Bonjour tout le monde !

Oh la la, que de retard et d'attente... Je suis vraiment désolée si certaines d'entre vous attendaient impatiemment la suite de nos aventures. Je suis partie en vacances, beaucoup, et je n'ai pas eu l'occasion d'écrire. (J'ai enfin visité l'Écosse et fait ma grande fangirl devant le viaduc de Glennfinan et The Jacobite yihaaa :D)

Mais me revoilà, fidèle au poste, avec la suite de l'histoire ! Et alors bon... Les choses bougent. Pour notre plus grand plaisir (le mien au moins aha).

Merci pour le compteur de vues et gros gros merci à Aventure, LadyTwilightPotter et Fleur d'Ange pour les commentaires, ça fait toujours plaisir ! N'hésitez jamais à laisser un petit comm, ne serait-ce qu'un "GG" ou "trop cool", ça met toujours du baume au coeur :)

J'espère que la suite vous plaira, pour répondre au comm de Fleur d'Ange, on a effectivement du mieux pour George qui se trouve une nouvelle alliée en la personne de Luna et Sirius qui se forge de nouveau une famille. Allez, bonne lecture et j'espère (ne nous avançons pas) à très vite !

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Chapitre X : Choix et renoncements

Les jours défilaient dorénavant paisiblement au sein du square Grimmaurd. Les trois mois de sevrage de Sirius lui avaient permis de retrouver toutes ses forces ainsi que sa fougue d'antan. L'animagus accompagnait régulièrement Harry lorsque ce dernier rendait visite à Teddy, alimentant cette nouvelle relation qui s'offrait à lui. Il s'était par ailleurs attaqué aux travaux dans sa chambre, privilégiant la méthode moldue plutôt que l'usage de la magie. Cela lui avait rappelé des souvenirs chers à son cœur. Plus le temps passait et plus le sorcier s'inscrivait dans ce présent et cette nouvelle vie qui lui étaient offerts.

Sirius, Ginny et Harry vivaient maintenant en harmonie au sein de la maison familiale, les deux premiers échangeant de longues heures durant sur leur vie respective. Sirius s'assurait que la jeune femme ne manquait de rien et était devenu peu à peu son confident, l'oreille attentive dont elle avait besoin. Harry avait été ravi de la tournure des événements, avant de déchanter à quelques reprises lors des diners de famille l'opposant au duo infernal.

Une après-midi vit débarquer à Grimmaurd une Hermione Granger échevelée par la tempête qui grondait dehors. Ginny l'accueillit à bras ouverts en esquissant un rire discret face à l'allure de sa meilleure amie. Cette dernière ne lui en tint pas rigueur, se targuant simplement d'un rictus. Les deux jeunes femmes s'installèrent dans le salon au moment où Sirius arrivait.

« Bonjour Hermione, la gratifia-t-il avec un tendre sourire.

- Bonjour Sirius, comment vas-tu ? demanda-t-elle en répondant à son sourire.

- On ne peut mieux. » affirma le sorcier.

Il fit un bref signe de la tête pour leur indiquer qu'il ne les dérangerait pas. Alors qu'il quittait le salon, Sirius se retourna légèrement. Il s'imagina passer une main fébrile dans la chevelure indomptée de la belle brune et s'y perdre. Écartant aussitôt cette pensée de son esprit, le sorcier quitta les lieux. Il était plus que temps de mettre la nostalgie de côté.

« Comment vas-tu ? demanda Ginny qui mettait à disposition de sa visiteuse une assiette de scones.

- Bien. Un peu sous le coup de dossiers importants au Ministère, mais c'est stimulant, répondit Hermione en se servant.

- Ton département te convient toujours ?

- Pour le moment, oui. Je peux venir en aide aux créatures magiques les plus démunies, à ma maigre échelle, c'est par là qu'il me fallait commencer.

- Et quelle est la prochaine étape alors ?

- La justice magique, annonça Hermione en terminant une bouchée de scones. Ça me permettra d'obtenir un plus grand champ d'action. Mon travail aura davantage d'impact.

- Pour ensuite atteindre les sommets de la hiérarchie, proposa Ginny avec un sourire en coin.

- Exactement, confirma Hermione avec le même air amusé. Et toi comment vas-tu ?

- Bien ! Très bien. J'ai la chance d'avoir deux hommes merveilleux à la maison, affirma la grande rousse en éclatant de rire.

- Je suis soulagée de l'entendre.

- Harry travaille comme un forcené en ce moment afin d'être tranquille quand le bébé arrivera et Sirius se montre très attentionné. Ça fait un bien fou.

- J'imagine. Qu'ils continuent comme ça.

- Je ne leur laisserai pas la possibilité de faire autrement », rétorqua Ginny avec un sourire dévorant.

Les heures de l'après-midi filèrent avant que la jeune femme ne s'excuse auprès de son invitée pour profiter d'une courte sieste. Hermione embrassa Ginny et la laissa regagner sa chambre. La sorcière resta sur le pas de la porte, songeuse. Puis elle tourna la tête vers le couloir et finit par s'y engager. Le jardin était désert. Hermione fit demi-tour et gravit les quelques marches la séparant du premier étage. Ses pas la menèrent vers la bibliothèque. Elle inspira profondément puis donna quelques coups contre la porte. Elle entendit la voix de Sirius et pénétra dans la pièce.

Ce dernier haussa les sourcils en la découvrant face à lui. Hermione s'excusa d'un sourire puis fit un pas vers lui.

« Je te dérange ? demanda-t-elle.

- Du tout », affirma le sorcier qui refermait son livre et se redressait sur le canapé.

La jeune femme s'avança jusqu'à arriver à sa hauteur. Il lui fit signe de s'asseoir sur le fauteuil à côté.

« Qu'est-ce que tu lis ? » reprit Hermione en lissant un pli de sa jupe.

Sirius leva son bras gauche pour lui montrer l'épais volume d'où scintillaient les mots « Vie et mensonges d'Albus Dumbledore ». La belle brune fronça le nez en reconnaissant l'ouvrage de Rita Skeeter.

« Ne t'embête pas avec les mots de cette vieille harpie. Tout ce qui vient d'elle n'est qu'un tissu de ragots et de mensonges.

- Je sais bien, répondit Sirius en abaissant le livre. Mais j'avais envie de comprendre enfin certaines choses.

- Comme quoi ? demanda Hermione, curieuse.

- Mon procès par exemple. Pourquoi est-ce qu'il s'est abstenu d'y participer pour me défendre ? »

Hermione resta silencieuse, accusant le coup. Sirius remarqua l'air affligé de son interlocutrice et laissa tomber l'ouvrage sur le tapis. Il se redressa davantage et reprit la parole, d'un ton plus amène.

« Comment vas-tu ? »

Au regard amusé du sorcier, Hermione fronça les sourcils et un sourire incrédule naquit sur ses lèvres.

« Bien… et toi ?

- Tu ne remarques rien ? réitéra le beau brun.

Hermione jeta un regard aux alentours.

- Tu as trouvé un système de rangement optimal pour tes livres ? proposa-t-elle.

- Mieux ! Je maîtrise à nouveau l'art subtil de la conversation mondaine, répliqua Sirius sans cesser de sourire.

La jeune femme haussa de nouveau les sourcils.

- Regarde… Mon « comment vas-tu ? » était d'un naturel criard. Tu ne t'es rendu compte de rien », affirma l'animagus avec un sourire ravageur.

Hermione resta incrédule l'espace d'un instant. Puis elle éclata violemment de rire. Le sourire de Sirius s'accentua. Il fallut quelques secondes à la jeune femme pour reprendre la parole.

« C'est époustouflant. Je suis ébahie par tes progrès.

- Tu peux. Ginny n'en revient toujours pas.

- Elle m'a dit que tu étais toujours présent à ses côtés en ce moment…, reprit Hermione avec sérieux cette fois-ci.

Le regard de l'animagus se fit moins narquois.

- C'est bien normal.

- Elle clame haut et fort qu'elle a beaucoup de chance de t'avoir. »

Sirius haussa les épaules en se reposant dans le canapé. Il ne voulait pas s'enorgueillir de ces compliments alors qu'il avait été si déplaisant des mois auparavant. Le chemin de la rédemption était encore long à son sens.

« Je veux juste faire au mieux », murmura-t-il.

Hermione le regarda longuement. Elle avait conscience que la route avait été ardue pour lui. Certes, il avait eu ses travers mais il faisait à présent tout pour se rattraper. Et cela valait beaucoup à ses yeux. La sorcière lui adressa un sourire confiant.

« On ne change pas les bonnes habitudes. »

Sirius releva les yeux vers elle. Un sourire triste naquit sur ses lèvres. Tous deux se souvenaient bien de ce long tiraillement qu'ils avaient connu des années auparavant dans leur relation, lorsque lui ne souhaitait qu'une chose : être à la hauteur de Harry, de l'Ordre et de la mémoire des Maraudeurs, tandis qu'elle ne cessait de lui dire qu'il était un homme bien et qu'il n'avait rien à prouver.

« Tu le crois encore ? » demanda Sirius du bout des lèvres.

Hermione le regarda, surprise. L'animagus regretta immédiatement ses mots et voulut tout effacer. Mais la main de la jeune femme se posa sur lui.

« Je n'ai jamais cessé d'y croire. » confirma la jeune femme en plantant son regard dans celui de son interlocuteur.

Sirius sentit son cœur tambouriner contre sa poitrine. Il tenta de faire taire l'émotion brutale qui saisissait sa cage thoracique. Délicatement, il porta la main d'Hermione à ses lèvres et déposa un chaste baiser.

« Merci. » murmura-t-il.

Le sourire de la jeune femme s'attendrit. Elle mit de côté le sursaut électrique que lui avait prodigué la sensation des lèvres de Sirius sur sa peau et reprit la parole.

« Je voudrais être utile moi-aussi. »

Le sorcier haussa un sourcil, attendant qu'elle développe.

« J'aimerais t'aider à trouver quelque chose, n'importe quoi, qui te plairait.

- Il va falloir s'occuper de Grimmaurd pour les prochains mois, Ginny ne peut pas affronter sa grossesse toute seule et Harry est souvent en déplacement.

- Je sais bien, je ne te parle pas de décamper en un instant… Mais simplement de te trouver quelque chose d'épanouissant à faire. S'occuper d'un foyer et d'une femme enceinte ne me paraissent pas relever de tes obligations ni de tes impératifs personnels, objecta Hermione en haussant un sourcil.

Sirius émit un rire bref.

- Si on m'avait dit il y a dix ans que je m'engagerai volontiers là-dedans, je ne l'aurais pas cru en effet.

- Tu fais un travail admirable pour eux, Ginny chante tes louanges, mais elle-aussi est consciente que tu ne peux pas axer ta vie là-dessus. Il faut que tu trouves quelque chose qui te plaise, qui te fasse vibrer.

Le sorcier eut un regard suggestif qui fit pouffer la jeune femme.

- Sois sérieux une minute, reprit-elle en levant les yeux au ciel.

- Tu me tends une autre perche, trésor.

Tous deux sursautèrent, la mention de l'ancien surnom d'Hermione faisant jaillir une foule de souvenirs communs. Sirius se mordit la langue.

- Pardon, murmura-t-il.

- Il n'y a rien à excuser, assura Hermione.

Il constata toutefois que son regard s'était terni. Le grand brun reprit aussitôt la parole.

- Je ne sais pas vraiment dans quoi je pourrais m'engager. Ça fait bien longtemps que je n'ai pas fait réellement quelque chose.

- Le Ministère recherche toujours des Aurors et des sorciers compétents, proposa Hermione.

Le regard de Sirius se ternit à son tour. Il massa ses phalanges.

- Je ne veux pas retourner là-bas. Que ce soit dans le département de la justice ou ailleurs.

- Je suis désolée, s'excusa à son tour prestement la jeune femme.

Sirius esquissa un hochement de tête négatif.

- Et l'enseignement ? Tu ne te verrais pas professeur de défense ou autre ? lança Hermione avec un sourire en coin.

- Ah ! Je crois que je n'aurais pas la patience… Même si enlever des points de maison aux Serpentards et voir leur visage se congestionner de dépit me plairaient beaucoup.

Hermione leva les yeux au ciel mais ne dit rien. Sirius reprit, plus sérieux cette fois-ci.

- En toute honnêteté, je ne sais même pas si j'ai envie de travailler dans le monde de la magie…

La sorcière, surprise, se pencha vers lui pour écouter sa confidence.

- Le Voile a changé quelque chose… Lorsque je suis sorti, j'étais déboussolé mais je sentais aussi que quelque chose m'avait été enlevé. J'ai mis des mois et des mois avant de pouvoir utiliser de nouveau la magie. Et ce n'est que pour de menus efforts. Je ne sais pas si j'arriverai un jour à retrouver pleinement son usage.

- Ça n'est peut-être que temporaire, Sirius, hasarda la jeune femme.

- Peut-être. Toujours est-il que je ne me sens pas d'attaque pour retrouver cette partie-là de ma vie… Et puis, le monde moldu regorge de métiers intéressants, ponctua le sorcier avec une œillade amusée.

- Je ne te le fais pas dire ! Tu pourrais ouvrir ta propre boutique, retaper de vieux modèles de motos et les revendre, s'amusa Hermione.

Un sourire vint illuminer les traits de l'animagus.

- Remettre les mains dans le cambouis, je crois que ce serait la belle vie pour moi, affirma ce dernier, le sourire dévorant.

- La solution est toute trouvée alors ! » conclut Hermione avec une mine victorieuse.

Tous deux se contemplèrent un instant, une même lueur amusée dans le regard. Hermione sentait son esprit retrouver l'épanouissement qu'elle ressentait auparavant dès qu'elle partageait un moment avec Sirius. Cette sensation de quiétude et d'entente mutuelle. La sorcière savoura cet instant avec délectation. Puis le bruit de pas provenant de l'étage la ramena à son quotidien. Ginny semblait se relever de son sommeil réparateur. Hermione adressa un sourire à son interlocuteur.

« Je dois y aller, il se fait tard. »

Sirius hocha la tête, mettant de côté l'amertume qu'il éprouvait à chaque fois qu'il la voyait partir. Cela aussi passerait.

Il la raccompagna une fois de plus jusqu'au pas de la porte. Avant de quitter Grimmaurd, Hermione se retourna avec un sourire en coin.

« Je crois qu'on se retrouvera assez vite, j'ai entendu dire que quelqu'un de la maison fête bientôt son anniversaire.

- Quelle idée saugrenue, tout le monde sait bien que l'on arrête de fêter son anniversaire lorsqu'on parvient à un âge vénérable… Comme le mien, rétorqua l'animagus avec aigreur.

- Et manquer une fête retentissante de l'héritier Black ? Il en est hors de question », répliqua Hermione avec un sourire amusé.

Sirius eut un éclat de rire et secoua la tête. Il répondit au geste de la main de la jeune femme et referma la porte. La remarque finale de cette dernière lui resta en tête plus longtemps qu'il ne l'aurait aimée… Son anniversaire lui apparaissait comme un événement incongru, presque déplacé, après son retour du Voile. Mais quelque part, la sorcière avait raison… Sirius Black avait une réputation à défendre.

o O o

Quelques jours avant le début des festivités, Ginny et Sirius s'affairaient comme de beaux diables pour redonner sa prestance au square Grimmaurd. Harry était éberlué par les efforts de ses deux compagnons en termes de décoration et d'animation. Les préparatifs le replongèrent des années auparavant, lorsqu'avait eu lieu l'anniversaire de Ginny dans cette même maison, et qu'ils avaient exécuté leur premier slow ensemble. Depuis lors, la vie n'avait cessé de les rapprocher, jusqu'à ce jour où elle portait leur enfant.

Ginny voyait les choses en grand pour cette fête. Elle avait le même niveau d'exigence que Sirius, si ce n'est plus. La sorcière souhaitait organiser une fête resplendissante qui resterait dans les annales de leur histoire commune, mais aussi entériner le retour de Sirius au sein de leur famille. Elle ne voulait pas que son anniversaire soit l'occasion pour lui de replonger dans les méandres de la dépression et de questionnements sempiternels sur le Voile. Le temps était à la célébration de la vie, de celles et ceux qui étaient restés.

Le jour même, Grimmaurd brillait de tous feux. Des luminaires étaient accrochés tout autour des meubles et des portes de la maison. Le salon comportait de riches couleurs or et doré rappelant leurs origines gryffondor. Un énorme buffet trônait au milieu de celui-ci, ainsi que sur la table de la cuisine. Molly Weasley était venue le matin même, les bras chargés de mets succulents et de cadeaux enrubannés. Harry avait retroussé ses manches et s'était occupé de préparer les cocktails pour la soirée. Tout était fin prêt.

Sirius était posté dans sa chambre depuis le début d'après-midi, sur ordre de Ginny qui ne l'autoriserait à sortir qu'avec l'arrivée des invités. Il avait d'abord protesté mais Molly s'en était mêlée et l'animagus avait finalement rendu les armes. Le sorcier avait passé quelques temps dans la bibliothèque avant de se retrancher dans sa chambre pour se préparer. Il piquait son veston d'une broche anthracite lorsqu'il entendit les premiers coups donnés contre la porte d'entrée. Sirius jeta un coup d'œil dans le miroir. Ses lèvres s'ourlèrent en un sourire satisfait. Il portait une chemise noire réhaussée d'un veston de même couleur, qui comportait des motifs alambiqués violets dans le dos. Son pantalon noir achevait de donner de la prestance à sa silhouette déjà svelte. Une fine chainette reposait sur le côté gauche de son veston, là où se trouvait sa montre à gousset. Les manches de sa chemise étaient relevées, laissant voir ses avant-bras fermes et les premiers contours de ses tatouages. Le sorcier passa une main dans ses cheveux afin de les dompter sur le côté. Ses boucles brunes tombaient en cascade sur ses épaules, sa barbe était taillée avec précision.

Sirius accentua son sourire, conscient que ses plus belles années n'étaient pas encore derrière lui, et quitta sa chambre afin d'accueillir les premiers invités.

Il fut ravi de trouver Arthur et George sur le pas de la porte, tous deux resplendissants en costume, brun pour le premier, bleu pour le second. Le regard du jeune Weasley pétilla lorsqu'il vit son acolyte en haut des escaliers. Sirius dévala les marches et esquissa une vive accolade à ce dernier. George y répondit avec franchise.

« C'est bon de te revoir enfin, affirma Sirius qui se détachait de George pour mieux le regarder.

- Je n'allais quand même pas rater la fête de l'année, se départit le plus jeune avec un sourire narquois.

- Tu as l'air en forme, reprit l'animagus, ressentant un profond soulagement ainsi qu'un bonheur sans fin.

- Ça n'a pas été une mince affaire, mais maintenant on peut le dire, j'ai retrouvé tout mon charisme et toute ma splendeur d'antan, argua George en jouant des sourcils.

Sirius éclata de rire et repartit dans une accolade.

- Sa modestie s'est en revanche perdue au fin fond des océans, lança Arthur avec un regard entendu pour l'animagus. Mais sur son visage trônait un fier sourire.

- Bienvenue, et merci d'être là, affirma l'hôte en saluant à son tour le patriarche Weasley.

Arthur leva un paquet rectangulaire en direction de Sirius.

- Où peut-on mettre les cadeaux de ce soir ?

- Je crois que Ginny avait une idée précise en tête, je vous emmène. »

Tous trois se dirigèrent vers le salon où les sorcières terminaient de décorer le buffet. Lorsqu'elle vit son frère approcher, Ginny lui tomba dans les bras. George se laissa étreindre par sa petite sœur sans esquisser la moindre plaisanterie. Harry les rejoignit à leur tour et salua l'assemblée. Quelques instants plus tard, ce fut Andromeda qui se présenta à la porte du square Grimmaurd. Elle étreignit tendrement son cousin et discuta avec ravissement avec les époux Weasley. Sur les coups de vingt heures, Sirius entendit de nouveaux coups contre la porte de Grimmaurd. Il s'empressa d'aller ouvrir, non sans oublier de passer une main dans ses cheveux. Ron, Luna et Hermione attendaient sur le pas de la porte, le visage radieux.

Ron portait un costume brun rappelant celui de son père et salua Sirius avec une franche poignée de main. Luna arborait une robe argentée qui accentuait davantage son côté éthéré, ainsi que des boucles d'oreilles en forme de navet doré. Hermione, elle, portait une robe fourreau bleue aux manches mi-longues. Des drapés venaient se croiser à la naissance de son décolleté. Les pans de cette robe s'écartaient à hauteur du genou, révélant des collants semi-opaques et des escarpins à boucle. Les cheveux de la sorcière étaient détachés, le côté gauche soigneusement tenu par une pince dorée. Ses yeux pétillaient davantage, soulignés par un trait de crayon bleu nuit.

Sirius s'attarda un instant dans les prunelles familières de la belle brune puis ses manières d'hôte reprirent le dessus.

« Bienvenue vous trois, entrez, je vous en prie. »

La compagnie pénétra dans le square Grimmaurd et des accolades furent échangées. Le regard d'Hermione s'attardait lui-aussi sur le sorcier. Elle le trouvait resplendissant ce soir. Ginny les rejoignit dans le hall et s'empressa de les mener dans le salon où la fête battait son plein.

George et Ron se prirent dans les bras et restèrent ainsi une longue minute. Aucun mot ne fut échangé. Ils hochèrent la tête comme un seul homme et tout fut ainsi réglé. Hermione accueillit à son tour avec plaisir et soulagement son beau-frère dans ses bras. Harry, constatant que tout le monde était maintenant arrivé, fit passer un plateau où reposaient des flutes en cristal. L'assemblée se servit et se tourna vers le jeune homme.

« Chers amis, nous sommes ravis avec Ginny de vous accueillir à la maison pour fêter l'anniversaire de Sirius » commença-t-il en prenant la main de sa compagne.

Ses yeux verts se posèrent sur son parrain qui semblait soudain embarrassé de redevenir le centre de l'attention.

« Et oui Sirius, c'est ton moment. Ne t'en fais pas, tu retrouveras vite cette habitude », argua Ginny avec une moue taquine.

Ce dernier lui répondit avec un sourire mordant.

« Elle a raison. Merci d'être venus tous et toutes. C'est vraiment un jour particulier à plus d'un titre…, annonça Harry.

Il reprit sa respiration et ses yeux se firent plus sérieux.

« Sirius…Il y a des années de cela, quand on s'est rencontrés, tu as été ce qui se rapprochait le plus d'un père pour moi. » avoua le jeune homme.

Sirius sentit son cœur battre dans sa poitrine. L'assistance ne bronchait mot.

« Lorsque nous t'avons perdu, j'ai cru que mon monde s'effondrait de nouveau… J'avais perdu un autre de mes repères et je ne savais pas comment surmonter ça… La guerre s'en est chargée pour nous. »

Des visages graves faisaient face au Survivant.

« Il y a eu d'autres pertes, d'autres familles brisées… Mais aussi un espoir. L'espoir que le cauchemar serait derrière nous et que nous parviendrions à refaire nos vies. »

Des larmes silencieuses coulaient sur le visage de Molly.

« Et nous avons réussi, tant bien que mal. À nous relever. À recréer quelque chose à partir des vestiges. »

Hermione gardait ses mains crispées contre elle.

« Mais lorsque tu es revenu, lorsque nous t'avons retrouvé dans cette pièce… J'ai cru que mon cœur allait éclater. Ma famille m'était rendue. Le passé débarquait à nouveau avec fracas. Et à ce moment… Je n'ai jamais ressenti une telle joie. »

Sirius ne pouvait détacher son regard du garçon. Harry leva son verre dans sa direction, les larmes aux yeux.

« Merci d'être là à nouveau, avec nous. Joyeux anniversaire. »

Toute l'assemblée reprit ses derniers mots d'une même voix avec vacarme. Sirius hocha la tête, ne pouvant prononcer le moindre mot. Molly écrasa Harry contre elle, pleurant cette fois-ci à chaudes larmes tandis que Ginny et George se serraient contre leur père avec un sourire ému. Hermione parvint enfin à regarder Sirius. L'émotion se lisait pleinement sur son visage. Elle eut envie de venir à lui et de le prendre dans ses bras. L'assemblée passa tour à tour lui témoigner de l'affection. L'animagus retrouva l'usage de la parole et remercia chacun d'entre eux. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Arrivé à hauteur de Harry, Sirius l'attira dans une étreinte étroite. La compagnie se regroupa autour d'eux et trinqua. Le beau brun leva sa coupe lui aussi mais s'abstint de boire une gorgée. Hermione ne put s'empêcher d'esquisser un sourire. Ginny eut la même réaction.

Bien vite, l'émotion laissa place à la célébration et les conversations furent aussi nombreuses que bruyantes. L'animagus virevolta entre les invités, profitant de la bonne compagnie et de la nourriture délicieuse. La fête battait son plein, comme il l'avait souhaité.

o O o

« Ceu que cheu dis… C'est que vous achvez devant vous un type bien, ânonna Harry, les consonnes noyées dans les brumes d'alcool.

- Leu meuilleur d'entre nus, confirma Ron, tout aussi enivré.

- Tu entends ça Patmol ? « Le meilleur d'entre nous », rien que ça, argua George en levant un sourcil sarcastique vers les deux jeunes gens, un sourire railleur sur les lèvres.

- La vérité sort de la bouche des enfants », répliqua Sirius avec le même air amusé.

La nuit bien avancée avait vu partir successivement Andromeda, Luna et les époux Weasley. Les autres invités s'étaient rapatriés dans la cuisine avec quelques bouteilles et morceaux de gâteau.

« Tu comprench, il ech drôle, il ech intègre, il ech…, énuméra Harry sans prêter attention à l'ironie de ses invités.

- Brun, compléta Ron dans un hoquet.

Harry le regarda, haussant un sourcil circonspect. Puis son visage s'illumina.

- Exachtement ! Toi auchi, t'es le meilleur, s'exclama-t-il tandis que le reste de l'assemblée éclatait de rire.

- Allez, je crois qu'on aura pas mieux pour ce soir. Il est l'heure d'aller se coucher, hein chéri ? proposa Ginny, amusée.

- Tu ach raison… Bonne nuit mon amour. Tu ech la meilleure d'entre toutes… Le prench pas mal Herm'

- Je suis, comme tu peux le constater, dévastée.

- Bonne chuit la compagnie ! annonça Harry avec un sourire enchanté avant de quitter la pièce.

- Jeu vais y aller aussi. Jeu crois que j'ai un peu abeusé de la bouteuille, bredouilla Ron qui se levait à son tour.

- Il est perspicace le bonhomme, se moqua George sans cesser de sourire.

- Je te rappelle qu'on a été pires, répliqua Sirius, le sourire en coin. Bien, bien pires.

- Certes.

- Bonne nuit tout leu monde, salua le rouquin en faisant de grands signes à la volée. Bonneu nuit toi, conclut-il en se penchant vers Hermione pour l'embrasser.

Sirius détourna les yeux.

- Je vais le raccompagner. Vaut mieux pas qu'il transplane dans son état, annonça George.

- Tu es sûr ? Reste un peu, c'est un grand garçon, objecta Hermione.

- De toute façon, je dois me lever tôt demain matin, répondit le jumeau avec un sourire dans sa direction.

- La boutique ? demanda Sirius.

George se contenta d'un regard vers son camarade. Sirius fronça les sourcils et une moue incrédule apparut sur son visage.

- Ne me dis pas que…

- Bon anniversaire Patmol. Vivement le prochain que l'on puisse savourer une gorgée d'alcool sans risquer de redevenir dingues.

- Croisons les doigts.

- Bonne soirée gentes dames, conclut George avant de prendre son petit frère sous le bras. Ne faites pas de bêtises… Du moins, rien que je ne ferais pas, moi. »

Ginny et Hermione lui lancèrent un regard entendu et les deux hommes quittèrent à leur tour la pièce.

Le silence se fit entre les trois personnes restantes. Ginny regarda quelques secondes Sirius, puis Hermione. La sorcière sentit un changement d'atmosphère s'opérer. Elle n'aurait su dire de quelle nature. Elle se leva aussi prestement qu'elle le put.

« Je vais aller me coucher aussi, annonça-t-elle.

- Quoi toi aussi ?! s'exclama Sirius, ahuri.

- Oh non, Gin, reste encore un peu ! s'empressa d'ajouter Hermione, inquiète.

- Non, non. Il est l'heure pour moi, c'est mon ventre qui l'a décidé. Mais reste Mione, et si jamais tu veux dormir ici, il y a assez de chambres de disponible pour que tu trouves ton bonheur, la rassura la grande rousse.

- Mais… murmura la sorcière tandis que Ginny se baissait pour l'embrasser.

- L'honneur est sauf, je ne pars pas la première, la coupa cette dernière avant de poser sa main sur l'épaule de Sirius.

Le sorcier la recouvrit et leva la tête pour la regarder. Avant qu'il ne puisse dire un mot, Ginny sourit.

- Bonne nuit vous deux. »

Elle quitta la cuisine et s'engagea dans les escaliers, laissant Sirius et Hermione seul à seule.

La jeune femme n'osa d'abord pas regarder dans sa direction. Cela ne faisait pas si longtemps qu'elle retrouvait Sirius en aparté et une partie d'elle n'était pas encore tout à fait tranquille avec cela. Le sorcier, lui, faisait mine de rien.

Hermione finit par prendre sur elle, grommelant intérieurement contre sa pleutrerie, et leva les yeux vers son hôte. Sirius lui décocha un petit sourire.

« Tu veux t'en aller, toi aussi ?

- Non. »

L'aplomb de sa réponse les étonna tous deux. Hermione esquissa à son tour un sourire fatigué et jeta un œil à la bouteille qui trônait encore sur la table.

« Est-ce que ça t'embête ? » demanda-t-elle à son interlocuteur.

Sirius mit quelques secondes à comprendre. Il secoua vivement la tête.

« Non, je t'en prie. »

Hermione se servit un verre et prit une longue gorgée. Elle voulait conserver à tout prix cet apaisement que l'alcool lui prodiguait.

« Tu n'as pas flanché ce soir. Pas une fois, reprit-elle en levant les yeux vers lui.

- Effectivement.

- C'était dur ?

- Moins que ce que j'avais imaginé.

- Mmh.

- J'y reviendrais peut-être. Mais de façon beaucoup plus raisonnée. Et pas maintenant.

- J'admire ta force de caractère.

Sirius eut un éclat de rire. Hermione haussa un sourcil.

- Je crois que c'est toi qui aurais des leçons à me donner en la matière, répliqua l'animagus avec un fier sourire.

Hermione sentit ses lèvres s'étirer. Elle balaya le compliment d'un geste de la main et reprit une gorgée.

- La soirée était à la hauteur de tes attentes ? relança-t-elle, les yeux pétillants.

- Et comment. J'ai eu mon lot de belles surprises, assura le sorcier avec un sourire.

Il s'installa davantage sur le dossier de sa chaise.

- C'était très émouvant ce qu'il a dit, murmura Hermione.

Sirius hocha la tête, en soupirant.

- Ce gamin finira par avoir raison de moi.

- Ce « gamin », s'esclaffa Hermione en secouant la tête. Tu ne crois pas qu'il est un peu vieux maintenant pour être appelé comme ça ?

- Si, bien sûr. Mais je garde encore un souvenir de lui à treize ans, quand je l'ai rencontré, avoua Sirius.

- Et maintenant, il s'apprête à devenir père, philosopha Hermione.

Sirius leva un œil vers elle.

- Il était nécessaire, ce coup de vieux ? lui lança-t-il, narquois.

- Venant de la part d'un homme qui vient de refêter ses trente-sept ans, c'est un peu fort, objecta-t-elle avec le même air.

Hermione voulut se mordre la langue suite à sa remarque mais l'air tranquille de Sirius lui fit comprendre que tout allait bien. Elle se rassura et prit une nouvelle gorgée.

- Et dernier sorcier à être encore debout après cette soirée de festivité, je crois que tu as raison, je n'ai pas encore tiré ma révérence, ajouta le beau brun en trinquant un verre vide avec elle.

- Ne le fais pas, par pitié. Le monde serait bien moins drôle sans toi, s'amusa Hermione, avec un sourire dévorant.

Sirius la regarda pendant un moment. L'air sérieux, il se redressa sur sa chaise et se pencha près de la table.

- Hermione… Tu parles d'un Sirius qui ne boit plus une goutte d'alcool et qui s'occupe en travaux d'intérieur et en discussions animées avec une femme enceinte revancharde », lança le sorcier en détachant chaque mot.

Hermione le contempla un instant. Puis elle éclata violemment de rire. Son dos s'arqua sur le dossier de sa chaise et elle fit de son mieux pour rester en équilibre. Sirius arborait un sourire victorieux. Il fallut quelques minutes à la jeune femme avant de reprendre son souffle. Elle secoua la tête et inclina son verre presque vide.

« Merlin, j'avais oublié à quel point tu me faisais rire, affirma-t-elle d'une voix encore hachée.

- C'est bon de savoir que j'avais quelques atouts pour moi, s'amusa Sirius, l'œil pétillant.

Hermione leva les yeux vers lui, railleuse.

- Arrête. Tu sais bien qu'il n'y avait pas que ça, rétorqua-t-elle, d'un ton évident.

- Ah non ? demanda-t-il, presque innocemment.

- Non.

Tous deux se regardèrent un instant. Hermione sentit ses joues s'échauffer. Elle jeta un regard à la bouteille près d'elle.

- Alors qu'est-ce qu'il y avait d'autre ? reprit Sirius, toujours souriant.

- Cette propension que tu as à la modestie, bien sûr, ironisa Hermione tandis que sa main se dirigeait vers son verre.

Sirius fut plus rapide et se saisit de la bouteille.

- Non, c'est trop facile, ça, objecta-t-il.

- Quel sorte d'hôte refuse de servir son invitée alors qu'elle lui en fait expressément la demande ? » s'offusqua faussement Hermione en tendant son verre à nouveau dans sa direction.

L'animagus esquissa un sourire mordant et consentit à abaisser la bouteille pour remplir son verre. Hermione le remercia d'un regard et prit une gorgée. Elle attendit un instant et reprit la parole.

« Tu me laissais aux commandes… »

Son regard ne cilla pas de son interlocuteur. Ce fut au tour de Sirius de se sentir fébrile. Avant qu'il ne puisse commenter, la sorcière poursuivit.

« Peu importe ce que je pouvais te proposer, tu étais d'accord pour que je mène la danse, sans y voir une remise en question de ta virilité. Tu me laissais… faire ce que je désirais faire et sans me juger, murmura Hermione, le cœur battant alors qu'elle avouait quelque chose qu'elle s'était longtemps obligée à taire.

Sirius la contempla un long instant. Puis il se cala davantage contre le dossier de sa chaise. Hermione fut surprise de voir un sourire tendre se dessiner sur ses traits. Croisant les bras contre lui, l'animagus soupira et prit la parole.

« C'est parce que dès que nous avons été ensemble, tu as su me dire clairement et sans détour ce que tu désirais. Tu m'impressionnais. Je n'avais qu'à composer à partir de là. »

Il leva alors les yeux vers elle. Hermione se sentit balayée par des flots impétueux. Des émotions violentes l'étreignaient, empoignant son cœur et chahutant ses sens. Elle n'aurait su dire si elle voulait que cette sensation disparaisse à jamais ou dure éternellement. Ce dont elle était consciente en revanche, c'était qu'il fallait qu'elle agisse dès à présent, au risque que tout se bouscule.

« Sirius… commença-t-elle à murmurer, incertaine de ce qui allait suivre.

- Ne la perds pas.

Elle le regarda sans comprendre.

- Cette faculté de savoir ce que tu veux. C'est précieux », conclut Sirius en hochant la tête.

Hermione secoua à son tour la tête. Elle sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine tandis que son esprit s'évaporait en page blanche. La sorcière se leva doucement, Sirius à sa suite. Lorsqu'elle lui fit face, elle ne sut de nouveau quoi lui dire.

Sirius plongea son regard dans le sien. Son tendre sourire était toujours sur son visage. Il vint poser délicatement sa main sur la joue d'Hermione en une caresse légère. Malgré les tremblements qui secouaient tout son corps, la jeune femme murmura :

« Bonne nuit Sirius.

- Bonne nuit » répondit-il sans détacher son regard des prunelles caramel de son interlocutrice.

Hermione se demanda si elle parviendrait à bouger. Force lui fut de constater que son corps se mouvait de son propre chef vers le salon. Parvenue à la cheminée, elle se retourna et regarda Sirius qui restait dans l'encadrement de la porte. Elle murmura son adresse, continuant de le fixer. Le brun vit disparaître la jeune femme dans une gerbe de flammes vertes. Il resta un long moment immobile, ses yeux toujours fixés sur la cheminée.

o O o

Hermione arriva dans son propre salon. Elle resta de longues minutes sans bouger, fébrile. Puis elle sortit de la pièce et se dirigea à l'étage. Son cœur battait toujours la chamade. Lorsqu'elle parvint au niveau de sa chambre, une ombre la fit sursauter. Ron la regarda, surpris.

« Ça va ? »

La jeune femme soupira et hocha vivement la tête.

« Oui, excuse-moi. Je pensais que tu dormais.

- Non… J'ai bien essayé mais mon foie n'était pas d'accord. J'ai fait trop de folies ce soir, répondit-il avec un sourire gêné, en se grattant l'arrière du crâne.

Hermione lui adressa un sourire indulgent. Ron sembla remarquer des tremblements agitant sa compagne. Il arriva à sa hauteur.

- Tu es sûr que tout va bien ? lui demanda-t-il.

- Oui, oui je t'assure, ça va, s'empressa de répondre Hermione. C'est juste que… »

Ron continua de la regarder, attendant qu'elle termine. Hermione leva les yeux vers lui et fut incapable de terminer sa phrase. Elle se projeta vers lui, entourant ses épaules de ses bras, et l'embrassa violemment. Sous la surprise, Ron flancha légèrement, se retenant à l'encadrement de la porte. Leur baiser dura quelques instants avant que la sorcière ne le relâche. Elle plongea son regard enflammé dans le sien.

« J'ai envie… Et toi ? » murmura-t-elle, fébrile.

Ron fut d'abord éberlué mais il hocha bien vite la tête. Hermione ferma les yeux et l'attira de nouveau à elle. Tous deux s'embrassèrent longuement. Elle finit par le guider vers le lit et éteignit les lumières. Hermione se débarrassa du pyjama de son compagnon d'un geste sec et s'installa à califourchon sur lui. Ron fit mine à son tour de déshabiller la jeune femme. Mais Hermione le remplaça bien vite, s'extirpant des manches de sa robe qu'elle fit passer par-dessus sa tête et qu'elle balança dans un coin de la pièce.

Ron s'allongea sur le lit, Hermione toujours au-dessus de lui. Il l'attira à elle pour l'embrasser. Leurs lèvres se scellèrent tandis que la sorcière commençait des vas-et-viens contre le bassin de son partenaire. Le grand roux poussa un gémissement et commença à caresser doucement le dos et le bassin de la sorcière. Quand Hermione sentit qu'il était prêt, elle prit le sexe de son partenaire en main et le guida vers elle. La jeune femme grimaça un instant au moment de la pénétration. Elle savait qu'elle aurait dû se laisser le temps de mieux se préparer à l'acte. Mais il n'était pas question de cela ce soir. Il fallait à tout prix qu'elle arrête de penser. Lorsqu'elle se sentit davantage prête, Hermione commença ses mouvements de bassin. Ron esquissait quelques bruits rauques sous elle. Elle ferma les yeux, renversant la tête en arrière, pour se laisser aller aux sensations. Elle accéléra la cadence, tachant de venir frotter son clitoris contre le bassin de son partenaire pour déclencher son plaisir. Mais la jeune femme avait beau accentuer ses coups de rein, le plaisir ne venait pas. Alors qu'elle tentait de se positionner autrement, Ron murmura :

« Attends, j'aimerais me mettre au-dessus. Je préfère, tu sais. »

Hermione se mordit la lèvre mais finit par hocher la tête. Ron la fit basculer doucement vers le matelas et l'embrassa tendrement. Hermione déposa sa tête sur l'oreiller tandis que son partenaire s'installait à nouveau en elle. Il commença à son tour à se mouvoir. Hermione resta allongée sous lui, ses hanches bougeant légèrement au rythme de la cadence. Elle ferma les yeux et tâcha de se concentrer. Mais rien ne venait. Elle ne parvenait pas à se laisser aller. Et plus elle en avait conscience, plus cela l'empêchait de le faire. Les mouvements s'accentuèrent sur la jeune femme. Elle sentit que son partenaire n'en aurait plus pour très longtemps. Hermione fit de son mieux pour l'accompagner. Quelques instants plus tard, Ron poussa un gémissement dans son cou tandis qu'il venait en elle. Hermione resta silencieuse, son cœur battant la chamade. Jusqu'au dernier moment, elle n'était pas parvenue à jouir. Le constat accentua sa détresse.

Elle se leva pour aller se rafraichir. Après quelques minutes, elle rejoignit Ron dans leur lit. Ce dernier se pressa contre elle et déposa un baiser dans son cou.

« C'était bien, murmura-t-il.

- Oui.

- Tu crois… Que ça pourrait être le début ? demanda-t-il, hésitant.

- Le début de quoi ?

- D'un… nous trois ? »

Hermione se retourna vivement vers lui. Elle ne distinguait que la lueur optimiste de ses yeux bleus tandis que son propre visage affichait un air catastrophé.

« Ron, je… J'ai encore besoin de réfléchir, ça ne peut pas se déclencher comme ça, d'un seul coup, balbutia frénétiquement la jeune femme.

- Pardon, je ne voulais pas t'épouvanter, s'empressa de répondre Ron, caressant son épaule. J'ai dit qu'on irait à ton rythme et c'est ce que l'on fera. Promis. »

Hermione hocha la tête, un sourire tendu sur le visage. Ron s'approcha d'elle pour l'embrasser puis il se retourna et posa sa tête sur son oreiller. Bien vite, de menus ronflements s'échappèrent de son côté. Hermione se tourna vers sa table de nuit, les yeux bien ouverts. La honte se disputait à l'angoisse dans son esprit. Elle ne parvint à s'endormir qu'aux premières lueurs de l'aube.

o O o

George se leva à la première heure ce matin-là, fier de sa résolution. Il passa un temps ridiculement important de son propre aveu devant la glace à tenter de dompter ses mèches de cheveux roux puis prit un petit paquet sous son bras et s'engouffra dans la cheminée familiale.

« Ministère de la Magie ! »

Le sorcier arriva dans l'une des nombreuses cheminées de marbre noir qui peuplaient le hall d'entrée du Ministère. Il traversa en hâte la foule de sorciers et sorcières pressés pour atteindre l'un des ascenseurs en fer forgé. Il reconnut quelques visages familiers, des collègues de son père, à qui il adressa un hochement de tête. Arrivé au quatrième étage, il erra quelques minutes devant les bureaux avant de trouver le nom qu'il recherchait. George entra dans la pièce après y avoir été invité.

Ce fut une Hermione surprise qui l'attendait, assise à son bureau derrière un monceau de paperasse. George remarqua son air fatigué mais ne dit rien.

« George… Quelle bonne surprise t'amène ici ? demanda la jeune femme en se levant pour l'embrasser.

- Salut Mione. À dire vrai… Ce n'est pas tant ton bureau qui m'intéresse aujourd'hui », s'excusa le grand roux avec un sourire.

Hermione leva un sourcil interrogatif. George souleva le mince tissu qui recouvrait sa boite. La sorcière contempla ce qu'il y avait dedans et fronça les sourcils.

« Ça semble pourtant de mon ressort, objecta-t-elle.

- Je sais, je sais, s'empressa d'éclaircir le jeune homme. Simplement, je me suis dit que ce serait aussi une mission pour Luna.

- Luna ?

- Elle est bien magizoologiste non ?

- Oui, tout à fait… C'est vrai qu'elle pourrait s'en charger.

- Est-ce que tu pourrais me mettre en contact avec elle alors ? » relança George.

Hermione contempla un instant son interlocuteur. Un fin sourire vint se dessiner sur ses lèvres mais elle ne pipa mot. Se déplaçant vers son bureau, elle prit un morceau de papier et gribouilla quelques indications.

« Tiens, tu devrais la trouver chez elle. C'est là qu'elle travaille majoritairement à cette période de l'année, lui annonça la sorcière en lui tendant le parchemin.

- Je te remercie, t'es la meilleure, affirma George en tâchant de ne pas le prendre avec trop d'emportement.

- C'est cela, allez, du vent, j'ai du boulot » railla-t-elle en retournant à ses affaires.

George fit un geste de la main, son éternel sourire en coin vissé sur son visage. Il redescendit dans le hall, contempla un instant le morceau de parchemin et s'engouffra dans la cheminée.

Le sorcier atterrit en un instant devant une clôture blanche entourant une belle maisonnette aux murs clairs. Il traversa le portail et sonna le carillon de la porte d'entrée, jetant un regard étonné vers les prunes dirigeables accrochées tout autour de celle-ci. Quelques minutes passèrent sans qu'il n'y ait le moindre mouvement de vie à l'intérieur de la maison. George pesta, se frottant l'arrière du crâne et esquissa un mouvement en direction de la sortie lorsqu'il entendit des bruits provenant du jardin. Il suivit les pans de bois de la clôture et contourna la maison pour arriver dans un jardin magnifique.

De grands arbres peuplaient le terrain, tous enrubannés de serpentins, guirlandes et autres accessoires aussi colorés qu'étonnants. Une petite blonde se démenait au loin avec des plans de poireau. George arriva à sa hauteur en quelques enjambées et l'aida à tirer sur la plante enracinée. Luna leva ses grands yeux perpétuellement étonnés vers lui.

« George ! Comme c'est étrange, je pensais justement à toi, lança la sorcière en le remerciant d'un geste de la tête quand il lui tendit les bottes de poireau fraichement sortis de terre.

- George Weasley, toujours prêt à enfoncer les mains dans la terre pour en faire sortir gnomes et légumineuses en tout genre, s'exclama-t-il avec un air goguenard.

Devant l'air impassible de la jeune femme, sa détermination fléchit subitement.

- J'ai… trouvé ce petit bonhomme dans le champ d'à côté, et je me suis dit que tu saurais quoi faire », continua-t-il maladroitement en époussetant sa main sur son pantalon avant de soulever le tissu dissimulant la petite boite.

Luna s'approcha et darda ses grands yeux bleus sur la petite créature à l'intérieur. Un Botruc la contempla à son tour, ses bras en brindille fermement ramenés contre lui. La sorcière se saisit délicatement de la boite pour mieux l'observer. Son corps était un mélange d'écorces de couleur verte et un simple bourgeon venait agrémenter sa tête longiligne.

« Comment s'est-il retrouvé là ? demanda-t-elle à George qui la regardait avec la même minutie.

- Quand je suis allé faire un tour dans le champ près de la maison, j'ai remarqué que les arbres avaient tous été coupés… Il ne restait que quelques morceaux de troncs et de vieilles branches décrépies. Je crois qu'une bande de sorciers s'est amusée à ravager le terrain, expliqua George.

Les yeux de la sorcière prirent une couleur trouble, rappelant une mer déchainée.

- J'ai fait quelques pas et je l'ai remarqué. Il était tout seul et dans un mauvais état.

- Bien sûr. Sa maison vient d'être réduite à néant, murmura Luna avec gravité.

George ne sut quoi lui répondre. La petite blonde releva les yeux vers lui.

- Tu as bien fait de venir me voir. Je vais m'en occuper, dit-elle avec conviction.

- Comment tu vas faire ? demanda le sorcier, curieux.

- On va d'abord le faire sortir de sa cage », annonça Luna en ouvrant délicatement le portail.

Le Botruc attendit quelques secondes, l'air méfiant, puis passa lentement la tête à travers la boite. Luna lui adressa un sourire, comme pour l'encourager. La créature sortit un de ses longs bras pointus, puis l'autre. La sorcière l'accueillit dans sa main, l'entourant dans ses doigts fins.

« Maintenant, je vais lui montrer les arbres du jardin et, avec un peu de chance, il en choisira un.

- Ça n'est pas systématique ?

- Pas du tout. Les Botrucs se lient à un arbre dès leur prime jeunesse et ils y passent le restant de leurs jours. Lorsque des individus insensés détruisent un arbre où résident des Botrucs, certains d'entre eux se laissent dépérir de chagrin.

- C'est horrible », murmura George, effaré.

Luna hocha la tête et fit quelques pas en direction d'un pommier. Elle le présenta au Botruc. Celui-ci resta immobile. La jeune femme haussa les épaules et repartit dans une autre direction. George la suivait, sans prononcer le moindre mot. Ils firent le tour du jardin, reproduisant à chaque fois cet étrange manège. Lorsqu'elle lui présenta un if, la créature en brindille la contempla un long instant puis pointa une de ses tiges vers le tronc. Luna esquissa un sourire encourageant et le déposa au pied de l'arbre.

« C'est celui-là ? demanda George tandis qu'elle reculait vers lui.

- C'est un peu tôt pour le dire, expliqua-t-elle. Mais c'est déjà un premier pas. Nous verrons dans quelque temps ce que cela donnera.

Puis elle tourna ses grands yeux bleus dans sa direction.

- En parlant de ça, je peux t'offrir une tasse de thé ? » demanda-t-elle avec un sourire poli.

George hocha bien vite la tête et tous deux pénétrèrent dans la petite maison aux tuiles multicolores.

o O o

Lorsque Ginny indiqua à Harry qu'elle serait de sortie avec Hermione et Luna vendredi soir, ce dernier y vit l'occasion d'organiser une soirée à la maison et d'inviter ses plus proches amis. Vers les vingt heures, George, Ron et Neville arrivèrent donc au square Grimmaurd avec des victuailles et quelques bouteilles de bièraubeurre. Sirius les accueillit sur le pas de la porte et les invita au salon. Les garçons se servirent en alcool, exception faite de Sirius et George qui trinquèrent non sans un rictus avec un jus de citrouille.

Harry fut ravi de retrouver Neville avec lequel il avait eu trop peu d'occasions de se voir ces temps derniers. Sirius fit proprement sa connaissance ce soir-là et prit tout de suite en affection le fils de Frank et Alice. Les jeunes hommes se racontèrent leur quotidien et leurs projets respectifs. Harry et Ron faillirent s'étrangler avec leur bièraubeurre lorsque Neville leur expliqua qu'il voyait de temps à autre Luna, souvent au cours de nuits bien avancées où ils se retrouvaient chez elle. George garda le nez dans son verre, sans prononcer un mot. Sirius remarqua le manège de son camarade mais s'abstint de commenter.

La soirée était déjà bien avancée, et les bières bien descendues, lorsque Neville donna une secousse brutale dans le dos de Harry.

« Il va falloir organiser une sacrée fête après l'arrivée du bébé ! s'exclama-t-il, joyeux.

- C'est peu de le dire, Grimmaurd va donner une réception grandiose, telle qu'elle en a rarement accueillie, affirma Sirius.

- Je crois que c'est tout ce qu'il faudrait à Ginny, en effet, acquiesça Harry.

- Pourquoi, c'est si dur que ça en ce moment ? demanda George, l'air inquiet.

- Elle s'en sort admirablement bien, le rassura Harry en prenant une gorgée. C'est juste que le temps paraît long pour elle. Ça n'a pas été une partie de plaisir au début, avec les nausées, les sautes d'humeur… Je pense qu'elle a hâte d'accoucher et de pouvoir reprendre le cours de sa vie et de son corps.

- C'est évident… Je n'ai jamais autant admiré quelqu'un de toute mon existence, s'exclama Sirius en écarquillant les yeux. C'est quand même invraisemblable quand on y pense… »

George et Neville hochèrent frénétiquement la tête, dardant leur regard effaré sur la table basse. Ron prit alors la parole, avec un sourire timide.

« C'est vrai que ça n'a pas l'air d'être une balade de santé… Mais en même temps, qu'est-ce que ça donne envie d'en avoir, maintenant.

Des regards ahuris se dirigèrent vers lui, Harry le premier.

- Tu veux dire que… Tu y songes en ce moment ?! s'exclama-t-il.

- Et bien… Oui », avoua Ron en piquant un fard.

Neville et George le contemplèrent avec effarement tandis que Sirius devenait blanc comme un linge.

« Depuis que Ginny et toi avez fait l'annonce ici, il y a trois mois, l'idée a commencé à germer et… Ben, c'est là. J'ai envie d'être père. J'ai envie de connaître ça, déclara Ron avec un grand sourire.

Harry secoua la tête et passa son bras sur les épaules de son meilleur ami.

- Par Merlin, Ron… Je ne m'en rendais pas compte. Mais c'est formidable… Et je serais le plus heureux des pères si nos enfants venaient à grandir ensemble », affirma le jeune homme.

Neville leva son verre en direction des deux sorciers, saluant le discours. George le suivit au bout d'un moment, guettant du coin de l'œil son camarade. Sirius semblait toujours sous le choc. Il essaya d'imaginer Hermione portant l'enfant de Ron et sentit un poing étreindre son cœur. Mais il réalisa au même instant qu'il n'aurait aucun mot à dire sur le sujet. Sirius ravala sa rancœur et, déterminé, leva à son tour son verre pour trinquer avec ses camarades.

« Ça a toujours été évident pour toi, Harry ? relança Neville après une longue gorgée.

- D'être père ? demanda ce dernier en levant un sourcil.

Son ami hocha la tête. Harry contempla le plafond un instant avant de revenir vers ses invités.

- C'était là, oui. Plus comme un rêve un peu naïf… Je n'ai grandi qu'avec les Dursley, alors j'avais un peu de mal à imaginer un foyer dans lequel je me sentirais bien. Mais j'en rêvais.

Sirius écouta son filleul avec attention.

- Lorsque Ginny m'a dit qu'elle était enceinte, je suis quand même tombé des nues. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit si rapide. Mais une fois le choc passé, j'ai compris que c'est ce que je désirais. Fonder ma famille.

- Il va me faire pleurer ce con », maugréa George.

L'assemblée éclata de rire, Harry le premier.

« Maintenant que c'est là, ça sonne comme une évidence.

- Et toi George ? demanda Neville en se retournant vers le jumeau élancé.

Ce dernier fit des yeux ronds.

- Pardon ?

- Tu viens d'une famille nombreuse. Tu ne t'es jamais posé la question ?

- Euf… hésita le grand frère Weasley en se frottant l'arrière du crâne. Pas vraiment. Disons que ces dernières années, ça n'était absolument pas sur le haut de la pile de mes réflexions.

Les garçons se turent, conscients de leur maladresse. Mais un sourire narquois de George acheva leur malaise.

- Je. Vais. Bien, assura-t-il en détachant délibérément chaque mot. Si ce n'est que je commence à développer une sévère allergie pour le jus de citrouille.

- Même chose ici, mon grand », affirma Sirius en levant son verre sans entrain.

Tous deux éclatèrent de rire et trinquèrent.

« Et toi Sirius ? demanda alors Harry, curieux.

Son parrain ouvrit de grands yeux tandis qu'il terminait son verre. Il le reposa avec une délicatesse extrême et passa une main sur ses lèvres.

- Moi…

- Est-ce que ça t'a déjà traversé l'esprit ? » reprit le jeune homme, avec un sourire encourageant.

Les regards des invités se dirigèrent sur lui. George lui tapota le genou en signe de soutien et reprit une gorgée de jus de citrouille. Sirius passa une main dans son collier de barbe.

« Il y a un moment où je me suis posé la question, finit-il par déclarer. Lorsque Lily est tombée enceinte. »

Les yeux verts du jeune homme se mirent à pétiller tandis qu'il l'écoutait.

« James était aux anges. Je ne l'avais jamais vu comme ça… Il n'y avait qu'amour et dévotion dans son regard, tout comme celui de Lily. Et ça, ça donnait envie. Forcément, la question s'est posée dans notre groupe de Maraudeurs. On était tellement inséparables à ce moment-là.

- Et alors ?

Sirius prit une longue inspiration puis haussa les épaules.

- Je n'avais personne en vue à cette époque. Quelques connaissances çà et là mais rien de sérieux. L'occasion ne s'est pas présentée et les mois ont passé. Quand tu es arrivé, tu as fait le bonheur de tes parents, et leur bonheur faisait le mien.

Harry le regarda un instant, ému.

- On connait la suite de l'histoire, conclut Sirius.

- Les choses ne se sont pas passées comme prévu… murmura son filleul, l'air grave.

L'aîné hocha la tête.

- Mais maintenant ? relança Harry.

- Maintenant ? demanda Sirius, surpris.

- Et bien… Tu es revenu du Voile. La guerre est terminée. Tu as encore de longues décennies devant toi… Ça ne serait pas si incongru », expliqua le jeune homme tandis que ses camarades hochaient la tête.

Sirius fut pendant un instant décontenancé. Mais il dissimula son trouble et lança la conversation sur un autre chemin. Il y eut davantage de bières sifflées et d'éclats de rire entre les jeunes hommes. Ce fut à des heures indues que chacun repartit chez soi, un sourire amusé aux lèvres. Lorsqu'il regagna sa chambre et s'allongea sur le lit, Sirius contempla un long instant le plafond. Les mots de son filleul lui revenait en tête. Lui qui n'avait plus eu l'occasion de se poser la question de la parentalité se retrouvait brutalement avec le sujet sur les bras. Et aucune bribe de réponse ne semblait lui venir à l'esprit maintenant qu'il en avait l'opportunité. La nuit fut longue et hasardeuse tandis que le sorcier réfléchissait à cette question ardue.

o O o

Hermione fut ravie de trouver à son bureau une lettre rédigée par Luna l'invitant à boire le thé chez elle, une fois son travail terminé. Dès qu'elle fut sortie du Ministère, elle transplana immédiatement chez la jeune femme. Plus le temps passait, et plus la sorcière aux boucles brunes attendait avec impatience leurs entrevues. Elle avait trouvé en Luna une véritable amie et confidente. Et même si elles ne partageaient pas le même fonctionnement, la jeune femme était toujours enthousiaste à l'idée de voir sa camarade et d'obtenir son point de vue sur les sujets qui la tracassaient. Et en ce moment, Merlin savait qu'il y en avait.

Luna l'accueillit avec son éternel sourire poli et l'invita à s'asseoir dans le jardin. Le temps semblait se maintenir au calme depuis quelques jours et la sorcière aux cheveux blonds en avait profité pour installer une petite table ronde ainsi que quelques chaises en fer forgé derrière la maison, à l'orée du jardin. Les deux femmes s'installèrent sous le chêne dévêtu et burent une gorgée de thé.

« J'adore ce que tu as fait de cet endroit, commença Hermione en se calant confortablement sur sa chaise.

- Je te remercie. Tu n'as jamais eu envie de t'installer dans une maison ?

- Ça m'a traversé l'esprit à un moment. Mais à l'époque où on s'est installé ensemble avec Ron, on s'est dit qu'un appartement nous suffirait à tous deux.

- J'adore votre appartement, confirma Luna en reprenant une bouchée de scones.

- Moi aussi », murmura Hermione.

La sorcière aux cheveux blonds observa sa camarade un instant, consciente de son air contrarié.

« Pourquoi cet air troublé ? Tu penses devoir le quitter ? demanda Luna.

- Non, non, hors de question ! » s'empressa de répondre Hermione, catastrophée.

Les yeux bleus de la sorcière s'éclaircirent davantage. La brune soupira et reprit.

« En ce moment… Ron me parle de l'éventualité de créer une famille…

- Oh, ponctua Luna.

- Oui, c'est le moins qu'on puisse dire. Depuis l'annonce de Ginny, l'idée ne le quitte pas, il m'en parle régulièrement.

- Et toi, qu'est-ce que tu en penses ? demanda son amie.

- C'est bien le problème. Je n'en sais rien. » lâcha Hermione tandis qu'elle reprenait du thé.

Un air désemparé teinta son visage concentré. Elle leva les yeux vers sa camarade.

« Jusqu'à présent, je ne me posais pas la question. Pour la première fois depuis… »

Elle hésita puis reprit.

« … longtemps, je me laissais porter par les événements. Mais maintenant il en parle, il me dit qu'il est prêt et qu'il m'attend et je… Je ne sais pas ! »

Luna hocha la tête, montrant qu'elle comprenait le trouble de son amie. Hermione soupira et passa une main rageuse dans ses lourdes boucles brunes.

« Comment savoir si on est prête ? Est-ce qu'il y a un interrupteur qui se déclenche un beau matin ? Est-ce qu'on se réveille avec cette certitude ancrée au fond du cœur ? Ou est-ce que c'est un travail de réflexion qui finit par aboutir à une réponse méthodique et sans appel ? »

Luna émit un rire fluet. Hermione la regarda un instant et poussa un soupir amusé. Son amie prit la parole :

« Je ne sais pas s'il y a un interrupteur pour cela. Tout comme j'ignore combien de temps on doit mener la réflexion.

- Tu as ce désir-là ? » lui demanda la belle brune.

Luna se redressa et plongea son regard sur la cime des arbres. Au bout de quelques minutes, elle livra sa réponse.

« Pas là, non. Mais peut-être un jour… Ce que je m'apprête à dire ne concerne évidemment que moi… » , commença la sorcière.

Hermione hocha vivement la tête.

« Mais je ne crois pas être faite pour des schémas… disons… ordinaires. »

Son amie la contempla un instant et éclata de rire malgré elle. Luna la fixa avec ses grands yeux bleus et un sourire poli. Hermione secoua la tête et s'expliqua, une fois calmée.

« Pardon, c'est que… J'ai en face de moi Luna Lovegood. Je n'attends rien de moins que des schémas extraordinaires en ce qui te concerne. »

Le sourire de Luna s'accentua davantage tandis que ses yeux bleus pétillaient sous le compliment.

« Tu sais, j'aurais pu avoir ce rêve d'être comme tout le monde et de suivre un chemin tracé, objecta-t-elle avec douceur.

- Bien sûr !

- Mais il est vrai que ça n'est pas là. Ça n'est pas… moi. Même dans les relations, je le vois bien, je n'ai pas la même façon de fonctionner que les autres. »

Hermione la contempla longuement. Luna n'était pas déçue, elle énonçait simplement un constat.

« Tu sais Hermione… J'ai vu vos couples se former durant ces dernières années à Poudlard. J'ai vu la guerre tenter de nous détruire et de nous séparer. Mais elle n'a fait que renforcer vos alliances. Et c'était magnifique à voir… Mais j'ai compris que ça ne pouvait s'étendre à tout le monde », expliqua Luna d'une voix douce.

Son amie ne pipa mot.

« Et ça n'est pas grave. Ce que Harry partage avec Ginny, c'est beau et je leur souhaite le plus grand des bonheurs. Mais ça n'est qu'une forme de relation parmi d'autres.

- Elle ne vaut ni plus ni moins que les autres », compléta Hermione.

Luna acquiesça.

« Chacune d'entre nous sait ce qui sera bon pour elle, en fin de compte. Il suffit d'écouter ses désirs », conclut la petite blonde.

Hermione soupira et se laissa retomber sur le dossier de sa chaise.

« J'ai l'impression d'avoir une légion chaotique de désirs qui se contredisent, et aucune clé de lecture.

- Tu sauras les déchiffrer. Mais ce n'est pas en reproduisant des systèmes préétablis à la lettre que tu trouveras forcément ton bonheur.

- Non, c'est évident… »

Les yeux noisette d'Hermione fixèrent longtemps le contenu de sa tasse. Puis la jeune femme releva son regard.

« Merci Luna. Tu n'imagines pas à quel point tu m'aides à chaque fois que je viens vers toi, avoua la sorcière, timide.

- C'est toujours pour mon plus grand plaisir », assura cette dernière.

Toutes deux savourèrent ce moment de quiétude et de compréhension mutuelle. Au bout d'un moment, Hermione reprit la parole, enthousiaste :

« Et alors, ce Botruc ? Il se plaît dans ton jardin ? »

Le sourire de Luna s'accentua et elle invita Hermione à se lever pour rejoindre la petite créature nichée au sommet de l'if. Les deux jeunes femmes constatèrent avec ravissement que le Botruc avait élu domicile dans l'arbre et qu'il s'était lié à celui-ci. Elles passèrent quelques instants avec lui avant de se quitter alors que la nuit tombait.

o O o

La mi-novembre apporta son lot de journées pluvieuses et moroses. De violents orages éclatèrent aux quatre coins du pays, obligeant la communauté sorcière à privilégier les lieux de rencontre couverts plutôt que les balades enjouées sur le Chemin de Traverse. Hermione Granger sortit du Ministère en fin d'après-midi et, voyant l'état de la grande rue, décida de prendre l'une des cheminées ministérielles pour rentrer directement chez elle. C'était, du moins, ce qu'elle avait voulu faire au premier abord. Mais lorsque la sorcière aperçut son compagnon au loin, se dirigeant lui aussi très probablement vers leur appartement, elle fit brusquement demi-tour. Dans un coin du vaste hall, Hermione transplana en un « pop » discret.

Les murs sombres de Grimmaurd apparurent devant ses yeux. La jeune femme jeta un regard aux environs mais n'entendit aucun bruit. Elle avait désespérément besoin de parler à Ginny. Ginny saurait l'aider à faire la part des choses dans ses errances. Hermione s'engagea dans le salon, appelant son amie d'une voix distincte. Personne. Elle essaya la cuisine mais n'eut pas plus de succès. Alors qu'elle sortait de la pièce, elle entendit des pas provenir des escaliers. Arrivant dans le hall, Hermione fit face à Sirius qui descendait les dernières marches. Celui-ci haussa les sourcils, surpris.

« Hermione ?

- Salut, murmura-t-elle avec un sourire gêné. Je m'excuse de débarquer sans prévenir mais je voulais voir Ginny.

- Elle est partie avec Harry il y a quelques minutes… Ils avaient rendez-vous chez la médicomage pour un contrôle de routine », expliqua le grand brun, arrivant à sa hauteur.

L'affliction de la jeune femme redoubla. Depuis quelques jours, Hermione se sentait plus perdue que jamais et l'idée de rentrer chez elle pour retrouver Ron la plongeait dans un profond désarroi. Gardant en tête que Sirius était face à elle, la sorcière tenta de composer un visage serein et passa une main embarrassée dans sa chevelure indomptable.

« D'accord, c'est super, je repasserai plus tard. » annonça-t-elle, tournant déjà les talons pour repartir.

Luna pourrait peut-être l'accueillir chez elle l'espace d'un instant afin qu'elle se calme et reprenne ses esprits. Mais avant qu'elle n'atteigne la porte, la main de Sirius effleura son épaule.

« Hermione, attends ! »

Surprise, elle se retourna vers lui. Les yeux du sorcier la contemplaient avec inquiétude.

« Tu n'as pas l'air bien »

« C'est l'euphémisme de l'année » songea la jeune femme, non sans une certaine ironie. Ces mots, elle les avait entendus dans la bouche de Sirius il y avait quelques mois de cela. Une éternité, à son sens.

Tandis qu'elle restait muette, Sirius se rapprocha d'elle. Hermione semblait à mille lieux d'aller bien. Son visage était résolument tourmenté, ses yeux accablés. Le regard de Sirius se fit plus doux.

« Viens te poser un peu. » l'invita-t-il en indiquant l'étage d'un geste de la tête.

Hermione resta immobile durant quelques secondes puis acquiesça et le suivit dans les escaliers. Tous deux se posèrent dans la bibliothèque, chacun dans un fauteuil.

« Est-ce que tu veux boire quelque chose ? , demanda Sirius.

- Un thé, ce serait parfait, répondit Hermione en levant ses yeux las vers son interlocuteur.

- Je te ramène ça tout de suite. »

La jeune femme le regarda quitter la pièce et poussa un profond soupir. Ce n'était sans doute pas la décision la plus rationnelle compte tenu de son état émotionnel. Et pourtant, elle était là, assise dans la bibliothèque, attendant son ancien amour. Le destin avait un humour bien particulier. Sirius revint quelques minutes plus tard, portant un plateau avec deux tasses de thé. Hermione le remercia et prit une gorgée, se pelotonnant contre son dossier.

« Mieux ? demanda-t-il en la regardant.

- C'est en cours », répondit-elle simplement.

Sirius hocha la tête et prit à son tour une gorgée. Il resta là, assis dans son fauteuil, sans dire un mot. La détresse de la jeune femme semblait aiguë et le beau brun ne voulait pas la brusquer avec un interrogatoire forcé.

De longues minutes passèrent sans que l'un des deux ne prenne la parole. Hermione se détendit peu à peu, l'effet du thé chaud se combinant au moelleux du fauteuil. Elle soupira longuement et releva les yeux vers son interlocuteur.

« Merci.

- Je t'en prie, répondit-il simplement, avec un sourire.

- J'en avais besoin, avoua la jeune femme.

- J'ai vu ça.

Hermione lui adressa un sourire affligé.

- Il y a du nouveau chez le bébé ? demanda-t-elle.

Sirius la regarda un instant. Il comprit qu'elle n'évoquerait pas la source de son trouble et respecta sa décision. L'animagus hocha la tête.

- La médicomage a demandé à faire un point avec eux, Ginny va amorcer son cinquième mois.

- Cinq mois déjà… Je n'ai rien vu passer, s'exclama Hermione incrédule.

- Et moi donc, soupira Sirius avec un sourire. Plus que quelques mois de quiétude avant les hurlements nocturnes et les courses au biberon.

- Tu as ma pleine et entière sympathie, assura la sorcière avec un air entendu.

- Je te remercie, ça me sera utile lors de mes rondes effrénées pour le faire dormir », rétorqua Sirius avec un sourire dépité.

Hermione lui décocha un regard amusé. Elle posa la question avant même d'y réfléchir.

« Ça ne t'a pas donné des idées ? »

Sirius écarquilla les yeux et un rire nerveux le prit.

« Décidément…, murmura-t-il en secouant la tête

- Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda Hermione, interloquée.

L'animagus prit un moment de réflexion et levant les yeux vers la jeune femme, décida de se taire. Il n'avait pas envie de rapporter la discussion qu'il avait eu avec les garçons la semaine précédente. Sirius avait peut-être commencé à faire la paix à l'idée qu'Hermione puisse porter l'enfant de Ron mais il ne tenait absolument pas à évoquer le sujet de lui-même.

« Disons que la grossesses de Ginny a chambardé toutes les consciences, préféra-t-il expliquer.

- Oui.

- Pour répondre à ta question, j'y ai réfléchi, comme tout le monde ici.

- Et ? demanda Hermione, un peu trop abruptement à son sens.

Sirius poussa un soupir et se reposa davantage dans son fauteuil.

- Et non… Je ne me projette pas en père, conclut-il, les bras croisés.

Hermione hocha la tête et resta silencieuse pendant un temps.

- Je peux te demander pourquoi ?

- Je n'en attendais pas moins de toi, répondit-il avec un sourire de connivence. J'ai pris pas mal de temps pour y réfléchir, je me suis posé une foule de questions… Mais en vérité, quelque soit la situation dans laquelle je me projetais, je n'imaginais pas ma vie avec des enfants.

La belle brune hocha lentement la tête, ne voulant pas l'interrompre. Sirius passa une jambe sur son genou et une main sur son visage.

- Je viens d'une famille compliquée, je pense qu'on peut tous s'accorder là-dessus, et même si je sais que je ne reproduirais pas les codes de ces infâmes connards, je pars déjà avec un désavantage.

- Ça ne te détermine en rien. Tu as été élevé par de sombres connards, certes, mais tu es devenu quelqu'un de respectable.

- Je te remercie, trésor, répondit Sirius avec un sourire amusé pour l'insulte proférée par sa respectable amie. Effectivement, je suis conscient d'où je viens mais ça ne serait pas un problème pour moi de me détourner de l'éducation que j'ai reçue. Il n'y a pas que ça en vérité… Je n'en ressens tout simplement pas l'envie.

Hermione se tut une nouvelle fois pour le laisser continuer. Son regard était fixé sur son interlocuteur.

- Maintenant que le pire est derrière moi, je veux me construire un futur pour moi-même. Hors des sentiers de la famille Black, hors des enjeux de la guerre. Je veux prendre le temps de voyager, de faire des rencontres, d'en apprendre plus sur tout. Je veux voir le plus de choses possibles, expérimenter tout ce qu'il sera possible d'expérimenter… Et pourquoi pas transmettre au bout d'un moment… Mais par d'autres voies que la paternité. »

Sirius conclut sa réponse avec un sourire affectueux en direction d'Hermione. La jeune femme resta quelques secondes sans pouvoir décrocher un mot. Quelque chose en elle était remuée par les mots du sorcier. Hermione ne pouvait se le cacher, elle se retrouvait en partie dans ce que lui avait confié Sirius. Ce besoin de tout apprendre, de tout voir dans le monde. Son désir d'aventures refaisait surface à cet instant précis.

« C'est la réflexion que j'ai mené ces temps-ci, s'amusa Sirius en haussant les épaules. Je crois que je vais suivre ton conseil et me trouver une occupation digne de ce nom. Ça ne me va pas de philosopher autant. »

Hermione esquissa un petit sourire.

« Tu ne t'en sors pas trop mal pourtant. »

Sirius répondit à son sourire. Il voulait lui poser la question à son tour mais quelque chose en lui retardait coûte que coûte la suite. Une part de lui craignait de connaître la réponse. Leurs échanges étaient encore récents et Sirius chérissait chaque opportunité qu'il avait d'être avec elle. Il essayait à tout prix de rester neutre et de ne pas intervenir dans la relation qu'elle avait avec Ron.

De son côté, Hermione aurait aimé lui parler de l'indécision qui cisaillait son cœur ces temps derniers. Elle constatait que Sirius avait mené une réflexion rationnelle et aboutie sur la question. Mais quelque chose en elle se refusait à aborder le sujet. La sensation de ne pas être encore tout à fait légitime à aborder ces sujets intimes avec lui.

Hermione termina son thé et son sourire se fit plus franc.

« Merci pour cette petite pause Sirius, déclara-t-elle.

- Tout le plaisir était pour moi, assura l'animagus. Est-ce que tu veux te reposer un peu plus avant d'y aller ?

- Non, je te remercie. J'ai déjà largement profité de ton hospitalité.

- Hermione…, commença Sirius en la regardant droit dans les yeux. Tu ne profites de rien de ce que je ne veuille bien donner. Tu es toujours la bienvenue ici. »

La jeune femme sentit son cœur battre la chamade. Elle acquiesça vivement pour le remercier et se leva de son fauteuil. Sirius en fit de même. Ils descendirent les escaliers pour arriver dans le hall. Alors qu'Hermione s'arrêtait devant la porte, la voix de Sirius résonna derrière elle.

« Hermione.

- Oui ? dit-elle en se retournant.

Sirius sembla perdre ses moyens.

- Pardon, oublie.

- Non, dis-moi.

- Ça m'avait manqué. De parler avec toi.

- Moi aussi. » conclut Hermione avec un tendre sourire.

Tous deux se saluèrent sur le pas de la porte et l'air frais s'engouffra dans la cape de la sorcière tandis qu'elle quittait Grimmaurd, d'un pas serein.

Hermione entreprit de rentrer à pied chez elle. Elle avait encore beaucoup à réfléchir. Mais une idée germait à présent dans son esprit. Une fois rentrée, la sorcière constata que Ron était effectivement à la maison. Tous deux s'embrassèrent puis la jeune femme lui demanda de venir s'asseoir avec elle dans le salon. Interloqué, Ron s'exécuta. Hermione lui annonça qu'elle partirait durant quelques jours dans l'ancienne maison de ses parents afin de réfléchir à sa demande. Il lui fallait du temps pour mettre au clair ses pensées et elle souhaitait le faire dans un environnement neutre. Ron tenta bien de la convaincre de rester et d'en discuter d'abord entre eux mais la jeune femme campa sur ses positions si bien qu'il n'eut d'autre choix que de respecter sa décision.

Le lendemain matin, Hermione prépara son sac de voyage, emmena le strict nécessaire et se dirigea vers la cheminée du salon. Elle embrassa Ron, lui assurant qu'elle reviendrait vite. Ce dernier hocha la tête et la regarda partir dans une gerbe d'étincelles. L'air frais vint fouetter le visage de la sorcière. Elle ouvrit les yeux pour faire face à l'ancienne demeure familiale. Hermione prit une longue inspiration et passa la porte de son chez-elle, son sac de voyage sur l'épaule. Le temps était venu de prendre une décision.