Début de vacances

En ce premier jour de vacances, les élèves de la demeure Black furent réveillés par l'odeur de pancakes, d'œufs brouillés et de bacon qui flottait dans l'air. Hermione fût la première à sortir de son lit, ouvrant les rideaux de la chambre qu'elle partageait avec Ginny et Pansy et découvrant avec bonheur qu'il neigeait dehors.

-Les filles ! s'écria-t-elle en se précipitant sur elles. Réveillez-vous ! Il neige !

-Hermione, on veut dormir, grogna Ginny en cachant sa tête sous sa couverture, aveuglée par la lumière du jour.

-Granger, je te préviens que si tu comptes me réveiller comme ça chaque matin, je te stupéfixe ! la menaça Pansy.

-Allez levez-vous, c'est le premier jour des vacances ! Le petit-déjeuner est déjà prêt et je suis sûre que vu l'odeur, Ron doit déjà être en train de tout engloutir.

C'est à ce moment-là que Pansy sortit sa tête de sous sa couverture avec vivacité.

-Si le Weasley bouffe tout avant que je n'arrive, il est mort.

-Sans compter que d'après ce que j'ai compris, ajouta la voix étouffée de Ginny depuis son lit, Zabini aussi est un estomac sur pattes.

Pansy fit une tête horrifiée.

-Non ! s'écria-t-elle avant de sortir en vitesse de son lit et de se précipiter hors de la chambre.

Hermione éclata de rire. Pansy réapparût emmitouflée dans une robe de chambre, les cheveux ébouriffés et les yeux rougis par le sommeil.

-Oui continue à rire et tu verras à quel point je peux être chiante lorsque je n'ai pas ma dose de sucre suffisante le matin ! menaça Pansy à l'adresse d'Hermione.

Puis, elle sortit définitivement de la chambre et Hermione l'entendit dévaler les escaliers en vitesse. Pensant soudain à un détail, son sourire se crispa sur son visage et sans qu'elle ne s'en rende compte, Ginny et elle s'écrièrent :

-Attention au portrait de Madame Black ! crièrent-elles horrifiées.

Mais c'était trop tard. Depuis leur chambre, elles entendirent la désagréable voix de Madame Black hurler des insultes dans toute la maison, réveillant certainement tous les habitants encore endormis. Hermione se frappa le visage de sa main, excédée tandis que Ginny poussait un grognement et remettait sa tête sous son oreiller. Elles entendirent d'ici la voix désolée de Pansy s'excuser auprès de celui ou celle qui essayait de remettre son rideau au tableau. Puis les cris stridents furent bientôt suivis par ceux de la jeune fille, hurlant aussi fort que la propriétaire du tableau et répétant qu'elle était aussi noble que "le vieux taudis dans lequel nous logeons". Finalement, les cris se calmèrent et le calme revint dans la demeure. Ginny se décida alors à se lever et Hermione et elle se dirigèrent vers la cuisine, marchant sur la pointe des pieds lorsqu'elles arrivèrent dans le hall. Elles pénétrèrent dans la cuisine où étaient bien évidemment attablés Pansy mais aussi (sans grand étonnement), Ron et Blaise. Hermione et Ginny avaient visé juste. Elles s'échangèrent un regard amusé tandis que Pansy, Ron et Blaise se disputaient la dernière part de pancake qui restait. Madame Weasley surgit soudain derrière eux et frappa la main de son fils de sa spatule recouverte de pâte à crêpe.

-Aïeuh ! s'écria celui-ci avec douleur tout en frottant sa main endolorie.

-Veux-tu bien en laisser aux autres, jeune homme ! le réprimanda sa mère en pointant avec menace sa spatule de crêpe vers lui.

Blaise et Pansy en profitèrent alors pour engloutir la part qui restait sous les yeux sidérés de Ron.

-Ah ! Hermione, Ginny ! Vous êtes enfin réveillées mes chéries, dit la mère de famille lorsqu'elle remarqua la présence des deux jeunes filles à l'entrée de la cuisine.

Elle les embrassa chacune à leur tour et elles s'assirent à la table, se servant de jus de citrouille, d'œufs brouillés et de bacon.

-Une prochaine fournée de pancakes arrive, leur annonça la mère de famille. Ces trois-là ont tout englouti en à peine dix minutes.

Les trois concernés sourirent grandement, comme si cela représentait un exploit dont il fallait être fier.

-C'est parce que votre nourriture est vraiment excellente, la flatta Blaise avec malice. Je n'ai jamais rien manger d'aussi succulent. Les elfes de Poudlard peuvent se faire du souci.

Madame Weasley rougit, ravie que sa cuisine plaise. Ron fixa Blaise la bouche ouverte. Il sait déjà comment l'amadouer ce sale serpent, pensa-t-il.

-Il dit ça que pour avoir une plus grande part ! s'écria Ron.

-Même pas vrai ! dit Blaise faussement outré.

-Ron, tais-toi ! Ce n'est pas comme ça que je t'ai appris à traiter les invités ! le réprimanda de nouveau sa mère. Et puis, ça ne me dérangerait pas de lui préparer plus de pancakes, j'ai beaucoup de pâte.

Blaise s'écria "Yes !" tout en dansant sur sa chaise tandis que Ron boudait dans son coin.

-Sale Serpentard, chuchota-t-il.

-Eh oui, Weasley. Tu ne peux rien avoir si tu n'agis pas comme un Serpentard. Peut-être qu'un jour je t'apprendrai, le nargua Blaise.

Finalement, la deuxième fournée arriva et, comme convenu, Blaise eût une double part.

-Dites-moi si un jour il y a un plat que vous aimeriez que je prépare, s'exclama Madame Weasley à l'adresse des deux Serpentards.

Ceux-ci hochèrent la tête, la bouffe remplie de pancakes. Les autres dormeurs pointèrent finalement le bout de leur nez alors que Pansy, Ron et Blaise finissaient leur dernière part de pancakes. Drago, Daphné, Théo et Harry s'assirent autour de la table et se servirent aussitôt à manger, la mine encore endormie.

-Vous avez bien dormi, les enfants ? s'enquit Madame Weasley.

-Mis à part le fait que Ron ronflait comme un ivrogne, ça allait, se plaignit Harry.

-Désolé mec, s'excusa Ron.

Blaise se pencha vers Daphné et l'embrassa sur la bouche, frottant sa joue de sa main.

-Vous pourriez éviter de vous rouler une pelle à table, s'il vous plait ? dit Pansy avec une face dégoûtée. C'est peu ragoutant dès le matin.

-Pour une fois je suis d'accord avec Parkinson, approuva Ron.

-Jaloux, Weasley ? répliqua Blaise, un sourire moqueur plaqué sur le visage.

-Certainement pas ! s'offusqua Ron.

Harry ricana.

-Vas-y rigole, Harry.

C'est à ce moment-là que Monsieur Weasley et Lupin firent leur entrée dans la cuisine. Ils saluèrent tout le petit groupe puis se joignirent à eux afin de prendre un café bien mérité. Le temps qu'ils se posent et qu'ils respirent un peu, Drago posa la question qui lui brûlait les lèvres.

-Vous avez des nouvelles de nos parents ?

Lupin se tourna vers lui d'un air grave.

-Je ne crains qu'ils ne restent discrets depuis l'attaque perpétrée sur Poudlard, lui expliqua-t-il. Dumbledore reste aux aguets mais nous n'avons pas reçu de signe d'eux.

Drago hocha lentement la tête.

-Je suis sûre qu'ils vont bien mon chéri, le rassura Madame Weasley. Ils nous donneront des nouvelles dès que tout sera calme.

Daphné prit la main de Blaise et la serra fort, procurant toute sa compassion à son petit-ami. Hermione leur lança un regard attristé et se rappela avec effarement qu'elle n'avait pas donné de nouvelles à ses parents. Elle se leva de table et s'excusa en expliquant qu'elle avait une lettre à envoyer. Elle sortit précipitamment de la cuisine et monta dans sa chambre. Daphné aussi sortit de table afin de demander des nouvelles à Astoria qui devait certainement être arrivée en France. Blaise la suivit et bientôt, chacun remonta dans sa chambre, l'ambiance quelque peu refroidie.

Quelques heures plus tard, dans l'après-midi, Madame Weasley avait décidé de remonter le moral de tout le monde en préparant une petite surprise. Elle appela tout le monde afin qu'ils se réunissent dans le salon où ils y découvrirent Madame Weasley ainsi que Tonks, Lupin et Monsieur Weasley entourés de nombreuses boites en cartons contenant des décorations des Noël. Le regard des Gryffondors s'illumina de joie mais celui des Serpentards resta quelque peu stoïque.

-Afin de rendre l'ambiance de la maison un peu plus joyeuse, quoi de mieux que de la décorer aux couleurs de Noël ! leur annonça d'emblée Madame Weasley.

Ron, Ginny et Harry se précipitèrent sur les cartons. Hermione resta aux côtés des Serpentards, observant leur attitude. Madame Weasley lança des musiques de Noël diffusées par le mégaphone rapporté du Terrier.

-Je sais que vous n'êtes pas habitués à ce genre d'amusement, commença Hermione, mais l'installation des décorations de Noël représente un moment joyeux que l'on partage en famille ou entre amis. Laissez-vous faire et prenez part à l'ambiance !

Alors, elle attrapa Daphné et Pansy par le bras et les entraina vers le groupe, leur enfonçant à chacune un bonnet de Noël sur la tête. Les deux jeunes filles laissèrent échapper un sourire et prirent les guirlandes que leur tendait Madame Weasley. Les trois autres garçons ne tardèrent pas à les suivre, encouragés par les signes d'Hermione. Tout le monde se dispersa dans toute la maison, décorant tout ce qu'ils pouvaient et cachant toutes les immondices et objets de magie noir qu'ils trouvaient par des boules de Noël ou figurines de Père Noël. Cela leur prit toute la fin d'après-midi afin de décorer entièrement la demeure et Hermione constata avec satisfaction que les Serpentards s'étaient laissés portés au jeu. Ils rigolaient et se faisaient des blagues avec bonne humeur et Drago fût plus qu'heureux de voir que ses amis s'amusaient, oubliant leurs malheurs. Le bouquet final fût la décoration du sapin de Noël qu'ils avaient décidé de placer dans le salon, pièce principale de la maison. La dernière guirlande fût posée et ils purent tous admirer le travail avec émerveillement, se félicitant les uns aux autres et se serrant dans leurs bras. Harry entraina Ginny un peu à l'écart, sous une branche de gui où ils s'embrassèrent avec amour, tout comme Daphné et Blaise qui était aux anges de voir sa bien-aimée aussi à l'aise et joyeuse. Ils continuèrent jusqu'à tard dans la nuit la petite fête improvisée, dansant aux rythmes des chansons de Noël et buvant de l'hydromel.

Vers la fin de la soirée, c'est un Ron ayant bu un peu trop d'hydromel et ayant les joues et les oreilles rouges qui s'approcha d'une Pansy extatique et lui proposa timidement une danse avec lui, qu'elle accepta en notant mentalement dans sa tête qu'elle se ferait un plaisir de lui rappeler cet épisode le lendemain.