Chapitre 3 : Back to school
Charlie se réveillait lundi matin en premier, comme à son habitude. Il profitait de ces quelques minutes de flottement propre au réveil, cet état d'entre deux : éveillé mais la tête encore embrumé par le sommeil, le bonheur. Il s'agissait des rares minutes où il n'a pas à penser à son travail, ses factures ou encore ses responsabilités de père. Charlie savourait donc ce moment avec délectation.
Il tendait tout de même l'oreille pour savoir si ses colocataires étaient debout, mais aucun ne se faisait entendre, la maison était irrémédiablement silencieuse. Charlie restait allongé sur le ventre sans bouger, la tête face à la fenêtre, les bras glissés sous l'oreiller pendant une bonne dizaine de minutes avant de se redresser et de passer sous la douche.
Revêtu de son uniforme, le Sheriff Swan entra dans la cuisine et se servi du café sur sa machine à expresso (cadeau de Edward Cullen à Bella dont il profitait sans honte – tout pour éviter de retourner à son entière cafetière et son américano au jus de chaussette). Il ouvrait le placard pour prendre du sucre et se redressait quand il lâcha un juron digne d'un pirate de XVe siècle. Devant lui, se tenait Lalitha, un verre de lait sur la table, une assiette de cookies lisant le journal. Charlie la regardait ahuri, il ne l'avait pas entendu arriver, ni bouger autour de lui, un comble pour un shérif se dit -il.
_ Bonjour oncle Chuck, salua sa nièce sans lever les yeux du journal.
_ Que fais-tu levé aussi tôt Lalitha ? N'y a-t-il pas une règle de la nature stipulant que tous les homosapiens de moins de 18 ans sont des êtres de la nuit et ne peuvent qu'à grande peine se lever le matin, s'amusa t'il.
_ Ne t'habitues pas à ma présence Oncle Charlie, je suis bel et bien un être de la nuit, 6H30 du matin à Forks, 15h30 en France, répondit-elle sans réfléchir.
Charlie ria de bon cœur à la bêtise de sa nièce, qui lui jetait un regard malicieux au-dessus du journal.
_ Tu devrais aller te préparer pour les cours, Bella va te déposer en attendant que ton engin de mort n'arrive plus tard dans la journée, dit Charlie en buvant dans sa tasse, j'ai prévenu le transporteur de me le déposer directement au poste, je le remorquerais sur le pick-up directement.
_ Génial, oncle Chuck, t'es le meilleur ! Remercia Lalitha en lui embrassant la joue. Je réveille Bella en passant ne t'en fait pas, dit-elle en finissant son verre de lait. Passe une bonne journée !
Charlie regarda sa nièce monter les étages en vitesse avec le sourire. Il but son café, prit ses clefs de voiture et commença sa journée de travail.
Forks High School - 7h50 AM
Lalitha faisait un bilan des vérités générales qu'elle admettait comme vraies en regardant le lycée de Forks, toujours barricadée dans le camion monstrueux de Isabelle.
Forks était bien la ville où il pleuvait tout le temps, cela frisait même le déluge se disait Lalitha
Les habitants des petites villes américaines se connaissent tous, ce n'est pas une blague spécifique aux Teenmovies. D'ailleurs, elle avait été repérée dans la voiture de Bella dès qu'elle avait franchi le portail du lycée.
Il est vrai qu'on peut sentir un regard fixé dans son dos.
Bilan de ces 5 minutes au parking du lycée de Forks, Lalitha voulait repartir en courant.
Ses mains étaient agrippées à la poignée de la porte du camion de Isabelle tandis que cette dernière essayait de l'ouvrir.
Finalement ce fut un certain Mike Newton comme il l'annoncera lui-même qui ouvrit la porte pour Bella, parvenant à déloger Lalitha de son siège par la même occasion et à toucher le sol de sa nouvelle école.
Grillée pour grillée, Lalitha se redressa le dos bien droit, le menton haut, et fit face à ses futurs camarades.
_ Hey, salut, tu dois être Lalitha, Bella nous a prévenu de ton arrivée, Je suis Mike, Mike Newton, présenta l'adolescent blond.
_ Ravie Mike ! Je suis la cousine de Isabelle, lui dit-elle en lui serrant la main.
Pendant qu'ils se présentaient, des amis de Bella s'approchèrent d'eux.
_ Lalitha, je te présente Jessica, Angela, Eric, Tyler et Lauren, présenta Bella.
_ Enchantée de vous rencontrer, sourit Lalitha.
_ J'ai cru comprendre que tu venais de France, qu'est ce qui fait venir une française dans une ville paumé de l'état de Washington ?
_ Ha Ha, je me pose la même question, se moqua Lalitha, plus sérieusement, je brigue une université américaine et je me suis dit que j'avais beaucoup plus de chance d'être prise si j'avais déjà assimilé la culture américaine, le cursus de base et que j'avais un pied à terre. Le père de Isabelle et mon père sont frères alors et il a accepté de m'accueillir pour mes années lycée.
_ Tu appelles Bella, Isabelle ? S'étonna Jesscia. Tu ne nous laisse jamais t'appeler comme ça, s'insurgea-t-elle.
Bella rougit avant de préciser qu'elle n'aimait pas mais que Lalitha détestait son surnom et préférait son prénom intégral qui à priori était très français. Lalitha acquiesçait de la tête en écoutant Bella avec un grand sourire aux lèvres.
Après ce petit interlude, Bella accompagna sa cousine au secrétariat pour récupérer son emploi du temps. Pas de bol pour la nouvelle élève de Forks, elle n'avait qu'EPS avec sa cousine. Elles prirent alors la direction de la salle de classe de la nouvelle élève bien que Lalitha ayant assuré avoir compris le système d'agencement des salles.
_ La sonnerie du déjeuner est à 12H00, tu sortiras par la salle que je t'ais montrée en passant en chemin. La cafétéria sera au bout de ton couloir. Ce sont de grandes portes blanches battantes.
_ De toute façon, je n'aurais qu'à suivre le peuple. Ria Lalitha. En tout cas, merci beaucoup Isabelle. Pas sûr que je sois à l'aise si tu n'étais pas là.
_ Déjà que tu ne l'es pas déjà, se moqua Bella.
Lalitha ne put répondre à sa cousine, car le professeur demandait aux élèves de s'installer. La jeune fille serra Isabelle dans ses bras et se dirigea vers son professeur de littérature américaine : .
_ Bonjour, je suis Lalitha Hauru, c'est mon premier jour.
_ Ah oui, en effet, j'ai une note au sujet de votre arrivée. Normalement vous auriez dû être en cours avec les juniors, mais nous avons préféré vous intégrer à l'année des seniors, et précisément ma classe car j'ai opté pour un cursus avec de nombreux écrits de philosophes européens. Néanmoins, j'ai préparé la liste des œuvres que nous étudierons, ainsi que des suggestions au regard des ouvrages dits "classiques" aux Etats-Unis.
Lalitha prit les feuilles que lui tendait son professeur, qu'elle trouvait fort sympathique, le remerciant.
_ De plus, vous trouverez un livret sur la méthodologie de commentaire, dissertation et de recherche à adopter pour vos devoirs dans ma classe. Il s'agit du même livret que j'ai remis à tous vos camarades, lui dit-il en lui tendant les documents en question, puis reprenant à l'attention de toute la classe. La rentrée n'est pas si loin de nous, alors vous n'avez pas ratée grand-chose pour l'instant, je dirais même que vous tombez à pic car aujourd'hui se font les choix de projets et groupes qui compteront,je le rappel pour tout le monde, double dans vos moyennes cette année.
_ Merci beaucoup. Je ferais de mon mieux pour ne pas être à la traine, précisa Lalitha.
_ C'est tout ce que tout professeur demande, sourit-il. Je vous laisse vous installer derrière aux cotés de Mlle Hale. Rosalie, je vous prie de lever la main pour votre camarade.
Lalitha se tourna dans la même direction que son professeur. Une jeune fille blonde avait la main levée. Les sourcils froncés, elle ne semblait pas si contente du choix de son professeur mais ne fit aucun commentaire. Elle baissa la main dès que son regard croisa celui de Lalitha et se tourna vers la fenêtre.
Lalitha s'installa aux côtés de la jeune fille, qu'elle étudiait discrètement des yeux. Les cheveux blonds de Rosalie, étaient longs et semblaient être fait de soie tant ils paraissaient doux et brillants. Elle avait la peau blanche comme du marbre et non pas rosée comme celle de Bella pensait Lalitha. Elle portait une robe courte rouge avec un col Claudine et des cuissardes en cuir noir. Un sac Hermes était accroché à sa chaise. Et le plus important pour Lalitha, la jeune fille sentait très bon. Elle se surprit à se pencher vers la jeune fille pour essayer de reconnaitre son parfum ; par mégarde elle finit par se rapprocher trop près et Rosalie se retourna vers elle le regard noir.
_ Que fais-tu ? Chuchota agressivement Rosalie.
_ Oh - Gucci – Absolute ! s'exclama Lalitha puis se reprenant elle ajouta : Oups, désolée, ton parfum sent très bon et il te va bien.
Décontenancée par la réponse de sa colocataire de bureau, Rosalie perdit un peu de sa mauvaise humeur et regarda étrangement la jeune fille. D'habitude, les élèves avaient tendance à l'envier et par conséquent à médire sur elle quand elle ne s'intéressait pas à eux, ou à carrément avoir peur d'elle et l'éviter. Mais cette humaine, qui en prime d'être fragile et d'avoir du sang frais qui coulait dans les veines, étaient aussi la cousine de Bella Swan, la calamité de Forks. Et rien que par principe, Rosalie se refusait aimable avec elle.
Lalitha loin des pensées de Rosalie, écoutait le professeur donner son cours avec attention, en prenant des notes.
_ Bon, nous arrivons à la fin du cours, je souhaite que vous passiez les 30 dernières minutes à préparer votre étude pour mon cours. Et pour vous faciliter la tâche, j'ai décidé, cette année, de vous imposer les groupes.
La classe d'une seule voix grogna, commençant à se plaindre.
_ Non, non, non, je ne veux rien entendre. L'année dernière ce projet a fait un carnage auprès de vos camarades. Alors je vous épargne les rattrapages de vacances en choisissant des groupes équilibrés et pas selon vos affinités. Vous dépendez les uns des autres ainsi, alors il va falloir travailler.
Le professeur attendit que la classe se calme avant de reprendre la parole pour donner les groupes.
_ Stevenson avec Martins - je vous réserve les pensées de Pascal. Mariott avec Beverez vous aurez La dialectique de Platon/ Street et Anderson, vous redécouvrirez vos classiques avec Songe d'une nuit d'été de Shakespear/ Hauru et Hale Le Guépar de Lampédusa/ Reed avec Samuels cela sera l'anthropologie structurale de Levi-Strauss/ Albert et Weller je vous attribue une œuvre de Freud et je serais généreux je vous laisse le choix de l'ouvrage/ Bear et Gray l'étranger d'Albert Camus… et il continua ainsi jusqu'à ce que toute la classe soit en binome.
_ Et avant que vous ne me noyiez de mails et de pommes pour changer de partenaires, cela ne se fera pas. Les groupes sont équilibrés. Et non Rosalie, vous ne pouvez pas travailler seule, d'ailleurs je le saurais si vous faites tout le travail, donc Lalitha essayez d'en faire un maximum, cela vous aidera pour la suite de vos projets. Rosalie est une excellente élève, elle pourra répondre à vos questions et vous aider à avancer, dans le cas contraire, ma porte vous est ouverte et vous avez mon mail et mon téléphone sur la fiche remise ce matin. Sur ce, bonne journée à tous ! Termina Mr. Benita en allant vers son bureau.
Les élèves se mirent à ranger la salle de classe. Lalitha se retourna vers son binôme pour ne trouver qu'un espace vide. Rosalie était déjà à la porte. Haussant les épaules, Lalitha prit son sac et sortit à son tour.
