Cette nuit-ci fut une des plus longues qu'Hinata ai jamais passée. Elle pleura pendant un long moment, inconsolable. Puis, elle fit les cents pas dans l'appartement, se demandant ce qu'elle allait faire. Un peu avant l'aube, le cœur noué, elle ouvrit les tiroirs de sa commode, sa décision était enfin prise.

Il se passa encore une heure avant que Gaara ne revienne. Lorsqu'elle entendit la porte d'entrée, son cœur se mit à tambouriner et se serra. Elle eut de plus en plus la nausée au fur et à mesure qu'elle entendait ses pas se rapprocher de la porte de la chambre. La porte s'ouvrit lentement, laissant place à un Gaara plus pâle que jamais. Il s'arrêta net, fixant avec inquiétude le centre de la pièce.

- C'est quoi ce gros sac ? demanda-t-il penaud.

Hinata sentit les larmes couler le long de ses joues, elle était incapable de se retenir. Elle renifla.

- J… Je vais rentrer à Konoha… murmura-t-elle. J'ai besoin de faire le point.

Ils se regardèrent intensément. Gaara hocha doucement la tête, le regard triste. Il semblait comprendre. Elle prit son sac et sembla hésiter un instant. Finalement, elle le regarda à nouveau dans les yeux.

- Je suis désolée… dit-elle tristement. C'est juste… trop dur de rester maintenant que je sais que tu ne veux pas de moi.

Hinata baissa immédiatement les yeux, loupant sa réaction. Elle hissa son sac sur ses épaules et marcha jusqu'à la porte, passant à côté de Gaara. Elle était incapable de le regarder… Soudain, elle sentit la main de son mari lui saisir le bras pour la retenir. Elle se stoppa net, le cœur battant. Il la força à se retourner vers lui et le regarder. Elle vit alors comme son regard était triste et intense.

- Tu crois que je ne veux pas de toi, Hinata ? murmura-t-il, effaré.

Elle fut abasourdie de voir une larme couler le long de la joue de Gaara. N'y tenant plus, elle fondit en larme et enfuit son visage entre ses mains. Le Kazekage la tira vers lui et détacha le sac de son dos afin de l'enserrer fortement de ses bras musclés. Elle pleura longtemps contre son torse, la fatigue lui faisant tourner la tête. Elle avait tant pleuré ces dernières heures qu'elle se sentait complètement vidée. Finalement, épuisée mais calmée, elle finit par s'arrêter de pleurer mais resta contre Gaara qui la serrait toujours aussi fort.

- Gaara… murmura-t-elle.

- Oui ? répondit-il.

- J… J'ai besoin que tu m'expliques… je t'en prie… demanda-t-elle la voix suppliante.

Il ne répondit pas tout de suite, la serrant encore plus fort dans ses bras. Finalement, il soupira et déposa un baiser dans ses cheveux.

- D'accord… murmura-t-il.

Elle releva vivement la tête vers lui et plongea son regard dans le sien. Il avait le regard grave, anxieux. Il sembla la regarder comme si c'était la dernière fois qu'il la voyait. La gorge nouée il se détacha d'elle et s'assit sur le lit, l'invitant à le joindre. Il se passa plusieurs minutes pendant lesquelles il sembla réfléchir, cherchant ses mots. Hinata n'osa rien dire, ayant trop peur qu'il s'enfuie à nouveau. Finalement, il prit parole, la voix rauque.

- J'y ai encore beaucoup réfléchi cette nuit… murmura-t-il. Et je pense qu'il y a deux raisons à cette distance que je mets entre nous.

Il n'osait pas regarder Hinata, trop apeuré de voir les expressions d'horreur qui allaient s'afficher sur son visage dans quelques minutes. Il se racla la gorge.

- Tu connais vaguement le récit de mon enfance n'est-ce-pas ? demanda-t-il.

- Oui, osa répondre la Hyûga.

- Qu'est-ce que tu sais exactement ? demanda-t-il prudemment.

- Et bien… J… Je sais que tu avais ce démon qui a été scellé en toi à la naissance…

- C'est mon père, le quatrième Kazekage, qui a demandé cela. Il voulait faire de moi une arme augmentant la puissance du village, au prix du sacrifice de ma mère.

Hinata déglutit, elle sentit une boule se former dans son estomac.

- Je n'avais pas seulement ce démon en moi Hinata… J'avais une haine incommensurable, incontrôlable… J'ai été élevé par un oncle, je n'ai jamais eu de rapports avec mon père, je n'avais jamais connu ma mère et on me tenait loin de mon frère et de ma sœur. J'ai été dressé, élevé… mais pas aimé. J'ai vite découvert que tout le monde avait peur de moi, m'évitait, et que les autres enfants me haïssaient. La seule personne en qui j'avais confiance c'était cet oncle qui s'occupait de moi, qui me parlait beaucoup, me rassurait. Je l'aimais comme un père… Et je croyais qu'il m'aimait comme un fils.

Hinata ne sut quoi répondre tant l'histoire de son époux l'attrista.

- Je… hésita Gaara. J'ai fini par devenir psychologiquement instable… dangereux. J'étais en colère, triste, frustré… Et puis un jour il y a eu cet homme de trop qui… Qui m'a regardé avec dégoût et je… Je l'ai tué…

Il s'arrêta quelques secondes de parler, la gorge nouée.

- Suite à ça… Mon père a décidé que j'étais devenu trop dangereux et il décida de me faire tuer.

Hinata porta sa main à sa bouche, effarée.

- Un jour, alors que j'étais sur le toit de notre maison, quelqu'un a tenté de me tuer mais mon sable m'a protégé sans que je ne fasse rien. J'ai alors découvert que cette personne était mon oncle. La seule personne que j'aimais et en qui je faisais une confiance aveugle a tenté de me tuer alors que je n'avais que 6 ans. Avant de mourir, il m'a avoué à quel point il m'avait toujours détesté pour avoir pris la vie de sa sœur…

Gaara prit une grande inspiration, sa voix tremblait légèrement.

- Il y a eu plusieurs autres tentatives d'assassinat… Et finalement, quand mon père est décédé, j'ai fini par rejoindre mon frère et ma sœur et pouvoir m'entraîner et « grandir » avec eux.

Il y eu un long silence, plusieurs minutes pendant lesquelles Gaara n'osa pas relever la tête.

- Hinata… murmura-t-il. Je sais au fond de moi que tu es la personne la plus sincère que je connaisse. Je sais que je devrais avoir une confiance aveugle en toi… Que je devrais… Laisser mon cœur me guider…

Sa voix était de plus en plus tremblante. Finalement il releva la tête et plongea son regard si intense dans le sien.

- Mais… Ce que j'ai vécu… Ça laisse trop de cicatrices et… Au moment où je t'ai choisie comme épouse je n'avais pas la moindre intention de t'aimer. Te respecter et t'apprécier oui… Mais pas t'aimer. Je me suis toujours interdit de tomber amoureux, car aimer quelqu'un c'est… C'est prendre le risque de souffrir à nouveau…

Hinata écarquilla les yeux, des larmes coulant le long de ses joues.

- Et puis… poursuivit Gaara. On s'est rencontré, et le temps s'est écoulé… J'ai appris à te connaître, à te découvrir et… J'ai fini par comprendre que je nourrissais des sentiments pour toi. J'ai tout fait pour les refouler mais on ne peut pas lutter contre son propre cœur.

Il détourna le regard et serra ses poings.

- Me rapprocher de toi physiquement… Pour moi ça voudrait dire, laisser ces sentiments remonter et se développer davantage. Ça voudrait dire accepter de t'…

Sa voix se serra subitement, il sembla incapable de finir sa phrase.

- D… De m'aimer ? demanda Hinata d'une voix tremblante.

Gaara ne répondit rien et acquiesça lentement. Il y eu à nouveau plusieurs secondes d'un silence pesant. Finalement, Gaara reprit la parole.

- Et puis il y a eu l'avalanche… murmura-t-il. Ce jour-là… J'ai eu si peur Hinata. Et j'ai compris que, même si je m'étais interdit tout rapprochement avec toi… Le mal était fait.

Hinata secoua la tête fortement.

- Gaara ! l'interpella-t-elle.

Elle attendit qu'il relève la tête et que leur regard s'accroche. Elle sentit ses yeux s'embuer de larmes et, les lèvres tremblantes, osa lui demander :

- Y a-t-il… ne serait-ce qu'une toute petite part de toi… Qui croit que l'amour que l'on se porte est une belle chose ?

Il baissa les yeux tristement et pris doucement la main d'Hinata.

- Bien sûr que oui… murmura-t-il avec un faible sourire. Cependant, c'était un risque que je ne voulais jamais connaître. Alors maintenant, j'ai beaucoup de mal à l'accepter et à me laisser guider par mes sentiments.

- Et c'est pour cette raison… Que tu m'as repoussé hier soir ? demanda timidement Hinata.

Il y eu un énième long silence pesant. Gaara plongea son visage dans ses mains, semblant en proie à un véritable conflit intérieur. Finalement, il releva son visage vers Hinata, les yeux emplis de honte.

- C'est pour les deux raisons… répondit-il. Mais surtout la deuxième.

- La deuxième ?

Il la regarda un temps, puis secoua la tête, plongeant son regard vers le sol.

- Je ne sais pas si… Si je devrais t'en parler Hinata. C'est trop… Tu vas…

Elle lui posa une main sur l'épaule.

- Gaara, je veux savoir ! Je veux… comprendre, souffla-t-elle.

Elle le sentit se tendre sous ses doigts. Visiblement, lui confier ce qu'il avait dans son coeur était une épreuve extrêmement douloureuse.

- Tu m'as connu avant… finit par murmurer Gaara. Tu sais comment j'étais…

- Tu n'étais qu'un adolescent… tenta de le rassurer Hinata.

- Un adolescent psychotique… la corrigea Gaara. Hinata… Ce que tu dois comprendre c'est que… A partir du moment où tout cela m'est arrivé, j'ai complètement vrillé. Plus rien ne comptait. Je haïssais absolument tout le monde. J'étais jaloux de ceux qui menaient une vie normale et en colère après eux parce qu'ils m'évitaient comme la peste. Je… Je voulais qu'ils payent. Je voulais que chaque personne qui croise mon chemin paye pour le moindre regard de travers. Je voulais… les anéantir.

Gaara se mit à trembler. Hinata ne répondit rien, choquée par ces révélations.

- C'était… une pulsion, murmura Gaara. J'avais ce désir en moi… qui naissait subitement. Je devais absolument l'assouvir… Je voulais prendre la vie de cette personne, et plus je faisais rapprocher mon sable… Plus je sentais l'excitation monter… Et moins j'étais capable de me contrôler. Lorsque je les capturais, j'étais inarrêtable. Assouvir ces pulsions me faisaient monter à l'apogée de ma folie et je ne me sentais soulagé et satisfait que lorsque j'allais au bout de mon acte…

Hinata sentit son sang se glacer au fur et à mesure des révélations de son époux. Elle fronça les sourcils légèrement, soucieuse.

- Et… Si je me suis sorti de tout ça… C'est bien sûr parce que j'ai croisé les bonnes personnes. Mais également parce que, du moment où j'ai voulu changer, je me suis interdit de céder à la moindre pulsion, de répondre à l'excitation. Je me suis forgé un mur, une carapace. Au début c'était très dur de ne pas répondre à la colère ou à l'envie de faire du mal à une personne qui me blessait. Après plusieurs mois, c'était devenu une habitude. Et finalement, j'ai fini par ne plus ressentir d'envies de ce genre du tout.

Hinata était figée, elle avait trop peur de comprendre. Gaara soupira, prêt à tout lui avouer.

- Quand on… s'embrasse… Je ressens des choses… Qui ressemblent à ce que je ressentais dans mon passé. L'excitation… Le désir… Cette impression qu'on ne contrôlera bientôt plus rien… L'envie de plus, toujours plus…

Sa voix tremblait de plus en plus, son corps également.

- Et ça me fait peur…

- Qu'est ce qui te fait peur ? demanda prudemment Hinata.

- Tout, souffla Gaara.

Hinata déglutit. Pendant un instant, elle se demanda si Gaara allait lui confier qu'il avait des pulsions meurtrières envers elle.

- Ces pulsions sexuelles… répondit Gaara. Et si je n'étais pas capable de les contrôler ? Et si ça me rendait à nouveau fou ? Et si je te faisais du mal ?

- Me faire du mal comment ? s'enquit la Hyûga.

Gaara plongea son regard terrorisé dans les yeux nacrés d'Hinata.

- Et si tu me demandais d'arrêter et que je n'en étais pas capable… ? murmura doucement Gaara.

Hinata se stoppa net, abasourdie. A cet instant, Gaara fit quelque chose qu'Hinata n'aurait jamais pensé le voir faire un jour. Il fondit en larme. Il éclata en sanglot comme un enfant en cachant son visage avec ses mains. Spontanément, Hinata l'entoura de ses bras et le serra très fort contre elle. Attendant plusieurs minutes qu'il se calme, ce qu'il finit par faire.

- Gaara… murmura Hinata. Il ne faut pas que tu confondes tout. Le désir sexuel… Ca n'a rien de mal. Quand deux personnes se désirent et… nourrissent des sentiments l'un pour l'autre. C'est une si belle chose. Ca n'a rien de dangereux. Il n'y a aucune raison que cela te rende à nouveau fou. Tu ne vas faire de mal à personne, c'est même… plutôt l'inverse.

Il se laissa un moment bercer par les bras d'Hinata, puis se redressa lentement. Ils se regardèrent intensément.

- Je ne sais pas Hinata… Je suis perdu et j'ai peur… répondit-il la voix rauque.

Il vit qu'Hinata semblait réfléchir un temps, ses joues finirent par se teinter de rose et elle sembla hésiter à parler. Finalement elle se décida.

- Je peux te p… poser une question intime ? demanda-t-elle timidement.

Il acquiesça lentement. Elle lui prit la main timidement.

- Ces pulsions sexuelles… j'imagine que… eum… Tu

Elle baissa la tête, rouge pivoine.

- Tu les assouvis quand tu es seul ? demanda-t-elle si vite qu'il mit un temps à comprendre.

Il haussa les sourcils, pas sûr d'avoir bien compris le sens de sa question.

- Est-ce que tu es en train de me demander si je me masturbe ? demanda-t-il lentement.

Alors qu'il pensait qu'elle était déjà au maximum de sa rougeur, il la vit s'empourprer davantage. Elle hocha la tête lentement en le regardant, toute gênée. Cette vision le fit presque sourire. Il lui caressa la main pour lui montrer qu'il n'était pas énervé par sa demande, et se pencha vers elle, plongeant son regard dans le sien.

- Non Hinata, je ne le fais pas.

Elle écarquilla les yeux, choquée.

- Comme je te l'ai dit tout à l'heure, expliqua-t-il doucement, je n'ai pas assouvi la moindre pulsion, qu'elle soit sexuelle ou non, depuis presque 10 ans, même seul.

- Tu veux dire que… que t… Tu n'as jamais eu d'… D'orgasme ? demanda-t-elle effarée.

Il haussa les épaules et leva les yeux pour réfléchir.

- Si… Enfin… Parfois ça m'arrive quand je dors de faire des rêves qui ont cet effet là… c'est plutôt rare mais ça arrive.

Elle fut soulagée de le voir si honnête envers elle. Elle admirait la façon dont il lui parlait de tout ça sans la moindre gêne.

- Et… Tu ne t'es pas dit que finalement… Ce n'était peut-être pas si terrible ? demanda-t-elle.

Il sourit légèrement, amusé.

- Si bien sûr, répondit-il. Pour être tout à fait honnête j'ai déjà essayé de me masturber mais…

Il secoua la tête.

- J'en sais rien… Il y a quelque chose qui me fait peur et… Je n'ose pas continuer.

- Qu'est ce qui te fait peur ?

Il plongea son regard dans le sien, un peu gêné.

- Les images qui défilent dans ma tête, j'ai l'impression que plus le plaisir monte et plus j'imagine des choses… lubriques. Et puis… Je pense que j'ai aussi peur de trop aimer ça et de ne plus pouvoir m'en passer.

- Mais personne ne peut se passer de sexe, répondit Hinata avec un léger rire. Surtout à notre âge !

Il écarquilla légèrement les yeux, ne s'attendant pas à une telle réaction de sa part. Puis, après un moment d'hésitation, il finit par avouer le fond de sa pensée la plus noire.

- Assouvir mes pulsions de haine ont fait de moi un tueur, répondit-il lentement. Alors… qu'est-ce qu'assouvir mes pulsions sexuelles pourraient faire de moi… ?

Elle se figea, sentant un frisson parcourir son échine.

- Gaara… répondit Hinata. Comment peux-tu penser des choses pareilles ?! Enfin ! Je te connais et je sais parfaitement que tu ne ferais jamais de mal à quelqu'un gratuitement ! Le Gaara d'il y a 10 ans, c'était une autre personne, un enfant torturé. Tu as guéri ! Tu as changé ! Tu es devenu une si belle personne, si bienveillante ! Comment peux-tu imaginer que te masturber ou faire l'amour avec moi te transformerait en criminel ?! C'est insensé !

Elle vit une larme couleur le long de sa joue. Elle saisit son visage à deux mains et le força à redresser la tête et plonger son regard dans le sien.

- Si tu ne veux pas changer, tu ne changeras pas Gaara, lui dit-elle avec amour. Fais toi confiance, tu te tortures l'esprit comme un dingue alors que… Qu'écouter ton cœur, tes désirs… Ca ne peut te procurer que du bonheur et du plaisir. Je comprends que ton passé te fasse peur et que tu sois terrorisé à l'idée de revivre ça… Mais tu peux me croire ce n'est pas en tombant amoureux et en faisant l'amour que ça va arriver, au contraire ça ne peut que t'adoucir davantage et t'apaiser.

Il soupira en fermant les yeux, et colla son front contre celui d'Hinata.

- Tu as raison… murmura-t-il. Je suis désolé…

- Ne t'excuses pas enfin... répondit-elle avec tendresse.

Ils s'enlacèrent tendrement pendant un long moment. A cet instant, il se sentit infiniment appaisé. C'était comme si le poids de toutes ces années passées à angoisser s'évaporaient au fur et à mesure de cette étreinte réconfortante.

- Merci… finit par dire Gaara.

- Pour ? demanda Hinata en le regardant intriguée.

- Ne pas être partie en courant, répondit-il.

Elle se mit à rire. Il la serra contre lui à nouveau et déposa un baiser sur sa joue.

- Tu es vraiment merveilleuse, lui murmura-t-il à l'oreille.

Elle sourit, très touchée. Son cœur s'emballa. Gaara se sépara d'elle doucement, à contre cœur.

- Je dois aller travailler… marmonna-t-il.

- Oh… répondit Hinata, déçue.

- Tu pars toujours à Konoha ? demanda Gaara avec appréhension.

Elle plongea son regard dans le sien et lui sourit.

- Non, bien sûr que non, répondit-elle.

Il soupira, soulagé. Il se redressa et s'étira, épuisé. Elle l'accompagna jusqu'à la porte.

- A ce soir, dis Gaara.

- A ce soir… répondit Hinata.

Ils se regardèrent intensément, il y avait quelque chose de palpable entre eux. Finalement, Gaara se pencha vers Hinata et déposa un baiser sur ses lèvres. Elle l'enserra de ses bras afin de prolonger ce contact. Il l'attrapa par la taille. Ils jouèrent avec les lèvres de l'autre, tendrement. Finalement, Gaara se sépara d'elle à contre cœur.

- Je dois vraiment y aller… marmonna-t-il.

Elle lui sourit et le laissa franchir la porte. Au moment où il allait la refermer, elle attrapa son bras. Il la regarda, étonné. Elle lui fit signe de se rapprocher et il pencha son visage vers le sien. Elle approcha sa bouche de son oreille et lui murmura : « Au cas où tu continues d'avoir peur de me faire du mal… Saches que je ne te demanderai jamais d'arrêter si tu t'apprêtais à me faire l'amour ». Gaara ferma les yeux et se mordit la langue, faisant de son mieux pour ignorer son érection. Il tourna lentement la tête vers Hinata, les yeux brûlant de désir.

- Es-tu seulement consciente de l'effet que tu me fais quand tu me dis ce genre de choses ? lui dit-il la voix rauque.

Elle se mit à rougir de bonheur, il la trouva si attendrissante à cet instant… Il la prit une dernière fois dans ses bras dans une étreinte qu'aucun d'eux ne voulut arrêter. La tête d'Hinata reposait contre le torse du Kazekage, elle se sentait si bien dans cette position, enserrée de ses bras musclés.

- Tu sais… murmura Gaara, il me faudra sans doute encore un peu de temps avant de me sentir vraiment… prêt dans ma tête. Quoi qu'il en soit tu m'as fait faire un grand pas en avant aujourd'hui, et j'espère que tu comprends que ce n'est pas le désir qui manque.

Hinata se mit à sourire contre le torse de son mari, elle le serra un peu plus fort dans ses bras.

- Merci de me dire ça, murmura-t-elle.

Ils se séparèrent à contrecœur, s'embrassèrent, et Gaara quitta la pièce, laissant seule une Hinata complètement épuisée mais soulagée.