Un réveillon pas comme les autres
Tout le monde se tue et se retourna vers les six adultes. Blaise courut vers sa mère et se jeta dans ses bras, la serrant de toutes ses forces contre lui tandis qu'elle laissait échapper un soupir de soulagement ainsi que quelques larmes. Drago ne tarda pas à faire de même. Encore ébahi, il s'était détaché de la vue de la brunette alors que Blaise avait lancé ce cri, comprenant de suite que ses parents étaient là également. Mais ils n'étaient pas seuls. À côté d'eux se tenaient les professeurs Dumbledore et McGonagall et ainsi que (à la surprise générale) Severus Rogue, le parrain de Drago, que personne n'avait revu depuis (et même avant) l'attaque. Narcissa serra son fils contre elle, Lucius les prenant dans ses bras. Cette étreinte émue les invités qui avaient de la peine pour cette famille déchirée. Pansy, Théo et Daphné rejoignirent leurs amis et leurs parents afin que eux aussi puissent bénéficier d'une étreinte maternelle. Narcissa et Euphémia considéraient les meilleurs amis de leurs enfants comme leurs propres enfants, car ils avaient grandi en même temps, ensemble, côtes à côtes et grâce à elles, ils avaient pu bénéficier dans leur enfance d'une vraie présence maternelle. Pansy pleura dans les bras de sa mère de cœur, Narcissa, relâchant toute l'angoisse qui l'avait occupée durant les derniers jours. Les retrouvailles passées, les questions commencèrent à fuser.
-Qu'est-ce que vous faites ici ? demanda Blaise, les yeux brillant de joie.
-Qu'est-ce qui se passe au manoir ? ajouta Drago en même temps.
-Est-ce que mes parents vont bien ? s'inquiéta Pansy.
-Pansy, tes parents ont essayé de te tuer ! s'énerva Théo.
-Est-ce qu'ils savent pour ma sœur ? s'exclama Daphné au même moment.
-Doucement, les enfants ! On va tout vous expliquer plus tard, intervint le professeur Dumbledore. Pour l'instant, profitons des festivités et réjouissons-nous tant que nous le pouvons, il y a un temps pour tout. Tiens, est-ce de la bûche aux marrons que je vois là ?
Le professeur Dumbledore se dirigea alors vers la table des desserts, Lupin, Kingsley et Fol-Oeil le rejoignant immédiatement. Blaise regarda sa mère fixement et s'apprêta à ouvrir la bouche.
-Plus tard, l'interrompit sa mère. Viens, je veux profiter un peu de toi avant que je ne doive repartir.
Son fils acquiesça et la suivit.
-Viens Daphné, ajouta-t-elle.
La jeune fille, qui considérait sa belle-mère comme sa propre mère, s'empressa de les suivre, attrapant au passage la main que lui tendait son petit-ami.
-Père, commença Drago.
-Drago tu as entendu ce que le professeur Dumbledore a dit, coupa son père. Plus tard.
Drago soupira mais ne dit rien. Tant de questions lui trottaient dans la tête et il avait besoin de réponses. Des gens de l'Ordre s'approchèrent de ses parents afin de les féliciter de leur bravoure et des informations qu'ils réussissaient à ramener. Une conversation s'engagea alors mais Drago s'y désintéressa, ne voulant pas penser à la tragédie qui s'abattait sur le pays. Pansy et Théo s'approchèrent de lui.
-Au moins, tu as réussi à les voir pour Noël, sourit Théo.
-Ouais. Qui sait, peut-être que la magie de Noël existe vraiment, répondit Drago.
-Ça me fait plaisir de t'entendre dire ça, intervint une voix derrière eux.
Hermione, Ron et Harry se plantèrent devant eux. Drago sourit, septique.
-Vraiment, Granger ?
-Moi qui essayait de te convaincre que Noël était l'une, voire LA meilleure fête, de l'année, je suis comblée, répondit Hermione.
-Je devrai d'ailleurs aller remercier tes parents pour tout ce qu'ils ont fait pour nous, ajouta Harry à l'intention de Malefoy. Et m'excuser auprès d'eux.
-Fais donc, je t'en prie, lui répondit ce dernier.
Le survivant ne se fit pas prier deux fois et s'approcha des parents Malefoy.
-J'ai besoin d'air frais, s'excusa Pansy en sortant de la pièce en vitesse.
Intrigués, le groupe d'amis la regarda partir, sa traine verte volant derrière elle.
-Qu'est-ce qui lui arrive ? demanda Ron.
Théo et Drago haussèrent les épaules.
-J'irai la voir tout à l'heure, décréta Théo.
Il s'éloigna en direction de Daphné et Blaise qui étaient toujours avec la mère de ce dernier. Ron, toujours intrigué, ne tarda pas à suivre le même chemin qu'avait emprunté Pansy, sans se faire remarquer de Drago et Hermione qui se fixaient sans rien dire. L'habituel sourire en coin finit par apparaitre sur le visage du blond qui terminait son verre de whiskey pur-feu avec délice.
-Arrête de me regarder comme ça, Malefoy, fini par dire Hermione en détournant le regard.
Le blond lança un rire.
-Comment est-ce que je te regarde, Granger ? répondit Drago en jouant le jeu.
Hermione leva un sourcil et croisa ses bras sur sa poitrine.
-Avec ce regard provocateur et joueur qui siée si bien au grand Drago Malefoy que je connaissais.
-Ce grand Drago Malefoy que tu connaissais n'a peut-être pas changé, tu sais.
-Ce n'est pas cette impression qu'il m'a donnée pourtant, répondit Hermione avec arrogance en faisant semblant de réfléchir.
Drago se pencha vers Hermione et de sa hauteur, lui chuchota quelque chose à l'oreille.
-Certaines choses ne changent pas, Hermione.
Le souffle du blond percuta la joue de la jeune fille ce qui la fit frissonner. Elle croisa le regard de Malefoy qui se redressait et s'éloignait pour rejoindre ses amis tandis qu'il lui faisait un clin d'œil. Hermione se sentit rougir. Qu'est-ce qui se passait avec lui ?
Ron traversa le hall silencieux de la demeure et prit le chemin de la bibliothèque. De là, une porte vitrée donnait sur le jardin et il put y apercevoir la silhouette de Pansy, assise sur les escaliers qui menaient sur la pelouse recouverte de neige légère. Elle avait laissé la porte-fenêtre ouverte dans sa course et un vent glacial pénétra dans la pièce, faisant frissonner Ron. Il franchit la fenêtre et s'approcha derrière Pansy qui ne semblait pas sentir sa présence. Il enleva la veste du costume qu'il portait et la posa sur les épaules nues de la jeune fille qui sursauta violemment. Elle se releva à moitié, soudain effrayée et s'apprêta à lancer un cri lorsqu'elle reconnut le nouvel arrivant.
-Du calme, ce n'est que moi, la rassura Ron.
Pansy expira lourdement. Le rouquin s'assit à ses côtés et la jeune fille en profita pour resserrer la veste de celui-ci autour d'elle, lui lançant un regard de remerciement. Aucun d'eux ne dit un mot, regardant le ciel dégagé par cette nuit de Noël et recouvert d'étoiles. Ron observa Pansy du coin de l'œil et la vit perdue dans ses pensées. Le silence continua encore un moment lorsque les lèvres de la Serpentard bougèrent.
-Je ne sais plus quoi faire de ma vie, murmura finalement Pansy, le regard absent et fixé par terre.
Ron se tourna complètement vers elle.
-Mes parents n'abandonneront pas tant qu'ils ne m'auront pas retrouvée et je ne peux compter sur personne désormais. Comment ai-je pu être élevée par de tels monstres aux idéologies totalement horribles ?
Des larmes commencèrent à couler sur les joues de Pansy et Ron se rapprocha d'elle et sortit un mouchoir de sa poche. Il entreprit de tamponner le visage de la jeune fille avec puis plaça un bras autour de ses frêles épaules. Pansy posa la tête contre son torse et continua de pleurer silencieusement. Ron soupira.
-Tu n'es pas toute seule, Pansy. Tu ne l'as jamais été et tu ne le seras jamais. Tu as grandi avec des gens que tu considères désormais comme ta vraie famille et tu bénéficies désormais de notre protection et de notre amitié à tous ici, la rassura Ron d'une voix douce. Tu peux compter sur l'Ordre, sur tes amis, sur Dumbledore, sur mes parents et également sur moi. Je sais tout ce que tu as vécu et j'espère dans le futur faire de mon mieux pour qu'il ne t'arrive plus de pareilles choses.
Pansy redressa la tête et croisa le regard bienveillant du rouquin. Il souriait et serrait la jeune fille contre lui. Ron inspira la confiance en Pansy et elle se sentit étrangement en sécurité dans ses bras. Elle était rassurée et était heureuse qu'il ait su la réconforter.
-Merci, Ron. Ce que tu me dis me touche beaucoup, murmura la jeune fille en séchant ses larmes.
-Si vous avez besoin de réconfort, appelez Ronald Weasley ! rigola Ron.
Pansy rigola à son tour et mit ses bras autour du cou de Ron. Elle le serra dans ses bras durant quelques instants et inspira profondément son odeur, profitant de ce sentiment de sécurité que le jeune homme lui apportait. Celui-ci ne bougea pas, laissant faire Pansy et ne la brusquant pas. Finalement, elle défit son étreinte et lui fit un sourire avant de se relever et de lui tendre la main. Ron attrapa la main de Pansy et tous deux se redirigèrent vers la maison. Ils rejoignirent les autres invités qui étaient encore dans le salon, se tenant toujours la main sans s'en rendre compte. Ils pénétrèrent dans la pièce et allèrent s'assoir aux côtés de leurs amis se trouvaient sur un large canapé et qui étaient tous occupés à déballer les derniers cadeaux qu'ils avaient reçus de la part de Mme Weasley : un pull fait sur mesure avec chacun ayant son initiale dessus. Drago, Théo et Blaise, un verre en main regardèrent bouches bée le "couple" arriver vers eux tandis que Hermione, Ginny et Daphné poussèrent des petits couinements de joie. Harry, lui, ne vit pas tout de suite les deux mains entrelacées de Ron et Pansy et observa la réaction des autres, intrigué.
-Pourquoi vous...
-Leurs mains, Potter, le coupa directement Drago.
Harry dirigea son regard sur leurs mains et blanchit d'un coup. Il ouvrit lui aussi la bouche avec stupeur et les regarda s'installer sur le canapé sans rien dire.
-Vous étiez où ? demanda Théo.
-Dans le jardin, répondit Pansy.
-Et vous faisiez quoi ? ajouta Daphné.
-On discutait, répondit Ron avec honnêteté.
-Vous étiez pas plutôt en train de nous préparer une mini-Pansy ou un mini-Ronald ? demanda de but-en-blanc Blaise.
La claque derrière la tête vint naturellement, comme d'habitude. Mais de Ginny cette fois-ci.
-Aïe ! Ça fait mal, Weaslette !
-Tiens ta langue, gros bêta ! pouffa Ginny.
-Qu'est-ce que vous vous êtes imaginés encore, s'exaspéra Pansy d'une voix sourde.
-On a rien imaginé, on a observé, objecta Drago.
-Qu'est-ce que t'as observé ?
-Vos mains ! s'exclama Hermione, n'y tenant plus.
Pansy et Ron baissèrent le regard sur leurs mains toujours entrelacées et sursautèrent comme si ils venaient de le remarquer. De suite, ils se lâchèrent la main et commencèrent à rougir, détournant le regard.
-Bah voilà on avait pas imaginé ! s'exclama Blaise.
-La ferme Blaise, c'est toujours qu'une histoire de cul avec toi, se défendit Pansy.
-N'importe quoi ! s'offusqua-t-il.
-Si, mon amour, répondit Daphné d'un air faussement désolé.
Ils éclatèrent de rire.
-Bon alors, qu'est-ce qui s'est vraiment passé ? demanda Ginny, avide de détails.
-Comme on vous l'a dit, répondit Ron avec exaspération, on a juste discuté.
-Ouais c'est ça. Et le coup du "j'te tiens la main" c'était quoi ça ? répondit Drago avec sarcasme.
-Malefoy et si tu la fermais un peu ? s'exclama Hermione.
Il poussa un grognement et bouda dans son siège.
-T'es sûr que tu veux pas que je vous laisse la chambre pour la nuit, Ron ? ajouta Harry, taquin.
-Pour que tu rejoignes Ginny dans la mienne et que vous m'empêchiez de dormir ? Non merci, coupa Hermione.
-Sinon je pourrais t'empêcher de dormir, Granger, proposa Drago avec un clin d'œil. Si tu décidais de me rejoindre dans ma chambre, tu sais où elle se trouve.
Hermione prit un air horrifié tandis que les autres regardaient Drago d'un air ahuri. Blaise éclata de rire et siffla.
-Pitié non, implora Théo. Après, ce sera moi que vous empêcherez de dormir.
Tout le monde éclata de rire. Plus loin, derrière eux, les parents Malefoy, Mrs Zabini, le professeur Dumbledore ainsi que Monsieur et Madame Weasley observaient le groupe de jeunes rigoler ensemble, ravis que l'entente se passe aussi bien qu'ils ne l'avaient espéré.
-Je les vois enfin sourire, remarqua avec joie Euphémia.
-C'était une excellente idée, Albus, ajouta Lucius avec appréciation tout en trinquant son verre.
