FINAL FANTASY — VERSUS XV

Fiche du Bestiaire : Zu

Oiseau gigantesque et légendaire, qui vivrait éloigné de toute civilisation. Rares sont les humains à pouvoir l'apercevoir, certains estimant qu'il n'existe tout simplement pas.

[Yoko Shimomura — Somnus Legatum]

Le crépuscule d'un éprouvant champ de bataille. Un genou à terre, entouré d'une lueur bleutée, le légendaire Gilgamesh releva doucement les yeux, une épée plantée dans son ventre.

« — Félicitations, roi élu par le Cristal, articula-t-il. »

Noctis ne disait pas un mot, essoufflé face au Maître d'Armes.

« — Tu as fait preuve d'un grand courage. Mais le courage seul ne suffit pas. Ta force est grande … et tu as su t'entourer de valeureux compagnons. »

L'héritier du trône se racla doucement la gorge. Une lumière bleutée commençait à apparaître, dans le dos de Gilgamesh, prenant progressivement la forme d'un bouclier robuste et particulièrement noble.

« — Je ne sais pas ce qu'il se passe exactement à l'extérieur … reprit-il lentement. Mais ne laisse jamais cette force qui vous unit disparaître. Lorsque le monde sombrera dans l'obscurité … n'oubliez pas comment vous êtes arrivés jusqu'ici, pour me terrasser. »

Noctis leva sa main, dès lors que le bouclier s'approcha littéralement de lui. Une lumière bleutée intense s'empara alors de tout son être, illuminant toujours davantage les environs. Le Prince leva légèrement la tête, pour regarder cette lueur dorée, qui brillait au début du combat, s'évanouir dans les cieux.

Est-ce que cela voulait dire que l'on pouvait lutter contre le destin … ?

« — Quant à toi, Gladiolus Amicitia … »

L'interpellé élargit vivement son regard, en entendant littéralement son nom appelé par cette légende quasiment vivante. Il se redressa convenablement, l'estomac presque noué.

« — Tu as fait preuve d'un grand courage également, dans cet affrontement, murmura-t-il lentement. Cette épée, dans le bras que tu as découpé … elle te revient désormais. Elle appartenait jadis à un celui qui m'a découpé l'autre bras …

— C… C'est un grand honneur, déclara Gladio, en baissant respectueusement la tête.

Sois donc digne du titre de ''Bouclier'' … »

Gilgamesh finit par disparaître, laissant cet endroit étrangement vide.

Mais c'était avec un nouveau poids sur les épaules que le quatuor devait maintenant avancer.

Chapitre 35 : Des raisons pour lutter

Continent du Lucis …

Lentement, une voiture en plutôt mauvais état, se stoppa aux abords d'un simple marché rural, non loin d'Hammerhead, là où se rassemblaient les chasseurs de Daemons. Un endroit idéal afin de trouver des provisions.

« — Super, marmonna Nyx Ulric au volant. Moi qui pensais pouvoir trouver un coin tranquille, il fallait que ce soit bondé.

— Je suppose que pour tout le monde au Lucis, la situation commence à devenir particulière, déclara platement Stella. »

Les deux Princesses de Tenebrae prenaient simplement place à l'arrière du véhicule, visiblement loin d'être ravies de la tournure des événements.

« — Vous n'avez pas encore dit grand-chose sur vous, Nyx. »

Lunafreya ne souhaitait en tout cas pas que ce petit moment ressemble à une cohabitation trop forcée entre différentes personnes. Cette vague interrogation abondait évidemment dans ce sens. Son interlocuteur lui jeta un vif coup d'œil, depuis le rétroviseur intérieur, avant de reporter son regard dehors.

« — Y'a pas grand-chose d'intéressant à raconter, lâcha-t-il platement.

— Je ne pense pas, affirma Luna. Chaque histoire est intéressante.

— Y'a sûrement des exceptions.

— Vous pensez en faire partie ?

— J'en sais rien, mais ça m'intéresse pas des masses d'en parler, votre altesse. Restez ici pour l'instant. »

Sur ces derniers mots, le soldat finit par ouvrir la portière du véhicule avant de descendre. Lunafreya ne comprit pas immédiatement, et tourna légèrement sa tête en direction de sa sœur.

« — Ai-je été incorrecte ?

Il commence à être incorrect, tu veux dire, marmonna-t-elle, en soupirant légèrement.

— Il m'a l'air d'être un homme qui a des choses à dire, pourtant.

— … Ne me dis pas que ce côté rebelle te plaît ?

— Stella …

— Ça va, ça va, oublie… »

À l'extérieur, Nyx Ulric effectua quelques pas rapides. Une certaine frénésie régnait à l'intérieur de ce marché en somme tout ce qu'il y avait de plus classique. Pour l'heure, ils avaient simplement besoin de récupérer quelques provisions pour un voyage qui s'annonçait encore long et périlleux. En parcourant les différents rayons, contenant différents fruits et légumes, la Lame Royale écoutait également silencieusement les propos tenus, ici et là. Une forme de pêche discrète aux informations, qui fonctionnait relativement bien, dans la mesure où personne ne le connaissait, lui.

« — Tu as entendu ? Le Niflheim va sécuriser tout le pays.

— Ces terroristes sont chiants. J'espère qu'ils seront vite attrapés.

— T'es sérieuse ? Le Niflheim à la place d'un roi légitime ?

— Légitime de quoi ? Ces mecs de la famille Lucis Caelum ont montré qu'ils savaient juste faire la guerre, rien de plus.

— Pff … chaud quand même …

— Je préfère largement être sous le commandement du Niflheim et vivre tranquillement plutôt que de rester sous l'ancienne royauté et continuer de faire la guerre.

— Pas faux … »

Même à Insomnia, peu avant sa chute, Nyx se souvenait avoir déjà entendu des propos similaires. De quoi quelque peu faire bouillir son sang, mais il serait stupide d'effectuer une quelconque action de ce genre ici. Il dépensa ainsi quelques gils dans différents produits, avant de les ramener au véhicule, stationné en marge de ce rassemblement populaire.

« — C'est bon ? »

Question signée Stella Nox Fleuret, teintée d'une douce voix. Comme pour faire disparaître toute forme de tension dans les environs. Nyx arqua légèrement un sourcil, avant de placer les derniers sacs sur le siège à côté de lui.

« — Pour les courses, seulement, répondit-il platement.

— Vous voyez les choses de façon bien négative, articula Luna. Vous ne devriez pas.

— C'est parce que les choses sont négatives, lâcha le Glaive, en démarrant le véhicule. On va devoir vous trouver de nouveaux vêtements, surtout vous, Princesse Lunafreya.

— Si seulement nous pouvions passer à Tenebrae pour en récupérer … soupira-t-elle faiblement. Rester cloîtrée dans la voiture ne me plait vraiment pas beaucoup.

— Tss, vous sortirez de là, dès lors qu'on sera dans une zone moins bondée. »

Pas dans l'immédiat, donc. Luna grimaça légèrement, en posant sa tête sur l'épaule de sa sœur, fermant alors lentement les paupières et en s'imaginant un vague instant, ailleurs et loin de toutes ces souffrances. Un rêve bien illusoire et naïf.

« — Heureusement que cette voiture a des vitres teintées, marmonna Nyx. Ça nous évitera des dépenses inutiles.

— A-t-on encore beaucoup d'argent en réserve ? Demanda alors une Stella anxieuse.

— Pas vraiment, concéda son interlocuteur. Va falloir songer à camper sous peu.

— C… Camper ? Grimaça la Princesse.

— Sûrement pas quelque chose dont vous avez l'habitude. »

Elle hocha négativement la tête. Mais il n'y avait pas lieu de faire la difficile, dans de pareilles circonstances.

« — Moi non plus, souffla Nyx, en accélérant un peu plus. »

Stella lui caressa doucement sa chevelure blonde, en perdant également son regard bleuté.

« — Va falloir trouver un endroit où manger, aussi. Vous devez sûrement avoir faim. »

Nyx n'aimait pas l'évolution de la situation. À chaque seconde passée, il avait la furieuse impression qu'un nouvel obstacle se dressait sur sa route.

« — Vous savez cuisiner, Nyx ? Murmura Luna, en ouvrant légèrement les yeux.

— Je me débrouille pour survivre, articula-t-il, sans quitter la route des yeux.

— Drôle de façon de dire oui.

— Parce que ce n'était pas un ''oui.''

— Êtes-vous toujours aussi négatif ?

— Quand les circonstances le demandent. Comme maintenant. »

Décidément, les discussions entre eux ne semblaient jamais pouvoir être très apaisées. D'ailleurs, cet homme ne semblait pas vraiment disposé à l'être, naturellement parlant. Stella ne comptait toutefois pas ajouter grand-chose, en continuant de caresser délicatement la soyeuse chevelure de sa sœur, en jetant ses yeux bleus à l'extérieur.

« — Il y a quelque chose … que j'aimerais savoir, concéda la cadette des Nox Fleuret.

— Quoi ?

— Pourquoi faites-vous autant d'efforts pour nous ? »

Un léger vent passa, seulement contrebalancé par le bruit du moteur. Pendant ces quelques instants de flottement, Luna se demanda une nouvelle fois si ses paroles n'avaient pas été particulièrement incorrectes. Nyx finit par lâcher un petit soupir.

« — C'est pas pour vous que je le fais, lança-t-il. Je peux juste pas blairer le Niflheim.

— Pour quelle raison ? »

Il ne répondit pas, son visage se fermant encore davantage. Comme si ces simples mots évoquaient en lui de profonds souvenirs, refaisant surface alors qu'il cherchait à les oublier.

« — P-Pardonnez-moi, je n'ai pas été correcte, s'excusa alors la belle oracle. »

Stella plissa doucement le regard, après cette discussion un peu trop honnête. Sa sœur aimait connaître les personnes avec qui elle discutait, étant très sociale auprès des autres. Elle également, partageait ce trait de caractère, d'ailleurs.

Sans doute fallait-il savoir s'arrêter, à un moment …

Continent du Lucis —Ravin de Taelpar.

« — Enfin … enfin la sortie ! »

La lumière du soleil.

Elle offrait une chaleur réconfortante. Surtout au vu des différentes perspectives approchant à grands pas. Lorsque les quatre frères d'armes finirent par sortir de l'effroyable Ravin de Taelpar, ils restèrent un moment, perdus dans cette contemplation. Le combat contre Gilgamesh avait duré un long moment, mais le chemin du retour s'avéra également plus difficile qu'on aurait pu le croire. À tel point que cette douce lueur céleste déclinait progressivement à l'horizon.

« — Je suis tellement crevé, murmura Noctis, en s'asseyant sur un rocher.

— Tu m'étonnes, rien que sortir de cet endroit coûte de l'énergie, rétorqua Ignis. Et je ne parle pas des combats menés à l'intérieur …

— Ouais, mais on en sort avec un joli lot ! »

Tout sourire, Gladiolus exhiba fièrement l'épée nouvellement reçue par le Maître d'Armes. Belle et puissante, elle appartenait jadis à Cor Leonis.

« — Ne cache surtout pas ta joie, hein.

— Sois pas jaloux de ne rien avoir reçu du Maître d'Armes, Prompto ! On mérite ce qu'on obtient ! Ricana son camarade.

— N'importe quoi, j'ai été décisif aussi !

— Haha, si tu veux ! »

Cette joie exacerbée rendait presque Prompto malade. Mais d'un autre côté, le petit blond éprouvait lui-même un bon sentiment de soulagement, devant le comportement de son ami. Parce qu'ils retrouvaient progressivement un petit peu de bonheur, au milieu des plus sombres heures de leur existence.

« — Retournons plus rapidement à la Régalia, déclara alors Ignis. Le crépuscule commence déjà à tomber, il ne faudrait pas rencontrer d'autres Daemons supplémentaires.

— Toujours bien carré, Ignis ! »

Tapotant l'épaule de son camarade, Gladio affichait toujours ce sourire radieux, l'épée Genji placée sur son épaule droite.

« — Hé, tes lunettes sont cassées !

— Merci de ne t'en rendre compte que maintenant. Mais j'en possède d'autres dans la boîte à gants de la Régalia.

— Haha, sacré Ignis ! »

Les rires bruyants du colosse de l'équipe sonnaient vraiment difficiles dorénavant, pour un Prompto qui en avait suffisamment entendu. Noctis, lui, n'éprouvait pas vraiment la même gêne. Et pour cause, le voilà une nouvelle fois perdu dans ses pensées, tout en continuant de marcher en compagnie de ses amis. Difficile de pouvoir comprendre ou décrypter le fond de ces dernières, pour les camarades de l'héritier.

Après quelques minutes de marche, ponctuées par les exclamations victorieuses de Gladiolus, tous finirent par prendre place sur le véhicule royal, évidemment conduit par Ignis. Quelque peu épuisés par cette éprouvante journée, les quatre frères d'armes ne dirent pas grand-chose sur les premières centaines de mètres traversées par ce solide bolide …

« — Je crève tellement de faim, s'égosilla alors Prompto. Direction un coin où manger !

— À ce propos, il m'est venu une remarque particulièrement dérangeante, tempéra Ignis. »

Des mots savamment posés, qui eurent bien pour objectif de couper court aux élucubrations de son ami.

« — Avec le Lucis qui se retournera progressivement contre nous, on ne pourra plus traîner aussi facilement dans les restaurants.

— Q-Quoi ?! Et mon pack hamburger-frites ?!

— Prompto.

— Mais … mais ...

— Arrête de pleurnicher, railla alors Gladio. Ignis va nous préparer de délicieux plats en compensation !

— Seulement si j'ai les ingrédients nécessaires, ce qui n'est pas le cas.

— T'es sérieux ?! Et on mange quoi, alors ?! »

Le cuisinier attitré lâcha un léger soupir.

« — Cessez de paniquer, j'ai juste dit qu'on ne pourra plus manger aussi facilement en public. Toutefois, seul Noct est réellement concerné. Dans ce cas, acheter des plats rapidement préparés ne devrait pas poser de soucis.

— Ah, tout va bien quoi. Tu nous fais vraiment des histoires pour rien, sourit largement Gladio, bras derrière la tête.

— Sauf si on parle d'un point de vue gastronomique pur. Car les hamburgers à outrance ne vont pas vous aider à gagner en condition physique.

— Excuse-moi, Maman ! »

Sarcastique et non moins joyeux, Gladio profitait du vent frais de ce crépuscule.

Porté par cette euphorie, il en oubliait presque tous les enjeux qui consumaient encore le futur plus qu'incertain du Lucis. En y repensant vaguement, le jeune homme perdit progressivement ce sourire, surtout lorsqu'il jeta un léger coup d'œil dans son dos. Si la vision de Prompto ennuyé ne le dérangeait pas plus que ça, le petit Prince, endormi et épuisé, lui rappelait alors à quel point la route restait longue.

Continent du Niflheim — Base militaire de Sathersea.

Verstael Besithia, savant excentrique et scientifique de génie, pianotait sur son ordinateur si frénétiquement, qu'il paraissait presque être en transe. Une vision paradoxalement assez ordinaire pour les habitués, travaillant de gré ou de force, à ses côtés. Pour l'heure, en tout cas, le voici seul, complètement plongé dans un silence religieux.

Tout du moins, jusqu'à ce que le téléphone ne sonne. Maugréant légèrement des mots incompréhensibles, il s'empara rapidement du téléphone placé sur son côté.

« —J'écoute.

Docteur Besithia.

— Chancelier ?

Tout juste ! Je suppose que vous devinez même l'objet de mon appel ?

— Hmpf. Si c'est pour le projet Omega, sachez que tout est dans les temps. Nous pourrons le déployer au Disque de Cauthless dans les jours à venir, sans problème.

Merveilleux, je suppose que l'Empereur en sera ravi.

— Et que vous en serez ravi, surtout.

Je vous trouve presque sarcastique aujourd'hui, y'a-t-il un problème ?

— Pas du tout, je continue de travailler sur les autres armes.

Oh, vous ne dormez donc jamais ?

— Vous êtes mal placé pour en parler de cette façon. Plus important, comment s'est déroulée l'expérience, alors ?

Succès. Caligo et Loqi sont flambants neufs. Enfin, façon de parler. Vous avez mes compliments.

— J'ai surtout besoin d'un nouveau financement.

Vous savez bien que ce qu'il se passe dans le dos de l'Empereur ne peut pas faire l'objet d'une telle compensation ! »

Même au téléphone, les rires et le ton taquin employé par Ardyn Izunia pouvaient faire froid dans le dos. Verstael n'en n'était toutefois pas du tout à son premier coup d'essai, la teneur des mots du Chancelier résonnant désormais dans son esprit comme une vieille habitude.

« — Encore trois jours, et le réveil de Titan sera pratiquement complet. Ne soyez pas en retards, docteur Besithia.

— Oui, oui … l'acheminement des nouvelles troupes Magitek est en bonne voie.

Au fait, que comptez-vous faire pour ''lui'' ?

— Lui ?

Vous voyez bien de celui dont je veux parler, non ?

— Ah … son heure viendra également. Vous savez, les échecs n'ont pas une grande place dans mon cœur. »

Le savant fou se craqua légèrement la tête, en quittant les différentes pages sur son ordinateur, tandis qu'un sourire particulièrement mauvais naquit sur son visage.

« — Vous le considérez donc déjà comme un échec ? C'est assez triste.

— Triste ? Pas du tout. L'échec fait tout de même partie de la science, il nous permet d'avancer. Mais bon, généralement, je me débarrasse des échecs. Alors il sera bientôt temps de le faire également. »

Continent du Lucis …

La lune brillait désormais dans ce ciel étoilé.

Un vent frais soufflait, à l'extérieur, secouant doucement la chevelure soyeuse de Stella, qui respirait enfin à l'air libre. Toujours vêtue de sa tenue habituelle, la belle Princesse se perdait dans une contemplation pas des plus utiles, mais qui apaisait son esprit. Juste à côté d'elle, se trouvait la tente dans laquelle reposait sa sœur. À quelques encablures, sur la droite, se trouvait celle de Nyx Ulric.

N'ayant pas pu arriver jusqu'à un village isolé avant le début de la nuit, le trio devait forcément faire une petite excursion, à l'abri des regards ennemis, près d'une forêt. Ils avaient pris la décision de contourner Hammerhead, au cas où parmi la foule de commerçants, on puisse reconnaître Nyx. Même s'il ne s'agissait pas du tout d'une célébrité, peut-être que Titus lancerait des avis de recherche, dans les zones avoisinant la capitale.

C'est donc pour cette raison qu'ils se retrouvaient dans un lieu aussi inhospitalier, à l'intérieur d'une forêt, où d'inquiétants sons, revenaient de temps à autres. Des facteurs qui n'empêchaient pourtant pas Stella de gagner davantage en sérénité, fermant doucement les paupières.

« — Stella ? »

… Jusqu'à ce que sa sœur, désormais vêtue d'un kimono blanc assez traditionnel, qu'elle utiliserait pour dormir, ne vienne la voir. Ou tout du moins, ne sorte que la tête de l'intérieur. Son aînée lui adressa un doux sourire, en se retournant.

« — Tu as du mal à dormir, sans moi ?

— Très amusant, sourit l'intéressée. Je m'inquiétais juste un peu, tu risques d'attraper froid.

— Ça ira pour moi, j'aime les petites balades nocturnes.

— Nous ne sommes pas à Tenebrae ici, il pourrait y avoir des choses dangereuses … »

Son interlocutrice hocha simplement la tête, signe qu'elle se trouvait parfaitement consciente de la menace. Haussant alors les épaules, Luna décida de retourner dans la tente, au chaud dans son sac de couchage.

« — Je t'attends, glissa-t-elle. Ne traîne pas trop.

— Oui, oui … »

Protéger sa famille.

Tout ce qui lui importait se résumait désormais en cette courte phrase. Pourtant, lorsque Stella écoutait les battements de son cœur, elle y ressentit un malaise, inexplicable. Vivement que tout se termine …

Un vent froid. Stella frissonna d'ailleurs légèrement, en se frottant légèrement les bras. Difficile de le nier, sa tenue habituelle ne couvrait pas assez. Finalement décidée à retourner à l'intérieur, elle fut pourtant interrompue, dans sa marche.

« — Etro …

— … Hein … ? »

Un murmure ?

Fronçant les sourcils, dans cette nuit obscure, la jeune femme tourna légèrement la tête. Quelque chose semblait se dissimuler derrière les buissons. Et surtout, ladite chose semblait l'appeler. Prudemment, Stella avança dans cette direction, en levant sa main droite, pour y faire apparaître son fleuret. Avec les nombreux bruits de la forêt, impossible de pouvoir comprendre correctement ce qu'il se passait.

« — Montrez-vous, exigea la jeune femme, prête à en découdre.

— Guerrière d'Etro … »

Ce simple nom provoqua en elle, quelques sueurs froides …

Qui … qui donc pouvait connaître la déesse de la Mort, dans un lieu aussi reculé que celui-ci … ?

À suivre …