TOUTES MES EXCUSES POUR LES GROSSES FAUTES ET LES INCOHERENCES DU PRECEDENT CHAPITRE IL S'AGISSAIT EN FAIT D'UNE ERREUR DE MANIPULATION DU TRANSFERT DE FICHIER QUI DU COUP A ETE RETRANSCRIT BIZARREMENT !
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Chapitre 2 : To The Woll
note : pour les scènes d'enquêtes je me suis inspirée de la série New York de Dick Wolf
Musique : How We Roll (Fast Five Remix)- Don Omar, Busta Rhymes, Reek da Villian and J-doe
La pluie tombait fortement sur la ville depuis plus de deux heures rendant la visibilité moins nette et le froid plus intense. En arrivant près du carrefour, les deux hommes présents dans la voiture de police aperçurent les gyrophares des véhicules de secours. Ils se garèrent le long du trottoir à bonne distance de la zone de restriction et descendirent pour rejoindre les officiers déjà sur place.
"- Qu'est-ce qu'on a ?
- Un homme blanc d'environ quarante ans, une cinquantaine de dollars en poche, une licence de taxi au nom de Grégoire Vitto, il a reçu plusieurs coups de couteau dans le thorax et l'abdomen, rien a été fouillé ou dérobé.
- Donc on ne l'a pas agressé pour l'argent...merci on prend le relai."
Environ une heure plus tard, les inspecteurs arrivèrent au commissariat. Le plus jeune d'entre eux se dirigea vers un petit bureau dans le coin le plus reculé de la pièce principale et il s'y installa après avoir allumé son ordinateur. Joe Delkos, âgé de vingt-sept ans, de taille moyenne, aux cheveux courts, yeux verts et aux traits de visage très doux, avait intégré l'équipe de la criminelle trois ans auparavant, après d'excellents états de service. Il était posé, réfléchi et organisé, tout le contraire de son coéquipier du jour, qui lui, ne fonctionnait qu'à l'instinct.
A vingt-huit ans, Paul Cardoza était probablement le meilleur et le pire flic de toute l'unité. Capricieux, colérique, son tempérament de feu lui avait déjà joué pas mal de tours et pourtant tous le monde appréciait de travailler avec lui pour son efficacité.
Le chef Price arriva rapidement dans la salle principale pour prendre la mesure de cette nouvelle affaire face à ses deux inspecteurs.
"- Alors ?
Joe fit un exposé des faits à son supérieur en omettant aucun détails, si maigres étaient-ils pour le moment.
- Que dit la compagnie de taxis ?
- Que sa licence devait expirer dans trois mois et qu'il n'a pas voulu la renouveler. Il n'y aucun témoin et je viens de lancer une recherche sur le fichier pour voir s'il a déjà faits des conneries.
- Le légiste ?
Paul grimaça.
- Pour l'instant on a que des constatations basiques à savoir dix sept coups de couteau et qu'il serait mort aux alentours de vingt-trois heures hier soir.
- Qui s'en occupe ?
- Rogers.
- Bien tenez-moi au courant.
- Ouais.
Le reste de la matinée se poursuivit au rythme des premières investigations concernant l'affaire. Les deux inspecteurs s'apprêtaient à partir déjeuner lorsque un mail arriva sur l'ordinateur de Joe.
- Merde.
- Quoi ?
- Grégoire Vitto purge actuellement un peine de onze mois de prison Bayview pour agression.
- Il a vendu sa licence ou on lui a volé ?
- Retour à la case départ il nous faut les empreintes du mort.
- Je vais descendre voir le légiste, contacte la prison pour un rencard avec Vitto afin savoir si c'est lui qu'on voulait tuer ou son double."
Paul quitta le sixième étage pour se rendre au sous sol où se trouvait la morgue et les salles d'autopsie. Si au départ, cet endroit le rebutait un peu, aujourd'hui il ne ressentait plus aucun sentiment en passant dans ce couloir bleu et blanc avec un carrelage impeccablement lustré au désinfectant. Les odeurs ne le gênaient plus davantage. L'inspecteur frissonna face à la température très basse et passa le sas de sécurité avant de frapper contre la porte coupe-feu et d'entrer sans attendre d'y avoir été invité. Pas le temps pour les convenances.
"- Cardoza t'es pas couvert fous-moi le camp.
- Deux minutes...j'ai besoin des empreintes de Vitto.
- Sur le bureau en face, les empreintes dentaires viennent de partir maintenant dégages tu vas me contaminer la victime.
- Il ne risque plus rien...Dis-moi plutôt ce que tu sais.
- Rien de plus qu'il y a quelques heures...dix sept entailles au couteau, le coup fatal a été porté sur le côté gauche près des côtes, ça perforé directement le cœur, ce qui signifie que la lame était grande, très tranchante et que la personne qui l'a tué avait de la force.
- Il s'est débattu ?
- J'ai pas de marque défensive mais il y a une rougeur sur son nez et autour de la bouche.
- On l'a asphyxié ?
- Je dirais qu'on l'ai aidé à se détendre mais j'aurais plus d'infos avec les analyses chimiques...fin de journée ou demain...maintenant casses-toi.
Paul attrapa le dossier et repartir en sens inverse dans un pas lourd et traînant. Il lança rapidement une recherche dans le fichier de la police avant de prendre sa veste et de suivre son coéquipier pour se rendre au pénitencier rencontrer Grégoire Vitto.
Le détenu arriva menotté, dans une sorte de combinaison grise délavée, un sourire en coin se dessinait sur son visage et ses yeux étaient perçant. Il avait les cheveux mi-long roux et agitait constamment la tête pour pouvoir les dégager.
"- Les poulets quelle bonne surprise, qu'est-ce que vous me voulez ?
- On a trouvé ton cadavre dans un taxi tôt ce matin.
- Amen.
- Tu purges onze mois Vitto et visiblement tu respires encore...expliques-toi.
- J'ai une bonne étoile.
- Qui aurais voulu te descendre ?
- Plein de monde.
- Précise ?
- J'ai des mœurs que les gens n'apprécient pas forcément.
- Va nous falloir un nom.
- J'en ai pleins les poches mais il n'y en a pas un seul qui vous dira quoi que ce soit.
Paul grogna légèrement, agacé par ce jeu de sous entendu, Joe en profita pour changer de sujet afin d'apaiser la tension qui commençait à s'installer.
- Ok pourquoi ne pas avoir signalé le vole ta licence quelques semaines avant son expiration.
- On ne me l'a pas volé, je l'ai vendu.
- C'est illégal Vitto.
- On s'en fout, elle allait expirer de tout façon.
- A qui tu l'as vendu ?
- Y a trop de questions...je ne dirais plus rien, sauf si vous glissez un mot au juge.
Paul haussa les sourcils en rigolant.
- Tu rêves il n'y a rien à négocier là, tu as vendu ta licence...on rajoute trois mois à la peine.
- Alors barrez-vous et chercher la solution comme des grands. Parce qu'en ce qui me concerne vous aurez que dalle.
- Trois mois en plus et...cinq pour rétention d'informations et peut-être quelques semaines en isolement.
- Du vent.
La jambe de Paul trembla fortement sous la table, il faisait fausse route, il le savait mais la tête de con qui se trouvait en face, lui hérissait le poil et faisait grimper sa tension, plus rapidement qu'il ne l'aurait voulu. A ses côtés Joe tenta de calmer le jeu, car il savait pertinemment que Vitto s'en sortirait sans aucun rallongement de peine, les inspecteurs n'avaient rien à négocier, le détenu en revanche, avait certainement une piste puisqu'il continuait de leur sourire bêtement.
- On augmente les sorties mais pas de libération.
- Une remise de peine ou vous rentrez bredouille à la maison, la queue entre les jambes...papa chef ne va pas être content.
Paul fit grincer sa chaise en se levant, Vitto se recula légèrement contre le mur et devant le risque encouru, Joe attrapa le bras de son coéquipier.
- Paul doucement...La décision c'est le juge qui la prendra et tu sais très bien que ça va dépendre de l'info.
Vitto fit une petite moue hésitante avant de regarder l'inspecteur Delkos.
- Je l'ai vendu à un mec que j'ai rencontré dans un bar.
- Lequel ?
- Le Joey's Pub...je parlais du boulot avec le patron et le mec s'est pointé, il m'a refilé deux cents billets pour mes papiers.
- Il voulait en faire quoi ?
- Il disaient qu'il était menacé et qu'il avait besoin de se planquer.
- Menacé par qui ?
- Qu'est-ce que j'en avais à foutre ? J'avais besoin de fric. Il était complètement pété, il baragouinait des trucs incompréhensibles sur une soirée arrosée au lycée qui avait mal tourné...Il avait quarante ans, finit le lycée depuis longtemps.
- Il t'a dit son nom ?
- Non mais je me le suis fait tatouer sur le cul à côté de la liste de mes clients réguliers, vous voulez voir ?
Avant même que Joe n'ait pu esquisser le moindre geste, Paul avait soulevé Vitto du sol pour le coller contre le mur. Il lui écrasa les joues en hurlant.
- Quand tu auras finit de jouer au mariole, tu crois qu'on pourra avancer sur le problème ? Ou tu préfère que je pète la gueule tout de suite ?...T'as vendu ta licence à un mec qui s'est pris dix sept coups de couteau...c'est pas trois mois qu'on va rajouter, c'est complicité d'homicide volontaire...à ton avis crétin, perpétuité ou injection létale ?
- PAUL...LACHES-LE BORDEL !
Vitto rigola légèrement en se tortillant.
- Tu crois détenir le pouvoir, parce que tu te branles sur une plaque doré mais laisses-moi te dire une bonne chose, tu me fais une seule trace et je t'envois mon avocat qui sera plus emmerdant encore qu'une mouche à merde.
- C'est une menace ?
- A ton avis ? Je ne vous dirais rien du tout concernant votre affaire, d'ailleurs le coup de la licence c'est du bidon, j'ai tout inventé. Allez vous faire foutre.
Le cœur de Paul se contracta violement et avant même d'avoir digéré les informations, il laissa sa colère prendre le dessus, sans essayer de la contrôler et cogna fortement la tête de Vitto contre le mur avant de lui asséner un violent coup de poing dans la figure. Un craquement se fit entendre et un flot de sang jaillit du nez du détenu qui hurla à plein poumon.
- PUTAIN PAUL..."
Joe éloigna son coéquipier alors qu'un gardien arrivait en courant dans la pièce, il empoigna Vitto pour le sortir et bien sûr la suite fut un immense fiasco. L'avocat fut prévenu, une plainte fut déposé et le chef Price hurla si fort que pour la première fois depuis très très, très longtemps, un silence effrayant régna sur tout le pallier du sixième étage pour le reste de la journée.
"- Mais qui est-ce qui m'a refilé un abruti pareil, franchement je te le demande ?
- Cet espèce taré dégénéré nous a menacé.
- Tu l'as collé au mur et tu lui as pété le nez, je me fous de ce qu'il a pu te dire pour te mettre en rogne, c'est toi qui l'a frappé pas l'inverse.
- C'est sa parole contre la mienne, il n'y a pas de caméra de surveillance et le gardien...
- MAIS BORDEL PAUL TU T'ENTENDS ? JUSQU'OU TU VAS ALLER ? Tu crois quoi ? Qu'on va pouvoir faire passer ça pour une rixe dans les douches ? Une chute dans le couloir ? Tu veux qu'on fasse témoigner le gardien et qu'on remette en cause sa crédibilité et celle de Joe t'en fais quoi ? Tu es devenu complètement débile ou tu le fais exprès ?
Paul souffla comme un gamin pris en faute mais immédiatement il redressa la tête et se renfrogna davantage.
- C'est un gigolo qui purge une peine pour racolage et agression, c'est lui qui n'est pas crédible. Qui c'est qu'on croira à ton avis ?
- Tu te crois au-dessus du code de conduite de la police ? Tu te fous de moi ?
- Il nous a fait tourner en bourrique ce con, on voulait juste un nom.
- Mais il te l'aurait donné correctement si tu avais mené un interrogatoire en bonne et due forme...je te rappel que dans des cas comme celui-ci, on fait intervenir l'assistant du procureur pour négocier...Merde c'est pas ta première enquête, t'as développé un Alzheimer pendant la nuit ou quoi ?
- Il fallait qu'on avance sur la piste qu'on...
- Oh arrête un peu, on a des affaires qui traîne pendant des mois et des mois sur les bureaux, ça n'a jamais gêné personne.
- Depuis quand on négocie avec les taulards ?
- Ce n'est pas la première fois qu'on procède de cette façon, arrêtes ! Tu sais très bien que les meilleures infos proviennent très souvent des prisons...je commence à en avoir ras le bol de réparer tes conneries Paul, tu te moques éperdument de la signification de la plaque qu'on t'a décerné.
- Ca va, fais pas dans le mélodrame, j'ai déconné mais j'essayais de faire mon boulot correctement.
- Ton boulot consiste à faire respecter la loi mais t'es incapable de la respecter toi-même.
- Ca va, j'ai compris je suis désolé.
Charlie claqua sa main sur le bureau et l'inspecteur fronça les sourcils devant la colère du chef qui était beaucoup importante que d'habitude. Il serra les dents fortement en contractant ses muscles.
- Etouffes-toi avec tes excuses Paul ! Je viens de passer trois quart d'heures au téléphone avec le procureur pour t'éviter un procès...Là je te jure que c'est la goutte d'eau !
Le jeune homme avala péniblement sa salive et se tassa légèrement sur lui-même.
- Tu vas me suspendre ?
Le capitaine esquissa un léger sourire qui inquiéta un peu son interlocuteur.
- Oh non je vais faire mieux que ça. Je vais te laisser deux possibilités.
Le chef de la brigade criminelle déposa une feuille sur le bureau.
- C'est quoi ça ?
- Une obligation de soin avec la psy du service.
Un blanc s'installa dans le bureau et pendant une fraction de seconde Paul chercha la faille, or son supérieur se tenait droit comme un i devant lui, le regard froid, dur et en total confiance.
- Je te demande pardon ?
- Ne me fais pas répéter.
- Tu plaisantes là ?
- Oh que non ! Je te garantie que là, j'en suis arrivé à un stade où tes problèmes de comportement ont eu raison de ma patience.
- Tu peux pas faire ça.
- Je quoi ? Attends une minute que je réfléchisse, QUI EST LE BOSS ?
- Toi mais bordel Charlie c'est n'importe quoi, tu sais très bien que je suis ton meilleur élément et...
- MAIS JE M'EN CONTRE FOUS PAUL ! Tout ce que tu as accompli jusqu'à maintenant ou tu ce que tu pourrais encore prouver, JE M'EN CONTRE FOUS ! C'est clair ou pas ? Ce qui m'importe c'est l'intégrité de ce service, celle de tes coéquipiers qui aujourd'hui se retrouvent à être obligé de mentir pour toi, ils passent leurs temps à balayer la merde que tu laisses trainer et ça les obliges à risquer leur vie et leur carrière, sous prétexte que tu joue au cow-boy qui se croit supérieur à tous le monde. TU N'EST PAS LE MEILLEUR PAUL ! Parce que tu es incapable de penser aux autres, il n'y a que toi qui compte et ça les mets tous en danger...Tu crois que c'est juste ? Joe est père de famille, il ne devrait pas avoir à justifier tes sautes d'humeur. Je ne te laisserais plus déshonoré cette brigade et les valeurs de ce service, peu m'importe à quel point tu peux être doué dans ce que tu fais, tu m'as compris ?
Charlie respira profondément, alors que Paul écarquillait les yeux.
- Le deal est très simple : soit tu acceptes de voir la psy en séance privée soit tu me rends ta plaque.
L'estomac de Paul tomba dans ses baskets et il serra fortement les poings devant la menace qu'il redoutait depuis plusieurs mois.
- Il n'est pas question que j'accepte de faire cette thérapie à la con, t'es pas bien, Charlie c'est n'importe quoi, j'ai pas besoin de ça.
- Moi j'en ai besoin...on en a tous besoin Paul parce qu'aujourd'hui tu n'as plus de limite. Tu pète le nez d'un taulard et après ? Qu'est-ce qui t'empêchera de mettre une balle dans la tête à un autre fêlé qui croisera ta route ? Il n'y a plus de barrière, ça devient dangereux et je ne peux pas laisser passer. Tu n'as plus le choix.
- PUTAIN CHARLIE C'EST QU'UN TAULARD ! N'importe qui aurait pu lui défoncer la gueule à Bayview.
- NON PAUL ! TU L'AS AGRESSE ! TOI ! C'est une bourde de plus dans le palmarès de conneries et de dérapages que tu fais subir à toute la brigade depuis presque quatre ans maintenant...Je sais d'où vient le problème, on est tous au courant mais tant que toi tu n'auras pas regarder la vérité en face, ça ne fonctionnera pas Paul et ça continuera à te ronger et t'empêcher de gérer tes émotions et par conséquent on continuera tous à le subir...Or aujourd'hui je dis STOP, pour la sécurité de tous le monde, y compris la tienne, il faut que ça cesse.
Charlie balança sa plaque sur le bureau et la pointa du doigt.
- Ton comportement est devenue une insulte pour notre service, pour cette plaque, là et pour tout ce que notre métier représente. Je ne suis pas entré dans ce bâtiment il y a trente ans pour gérer ce genre de chose. Je te rappel que notre devise est : courtoisie, professionnalisme et respect ! OU EST TON RESPECT PAUL ? Ton respect envers les victimes, les criminels parce que, oui il faut aussi les respecter en tant qu'individu, qui dans un monde civilisé ont des droits même si ça nous écorche la gueule de l'avouer, ils ont des droits et nous des devoirs envers eux ! Ton respect envers ta hiérarchie où est-il ? Envers tes collègues et pire encore OU EST TON PROFESSIONNALISME ?
A bout de souffle, le chef tourna le dos au jeune homme en tapant dans le mur. Il se massa la nuque alors quand face Paul fermait les yeux, leur cœur tremblant et la nausée dans la gorge. Il n'avait jamais vu son supérieur aussi hors de lui.
- Je ne veux pas la voir.
Charlie prit un temps pour se calmer et se retourna vers lui.
- Tu te plies aux conditions ou tu dégages.
Le jeune inspecteur balança un coup de pied dans le bureau qui ne fit même pas sourciller le chef. Il était hors de question qu'il se laisse berner une fois de plus, Paul était un excellent élément mais il venait de les mettre tous en danger et cette fois certaines mesures s'imposaient, même si c'était dur pour lui, même si Charlie culpabilisait de ne pas avoir pris les choses en mains avant, aujourd'hui ils avaient tous atteint le point de non retour.
- BORDEL CHARLIE TU SAIS CE QUE CETTE UNITE REPRESENTE POUR MOI ?
- Si c'est si important, fait ce qu'il faut pour mériter de reste...t'as jusqu'à la fin de la journée pour te décider."
Le chef s'installa sur son fauteuil et commença à trier quelques papiers, marquant ainsi la fin de l'entretien. Paul se retourna et sortie de la pièce en claquant si fortement la porte que les vitres en tremblèrent.
...
Le jeune homme sortit du bâtiment sans avoir adresser un regard ni un mot à qui que ce soit, il ajusta sa veste en cuir et longea la rue sous un ciel chargé. Tête baissée, il marcha un moment avant de bifurquer vers l'Upper East Side, quartier huppé de Manhattan. Il arriva bientôt devant un très grand immeuble à l'allure distinguée, avec une entrée surmontée d'un haut-vent. Un portier se trouvait dehors et dès qu'il aperçut l'inspecteur, il lui adressa un signe de tête et lui ouvrit la porte d'entrée.
"- Mr Cardoza déjà de retour ?
- Besoin d'une pause.
Le hall de l'immeuble était luxueux, de forme arrondi, il y avait sur le mur droit quelques boîtes aux lettres et à gauche, un comptoir doré derrière lequel se trouvait un autre agent.
- Bonjour Mr Cardoza.
- Jour'.
L'employé lui appela l'ascenseur et le jeune homme s'engouffra dedans en soufflant. La cabine se stabilisa devant le 125e et dernier étage. Arrivé à destination les portes s'ouvrirent sur un long couloir aux tons boisées éclairé par des petits spots au sol et au plafond. Après quelques mètres, il y avait une vue imprenable de New York par-delà d'immenses baies vitrées qui se trouvaient tout le long de l'appartement. Le penthouse de Paul était à la fois gigantesque et très luxueux. Le hall principal formait une sorte de U regroupant à droite une fenêtre qui donnait sur l'Hudson, une cheminée au centre avec son canapé et la télé, vers la gauche il y avait une bibliothèque avec un autre sofa, et en se retournant on faisait face à un bar très moderne dans le même ton que le reste de l'appartement : sombre et éclairé par des spots. Puis un peu plus sur la droite du bar il y avait l'immense cuisine et la grande table de salle à manger. En face de la cheminée il y avait un escalier vitré en colimaçon menant aux différentes pièces à l'étage : chambres, salles de bain, bureau. Le rdc comportait encore une salle de sport et une cave à vin.
Quand l'inspecteur arriva chez lui, il souffla avant de se débarrasser de ses clés sur le comptoir du bar. Agacé au plus au point par sa journée, il retira sa veste qu'il jeta désespérément sur le canapé et attrapa une bière dans le frigo : boire en service était interdit mais au point où il en était ! Une fois terminée, il claqua la bouteille sur le marbre et retira son pull avant de se diriger vers la pièce la plus éloignée de l'appartement. Il pianota sur une console accroché au mur, enfila des gants verts foncés et commença doucement à frapper dans un sac de sable. La musique pulsait contre les cloisons au même rythme que son cœur. Alors il frappa plus fort et plus fort et encore plus fort.
Ses coups pleuvaient les uns après les autres, toujours plus durs, toujours plus secs afin d'évacuer la colère, la frustration, la stupidité. Ses muscles se contractaient à chaque mouvement, la sueur dégoulinait de son front mais les évènements des derniers mois, des dernières années étaient là, avec clarté, avec cette vérité immuable : Paul s'était perdu. Complètement. Irrévocablement. Sans pouvoir aujourd'hui réussir à faire demi-tour. Où était passé ce jeune homme fiable, intelligent et honnête ? Où était passé le flic efficace et droit ? Où étaient les valeurs apprises auprès des siens ? Auprès de Charlie ? Comment avait-il pu laisser les choses déraper à ce point ? La limite était franchit au moment même où il avait osé dire à son supérieur que tout ça n'était pas grave en essayant de se décharger de ses responsabilités. Bien sûr que ça l'était. Courtoisie. Respect. Professionnalisme. Il ne restait rien de ces trois mots dont il avait prêté serment dix ans auparavant quand il était entré à l'académie. Il était comme eux...Ces flics pourris qui même en se regardant dans une glace, se disaient : c'est pas grave ! Ses coups redoublèrent face à ce constat.
Au bout d'une heure-et-demi, Paul ne ressentait même plus la douleur qui tirait sur ses bras, il s'arrêta à bout de souffle et balança au loin sa paire de gants avant de se diriger vers les escaliers en verre qui surplombaient le salon. Il grimpa à l'étage et s'enferma dans la salle de bain afin de se détendre sous une douche brûlante. Venait-il de réduire sa carrière à néant ? Tout ce pour quoi il s'était battu, tout ce qu'il avait enduré pour arriver à être un bon inspecteur...était-ce terminé ? Continuer signifiait se perdre davantage et risquer la vie de ses collègue et sur ce point Charlie avait raison, aucun d'eux ne méritait de subir ses troubles du comportement. Le seul qui devait en faire les frais, c'était lui-même mais lorsqu'on travail en équipe, il y a forcément des dommages collatéraux, et visiblement aujourd'hui il était allé trop loin. Il savait que l'inspection général tournait autour de Charlie concernant ses états de faits mais franchement de là à l'envoyer voir un psy...
Une bonne suspension aurait tout réglé non ?
Jamais il ne pourrait entrer dans un bureau, s'asseoir et raconter sa vie à une intello qui se prenait pour le nouveau docteur Freud.
Non pas question !
Le jeune homme frappa le carrelage de la douche avec son poing, égratignant sa peau au passage. Un mince filet de sang s'écoula sous le jet d'eau, Paul grogna avant de fermer les yeux.
Quelle connerie !
Il ressortit de la salle de bain vingt minutes plus tard, habillé d'un jean noir et d'un léger pull blanc, il attrapa ses clefs, sa veste en cuir et quitta l'immeuble. Il marcha d'un pas vif et décidé en essayant de faire abstractions des questions qui résonnaient encore dans sa tête. Paul avait une espèce de bulle autour de lui qui fit barrage aux regards et aux saluts de ses collègues, lorsqu'il arriva à l'étage de la brigade criminelle il attrapa la cafetière dont le liquide noir semblait dater d'il y a dix ans mais ça ne l'empêcha pas de se remplir trois petits gobelets et d'absorber cette atrocité qu'on appel jus de chaussettes. Puis il grimaça et se dirigea vers le bureau du chef. Sa main hésita à se poser sur la poignet, Paul souffla fortement avant d'ouvrir sans même avoir frapper.
Assis derrière sa table de travail, Charlie l'observa quelques secondes. Ils s'affrontèrent du regard, le jeune homme pensait peut être que son supérieur aurait changer d'avis mais non, visiblement la feuille d'obligation de soin était toujours à la même place et l'attitude sévère du chef était toujours aussi forte. Sans prononcer un mot, l'inspecteur se pencha en avant, attrapa un stylo et apposa sa signature.
Au moment de sortir, le capitaine l'interpella.
"- Helen a fait des lasagnes tout l'après midi...Tu dînes à la maison ?
Paul hocha la tête.
- Dix-neuf heures trente...soit pas en retard."
... ... ... ...
On fait entrer Paul dans la course ? J'espère que ça vous a plus. Allez prochain chapitre, premier face à face !
Merci à Adeline pour ta review et ta proposition, éventuellement ça pourrait m'aider et pour d'autres questions aussi ^^
