Réponses aux Reviews :
Lia9749 : Haaa oui je sais, mon rythme de publication est super erratique ! Des fois, j'ai le temps alors je poste plusieurs chapitres d'un coup et des fois j'ai pas le temps alors je poste rien pendant un moment... Oui moi aussi j'ai été vraiment soulagée que Remus vive, d'u autre coté, tu comprendras pourquoi dans ce chapitre ! En vrai, je pense, en tout cas ici, que Sirius est un personnage vraiment drôle -Maraudeur oblige- mais que tout ce qu'il a vécu a fait qu'il a changé et qu'il n'y a qu'en présence d'Hermione ou il arrive à redevenir lui meme... Allez, je m'arrête là avant d'en dire trop !

Aventure : Contente de voir que l'histoire te plaise ! Et la partie "retour en arrière" ne devrait plus vraiment tarder maintenant haha !

LIVRE II : LE RETOURNEUR DE TEMPS

Chapitre 15 : COURAGE ET RUSE

17 Septembre 1998

Sirius était assis sur le porche de sa maison ancestrale, un verre d'Ogden dans une main et une cigarette dans l'autre. Il scanna du regard le quartier, riant des moldus passant devant sa maison, inconscients qu'elle existait. Le Square avait été placé sous un nouveau Fidelius, et un Charme supplémentaire Anti-Moldus avait été ajouté aux protections ; il pouvait donc pratiquer tranquillement l'art de l'observation de moldu depuis la porte d'entrée sans attirer les soupçons. Et même si Hermione appelait cela du voyeurisme —considérant le fait que les Moldus en question ne savaient pas qu'ils étaient observés— il trouvait cela apaisant.

C'est une des nombreuses critiques qu'elle avait à l'égard de son comportement suivant la fin de la guerre. L'observation de moldus étant assez bas sur la liste de ses habitudes inappropriées —selon elle—, surtout par rapport à l'alcool et la cigarette. Ça, c'était les habitudes les plus énervantes de Sirius, et Hermione ne se gênait pas pour râler. Le fait de fumer était probablement numéro un sur la liste, depuis qu'il avait officiellement envoyé Kreattur travailler à Poudlard ; à partir de ce moment, il avait soigneusement évité de parler elfes de maison avec elle.

En réalité, Sirius faisait vraiment des efforts pour arrêter toutes les mauvaises habitudes qui composaient la liste, et de fait, éviter toute dispute avec elle.

C'est pourquoi il était là, en ce moment, en train d'apprécier un verre et une cigarette sur le porche du Square ; et ce, en début d'après-midi, Hermione n'étant pas à la maison pour le reprendre.

Depuis qu'Harry, Ron et Hermione avaient emménagé avec lui au Square, elle passait la majorité de son temps enfermée dans sa chambre. Sirius s'en inquiétait constamment, tout comme Harry, même si tout le monde —traduction : la plupart des Weasley— insistait sur le fait qu'elle avait surement besoin de temps pour elle. C'était quelque chose avec quoi Harry était difficilement d'accord, mais Sirius refusait catégoriquement de la laisser s'enfoncer, seule, dans la période d'après-guerre.

Après la mort de Voldemort dans la Forêt Interdite, les occupants du Square Grimmaud étaient devenus des célébrités. Harry, Ron et Hermione avaient été nommés des héros de guerre et surnommés le Trio d'Or —quelque chose qui embêtait profondément Hermione, considérant son aversion pour les surnoms.

Alors que le reste du Monde Magique commençait à réparer Poudlard, le Chemin de Traverse et le Ministère de la Magie, ceux qui s'étaient battus essayaient toujours de panser leurs blessures physiques et psychiques.

Pour cela, Harry avait choisi de reprendre sa vie, aussi normalement que possible. Sirius l'avait encouragé quand il avait rejoint l'entrainement pour devenir Auror avec Ron, sur invitation du Ministre de la Magie lui-même. Kingsley avait offert quelque chose de similaire à Sirius et à Draco, ce qu'ils avaient tous les deux décliné, Sirius avec un chapelet d'insultes, et Draco avec un regard moqueur.

Au lieu de rejoindre ceux qui travaillaient à reconstruire la société, Sirius s'employait à reconstruire sa famille, ce qui, évidemment, incluait Harry et Hermione, mais aussi sa famille de sang avec qui il avait coupé les ponts il y a longtemps. Sur les encouragements d'Hermione, il s'était réconcilié avec ses cousins. Le Manoir Malfoy ayant servi de centre des opérations de Voldemort, la propriété avait été confisquée par le Ministère de la Magie jusqu'à nouvel ordre, forçant ainsi Narcissa et Draco à chercher refuge ailleurs. Andromeda avait alors insisté pour que sa sœur et son neveu restent chez elle, les deux femmes s'étant retrouvées à travers leur deuil respectif. Incapable de rester au même endroit que deux femmes pleurant constamment —du moins, c'est ce qu'il disait— Draco avait accepté l'offre de Sirius de rester au Square.

Sirius avait pris en charge la guérison d'Hermione, ce que personne d'autre n'avait fait vu que tout le monde avait pensait qu'elle était assez intelligente pour s'occuper d'elle toute seule. Il la réveillait tous les matins avec des pâtisseries qu'elle aimait provenant de la boulangerie d'à côté —vu qu'il n'avait aucune idée de comment se servir d'une cuisine—. Quand elle faisait en sorte de retourner dans sa chambre ou dans la bibliothèque pour s'y enfermer des heures durant avec un livre, Sirius insistait pour qu'elle fasse des pauses et sorte prendre l'air un peu. S'aventurer dans le Monde Magique était risqué, compte tenu de son statut d'héroïne, qui faisait qu'elle était constamment suivie par les caméras, ce qu'elle détestait. Il lui avait donc suggéré ses endroits favoris du Londres Moldu où ils pourraient aller et se morfondre tranquillement.

Les cauchemars étaient les pires, mais Sirius avait l'habitude. Harry et Ron, au contraire, étaient horrifiés par les cris d'Hermione. Quand elle se réveillait tremblante chaque nuit, les garçons arrivaient en courant dans la chambre pour y trouver Sirius déjà là, la berçant dans ses bras et lui caressant les cheveux jusqu'à ce qu'elle se rendorme.

Harry admettait qu'il se sentait responsable de la condition d'Hermione. Sirius insistait qu'il était responsable de tout le monde dans la maison, et qu'Harry devait le laisser faire son travail.

Par extension, ça signifiait que Sirius était aussi responsable de Draco, qui avait été ostracisé par la société : les Sang-Purs à cause de son nouveau statut de Traitre-à-son-Sang, et les autres pour le statut de Mangemort de ses parents, ce que Sirius avait lui-même subi. Il prit donc le garçon sous son aile et fit ce qu'il put pour qu'il se sente mieux. Harry et Ron refusaient d'être autre chose que cordiaux avec le Serpentard, donc Sirius avait suggéré que Draco l'aide à faire sortir Hermione de sa coquille.

La voix de Draco fit écho à travers la maison. "Sirius !"

Sirius jeta sa cigarette dans la rue comme si elle l'avait brûlé, et il renversa rapidement son verre de Whisky dans les fleurs, avant de mettre le verre lui-même hors de sa vue. Il inspira profondément, juste au moment où le soupir fatigué de Draco parvint jusqu'à lui.

Un coup d'œil rapide fit comprendre à Sirius qu'il avait été trop rapide en se débarrassant de ses objets du délit. "Hermione n'est pas avec toi ?"

Les lèvres de Draco se plissèrent. "Elle arrive. J'ai pris la Cheminette parce que je me suis dit que ça serait plus rapide, vu qu'elle se dirigeait vers le point de Transplanage; et que je pourrai te prévenir de son humeur."

Sirius lui jeta un regard mauvais en rentrant dans la maison, fermant la porte derrière lui. "Qu'est-ce que tu as fait ?"

Draco roula des yeux. "J'ai fait ce que tu m'as dit de faire. Je l'ai emmenée déjeuner. Et non, je n'ai pas mentionné le fait que ça serait bien qu'elle se remplume un peu. J'ai toujours la marque de brûlure du sortilège qu'elle m'a lancé la dernière fois. On est allé à la putain de librairie." Dit-il en se pinçant l'arête du nez.

"Pourquoi elle fait la gueule, alors ?" Demanda Sirius. Attrapant sa baguette, il lança un sortilège de Rafraichissement de l'Air autour de lui, pour se débarrasser de l'odeur de la cigarette qu'il avait abandonnée trop vite.

Avant que Draco n'ait pu prononcer le moindre mot, il y eut le bruit distinctif de l'Apparition à l'extérieur.

La porte d'entrée s'ouvrit violemment, et Hermione rentra dans la maison, ses boucles créant des étincelles aux extrémités, la rage et l'humiliation clairement peintes sur son visage. À la seconde même où la porte claqua derrière elle, le portrait de Walburga Black se mit à crier, "Une tâche sur la Noble et Ancienne Maison de mon Père !", mais avant qu'elle n'ait pu se mettre à crier d'autres injures, Sirius ferma les rideaux d'un coup de baguette.

Il sourit doucement à Hermione, s'approchant doucement d'elle comme si elle était un animal sauvage, "Salut chaton. Tout va bien ?"

Attirés par le bruit des portes qui claquent, Harry et Ron passèrent leur tête par-dessus la rambarde des escaliers. "Qu'est-ce que tu as fait pour l'énerver cette fois, Malfoy ? Vous avez fini d'être amis, ça y est ?" Demanda Ron.

"On n'est pas amis, la Belette"

"Bien, peu importe ce que vous êtes. C'est fini ? Ça me manque le temps où on pouvait te balancer des sorts à la tronche et où elle te frappait en plein visage"

"La ferme, Ron" Souffla Harry. "Hermione, ça va ?"

"Non !" Cria-t-elle avant de fondre en larmes, dépassant Sirius et Draco en leur donnant des coups de coudes avant de courir à l'étage.

Sirius la regardait sans rien pouvoir faire, alors qu'elle dépassait Harry et Ron qui essayèrent de la retenir tout en échouant misérablement. Sa porte claqua encore une fois, et tous les hommes présents laissèrent échapper un soupir de frustration.

Draco brisa finalement le silence. "Vous avez vu la Gazette du Sorcier ce matin ?" Il tendit le journal à Sirius avant de tourner les talons et de partir vers la grande salle à manger, probablement pour faire baisser le niveau de la bouteille de Scotch de Sirius, le petit plaisir pas-tellement-secret de Draco.

"C'est mauvais ?" Demanda Harry en descendant les escaliers avec Ron. Ils jetèrent un regard vers la une qui affichait une grande photo d'Hermione et Draco.

Les deux étaient assis à l'extérieur de Florian Fortarome Glaces. Aucun des deux ne semblant vraiment content sur la photo, meme quand Draco poussa son Sundae à travers la table vers Hermione. C'était il y a quelques jours quand Sirius avait suggéré que les deux s'échappent de la maison : Harry et Ron étaient au Ministère pour le programme d'Auror, et Sirius avait des plans concernant Remus pour la journée. Hermione avait eu un cauchemar particulièrement mauvais la nuit précédente, et Sirius avait demandé à Draco de la distraire.

Ce n'était pas l'image qui attira son attention, mais plutôt la légende l'entourant.

HARRY POTTER LE CŒUR BRISÉ PAR LA GOLDEN GIRL par Rita Skeeter

"Ugh" Grogna Sirius avant de lire l'article à voix haute.

"Il semblerait que Le Garçon Qui A Vaincu Vous-Savez-Qui par Deux Fois n'était pas seulement occupé à combattre les Mages Noirs dans les semaines suivant son grand triomphe. Comme ce reporter l'a dit dans sa dernière biographie primée, « Le Trio d'Or : Jeunes Amours à la Guerre », ledit Trio d'Or —composé des héros de guerre Harry Potter, Ronald Weasley et leur intérêt amoureux partagé, la Née-moldue Hermione Granger— a passé la majorité de l'année précédente à fuir les forces du mal. Sous la pression, ils ont trouvé du réconfort dans les bras l'un de l'autre. Les détails du triangle amoureux peuvent être retrouvés dans ma biographie, disponible dans vos librairies.

Ce n'est pas un secret que la Golden Girl de Gryffondor a passé la majorité de son temps à Poudlard dans les bras de nombreux jeunes sorciers connus. Elle apparut sur la scène pour la première fois lors du Tournoi des Trois Sorciers qui avait été organisé à Poudlard dans l'espoir d'unir les différentes Écoles de Magie. Malheureusement, Mademoiselle Granger a amené son lot de discordes au Tournoi, en créant son premier triangle amoureux entre elle, Harry Potter et le fameux Attrapeur Bulgare et champion de Durmstrang, Viktor Krum.

Malgré le fait que notre monde soit toujours en train de se reconstruire dans l'après-guerre, il semble que Mademoiselle Granger n'a aucun remord à infliger de nouvelles blessures à ses fameux amants, Potter et Weasley. La Princesse de Gryffondor se trouve maintenant dans les bras du Prince de Serpentard auto-proclamé et supposé Mangemort, Draco Malfoy. Cela induit de nombreuses questions notamment—"

"Arrête de lire" Lui conseilla Draco, réapparaissant au côté de Sirius, un verre de Scotch à la main. "Disons simplement que ma loyauté et celle de Granger sont remises en question, et il y a aussi la rumeur qu'elle serait enceinte de mon enfant. Mais si l'enfant sort avec des cheveux noirs ou roux, ça pourrait aussi être le vôtre." Dit-il en montrant Ron et Harry qui le regardaient la bouche ouverte. "Je sais, je ne comprends pas non plus. Comme si n'importe quelle fille passerait l'occasion de coucher avec moi pour coucher avec l'un de vous."

Harry secoua la tête. "C'est vraiment la merde"

"Très bien observé, Potter. Maintenant, peut-être que l'un d'entre vous peut aller la calmer ?" Draco montra l'escalier du doigt. "Si je voulais être entouré de femmes qui n'arrêtent pas de pleurer, je serais resté avec ma mère et ma tante. En fait, je pense que je préfère leur compagnie." Dit-il en finissant son verre de Scotch et en le posant sur une table proche.

"Cousin, c'était un plaisir, comme d'habitude" Il pencha la tête vers Sirius et se dirigea vers la porte. "Je m'attends à une quelconque compensation pour m'être occupé d'une Née-Moldue en colère"

"Connard" Murmura Ron, alors que Draco transplanait depuis les marches du porche.

Sirius se retourna vers son filleul et lui sourit. "Tu t'en occupes ?"

Harry jeta un œil à Ron et Sirius. "Trouillards"

Sirius haussa les épaules. Il savait qu'une Hermione dans cette état était dangereux avec lui, puisqu'il avait une certaine réputation pour faire empirer les choses. Triste et perdue, il pouvait gérer. Effrayée ou passionnée, il pouvait aider. Mais face à l'humiliation publique, il était vraiment mauvais. Il en avait eu plein, et ça ne l'avait jamais dérangé. Soit il nourrissait la rumeur pour s'amuser, ou alors il l'ignorait complètement. Mais faire de telles suggestions à Hermione allait seulement l'énerver un peu plus, et cette semaine, il était vraiment déterminé à rester de son côté.

"Remus va bientôt arriver" Dit-il. "Si elle veut de la compagnie, on peut les coincer dans une pièce. Ils pourront se morfondre de la mauvaise publicité qu'ils reçoivent tous les deux, et il pourra la faire sourire en lui parlant de livres ennuyeux à mourir"

"On dirait que je ne vais pas manquer grand chose, alors" Dit Ron avant de se diriger vers la Cheminette. "Je vais rester au Terrier pour quelques jours. Maman fait la gueule parce qu'elle ne me voit pas assez"

"N'oublies pas l'anniversaire d'Hermione samedi" Lui rappela Harry.

"Je sais" Dit Ron avec un sourire avant de marcher dans les flammes.

"Très bien" Dit Sirius avec un ricanement. "Tu y vas et tu joues au grand héros. Dis-lui que tu vas sortir la carte de l'Élu et faire fermer la Gazette"

Harry secoua la tête. "Tu surestimes toujours mon influence" Il fit son chemin vers les étages jusqu'à la chambre d'Hermione, au même moment où la porte d'entrée s'ouvrit pour laisser passer Remus.

Même s'il se plaignait du manque de sommeil dû à Teddy et à une Tonks plus que fatiguée, Remus semblait plus jeune que jamais. La parenté lui allait aussi bien que le mariage, même s'il disait qu'il prenait chaque occasion pour sortir de la maison, vu que Tonks et lui avaient été forcés à rester enfermés pendant toute la grossesse.

"Elle est là ?" Demanda Remus.

"Dans sa chambre à l'étage, plus que probablement en train de pleurer toutes les larmes de son corps sur la chemise d'Harry" Dit Sirius avec un demi sourire, avant de conduire Remus dans la salle à manger où il plissa des yeux à la vue de la bouteille de Scotch encore ouverte. Sirius se demandait comment Draco survivait chez Andromeda sans avoir d'elfe rangeant constamment derrière lui.

Remus soupira. "J'en conclus qu'elle a lu le journal de ce matin."

"L'idée qu'Hermione, entre toutes, ait eu une relation avec Malfoy est absolument beaucoup trop drôle"

"Je suis sûr qu'elle ne le voit pas de cette façon"

"Donnes-lui quelques jours" Dit Sirius, ses mots ayant un sens caché que seul Remus pouvait comprendre.

"Personnellement, je pense qu'il y a plus bizarre comme association pour Hermione" Remus sourit à Sirius qui roula des yeux, lui faisant un doigt d'honneur alors qu'il rangeait la bouteille de Scotch de l'autre main.

Il souffla alors qu'il passait la main sur les bouteilles qui s'entassaient dans le placard, remarquant que certaines avaient pris la poussière. À la fin du cabinet, il y avait une vieille bouteille à moitié vide de Whisky-Pur-Feu Blishen, qui était la marque préférée de son père. 1971. Une bonne année.

"Donc, qu'est-ce qu'il reste à faire ?" Demanda anxieusement Sirius.

Remus haussa un sourcil. "Pour la fête ?"

"Je suis un peu plus concerné par ce qui se passe après la fête, Lunard. Tout ce que j'ai à faire, c'est ouvrir ma maison à tous nos amis qui veulent gâter la sorcière. Et rester sobre. Tu es celui qui est en charge de la partie importante"

"Tu es sûr d'être prêt ?"

"Est-ce que ça change quelque chose ?"

"Non. Ça a toujours été un problème sensible au temps" Admit Remus.

Sirius ria à l'ironie des mots. "Je suis prêt". Après un moment, son rire fana, et il regarda le Whisky-Pur-Feu dans le cabinet à liqueurs, se demandant si différentes marques pourraient le calmer vu qu'Ogden ne le faisait plus. "Je déteste ne pas savoir comment ça va se passer. Si ça marche et qu'elle… Ça va remuer un tas de merde enfoui, et je vais devoir tout dire à Harry. Au reste du monde aussi et, Merlin me pardonne, Molly Weasley"

"J'ai planifié une sortie juste avant que Molly ne découvre la vérité, personnellement" Admis Remus. "J'aimerais vivre assez longtemps pour voir Teddy à Poudlard. Tu as le bracelet ?"

"Je l'ai pris du coffre des Potter il y a quelques mois, quand Harry cherchait le cadeau de Ginny. Je lui ai suggéré de donner quelque chose qui appartenait à Lily. Ça a été beaucoup trop facile de remuer les boîtes à bijoux sans qu'il ne se rende compte de rien. C'est prêt. Et qu'en est-il de ton petit cadeau ?"

"C'est prêt"

Tirant nerveusement la chaine en argent autour de son cou, il demanda, "Tu penses qu'elle va être remontée contre nous ?"

"Contre moi ? Possible. Toi ? Sans aucun doute"

Sirius grogna et se frotta les mains sur le visage "Fantastique, putain"

19 Septembre 1998

Le soir de son dix-neuvième anniversaire était étrangement calme. Les amis d'Hermione s'étaient retrouvés au Square, où Madame Weasley avait passé la journée à cuisiner, malgré les demandes d'Hermione de ne pas faire grand chose.

Vu que les réparations du Château n'étaient pas finies, la rentrée avait été reportée à Novembre, ce qui permettait à Ginny d'assister à la soirée. Hermione, quant à elle, était contrariée par ce délai, vu qu'elle avait prévu de retourner à Poudlard pour finir sa septième année. Malgré le fait que Sirius lui ait répété encore et encore de prendre son temps avant de prendre une décision, elle avait été intraitable, elle retournerait à Poudlard.

Les invités commençaient à arriver, et Hermione prit sur elle de jouer à l'hôtesse de maison pendant que Sirius jouait au barman. Elle les remerciait d'être venu, insistant sur le fait que ce n'était pas nécessaire et qu'elle espérait qu'ils n'avaient pas dû changer de plan pour elle.

Alors que les cadeaux s'entassaient sur la grande table dans un coin de la pièce, elle pâlit. C'était une chose d'avoir ses amis avec elle pour son anniversaire, c'en était une autre d'avoir à se tenir là pour ouvrir des cadeaux dont elle n'avait pas besoin pendant que tout le monde la regardait faire.

Ce n'est qu'au moment où Remus et Tonks firent leur entrée avec Teddy, qu'Hermione s'excusa du "Comité d'Accueil" en prenant le petit garçon dans ses bras avec un grand sourire.

"Je ne peux pas juste l'avoir lui pour mon anniversaire ?" Hermione sourit en enfouissant son visage dans le cou de Teddy, l'embrassant encore et encore alors qu'il rigolait et que ses cheveux changeaient de raides et bleu à frisés et marron.

"Il fait ses dents, tu peux même le garder" Dit Remus avec un clin d'œil.

Tonks rigola légèrement et embrassa la joue d'Hermione en guise de bonjour.

Hermione remarqua les yeux fatigués de Remus, et la façon qu'il avait de la regarder avec des yeux tristes, avant de s'excuser pour aller aux toilettes. Elle fit semblant de ne pas remarquer le cadeau dans ses mains.

"Donne-moi mon filleul !" Demanda Harry en volant Teddy de ses bras et en souriant fièrement alors que les cheveux du garçon changeaient de frisés et marron à droits et noirs. "Il va finir avec des problèmes. Avec des parents qui sont beaucoup trop rapides à s'en débarrasser, et une Hermione qui ne s'arrête pas de l'embrasser. Tu es trop vieille pour lui, Hermione !"

"L'âge n'est qu'un nombre, Harry" Répondit-elle en passant une main dans les cheveux maintenant en bataille de Teddy. "Je devrais le savoir, on me l'a rappelé plusieurs fois aujourd'hui"

Il y eut un bruit de Cheminette dans la pièce, et Ron en sortit, un cadeau emballé grossièrement dans les mains.

"Joyeux anniversaire, 'Mione !" Il lui embrassa la joue pour lui dire bonjour.

"Merci" Elle regarda le cadeau dans ses mains. "Une chance pour que je te convainque de rendre ce que tu as acheté, et que tu arrêtes de m'appeler 'Mione ?!"

Ron rigola. "Toi et les surnoms. Sirius t'appelle bien 'Chaton'"

"Ce n'est pas un surnom, c'est un mot doux" Se défendit Sirius, tendant une bouteille de Bièraubeurre à Ron.

"Est-ce que je ressemble à un animal pour toi ?" Hermione mit ses mains sur ses hanches, et quand Sirius ouvrit la bouche, elle plissa les yeux. "Ne réponds même pas à ça"

"C'est l'heure des cadeaux, ça y est ?" Ginny rebondissait sur ses propres pieds tellement elle était excitée. Elle prit le cadeau des mains de Ron et le jeta sur la pile avec les autres. "Je meurs d'envie de savoir ce que tout le monde t'a offert, et s'il y a quelque chose de mieux que le mien… ce qui est tellement peu probable"

Hermione fronça les sourcils, se sentant inconfortable face à la pile de cadeaux. "J'espérais vraiment que vous n'auriez pas fait tout ça" Ginny l'ignora complètement, passant son bras dans le creux de celui d'Hermione et la dirigeant vers la table.

Une fois les cadeaux ouverts, et après qu'Hermione ait passé une bonne demi-heure à remercier tous ceux présents, tout en se sentant coupable car ils avaient tous mis trop d'efforts dans leurs cadeaux, et beaucoup étaient trop généreux. La plupart de ses amis lui avaient offert des livres, ce qui était attendu, sauf Ginny, qui lui avait offert des places pour le concert des Weird Sisters à Noël. Harry lui avait donné un vieux livre sur les runes qu'il avait trouvé dans le coffre familial. La couverture intérieure comprenait l'inscription Lily Evans dans une belle écriture. Fred et Georges lui avaient offert une grosse boîte provenant de leur boutique, Weasley, Farces et Attrapes pour Sorciers Facétieux, comprenant des articles qu'elle était effrayée rien qu'à l'idée de les toucher, et Ron lui avait offert une carte cadeau pour Honeydukes.

Quand la plupart des invités partirent, Hermione en fut soulagée. Elle était encore plus introvertie que d'habitude depuis la fin de la guerre, et une grosse foule la rendait anxieuse. Elle allait nettoyer après la fête, mais une Madame Weasley déterminée avait refusé son aide, Hermione s'était donc retirée dans la bibliothèque. Elle se retourna pour descendre les escaliers mais fut interceptée par Sirius, une boîte rouge dans les mains.

"Tu pensais vraiment que je n'allais rien t'offrir ?" Il sourit fièrement et elle rougit. "Ouvre-le"

Hermione ouvrit la petite boîte que Sirius lui tendait, et son attention tomba de suite sur le bracelet brillant, doré avec des reflets rouges dus au chandelier au-dessus de leurs têtes. Elle lâcha une exclamation de surprise, le reconnaissant comme étant fait par les Gobelins, et donc, cher —même si elle n'arrivait pas à se résoudre à lui crier dessus pour avoir dépassé les bornes, en voyant son regard plein d'anticipation.

Elle sentit ses joues chauffer, se demandant si un cadeau comme ça représentait quelque chose de particulier chez les Sang-Purs. Il y avait un livre dans la bibliothèque à propos des protocoles pour courtiser, mais Hermione l'avait évité, ne voulant pas être taquinée au cas où Harry ou Ron —ou Merlin me pardonne, Draco— la trouverait en train de le lire. "Sirius, c'est beaucoup trop !"

"Vraiment pas" Insista-t-il, sortant le bracelet de la boîte et le fermant sur son poignet. "Juste un vieil héritage qui trainait"

Il lui sourit, et elle se perdit dans le gris de ses yeux. La couleur de ses joues se réchauffant de plus en plus, la forçant à se détourner.

Sirius et elle devaient toujours discuter le lien qui s'était formé avec le Rituel qu'elle avait utilisé pour le sortir du Voile. À chaque mention du lien —ou du baiser enivrant dans ce passage— il répétait la promesse qu'il avait fait alors qu'ils chassaient les Horcruxes : ils en discuteraient le lendemain de son anniversaire.

Même si elle ne savait pas vraiment pourquoi il insistait là-dessus, elle acceptait. Soudainement, elle réalisa à quel point elle était nerveuse d'aborder le sujet avec lui. Malgré les papillons dans son estomac, elle chuchota, "Demain est le lendemain de mon anniversaire"

Sirius se pencha vers elle, et remit une de ses boucles derrière son oreille, la faisant frissonner. "Je me rappelle. On va parler. Je te le promets"

Hermione baissa les yeux pour regarder une nouvelle fois son bracelet. Elle concentra son attention sur un point particulier du bracelet, lorsqu'elle vit une gravure. "Sirius, ce ne sont pas les armoiries de ta Maison"

"Je n'ai jamais dit qu'il s'agissait d'un héritage des Black" Sirius rigola. "Je n'oserais jamais te donner quelque chose qui appartenait à ma famille de tarés"

"Animo et astutia" Hermione lit le Latin. "Sirius, où est-ce que tu as récupéré ça ?"

"Courage et Ruse"

Elle retroussa les lèvres, connaissant la traduction. "Je t'ai demandé , pas comment"

Harry passa au coin de la pièce. "Où est-ce que j'ai entendu ça ?"

"Partout à Godric's Hollow" Répondit Sirius. "Tu l'as probablement lu quelque part dans ton coffre à Gringotts. Ce sont les armoiries de la Maison Potter"

Après son explication, les yeux d'Hermione s'agrandirent, et elle essaya de défaire l'attache du bracelet comme s'il était désormais trop précieux pour être porté. "Sirius, je ne peux pas accepter"

"Si, tu peux. C'était… Ça appartenait à la famille d'Harry, maintenant c'est à toi"

"Je ne suis pas une Potter, Sirius, je ne peux pas accepter" Elle se retourna vers Harry, le poignet tendu pour qu'il récupère le bracelet. "Harry, tu devrais—"

"Non" Harry secoua la tête, la coupant avec un sourire qui faisait briller ses yeux verts. "Je suis d'accord avec Sirius. Tu es ma sœur et ça fait de toi une Potter. En plus, j'aime bien l'idée d'avoir quelque chose qui te connecte à ma famille. Si quelqu'un honore correctement mes armoiries, c'est bien toi. Courage et Ruse ? On pourrait aussi bien dire Hermione Granger"

"Tu vois ?" Sirius montra Harry. "Même Harry dit que c'est bon"

"Je me sens toujours mitigée par rapport à ça, mais d'accord" Hermione fronça les sourcils, se sentant soudainement coupable et indigne en même temps. "Tu peux le reprendre quand tu veux Harry. Quand tu auras des enfants, tu pourras leur donner"

Harry rigola. "Prends juste le cadeau, Hermione, et arrête d'argumenter avec tout le monde. Tu t'es battue avec tous ceux qui t'ont amené un cadeau aujourd'hui"

"Et bien, je vous avais dit de ne rien amener, donc, ce n'est pas ma faute"

Sirius les interrompit. "Je pense qu'on rate un grand moment, là. Je t'ai offert un cadeau et je n'ai même pas eu de remerciements"

"Merci, Sirius" Dit gentiment Hermione avant de s'avancer pour déposer un baiser sur la joue de Sirius, sa barbe taquinant ses lèvres. "Maintenant, si vous avez fini de me forcer à accepter des cadeaux, je vais descendre à la bibliothèque pour lire mes nouveaux livres" Elle sourit puis prit Harry dans ses bras, avant de se retourner et de descendre les escaliers pour passer la double porte menant à la bibliothèque familiale des Black, où Remus avait gentiment déposé sa nouvelle collection.

Elle se tourna vers la pile de livres qui faisait une tour sur la table à café au centre de la pièce. Au-dessus de la pile, il y avait une boîte rouge entourée de ruban doré. Pensant qu'il s'agissait d'un nouveau cadeau de Sirius, vu que les boîtes allaient ensemble, Hermione soupira et l'appela à travers la porte. Elle se retrouva face à Sirius et à Remus.

Elle plissa les yeux vers Sirius et montra le cadeau. "C'est quoi ça ?"

"C'est de moi en fait" Remus sourit gentiment.

"Oh" Dit Hermione, embarrassée alors qu'elle se rappelait subitement de la boîte avec laquelle il avait disparu tout à l'heure. Sa curiosité était piquée, alors qu'elle se demandait ce qu'il pouvait bien y avoir au fond de la boîte que Remus aurait eu besoin de cacher des autres invités.

"Dora et moi allons y aller. Je voulais juste dire au revoir" Remus approcha doucement, semblant anxieux alors qu'il la prit dans ses bras. Elle lui fit un câlin en retour. "J'espère que tu as eu un anniversaire merveilleux, Hermione. Tu le mérites vraiment après tout ce que tu as fait"

Elle ignora la louange et le relâcha, attrapant la boîte. "Laisse-moi l'ouvrir pendant que vous êtes encore là"

Remus attrapa gentiment son poignet avant qu'elle ne touche le cadeau. "Non. Attends que je sois parti. C'est… privé" Ses yeux s'ouvrirent soudainement en le voyant rougir. "Je veux dire, c'est juste… Tu pourrais ne pas apprécier" Il fronça les sourcils et ses yeux verts brillèrent brièvement doré. "Tu pourras me dire si tu as aimé la prochaine fois que je te vois, d'accord ?"

"Est-ce que tout va bien ?" Demanda-t-elle gentiment, elle savait que ces flashs de couleur dans ses yeux n'apparaissaient que lorsque Remus passait par de fortes émotions.

"J'espère" Il lui fit un sourire avant de la lâcher, plaçant une main sur l'épaule de Sirius avant de quitter la bibliothèque.

"Est-ce qu'il va bien ?" Demanda nerveusement Hermione.

"Il a pas mal de choses en tête" Dit Sirius. "On est passé par des moments de nostalgie ces derniers jours" Il haussa les épaules et rentra doucement dans la pièce, attrapant son poignet avec le bracelet et la rapprochant de lui. "C'est pratiquement le lendemain de ton anniversaire"

Elle avala sa salive et hocha la tête nerveusement.

"Avant qu'on ne s'embarque dans des discussions sur les vieilles formes de magie et des conversations d'adultes bizarres, tu autorises à un vieux chien un dernier moment d'insouciance ?" Demanda-t-il, ses yeux gris sombres et profonds.

La respiration d'Hermione se coupa dans sa gorge, terrifiée à l'idée que la chaleur qu'elle ressentait sous les doigts de Sirius soit causée par le lien. Une part importante d'elle doutait de l'affection de Sirius, mais elle n'avait pas le cœur de le repousser, alors elle hocha la tête.

Sirius attrapa sa joue avec la paume de sa main et se pencha vers elle, posant doucement ses lèvres sur les siennes. Elle pouvait dire qu'il en voulait plus. Ses mains tremblaient, et il semblait retenir son souffle, la laissant se poser la question de savoir comment y répondre. Elle savait ce qu'elle voulait faire, bien sûr, mais avec Harry en haut des escaliers, elle n'arrivait pas à trouver ce fameux courage Gryffondor.

Un frisson descendit le long de sa colonne, et elle inspira profondément en réponse. Sirius sentait le Whisky-Pur-Feu, le cuir et le tabac —ce qui lui donnait envie de le réprimander, mais pas maintenant. Avant qu'elle n'ait une chance de réagir à ses lèvres contre les siennes, il se recula avec un regard nerveux.

"Joyeux anniversaire, Chaton" Chuchota-t-il, ses doigts resserrant momentanément leur prise sur elle. "Peu importe ce qui arrive… Promets-moi d'essayer d'être heureuse, d'accord ?"

"Sirius, je ne comp—"

"Non, on ne parle plus jusqu'à demain. Maintenant, ouvre le cadeau de Remus. Il s'inquiète dessus depuis des lustres" Il sourit et recula, faisant son chemin jusqu'aux portes de la bibliothèque pour s'éclipser de la pièce.

Hermione souffla, essayant de calmer ses battements cardiaques. Pourquoi Sirius avait un tel effet sur elle ? C'est forcément la magie. Il agissait vraiment différemment depuis qu'elle l'avait sorti du Voile. Elle se rappelait qu'avant qu'il ne meurt, il l'évitait généralement pendant qu'elle était au Square —au point où elle pensait qu'il la détestait— ce qui lui faisait de la peine, car elle s'était toujours sentie plus ou moins attirée par le dangereux sorcier. Depuis qu'il était revenu du Voile, Sirius avait été attentif, protecteur, et il n'arrêtait pas de flirter avec elle, même si elle était certaine qu'il était comme ça avec toutes les filles qui croisaient son chemin. D'un autre côté, elle ne l'avait jamais vu embrasser une femme, et certainement pas de la façon dont il l'avait embrassée pendant la bataille. Ou maintenant.

Refusant de se perdre dans le mystère Sirius Black, Hermione retourna son attention vers la boîte rouge au-dessus des livres. Elle sourit, pensant que c'était vraiment bête de la part de Remus de penser qu'elle n'allait pas aimer son cadeau. Il avait toujours été si prévenant. Malgré la différence d'âge et le fait qu'il ait été son professeur, elle le considérait comme un de ses amis les plus proches. Elle était certaine qu'elle allait aimer ce qu'il y avait dans la boîte. Elle la prit dans ses mains et tira sur le ruban doré. Quand ses doigts le touchèrent, elle réalisa qu'il ne s'agissait pas d'un ruban, mais d'une chaîne en or. Elle haussa un sourcil surpris et ses yeux s'agrandirent sous la panique.

La chaîne s'illumina de bleu, et elle sentit quelque chose de familier la tirer par son nombril, quelque chose qui ressemblait beaucoup à un Portoloin ! Mais il y avait aussi une autre sensation familière.

Quelque chose qu'elle n'avait pas ressenti depuis des années.

La sensation de voler à reculons, très, très vite.