Disclaimer : le monde de Harry Potter est à J.K.R. ; Alistair et ses amis du Dix-Neuvième Parallèle sont à moi.
Rating : K+
Personnages : Severus Snape, OC
Correctrice : Fantomette34.
RàR : Christine, Severus gardera son nom.
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Chapitre où l'on retrouve notre chauve-souris préférée.
La suite le 4 janvier.
Bonne lecture !
Les Aventures de Severus et Alistairix le Gaulois - Prom'nons-nous dans les bois
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Le lendemain, à l'aube...
Sixo'clock avançait à pas mouchetés vers la meule de foin.
Un coup d'œil à gauche... rien. Un coup d'œil à droite... ah, une masse émettant un bruit régulier.
RONFL !
Le chien Massacredéprix dormait en imitant une tronçonneuse.
Toujours en avance sur son temps, pensa Sixo'clock en le contournant, bon, ben c'est pas l'tout, mais j'ai une mission à remplir, moi.
Il grimpa sur la meule, examina ses options de fuite, inspira un grand coup et lâcha un tonitruant COCORICO ! avant de s'enfuir à toutes pattes.
Il avait eu raison de décamper, une seconde plus tard deux brogues* dépareillées et cinq bottes, toutes des pieds droits, s'écrasaient là où il s'était tenu. Le chien, réveillé, s'en prit une d'un maladroit qui n'avait pas le compas dans l'œil.
J'vous jure, soupira Sixo'clock, être un coq dans ce village de fous n'attire que des...
Paf !
... tuiles resta en suspension. Une brogue au tir un peu mieux ajusté l'avait frappé, coupant net sa carrière de réveille-matin, ce que constatèrent les habitants venus récupérer leur chaussure.
"Oh, il a le bec tout froissé !
- Et le regard vide de Fudgiministrix, notre chef.
- Tu crois qu'il se remettrait si on lui faisait boire de la vodka polonaise ? demanda Alistairix qui sortait un flacon de ses braies. **
- Qui ? Le coq ou notre chef ?
- Celui qui nous est le plus utile.
- Donne quelques gouttes à Sixo'clock !"
N'ayant jamais été dans la mesure, le livreur de tonneaux fit glisser la valeur d'un fond de verre dans la gorge du gallinacé. Le résultat fut immédiat : le bec se défroissa, l'œil redevint vif, l'animal sauta dans les airs...
et retomba ivre mort.
"Mince, il en a pour plusieurs jours à cuver. Comment on va faire pour se réveiller, le matin ?
- Pas de panique, je le remplacerai !" fit tout sourire le barde Gilderoyix en taquinant sa lyre.
PAF ! BING ! SBAF ! DZOIIING !
Les habitants lui firent comprendre, à coups d'arguments percutants, qu'ils n'étaient pas intéressés.
Le DZOIIING !, c'était quand Alistairix encadra la tête blonde dans son instrument de musique.
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Le soleil levé, les habitants commencèrent alors la journée : Siriussombrix préleva parmi les chaussures jetées les plus odorantes, cela ferait une bonne base pour son bouillon, Radix-Luna profita de l'inconscience du coq pour encore lui prélever des plumes, Alistairix ausculta son chien. Il fallait soigner la bosse de ce dernier, il le ramena donc à la maison. Ce faisant, il croisa Nemix dans un vêtement rouge et qui portait un panier recouvert d'une serviette.
"Tu vas pique-niquer ?
- J'vais porter une galette et un petit pot de beurre à ma grand-mère malade, railla l'intéressé, nan, je blague !
- J' m'en doutais.
- Ah quand même !
- Ça pouvait pas être vrai. Ta mamie est au régime sans gluten et sans matières grasses ; tu vas où ?
- Chez Laplainesaintdenix, mon fournisseur en épices rares. Je devrais être de retour à midi.
- Bonne route, alors. Et prends garde aux Romains !"
Un rire silencieux secoua les épaules du cuisinier. Les Romains ?! Il n'avait rien à craindre d'eux. Ils ne connaissaient ni la région, ni les raccourcis qu'il empruntait régulièrement. Que pouvait-il lui arriver de dangereux sur ses chemins ?
A part rencontrer son ex belle-mère.
Nemix entra dans la forêt.
Il aurait dû être prudent. On l'avait repéré. Une demi-douzaine de personnes le suivait avec des intentions peu louables.
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"C'est lui, le Druide-cuisinier ? s'enquit un Légionnaire.
- Oui, Décurion Malentendus, fit l'homme qui les avait guidés jusqu'à lui.
- Je te remercie, Loucheloustix, tu es un bon indic. Tiens, voilà cinquante sesterces pour paiement de tes services.
- J'en veux cent.
- Quoi ?! C'est le double de ce qu'on donne à Rome !
- Désolé, mais les indicateurs n'étant pas reconnus par la sécurité sociale, je dois engranger...
- Ça va, ça va ! Prends ce qui reste et nous serons quittes."
Tandis que l'homme s'éloignait, les Romains décidèrent de prendre de l'avance et de tendre un piège à leur cible sur le pont qu'elle devrait bientôt franchir.
Ça semblait être un plan parfait,
mais... rappelez-vous... le grain de sable...
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o-O-o
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En vue du pont...
Tout guilleret, Nemix chantait un air de circonstance.
Prom-nons-nous dans les bois
Tant qu'les Romains n'y sont pas.
Si ils y étaient, ils m'attraperaient.
Comme ils n'y sont pas,
Ils m'attrap'ront pas.
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Romain, y es-tu ?
"P'têt' ben qu'oui", murmura une voix trop basse pour qu'il la perçoive.
M'entends-tu ?
"Mes oreilles ne sont pas en voyage." ***
Que fais-tu ?
"On te suit, eh, banane !"
Ça, Nemix l'entendit. D'un départ foudroyant il courut vers le pont. Il se crut sauvé sur les premières planches mais les légionnaires avaient anticipé. Trois d'entre eux étaient sur l'autre berge.
"Rends-toi !" cria un homme derrière lui.
Là, on pouvait dire qu'il était coincé. Et pas question de sauter à l'eau, il ne savait pas nager.
"T'attends quoi ? Un sauveteur providentiel ? dirent les Romains sur l'autre rive.
- Méfiez-vous ! tenta le Gaulois en les toisant, dans ces bois se cache un monstre. Sa seule vue vous glace le sang et...
- On connait. On appelle ça un inspecteur des impôts.
- ... et il se trouve juste derrière vous.
- Ah oui ?! Et il ressemble à quoi, le monstre ?
- Il est très grand, il a la peau blanche, des cheveux noirs, des yeux noirs, une cape noire, une tunique noire et des bottes...
- ... noires aussi.
- Vertes, avec un liseré argent." précisa une voix qui charriait des glaçons.
Les légionnaires pivotèrent d'un bond sur eux-mêmes.
"Horreur, un Batmanus !" s'écrièrent-ils.
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La peur figea les soldats de part et d'autre du pont et la Créature mi-homme, mi chauve-souris géante en profita. D'un bond elle fondit sur le trio près d'elle et les engloutit dans un nuage obscur jailli de sa cape dont elle émergea dix secondes plus tard, les canines rougies. Nemix, effaré, ne pouvait que fixer l'être auquel il devait un répit bienvenu mais qui, malheureusement, semblait vouloir le mettre aussi à son menu.
Il n'eut pas le temps de s'en préoccuper. Quatre bras le tirèrent en arrière, tandis que le troisième soldat encore debout menaçait le Batmanus de sa lance. Ce dernier sourit, se redressa de toute sa taille, ses yeux s'embrasèrent d'un feu noir et ses bras commencèrent un étrange ballet.
Le résultat ne se fit pas attendre : Gaulois et Romains sentirent s'alourdir leurs paupières et leur corps s'épuiser. Un souffle plus tard ils sombraient dans l'inconscience.
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Quand il se réveilla, Nemix constata trois choses : il n'était plus sur le pont, il n'était plus entouré de légionnaires, il était vivant.
"Aïe !"
Et il avait une migraine carabinée.
"Buvez!" fit une voix à son oreille.
Le Gaulois ne protesta pas quand un gobelet plein à ras-bord fut pressé contre ses lèvres. Il avala cul-sec.
Pouah !
Infect ! Mais efficace. La migraine disparut comme par enchantement.
"Vous n'êtes pas un vrai Batmanus, n'est-ce pas ? demanda-t-il à l'homme en noir.
- Bien sûr que non, mais le faire croire m'a souvent sauvé la mise. Quand je voyage c'est... pratique, pour éloigner les importuns."
Les mots fleuraient l'ironie mais sous eux perçait l'amertume.
"Merci de m'avoir aidé, reprit Nemix, voulant le détourner de ses pensées, j'ai eu de la chance que vous soyez dans les environs, sinon...
- Ce n'était pas un hasard.
- Quoi ?!
- Je suivais vos suiveurs."
L'air ébahi du Gaulois fit sourire l'homme en noir qui sembla réfléchir, hésiter et prendre enfin une décision.
"Je vais vous expliquer..."
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Ils discutèrent pendant une heure et plus l'étranger parlait, plus les yeux de Nemix s'arrondissaient et sa mâchoire se rapprochait du sol.
"Incroyable ! poursuivit ce dernier, oh, j'ai une idée : venez avec moi au village, vous pourrez vous reposer et peut-être... peut-être que je pourrais vous aider à mon tour ?"
Il paraissait désireux de bien faire, aussi le voyageur accepta l'invitation et tous deux prirent le chemin du retour, jusqu'à ce que Nemix s'arrête brusquement.
"Bon sang, il faudra que je vous présente aux habitants et je ne connais même pas votre nom !
- Severus."
Un Romain.
Ça, ça va poser problème ! gémit intérieurement le cuisinier gaulois.
Effectivement...
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"T'as ramené ici un mangeur de garum ? Pas question qu'il vaque librement dans le village. Aux cachots, la chauve-souris !
- Siriussombrix, on n'a pas de cachots.
- Ouais ben on devrait !"
Le ton était monté très vite, tant et si fort que les cris avaient réveillé de leur sieste Flûtix le chat et le chien Massacredéprix, remis de sa bosse.
La chose à ne pas faire.
Le duo, furax, rallia la place où Severus se tenait au milieu du cercle formé par les villageois. Ah c'était à cause de lui, ce raffut ? Il allait voir !
Flûtix gronda, détendit ses pattes et sauta.
Il aurait dû atterrir sur l'homme, le bousculer de ses vingt kilos, au moins le griffer au visage mais d'un mouvement souple ce dernier l'attrapa par le col et le maintint dos collé contre lui.
Et le miracle se produisit : Flûtix, après quelques inspirations saccadées se calma et commença à ronronner. Pire ! Il se contorsionnait sous d'agréables gratouilles.
"Traitre !" murmura Siriussombrix.
Le chien d'Alistairix se détourna du tavernier en colère. L'homme ne se gênait pas pour se moquer de lui et de son maître, parce qu'ils n'étaient pas comme les autres, alors, son opinion sur un étranger... il savait où il pouvait se la mettre.
A pas de loup - hum ! - il approcha de la silhouette autour du cou de laquelle Flûtix s'était enroulé. Il ne ressentait aucune menace venant d'elle, aucune crainte n'en émanait non plus.
Confiant, il appuya sa tête contre le tissu noir.
"Alors, il te botte ?" s'enquit son maître quand il pivota.
Le chien hocha la tête.
Alistairix tendit la main vers Severus.
"Massacredéprix ne s'est jamais trompé sur le compte de quelqu'un, déclara-t-il, et Flûtix non plus. S'ils t'acceptent, je t'accepte aussi."
La main pâle serra la sienne. Severus le Romain était devenu un ami. Leur ami.
...
* Les brogues sont des chaussures lacées gauloises.
** Les braies sont les pantalons des Gaulois.
*** L"expression "ses oreilles sont en voyage" signifie qu'il ou elle est distrait(e).
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Tiens, petite colle pour vous, lecteurs lectrices. J'ai glissé dans le texte un extrait d'un dialogue de Michel Audiard pour le film Les barbouzes. Celui ou celle qui le trouvera en premier se verra dédicacer le prochain chapitre.
