Bonjour à vous ! Voici un nouveau chapitre. Bonne lecture.
Réponse aux reviews:
Nenya: Merci beaucoup pour ton message. Il me fait très plaisir et me motive encore plus à continuer. Je suis ravie que tu apprécies mon histoire, alors j'espère que tu aimeras également ce chapitre.
Heldaria n'est en effet pas très douée pour cacher son mécontentement et quand elle n'aime pas quelqu'un, elle le montre !
Quant à Legolas, qui ne sucomberai pas à son charme?! Heldaria n'est visiblement pas épargnée !
Aux premières lueurs du jour, Legolas et moi étions toujours assis sur le rocher qui nous avait servi de siège pour la nuit. Quand je vis le soleil se lever, je fus surprise.
- « Le jour est déjà là, je n'ai pas vu le temps passer ! » m'exclamais-je en m'étirant légèrement.
- « Moi non plus ! Vous êtes d'une très bonne compagnie Heldaria. » me lança-t-il, un sourire sincère se baladant sur ses lèvres.
- « Je vous retourne le compliment. » répondis-je, rougissant sûrement.
Vers huit heures, nos compagnons commencèrent à émerger de leur sommeil. Je décidais donc d'aller faire un tour dans l'espoir de trouver de quoi faire un feu pour permettre à chacun de se réchauffer. Après une dizaine de minutes, je revins les bras chargés de bois. Je déposais le tout à côté d'Aragorn, comme ce dernier venait de me le demander.
- « Bonjour, bien dormi ? » lui demandais-je.
- « Oui et toi, ta nuit a-t-elle était bonne? » me répondit-il encore endormi.
- « Oh très bien, elle a été … très reposante ! Oui c'est le mot. » riais-je.
Legolas se trouvait plus loin et écoutait notre échange. Il rigola légèrement et nous échangeâmes un regard entendu. Aragorn remarqua notre manège et sourit à son tour.
- « Je vois... » marmonna-t-il amusé.
- « Dis-moi, tu es frais comme la rosée du matin aujourd'hui ! » lançais-je, d'humeur taquine.
Il était vrai que depuis plusieurs jours, personne n'avait pris de bain ou fait un semblant de toilette et cela commençait à se sentir. Bien que je sois ravie de pouvoir partager la route vers le Mordor avec ces spécimens, je commençais sérieusement à m'inquiéter pour mon odorat ma foi sensible. Le seul qui dégageait une bonne odeur était Legolas, mais bon sa nature elfique le privilégiait et puis, il n'en était pas moins couvert de poussière comme chacun d'entre nous.
- « Tu as bien raison, je pense que je pourrais rivaliser avec un orque. » me répondit-il en fronçant les sourcils de dégoût.
- « Au moins, et tu n'es pas le seul. » continuais-je.
Je fis un clin d'œil au reste de la communauté qui écoutait notre conversation en ricanant.
- « Ne soyez pas trop dure, ma Dame. Grâce à nous, vous découvrez de nouvelles odeurs, celles des hommes virils. » me lança Gimli avec un sourire.
- « Et je vous en suis reconnaissante mais je vais quand même essayer de nous trouver un point d'eau. » répondis-je tout sourire.
Je me tournais et commençais à marcher quand je sentis une main m'agripper le poignet.
- « Puis je vous accompagner ? »
Boromir me regardait fixement, attendant une réponse. Je fus tout d'abord surprise mais je finis par acquiescer. S'il essayer de me tuer, il serait perdant.
On marcha pendant plusieurs minutes dans le silence avant qu'il ne se décide à parler.
- « Je crois que nous sommes partis du mauvais pied. Mon comportement n'était pas digne d'un homme de mon rang, alors, je tenais à m'excuser. » me lança-t-il d'un ton bien trop sincère pour être un mensonge.
Je le regardais quelques secondes, agréablement surprise. Je ne le savais pas capable de mettre sa fierté de côté. A vrai dire, je ne le connaissais pas du tout.
- « Je n'ai guère été plus intelligente que vous. Vos excuses sont acceptées. Je vous en dois aussi pour le ton que j'ai employé au conseil et pour mon comportement. » répondis-je en inclinant ma tête, signe d'excuse.
- « Non, vous aviez raison. J'étais complètement obnubilé par l'anneau et je crois que mes mots ont dépassé ma pensée, mais, vos excuses sont acceptées. »
- « Je suis ravie que nous ayons pu trouver un terrain d'entente Boromir. »
- « De même. » répondit-il en un sourire.
Nous continuâmes à marcher pendant une vingtaine de minutes discutant tranquillement. Je découvris finalement que l'homme du Gondor n'était pas inintéressant et imbu de lui-même. Au contraire, il portait un grand amour pour son peuple et son royaume mais également pour Faramir son jeune frère, mal aimé de son père.
Soudain, je vis entre deux rochers une sorte de lac surplombé d'une cascade de trois à quatre mètres de haur. J'indiquais à Boromir l'endroit et nous nous approchâmes. La profondeur était correcte et l'eau semblait propre. De plus, le lac ne semblait pas habité par des créatures du mal. Boromir me proposa d'aller prévenir les autres, le temps que je me lave. J'acceptais avec joie, lui demandant de me ramener mes affaires.
Une fois qu'il fut parti, je me déshabillais et déposais mes habits sur l'un des rochers. J'entrais ensuite dans l'eau. Celle-ci était fraîche mais pas glacée. Je m'immergeais et restais quelques instants sans bouger, fermant les yeux pour me détendre. Même si ce n'était pas le bain le plus agréable de ma vie, il me fit le plus grand bien. Je n'en pouvais plus de sentir la crasse du voyage s'accumulait sur mon visage et dans mes cheveux.
Il fallut encore une dizaine de minutes avant que je n'entende des pas.
- « Boromir ? » demandais-je.
- « Non c'est Aragorn, je viens t'apporter ton savon, ta brosse et ta serviette. »
- « Oh, Valar merci ! Tu arrives à point nommé. Lance-moi le savon et pose la serviette et la brosse là où il y a mes affaires. Tu ne verras rien, le rocher me cache. »
Mon ami alla déposer la serviette et me lança le savon que j'attrapais au vol.
- « Merci ! »
- « Il n'y a pas de quoi ! J'attends plus loin. » m'informa-t-il.
- « D'accord, je me dépêche. »
Je me lavais en vitesse et soupirais de bonheur, rien de tel qu'une bonne odeur de pomme et de citron pour me remettre d'aplomb.
Je sortis rapidement de l'eau, cachant mon corps par précaution. J'attrapais la serviette et m'emmitouflais dedans. Après quelques minutes, mon corps fut totalement sec et je pus me rhabiller laissant place à Aragorn. Je repris mes affaires et m'éloigner pour laisser de l'intimité à mon ami. Je me brossais les cheveux avant de reprendre ma route.
Une fois retournée au campement, je pris mon petit déjeuner avec le reste de la communauté.
Toute la journée se passa tranquillement. Chacun alla se laver et tout le monde pu se reposer convenablement.
A la nuit tombée, nous décidâmes que le tour de garde serait attribué à Aragorn et Gimli puis nous allâmes nous coucher.
Je m'endormis rapidement assez fatiguée du sommeil inexistant de la veille.
Le jour se levait petit à petit, apportant avec lui les premiers rayons du soleil. Aragorn était toujours assis sur le rocher qui lui avait servi de siège durant sa garde. Il fumait tranquillement sa pipe, songeant à la quête, à Fondcombe… à Arwen. Sa Arwen, à la beauté surnaturelle, à la gentillesse hors normes, au courage sans faille, à la douceur extrême. Une femme parfaite et pleine de ressources. Non seulement, elle avait une maîtrise parfaite de tous les arts mais elle savait aussi manier les armes. C'était à cette Arwen, à son amour, à qui il avait dit "non" juste avant de partir avec la communauté de l'anneau. Celle qu'il aimait et chérissait plus que tout au monde. Il l'avait laissé partir pour les Terres Immortelles. Elrond lui avait demandé de renoncer à leur amour, ne voulant pas perdre sa fille. Le rôdeur ne pouvait empêcher les larmes de lui monter aux yeux, pourquoi était-ce si injuste ? Pourquoi ne pouvait-il pas être né immortel ? Entre cette histoire d'amour impossible et l'histoire de ses ancêtres, Aragorn ne cessait de penser qu'il était maudit. Puis ses yeux dérivèrent vers Heldaria. Elle dormait profondément, l'air paisible.
Heldaria, sa meilleure amie. Voilà maintenant des années qu'il la connaissait. Elle avait toujours été là pour lui et ce même dans les moments les plus durs. C'était une femme extraordinaire, sauvage certes mais d'une gentillesse et d'une générosité sans fin. Elle craignait sans cesse de ne pas pouvoir assumer ses responsabilités de princesse mais ce qu'elle ne savait pas c'est qu'elle était faite pour gouverner. Il n'y avait qu'à la voir sur un champ de bataille, elle commandait les hommes d'une main de fer, réalisait des stratégies plus efficaces les unes que les autres. Elle inspirait le respect sans parler, rien qu'à la voir on était subjugué, non seulement par sa beauté écrasante mais aussi par son aura et son charisme. Il espérait tant qu'elle trouve un jour un homme qui puisse lui convenir. Qui puisse l'aimait pour ce qu'elle était réellement et pas pour son apparence ou son rang. Il l'aimait profondément, elle était comme une sœur pour lui. C'était donc légitime qu'il veuille son bonheur. Mais c'était aussi une sœur qui tout comme Arwen partirait pour les Terres Immortelles et qu'il ne verrait plus.
La pensée de perdre un jour les deux femmes de sa vie lui était insupportable. Il ne s'imaginait pas vivre sans l'une ou l'autre. L'amour qu'il éprouvait pour elles, était tellement différent mais tellement puissant.
Une larme roula sur sa joue. Une unique larme qui n'échappa pas au Prince de Mirkwood qui venait de se réveiller et se dirigeait à présent vers le rôdeur.
- « Vous voilà dans un triste état, mon ami. Voulez-vous en parler ? » lui demanda-t-il avec douceur.
- « Ce n'est rien Legolas. Je pensais simplement… à Arwen et Heldaria. » répondit le rôdeur en soupirant.
- « Je vois. Je crois que je ne pourrais rien dire qui pourra vous consoler. Je suis là si vous avez besoin de parler, Aragorn. » informa l'elfe en posant une main amicale sur l'épaule d'Elessar.
- « Merci mon ami. J'apprécie. »
Les deux hommes se connaissaient depuis 60 ans maintenant et une forte amitié s'était créée entre eux. Chacun savait qu'il pouvait compter sur l'autre.
- « Bon, je crois qu'il est temps de réveiller nos dormeurs. » lança le rôdeur, coupant court à ses sombres pensées.
L'elfe acquiesça et alla réveiller les hobbits puis Gandalf. Aragorn de son côté s'attela à la dure tâche de sortir le nain de son sommeil. Après maintes reprises, il y parvint enfin et se dirigea vers Heldaria. Elle n'était pas dure à réveiller, du moins en général.
Il s'accroupit à ses côtés et remarqua qu'elle fronçait les sourcils l'air inquiète. Il ne s'attarda pas longtemps sur ce détail et lui caressa doucement la joue. A peine lui eut-il effleuré la peau que la jeune femme se réveilla en sursaut. Elle se leva d'un bon, épée à la main, prête à en découdre. Le rôdeur se leva à son tour prudemment et fit signe aux autres de ne pas approcher. Que se passait-il ? Il n'avait jamais vu son amie comme cela.
- « Heldaria ? Heldaria, calme-toi.» murmura-t-il doucement.
La jeune femme se tourna vers lui, déboussolée. Elle ne semblait pas encore sortie de son rêve et paraissait complètement effrayée.
Ce fut Legolas qui intervint ensuite, voyant qu'Aragorn n'arrivait à rien. La voir en détresse lui était étrangement insupportable, comme si lui aussi pouvait ressentir sa souffrance.
Il s'approcha d'elle doucement, lui saisit la main avec laquelle elle tenait son épée, et la lui enleva. Elle le regardait étonnée tandis qu'il lui caressait la joue doucement.
- « Revenez à nous, ce n'est qu'un rêve rien de plus. » souffla-t-il.
La Princesse parut reprendre peu à peu le contrôle de son corps et de son esprit.
- « Je… je ne sais pas ce qui m'a pris, je suis désolée. » s'excusa-t-elle encore perdue.
- « Vous avez fait un cauchemar ou du moins ce qui y ressemblait. » répondit Gandalf en s'approchant.
Legolas lâcha Heldaria et laissa la place au magicien qui mit une main sur le front de la jeune elfe.
- « Bien je crois que ça devrait aller. C'est sûrement la fatigue. » annonça-t-il, gardant tout de même un air inquiet.
Heldaria hocha la tête et tous parurent rassurés.
Tandis qu'ils rassemblaient leurs affaires, la jeune femme s'approcha de Legolas.
- « Décidément, vous ne faites que m'aider. Que puis-je faire pour vous remercier ? » demanda-t-elle un peu gênée.
- « Ce n'était pas grand-chose, restez en vie. Cela me suffira amplement. » répondit-il en souriant.
- « Je vais essayer. » promit-elle.
Nous marchâmes toute la journée, ne nous arrêtant que pour manger à midi. Je passais la matinée aux côtés des hobbits qui me racontèrent plusieurs de leurs mésaventures et l'après-midi avec Boromir qui me parla du Gondor.
Il commençait à faire nuit lorsque Gimli nous montra du doigt les murs de la Moria. Chacun poussa un soupir de contentement en pensant au confort que nous avait promis le nain. Ce dernier était de plus en plus excité à mesure que nous approchions de la fameuse mine.
Au bout d'une heure, nous arrivâmes enfin au bord de la montagne. Nous longeâmes les murs les uns derrière les autres car nous étions coincés entre un lac et les parois de la montagne, à la recherche de l'entrée.
- « Les portes des Nains sont invisibles lorsqu'elle sont closes. » annonça Gimli en tapant la roche avec sa hache pour voir si ça sonnait creux à l'intérieur. Apparemment, ce ne fut pas le cas car il reprit sa route.
- « Oui Gimli, et leurs propres maîtres ne peuvent les trouver ni les ouvrir quand le secret en est oublié. » lui répondit Gandalf.
- « Pourquoi cela ne me surprend-t-il pas ? » commenta Legolas qui se trouvait juste devant moi.
Je ne pus m'empêcher de sourire. Je ne comprenais toujours pas pourquoi les elfes et les nains se disputaient en Terre du Milieu mais je devais avouer que cela me faisait bien rire.
Gimli grogna et continua à avancer en donnant fréquemment des coups de hache sur les murs.
Au bout d'une bonne demi-heure, nous nous arrêtâmes. L'espace entre le lac et la montagne formait désormais une petite plage.
- « Bon, alors voyons. De l'Ithildin. Cela ne reflète que la lumière des étoiles et la lumière de la lune. » déclara Gandalf qui s'était posté devant la pierre.
Soudain, la lune apparut de derrière les nuages et la roche se mit à briller prenant la forme d'une porte. C'était une sorte d'arche dont les deux piliers étaient enroulés de rubans. En haut, des phrases étaient écrites en elfique. Chacun regarda la porte avec émerveillement, elle était splendide.
- « C'est magnifique ! » chuchotais-je pour moi-même.
- « N'est-ce pas. » me glissa Legolas à l'oreille.
Une bonne dizaine de frissons me parcoururent l'échine. L'elfe le remarqua et eut un petit sourire. Mes joues s'empourprèrent légèrement mais je réussi tout de même à agir comme si de rien n'était.
- « Vous dites cela simplement car c'est en elfique. » lançais-je en souriant.
- « Peut être bien. »
Je rigolais légèrement et il en fit de même.
- « Il est écrit : les portes de Durin, seigneur de la Moria. Parlez, ami, et entrez. »nous informa Gandalf.
- « Et vous comprenez ce que cela veut dire ! » s'exclama Merry, admiratif.
- « C'est très simple. Si vous êtes un ami vous donnez le mot de passe et les portes s'ouvriront. » répondit le vieil homme, sûr de lui.
Le magicien posa son bâton au centre de la porte et commença à prononcer des incantations dans une langue qui m'était étrangère.
- « Rien ne se passe. » constata Pippin.
Gandalf essaya alors de pousser les portes pour qu'elles s'ouvrent mais cela n'eut aucun effet.
- « Autrefois, je connaissais les incantations dans toutes les langues des elfes, des hommes et des orcs. » se justifia Gandalf, frustré.
- « Alors qu'allez-vous faire ? » le questionna Pippin.
- « Cognez sur les portes avec votre tête Peregrin Touque, et si cela ne les fracasse pas et qu'on me libère un peu de toutes vos questions idiotes, j'essaierais de trouver la formule d'ouverture. » gronda mithrandir.
Je posais ma main sur l'épaule du jeune hobbit qui me regarda, dépité.
- « Ce n'est pas contre vous mon ami, la fatigue altère l'humeur de chacun. » lui chuchotais-je.
Chacun laissa de l'espace à Gandalf qui essayait désespérément d'ouvrir ces maudites portes. Legolas alla sur l'arbre qui se trouvait à côté de l'entré des mines, les deux cousins allèrent près du lac, Aragorn et Sam s'occupèrent de libérer Bill et moi, Gimli et Boromir nous installâmes au pied du deuxième arbre.
Je m'égarais dans mes pensées quand un bruit me sortit de ma torpeur. Je levais la tête et vis que Merry lançait des pierres dans le lac. Pippin allait faire de même quand Aragorn lui attrapa le bras et l'en empêcha.
- « Arrêtez avec ses pierres » leur ordonna-t-il.
Nous regardâmes tous le lac, inquiets. Je trouvais ce dernier étrange et j'avais le sentiment qu'il ne valait mieux pas s'en approcher.
Boromir se leva et alla se poster aux côtés d'Aragorn.
- « Vous voyez quelque chose ?» leur demandais-je.
- « Le lac fait des vagues » me répondit Merry.
Je me levais et regardais l'étendue d'eau. Je ne pus l'examiner bien longtemps car les portes de la mine s'ouvrirent. Nous nous dirigeâmes vers l'entrée en regardant derrière nous.
- « Bientôt maître elfe, vous allez pouvoir apprécier l'hospitalité légendaire des nains. Un bon feu, une bière brassée, une belle pièce de viande, car ceci mon ami et la demeure de mon cousin Ballin. » lança fièrement Gimli, à l'attention de Legolas.
Gandalf posa une pierre au bout de son bâton et l'alluma. La lumière éclaira toute la pièce et je vis avec horreur que le sol était jonché de cadavres de nains.
- « Et ils appellent ça une mine, une mine ! » continua de s'extasier Gimli qui n'avait pas encore vu le massacre qu'avait subi ces semblables.
- « Ce n'est pas une mine, c'est un tombeau. » déclara Boromir.
- « Non, Non, NOOONN » cria Gimli horrifié.
Legolas se baissa et arracha une flèche d'un des cadavres.
- « Des gobelins » nous informa-t-il en bandant son arc.
Aragorn et Boromir dégainèrent leurs épées et moi les miennes.
- « Allons vers la Trouée du Rohan, nous n'aurions pas dû venir ici. Allons, partons vite d'ici. Aller sortons ! » s'exclama Boromir.
Je commençais à reculer et ranger mes armes quand j'entendis les hobbits crier.
- « Grand Pas, Heldaria ! »
Le spectacle qui se présenta à nous fut à la fois surprenant et effrayant. Frodon était tiré vers le lac par un tentacule sortit de l'eau. Sam la coupa du mieux qu'il le pu avec son épée et les hobbits essayèrent de redresser leur ami, mais c'était sans compter les dizaines de bras visqueux sortant de l'étendue d'eau qui envoyèrent valser les hobbits pour n'attraper que Frodon. Le brun s'envola dans les airs la tête à l'envers, en hurlant à pleins poumons.
- « Au secours ! »
Aragorn et Boromir entrèrent dans le lac en tranchant tout ce qu'ils pouvaient pour faire redescendre Frodon, et Legolas et moi tirions des flèches pour blesser l'espèce de calamar qui était sorti de l'eau.
- « Il faut que nous visions la tête, Legolas ! »
Il dû m'entendre car il commença à viser le centre du lac.
Au bout de quelques minutes, le hobbit tomba et Boromir le rattrapa.
- « Dans les mines ! » cria Gandalf.
Tous s'y précipitèrent pendant que Legolas et moi les couvrions en tirant sur la bête. Celle-ci se rapprocha de l'entrée en essayant d'attraper Frodon. Lorsque chacun entra, l'elfe m'attrapa par la main et me tira à l'intérieur. J'entendis la pierre s'écrouler et se fracasser au sol, nous étions bloqués dans l'obscurité.
- « Nous n'avons plus le choix désormais. Il nous faut affronter les ténèbres de la Moria. Soyez sur vos gardes, il y a des êtres plus anciens et plus répugnants que les orcs dans les profondeurs du monde. » annonça Gandalf en allumant sa pierre et en avançant.
Je voulus le suivre mais je me rendis compte que Legolas me tenait toujours la main. La sienne était douce est chaude, c'était agréable. Je me sentais apaisée et en sécurité et pour être honnête, je n'avais aucune envie que cette sensation disparaisse. Pourtant, il le fallait bien.
- « Legolas ? » l'appelais-je.
- « Oui ? »
Avant même que je n'ai pu prononcer un mot, il dirigea son regard vers nos mains liées et commença à rougir légèrement. Cette fois, ce fut à moi de sourire.
- « Désolé. » s'excusa-t-il.
- « Ne le soyez pas. » répondis- doucement.
- « Ne faîtes pas de bruit. Il nous faudra quatre jours de marche pour atteindre l'autre côté. Espérons que notre présence passera inaperçu. » ordonna Gandalf sombrement.
Nous marchâmes pendant une bonne heure dans ce qui semblait être une immense grotte. Il n'y avait pas un bruit, pas une plante et pas une lumière. Je trouvais cet endroit morbide et effrayant mais comme chacun, je ne disais rien et je continuais d'avancer.
Au bout d'un long moment, alors que nous marchions au bord d'un gouffre, Gandalf s'arrêta.
- « La richesse de la Moria ne vient pas de l'or, ou des joyaux mais du mithril. » déclara ce dernier en approchant son bâton du vide.
A cet instant précis, une lumière vive sortit des profondeurs du gouffre. C'était si magnifique que j'en perdis les mots. Je n'avais jamais vu une chose pareille. Il y avait bien des nains sur les Terres Éloignées qui fabriquaient du mithril mais je n'étais jamais aller dans les mines pour le voir. Il était désormais certain que je m'empresserais de le faire une fois de retour.
Chacun se pencha pour regarder le spectacle qui se déroulait sous nos yeux. Tous étaient ébahis.
- « Bilbon avait une côte de maille en mithril que Thorin lui avait offerte. » dévoila Gandalf en recommençant à avancer.
- « Oh ! Ça c'était un cadeau royal ! » s'exclama Gimli, impressionné.
- « Oui. Je ne lui ai jamais dit mais sa valeur était plus importante que celle de la conté entière. » déclara le magicien, amusé.
Il nous fallut encore une bonne demi-heure avant d'atteindre le bas d'un grand escalier. Gandalf nous annonça que c'était là que nous passerions notre première nuit. Chacun s'installa comme il le pu. J'installais ma couche à côté de celle d'Aragorn.
Nous nous souhaitâmes bonne nuit et chacun sombra dans le sommeil.
Ma nuit fut une fois de plus agitée. Le rêve, qui m'avait hanté la nuit d'avant, était revenu.
J'étais plongée dans l'obscurité, seule, perdue au milieu de nulle part. J'appelais à l'aide, mais personne ne répondait. Je tournais sur moi-même à la recherche d'une lumière et par miracle, j'en vis une. Je commençais à m'avancer et à m'en approcher. Lorsque je fus à quelques mètres d'elle, je me réveillais en sursaut dans les mines.
Je vis Legolas assit sur les marches de l'escalier. Je me levais et le rejoignit.
- « Mauvais rêve ? » me demanda-t-il.
- « Oui, cela fait deux fois que ça m'arrive. » soupirais-je
- « Est-ce le même cauchemar que la nuit dernière ? »
- « En effet, il semble qu'Irmo ne veuille pas me laisser tranquille. »
- « Peut-être est-ce un message des Valar. » m'indiqua-t-il.
Je le regardais surprise. Peut-être avait-il raison, mais pour le moment je ne pouvais en comprendre le sens.
- « Nous verrons bien avec le temps... » lançais-je, pensive.
- « Sans aucun doute. Nous devrions réveiller les autres. » proposa-t-il en désigna nos compagnons.
J'acquiesçais et l'on se dirigea vers le reste de la compagnie. Je décidais de commencer par Gimli, qui était le plus dur à faire sortir de sa couche. Je lui secouais gentiment l'épaule ne voulant pas le brusquer mais cela s'avéra inutile. Je répétais l'opération plusieurs fois en étant de plus en plus brusque. Perdant patience et ne pouvant pas crier de peur de nous faire repérer, je lui donnais un coup de pied dans le derrière. Cela eu l'effet souhaité car le nain se leva brusquement, hache en main prêt à se battre. Je rigolais doucement.
- « Désolée mon ami mais, vous êtes dur à réveiller surtout quand on ne peut pas crier dans vos oreilles. » m'excusais-je en Khuzdul.
- « Ce n'est rien, mais évitez de le faire à chaque fois. » me répondit-il en se frottant les fesses.
Je lui donnais une tape dans le dos et partis réveiller Aragorn. Pour le coup, cela pris moins de temps.
Lorsque tous furent prêts, nous partîmes. Pendant trois jours, nous marchâmes en silence.
Chaque nuit, le rêve revenait me hanter, et chaque nuit un nouvel élément s'ajoutait. Il devenait de plus en plus étrange et me confortait dans l'idée qu'il s'agissait d'un message. Je songeais même à en faire part à Gandalf.
Au matin du troisième jour, nous dûmes monter un gigantesque escalier. Ce ne fut guère une partie de plaisir car les marches étaient taillées pour des nains. En plus de cela, elles étaient abîmées et lisses ce qui accentuait le risque de chute.
Après une bonne heure à escalader, nous atteignîmes une sorte de hall donnant sur trois passages. Gandalf, qui était arrivé en premier, s'avança.
- « Je ne me souviens pas de cet endroit. » déclara-t-il.
Après cela, il s'installa sur le rocher qui trônait au milieu, enleva son chapeau et se mit à réfléchir.
Chacun fit de même. Sam, moi, Merry et Pippin étions assis au milieu, Legolas, Aragorn et Boromir au pied de l'escalier et Frodon se tenait debout un peu plus loin, regardant le vide.
- « Sommes-nous perdu ? » demanda Pippin à voix basse.
- « Non » lui répondit son cousin en chuchotant.
- « Je pense que si. » insista le hobbit.
- « Chut ! Gandalf réfléchit. » le rabroua Merry.
- « Merry ? »
- « Quoi ? »
- « J'ai faim. »
Un sourire apparut sur mon visage en les entendant. Malgré tout ce qui pouvait arriver, ses deux-là avaient toujours un petit creux.
- « Tenez Pippin, ce n'est pas grand-chose mais ça devrait suffire. » lui dis-je en lui tendant un bout de pain.
- « Merci ! » s'exclama Pippin.
- « Chut ! De rien mais ne faites pas de bruit. Merry, en voulez-vous également ? »
- « Oh oui avec plaisir. »
- « Sam ? »
Ce dernier refusa gentiment. Au bout de quelques minutes, Gandalf se leva.
- « Oh ! C'est par ici. » déclara-t-il.
- « Ah ça lui revient.» s'exclama Merry.
- « Pas du tout mais l'air est moins nauséabond en bas. Dans le doute Meriadoc, il faut toujours suivre son flair. » lui répondit Gandalf en se penchant vers lui. Puis, il descendit l'escalier tout en rigolant.
Une cinquantaine de marches plus tard, nous débouchâmes dans une immense pièce.
- « Risquons-nous à faire un peu de lumière. » déclara Gandalf en augmentant la lumière de son bâton.
Celle-ci dévoila une salle immensément grande et majestueuse. De grand piliers soutenaient le plafond, formant des arches. C'était tout simplement magique, j'en eu le souffle coupé et je ne fus pas la seule. Chacun avait les yeux rivé au plafond et personne ne parlait, admirant le talent des nains. Même Legolas parut subjugué.
- « Regardez, le grand royaume de la cité des nains de Cavenain. » annonça Gandalf.
- « C'est ce que l'on peut appeler une merveille. » commentais-je.
- « Pour sûr que c'est artistique, y a pas d'erreur. » continua Sam.
Nous continuâmes à avancer, concentrés dans l'admiration de la pièce quand nous vîmes Gimli se précipiter vers une salle devant laquelle se trouvaient des cadavres de nains.
- « Gimli !» l'appela Gandalf mais le nain ne l'entendit pas.
Nous le suivîmes et lorsque nous entrâmes dans la pièce, nous vîmes une tombe blanche éclairée par la lumière du soleil venant d'une lucarne.
Je posais ma main sur l'épaule de mon ami nain et m'agenouillais à ses côtés. Je commençais à murmurer une prière en Khuzdul. Gimli me regarda les larmes aux yeux et serra ma main dans la sienne.
- « Ici gît Balin, fils de Fundin, Seigneur de la Moria. » traduisit Gandalf. « Il est mort. C'est ce que je craignais.» continua-t-il en enlevant son chapeau.
Gimli laissa tomber sa tête sur la tombe. Je ne supportais pas de le voir aussi triste mais je ne pouvais rien faire de plus que de rester à ses côtés en murmurant des prières.
Je vis Gandalf donner ses affaires à Pippin et ramasser un livre qui se trouvait dans les mains d'un squelette, assit contre la tombe. Il l'ouvrit puis souffla dessus pour enlever la poussière qui s'y était accumulée.
- « Il faut avancer, ne pas s'attarder ici. » chuchota Legolas à Aragorn.
Il n'avait pas tort et je devenais de plus en plus anxieuse. Je sentais que quelque chose de mauvais allait arriver.
- « Ils ont pris le pont, et la deuxième salle. Nous avons barricadé les portes mais cela ne les retiendra pas très longtemps. Le sol tremble, les tambours… les tambours viennent des profondeurs. Nous ne pouvons plus sortir. Une ombre s'avance dans le noir. Nous ne pouvons plus sortir. Ils arrivent. »
En lisant ces quelques lignes, Gandalf avait jeté un froid sur la communauté.
Soudain, comme dans un cauchemar, je vis Pippin attraper une flèche qui était plantée dans le corps d'un soldat, assis sur le rebord d'un puit. Je n'eus pas le temps de lui dire d'arrêter que la tête du cadavre tomba dans un fracas assourdissant. Tous sursautèrent et regardèrent l'origine du bruit puis sa cause. Pippin semblait terriblement gêné et effrayé. Malheureusement pour nous, le carnage ne s'arrêta pas là car le corps du soldat tomba à son tour, suivit d'un seau. Le fracas fut monstre et lorsqu'il s'arrêta enfin, quelques secondes plus tard, tout le monde pu reprendre son souffle.
- « Crétin de Touque. » s'exclama Gandalf en refermant le livre. « Jetez-vous dedans la prochaine fois, cela vous débarrassera de votre stupidité. » continua-t-il en lui arrachant son chapeau et son bâton des mains.
Quelques secondes de silence s'écoulèrent, puis le cauchemar reprit. Un coup de tambour provenant des profondeurs de la mine retentit. Tout le monde se crispa, puis des dizaines d'autres retentirent, accompagnés de cris bestiaux.
Je me relevais et croisais le regard d'Aragorn.
- « Des orcs ! » annonça Legolas.
Boromir se précipita à l'entrée et regarda de chaque côté. Soudain, deux flèches vinrent se planter non loin de son visage, dans l'une des deux portes.
- « Reculez. Restez près de Gandalf. » ordonna Aragorn aux hobbits qui obéirent aussitôt.
Il alla ensuite aider Boromir à fermer les portes.
- « Ils ont un troll des cavernes. » annonça ce dernier.
- « Génial ! » répondis-je ironiquement aidant Legolas qui leur lançait de quoi barricader les portes.
Une fois terminé, nous nous reculâmes et sortîmes nos armes. Legolas et Aragorn bandèrent leurs arcs et Boromir, Gandalf et moi-même sortîmes nos épées. Gimli, lui, monta sur la tombe de son cousin et brandit sa hache rapidement suivi par les hobbits qui sortirent à leur tour leurs lames.
- « Qu'ils approchent, il y a encore un nain dans la Moria qui respire » s'exclama Gimli.
- « Bien dit l'ami ! » répondis-je pour l'encourager.
Les orcs arrivèrent rapidement devant les portes. Ils commencèrent à frapper dessus dans l'espoir de les briser et ils ne tardèrent pas à les transpercer à l'aide de leurs armes. Legolas tira une flèche qui atteignit sa cible. Il fut rapidement suivit par Aragorn qui réussit son tir sans problème. Ils arquèrent tous deux une autre flèches mais n'eurent pas le temps de tirer car la porte céda.
Une nuée d'orcs pénétra à l'intérieur de la salle. Mes amis tiraient flèches sur flèches tuant les premiers arrivés. Puis, ce fut bientôt à mon tour de me frotter à ces créatures. Mes muscles tremblaient légèrement et mon cœur battait vite. Malgré de nombreuses années de pratique, de multiples batailles et combats, l'idée de tuer et de se battre me faisait toujours peur. Certes, il s'agissait d'orcs mais ça n'en était pas moins traumatisant, et c'était surtout dangereux. Durant les quelques secondes qui me restèrent, je mis ma peur de côté et laissais l'adrénaline prendre le dessus.
Lorsque le premier orc arriva vers moi, je parais presque automatiquement son attaque et lui plantais mon épée dans le ventre. Durant plusieurs minutes, je ne vis plus rien hormis des têtes qui voltigeaient et des orcs. Je n'entendais plus rien, hormis les cris de ces créatures. Mes bras étaient recouverts de leur immonde sang noir, sans parler de mon visage. Pour l'instant, aucun d'entre eux n'avait réussi à me blesser et je priais pour que cela n'arrive pas.
Soudain je vis le troll entrer, fracassant le haut de la porte. Legolas lui tira une flèche dans l'épaule et cela ne fit que l'énerver davantage. Il s'avança vers Sam, menaçant.
- « Sam ne restez pas là ! » lui criais-je, avant que l'arme du monstre ne s'abatte sur sa tête.
Le hobbit m'écouta et sauta entre les jambes du troll qui parut déconcerté de voir sa proie disparaître. Ce dernier se retourna, vit le hobbit au sol et essaya de l'écraser. Boromir et Aragorn tirèrent sur la chaîne qu'il avait autour du cou. En se retournant, le troll envoya valser Boromir qui s'écrasa contre un mur. Je le vis se relever, légèrement sonné.
Je n'eus pas le temps d'en voir plus car un orc me planta sa lame dans la cuisse. Je retenais un cri de douleur, ne voulant alarmer personne et dans un éclat de colère je lui tranchais la tête rageusement. Je pris ensuite l'initiative de m'éloigner quelque peu du combat, retirant au passage la lame qui me lacérait la peau. J'arrachais un bout de ma tunique en vitesse et le serrais autour de la blessure. C'était un bandage de fortune mais il ferait l'affaire.
D'autres vinrent, et je dus retourner me battre. C'était interminable. Je les voyais entrer dans la pièce par dizaine, répandre leur odeur nauséabonde et hurler à la mort. La douleur s'intensifiait à mesure que je bougeais mais je n'avais pas le choix, soit je la supportais, soit je mourrais.
De son côté, Legolas se chargea du troll. Il esquiva tous les coups que la créature voulait lui donner avec sa chaîne. Cette dernière s'enroula autour d'un pilier et l'elfe s'en servi pour grimper sur son dos. Il essaya de lui transpercer le crane mais sa flèche se brisa. Il sauta alors à terre et continua son combat.
- « Je commence à avoir le coup de main ! » s'exclama Sam qui se battait avec une poêle.
- « Tant mieux, mellon ! Mais je vous en prie, lavez la quand nous sortirons d'ici. Je ne suis pas sûre que le sang d'orque soit un bon assaisonnement. » lui répondis-je en souriant malgré la douleur.
- « Ne vous inquiétez pas Heldaria. » me répondit-il, en assénant un ultime coup sur la tête d'un de nos ennemis.
Le troll s'en prit alors à Frodon. Ce dernier se cacha derrière un pilier, ultime barrière entre lui et le colosse. Le troll essaya alors de le surprendre et malheureusement, au bout de quelques tentatives, il y parvint. Il l'attrapa par le pied. Frodon cria.
- « Aragorn. Aragorn ! »
Mon ami se jeta entre le hobbit et le monstre et il lui planta une lance dans le torse. La bête l'envoya alors valsa contre un mur et arracha l'arme pour finir par la planter dans le torse de Frodon qui s'écroula par terre. Le temps s'arrêta, tout le monde tourna le regard vers le hobbit. Il n'y avait alors plus de peur dans le cœur de chacun mais un immense chagrin et une immense colère. Tout le monde se mit alors à se battre plus férocement, le but était d'exterminer ces horreurs, de venger notre ami.
Les cousins sautèrent sur le troll. Ce dernier attrapa Merry et l'envoya au sol. Pippin lui planta son épée dans le cou ce qui permit à Legolas de lui tirer une flèche dans la bouche. Le troll s'écroula au sol, mort. Le combat terminé, nous nous dirigeâmes vers Frodon, déjà accompagné d'Aragorn. Ce dernier le retourna sur le dos et à la surprise générale, nous vîmes le hobbit respirer et se redresser en gémissant.
- « Il est vivant. » soupira Sam, rassuré.
- « Je vais bien. Je n'ai rien. » assura le hobbit brun.
- « Vous devriez être mort. Cette lance transpercerait un sanglier. » continua Aragorn, n'y croyant pas.
- « Je crois que ce hobbit est bien plus solide qu'il n'y parait. » en conclu Gandalf avec un sourire.
Frodon ouvrit alors ça chemise pour dévoiler une côte de maille en mithril.
- « Du mithril. Vous êtes très surprenant, Monsieur Saquet ! » s'exclama Gimli.
Les bruits des orcs se firent entendre une nouvelle fois.
- « Sans vouloir gâcher ce moment, je pense que nous devrions nous en aller, et en vitesse. » conseillais-je.
- « Au pont de Khazad-dûm ! » s'exclama Gandalf.
Nous commençâmes à courir. Chacun faisait de son mieux pour aller le plus vite possible mais nos ennemis étaient plus nombreux, beaucoup plus nombreux. Nous fûmes rapidement encerclés par des gobelins et des orcs qui nous regardaient avidement. Nous étions bloqués.
- « Dame Heldaria, est-ce que tout va bien ?! » me demanda Pippin dans un murmure inquiet.
Je hochais la tête les dents serrées. La douleur était si forte que je ne pouvais pas prononcer mots. Je sentais le sang couler de ma plaie, si bien que mon pantalon y était collé ne semblant plus vouloir s'en détacher.
- « Oh mais, votre cuisse ! Vous saignez ! » remarqua-t-il horrifié.
Je me tournais vers lui et posais ma main sur son épaule dans un geste rassurant.
- « Tout va bien, Pippin. Ce n'est qu'une légère entaille, pas de quoi s'affoler. » soufflais-je avec difficulté.
Je vis l'elfe nous regarder en fronçant les sourcils. Il lança un coup d'œil à ma jambe et devint livide. Avant même qu'il ne puisse faire un mouvement, un grognement sourd se fit entendre. Je tournais la tête vers l'origine du bruit et vis une lumière rougeoyante. La température de la pièce augmenta doucement, signe que le brasier serviteur de Morgoth approchait. Les créatures immondes qui nous encerclaient, partirent en courant.
- « Quel est ce nouveau maléfice ? » demanda Boromir, s'attendant au pire.
- « Un Balrog. Un démon de l'Ancien Monde. Cet adversaire et plus fort que vous. » répondit Gandalf après quelques secondes. « COUREZ ! ».
Je fermais les yeux en tentant de rassembler tout le courage qu'il me restait. La souffrance physique valait mieux que la mort. Je sentis une main se serrer autour de la mienne et je vis Legolas m'entraîner dans sa course, à la suite des autres. Nous nous dirigeâmes vers une porte non loin de là qui nous donna accès à une immense pièce remplie d'escaliers.
Boromir, en tête de file, continua sa course effrénée sans voir que l'escalier était cassé. Il faillit tomber mais Legolas lâcha ma main et le rattrapa à temps.
- « Gandalf ?! » appela Aragorn.
- « Guidez les Aragorn. Le pont est proche. » lui ordonna le magicien.
- « Non. » refusa mon ami, comprenant les dessein du magicien.
- « Faites ce que je vous dis. Les épées ne vous sont plus d'aucun secours ici. » lui cria-t-il en le poussant vers l'avant.
Nous reprîmes notre course par un autre escalier, tentant de ne pas tomber dans le vide. Rien ne semblait pouvoir nous arrêter, puis tout à coup, les escaliers disparurent pour reprendre un mètre plus loin. Legolas sauta le premier et atterrit avec agilité de l'autre côté. Il se retourna et appela le magicien, l'incitant à le suivre. Le vieil homme bondit et se retrouva, à son tour, de l'autre côté. Des flèches commencèrent alors à nous menacer. Je tournais la tête vers leur provenance et rapidement rejointe par mes amis, nous leur tirâmes dessus.
- « Heldaria, sautez. Je vous rattrape. Ça ne fera pas mal. »
Je tournais ma tête vers l'elfe, avalait ma salive, rangeais mon arc, et fit le grand saut. J'atterris dans les bras de Legolas qui me porta comme si je ne pesais rien. Je ne ressenti pas la douleur fulgurante que je m'étais imaginé, en revanche, la sensation de ses mains sur mon corps me fit tourner la tête. Ou peut être était-ce la perte de sang ?
- « Merci. » murmurais-je sans oser le regarder.
Il me déposa au sol en douceur et se tourna vers les autres.
Nos assaillants, quant à eux, continuaient de nous envoyer leurs flèches.
- « Faites les passer, je vous couvre. » les informais-je.
J'attrapais mon arc et m'attelais à la tâche. Je n'étais plus aussi précise qu'à mon habitude. Les points noirs qui dansaient devant mes yeux ne m'aidaient pas vraiment à être efficace. Malgré tout, je réussis à nous débarrasser de ces saletés. Je me concentrais à nouveau sur mes compagnons. Aragorn et Frodon venaient juste d'atterrir et chacun se remit à courir. Je les suivis, avançant du mieux que je le pouvais avec l'aide bienvenu de l'elfe. A chaque pas que je faisais, je sentais ma plaie s'ouvrir un peu plus, m'envoyant des décharges de douleur de plus en plus intenses.
Nous vîmes bientôt le pont et chacun accéléra. Le Balrog apparut derrière un mur de flammes et se mit à nous poursuivre. Nous passâmes en file indienne sur le pont et quand je fus de l'autre côté, je me retournais pour voir si Gandalf nous suivait. J'aperçus le vieil homme immobile, au milieu du pont.
- « Gandalf, venez ! » l'appelais-je faiblement.
Je commençais à marcher vers lui quand je sentis le bras de Legolas se refermer sur ma taille et me tirer contre son torse. Je me retournais et l'interrogeais du regard.
- « N'y allez pas, il sait ce qu'il fait. » me répondit-il simplement.
Il me libéra mais garda sa main dans la mienne. Sa présence me rassurait et la chaleur de sa paume soulageait quelque peu ma douleur. Je me demandais alors ce que je ressentirai si nous étions enlacés. L'image qui s'imposa à mon esprit, bien qu'étrangement agréable, me ramena à la réalité. Je secouais légèrement la tête rouge de honte, espérant que personne ne me voit. Pourquoi fallait-il que mon esprit divague ainsi ?!
- « Vous ne passerez pas ! » cria Gandalf au Balrog.
Mon regard jusqu'à lors perdu dans les sombres abysses de la mine, se porta sur la scène qui prenait place sous nos yeux effrayés. Gandalf affrontant le Balrog.
- « Gandalf ! » appela Frodon.
- « Je suis un serviteur du feu secret. Détenteur de la flamme d'Anor ! Le feu sombre ne vous servira à rien flamme d'Udûn ! »
Le Balrog sortit alors une épée nimbée de flammes et s'approcha du magicien qui avait levé son bâton. Il abattit son arme sur celle de mithrandir mais son épée se brisa.
- « Repartez dans l'ombre ! »
Le Balrog fit alors un premier pas sur le pont et sorti un fouet qu'il fit claquer dans le vide.
- « VOUS NE PASSEREZ PAS ! » hurla le magicien en frappant le pont de son bâton.
Un éclair de lumière blanche apparut et fit reculer le Balrog. Après quelques instants, il décida d'avancer mais malheureusement pour lui, le pont céda et il tomba dans le gouffre. Gandalf se retourna pour nous rejoindre mais le Balrog, dans une ultime tentative, lança son fouet. Ce dernier s'enroula autour de la cheville du vieil homme. Il tomba et réussi à se rattraper au bout du pont.
Frodon courut vers lui mais il fut retenu par Boromir.
- « NON, NON ! GANDALF ! »
Je serais la main de Legolas et il fit de même. Je vis le magicien essayait de remonter.
- « Fuyez pauvre fous. » nous lança-t-il avant de lâcher prise.
- « NOOOOOOON ! » hurla Frodon, emporté par Boromir qui quittait les lieux en courant.
Mon ami me tira par la main et me força à courir. Les larmes dévalèrent mes joues et je ne pus les contrôler. La lumière du jour fut aveuglante.
Je lâchais la main de l'elfe et stoppais ma course. Je n'en pouvais plus, la douleur était trop grande. Ma blessure m'empêchait d'avancer correctement mais celle de mon cœur me pétrifiait. J'avais du mal à respirer, les sanglots m'étranglaient. L'image de Gandalf tombant dans le vide ne quittait pas mon esprit. Je venais de perdre un ami cher à mon cœur et la peine était insupportable. Je posais mes mains sur mes genoux et essayais de reprendre mon souffle, sans succès. Legolas s'approcha rapidement et me redressa avant de me prendre dans ses bras. Je ne sais si ce fut la chaleur réconfortante de son corps, son odeur enivrante ou bien son souffle sur ma nuque mais mes sanglots se calmèrent presque instantanément. J'étais bien dans ses bras et j'y étais à ma place. Je venais d'avoir la réponse à ma question. Je me détachais doucement et plongeais mon regard dans le sien, triste. Il essuya les larmes dévalant mes joues et me fis un sourire réconfortant.
Je regardais autour de moi et aperçus mes amis mal en point. Sam était assis et pleurait. Boromir retenait tant bien que mal Gimli qui voulait retourner chercher Gandalf. Merry réconfortait Pippin recroquevillé au sol le visage baigné de larmes.
- « Legolas, relevez les » demanda Aragorn, en essuyant la lame de son épée.
- « Accordez leur un moment, par pitié. » implora Boromir.
- « Dès la tombée de la nuit les collines grouillent d'orcs. Il nous faut atteindre les bois de la Lothlorien. Allons Boromir, Legolas, Gimli, Heldaria relevons les. »
Je me dirigeais doucement vers Merry et Pippin.
- « Il faut y aller mes amis. » soufflais-je.
- « C'est de ma faute. » pleura Pippin.
- « Non Pippin, rien n'est de votre faute. Cela arrive à tout le monde de faire des erreurs et il faut souvent en assumer les conséquences mais celle-ci n'est pas de votre fait. Gandalf aurait pu choisir de faire autre chose que d'affronter ce Balrog. Personne ne vous en veut. Croyez-moi, Pippin, la mort de notre ami ne concerne en rien vos actions. »
Il me regarda et essuya ses larmes. Son cousin l'aida à se lever et nous partîmes, à mon plus grand désespoir, en courant.
Snif... Gandalf... J'ai détesté le tuer et j'ai galéré à écrire ce chapitre alors j'espère qu'il vous aura été agréable à lire !A la prochaine !
