Noct … Tremblota Prompto. Je dois …
— Arrête. Coupa Ignis. Tu n'as pas entendu ?
Malgré tout, chuter maintenant et ne pas recevoir le pouvoir du Dieu … signifierait qu'il échouerait. Mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas mourir immédiatement.
Toute cette histoire de succession et de destin ne l'intéressait pas.
Mais il devait venger son père. Tuer Ravus. Tuer l'Empire. En tant que roi élu ou que simple humain, il s'en fichait éperdument. Ouvrant ses yeux, le Lucisien serra les dents pour réprimer sa douleur.
Et pourtant, il sentait cette vérité. Son incapacité à poursuivre le combat.
« — Jeune Prince. »
Ramuh … ?
Il l'entendait, bien plus convenablement cette fois-ci. D'ailleurs, en rouvrant les yeux, Noctis se rendait bien compte qu'il ne se trouvait même plus sur Angelgard : dans les alentours, rien sinon l'obscurité, le brouillard et les ténèbres. Même son immense douleur, inhérente à la situation précédente, faisait désormais partie du passé. Mais que se passait-il, à la fin … ?
En levant la tête, Noctis aperçut l'ombre immense du Foudroyant, qui le surplombait, portant vers lui un œil difficilement qualifiable. Quelques secondes plus tôt, le jeune homme avait parfaitement pu entendre son appel.
« — Regarde autour de toi. »
Il savait déjà. Il connaissait déjà toute cette vision désertique, chaotique. Comme les ruines d'un monde frappé par la mort elle-même.
« — Après la Guerre Astrale, le monde entier fut réduit en ruines. Souffla le dieu. Seul le roi élu est capable de sauver cette vision.
— Pourquoi moi … ? Marmonna ledit Prince, en serrant les dents. Je n'ai rien de spécial !
— Celui qui peut voir le Valhalla et hériter de l'anneau est spécial. Plus que quiconque.
— Vous en attendez trop de moi. Je ne peux pas le faire.
— Ton destin va s'accomplir. Que tu échoues ou non n'est pas de mon ressort. À toi de voir, Prince du Lucis. Que ton cœur frappé par la haine n'obscurcisse pas ton horizon. »
Doucement, tout autour de lui devenait sombre. Même l'ombre de Ramuh disparaissait peu à peu dans les brumes.
« — Attendez !
— Que ce monde ne sombre plus dans les cendres, comme jadis. Tel est mon vœu et celui de beaucoup d'autres. Mais il n'y a pas qu'une seule vie en jeu. »
Et il ne le savait que trop bien.
Mais pourquoi accepter un poids si lourd ? Pourquoi devait-il le faire ? Pourquoi tout le monde risquait-il sa vie pour lui ?
Son dernier appel fut sans retour.
[Yoko Shimomura — Disquiet]
Insomnia …
La mort tragique du roi Régis n'avait pas encore été annoncée au peuple entier du Lucis. Mais pourtant, déjà, les nouvelles fuitaient, concernant les terribles événements survenus à Altissia. Des images édifiantes, terrifiantes, montrant la terreur inspirée par l'Hydréenne et son pouvoir démesuré. Parce que les nombreux journalistes venus en masse pour célébrer l'union présupposée entre Noctis Lucis Caelum et Lunafreya Nox Fleuret, avaient alors eu l'occasion de capturer des images d'une toute autre nature.
Et sur les nombreux écrans mis à la disposition des hommes du Lucis —et d'Insomnia plus particulièrement— cela n'avait échappé à personne. Un pouvoir monstrueux, tout bonnement incontrôlable. Que ce soit dans un cadre privé ou public, tous les regards furent rivés là-dessus.
« — Et c'est ça qu'ils veulent contrôler ?
— Le roi Régis est complètement taré.
— Pas nouveau. Livrer une guerre contre le Niflheim depuis toutes ces années, c'était déjà une belle connerie.
— Ha ! Une bonne excuse pour prendre notre pognon, si tu veux mon avis. »
Les paroles déplaisantes affluaient. De nombreux hommes, agglutinés dans un bar plutôt populaire dans la ville, observaient avec une certaine animosité, les images défiler sur l'écran, tout en prenant des gorgées de bière de plus en plus nombreuses.
« — On voit qu'ils ne maîtrisent rien du tout. Clama un vieil homme.
— On dirait que le Niflheim a attaqué l'Hydréenne. Ils sont malades.
— Eux au moins ont le courage de le faire. Tu vois un de nos soldats sur ces images, toi ?
— Bah, ça se saurait si on avait un vaisseau … je me demande où tout notre pognon va, d'ailleurs. »
Même la serveuse commençait à paraître embarrassée, en venant récupérer les commandes.
« — Nous interrompons votre programme. »
Une voix féminine à l'écran, devenu complètement bleu. Une situation confuse, qui eut pour don de raviver une certaine colère chez la table où se trouvaient les quatre bruyants clients.
« — Hé, vous foutez pas de nous ! Remettez l'autre chaîne ! Grommela l'un d'eux, particulièrement musclé, en s'adressant à la serveuse.
— Désolée, nous n'y sommes pour rien. S'excusa l'intéressée, en conservant son calme.
— Chut ! Grommela l'autre. Écoute plutôt, ça se trouve y'a des trucs intéressants. »
Et effectivement, les secondes suivantes jetèrent un certain froid dans l'assemblée, dès lors que le visage fatigué d'Iedolas Aldercapt apparut sur les écrans. D'abord particulièrement effarés et rejetant cette incarnation du mal, l'attroupement d'hommes finit par se taire, dès lors que l'Empereur commença à prendre la parole.
« — Mes amis. Lâcha-t-il, d'une voix grave. Je m'adresse ici à Eos tout entier … pas seulement au Niflheim ou au Lucis. Je veux que tous puissent entendre mes mots. Reprit-il, après un moment de respiration. Non seulement, ce jour qui aurait dû devenir l'un des plus beaux de ces dernières années s'est transformé en cauchemar … mais en plus, beaucoup de monde en a souffert.
— Oooh ta gueule sale vieillard !
— Commence pas à être chiant, écoute merde !
— Aujourd'hui … nous avons perdus deux êtres très chers. Nous avons appris les décès de Régis Lucis Caelum ainsi que de Camélia Claustra, victimes de la furie de l'Hydréenne. Heureusement, après de violents combats, nous avons été capables de repousser l'Hydréenne, mais celle-ci a maintenant disparue. Qui sait si elle reviendra ? »
Un vent immense, sur le bar tout entier.
Sur Insomnia, sur le Lucis également. Parce que maintenant, l'information du décès du roi venait d'être dévoilée. Point de discussion triviale, point de grognements sourds. Justes des regards abasourdis, échangés entre des hommes qui ne parvenaient toujours pas à y croire.
« — Régis a tenté de stopper l'Hydréenne, mais le pouvoir des dieux est tout simplement incontrôlable. Souffla le vieil homme à la télévision, en serrant les dents. J'ai appris de biens désagréables informations, également. Noctis Lucis Caelum, fils de Régis a survécu. J'ai d'abord été particulièrement été soulagé, en me disant que peut-être, finalement, tout n'était pas perdu. Et pourtant … j'ai appris que pour accomplir le soi-disant vœu de son père, il comptait malgré tout réveiller les autres dieux et obtenir leur pouvoir. Je ne peux accepter que l'espèce Humaine, avec un grand H, soit encore mise en danger d'une telle façon.
— Le Prince veut contrôler les autres dieux ? Putain mais y'a que des cons dans la famille royale ou quoi ?!
— Après Altissia, Insomnia pourrait aussi être ravagée !
— J'te jure, ils ont rien compris ! »
Dans le bar, d'autres murmures discrets vinrent nourrir les propos plus crus d'autres hommes, plus remontés que jamais.
« — Observez donc les ravages que l'Hydréenne, seule, a pu causer. Comment peut-on penser que nous pouvons contrôler une telle force ? Ne tombons pas dans le piège du sentimentalisme inutile. Moi-même, j'ai reçu bien des dégâts dans cette histoire, et notre Empire est encore ébranlé. Nous avons envoyé des soldats dignes, pour combattre au nom de l'espèce Humaine. Nos valeureux Généraux, Loqi Tummelt et Caligo Ulldor, ont été victimes de cette folie. Nombreux furent nos hommes, souvent pères de familles, qui ont péri dans cette bataille inutile. Et pour quel résultat ? Pas grand-chose. Pas grand-chose si nous décidons de répéter les mêmes erreurs. Réveiller les autres dieux pour contrôler leur pouvoir ? »
Visiblement épuisé, Iedolas toussota quelques secondes, avant de reprendre la parole.
« — Un humain ne peut décemment pas le faire. Si je vous parle aujourd'hui, c'est pour vous adresser ce message. À vous autres, humains. Pendant trop d'années, j'ai lutté avec le roi du Lucis pour des choses stupides. Contrôler des territoires ? Nous avons pensé, chacun d'entre nous, à rendre la vie plus facile à notre peuple. Mais nous en avons oublié une chose essentielle. Nos querelles ne valent rien. Aujourd'hui, je regrette que Régis Lucis Caelum ne se tienne pas à mes côtés, pour entendre ces mots et dire les siens. Aujourd'hui, je voudrais vous dire que nous nous sommes trompés d'ennemis depuis le début. »
Des visages de plus en plus en accord avec cette pensée. Et pas seulement à Insomnia, mais dans le monde entier.
« — Nos ennemis sont ceux qui feront que nos enfants ne pourront jamais vivre en paix. Nos ennemis sont ceux qui prétendent contrôler notre existence sans en prendre aucunement part. Réveiller les dieux pour les contrôler ? Non, personne ne le peut. Mais ensemble, nous, pouvons les faire disparaître pour de bon ! »
Quelques applaudissements retentirent, depuis l'écran de télévision. Vraisemblablement, le vieil homme devait tenir son discours dans un balcon, surplombant les contrées lointaines du Niflheim. À Insomnia, en revanche, personne n'osait dire quoi que ce soit, dorénavant.
« — Je suis prêt à verser jusqu'à la dernière goutte de mon sang pour l'Humanité. Je suis prêt à envoyer mon vieux corps sur l'autel du sacrifice, pour en première ligne, pour que nos existences ne soient pas constamment sous le joug de ces monstres. Même l'Oracle, Dame Lunafreya, qui peut communiquer avec eux, s'est retrouvée à l'article de la mort. Nous l'avons secourue de justesse, mais je vous rassure, elle va encore bien et devrait dire quelques mots dans les prochains jours. Mes amis … maintenant, j'ai un dernier message. Et il est adressé à toi, Noctis Lucis Caelum. Où que tu te trouves … ne mets pas en danger le monde. Ne commets pas l'irréparable. Ton père … ne voulait pas d'un monde en perdition. Nous étions si proches d'une merveilleuse paix … alors je t'en prie … sur mon titre même d'Empereur … je t'en prie … ne nous déclare pas la guerre, en réveillant ces monstres. »
Un silence de mort. Pendant de longues secondes, où personne dans le bar ne semblait être capable de prononcer le moindre mot. Beaucoup d'informations, en trop peu de temps. Les regards hésitants échangés suffisaient toutefois à jauger l'atmosphère.
« — Nous prendrons les mesures nécessaires pour protéger tous les humains du monde. Notre flotte impériale est affaiblie, mais tous ceux qui désirent notre protection seront servis au mieux. Ne laissons personne dicter notre vie. Si vous désirez vivre seuls, je ne peux vous en empêcher. Si vous recherchez un peu d'aide, nous ouvrons grandes les portes de l'Empire. Si vous tendez la main vers nous, nous ne vous lâcherons pas. »
Encore plus d'hésitations. Des hochements de tête positifs, d'autres négatifs. Sur Eos tout entier, une décision devait être prise. Sur Eos tout entier, un nouveau chemin s'offrait à tous.
« — Il a sûrement raison. Marmonna un vieil homme, dépité.
— T'es con ou quoi ? Argua son camarade. Ce type est l'Empereur du Niflheim, il a essayé de nous buter !
— De ''nous'' buter ? Tu as déjà voulu de la guerre, toi ? Pas moi. Par contre, le roi du Lucis en était partisan.
— Pff. »
Des débats plus animés que jamais virent le jour. La serveuse, une belle femme au teint blanc, finit par se retirer un petit peu, pour revenir près du comptoir. Là-bas, elle vit deux hommes, à la corpulence plutôt différente, pour le coup. Un semblait mince et plutôt musclé, à la chevelure noire tombant légèrement vers l'arrière, moins présente sur les côtés toutefois. L'autre, était plutôt enrobé, à la chevelure en queue-de-cheval.
« — Est-ce que je vous sers autre chose ? Demanda ladite serveuse, en s'adressant au premier homme.
— Non merci, ça ira. Rétorqua-t-il, en se redressant. J'en ai assez vu pour aujourd'hui. »
D'un pas décidé, il se dirigea vers la sortie, sous l'œil anxieux de la demoiselle. Geste qui valut un soupir chez son partenaire, qui décida à son tour de se relever.
« — Attends-moi, Nyx. »
À suivre …
