Commentaire : Hello ! Cela faisait longtemps. J'intègre des éléments de Dawn Of The Future dans la fiction, je tenais juste à le signaler ! Bonne lecture à ceux qui suivent encore !

FINAL FANTASY — VERSUS XV

Fiche du Bestiaire : Bicorne.

D'ordinaire plutôt pacifique, le Bicorne vit en troupeau. Dès lors qu'une menace se fait ressentir, les adultes protègent rapidement les petits en exhibant leurs impressionnantes cornes.

Continent du Lucis — Ailleurs …

La nuit offrait un spectacle toujours mystique. Tandis que ses camarades dormaient à points fermés dans l'hôtel, Noctis Lucis Caelum jetait son regard droit sur ce monde complètement inaccessible. Ces étoiles constellant l'obscurité veillaient sur ce monde, en proie aux Ténèbres de l'incertitude.

« — Noct. Tu devrais dormir. »

Visiblement, l'un des « frères » ne trouvait toujours pas le sommeil : Ignis Scientia. Jouant toujours son rôle de protecteur, l'intéressé se redressa doucement de son matelas, pour jeter un coup d'œil inquiet au Prince du Lucis.

« — Le sommeil pourrait t'éviter de ruminer des idées noires.

— Je n'ai pas vraiment les idées noires, soupira l'intéressé. Par contre, toi t'as aussi du mal à dormir.

— À vrai dire, je suis en train de cogiter pour notre prochaine destination.

— Lestallum ? Y'a pas vraiment à cogiter, pour le coup …

— On ne peut plus faire un détour si facilement, tu t'en souviens …

— Mais il faudra bien voir comment va Iris.

— Pas n'importe comment. L'Empire nous pourchasse, nous sommes des fugitifs, je te rappelle. »

Certes. Encore une belle connerie. Noctis ferma lentement les yeux. Il le savait déjà pertinemment. Mais voir que ces terres dans lesquelles il avait jadis été si libre, devenir hostiles … difficile de pouvoir l'accepter. D'ailleurs, il ne l'acceptait toujours pas. Un nouveau moment de flottement s'installa, tandis que Noctis finit par se résoudre.

« — Ça ira, déclara Ignis. On ne compte pas abandonner. Mais pour l'emporter, il faudra que l'on puisse être au top. Le combat contre Gilgamesh a été difficile. Nous ferons notre itinéraire demain.

— Ouais … t'as sûrement raison. »

Autant remettre à demain ces troubles, pour laisser soin à la nuit de l'envelopper dans un repos tout de même bien mérité.

Chapitre 36 : La malédiction d'Etro

Une voix, au milieu de la nuit.

Un murmure, presque effrayant. Un murmure qui faisait référence à des savoirs qui allaient bien au-delà de ce que les humains classiques pouvaient connaître. C'est avec cette pensée en tête que Stella se racla doucement la gorge, en conservant une poigne plus forte sur son épée, tout en effectuant quelques pas supplémentaires.

« — Guerrière d'Etro … »

Encore cette inquiétante appellation.

Au bout de quelques secondes pourtant, au cœur de cette pénombre inquiétante, la jeune femme parvint à la voir. Une ombre, frêle, complètement couverte des pieds à la tête, par un voile noir. Cette ombre finit par effectuer quelques pas dans sa direction, arrachant un soupçon de peur chez la Nox Fleuret, qui pointa alors immédiatement son arme.

« — Qui êtes-vous ? Exigea-t-elle, sur la défensive.

— Vous n'avez pas … à être si effrayée, Dame Stella Nox Fleuret. »

L'inconnue finit par ôter son capuchon, pour dévoiler le visage marqué par le temps d'une vieille femme, au teint presque aussi pâle que sa chevelure grisâtre, et dont les lunettes rondes offraient un air assez énigmatique.

« — Mon nom est Ezma Auburnbrie, articula l'intéressée. Et … je dois vous parler … »

Une rencontre d'une pareille nature à une heure tardive avait de quoi inquiéter. Même si elle ne le désirait pas en premier lieu, Stella finit rapidement par voir débarquer Nyx Ulric ainsi que sa propre sœur, Lunafreya, sur place, histoire de comprendre la teneur de cette histoire. Ainsi, un petit feu finit par éclairer les Ténèbres, tandis qu'une ébauche de discussion devait enfin être enclenchée. Nyx, plutôt sur la défensive, s'avéra ainsi être le premier à ''dégainer''.

« — Bon, vous êtes qui et vous sortez d'où ? Lâcha-t-il.

— Ezma Auburnbrie, rétorqua calmement la vieille femme. Je travaillais jadis avec les Chasseurs de Daemons.

— Jamais entendu parler, railla légèrement le Glaive.

— C'est plutôt une bonne nouvelle, dans ce cas-là. »

Le jeune homme ne comprit pas particulièrement où cette vieille femme voulait en venir. Mais, toujours méfiant, il ne comptait certainement pas arrêter son interrogatoire pour si peu.

« — Et qu'est-ce qu'une vieille femme comme vous faites dans la forêt ?

— Je me suis retirée ici, bien longtemps auparavant. Si vous continuez plus loin, vous tomberez sur mon chalet, au milieu des fourrées.

— Rassurant. »

L'ironie, à peine masquée, ne suffisait toutefois pas à lui arracher un calme olympien et presque effrayant. Lunafreya finit alors par prendre la parole.

« — Vous ne semblez pas être quelqu'un d'ordinaire, tempéra simplement l'oracle. Qui êtes-vous réellement ?

— Je suppose que vous étiez encore trop jeunes pour vous souvenir de moi, sourit doucement cette vieille femme.

— C… Comment ça … ?

— Il y a près de vingt ans de cela, j'ai connu votre mère, Dame Sylva Nox Fleuret. »

Les deux principales concernées se jetèrent un regard particulièrement étonné. Comment cette Ezma avait pu connaître leur mère ? L'incompréhension, palpable dans leur regard bleuté, arracha un faible sourire à la vieille femme.

« — Je comprends votre surprise, articula-t-elle. Toutefois, je viens du Niflheim, également. C'est lors d'un des voyages de votre mère à travers les contrées du continent pour soigner de nombreuses personnes, tout comme vous, Dame Lunafreya.

— Je vois …

— Et je faisais partie de ces personnes. »

De vieux souvenirs jaillissaient. Une resplendissante femme au teint clair, dont la chevelure blonde cascadait avec grâce, dans son dos. Devant elle, plusieurs dizaines de personnes apeurées et attroupées devant son arrivée. De sa douce voix, elle rassura d'abord leurs cœurs.

« — Je fus alors la dernière de la liste. »

Sylva Nox Fleuret se statufia, devant cette dénommée Ezma.

« — Elle ne réussit pas à me guérir, murmura la vieille femme, devant le regard incrédule de ses filles. »

Les pouvoirs de l'Oracle n'avaient pas été suffisants … ?

« — Enfin … je devrais plutôt dire qu'elle n'a même pas essayé de le faire. »

L'incompréhension, déjà bien présente depuis le début de cette conversation pour le moins singulière, brûlait désormais à travers les iris de Luna et de Stella. Nyx, lui, semblait quelque peu en retrait, ne comprenant pas grand-chose aux propos tenus par cette inconnue.

« — Vous n'avez toutefois pas à douter de l'Humanité débordante du cœur de votre mère, reprit Ezma. Si elle n'a pas essayé de me guérir … c'est simplement parce que je ne pouvais pas l'être.

— Mère était pourtant même capable de rendre la vue aux aveugles … marmonna Stella. Qu'aviez-vous donc … ?

— Une malédiction, souffla lentement la vieille femme. Une malédiction conférée par la déesse de la Mort. »

Prise de court, Stella élargit son regard.

« — Vous voulez dire …

— Ou un don, je ne sais plus quelle est la formulation correcte, reprit leur interlocutrice. Exactement comme vos « Yeux d'Etro ». Et cette malédiction ne pouvait pas être guérie par les pouvoirs de l'Oracle. Pas intégralement, en tout cas.

— Quelle était cette … malédiction ? Hésita légèrement Luna.

— On la nomme « Mémoire d'Etro » … déclara Ezma. Je faisais souvent des cauchemars, où des images que je ne comprenais pas, revenaient dans ma tête. Plus tard, j'ai appris qu'il s'agissait de la mémoire des défunts, qui communiquaient ainsi.

—Minute, coupa Nyx. Je n'y comprends peut-être pas grand-chose dans toutes ces histoires de magie, mais je croyais que seule la Maison Nox Fleuret pouvait obtenir les pouvoirs d'Etro ?

— La Maison Nox Fleuret forme les « Prêtresses » d'Etro, ou « Guerrières », c'est selon. Elles sont appelées à obtenir les « Yeux » de la déesse, ainsi que quelques caractéristiques, comme « la Porte du Valhalla », que Dame Stella possède sûrement déjà. »

Cette dernière acquiesça simplement. Ezma reprit alors simplement la parole.

« — Ça explique pas d'où vous sortez ce pouvoir, tonna le Glaive, bras croisés.

— La prophétie est assez claire, à ce sujet, tonna une nouvelle fois son interlocutrice.

— Quoi ? Quelle prophétie ?

— Celle … interrompit alors Lunafreya. Celle qui dit que lorsqu'un humain « normal » recevra la malédiction d'Etro, alors la Nuit Éternelle approcherait. »

Un silence lourd pesa sur les lieux. Nyx, lui, arqua pourtant légèrement un sourcil.

« — Oui enfin, ''approcherait'', ça fait déjà vingt ans.

— La prophétie a aussi besoin du Roi élu, murmura l'Oracle. Et voici désormais le trône du Lucis vacant …

— Autrement dit … tous les ingrédients sont pratiquement réunis. »

Les dernières paroles lancées par Ezma n'avaient vraiment pas de quoi rassurer. Stella et Luna se lancèrent d'ailleurs un regard assez équivoque, discrètement.

« — Toutefois, je ne vous ai pas encore parlé de la mission que m'a confiée Dame Sylva, après notre rencontre. »

En parlant, la vieille femme sortit de son cou, une étrange clé dorée, que personne ne semblait reconnaître. Toujours la même incompréhension chez les Nox Fleuret.

« — Lorsque le moment sera venu, ma mission était de vous ouvrir la voie, Dame Stella. Pour que vous récupériez l'intégralité des pouvoirs donnés par la déesse de la Mort.

— Pour … quelle raison … ?

— La prophétie est sur le point de s'accomplir. Tous les ingrédients doivent être réunis. Alors … Dame Stella … il est temps pour vous d'hériter de la mémoire d'Etro. »

Ailleurs …

[Yoko Shimomura —Disquiet]

Une longue chevelure soyeuse, à l'éclat aussi précieux et clair que l'or. Son regard, peint aux couleurs d'un azur profond, dégageait un mysticisme surnaturel. La première fois qu'il l'avait rencontrée, le temps semblait s'être figé, de lui-même. Difficile cependant, de pouvoir retracer exactement tout le cheminement exact de cette rencontre. Perdus dans les méandres du temps, les souvenirs s'effaçaient peu à peu, pour laisser placer à un étrange doute. Comme si ce songe ne trouvait pas sa place.

Pourtant …

Ce visage angélique lui revenait, hantant régulièrement comme un fantôme du passé, ses interminables nuits obscures. Celle-ci encore, nourrissait ce mal profond. Celle-ci encore, lui permettait de retoucher à l'immonde vérité.

Aux côtés de cette femme des plus gracieuses dans sa robe blanche pure, se trouvait l'ombre d'un autre homme. À cet instant, il lui apparaissait alors comme un simple songe.

« — Mon frère, je te présente Eida Nox Fleuret. Tu t'en souviens, n'est-ce pas ?

Vous êtes l'Oracle ?

Oui, c'est un honneur pour moi de vous rencontrer. L'élu de la déesse de la Mort, qui permettra aux Hommes de guérir du terrible fléau … je vous promets de vous épauler du mieux que je peux. »

Eida Nox Fleuret …

Première d'une longue lignée « d'Oracle » …

Un souvenir lointain. Un souvenir trop lointain.

Mais alors, pourquoi revenait-il encore … ?

Pourquoi revoyait-il encore ces scènes bannies à jamais ?

Presque floutées, il ne distinguait plus que leurs ombres. Y compris la sienne. Il se revoyait, 2000 longues années auparavant. Il se revoyait, dans un monde où la lumière signifiait encore quelque chose.

« —Ce ne sont pas des monstres, Somnus. Ce sont des hommes et femmes qui ont vécu à nos côtés … !

Mais aujourd'hui, ils nous menacent. Trop pour que l'on puisse s'en contenter, mon frère.

Ils sont malades, notre devoir est de les aider !

Nous avons déjà tenté de le faire, et nous essayons encore. Mais certaines maladies ne peuvent pas être combattues.

Tu souhaites faire disparaître des villages entiers ?

Je ne le souhaite pas, j'y suis résolu.

Quel roi pourrait accepter de sacrifier son peuple ainsi ?

Mais alors, donne-moi une solution. Parce qu'aujourd'hui, même ton pouvoir et celui d'Aera ne pourront pas suffire.

N'en sois pas si sûr, Somnus.

Qu'est-ce que tu veux dire ?

J'ai bien réfléchi. Mon pouvoir est actuellement limité, mais je crois que je peux aller plus loin encore.

Vraiment … ? »

Encore un flash de mémoire, perdu dans les ravins d'un monde oublié.

« — Maître Ardyn Lucis Caelum ! Soignez notre fille ! »

Des hurlements de rage. On pouvait deviner une silhouette jadis humaine, mais désormais complètement rongée par une étrange Mal, qui frappait le monde de toute sa violence. Un Mal alors connu sous le nom de « Peste des Étoiles », à l'origine des plus mystérieuses. Beaucoup pensaient alors à un châtiment divin, perpétré à cause du péché des hommes. Devant ce spectacle horrifique, il se racla alors la gorge, avant de reprendre d'une voix plus déterminée.

« — Je vais la soigner. »

Une quête infinie, peut-être insensée. Soigner un monde destiné à être détruit n'avait peut-être pas de sens. Mais ce chemin sinueux, il avait choisi de l'emprunter, jadis.

« — Ardyn … »

Allongé sur son lit, il ouvrit faiblement les yeux, pour apercevoir le regard bleuté de cette femme. Sa respiration saccadée ne cessa toutefois pas.

« — Aera … »

Une voix faible. L'Oracle plissa doucement son regard.

« — Il y a une différence entre soigner les stigmates de la Grande Peste … et essayer de soigner une personne entièrement transformée. Regarde donc … l'état dans lequel ça t'a mis …

Je sais …

Tu pourrais y perdre ton esprit ou même la vie … »

Il ne répondit alors pas.

« — Tu n'y crois pas, au futur … ?

Ce n'est pas en perdant la vie que tu pourras sauver le futur … déplora-t-elle.

Il m'est justement venu une idée. »

Un silence. Parce que cette « idée » semblait bien être un augure des plus funestes.

« —Ce qui m'empêche de sauver notre royaume … »

Il marqua une pause, tandis que le visage de son interlocutrice s'assombrit.

« — C'est uniquement le fait que je puisse mourir. »

[Yoko Shimomura — Ardyn III]

Un bruit sourd. Un bruit qui se répéta à plusieurs reprises. Une vibration ?

Lorsqu'Ardyn Izunia ouvrit les yeux, frappés par la désagréable impression d'avoir été tiré d'un sommeil agité, il remarqua alors deux choses. Premièrement, il se trouvait à une époque bien éloignée de celle dont il rêvait, au cœur même de la Citadelle d'Insomnia, dans la chambre royale.

« — Comme c'est désagréable … »

Et deuxièmement, le téléphone mis à disposition par l'Empereur Iedolas Aldercapt, continuait de couper tout le silence reposant des lieux. Le Chancelier se craqua légèrement le cou, avant de descendre du luxueux lit sur lequel il avait fini par trouver un sommeil presque inattendu. Au bout de quelques secondes, Ardyn s'avança et récupéra l'appareil.

Il y observa alors de plus près à quelle période de la nuit il se situait.

Résultat : presque trois heures du matin. Grimaçant légèrement, il finit par répondre à cet appel des plus inappropriés. Il décrocha, avant de se dégourdir les jambes, à l'intérieur de la sublime mais abîmée citadelle.

« — Bonsoir, votre Majesté, déclara-t-il.

Ardyn … je …

— Olà … vous n'avez pas l'air très bien. Avez-vous suivi les prescriptions du Docteur Besithia ?

Ça … ça ne change pas … grommela le vieil homme, à l'autre bout du fil. Je me sens … plus faible de jour en jour …

— C'est naturel, vous savez.

Il me faut l'anneau … au plus vite … il faut que je puisse utiliser le Cristal … je dois … je dois pouvoir guérir … qu'en est-il … ?

— Je ne sais pas grand-chose à propos de l'anneau, déclara son interlocuteur. Mais votre Empire va bientôt dominer le monde, alors vous pouvez être tranquille. Il vous reste du temps, après tout.

Je … je ne sais pas combien de temps il me reste … »

Dans la pénombre, Ardyn continuait de tracer son chemin, jusqu'à une pièce en particulier, tout en continuant ce simulacre de conversation avec l'Empereur.

« — Voyons, ne vous en faites pas. Vous allez guérir, vous êtes entre de bonnes mains, après tout. Et puis … honnêtement, vous remplacez à la tête du Niflheim ne fait vraiment pas partie de mes projets. »

En appuyant sur ces dernières paroles, le Chancelier finit par s'asseoir, sur le trône désormais vacant, du Lucis, en affichant un sourire à mi-chemin entre nervosité et satisfaction.

Continent du Lucis —Ailleurs …

« — Hériter de la mémoire d'Etro … ? »

Stella Nox Fleuret ne savait plus exactement que penser, à vrai dire. Difficile de croire une vieille femme sur parole, mais cette Ezma semblait particulièrement au fait de ce qu'elle racontait. En revanche, la perspective de recevoir cette malédiction ne lui plaisait que moyennement.

« — Ohé, coupa d'ailleurs Nyx Ulric. J'ai toujours pas tout suivi, mais à quoi elle sert, cette ''Mémoire d'Etro'' ? Je veux dire, si c'est pour faire des cauchemars et tout le reste, on peut s'en passer, non ?

— Seuls les défunts peuvent guider la Guerrière vers les autres pouvoirs d'Etro. Il vous faudra l'utiliser si vous voulez réussir à accomplir la prophétie. »

Forcément. L'aînée des Nox Fleuret se racla légèrement la gorge. Le vent glacial qui grandissait dans les environs lui donnait de plus des frissons dans l'intégralité de son corps. À côté, Luna jeta un coup d'œil anxieux sur sa sœur, incapable de réellement lui offrir une quelconque aide ou réconfort, ce qui la plongea d'ailleurs dans un certain désarroi. En face, Ezma finit par fermer lentement les paupières, avant de reprendre de sa voix monotone :

« — Je comprends votre hésitation, Dame Stella. Mais si nous voulons que ce monde ne plonge pas dans le chaos absolu, nous n'avons pas le choix. La prophétie doit être accomplie.

— Sérieux, railla légèrement Nyx. Pourquoi suivre constamment une prophétie ? Est-ce qu'elle existe vraiment d'ailleurs ?

— Vous ne croyez pas, et pourtant, vous suivez les Princesses de Tenebrae ?

— C'est juste mon travail.

— Votre travail, hein … peut-être qu'il serait temps pour vous d'ouvrir les yeux.

— De quoi vous parlez ?

— Se cacher derrière les mensonges et les excuses ne vous fera pas avancer, jeune homme. »

Mais pour qui se prenait-elle … ? Nyx finit toutefois par renoncer. À chaque fois qu'il essayait d'intégrer un minimum la conversation, les mots comme « destin », « prophétie », « futur du monde » finissaient inexorablement par pointer le bout de leur nez, empêchant absolument toute discussion normale.

« — C'est d'accord. »

Visiblement un peu plus déterminée, ou résolue, Stella Nox Fleuret avança de quelques pas devant la dénommée Ezma. Elle n'avait toujours pas régler ce problème, au fond de son cœur. Elle ne savait toujours pas si combattre son destin était possible. Mais pour aujourd'hui, elle déciderait de suivre le chemin déjà tracé pour elle. Difficile de déceler l'erreur de la bonne décision.

« — Bien … j'en suis ravie. Suivez-moi donc. Nous allons discuter des autres pouvoirs, avant que nous ne procéderons au rituel … »

À suivre …