Chapitre 14 : This Is Where It All Begins
Note pour les enquêtes, je me suis inspirée de la série New York de Dick Wolf.
Musique : David Archuleta : You Can
La nuit venait de tomber sur New York et les allées et venues des ambulances devant l'hôpital ne cessaient de s'accélérer. Les portes s'ouvraient et se refermaient sans arrêt, les gens arpentaient les couloirs, les yeux rivés vers le sol, attendant des nouvelles rassurantes ou guettant l'annonce d'un diagnostique.
La majorité des membres de la brigade criminelle se trouvait dans la salle d'attente des urgences, patientant qu'un médecin ne leur apporte des informations concernant Rachel qui s'était effondrée jusque après la fusillade dans la boulangerie. Charlie se trouvait au téléphone avec le commissaire divisionnaire afin de faire un premier debriefing de la situation, à l'opposé se trouvait Evan et Letty qui parlaient de l'affaire non résolu de la mafia russe quand à Joe et Paul ils se tenaient assis près des distributeurs. Le père de Julian tourna légèrement la tête vers son meilleur ami.
"- Tu penses que les Lakers vont gagner le championnat ?
Paul rigola légèrement en haussant les sourcils.
- Quoi ?
- Tu veux discuter des résultats de la NBA ?
- Ca dépend...on parle de Rachel ?
- Sûrement pas !
- Ok 50$ qu'ils battent les Heat de Miami à 20points d'écart.
- Tenu...ils n'ont rien gagner depuis dix ans de toute façon.
- Elle a dit qu'elle était amoureuse.
- J'ai entendu.
- Tu vas faire quoi ?
- Proposer le pari à Charlie même s'il est déçu d'avoir vu perdre les Spurs.
- Je parlais pas du basket.
- J'ai dit que je ne voulais pas en parler.
- Ok...Les Spurs ont une défense à chier.
Paul soupira fortement en se massant la nuque.
- Je vais me planter.
- Mais non les Heats ont perdu leurs deux derniers matchs.
- Je parlais pas du basket.
Joe tourna la tête vers son coéquipier et esquissa un sourire.
- Tout ira bien.
Ils se regardèrent un instant avant que l'inspecteur Delkos ne tende le bras pas pour serrer l'épaule de son ami.
- Soit honnête avec elle et avec toi-même...Ca marchera si tu poses les bonnes cartes sur la table.
Paul souffla fortement alors qu'au même moment les portes s'ouvraient une nouvelle fois, laissant passer un homme d'environ quarante ans, vêtu d'un pyjama bleu. Il retira sa calotte et s'avança jusqu'à la salle d'attente. D'un même mouvement l'ensemble des membres de la brigade criminelle, se levèrent pour entendre les nouvelles. Le médecin esquissa un sourire rassurant à l'encontre de Charlie.
"- Tout va bien, rassurez-vous. Mlle Berckley est arrivée avec trois côtes fracturés dont l'une a provoqué une fuite d'air dans le thorax, on lui a posé un drain et une ceinture costale. On l'a sédaté et intubé pour rétablir des constantes correctes et on la réveillera dans quelques heures pour faire le point.
Le capitaine Price se massa le visage à peine soulagé.
- On peut la voir ?
- Oui bien sûr, une infirmière va vous conduire à sa chambre...je sais que ça peut paraître impressionnant mais rassurez-vous, elle s'en remettra très vite.
- Merci docteur.
- Je vous en prie.
Alors que le médecin s'éclipsait, le chef se tourna vers son équipe, qui restait tendus par les émotions et l'intensité des derniers évènements.
- Bon je sais que la journée a été pénible mais je vous rappelle qu'on a toujours une affaire en cours.
- C'est bon Letty et moi on va s'en occuper.
Evan attrapa sa veste et l'enfila alors que sa coéquipière sortait ses clefs de voiture. Joe se leva également pour les suivre.
- Je viens avec vous.
- Tenez-nous au courant.
Charlie hocha la tête alors que ses trois agents quittaient les lieux. Il s'approcha de Paul qui s'était réinstallé dans l'un des fauteuils et lui posa la main sur la tête. Le jeune homme tentait de rester impassible depuis le début de la matinée mais Charlie voyait ses sentiments confus, il l'avait vu trembler aujourd'hui et surtout il avait croisé dans son regard une lueur qu'il n'aurait jamais cru voir un jour : celle de la tendresse mêlé à la peur.
- Ca va toi ?
Le jeune homme releva les yeux vers Charlie.
- Ouais...Tu as appelé son père ?
- J'ai eu son frère et il a pris le premier avion, il sera là dans la matinée...Tu devrais aller te reposer un peu.
- Non ça va aller et puis les fauteuils de l'hôpital et moi, on se connaît bien.
Pendant quelques instants chacun d'eux se rémora ces jours douloureux, tristes et révoltants qu'ils avaient partagé plusieurs années auparavant dans ce même établissement, quelques étages au-dessus. Des semaines de doutes et de colère, des discussions médicales à n'en plus finir et des traitements qui ne leur avait accordé qu'un trop court sursis, laissant aujourd'hui encore des traces indélébiles.
- CHARLIE ?
Les deux amis relevèrent la tête en apercevant Helen qui courait dans le couloir. Charlie s'empressa d'embrasser sa femme avant que celle-ci ne se précipite sur Paul pour le serrer dans ses bras.
- Je me suis fait tellement de soucis.
- Comme toujours.
- Comment va Rachel ?
- Pas trop mal, elle est en soins intensif jusqu'à demain matin.
- Mais qu'est-ce qu'elle fichait dans cette boulangerie ?
A cet instant une infirmière se présenta devant eux.
- Capitaine Price ?
- Oui ? On peut voir Rachel ?
- Je vais vous conduire à sa chambre mais une seule personne à la fois.
Le chef de la brigade criminelle regarda sa femme qui hocha la tête, avant d'esquisser un sourire à l'encontre de Paul.
- Embrasse- là pour nous."
Le jeune inspecteur rigola en se penchant vers Helen pour déposer un bisous sur sa joue puis il suivit l'infirmière dans le couloir. La jeune femme ouvrit la porte et il put enfin apercevoir Rachel, perdue au milieu des machines et des draps blancs du lit. Instinctivement il serra les mâchoires, même si les nouvelles étaient rassurantes, son inquiétude pour elle était toujours aussi palpable.
"- Combien de temps je peux rester ?
- Le fauteuil se bascule."
... ... ... ...
Letty se servit une grande tasse de café en soupirant, avec Joe et Evan, elle était revenue au poste de police pour travailler sur l'affaire de Vladimir Petrov, se père de famille de 38 ans assassiné près des docks, d'une balle dans la tête.
"- La balistique confirme qu'il s'agit d'un Sig Sauer SP 2022 balle de 9mm, probablement adapté avec un silencieux.
- Que dit la veuve ?
- Que son mari était un joueur invétéré et qu'il a peut-être dû s'acquitter d'une dette.
- Elle n'a pas de nom à nous donner ?
- Non aucun, on a épluché leur compte en banque, il n'y a rien d'anormal, le mari devait certainement faire des chantiers au noir, ça lui permettait de rentrer de l'argent en liquide, donc pas de trace.
- Elle doit sûrement avoir vu ou entendu quelque chose, il faut la ré-interroger."
... ... ... ...
Quelques coups donnés contre la porte réveillèrent Paul qui somnolait sur le fauteuil. Il se massa le visage en se redressant alors qu'une infirmière entrait dans la pièce en souriant.
"- Il faudrait que vous sortiez, on va lui faire quelques soins.
Le jeune homme hocha la tête avant de se lever, il respira profondément en regardant Rachel. Le soleil était sur le point de se lever et la nuit avait été ponctué de bips incessants provenant des moniteurs de contrôle qui surveillaient l'état de santé de la jeune femme qui ne semblait pas s'être altéré. Doucement il se pencha en avant et déposer un très discret baiser sur son front en murmurant.
- Je reviens.
Il sortit dans le couloir pour se diriger vers le hall principal afin de récupérer un gobelet de café quand il aperçut au bout du service, un jeune homme d'environ vingt ans, grand, le teint hâlé et assez costaud, marchant vers lui.
- Vous êtes de la police ?
Il désigna du doigt la plaque doré attachée à la ceinture de Paul.
- Oui...Vous êtes Tyler c'est ça, le frère de Rachel ?
- Ouais.
Le jeune inspecteur fronça les sourcils en entendant son ton dur et froid.
- Les infirmières sont en train de lui changer son pansement, elle devrait être transférée dans une autre chambre dans la matinée.
- Je sais...Je vais prendre le relai et je la ramène à la maison.
- Le médecin a parlé d'une semaine d'hospi...
- Je vais la faire transférer à Seattle, ça sera plus simple pour tout le monde et comme cette ville est complètement barjo, je pense qu'il est temps qu'elle rentre avant qu'elle se fasse tuer pour de bon.
- Et elle va être d'accord avec ça ?
- Elle a plutôt intérêt, elle pense bien faire les choses mais là ça suffit, c'est devient n'importe quoi, pas question qu'on m'appelle une nouvelle fois en plein milieu de la nuit parce qu'elle se sera encore fait kidnappée, prise en otage ou flinguée pour avoir essayer de faire son boulot.
- Ca n'a rien à voir avec son travail.
- C'est pareil, elle a le chique pour se fourrer dans des situations merdiques parce qu'elle est psy et qu'elle veut sauver tout le monde. Je refuse de passer mon temps à m'inquiéter pour elle en permanence, j'ai pas besoin de ça et notre père non plus...De tout façon ça ne vous regarde pas, vous bosser avec elle point barre...alors dégagez !
Tyler contourna Paul et entra dans la chambre sans même avoir pris le temps de frapper à la porte.
Resté dans le couloir, le jeune inspecteur ferma les yeux et serra les dents. Il pouvait aisément comprendre l'inquiétude du frère de Rachel mais comment ces deux là pouvaient être de la même famille c'était un mystère. Alors que la jeune femme était douce et discrète, Tyler lui était une véritable tête à claque, grossier et beaucoup trop sûr de lui. Un vrai connard prétentieux. Seulement voilà, d'une certaine manière le fait que Rachel est été blessée dans une prise d'otage ne pouvait pas être pris à la légère et même s'il refusait de le reconnaître officiellement, il avait eu peur pour elle aujourd'hui. Serait-elle plus à l'abri dans sa ville natale, à suivre des patients dépressifs dans un petit cabinet de ville ? Si c'était le cas et que Tyler arrivait à la convaincre de partir ? Qu'adviendrait-il de leur séance ? Et de ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre ?
Paul enfila sa veste en soufflant fortement avant de remonter le couloir, en proie à une certaine nervosité. Plongé dans ses réflexions, il entendit à peine qu'on l'interpellait à l'autre bout du couloir.
"- Inspecteur Cardoza ?
Il se retourna pour voir un membre du personnel courir dans sa direction.
- Mlle Berckley voudrait vous voir.
Surpris, il écarquilla les yeux.
- Elle est réveillée ?
- Oui... venez.
Il entra doucement dans la chambre, prenant soin de rester sur le seuil. Rachel était allongée dans son lit, le visage fatigué mais souriante. Le personnel soignant lui avait retiré son intubation, ne lui laissant que sa perfusion dans le bras gauche et son drain thoracique. Tyler se tenait au bout de son lit, lui tenant la main. Il grimaça en voyant Paul alors que sa soeur murmurait doucement.
- Salut.
- Salut.
Ils se regardèrent longuement avant que le frère de la psychologue de grogne légèrement.
- Je vais vous laisser, je vais en profiter pour appeler papa et lui dire que même avec un trou dans le thorax tu continues à faire ta tête de mule...il va être ravi.
- Arrêtes de râler et sois gentil.
Le jeune homme fronça les sourcils en claquant la langue, agacé.
- Ne me regarde pas comme ça...je suis mal en point mais je suis toujours ta grande soeur alors un peu de respect.
- Tu ne fais preuve d'autorité que quand ça t'arrange.
- Tu veux voir ?
Il y eu un temps d'attente avant que Tyler ne baisse la tête en soupirant.
- Tu m'as fichu la trouille.
- Je sais mais ça n'a justifie pas tout...compris ?
- Oui.
Paul haussa brièvement les sourcils en voyant avec quelle force Rachel arrivait à faire plier son frère sans même hausser le ton. Le jeune homme se pencha et déposa un baiser le front de sa soeur.
- Je vais aller grignoter un truc, je reviens.
Il se détourna et fit face à Paul.
- Je sui désolé d'avoir été aussi agressif.
Tyler lui tendit la main.
- Merci d'avoir veillé sur elle.
Rachel avait toujours pris soins de lui, c'est elle qui l'avait élevé à la mort de leur mère, elle qui remplissait le frigo, qui avait travaillé tous les étés pendant son adolescence pour renflouer les comptes, elle qui avait toujours été présente pour eux, alors maintenant il avait l'impression que c'était à lui de veiller sur elle mais comment faire alors qu'elle se trouvait si loin de sa famille ? En voyant Paul dans le couloir, il avait éprouvé de la colère car aucun de ses collègues n'étaient visiblement foutu de la protéger. Seulement quand elle avait ouvert les yeux, quand il lui avait annoncé son désir de la rapatrier à Port Townsend, elle s'était mise en colère parce que ce n'était pas à lui d'en décider, surtout maintenant qu'elle essayait de concrétiser une relation encore floue mais qui visiblement semblait très forte et puis elle avait mis en avant son travail qui était si important, bref, elle ne rentrerait pas avec lui et il avait plutôt intérêt à s'excuser pour son attitude envers Paul. Tyler lui avait spécifié qu'il l'avait vu dans le couloir et qu'il l'avait malmené verbalement parce qu'il trouvait qu'il avait l'air louche, sauf qu'apparemment c'était lui sa fameuse relation, il allait donc devoir faire un effort.
Paul attrapa la main du jeune homme et hocha la tête.
- De rien.
- Mouais...faites quand même attention à ce que vous faites avec ma soeur.
L'inspecteur esquissa un sourire. Touché par le fait qu'un gamin de dix-huit à peine le mette en garde pour ne pas qu'il compromette son aînée.
- TYLER !
- Je n'ai pas l'intention de lui faire du mal.
- T'as plutôt pas intérêt.
Il referma la porte derrière lui sous le rire de Paul et l'exaspération de Rachel qui se cacha le visage.
- Il ne joue au frère protecteur que pour m'emmerder.
Le jeune inspecteur s'approcha doucement avant de s'asseoir sur le lit. Ils se regardèrent pendant un instant avant que Rachel n'esquisse un sourire.
- Il se venge parce que je déteste sa copine.
- Le coup de fil de Charlie l'a inquiété.
- Il n'aurait pas du les appeler...c'était pas si grave.
- Non bien sûr que non, une prise d'otage c'est une journée banale à New York...surtout quand on sait que tu aurais dû te contenter d'un petit déjeuner maison.
La jeune femme grimaça en tremblant.
- Je sais oui mais...j'avais un peu faim et...
- Le frigo était plein.
- Oui je sais mais je ne me suis pas sentie très à l'aise chez toi et...c'est du marbre que tu as en plan de travail ?
- Si tu m'expliquais les vrais raisons qui t'ont poussé à partir alors que je t'avais demandé de m'attendre.
- Déjà d'une...Il était plus 10h et je...Je tournais un peu en rond...et...
- J'ai pas eu le temps de t'appeler.
- C'est pas grave, je sais que le boulot est très prenant, je ne te reproche rien.
- L'autre raison c'est quoi ?
Le coeur de Rachel palpita d'angoisse, pouvait-elle réellement lui faire part des doutes qu'elle avait ressenti face au coup de fil d'hier matin ?
- Tu vas trouver ça stupide.
Paul fronça les sourcils, attendant son explication.
- Je...je me suis posée des questions sur...
Elle désigna l'espace entre eux.
- Sur le fait que j'ai débarqué chez toi en pleine nuit, que j'ai eu envie de balancer au placard tous mes principes, qu'on a été interrompu par Evan et que finalement je suis toujours...moi...enfin je veux dire...
- Mindy a sonné à la porte ?
- Non...pourquoi elle devait ?
- Non mais...Claire m'a dit que vous vous étiez bien entendu toutes les deux et que tu avais involontairement fait un comparatif.
- Non...enfin peut-être un peu mais c'est inconscient et puis c'est elle qui a mis ça sur le tapis...non Mindy n'a rien avoir avec le fait que je sois partie.
- Alors quoi ?
La jeune femme soupira fortement en triturant ses doigts.
- Cassandra a laissé un message sur ton répondeur en disant qu'elle était d'accord pour te voir.
Rachel se mordit légèrement la langue en sentant son coeur palpiter, elle trouvait cela tellement stupide aujourd'hui, après tout ce n'est pas comme si elle l'avait retrouvé dans son lit avec elle. Elle plissa des yeux en secouant la tête, quand soudain Paul glissa un doigt sous son menton pour la forcer à relever le visage. Involontairement elle garda les yeux baissés, ayant peur de voir un reproche ou de la moquerie.
- Regardes-moi.
- Je sais que c'est bête et qu'au final...
- Regardes-moi Rachel.
Elle ouvrit les paupières et sa respiration s'accéléra. Le jeune homme soupira doucement, avant de caresser sa joue.
- Je l'ai appelé la semaine dernière.
- Tu n'es pas obligé de te justifier.
- Bien sûr que si, parce que je ne veux pas que tu imagines une seconde que je ne suis pas honnête avec toi.
Il repensa à son échange avec Joe quelques heures auparavant. S'il voulait que sa relation avec Rachel fonctionne, il devait absolument savoir ce qu'il était prêt à faire pour elle, ce qu'il était prêt à lui dire en s'autorisant peut-être pour la première fois de sa vie à laisser ces foutues barrières tomber.
- Je veux que...
Il grimaça légèrement.
- Que tu puisses avoir confiance en moi.
Rachel souffla doucement en hochant la tête.
- Je me rends compte que...mon assurance d'avant hier est retombée comme un soufflé, je crois que c'était les restes de cocktail que j'ai ingurgité au club.
Un sourire étira les lèvres de Paul.
- J'étais nerveuse et ce coup de fil a fait ressortir le manque de confiance et l'estime que je pouvais avoir de moi et sur lesquels je n'ai pas travaillé depuis deux ans, je suis désolée Paul...Je me suis sentie complètement paumée et j'avais besoin de réfléchir, je me suis dit qu'en allant courir j'y verrai plus clair...Je...
Elle secoua la tête et Paul déplaça un mèche devant ses yeux, ému par son aveu. Joe lui avait dit d'être honnête avec elle et envers lui-même, et la vérité c'est que pour la première fois, il s'était inquiété pour l'une de ses fréquentations. Mettre les bonnes cartes sur la table et risquer le tout pour le tout, parce qu'il ne désirait rien d'autre.
- Tu m'as fichu la trouille tu le sais ça ?
Leurs regards s'accrochèrent l'un à l'autre.
- Je ne voulais pas t'effrayer, j'aurais voulu que Travis se rende mais je n'ai pas réussi à accrocher sa confiance, il était très perturbé par sa rupture avec Michèle, c'était l'idée d'abandon le fond du problème.
- Il est entré dans cette boulangerie sans avoir l'intention d'en sortir, tu n'aurais pas pu le faire changer d'avis.
- Je ne sais pas.
La jeune femme grimaça fortement en fermant les yeux. Paul fit délicatement glisser son doigt sur le bras de Rachel.
- Tu as mal ?
- Non ça va...en fait je repensais à tout ce que tu as du entendre hier par téléphone interposé...c'était bête, je...je voulais que Travis me parle et...
Un sourire en coin étira les lèvres de l'inspecteur.
- Je n'ai pas le souvenir que tu ais dit quelque chose de stupide.
Les battements du coeur de Rachel s'accélérèrent fortement avec des picotements au fond de son ventre. Elle releva les yeux vers lui et se joues se colorèrent légèrement. Il la trouvait tellement belle, qu'une bouffée d'envie l'électrisa, il ferma les yeux et colla son front au sien.
- Tout ce que j'ai dit c'était...
- Tu ne le pensais pas ?
Ils murmuraient pour ne pas briser cette petite bulle qui les entourait et qui contenait toutes leurs émotions.
- Si bien sûr mais ça fait peut-être beaucoup ? Je...
- Tu parles de quelles parties ? Celle où tu as dit que je te faisais peur ou que je t'intriguais ?
Un léger gémissement de honte s'échappa de la gorge de la jeune femme qui se mordit la lèvre.
- Ou celle où tu disais que l'amour peut tout transformer ? Ou...
Le pouce de Paul glissa de la joue de Rachel à sa lèvre et il serra les dents.
- Quand tu as dit que tu étais amoureuse ?
Le souffle de la jeune femme se coupa littéralement.
- Je...
- Non...je ne me souviens pas qu'il y ait eu quelque chose d'idiot là-dedans...Par contre le moment où tu as dit que j'étais loin de pouvoir vivre une véritable relation et que ça risquait d'être à sens unique...Là je ne suis pas d'accord.
Une étincelle étrange éclata, les liants l'un à l'autre à travers leurs mots inavoués, à travers l'enfer de la journée passée. Une promesse faite à voix basse mais qui scellait enfin leurs sentiments.
- J'ai envie d'être avec toi, j'ignore comment je dois faire mais j'ai envie de me réveiller demain matin en me disant que je peux le faire et que ça vaut le coup. J'ai envie d'y arriver parce que tu en vaux la peine et que ce que je ressens là, tout au fond, c'est réel.
Il respira profondément, laissant ses idées se rassembler pour ne pas se laisser déborder, être honnête et poser une base solide à leur affection.
- Il n'y a pas de sens unique, beaucoup d'hésitation, j'ai peur de faire un faux pas mais je te promets que je ferais les efforts nécessaires pour que ça fonctionne et...
Sans lui laisser le temps de terminer sa phrase, Rachel attrapa ses lèvres et l'embrassa tendrement. Paul glissa sa main dans ses cheveux et l'a rapprocha de lui. Au même moment, la porte s'ouvrit et les deux jeunes gens entendirent distinctement un grognement mécontent.
- Non mais sérieusement...Avec un drain dans le thorax."
Paul esquissa un sourire alors que Rachel fronçait les sourcils devant son frère qui avait les mains sur les hanches et qui affichait un semblant d'air supérieur.
... ... ... ...
Take me where I've never been, (emmène-moi ou je n'ai jamais été)
Help me on my feet again (aide-moi encore une fois à me remettre sur pied)
Show me that good things (montre-moi que les bonnes choses)
Come to those who wait ( viennent à qui sait attendre)
Tell me I'm not on my own (dis-moi que je ne suis pas seul)
Tell me what I'm feelin' isn't some mistake (dis moi que ce que je ressens n'est pas une erreur)
Cause if anyone can make me fall in love, you can (parce que si quelqu'un pouvait me faire tomber amoureux, tu le peux)
Only you can take me sailin' (fais-moi voguer)
In your deepest eyes (au plus profond de tes yeux)
Bring me to my knees and make me cry (fais-moi me mettre genoux et fais-moi pleurer)
And no one's ever done this (et personne ne m'a jamais fais cela)
This is where it all begins (c'est ici que tout commence)
If anyone can make me fall in love, you can (si quelqu'un pouvait me faire tomber amoureux, tu le peux)
... ... ... ...
