Le 12 Square Grimmaurd
Les cinq Serpentards qui ne connaissaient pas la demeure, furent ébahis à l'apparition du 12 square Grimmaurd. Ils restèrent bouches bée, plantés là dans le froid et la neige tandis que le reste du groupe s'avançait vers la très ancienne mais noble maison des Black, maintenant héritage de Harry Potter. Celui-ci, d'ailleurs, eût un pincement au cœur avant d'entrer à l'intérieur. Il n'y avait pas remis les pieds depuis la mort de Sirius. Les adultes firent passer les plus jeunes en premier, vérifiant à chaque coin de rue que personne ne les épiait.
-Plus vite, s'écria Maugrey à l'adresse des Serpentards qui n'avaient pas bouger d'un pouce. Ne restez pas plantés là comme des salades, rentrez avant que quelqu'un ne nous aperçoive.
Le groupe d'amis se hâta de rentrer à l'intérieur tandis que Maugrey ferma la porte d'entrée derrière eux.
-Et surtout, murmura Remus Lupin, ne faites pas de bruit. Cela pourrait la réveiller.
-Réveiller qui ? s'exclama bruyamment Blaise.
C'est alors qu'un cri assourdissant résonna dans le hall d'entrée. Un rideau s'écarta brusquement, laissant découvrir le portrait de la mère de Sirius, hurlant à pleins poumons des insultes aussi ignobles les unes que les autres.
-SCÉLÉRATS ! SANGS-DE-BOURBE ! COMMENT OSEZ-VOUS PENETRER DANS LA MAISON DE MES ANCETRES !
Lupin ferma brièvement les yeux, exténué, et se pinça l'arête du nez. Maugrey et Monsieur Weasley maugréèrent dans leur barbe tandis qu'ils essayaient de recouvrir la peinture de son rideau, usant de toutes leurs forces. Blaise, ayant été surpris par l'intervention de Madame Black, s'était précipité derrière Pansy, aussi pâle que jamais. Cette dernière, d'ailleurs, secoua la tête de désespoir face à la réaction de son meilleur ami et profita du boucan pour l'engueuler. Finalement, Maugrey et Arthur réussirent à refermer le rideau et entrainèrent directement le groupe vers la cuisine afin qu'ils puissent discuter librement. Tous s'assirent autour de la table de la cuisine, Madame Weasley se précipitant pour aller chercher des Bièraubeurres dans le garde-manger. Lupin et Kingsley s'occupèrent d'ajouter des chaises manquantes à la table tandis que le groupe de Serpentards s'asseyait avec hésitation. Mais ils furent rassurés par le regard que leur jeta Hermione et Ginny. Toutes deux avaient décidés d'être bienveillantes avec eux, estimant que la colocation serait plus simple comme cela.
-Asseyez-vous, asseyez-vous, leur proposa gentiment Madame Weasley. Je vous apporte des Bièraubeurres.
-Désolé pour les cris, ajouta Monsieur Weasley. C'est le portrait de la mère de Sirius Black. Elle hurle depuis sa mort, espérant repousser les intrus pénétrant dans cette maison qu'elle qualifie le plus souvent de "traitres à leur sang".
-Si elle savait qui on est... grogna Blaise avec dédain.
-Idiot, le réprimanda Pansy en lui frappant l'arrière du crâne.
-Aïeuh, cria Blaise.
-J'allais souvent ici, enfant, murmura la voix de Malefoy au bout de la table.
Tous se retournèrent vers lui. Il leva les yeux vers eux et fixa ses amis un par un.
-Je ne l'avais pas reconnue de l'extérieur parce que j'étais petit. Mais maintenant ça m'est revenu. Ma mère m'emmenait souvent ici dans sa famille, passer quelques moments avant que Walburga Black ne meure. La mère de Sirius Black, apparemment.
-J'avais oublié que ta mère était la cousine de Sirius, répliqua Harry en fixant Malefoy.
-Eh bien si vous voulez l'empêcher de crier dès que quelqu'un passe dans le hall, il n'y a qu'à dire que Drago Malefoy est dans les parages, ricana Blaise avant de pousser un cri de douleur.
-Tu vas arrêter de dire des bêtises ? le réprimanda Daphné, ses yeux lançant des éclairs.
-J'apprécierai que vous laissiez mon corps un peu tranquille, répliqua celui-ci en frottant sa jambe endolorie. Un peu plus et je serais hors-service.
-Ce serait pas dommage, murmura Théo, un brin taquin.
Tous les adolescents rigolèrent, ce qui étonna considérablement les adultes qui s'échangèrent des regards surpris mais également satisfaits. Finalement, ils burent tous tranquillement leur Bièraubeurre avant que Monsieur Weasley, Remus Lupin, Kingsley, Tonks et Maugrey ne soient obligés de retourner à leur travail. Monsieur Weasley embrassa sa femme et ses enfants avant de faire un signe d'au revoir aux autres jeunes.
-Molly vous expliquera tout ce qu'i savoir durant ce séjour et vous attribuera des chambres, leur dit Lupin. En attendant, elle s'occupera de vous et sera là si vous avez besoin d'elle, tous comme nous, ajouta-t-il en direction des Serpentards.
Ceux-ci hochèrent la tête.
-Essayez de ne pas brûler la maison, ajouta Kingsley avant de sortir de la cuisine.
Molly Weasley pouffa de rire avant de les entrainer vers les étages. Tous la suivirent et ils montèrent les escaliers menant aux chambres.
-Il n'y a pas beaucoup de chambres mais suffisamment pour tous vous loger, leur expliqua la mère de famille. Il va falloir que vous partagiez par contre.
Ils arrivèrent devant une première chambre et il fut décidé que Théo et Drago partageraient celle-ci. Ils les laissèrent donc s'installer et se dirigèrent vers la chambre à côté qui était plus grande et contenait trois lits. Molly plaça alors Hermione, Ginny et Pansy ensemble.
-Ça ne vous dérange pas de partager une chambre toutes les trois ? leur demanda tout de même Madame Weasley.
Les trois jeunes filles s'échangèrent un regard mais hochèrent négativement la tête. Après tout, cela serait plus facile afin d'apprendre à se connaitre. Finalement, Blaise et Daphné partagèrent la chambre du dessus et Harry et Ron celle de Sirius (à la demande de Harry). Ayant tous été logés, chacun s'occupa de défaire ses affaires et de les ranger. Cela leur prit toute la fin de l'après-midi jusqu'au moment où un cri fut poussé du deuxième étage. Tous se précipitèrent vers la chambre de Blaise et Daphné, Drago et Harry baguettes en main. Ils poussèrent la porte avec force et découvrirent Daphné, hurlant de rire et écroulée sur leur lit et Blaise le regard effaré, posté devant le miroir et tâtant du doigt sa joue rougie où pouvait se dessiner la trace d'une main. Il se retourna vers ses amis, la bouche grande ouverte et incapable de prononcer un mot.
-Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Théo incrédule.
-Daphné, t'as enfin giflé Blaise ? ajouta Pansy avec enthousiasme.
-Ce n'est pas moi, répondit celle-ci. C'est l'armoire ! dit-elle en pointant du doigt ladite armoire avant d'hurler de rire à nouveau.
-Quoi ? s'exclamèrent-ils tous.
-Cette saleté d'armoire est ensorcelée ! s'écria finalement Blaise.
-Qu'est-ce que tu racontes Blaise, rétorqua Drago avant de se diriger vers l'armoire.
-Drago, non ! cria Blaise alors que son meilleur ami ouvrait l'armoire.
Mais c'était trop tard. Le blond avait senti un air froid parcourir la pièce et une main invisible s'écraser sur sa joue. Incrédule, il recula le plus loin possible de l'armoire, se tenant la joue d'une main. Daphné repartit dans son rire, aussitôt suivie par Hermione, Pansy, Ginny, Ron et Harry. Théo se retint de rire tandis que Blaise secouait la tête de lassitude.
-Tu me crois maintenant ? lui dit-il.
-Je ne m'approche plus jamais de cette chose, répondit Malefoy, un air horrifié sur le visage.
-Mais bordel qu'est-ce qu'il y a de si précieux là-dedans ? demanda Ron après s'être calmé.
-Ce devait sûrement être la chambre de Walburga et Cygnus Black, analysa Hermione. Au vu de la royauté de la pièce, les propriétaires des lieux devaient dormir ici.
-Forcément, t'étais obligé de choisir la plus chic Blaise, dit Drago en lançant des éclairs à son meilleur ami.
-Hey ! Pas de ma faute si c'est la plus confortable, répliqua son ami.
-T'as sûrement dû ouvrir le placard où elle rangeait ses sous-vêtements, ricana Pansy.
Ils éclatèrent de rire.
-Comment je fais pour ranger mes affaires moi maintenant ? se plaignit Blaise d'un ton penaud.
-On demandera à ma mère si elle connait un sortilège qui permet d'annuler le sort, le rassura Ginny.
En parlant du loup, celle-ci passa sa tête par l'embrasure de la porte et regarda le bazar avec étonnement.
-Tout va bien ? demanda-t-elle, soupçonneuse. J'ai entendu des cris depuis la cuisine.
-Ce n'est rien, la rassura Daphné, sarcastique. C'est juste Blaise qui a reçu une gifle.
Madame Weasley ouvrit des yeux ronds et ils s'empressèrent alors de lui expliquer la situation.
-J'essayerai de voir ce que je peux faire, répondit Madame Weasley à l'adresse de Blaise.
Elle les prévint alors de tous descendre dans dix minutes afin qu'ils puissent diner. Chacun regagna sa chambre et Harry donna une tape amicale dans le dos de Blaise tout en laissant échapper un rire. Lorsqu'ils furent tous partis, Daphné s'approcha de Blaise l'embrassa légèrement sur les lèvres. Celui-ci resserra ses bras autour de la taille de sa petite-amie et la fit tournoyer dans les airs, faisant rire cette dernière. Ils se laissèrent tomber sur le lit et Daphné se lova dans les bras de celui qu'elle aimait.
Dix minutes plus tard, Molly Weasley appela tout le monde afin qu'ils descendent diner. Le groupe de jeunes se dirigea vers la cuisine, rigolant encore de l'incident de la claque, charriant Blaise. Ils retrouvèrent dans la cuisine Monsieur et Madame Weasley et une douce odeur de tarte à la mélasse emplit leurs narines, réveillant leurs estomacs. Ils s'assirent joyeusement autour de la table, saluant Monsieur Weasley et se mêlant les uns aux autres sans y faire attention. C'est ainsi que le diner débuta dans la bonne humeur, sous le regard bienveillant des deux adultes. Ils discutèrent tous entre eux comme si les dernières années où ils se détestaient tous n'existaient plus. Le repas fût succulent et ils ne tardèrent pas à aller vite se coucher juste après, souhaitant bonne nuit à leurs protecteurs et riant de bon cœur. Arrivés aux étages, ils se souhaitèrent tous bonne nuit et regagnèrent leurs chambres. Hermione, Ginny et Pansy mirent un peu de temps à s'endormir, discutant encore un peu mais vite rattrapées par le sommeil. Harry et Ron engagèrent une courte bataille d'oreillers et s'écroulèrent épuisés sur leurs lits. Daphné s'endormit toute blottie contre Blaise qui avait le sourire aux lèvres et regardait sa bien-aimée en lui caressant les cheveux dans la pénombre. Théo pensa à Luna avant de s'endormir, se demandant quand est-ce qu'il allait la revoir tandis que Drago se sentait enfin un tant soit peu heureux depuis des mois voire des années. Il repassait chaque moment de la journée dans sa tête et toute la maisonnée s'endormie sur des pensées positives.
