Disclaimer : Les personnages de Final Fantasy 7 appartiennent à leurs concepteurs, je ne fais que les emprunter le temps d'une fiction.
Avertissement : cette histoire est la suite directe du Temps des gardiens.
Le temps du renouveau
Chapitre 10
An 2012
- Je ne suis pas l'animal de compagnie de Rufus ! Ragea Yael.
Kadaj ricana.
- Vraiment ?
- Oui !
- J'ai du mal à le croire, après tout, il t'a acheté, comme on achète un animal, et enfermé ici, et comme un brave animal de compagnie, tu restes là où il t'a mis.
- Je ne suis pas un animal de compagnie ! hurla Yael hors d'elle.
Loz s'apprêtait à intervenir, lorsqu'il vit Kadaj lui faire un clin d'œil par dessus l'épaule de leur sœur.
- Si tu n'en es pas, un, alors prouve le, viens avec nous. Lança Kadaj d'un ton provoquant.
Yael le fixa avec irritation.
- Tu as déjà oublié que j'avais un bébé ? Je ne vais pas mener ma fille en des endroits dangereux.
Kadaj éclata de rire.
- Et moi j'en ai deux, notre père et notre frère en auront eux aussi dans quelques temps, et aucun de nous ne se terre dans une boite pour autant. Inutile de chercher à justifier ta lâcheté par l'existence de ta fille. Elle sera parfaitement en sécurité là bas.
Yael hésita, chercha l'appui de Loz en se tournant vers lui. Il s'efforça de lui sourire, malgré le sentiment de malaise qu'il ressentait.
- Je pense que notre père sera heureux de vous connaître... dit il avec effort. Il prendra soin de vous.
Yael regarda en direction de sa fille qui dormait paisiblement, nullement troublée par la présence des deux hommes. Elle avait peur de l'inconnu, peur de ce qu'elle allait trouver au dehors, mais si elle refusait encore, elle passerait pour une personne faible et lâche et, ce qu'elle peinait à accepter, si elle le faisait, Kadaj n'allait pas l'épargner.
Prenant une profonde inspiration elle se dirigea vers Maristella et la souleva avec précaution pour ne pas l'éveiller.
- Puisque vous êtes là, rendez vous utile, prenez ses affaires, Loz n'est pas assez en forme pour que je lui demande de faire des efforts. Lança t'elle à l'intention de Kadaj.
Kadaj grommela mais fit ce qu'elle lui demandait, il réglerait ses comptes plus tard, lorsque la petite ne serait plus là.
Ajilu les transporta jusqu'au complexe. Ne sachant où Yael et sa fille seraient installées, il les conduisit directement auprès de Vincent, lequel se tourna vivement vers eux et fronça les sourcils en découvrant Loz debout, seulement soutenu par Kadaj.
- Tu n'étais pas censé te lever... soupira Vincent en s'avançant vers eux pour les aider.
Préoccupé par l'état de Loz, il ne remarqua Yael qu'une fois son frère assis confortablement.
Surpris de sa présence il resta un moment silencieux.
Yael, qui portait toujours Maristella, le regarda avec un peu d'angoisse.
Elle le trouvait lui aussi assez inquiétant avec ses yeux rouges et sa tenue.
Vincent fit un pas en avant et Yael lutta contre l'envie de reculer d'autant, elle cilla nerveusement et serra les dents, tandis qu'il tendait la main vers elle.
Vincent laissa retomber sa main, conscient de la crainte de la jeune femme.
- Tu n'as rien à craindre de moi, je ne vous ferai aucun mal.
- Vous êtes vraiment notre père ? Questionna Yael nerveusement.
- Il semblerait. Répondit doucement Vincent.
- Il semblerait ? Vous n'en êtes pas certain ? Qu'est-ce qui vous pousse à le croire ? On ne vous ressemble pas du tout...
- Parle pour toi. Ironisa Kadaj en se rapprochant de Vincent.
En les voyant côte à côte, Yael dut bien admettre qu'effectivement il y avait une certaine ressemblance.
- Cela confirme qu'il est ton père, pas le mien. Fit elle remarquer avec ironie.
Kadaj la regarda avec agacement.
- Tu es stupide ou tu fais exprès ? Tu crois que je peux être ton frère sans qu'il soit ton père ?
- Je ne le suis pas plus que toi, tu ne sais donc pas qu'on peut très bien être nés de pères différents ?
Maristella se réveilla alors et commença à pleurer, Vincent la prit des bras de Yael et regarda ses enfants sévèrement.
- Vous n'avez pas honte ? Vous venez tout juste de vous rencontrer et vous commencez déjà à vous disputer...
Yael baissa les yeux, un peu inquiète pour sa fille, alors que Kadaj protestait.
- C'est elle qui a commencé !
- Ce n'est pas une raison, elle ne nous connait pas encore et tu ne fais rien pour la mettre à l'aise. Le tança Vincent tout en berçant doucement Maristella qui cessa vite de pleurer et se rendormit.
Rassurée de voir sa fille se rendormir ainsi Yael se détendit un peu.
Elle n'était pas encore totalement convaincue que Vincent soit son père, mais au moins il était assez habile pour calmer sa fille.
- On dirait que vous avez déjà pris soin d'enfants... fit elle remarquer.
Le regard de Vincent s'assombrit légèrement.
- C'est pourtant le premier que je tienne dans mes bras... mais je présume que c'est instinctif...
Yael le considéra avec un peu de surprise, il semblait gêné, elle ne comprenait pas pourquoi. Elle songea qu'il craignait de ne pas être à la hauteur une fois que son enfant à naître serait là. Cela la toucha et la poussa à l'apprécier un peu plus.
- Ne vous en faites pas, dit elle, lorsque votre bébé sera né, je suis certaine que vous serez un père parfait, votre compagne vous dira sans doute la même chose.
Elle fut surprise, puis indignée, d'entendre Kadaj éclater de rire.
Elle fusilla du regard son impossible cadet.
- Je peux savoir ce qui te fait rire ainsi ? Tu ne respectes donc rien ?
- Ce qui me fait rire ? Mais notre père n'a pas de compagne, il est en couple avec notre demi frère Sephiroth.
- Mais alors, de qui va naître son enfant ? S'étonna Yael un peu perdue.
- Tu veux qu'on te fasse un dessin ? Ils les portent eux même. Ricana Kadaj.
- Kadaj, ça suffit. Intervint Vincent devant l'expression un peu perdue de Yael.
- Mais... ce sont des hommes... balbutia Yael.
Elle regarda Vincent avec perplexité.
- Vous êtes comme moi ? Tous les deux ? Vous pouvez changer de sexe ?
- Pas exactement. Répondit Vincent. Nos organismes nous permettent de porter un bébé, mais nous restons des mâles.
Yael avait du mal à comprendre, mais elle préférait ne pas poser de questions, elle redoutait de se montrer indiscrète.
Alors qu'elle observait Vincent qui continuait à bercer Maristella, la porte s'ouvrit soudain sur un nouvel arrivant.
Tous les regards se tournèrent vers lui.
Yael se raidit. Celui qui venait d'entrer lui était à la fois inconnu et familier, elle avait l'impression de voir celui qu'elle aurait pu devenir si elle n'avait pas changé de sexe à l'adolescence. Il ne lui était pas nécessaire de demander qui il était, elle le savait.
- Yazoo... souffla t'elle en portant les mains à sa bouche.
Son jumeau semblait terriblement las, il avait les yeux rougis par les larmes et tremblait nerveusement.
Yazoo ne la vit pas, il ne voyait que Vincent, il fronça cependant les sourcils en voyant le bébé dans les bras de l'immortel. Il resta un instant silencieux, perplexe et ne comprenant pas, puis, en tournant la tête, il découvrit enfin sa jumelle.
Il cilla, secoua nerveusement la tête, agita les mains, comme s'il ne savait pas trop s'il voulait la serrer dans ses bras, ou la repousser.
Il se détourna, tremblant plus fort encore. Il se sentait terrifié sans trop savoir pourquoi... non, en vérité, il savait fort bien pourquoi, il n'était pas prêt.
Bien sur, il avait rêvé de cette rencontre, depuis qu'il avait appris qu'il avait un jumeau, mais pas dans ces circonstances, pas alors qu'il se sentait épuisé, qu'il tremblait pour Tseng qui n'était toujours pas revenu à lui.
Il avait conscience qu'il risquait de la blesser en se comportant de la sorte, mais il redoutait de la regarder et de lire de la déception dans son regard.
Yael compris ce qu'il ressentait et se rapprocha lentement, elle le prit dans ses bras avec douceur.
- Ce n'est rien, tout va bien, tout va bien mon frère. Murmura t'elle.
Yazoo laissa échapper un sanglot et referma les bras sur elle.
- Je suis désolé... murmura t'il. Je ne voulais pas que tu me vois ainsi.
- Je sais que tu as des soucis, je comprends. J'espère que ton ami va se remettre bientôt. Mais tu devrais te reposer un peu, tu ne l'aideras pas en tombant malade. Dit doucement Yael.
Tournant la tête, elle interrogea Vincent du regard, pour savoir où Yazoo pourrait prendre un peu de repos.
Vincent s'écarta, pour les laisser atteindre le lit encore inutilisé qui se trouvait dans un coin.
Pas à pas Yael entraîna son jumeau dans cette direction et le fit y prendre place. Yazoo s'étendit docilement, mais une fois couché, il la regarda avec un mélange de crainte et d'espoir.
Yael lui sourit, prit place au bord du lit et tendit la main vers lui, Yazoo referma les doigts sur les siens et ferma les yeux, il ne tarda pas à sombrer dans le sommeil, trop épuisé pour rester éveillé plus longtemps.
Au bout d'un moment Yael libéra sa main et reprit Maristella des bras de Vincent.
- Où puis-je m'installer ? Je n'ai pris que les affaires de ma fille... murmura t'elle avec un peu d'appréhension.
- Tant qu'à me faire tout porter, tu aurais pu prendre les tiennes aussi. Râla Kadaj.
Yael le regarda avec froideur.
- Pour que tu continues à voir en moi l'animal de compagnie de Rufus ?
Vincent regarda Kadaj avec réprobation.
- Tu n'as pas dit cela j'espère !
- Et pourquoi ? C'est la vérité, elle se comportait comme telle. Grogna Kadaj. Je n'aime pas ce type qui l'a achetée comme une marchandise et je n'aime pas ce qu'il a fait d'elle.
Il détailla Yael des pieds à la tête, considérant d'un œil critique sa longue robe mauve toute simple et ses sandales blanches.
- Ceci dit, si toutes ses fringues ressemblent à celle-ci, ça n'en vaut pas la peine. Faudra penser à revoir sa garde robe, c'est terminé de porter les vêtements de poupée fournis par le fils Shinra.
- Il t'est venu à l'idée que je puisse aimer ce genre de vêtements ? Rétorqua Yael d'un ton pincé.
Kadaj haussa les épaules.
- Je préfère éviter d'y penser. Va falloir commencer à les désaimer, si tu ne veux pas faire tâche dans le paysage, plus personne ne s'habille ainsi de nos jours.
- Kadaj, je crois que tu devrais nous laisser. Soupira Vincent. Tu pourras revenir lorsque tu seras revenu à de meilleures dispositions.
Kadaj fit la moue mais ne discuta pas, il s'éclipsa sans un mot de plus.
- Je devrai partir moi aussi... murmura Loz que les derniers échanges avaient mis mal à l'aise et qui était au bord des larmes.
Vincent revint vers lui et lui adressa un sourire d'excuses.
- Tu n'es pas obligé, mais si tu le veux vraiment, je vais te raccompagner.
Loz regarda Yael.
- Tu ne m'en voudras pas ? Questionna t'il.
Yael lui adressa un sourire sincère.
- Non, tu as fait bien assez d'efforts. Je te remercie d'être venu me trouver. Grace à toi j'ai pu mettre un terme à ma routine.
Loz lui rendit son sourire, soulagé par sa réponse.
Ajilu les rejoignit, apportant avec lui le fauteuil roulant de Loz, ce dernier y prit place en rougissant un peu, mortifié d'être à nouveau vu en position de faiblesse.
Sentant ce qu'il ressentait Yael se pencha vers lui et posa les mains sur ses joues.
- Loz, tu es blessé, il n'y a aucune honte à être en fauteuil roulant le temps de guérir. Rufus lui même en est passé par là, comme toi il a détesté être vu en position de faiblesse et a soigneusement évité de venir me voir dans cette période ou il aurait pourtant bien eu besoin d'être soutenu par quelqu'un d'autre que ses employés. Il redoutait de me contaminer et m'a beaucoup manqué. Ne me dites pas que c'est parce qu'il m'a dressé à être son animal de compagnie, j'ai plus de personnalité que vous semblez le croire. Je sais qu'il est parti, j'ignore s'il reviendra vers moi, ni si nous avons un avenir en commun à espérer, mais je ne vais pas renier notre passé.
Loz hocha la tête et tourna la tête vers Vincent.
- Je peux y aller avec Ajilu si vous préférez rester avec Yael.
- Je crois que Yael pourra patienter seule quelques minutes. Répondit Vincent avec une douce fermeté.
Yael approuva. Elle ne savait toujours pas où elle pourrait s'installer, mais pour l'heure elle avait envie de demeurer auprès de son jumeau.
Découvrir cet homme épuisé, le voir réagir lui avait fait prendre conscience qu'elle avait beaucoup à apprendre, elle avait envie de le faire, de changer.
Une fois seule avec Yazoo et la petite Maristella, que Vincent avait installée dans un berceau fourni par Kadaj, elle retourna prendre place au bord du lit et étudia longuement le visage de son jumeau.
Elle était frappée par leur ressemblance, elle n'aurait jamais cru que ce serait à ce point.
Elle détailla ensuite son corps mince, curieusement couvert d'une tenue wutaïenne, qui lui allait cependant bien, se demandant pourquoi il avait choisi ce genre de vêtements au lieu d'une combinaison noire comme celles de ses frères.
Elle se demanda à quoi il pouvait bien ressembler s'il en portait une et à quoi elle même pourrait ressembler si elle en faisait autant.
oOo
Non loin de là, un homme se tenait dans l'ombre d'une salle obscure, le sourire aux lèvres il surveillait ce qu'il se passait un peu partout dans le bâtiment. Il s'y était introduit lorsque le dernier groupe y était entré et s'était empressé de disparaître avant de se faire remarquer. Il était des plus doué pour se fondre dans la masse et s'éclipser en quelques secondes. Il aimait les ombres, il s'y sentait bien, parfois il avait le sentiment d'en être issus, d'y avoir sa place et cela lui convenait fort bien, dans l'ombre il pouvait agir à sa guise et se nourrir à volonté. Comme les ombres il était changeant, il évoluait en fonction de son environnement, de ce qui le touchait. Pour l'heure, il avait les cheveux aussi noirs que l'ombre et si sa peau était pâle elle ne le trahissait pas pour autant, comme si la lumière l'ignorait, ses yeux étaient deux puits de ténèbres.
Il souriait, comblé. Même si le temps des combats épiques semblaient passés pour l'heure, il ne manquait pas pour autant de nourriture, les personnes qui se trouvaient non loin lui fournissaient un véritable festin. Ils étaient si plein d'émotions qu'il se sentait rassasié pour longtemps, il continuait à se nourrir cependant, par pure gourmandise.
Il ignorait d'où il venait, ni pourquoi il était là, ne savait pas d'avantage ce qu'il était et ne s'en souciait pas, cela n'avait aucune importance à ses yeux. Peut être cela en avait il eu un jour, dans un passé si lointain qu'il ne s'en souvenait pas, mais à présent, plus rien n'avait d'importance à ses yeux, si ce n'était se nourrir et se préserver.
Il avait connu tant de périodes sur le sol de Gaïa, vu tant de gens vivre et mourir, il ne prêtait d'attention qu'à ceux qui étaient à même de le régaler.
Il avait raffolé de la SHINRA et de ses agissements qui lui apportaient une alimentation riche et variée, s'était désolé de la voir disparaître, mais il sentait que de nouveaux festins étaient à venir.
Un peu de nostalgie lui vint alors qu'il considérait Sephiroth. Cet homme lui avait fourni une nourriture de grande qualité, il s'était attaché à ses pas pendant des années, savourant les sentiments violents qu'il déclenchait autour de lui.
Oui, Sephiroth lui avait permis de se régaler, il ne laissait personne indifférent, et lorsqu'il avait fini par sombrer dans la folie, quel festin il lui avait offert ! Tous ces gens qu'il avait tué, toute la terreur qu'il avait su inspirer, pour un être qui se nourrissait d'émotions, de sentiments et de souffrance, il avait été un fournisseur exceptionnel.
Lorsqu'il avait senti qu'il était de retour il s'était empressé de revenir vers lui, avait savouré les émotions déclenchées par sa présence. Ce n'était pas la terreur et la souffrance de jadis, mais ce n'en était pas moins délicieux. C'était même assez nouveau pour l'être tapi dans l'ombre, il n'avait pas l'habitude de déguster des sentiments positifs. Il avait découvert cela avec plaisir et n'avait rien contre se régaler à nouveau de la sorte. Surtout, Sephiroth ne générait pas que du positif, il faisait encore souffrir et l'être restait persuadé qu'il saurait à nouveau entraîner du négatif à l'avenir, un tel combattant ne pouvait pas raccrocher définitivement.
Finalement, assuré que personne ne viendrait le déloger, il se lova dans un coin de la salle, se contentant de se coucher à même le sol. Il n'y avait aucun meuble dans cette salle, qui était visiblement un débarras qui ne servait plus depuis un moment déjà, s'il en jugeait par la quantité de poussière qui recouvrait le sol, mais qui ne le dérangea pas, il n'avait pas l'habitude du confort. Étendu de tout son long, un bras sous la nuque pour soutenir sa tête il sombra dans le sommeil en quelques secondes.
Une fois qu'il fut endormi son corps s'effaça, comme absorbé par les ombres. Il ne s'en rendit compte, n'avait aucune idée des pouvoirs entrant en action pour le protéger lorsqu'il était vulnérable.
Plusieurs personnes passèrent dans le couloir qui longeait la salle, sans se douter qu'il se trouvait à l'intérieur. Il ne s'éveilla pas, tant que nul n'entrait il n'avait aucune raison de le faire.
Une fois reposé il se réveilla aussi rapidement qu'il s'était endormi et se redressa, son corps redevint visible, il s'ébroua, s'effaça avec soin et quitta son refuge, décidé à trouver quelque chose de bon à savourer. Il se promena longuement dans les couloirs, invisible, évitant avec soin les gens qui croisaient sa route.
Brusquement, il réalisa qu'un autre homme dont il avait obtenu quelques repas savoureux se trouvait non loin de lui, dans un état d'esprit qui lui promettait une collation de qualité. Alléché par cette constatation il se dirigea vers lui, impatient de grignoter un peu.
Une fois devant sa cible il l'observa d'un œil critique, un peu déçu de le voir si amoindri. Il n'aurait jamais cru que cet individu qui lui avait semblé vraiment fort par le passé puisse s'effondrer de la sorte. Décidément, les temps avaient bien changé. Il n'était pas certain d'apprécier.
Il mangea sans réel plaisir, mécontent de voir ce fournisseur amorphe. Il n'aimait pas se nourrir sur des gens qui baissaient les bras, ce qu'ils offraient n'avait que peu d'intérêt.
La tentation de le secouer un peu lui traversa l'esprit, il prit le temps d'y réfléchir, pesant soigneusement le pour et le contre. Par le passé il s'était permis de le faire, cela lui avait été assez profitable, mais là il n'était pas certain que cela pourrait le servir.
Tout en réfléchissant il continuait à contempler celui qu'il était venu voir. C'était tout de même dommage, un vrai gâchis... un immortel aussi plein de promesse, qui n'était plus que l'ombre de lui même... il fallait qu'il intervienne, d'une manière ou d'une autre il devait réactiver la flamme qui brûlait jadis dans l'âme de cet homme.
Sa décision prise il retrouva le sourire et commença à préparer son action. Plus vite il aurait agi, plus vite il obtiendrait à nouveau une bonne nourriture.
À suivre
