2 mars : Sans toit ni loi
Univers : Lost, Kate Austen
Kate a l'impression d'avoir passé sa vie à courir.
Elle a couru de maison en maison, au grès des aventures de sa mère. Elle a tellement déménagé qu'elle a l'impression de n'avoir jamais vraiment eu de chez soi. Et puis, quand elles se sont arrêtées, l'endroit qui aurait pu devenir son foyer s'est transformé en cauchemars. Elle entendait les cris de sa mère à travers les murs branlants, et même la lumière vacillante ne parvenait à masquer les bleus avec lesquelles celle-ci préparait le petit déjeuner. Alors Kate s'est remise à courir, encore et encore, pour rester le plus loin possible de cette maison du malheur. Jusqu'au jour où elle la détruise totalement.
Depuis, Kate ne s'est jamais arrêtée de courir.
Maintenant, elle ne tâchait plus d'échapper à un beau-père violent, mais à des agents fédéraux désireux de retrouver une petite gamine qui s'est amusée à jouer aux incendiaires. Pendant des mois, elle avait parcouru le monde, ne s'arrêtant que le temps de reprendre un peu ses forces, avant de mieux repartir. Lors de sa fuite, elle avait peu à peu oublié les codes du monde ; sans toit, sans loi, elle était une gazelle inébranlable.
Ne jamais s'arrêter, ne jamais se reposer.
Et pourtant, elle avait fini par se faire attraper, par le marshall avec qui elle était entrée plusieurs fois en contact. Elle s'était rendue avec résistance, mais avait finit par admettre la réalité : elle était faite. Sa liberté précaire était terminée. Cette idée suffisait à elle seule à la rendre folle.
Et pourtant, lorsque l'avion commença à plonger net vers la terre, Kate n'hésita pas un seul instant. Elle prit le masque à oxygène qui se trouvait en face du marshall inanimé à ses côtés, et le maintint sur son visage. Elle effectua ainsi la terrible descente à maintenir en vie le seul homme qui était capable de l'incriminer, car si elle avait peut-être depuis longtemps tiré un trait sur certaines lois, elle n'avait pas oublié la plus importante : la préciosité de la vie humaine.
