Labyrinthe
En ce début d'avril, la température avait considérablement grimpé d'au moins cinq degrés. La chaleur était plus importante dans la journée, à fortiori quand le soleil était au zénith.
Entre quelques petites pluies, les arbres commençaient à fleurir, tout comme les fleurs du domaine sacré qu'était le Sanctuaire.
Dans très peu de temps, un an ou huit, les futurs chevaliers d'or commenceraient à être là, ce qui ne signifiait qu'une chose : l'imminence du retour des forces du mal, et d'une guerre sainte.
Bientôt, Athéna elle aussi reprendrait force humaine, comme elle l'avait fait à maintes fois, par le passé, affrontant avec ses saints Poséidon Hadès et quiconque souhaiterait posséder cette planète.
Mais pour le moment, il n'y avait que quelques chevaliers, des gardes et du personnel. Et juste trois petits enfants pas assez entraînés pour combattre.
C'était un moment de calme fragile…
Il était treize heures, les rideaux étaient tirés, plongeant la chambre dans une pénombre apaisante, bien qu'il y ait quelques faibles rayons de soleil qui filtrent par la fenêtre.
L'heure de se reposer, de faire la sieste, à fortiori pour de jeunes enfants de quatre ans.
L'un d'eux pelotonné sous la couverture, commençait à s'endormir et serrait fort contre lui sa peluche de poisson clown qu'il traînait partout, quand une main se posa sur son bras.
-Tu dors? Pour une fois, il ne prêta pas attention à sa tunique un peu trop grande, dans laquelle il nageait presque, tout comme son petit frère.
Complétement abruti par la chaleur, le plus jeune remit sa peluche à hauteur de visage, se frotta les yeux et essaya de dormir.
- Allez réveille toi! cette fois Saga le secoua un peu plus, en douceur.
- Y a quoi? t'as vu un monstre? T'as peur ? Pourvu que non, tout ce qu'il voulait c'est la paix.
Déjà qu'il lui avait pris ce matin SA feuille, LE gâteau qu'il voulait...
- Mais non! Dis, on sort? On pourra jouer aux espions! Ca va être drôle! ajouta il fermement convaincu de son idée. Les yeux pétillants de malice, il lui adressa un sourire.
- Vas y tout seul, moi j'ai pas envie.
- C'est que t'as la trouille, s'amusa son grand frère.
- Même pas vrai d'abord! C'est toi ! A ces mots, il se retourna réveille gonflant ses petites joues d'indignation. Et après Corail va pleurer tout seul! sur ces mots il lui mit le poisson sous le nez.
- Il m'a dit qu'il voulait venir. Allez... T'as vraiment envie de dormir?
-Oui, et on reste là, na!
Les disputes entre les jumeaux étaient quotidiennes, et le personnel avait l'habitude. Ils avaient beau être exactement pareil physiquement, leurs personnalités étaient totalement opposées : le jour et la nuit, le feu et la glace. L'aîné de cette génération de gold saint, Saga était curieux et aventureux, incapable de tenir en place. Un garçon tout sauf calme qui adorait courir partout, escalader les murs, inventer des jeux, incroyablement difficile quand il s'agissait de manger, surtout quand il ne connaissait pas ce qu'il avait. Il était capable de s'intéresser à un papillon pour deux minutes plus tard aller voir les lézards sur les murets. Quelqu'un à qui on devait répéter les règles, le surveiller régulièrement. Il avait failli se noyer en s'approchant d'un bassin, ou être piqué par des guêpes en essayant d'attraper dans ses mains un essaim. Cependant, il aimait jouer avec les autres, prêter ses jouets, donner la moitié de son goûter, ou aider si il y avait un bobo.
Son petit frère Kanon, c'était tout autre chose. Il était calme et discret, curieux, parfois rêveur. Là où son grand frère essaierait de grimper aux arbres, il resterait en bas, à regarder les feuilles, ou les fruits, à imaginer tout seul des jeux avec. Regarder les nuages était quelque chose qu'il adorait, et aimait dire aux servantes ce qu'il y avait. Sa grande curiosité naturelle le menait à tout vouloir essayer, y compris de nouvelles saveurs. A regarder plein d'images, à dessiner et de temps en temps à montrer avec un sourire ses œuvres. Ses petits défauts étaient d'être incroyablement têtu, et de demander mille fois quelque chose, quand on le lui refusait. Nerveux quand il y avait quelque chose d'important, ou qui sortait de l'ordinaire, à s'inquiéter facilement.
- Fais comme tu veux, mais je dirais au grand Pope que t'es un peureux! Et je m'amuserai trop bien, claironna Saga.
Kanon se recolla contre son oreiller, il n'avait aucune envie de se faire gronder, et puis il était bien ici. La porte se referma sans bruit, seul dans le couloir qui était désert à cette heure, Saga souffla: il était pas drôle du tout son petit frère! Bah il chercherait plein de gâteaux pour lui tout seul et puis voilà.
A peine avait il fait quelques mètres et arrivé près des colonnes de la terrasse, qu'il s'arrêta sentant que quelque chose n'allait pas.
- T'es pas gentil de me laisser tout seul! Les joues gonflées d'indignation, il jeta un regard courroucé à son grand frère.
- On va voir plein plein de choses ! Allez, on y va, tout en parlant, il attrapa la main de Kanon qui se dégagea avec un « mais ! » vexé.
Être ensemble pour explorer les environs, c'était tellement mieux à deux, Saga était content qu'à la dernière seconde, son petit frère ait changé d'avis.
C'était une grande aventure comme jamais ils n'en avaient vécu, ils pourraient vivre plein de choses incroyables. Peut être verraient ils des dragons, ou des chimères, des sirènes…
Du fait qu'il y ait très peu de monde encore au Sanctuaire, il avait été décidé que pour le moment, les jumeaux auraient le droit de vivre au grand jour, l'aîné comme le cadet. Ils étaient avec Aioros et les quelques chevaliers étaient très souvent en mission, donc presque pas là. Pour l'instant, le Sanctuaire tout entier pouvait être pour eux une très grande maison à explorer.
Sans éprouver de gros remords, même si il savait que ce n'était pas bien ce qu'il faisait, l'envie de découvrir de nouveaux endroits seul comme un grand était la plus forte.
Si seulement son frère pouvait aller plus vite !
- Il est beau cet oiseau ! Le Papillon semblait se pavaner exhibant ses jolies ailes noires et orange, tandis qu'un autre blanc allait d'une fleur à l'autre.
- C'est pas un oiseau, c'est un papillon ! Sinon il aurait un nid, et chanterait!
- Pas vrai ! Parce qu'il vole, d'abord t'y connais rien, na ! Kanon lui tira la langue avant de reporter son attention sur les papillons, il y en avait de toutes les couleurs, qui voletaient sur les grappes de lilas.
Un spectacle enchanteur, pour des enfants de quatre ans qui ne connaissaient que quelques fleurs, un petit jardin, et la terrasse où ils s'entraînaient, même si ce n'était rien de vraiment sérieux pour le moment . Quant l'attention de l'aîné fût détournée par l'apparition d'un lézard sur les pierres, comme il était rapide.
- Te sauve pas, attends ! Peine perdue, le reptile n'avait pas la moindre envie d'être saisi par des mains inconnues et galopa aussi vite que ses petites pattes le lui permettaient. C'était sans compter sans la détermination d'un futur chevalier d'or qui lui courait après sans trop faire attention. Bien évidemment, ce qui devait arriver arriva, des pleurs de douleur se firent entendre.
- J'ai maaaaal ! Bien sûr avec les deux genoux écorchés, couverts de gravillons et saignants, de même que les mains, il y avait de quoi. Ce qui eût pour effet de détourner l'attention de son frère, qui n'avait pas l'air autant traumatisé.
- Bien fait !
- T'es qu'un méchant, ça fait mal ! Et avec le sang qui s'en va, et bah je vais mourrer et… Et ce sera tant pis pour toi ! Tu seras toujours tout seul, là !
- C'est pas vrai ! Cependant en voyant le sang couler sur les genoux à grosses gouttes, peut être que Saga avait raison. Et si ça arrivait vraiment ? Essayant de ne pas exploser en larmes, le cadet ne réussit pas à se retenir de trembler de peur. Mais ils étaient des futurs chevaliers, ils devaient se montrer courageux quoi qu'il arrive. Avalant avec difficulté sa salive il regarda son grand frère.
- Non tu seras pas seul ! Et on doit pas avoir peur pour un bobo. En plus, c'est beau ici : on voit les douze temples !
Effectivement dans le lointain, se dressaient les temples du zodiaque construits depuis l'antiquité. On racontait qu'ils avaient été bâtis par Athéna elle même après l'affrontement avec Poséidon pour savoir qui protégerait la ville d'Athènes.
En remerciement, les citoyens avaient envoyé des hommes et des esclaves, pour aider à bâtir ce lieu, fait de nombreux sacrifices : chêvres, chevaux, bœufs, fruits et fleurs. Et le Sanctuaire avait commencé à prendre forme, à commencer par les treize maisons sur la grande montagne.
Un jour tous les chevaliers d'or seraient de retour, pour combattre Hadès le plus grand ennemi d'Athéna et de la Terre. Ils devraient affronter les Spectres et les Dieux Hypnos et Thanatos, pour que tous les innocents qui peuplaient cette planète puissent continuer à vivre. Comme Batman Superman ou les X men, ils étaient des héros, les protecteurs de ce monde.
Les deux enfants avaient les yeux pétillants de malice et de fierté en contemplant la vue : Si ils continuaient à bien s'entraîner, ils seraient les plus forts. Il y aurait pas un méchant qui pourrait passer, et ils le feraient ensemble !
Saga jeta un coup d'oeil à son genou dont le sang ne coulait plus.
- Si on allait là bas ?
- Mais c'est interdit, on a pas le droit !
Agacé, Kanon essaya de nier son excitation. Il avait lui aussi très envie de voir cet endroit, après tout un jour ils y vivraient et devraient le défendre. D'un autre côté, il n'avait aucune envie qu'ils se retrouvent punis.
- Tu veux déjà rentrer ? Alors qu'on voit plein de choses, qu'on va en voir encore plein plein ! Et puis, c'est bien quand tu es là. Allleeeeeeez !
- Mais on sera punis, et c'est loin. On pourra demander.
- Ils voudront jamais, car on est trop petits, dit son grand frère en imitant l'une des servantes.
A ce moment, vexé par cette injustice, Kanon se décida enfin. Ils leur montreraient qu'ils étaient pas petits, qu'ils étaient grands et avaient le droit de faire comme ils voulaient.
Ils allaient voir ce qu'ils allaient voir !
Le temple était encore plus grand que ce qu'ils n'avaient jamais imaginé. La porte principale était haute, deux colonnes étaient posées à chaque côté de la porte, ça se voyait de loin. Ils n'étaient plus qu'à cent mètres de leur but. Dehors, le soleil continuait à taper dur, dans un ciel bleu où aucun nuage n'apparaissait.
Fatigués, assoiffés et affamés, les jumeaux avaient mis deux bonnes heures pour trouver un chemin et arriver sur l'escalier en trottinant autant que leur permettaient leurs jambes d'enfants.
Plusieurs fois ils étaient tombés, et avaient une collection impressionnante d'écorchures, mais au moins ils avaient réussi !
-On y va ? Chuchota Kanon qui esquissa un petit sourire de triomphe.
- Oui ! Saga s'amusa à aller plus vite que lui à l'entrée, un jeu qu'ils adoraient.
Même si il se disputait souvent avec son jumeau, c'était mieux qu'avec Aioros. Il voulait toujours commander, se montrer meilleur que lui, il l'énervait en bref ! Il deviendrait jamais ami avec le garçon aux cheveux bouclés et châtains, jamais.
Toutefois en entrant Saga se rendit compte qu'il était tout seul sans qu'il s'en rende compte. L'ambiance qui régnait en ces lieux était étrange, entre ténèbres et lumières, des va et viens incessants. Le gamin de quatre ans se retourna pour essayer de revenir sur ses pas, mais il était dans le noir le plus total, avec un cosmos incertain. Où était son frère ? Que lui était il arrivé ? Même en l'ayant appelé très fort, juste le silence lui répondait.
Quand il avait essayé de suivre Saga, Kanon s'était retrouvé dans un endroit très lumineux avec beaucoup d'allées, il ne savait pas laquelle prendre. Où était allé son frère ? Comment pourrait il le retrouver ? Sans crier gare la lumière commença à baisser, il allait se retrouver dans le noir.
Peut être que Saga était allé à gauche pensa il en sentant son cœur tambouriner dans sa poitrine.
Il écrasa une larme et serra les poings. Même si il était perdu il allait trouver son chemin et son frère !
Le mouvement de cosmos était fort et oppressant, comme si quelqu'un d'invisible le grondait à cause d'une bêtise. Tout en marchant et en essayant d'appeler vainement, Kanon se sentit un tout petit peu mieux : il voyait la sortie ! Il se mit à courir, le plus vite possible avant de se faire très mal. Il s'agissait en fait d'un mur, une illusion crée par le labyrinthe de la troisième maison. De rage il mit un coup de pied dans la pierre ce qui lui fit plus mal.
Quel endroit horrible ! Il était perdu, tout seul, sans personne pour l'aider et il y avait sûrement des monstres qui viendraient le dévorer.
Tout ça pour être avec Saga ! Quel crétin, il le détestait, vraiment, la prochaine fois, il viendrait plus !
Depuis combien de temps errait il dans cet endroit ? En plus toutes les colonnes étaient pareilles, il ne savait plus si il était déjà passé dans cette allée ou pas. Il voulait sortir ! Il avait l'impression d'être emprisonné, comme un oiseau en cage. Qu'avait il fait de mal ?
Fatigué, presque à bout Kanon glissa sur le sol froid et irrégulier et enfouit son visage dans ses genoux, se mit à pleurer. Il y arriverait jamais tout seul, et on le trouverait pas, même son frère.
Quelque part un autre cosmos se manifesta, très différent de celui qu'il avait ressenti. Puissant, attrayant avec un quelque chose de rassurant. Si c'était une méchante sorcière qui voulait l'amener dans une maison de pain d'épices ? C'était sûrement ça !
Pelotonné sur le sol froid, il essayait de se reposer mais le cosmos restait présent et semblait plus fort, comme si il tenait à ce qu'il le suive absolument.
Sans trop y croire, Kanon se souvînt de ce qu'avait dit le Grand Pope : « un bon Saint doit savoir écouter son cosmos et celui des autres. Il y en a autant que les étoiles dans le ciel et chacun est unique. » Il n'aimait pas cet homme, il venait rarement les voir, ne se montrait pas gentil avec eux, et ne souriait pas. Il leur rappelait qu'ils auraient un rôle très important à jouer, et devraient se montrer à la hauteur.
Même si Kanon essayait de faire ce qu'on lui demandait, ça ne semblait jamais assez bien pour cet homme. Il fallait faire mieux, toujours. Il était déçu qu'on ne le complimente pas, malgré tous ses efforts, qu'un homme au cœur pur choisi par Athéna soit si dur.
Kanon marcha en essayant de mettre en application ce qu'il avait appris lors des entraînements même si ils étaient trop jeunes pour déjà développer une cosmo énergie, ils pouvaient en revanche les percevoir. Comme si il s'agissait d'un invisible fil d'Ariane, Kanon le suivit faisant de son mieux pour ne pas avoir peur, peut être même que ce cosmos chasserait les monstres.
Enfin, il se retrouva devant une étrange statue dorée et son jumeau lui sauta au coup.
- T'es là ! T'es là ! Je croyais que t'avais disparu et…
-Moi aussi… J'ai eu si peur, finit il par articuler faiblement avant de serrer son frère comme jamais.
Cette effusion prit fin, pour qu'ils s'intéressent à leur nouvelle découverte. Ce n'était pas une statue, c'était l'armure d'or des gémeaux.
Était ce elle qui leur avait permis d'être à nouveau ensemble ? Elle dégageait quelque chose d'aussi troublant que le temple lui même.
Deux personnes, comme eux, l'un qui souriait et l'autre sérieux, qui se tournaient le dos, semblant raconter quelque chose . Ce n'était pas une armure comme les autres, comme celles du loup, du lynx ou du lézard…
En regardant mieux, c'est comme si elle était faite pour deux personnes. Peut être auraient ils tous les deux le droit de la porter quand ils seraient des Gold Saints ?
Mais ce cosmos semblait voir au plus profond d'eux mêmes, comme si l'armure était vivante. Sans trop savoir pourquoi, Saga eût un mouvement de recul et serra la main de son petit frère, tandis que sans s'en rendre compte un éclat de cupidité passa dans son regard. Pour sa part, Kanon ne savait pas trop quoi penser, même si elle l'attirait, il avait l'impression qu'elle le mettait à l'épreuve.
Quand finalement, le miracle se réalisa, alors que le cosmos de l'armure s'intensifia, ils aperçurent enfin une sortie et le coucher de soleil.
Cette fois, main dans la main, dans une ultime tentative, les jumeaux s'avancèrent vers la porte. Et ça marcha.
Ils avaient retrouvé la lumière du soleil, après un long moment d'errance dans le troisième temple sacré.
Tous les deux s'étaient retrouvé séparés et n'avaient pas su où était l'autre, Ils étaient seuls, sans pouvoir prévenir personne. Ce qui les avait plongé dans la plus grande angoisse. De leurs petites jambes ils avaient couru partout, hurlé de toutes leur forces pour que quelqu'un les aide mais rien à faire! Les larmes n'avaient en rien servi, ils étaient tombés sur le sol, à cause des alternances de lumière et d'ombre.
Il y avait même sans doute des monstres. Et enfin ils avaient pu voir la sortie et l'armure d'or. Finalement ça avait quand même était chouette.
Avec un petit sourire, Saga s'essuya le front avant de sentir un violent coup de pied dans les tibias.
- Aieuh! Mais ça va pas?
- Je te déteste tu entends? Cria il. T'as des idées stupides! Plus jamais je te suivrais, plus jamais jamais! Y avait sans doute des monstres qui nous mangerais, ou une vilaine sorcière...
-Moi aussi j'ai eu très peur! Protesta il en criant à son tour. Et j'ai mal, Saga regarda son coude qui virait au violet, mais la colère le gagnait. Et t'avais qu'à pas me suivre!
- C'est toi qu'à voulu qu'on le fasse! Et on se fera gronder! Et je suis fatigué et j'en ai marre! On es perdus maintenant, comme dans cette horrible maison! A cette effroyable perspective, Kanon éclata en sanglots en se détournant de son crétin de frère.
De son coté Saga pleura un peu c'était peut être vrai. Comment ferait il pour revenir? Et si il y avait vraiment des méchants?
- Pardon. Pardon pardon finit il par dire à voix basse. Ils avaient eu une peur bleue l'un comme l'autre et ça faisait beaucoup.
Moi aussi je trouve plus ça drôle. je voudrais aussi rentrer, qu'on s'amuse, ne plus avoir mal. Mais on est perdus! C'est ma faute, je suis vilain. Sur ce jugement emprunté aux adultes, il se frotta les yeux, très triste.
Il aurait jamais du faire une bêtise comme ça, même si ça semblait très amusant. A cet instant, il sentit une petite main se glisser dans la sienne, et un regard vert implorant, qui ne voulait pas qu'il ait du chagrin.
Il avait de la chance de pas être tout seul et d'avoir un petit frère aussi gentil. Il devait être là pour lui.
-Si on descendait et qu'on cherche quelqu'un? finit il par suggérer alors que le soleil commençait à décliner.
La petite main dans la sienne et le regard de Kanon son pouce à la main était une affirmation suffisante. Cette fois il décida de ne pas rester collé à son frère, ça suffisait comme ça !
Ils étaient à nouveau de retour dans leur chambre. Le moins qu'on puisse dire c'est que ça avait bardé pour tous les deux. Le chevalier du Compas les avait retrouvé et demandé comment ils étaient arrivés là, avant de les raccompagner en les portant. De retour dans la petite maison, ils s'étaient fait disputer plus fort, avaient eu droit à un sermon, réalisant qu'ils avaient fichu une trouille bleue à toutes les personnes qui s'occupaient d'eux. Bien évidemment, ils avaient eu droit à une punition à la hauteur de leur escapade stupide et insensée.
Pas de dessert pour ce soir et toute la semaine, pas d'histoire pendant deux jours, et pas de pique nique sur la plage.
Callisto qui s'occupait le plus souvent d'eux les gronda quand elle vit l'état de saleté dans lequel ils étaient en plus des écorchures. A coup de "ça pique, ça fait mal!" et d'eau oxygénée d'alcool et de pansements, après le bain, les bobos étaient soignés.
Un repas: Concombre au yaourt, purée de chou fleur et poisson au citron. Et au lit tout de suite après, ah mais! Ces garnements n'étaient jamais à cours d'idée décidément, soupira elle.
Pelotonnés tous les deux dans leur lits, Saga se tourna en serrant son ours en peluche très fort, pour se donner du courage. IL se sentait très seul, depuis qu'ils étaient rentrés.
- Tu dors ? Chuchota il mal à l'aise.
- Oui ! Et laisse moi, je veux plus te parler ! T'es trop méchant, à cause de toi on ira plus sur la plage ! Fixant le mur, regardant Corail, il n'ajouta pas un mot de plus.
A cet instant il sentit un poids sur le lit, mais ne bougea pas.
-Pardon. Je ne voulais vraiment pas que tu sois puni comme moi. C'est ma faute.
La voix était contrite, tremblante. Il se rendait compte du résultat de ses idées farfelues, et comprenait pourquoi Kanon était fâché contre lui.
Mais une main glissée dans la sienne et un « j'ai sommeil » de la part de son petit frère qui se frottait les yeux lui mit du baume au cœur. Il le regarda s'endormir tenant sa peluche contre lui, avant de se recoucher.
Il avait tellement de chance, d'avoir son petit frère et de ne pas être tout seul.
Fin
