Depuis ce jour-là, Sébastien rejoignait toujours Violette à la même table. Le petit groupe de Violette était toujours aussi soudé, mais tout le monde sauf elle s'était casé. Hermione avec Drago, Luna avec Neville et Suzanne avec Grégory. Elle avait donc décidé d'écrire à Dudley concernant sa rencontre avec Sébastien et tout le reste. Elle se rappelle qu'elle avait été folle de joie quand elle avait vu son cousin à l'arcade, à Londres, pour son 12e anniversaire. C'était oncle Vernon qui avait accompagné son fils en expliquant que Pétunia ne s'était pas encore remise de ce qu'elle avait appris. Qu'elle avait martyrisé l'enfant de sa sœur à cause de ce vieux débris de Dumbledore. Elle avait encore trop honte pour voir sa nièce. Mais depuis ce temps, Violette passait chaque nouvel an avec la famille de sa mère. Tante Pétunia était toujours aux petits oignons avec elle, comme pour se racheter de ce qui s'était passé avant. Violette avec eu une discussion avec sa tante en lui expliquant qu'elle savait qu'elle n'était pas responsable de ce qu'elle avait ressenti envers elle à l'époque et qu'elle aimait beaucoup la vrai personnalité de sa tante.

- Est-ce que ça va? Demande la voix légèrement inquiète de Sébastien en face d'elle.

- Oh! Oui, ça va, dit Vie en se ressaisissant. Je pensais à autre chose.

- Je n'aurais jamais deviné, dit Sébastien en haussant un sourcil.

- Tu n'es pas très perspicace, toi.

- C'était du sarcasme, Violette.

- Je n'aurais jamais deviné, dit la jeune fille sur le même ton et le même haussement de sourcil.

- J'avoue, je l'ai mérité, dit le Serpentard en levant les mains en signe de reddition.

- Je n'aurais jamais deviné, répète Violette de la même façon.

- Tu comptes dire cette phrase toute la soirée?

- Peut-être…

- Tu sais que tu es très frustrante, quand tu le veux?

- Je n'aurais JAMAIS deviné, dit Violette en éclatant de rire en voyant l'air renfrogné du Serpentard.

Ils étaient enfermé dans la Salle sur Demande depuis la fin du repas du soir. Sébastien lui avait montré cette pièce qui impressionnait la jeune fille au plus haut point. Sébastien lui avait expliqué comment faire apparaitre la pièce Va et Viens. Vie avait réussi du premier coup et le Serpentard avait été surpris par la pièce autour de lui quand ils étaient entré.

- On est où? Avait demandé l'adolescent.

- Chez moi.

Violette avait fait apparaitre le salon de l'Impasse-du-Tisseur. Elle lui explique que c'est le premier endroit où elle s'est senti en sécurité, dans sa vie. Elle lui raconte ce qu'elle n'a jamais dit à personne, à part Severus. Et elle se met aussi à lui parler de lui, sans jamais le nommer. Ils s'installent dans un canapé confortable et Sébastien passe son bras autour des épaules de la rouquine quand elle a un frisson en se rappelant comment Sev lui avait appris le pourquoi que sa famille ne l'aimait pas. Elle dépeint le Maître des Potions de façon tellement positive que Sébastien lui demande s'il doit être jaloux.

- Écoutes, Sébastien, dit Vie, mal à l'aise. Je t'apprécie vraiment beaucoup. Je fais bien plus que t'apprécier. Mais je me dois d'être honnête avec toi. Jamais rien ni personne ne passera avant mon gardien, pour moi. Il… il est ma famille et rien ni personne ne pourra prendre sa place. Il m'a sortie de l'enfer, il m'a fait une place sous son toit. Il m'a fait comprendre que ce que je vivais n'était pas de ma faute. Jamais je ne m'étais senti importante, pour qui que ce soit, avant lui. Je ne veux pas te faire de peine, Seb. Mais je…

- Vie, respire, dit le Serpentard en relevant la tête de la jeune fille d'un doigt sous son menton. Tout va bien. Jamais je ne te demanderai d'être ta priorité. Jamais je n'exigerais d'être la personne que tu aimes le plus. Et je suis parfaitement conscient que tu es une personne sociable, qui aime être entourée de gens, qui est de nature altruiste, compréhensive et généreuse. Je sais aussi que je ne suis pas comme ça. Que je suis du genre renfermé, qui passe entre la peinture et le mur. Qui peut être grognon, méchant même…

Sébastien est plus que surpris quand Violette approche son visage du sien et pose en douceur ses lèvres sur les siennes. Au début, le Serpentard se fige et se tend au contacte de ces lèvres horriblement douces. Violette le sent et se recule en rougissant violement.

- Je suis désolée, dit le jeune fille en baissant la tête, le visage rouge de honte. Je… je crois que je devrais partir.

- Vie! Attends!

Mais la jeune fille était déjà sorti de la pièce. Le Serpentard soupire longuement en se laissant choir sur le divan.

- Je savais que ce n'était pas une bonne idée. Elle va me détester!

Sur ce, le Serpentard sort de la Salle sur Demande d'un pas lourd et fait son chemin vers les cachots en passant par des passages secrets qu'il connait depuis des lustres en se traitant mentalement de tous les noms possibles et imaginables. Jamais il n'aurait pensé que ça aurait pu tourné de cette façon! C'est elle qui lui avait donné l'idée de se présenter à elle comme ça. Elle s'était souvent demandé tout haut ce que ça aurait donné, s'ils s'étaient rencontré à Poudlard, à la même époque, la même année. Elle était certaine qu'ils auraient accroché aussi rapidement qu'au début de leur vraie histoire. Mais il n'aurait jamais cru qu'elle l'aurait embrassé. Pour être honnête avec lui-même, il en avait envie. Vraiment envie! De plus en plus souvent et de plus en plus intensément. Mais il n'avait pas le droit de lui faire ça. Elle était si gentille, si douce, si pure! Et lui? Et lui… Tout le contraire! Jamais il n'aurait cru qu'elle serait tombée sous le charme de l'adolescent qui s'était présenté à elle i semaines. Il va falloir qu'il lui dise. Il n'en a tellement pas envie! Pour la première fois depuis des lustres, il s'était senti revivre! C'est comme si avec elle, il pouvait enfin vivre l'adolescence qu'il n'a jamais pue avoir… avant. Sans Dumbledore, pour faire en sorte que les Serpentard soient détestés de tous, plus de Gryffondor fous qui embarquent dans les délires du vieux sorcier, pas de recrutement. Mais il s'était pris au jeu. Et quand elle l'avait défendu bec et ongles contre lui-même la première fois qu'ils s'étaient vue à la bibliothèque. Et quand elle avait choisi la pièce, c'était chez lui qu'elle se sentait le plus à l'aise, qu'elle se sentait chez elle. Violette avait aussi dit que jamais rien ni personne ne passerait avant lui, pour elle. C'est complètement insensé. Elle a tant de gens bien autour d'elle, pourquoi serait-ce lui, le plus important pour elle?

Il pose son index de la main droite sur ses lèvres, le regard absent. Il y passe doucement son doigt, comme pour se rappeler de la sensation alors qu'il entre dans ses cartiers.