Bonsoir à tous, nouveau chapitre !


Cela faisait bientôt plus d'une heure que nous courions. Le soleil brillait au-dessus de nos têtes, réchauffant la terre mais malheureusement, pas nos cœurs. La mort de Gandalf nous avait tous bouleversé, à tel point que j'en avais presque oublié la douleur qui irradiait ma jambe. Cette dernière était rapidement réapparue après une dizaine de pas et ce n'était pas sans peine que j'avais serré les dents pour continuer à avancer. En effet, chaque mètre que je parcourais permettait à laplaie de s'ouvrir un peu pluset je sentais le sang se déverser à grand flots.

Aragorn avait remarqué ma blessure et avait voulu que l'on s'arrête pour la soigner mais j'avais fermement refusé et ne lui avait pas donné le choix. Les orcs n'étaient pas loin et je ne voulais pas à nouveau perdre un ami. Je le voyais parfois se retourner, observant soucieusement mon état.

Legolas, quant à lui, n'était pas loin et me surveillait également. Il ne cessait de froncer les sourcils chaque fois que je soupirais. Son inquiétude me touchait mais ce n'était pas le moment de s'attendrir. Je devais me concentrer sur mon objectif: atteindre la Lorien en vie et au complet.

Je n'étais pas la seule en difficulté car je voyais les hobbits essoufflés et à bout de force. La journée que nous venions de passer avait été dure autant émotionnellement que physiquement maisilsen ressentaient beaucoup plus les effets. J'étais peinée de ne pouvoir les aider car je commençais moi-même à me vider de mes forces. De toute manière, même en un seul morceau, je n'aurais rien pu faire, il fallait juste prendre son mal en patience et courir.

Quelques heures avant la tombée de la nuit, nous arrivâmes enfin aux abords de la Lothlorien. La forêt qui se dessinait devant nous était majestueuse. Je pus toutefois remarquer avec tristesse que depuis qu'Aragorn et moi l'avions quitté quelques mois auparavant, elle avait changé. L'automne s'y était installé et l'on voyait les feuilles des arbres tomber mélancoliquement au sol chantant la fin de leur âge. Cette pensée me rendit assez triste, je ne voulais pas que cela arrive. J'espérais ardemment et désespérément voir le pouvoir des elfes renaître.

Nous pénétrâmes dans la forêt et je me sentis soudainement apaisée, en paix et en sécurité. Mes sens elfiques pouvaient entendre le murmure des arbres qui nous accueillaient et le parfum des fleurs, si représentatif de la Lothlorien. J'observais mes amis qui semblaient ressentir la même chose que moi et j'échangeais un regard soulagé avec Aragorn.

- «Ne vous éloignez pas jeunes hobbits! On raconte qu'une grande ensorceleuse vit dans ces bois. Une sorcière elfe, aux terribles pouvoirs. Tous ceux qui l'ont regardé sont tombés sous son charme et on ne les a jamais revus.» annonça Gimli à Sam et Frodon qui semblèrent effrayés.

Cela me fit légèrement sourire, Gimli n'avait pas totalement tort. Galadriel possédait en effet des pouvoirs et sa beauté était incroyable. Même dans mon royaume,elleétait légendaire.La Damene laissait jamais personne indifférent, de par son physique mais aussi de par sa manie à lire et entrer dans l'esprit de chacun. «Ne jamais trop penser en présence de Galadriel», voilà une phrase devenue très connue pour Elladan, Elrohir et moi-même, surtout lorsque nous faisions des bêtises.

J'observais Frodon quelques instants, il paraissait inquiet et ne cessait de se tourner pour observer les alentours, se préparant à voir un malheur arriver.

- «N'écoutez pas Gimli, Frodon. Son mépris des elfes lui fait dire quelques balivernes. Il y a bien une ensorceleuse ici mais je peux vous assurer qu'elle ne fera de mal à personne. Faites moi confiance, vous ne risquez rien en ces terres.» lui dis-je en chuchotant pour ne pas vexer le nain.

Frodon hocha la tête et parut rassuré.

- «Eh bien, voici un nain qu'elle n'envoûtera pas si aisément. J'ai l'œil du faucon et les oreilles du renard.»

Quelques secondes plus tard, une flèche se trouvait devantson nez, le menaçant de lui transpercer le crâne. Je souris, amusée par l'ironie de la scène.

- «Eh bien mon ami vos sens très développés n'ont-ils pasvucela arriver?» le taquinais-je.

Gimli n'osa pas répondre, impressionné par ce qui lui était pointé devant le visage.

Je regardais autour de moi et vis que tous mes compagnons étaient en alerte. Legolas avait armé son arc, les hobbits n'osaient pas bouger et Aragorn avait les mains en l'air en signe de paix. Nos assaillants étaient des elfes de la Lorien, je savais que Galadriel était au courant et que nous ne risquions rien.

- «Le nain respire si fort que nous aurions pu le tuer dans le noir.» déclara quelqu'un que je connaissais.

Haldir s'avança et lança un regard noirà Gimlipuis nousobserva tour à touren esquissantun léger sourire envers moi, Aragorn et Legolas.

- «Suivez-moi.» ordonna-t-il ensuite, en faisant signe à ses hommes de baisser leurs armes.

Nous marchâmes alors durant une bonne heure. Je dus avouer que cela me fatigua énormément. J'avais perdu beaucoup de sang etsubi une douleur atroce pendant des heures sans piper mots. Ma tête commençait sérieusement à tourner, ce qui m'inquiéta. J'aurais finalement peut-être dus accepter les soins d'Aragorn.

Les derniers mètres qui me séparèrent des telain des gardes furent beaucoup plus durs que les autres. J'étais essoufflée, épuisée et ma vision commençait à se troubler. Je dus me retenir à Legolas pour ne pas m'étaler par terre. Il m'aida à me redresser et me détailla du regard.

- «Vous êtes si blanche, vous avez l'air épuisée pourquoi avoir marché sans rien dire aussi longtemps?»

Il me prit alors dans ses bras et me souleva de terre.

- «Je … vais … parfaitement bien …. reposez-moi…. S'il vous plaît.»

- «Non. Vous n'allez pas bien du tout! Vous avez perdu beaucoup trop de sang!»

Je n'eus pas la force de lui répondre. Je commençais à sombrer dans l'inconscience qui me tentait fortement depuis quelques minutes. J'étais si bien dans ces bras, chauds et confortables, musclés et robustes. Je ne pouvais que succomber à la tentation du sommeil.

J'entendis à peine Legolas appeler Aragorn qui arriva en courant pour voir ce qu'il se passait. L'obscurité m'entoura, accompagnée du silence et du calme. La douleur était partie et j'étais paisible.

J'étais allongée sur quelque chose qui semblait vaporeux. J'ouvris d'abord un œil pensant être aveuglée par une quelconque lumière mais ce ne fut pas le cas. J'ouvris alors mes deux yeux pour me retrouver dans le noir complet. Je me relevais, légèrement paniquée, cherchant une lumière ou un signe de vie. J'appelais, mais personne ne répondit. Je cherchais alors mes épées par réflexe mais elles n'étaient pas avec moi. J'étais seule et sans défense. J'essayais de me rappeler ce qui s'était passé avant mon réveil mais je n'avais aucun souvenir.

Soudain, je vis une lumière au loin. Je m'approchais doucement et je réalisais rapidement qu'elle était émise par trois anneaux. C'étaient des anneaux elfiques, les anneaux de pouvoir: narya, nenya et vilya. Je fus surprise de les voir ici et pas aux doigts de leurs maîtres. Soudain, la lumière s'éclipsa. Les trois anneaux s'étaient éteints.

Je fusensuitetransportée dans une forêt. La lumière du soleil m'aveugla mais mes yeux s'y habituèrent rapidement. J'entendis alors des chants magnifiques qui ne pouvaient signifier qu'une chose, la présence des elfes. Je m'avançais vers l'origine du bruit et je les aperçus. J'essayais de les saluer mais ils ne semblaient pas me voir. Au bout de quelques tentatives, j'arrêtais épuisée. C'était très étrange.

Après avoir détaillé la forêt, je compris que les elfes se rendaient aux havres gris dans l'espoir de rejoindre les Terres Immortelles. Puis, je fus encore transportée dans un autrelieu. Je commençais sérieusement à me demander si je n'avais pas perdu la tête.

Cette fois-ci, j'atterris dans une clairière. Au centre de cette dernière se trouvait une sorte de piédestal sur lequel reposaient non pas trois mais quatre anneaux elfiques. Je fronçais les sourcils, j'avais toujours cru qu'il n'y en avait que trois. La quatrième bague était sertie de petites émeraudes et dégageait une lumière apaisante. Je m'approchais pour la voir de plus près, j'étais certaine de l'avoir déjà vu. Une voix s'éleva alors dans les airs, résonnant dans toute la clairière. Elle ne cessait de répéter «cenya».

Puis tout disparut à nouveau pour laisser place aux ténèbres. Je ne comprenais rien.

J'avais mal partout. La douleur me fit ouvrir les yeux et je remarquais rapidement que je n'étais pas seule. Je me redressais et vis tous les membres de la communauté ainsi que les gardes de la Lorien, éparpillés. Legolas était debout un peu plus loin, dos à nous, regardant l'horizon. Non loin de lui se trouvait Aragorn qui négociait avec Haldir. Les hobbits étaient séparés: Frodon était adossé à un arbre en compagnie de Boromir, Merry et Pippin étaient un peu plus loin et discutaient, quant à Sam, il s'était assis seul. Gimli lui se trouvait debout non loin de moi.

Il faisait nuit et l'air était frais. J'essayais de me souvenir de la raison de notre présence ici, et tout ce qui s'était passé remonta à mon esprit. Je me rappelais la mort de Gandalf et mon cœur se serra à cette pensée, l'intervention des elfes qui nous avaient emmené à leurs telain et enfin ma blessure qui m'avait fait m'évanouir. Je regardais alors ma jambe et remarquais qu'elle avait était recouverte d'onguent et qu'elle était bandée. Le nain remarqua mes mouvements et s'approcha.

- «Ah! Vous revenez enfin parmi nous.»

- «Il faut croire que oui.» répondis-je en souriant doucement.

- «Vous nous avez fait une belle frayeur. Tout le monde a cru vous perdre, et je ne vous parle pas de la tête de l'elfe. Il était aussi blanc que vous!» ricana-t-il.

- «Peut-être a-t-il peur du sang.» continuais-je en plaisantant.

- «Oh, je ne crois pas que ça soit pour cette raison.»

Il me fit un sourire étrange que je ne compris pas. Je n'eus cependant pas le temps de m'attarder sur ce détail car je sentis des regards seposersurmoi.

Je vis Merry et Pippin se précipiter vers moi et me serrer dans leurs bras.

- «Vous nous avez fait peur.» s'écria Pippin.

- «Oui, nous avions cru que vous étiez morte.» continua son cousin.

- «Eh bien vous vous êtes trompés mes amis. Je suis toujours en vie et je compte bien le rester.»répondis-je en un sourire bienveillant.

- « Pourquoi n'avez-vous pas utilisé un sort pour vous soigner?» me demanda Pippin.

- «Oh et bien, je ne peux pas me soigner. Mon pouvoir ne sert qu'à guérir les autres.»

- «Oh…» répondit-il, pensif.

Bientôt chacun me regarda. Aragorn me fit un grand sourire, imité par Legolas. Boromir me fit un signe de la tête et Sam et Frodon parurent soulagés. Je m'approchais d'Aragorn et il me serra contre lui.

- «Je suis content de te voir enfin parmi nous. La prochaine fois,fais toi soigner au lieu de risquer ta vie.»

- «Moi aussi et promis.» chuchotais-je.

Je tournais la tête vers Haldir qui me salua.

- «Bienvenue, Princesse Heldaria.» dit-il en s'inclinant.

- «Merci, Haldir.» répondis-je en faisant de même.

- «Bien maintenant que les choses sont rentrées dans l'ordre, suivez-moi.» nous ordonna-t-il.

Ceux qui étaient assis se levèrent.

- «Monte sur mon dos.»m'ordonna Aragorn.

- «Mais bien sûr! Je peux marcher toute seule, merci.» répondis-je, réticente.

- «Tu viens de perdre énormément de sang et c'est un exploit que tu te sois réveillée aussi tôt. Si tu force encore sur ta jambe, la plaie va s'ouvrir à nouveau.» commença-t-il à s'énerver.

- «Et toi tu as une tête de gobelin. Nous avons des heures de marche devant nous! Il est hors de question que tu t'épuise à me porter.» haussais-je le ton à mon tour.

- «Heldaria...» commença-t-il avant d'être coupé.

- «Ne vous disputez pas. Vous avez tout les deux raison. C'est moi qui vous porterai, Heldaria. Je suis en pleine forme.» indiqua Legolas.

Sans même me laisser le temps de protester, il me tourna le dos et d'un geste, m'invita à grimper. Aragorn me lança un regard sévère ne me laissant aucun choix. Je soufflais de mécontentement et fis ce qu'ils me demandaient, les joues en feu.

- «Caras Galadhon, le cœur du monde elfique sur terre. Royaume du seigneur Celeborn et de Galadriel, Dame de Lorien.» déclara Haldir alors que nous pouvions enfin observer les portes de la cité.

Nous étions en milieu de matinée et nous venions de passer la moitié de la nuit à marcher, enfin mes compagnons car pour ma part, j'étais toujours haut perchée sur l'elfe. Je n'avais d'ailleurs jamais remarqué qu'il était aussi grand, il devait bien mesurer deux mètres.

- «Vous êtes sûr que ça va?» demandais-je à Legolas une énième fois.

- «Heldaria,pour la vingtième fois, et je puis vous assurer que c'est le compte exact, tout va très bien.» me répondit-il, en soufflant.

- «Vous avez vraiment compté?» demandais-je surprise.

- «Oui. J'apprécie que vous vous inquiétez de mon état mais si vous continuez, je sens que je vais me vexer.» m'indiqua-t-il.

- «Je ne doute pas de vos aptitudes physiques! Nous n'avons pas dormi depuis des heures et je pèse tout de même mon poids. Je suis simplement soucieuse de votre état.» répondis-je précipitamment.

- «Le votre est bien plus préoccupant que le mien. Quant à votre poids, vous êtes bien plus légère que vous ne semblez le croire. Maintenant, essayez de vous reposer un peu.» m'ordonna-t-il.

Nous dûmes marcher encore pendant une demi-heure avant de pénétrer dans la ville elfique. L'ambiance qui y régnait étaitféerique, rien n'avait changé. Les arbres autour de nous étaient immenses etmajestueux, l'air était doux et le parfum des fleurs flottait dans l'air me rappelant alors les souvenirs de monpassageen ces lieux. Les petites lanternes qui étaient disposées un peu partout dans les arbres rendaient cet endroit magique. Les elfes chantaient d'une voix mélodieuse et la vie s'écoulait lentement à l'image de l'immortalité de notre race.

Certains d'entre eux sortirent de leurs habitations perchées dans les arbres pour nous regarder passer. Leurs visages étaient chaleureux et ils semblaient heureux de nous accueillir.

Bientôt, nous arrivâmes devant le grand escalier qui menait à la demeure des seigneurs des lieux. L'idée devoir Legolas les monter en me portant ne me plaisait pas du tout.

- «Heldaria. Ne vous avisez pas de recommencer.» m'indiqua l'elfe avant même que je ne puisse râler.

Je soufflais de frustration mais je décidais tout de même d'obéir. Qu'est-ce qu'il pouvait être borné!

Lorsque nous arrivâmes en haut de l'escalier, chacun se plaça en face de la porte du palais, nimbé d'une lumière bleutée, fait de branches entrelacées formant des arches. On ne pouvait que féliciter l'habileté des elfes pour sa construction.

- «Je peux descendre maintenant, votre majesté?» demandais-je avec sarcasme.

L'elfe se baissa avant de lâcher mes jambes doucement. Une fois au sol, je m'écartais et vint me placer à ses côtés.

- «Merci beaucoup.» le remerciais-je en souriant.

- «De rien.» me répondit-ilsimplement, en souriant.

Quelques secondes après notre arrivée, une lumière vive apparut. Nous vîmes deux elfes s'approcher de nous, main dans la main. Il s'agissait de Galadriel et de Celeborn. Ils dégageaient une lumièrepresque magiquequi eut le don d'émerveiller tout le monde.

Je les saluais, suivie d'Aragorn et de Legolas.

- «L'ennemi sait que vous êtes ici. Tout espoir de passer inaperçu a désormais disparu.» commença Celeborn en nous regardant tour à tour. «Neuf sont ici alors qu'ils étaient dix en quittant Fondcombe. Dites-moi où est Gandalf car j'aimerais vivement m'entretenir avec lui et je ne puis le voir de loin.»

Jefixais le sol, me rappelant la mort de mon ami. La tristesse m'envahit à nouveau et quelques larmes coulèrent sans que je ne puisse les retenir.

- «Gandalf le Gris n'a pas passé les frontières de ce pays. Il a basculé dans l'ombre.» répondit Galadriel tandis quenous la regardions tous.

- «En effet, il a été pris par l'ombre et la flamme, un Balrog de Morgoth, car nous nous rendions sans nécessité dans les rets de la Moria.» précisa Legolas.

A ces mots, je vis Gimli baisser la tête. Mon ami devait sûrement s'en vouloir d'avoir proposé cette route et il devait également repenser à son cousin et ses semblables morts dans la montagne.

- «Aucun des actes de Gandalf ne fut jamais inutiles. Nous ignorons encore quel était son dessein.» continua Galadriel en tournant son regard vers Gimli. «Surtout ne laissez pas le vide de Khazad-Dûm remplir votre cœur, Gimli fils de Gloin. Car le danger a totalement envahi le monde, et sur toutes terres, l'amour est désormais mêlé de souffrances.»

Elle tourna ensuite la tête vers Boromir et sembla lui parler car ce dernier parut bouleversé.

- «Que va devenir cette communauté car sans Gandalf tout espoir est perdu?» demanda Celeborn.

- «Votre quête ne tient malheureusement qu'à un fil, écartez-vous en un tant soit peu et ce sera l'échec entraînant la ruine de tous. Mais l'espoir perdure tant que la compagnie existe. Ne laissez pas vos cœurs se troubler. A présent, allez prendre un peu de repos car vous êtes accablés par le labeur et le chagrin. Cette nuit vous dormirez en paix.»

Chacun remercia les seigneurs des lieux et quelques elfes arrivèrent pour nous montrer le chemin vers le campement. Legolas s'apprêta à me faire, à nouveau, grimper sur son dos maisla voix de la Dame s'éleva à nouveau.

- «Princesse Heldaria,je sais que vous êtes fatiguée maiscette blessure a besoin d'être soignée.Suivez-moi.»

Oh euh… Très bien.»

Je m'apprêtais à faire un pas mais Galadriel demanda l'aide de Legolas. L'elfe me porta alors une dernière fois jusqu'à l'infirmerie, puis nous laissa seules. La Dame insista pour réaliser elle-même les soins.

- «Cette plaie est très profonde. Vous avez dû faire preuve d'une grande force mentale pour supporter la douleur tout ce temps. Vous m'impressionnez, Heldaria.» murmura Galadriel en enlevant le bandage.

- «Je n'avais pas vraiment le choix. La situation était trop critique pour que je puisse me permettre d'exprimer ma souffrance.»

La dame me fit un sourire amusé, une lueur d'admiration brillant dans ses yeux.

- «Vous êtes forte.»

Sa phrase me surprit mais m'apaisa. Je ne doutais pas de sa sincérité mais de la véracité de ses paroles. J'essayais d'être forte certes, mais l'étais-je réellement?

- «Des vêtements vous seront prêtés le temps que les vôtres soient lavés et remis en état.» m'indiqua-t-elle finalement.

- «Merci, c'est très gentil à vous.»

Elle me lança un sourire avant de me demander d'enlever mon pantalon pour pouvoir commencer à me soigner. Elle nettoya correctement la plaie avant d'appliquer un onguent et de commencer à la recoudre. Je ne ressentis pas la moindre douleur, preuve de l'efficacité de la médecine elfique. Elle appliqua ensuite une nouvelle pommade et enroula une bande par dessus.

- «D'ici quelques jours, si vous continuez d'appliquer cette pommade quotidiennement, la plaie devrait avoir totalement disparu.Oh et vous pouvez désormais marcher seule.» m'annonça-t-elle en s'éloignant pour se laver les mains.

Une elleth apparu et déposaprès de moi, des sandales etune robedont le tissu était si fluide qu'il coulait entre mes doigts comme de l'eau.

- «Il y a un bain prêt pour vous dans la pièce du fond.Le bandage restera intact.Prenez tout le temps dont vous aurez besoin.» m'informa la Dame avant de s'éclipser dans un sourire.

Une fois propre, habillée et coiffée convenablement. Je me mis en route pour trouver mes amis. Il me fallut un peu moins de dix minutes avant de les apercevoir. Un campement avait été installé pour nous entre les racines d'un grand mallorn.

- «Heldaria! Vous voilà enfin de retour. Une caisse a été déposée pour vous.» m'informa Merry en me montrant cette dernière.

Je l'ouvris et découvris tout un tas de robes, plus somptueuses les unes que les autres. La Dame avait un peu exagéré sur la qualité des vêtements, mais je lui était tout de même reconnaissante de ce prêt.

- «Wow! Elles sont magnifiques!» s'exclama Pippin qui se pencha pour regarder de plus prêt.

- «En effet, peut-être le sont-elles un peu trop d'ailleurs.» répondis-je en souriant.

- «Pour une princesse, elles sont parfaites!» me répondit le hobbit.

- «Oui, mais ici je ne suis pas une princesse. Seulement une elfe participant à une quête.» répondis-je à mon tour.

- «N'aimez-vous pas votre rang pour vouloir tant le cacher ?» me demanda Sam, intrigué.

- «Cher hobbit, il ne vaut mieux pas lancer cette discussion avec Heldaria.» annonça Aragorn en s'approchant de nous.

- «Pourquoi donc?» demanda maître Gamegie.

- «Carsi elle ne déteste pas être une princesse, elle a en horreur d'être traitéecomme telle. A ses yeux, seul l'héritier direct à la légitimité de se parer des plus beaux atours. Elle préfère encore cacher sa véritable identité plutôt que de porter de belles parures.» répondit-il, amusé.

- «Et c'est tout à son honneur. L'humilité ne sera jamais un défaut, je trouve au contraire que cela traduit une certaine élégance.» lança Legolas se joignant également à la conversation.

Mes joues s'empourprèrent quand il me fit un sourire éclatant.

- «Hum hum! Bienmerci pour le compliment mais pourrions nous mettre un terme à cette conversation, s'il vous plaît?» demandais-je, les joues toujours en feu.

Ils se mirent tous à rire et je ne tardais pas à les rejoindre. Aragorn n'avait pas tort, je détestaisen parler.

Une fois calmés, je décidais d'entamer une promenade.

- «Puis-je me joindre à vous?» me demanda l'elfe en me rejoignant.

- «Avec plaisir.» répondis-je dans un sourire.

Nous marchâmes pendant plusieurs minutes en silence, observant le paysage qui nous entourait.

- «Comment va votre jambe?» me demanda-t-il alors, un soupçon d'inquiétude dans la voix.

- «Beaucoup mieux. La Dame s'est chargéeelle-même des soins. Il est désormais certain que je ne risque plus rien.»répondis-je en tentant d'être la plus rassurante possible.

- «Parfait.Je suis ravi qu'elle ne vous ait pas coûté la vie

- «Merci pour votre soutien. Vous devez être fatigué de toujours me venir en aide.» riais-je un peu gênée.

- «Il n'y a rien de fatiguant à aider une amie. Je le fais car j'en ai envie. D'ailleurs, je suis certain que vous feriez la même chose en retour.» me répondit-il amusé.

Le mot «amie» raisonna dans mon esprit. Étrangement, mon cœur se serra à l'idée de n'êtrerien de plus à ses yeux. Etais-je en train de développer des sentiments amoureux envers l'elfe?Non. C'était impossible.

- «En effet, je vous suis redevable.» répondis-je simplement, ne laissant rien paraître de mon désarroi.

Nous continuâmes à déambuler en silence.

- «Vous semblez connaître ces lieux. Vous y êtes vous déjà rendu?»demandais-je au bout de quelques minutes.

- «Oui, lorsque j'étais petit,je suisvenu passer quelques étés avecmon frère,Elrohir et Elladan.»

- «C'est un endroit merveilleux, ce doit être agréable d'y grandir.Il me rappelle un peu les jardins sacrés d'Azur.» lançais-je, l'esprit perdu dans des souvenirs nostalgiques.

- «Votre chez vous vous manque?»

- «Oui, mais je ne regrette pas d'être ici.Ce que l'on fait est important.Si je m'en sors vivante, je pourrais revoir mon Royaume sans avoir peur de le voir brûler dans les flammes du Mordor

- «C'est également ce pourquoi je suis là. Ma forêt est empoisonnée par le mal et se meurt petit à petit. Mon peuple a beau se battre, nous n'arrivons pas à nous en débarrasser. J'aimerais tant la revoir telle qu'elle était jadis

- «Je suis sûre que ce jourviendra.Il nous faut un peu de patience et beaucoup d'espoir mais nous y arriverons!»

- «Quand ce sera le cas, quand nous aurons réussi, je vous emmènerai avec moi et je vous ferai découvrir mon Royaume et ses merveilles. Ce n'est en rien comparable à la Lorien mais c'est tout aussi beau.» me lança-t-il les yeux rêveurs.

- «J'en serai ravie.» répondis-je les yeux brillants.

Nos pas nous menèrent juste devant l'écurie.

- «Aron!» m'écriais-jesoudain, me souvenant que mon cheval était toujours en ces lieux.

- «Comment?» demanda Legolas en sursautant.

- «Pardonnez moi. Je suis trop spontanée...» m'excusais-je, me maudissant de ne savoir contrôler mes pulsions.

- «Non, il n'y a aucun mal. Vous ne devriez pas vous sentir gênée, c'est une qualité que j'aime particulièrement chez vous.» répondit-il le plus sérieusement du monde.

Je relevais la tête vers lui, surprise. Je l'observais quelques instantspour êtrecertainequ'il ne se moquait pas de moi.

- «Si ma mère vous entendait, elle s'étoufferait avec sa salive. Si vous saviez le nombre de noblesque j'ai offensé en agissant impulsivement. Elle n'a de cesse de me répéter que si je ne change pas ce défaut, je continuerai de faire fuir tous les hommes de cette planète.» riais-je en repensant à ce détail.

- «Et bien elle a tort. Je trouve votre spontanéité rafraîchissante et très amusante. Maintenant, si vous me disiez qui est ou ce qu'est cet «Aron».» me demanda-t-il riant à son tour.

- «Si vous la croisez, dîtes le lui car si c'est moi qui le fait, elle ne me croira jamais. Aron est mon cheval. Je l'ai laissé ici lorsque nous avons quitté la Lothlorien pour Bree.»

Je vous promets de le faire.» me lança-t-il dans un sourire «Il doit terriblement vous manquer si cela fait autant de temps que vous ne l'avez pas vu.» continua-t-il, faisant référence à Aron.

- «En effet, j'aimerai lui rendre visite. Voulez-vous vous joindre à moi?» demandais-je, espérant qu'il accepterai.

- «Avec plaisir, j'aime beaucoup les animaux.» accepta-t-il.

Je fus ravie de cette réponse. Je ne me lassais pas de passer du temps avec lui.

- «Ce n'est pas très étonnant pour un elfe.» le taquinais-je.

Il se mit à rire et nous nous dirigeâmes vers les écuries.

Après notre longue balade, nous décidâmes de retourner au campement. Nous trouvâmes nos amis assis confortablement, des assiettes remplies de nourriture à la main.

- «Vous arrivez à temps, le repas vient d'être servi.» nous annonça Sam en nous tendant deux assiettes.

Je pris la mienne et m'installais aux côtés d'Aragorn et de Frodon. Ce dernier était perdu dans ses pensées et ne semblait pas décidé à avaler quoi que ce soit.

- «Vous êtes bien silencieux.» lançais-je à son attention.

- «Oh euh, je … je suis fatigué.» me répondit-il en sortant de sa rêverie.

- «Je comprends. Si le besoin de parler venait à se faire sentir, n'hésitez surtout pas à venir me voir. Je serais toujours là pour vous aider, Frodon.» lui assurais-je, n'insistant pas plus.

- «Merci pour tout, Heldaria.» me répondit-il dans un faible sourire, avant de se replonger dans ses pensées.

Après le repas, chacun partit vaquer à ses occupations.Gimli alla se coucher si bien qu'on entendit bientôt le son de ces ronflements. Les hobbits installèrent leurs lits, Aragorns'attela à entretenirson épée, Boromirs'éloigna de la communauté pour s'asseoir un peu plus loin et Legolas s'éclipsa.

Voyant quel'homme du Gondorne semblait pas dans son état habituel, je partis le rejoindre.

- «Je sais que Galadriel peut être déstabilisante, surtout lorsqu'elle entre dans notre esprit. J'ignore ce qu'elle vous a dit mais je vois que cela vous trouble et je ne puis vous laisser seul.» lançais-je doucement une fois assise à ses côtés.

- «Merci.» me répondit-il en serrant ma main.«Elle m'a parlé de mon peuple et de mon père. Elle m'a assuré qu'il y avait encore de l'espoir.»

- «Elle a raison. L'espoir est la seule chose qu'il nous resteà présent, sansluinous sommes sûrs de sombrer.»

- «Comment arrivez-vous à garder un tel optimisme?» demanda-t-il en fronçant les sourcils.

- «J'essaie de me convaincre que tout ira bien.» répondis-je en haussant les épaules.

- «Est-ce que ça marche?» demanda-t-il, curieux.

- «Non. Alors je fais semblant d'y croire et puis au bout d'un moment, je finis réellement par en être convaincue.» dis-je simplement.

Ma réponse le fit sourire.

- «Vous êtes unique, Heldaria. On ne croise pas deux femmes comme vous dans une vie.»

Je le regardais en souriant.

- «Heureusement, le monde n'y survivrait pas!» répondis-je avec humour.

Il se mit à rire et sa peine sembla disparaîtrele temps d'uninstant.Un silence paisible s'installa, tandis que nous observions le paysage.Au bout de ce qu'il parut être quelques minutes, un chant s'éleva dans les airs.

- «Une complainte pour Gandalf.» déclara Legolas qui venait d'arriver avec une carafe de vin dans les mains.

Chacun écouta les voix qui résonnaient, émerveillés par leur douceur et leur beauté.

- «Que disent-ils de lui?» demanda alors Merry.

- «Je n'ai pas le cœur à vous la traduire, ma peine est encore trop récente.» lui répondit Legolas.

Je serrais la main de Boromir et me levais pour rejoindre les autres. Je m'asseyais sur ma coucheen m'adossant à l'arbre juste derrière.

- «Je paris que ces vers n'évoquent pas ses feux d'artifices. Faudrait faire un couplet là-dessus.» s'exclama Sam en se levant. «Qui a vu plus belles fusées, en étoiles vertes ou bleues éclater. Tonnerre d'averse, d'or et d'argent, c'est une pluie de fleurs qui descend…. Oh ça ne leur rend pas justice bien loin de là.» souffla-t-il dépité.

- «Ne soyez pas si dur, Sam. J'ai trouvé cela très beau.» luiassurais-jeen lui souriant doucement.

- «Merci, Dame Heldaria.» me répondit-il en me rendant mon sourire.

Après plus d'une heure à discuter avec les hobbits, je m'endormis, épuisée.

- «Heldaria. Réveillez-vous.» susurra une voix au creux de mon oreille.

Je fronçais les sourcils, me demandant qui osait venir troubler mon sommeil réparateur.

- «Heldaria. Rejoignez la clairière.» continua la voix.

Je fronçais les sourcils une nouvelle fois, et me tournais sur le côté. Je n'avais aucune envie d'ouvrir les yeux. J'en avais plus qu'assez de rêver, je voulais me reposer.

- «Heldaria. Le temps des questions est terminé. Un message doit vous être délivré.»

Ces paroles raisonnèrent quelques secondes dans mon esprit, si bien que je décidais d'écouter la voix.Il était certain qu'elle faisait référence à mon rêve, et si elle disait vrai, je pourrais enfin en comprendre la signification.

J'ouvris d'abord les yeux avant de me mettre sur pieds. Sans vraiment savoir pourquoi,ilsse mirent à bouger tout seuls, m'emmenant dans un lieu dont j'ignorais l'existence.

- «Heldaria. Vous voilà enfin.» entendis-je, alors que je descendais des escaliers de pierres.

Je levais la tête et aperçus Galadriel, tenant à la main une carafe d'argent.

- «Etais-ce vous que j'entendais?» demandais-je intriguée.

- «En effet. Je vous ai mené jusqu'ici.»

- «Où sommes-nous?» demandais-je en regardant autour de moi.

C'était une sorte de clairière, au milieu de laquelle se trouvait un piédestal rempli d'eau. Juste derrière se trouvait un ruisseau qui s'écoulaitcalmementdans un bassin.

- «Dans le lieu où se trouve mon miroir. Il me montre ce que les Valar veulent que je vois, que je sache. Ce peut être des choses qui se sont déjà passées, d'autres qui se passent en ce moment même, ou bien qui ne se sont pas encore produites. Aujourd'hui, il s'agit d'un message qui vous est destiné.» m'informa-t-elle.

- «Est-ce en lien avec mon rêve?» demandais-je en ne doutant pas qu'elle savaitceà quoije faisais allusion.

- «Et si vous regardiez pour trouver la réponse par vous même.» me répondit-elle en lançant un regard vers le miroir.

Je hochais la tête et m'approchais du piédestal. Je penchais la tête vers l'eau et ouvris de grands yeux, étonnée de voir des images défiler.

Unelfese trouvait dans une forge et semblait travailler sur la confection d'un anneau. Quand il eut fini son œuvre, il la prit entre ses doigts et l'éleva dans les airs. Je fus surprise d'apercevoir la même bague que celle de mon rêve. Elle était en argent, incrustée d'émeraudes. L'elfe tourna la tête vers une femme qui venait d'entrer dans la pièce. Elle aussi se trouvait être une elfe, mais elle était différente de l'homme. Elle était bien moins grande et arborait des formes que l'on voyait rarement chez les elleth. C'était une elfe des Terres Éloignées.Plus je détaillais son visage, plus j'avais l'impression de la connaître. L'elleth prit l'anneauet l'enferma dans une boîte.

Les images se troublèrent quelques instants avant de redevenir nettes. A présent, nous n'étions plus dans la forge mais devant un lac qui ne m'était pas inconnu. C'était celui de la clairière des sacrements, se trouvant à la cité des croisements, dans mon Royaume. Il était connu sous le nom de lacd'or et quiconque s'y immergeait sans être pur n'en ressortait jamaisvivant.

L'elleth de la forge était à présent vêtue d'une robe d'or et d'argent, et sa tête était coiffée d'une couronne de fleurssacrées.Ses cheveux auparavant aussi longs que les miens, lui arrivaient, désormais, seulement aux épaules.Elle avançait lentement et sans un mot vers l'étendued'eau. Elle ne s'arrêta que lorsqu'elle fut baignée jusqu'à la taille. Elle prit une grande inspiration et s'immergea complètement. Son geste m'arracha un cri de stupeur. Quelques secondes plus tard, elleréapparu et sortie du lac comme-ci de rien n'était. Je vis à son doigt l'anneau d'émeraude.

Les images se troublèrent à nouveau pour redevenir nettesdans la seconde qui suivit. Nous étions désormais devant un tombeau. Il n'y avait aucune épitaphe, seulement deux grandes statues représentant un ellon et une elleth, la même que celle du lac. Puis, le miroir redevint ce qu'il était, ne reflétant que mon visage stupéfait.

Je me reculais légèrement sonnée. Je ne comprenais pas vraiment ceque je venais de voir.

- «Ce que vous avez vu s'est réellement passé. Il s'agit de l'histoire du quatrième anneau de pouvoir, l'histoire de votre héritage.» m'indiqua la Dame d'une voix sombre.

Je levais les yeux vers elle, surprise. Je n'étais pas sûre d'avoir bien entendu.

- «Je… Je n'y comprends rien. Il existe un quatrième anneau? Pourquoi n'en a-t-on jamais entendu parler ? Pourquoi dîtes vous qu'il s'agit de mon héritage?!» demandais-je complètement perdue.

- «Comme vous le savez, lorsque Sauron était encore proche desNoldor, il leur montra comment forger des anneaux de pouvoir.Les elfes dans leur grande soif de savoir, ne se doutèrent pas de suite de la supercherie. Sauron forgea en secret une anneau unique qui avait le pouvoir de gouverner tous les autres.Le pouvoir des anneaux lui était soumis et tant que l'unique existait,les autresgardaient de leur puissance. Autrement dit, Sauron pouvait contrôler les pensées de leurs porteurs et les manipuler à sa guise. Les elfes pour autant, ne se laissèrent pas duper bien longtemps car ils comprirent rapidement que Sauron les avait trahi et réussirent à s'enfuir avec trois anneaux qui étaient restés pursde toute souillure car seul Celebrimbor les eut forgé: narya,anneau de feu; nenya, anneau de l'eau; et vilya, anneau de l'air. Tant que Sauron fut en possession de l'unique, aucun des porteurs n'eut recours à leur usage, ainsi, il ne putjamais les retrouver.Seulement, il était inconcevable aux yeux des elfes que leur existence soit menacée. Si l'unique était un jour détruit, le temps des elfes se trouverait révolue.» m'expliqua la Dame.

- «Je ne vois pas où vous voulez en venir.» l'informais-je, toujours perdue.

- «L'unique contrôlant tousles autres, son existence seule donnait du pouvoir aux autres anneaux. Une fois l'unique détruit, narya, nenya et vilya perdraient de leur forces et ne seraient plus d'aucune utilité. C'est ce qui est en train de se passer en ce moment même. Nos anneaux se meurent et avec eux notre magie. Nous ne pouvons plus protéger nos terres.» continua-t-elle.

- «Mais l'unique n'a pas encore été détruit.» constatais-je.

- «En effet, mais cela fait longtemps qu'il n'est plus au doigt de son maître, ainsi son influence décroît.Si Sauron retrouve l'unique, il détruira les trois anneaux elfiques.LesNoldorne virent que deux solutions pour empêcher cela: la soumission à Sauron ou la confection d'un quatrième anneau. La première était inimaginable et l'autre presque impossible. Ce fut Celebrimbor lui-même qui eut l'idée de partir en Terres Éloignées pour demander de l'aide à vos ancêtres. En ce temps là, les vôtres étaient rejetés par les Noldor car leur existence même était considérée comme impure.Votre arrière grand-mère paternelle vit l'appel à l'aide des Noldor comme un moyen de créer une alliance avec les elfes de la Terre du Milieu. Avec son aide, Celebrimbor put forger un anneau aussi puissant que l'unique. Il s'agissait de Cenya, l'anneau de terre. Il agissait indépendamment de la volonté de l'unique et Sauron n'appris jamais son existence. Il avait le pouvoir de se lier à narya, nenya et vilya et ainsi leur permettre de garder leur puissance. Seulement tant que l'Unique existait, il ne pouvait fonctionner. Il fut donc confié à votre arrière grand-mère qui en devint la gardienne. Comme les autres anneaux de pouvoirs, il possédait d'autre capacités et permis à votre peuple de prospérer.» m'expliqua-t-elle.

- «Ainsi, cenya assurait aux Noldor une existence éternelle en Terre du Milieu. Mais pourquoi se débarrassait de la domination de Sauron pour être dominés par un peuple qu'ils détestaient?» demandais-je étonnée.

- «Le porteur de cenya n'a pas le pouvoir de contrôler les gardiens des trois autres anneaux, il peut seulement puiser dans leurs énergies respectives en fonction de sa volonté. Les quatre anneaux formentun tout. Sans la terre, aucun des trois autres éléments ne peut exister car elle est la base de tout fondement. Ensemble,ces élémentsformentune entité, ils sont liés les uns aux autres. Ainsi le sont les gardiens des anneaux. Tout cela n'est que théorie étant donné que les quatre n'ont encore jamais pu se lier, mais il est dit que les gardiens, une fois liés sont connectés les uns aux autres, en pensées mais également physiquement

- «Mais mon arrière grand-mère est morte depuis longtemps, il n'y a plus aucun porteur de cenya. Du moins, je n'ai jamais vu cet anneau au doigt de l'un des miens. Pourquoi ne sommes nous pas aussi toucher par le déclin des elfes?Pourquoi personne ne semble même connaître l'existence de cenya?!»m'exclamais-je.

- «Votre peuple a toujours eu un destin différent du notre. Nous ne sommes plus liés depuis des millénaires. De plus, même si l'anneau n'a aucun porteur, son pouvoir continue de déferler sur votre royaume. Votre peuple n'est dominé d'aucune manière. Quant à l'existence de l'anneau, il a tout simplement était oublié. Son souvenir est mort avec votre arrière grand-mère. Le seul livre qui y fait allusion est enterré avec elle.» m'expliqua la Dame.

Je restais silencieuse quelques instants, tentant de digérer toutes ces informations. Je commençais à y voir plus clair et une faible lueur d'espoir commença à briller en mon for intérieur.

- «Commencez-vous à comprendre le message des valar, Heldaria?» me demanda la Dame, en me lançant un regard inquisiteur.

- «Je crois que ce qu'ils essayent de me dire c'est que le temps de cenya est arrivé. Que je dois trouver le quatrième anneau pour permettre aux trois autres de retrouver leurs pleinspouvoirs. Le temps des elfes ne doit pas toucher à sa fin.» répondis-je, peinant à croire ce que je disais.

- «Eru vous a choisi pour être la prochaine gardienne de l'anneau. C'est à vous qu'incombe la tâche de nous sauver, Heldaria. Une fois l'unique détruit, il ne vous restera qu'un an avant que notre pouvoir ne disparaisse totalement et ne puisse plus renaître.»

- «Un an?! Je ne sais même pas si je serais encore en vie à la fin de cette quête!» dis-je en commençant à paniquer.

La dame s'approcha de moi et prit mon visage entre ses mains délicates. Une vague de bien être déferla dans mon corps, empêchant mon angoisse de prendre le dessus.

- «Ne doutez pas de votre puissance. Il s'agit de votre destinée, si vous avez été choisie,c'est parce que vous seule en êtes capable. Le miroir vous a déjà montrél'emplacementde cenya, vous n'avez plus qu'à le trouver.» murmura-t-elle avant de s'éloigner.

L'image des tombeauxme vint à l'esprit. Les terres mortes, voilà où se trouvait cenya.

Plus d'une semaine passa dans la tranquillité de Caras Galadhon, depuis mon entretient avec la Dame. Je n'étais toujours pas remise de toutes ces informations et mes compagnons l'avaient remarqué. Ils avaient posé nombre de questions mais je n'avais pas lâché le morceau. Je ne voulais pas leur donner de faux espoirs. Après tout, nous n'étions même plus sûrs de réussir à détruire l'unique alors mettre un terme à l'extinction des elfes… J'avais finalement décidé de ne plus y penser, histoire de me concentrer sur notre principale mission. Chaque chose en son temps.

Notre départ avait été prévu pour le lendemain à l'aube. Nous devions emprunter la route la plus sûre: l' Anduin.

La semaine qui s'était écoulée avait été calme et reposante. Chacun avait pu reprendre des forces et la douleur de la mort de Gandalf s'était un peu apaisée. Ma blessureavait cicatrisé rapidement, si bien que les point avaient sauté et qu'il ne restait plus qu'un simple cicatrice.

Tout le monde s'était trouvé des occupations. Aragorn, moi, Legolas, Boromir, Gimli et les cousins partions souvent nous entraîner tandis que Sam et Frodon restaient au campement pour se reposer ou bien se balader. Tout les soirs, nous nous retrouvions et passions un moment de joie et de bonne humeur. Nous nous installions etdiscutions, chacun partageant des moments de leur vie. Je ne m'étais pas gênéederaconter à mes amis des histoires plutôt hilarantes sur Aragorn quin'avait pas hésitéà en faire de même.

Le soleil brillait sur le terrain d'entraînement alors que Boromir et Aragorn apprenaient aux hobbits à se battre. Pour ma part, je faisais un concours de tir à l'arc avec Legolas. J'avais jusqu'à lors réussi à atteindre la cible mais la dernière flèche alla se planta dans la terre plusieurs mètres plus loin.

- «Gagné!» ricana Legolas en me faisant un grand sourire, fier de lui.

- «J'ai été déconcentrée, ça ne compte pas.» râlais-je

- «Mais bien sûr, et quel fut votre source de divertissement?» me demanda-t-il amusé.

- «Euh… mes… mes cheveux, oui c'est cela mes cheveux.» répondis-je, sachant très bien qu'il n'en croirait rien.

Legolas explosa de rire et je le rejoignis bientôt. Je ne pus m'empêcher de détailler son visage et je dus avouer qu'il était vraiment magnifique lorsqu'il riait.

- «J'ai gagné et vous avez perdu ne cherchez pas plus loin.» continua-t-il en reprenant son souffle.

- «Bien, comme vous voudrez.» dis-je en haussant les épaules.

Il sourit et s'approcha de moi.

- «Allons, ne soyez pas si déçue. Si vous voulez, je peux même vous donner une technique.» proposa-t-il.

- «Allez-y

Il se plaça derrière moi et posa délicatement ses mains sur mes hanches pour me placer correctement. Des frissons me parcoururent de la tête aux pieds et ce ne fut pas aisé de ne rien laisser paraître.Je commençais sincèrement à être fatiguée d'être si réceptive à sa présence. C'était épuisant de toujours faire comme-ci je ne ressentais rien, mais je ne pouvais pas non plus me laisser aller.

- «Respirez doucement, visez et tirez.» souffla-t-il au creux de mon oreille.

Peut-être se voulait-il pédagogue mais ça me déconcentrait plus qu'autre chose. Je pris une nouvelle fois sur moi et la vague de frissons passée, je m'exécutais. Ma flèche se planta en plein milieux de la cible. Un large sourire apparut sur mon visage et je remerciais Legolas.

- «Vous avez de bonnes bases, seulement votre posture n'est pas toujours correcte.» m'informa-t-il en souriant.

- «Je ne suis pas la plus grandeadeptede tir à l'arc, j'avoue avoir rêvassé lors de mes entraînements.» lui indiquais-je.

Ma réponse le fit rire.

La journée continua tranquillement. Nous nous entraînâmes jusqu'au soir, après quoi, nous rentrâmes au campement.

...

Chacun s'était levé à l'aube pour préparer ses affaires. Le silence était présent carnous étions tousplongés dansnospensées, appréhendant la suite des événements. Maintenant que Gandalf était mort, nous devions nous débrouiller seuls et cela nous effrayait.

Lorsque j'eus fini de préparer mes affaires, j'aidais les elfes à charger les barques.

- «Du lembas. Du pain de route elfique. Une bouchée suffit à nourrir l'estomac d'un adulte.»déclara Legolasà l'attention de Merry et Pippin.

Lorsqu'il s'éloigna, j'entendis les deux cousins discuter.

- «Tu en as mangé combien?» demanda Merry.

- «Quatre.» lui répondit Pippin.

Je ne pu m'empêcher de rire. Ces deux là avait toujours faim, s'était vraiment impressionnant.

- «Vous êtes impossible mes amis.» leur lançais-je alors qu'ils me regardaient en souriant, l'air de rien.

Une fois que nous eûmes terminé de charger les barques, nous nousregroupâmes non loin. Nous vîmes bientôt les seigneurs des lieux arriver, accompagnés d'autres elfes.

Ils s'approchèrent de chacun d'entre nous et nous posèrentune cape sur les épaules. Je fus surprise de voir qu'il s'agissait d'uneétoffeelfiqueportantl'emblème de la Lothlorien.

- «Avant ce jour, aucun étranger n'avait revêtit l'habit de notre peuple.Puisse ces capes vous protéger totalement des yeux hostiles.» déclara Celeborn.

La Dame s'approcha à son tour.

- «Le cadeau que je vous offre, Legolas est un arc des Galadhrim, digne de l'adresse de nos parents des bois.»

Ce dernierprit son présent en mains et ledétaillaémerveillé. Cette armeétait d'une qualité époustouflante.

- «Voici les dagues de Noldorin, elles ont déjà servis pendant la guerre. N'ayez crainte jeune Peregrin Touque, vous trouverez le courage en vous.»

Deux lames furent données aux cousins, qui les regardèrent impressionné.

- «Et pour vous Sam Gamegie, une corde elfique faite en hithlain.»lui indiqua Galadriel.

- «Merci Gente Dame. Est-ce qu'il vous reste une jolie dague étincelante ?» demanda-t-il avec espoir.

Ellelui lança un sourire amusé, mais ne répondit pas et se dirigea vers Gimli qui avait les yeux rivés au sol.

- «Quel cadeau un Nain demanderait-il aux Elfes ?»

- «Aucun. Excepté d'admirer la Dame des Galadhrim une fois encore, car sa beauté surpasse celle de tous les joyaux qu'abritent la terre.» déclara-t-il avec émotions. Puis après un temps d'hésitation, il se ravisa. «En vérité, il y aurait bien quelque chose. Non je n'ose pas y penser. C'est impensable. C'est ridicule.»

Galadrielsouritlégèrement et se baissa pour écouter la demande du nain qu'ellefini par accepter. Elle s'approcha ensuitede Boromir.

- «Pour vous, ami du Gondor, voici une ceinture d'or. Elle fut faîte en l'honneur de la victoire de la Dernière Alliance et n'eut jamais de propriétaire.»

Boromir prit la ceinture et la regarda avec admiration. Il remercia ensuite la Dame qui se dirigea vers Aragorn.

- «Je n'ai rien de mieux à vous offrir que le cadeau que vous portez déjà.Pour son amour, je crains que la grâce d' Arwen Étoile du Soir, ne s'estompe.» lui indiqua-t-elle en effleura le collier pendant au cou de mon ami.

- «Je voudrais qu'elle quitte ces rives, et qu'elle rejoigne son peuple .Je voudrais qu'elle prenne le vaisseau pour Valinor.» lui répondit-il.

- «Ce choix lui appartient. C'est à vous de faire le votre Aragorn. Vous élevez au-dessus de vos ancêtres, depuis les jours d'Elendil, ou sombrer dans les ténèbres avec ce qui reste de votre lignée.Au revoir. Vous avez beaucoup à faire,Elessar.»

Ces mots semblèrent faire échos dans l'esprit de mon ami. Galadriel se dirigea finalement vers moi.

- « Aranel Heldaria, je vous offre deux dagues d'argent, forgées ici même il y a bien longtemps. Elles n'ont encore jamais servies. En espérant qu'elles soient aussi efficaces que les épées que vous avez avec vous.»

- «Merci beaucoup, Ma Dame.»

Je pris les dagues et les regardais quelques instants. Elles étaient fines et légères mais paraissaient aussi très aiguisées, je n'avais aucun doute sur leur efficacité. Leurs lames étaient gravées de quelques arabesque et je fus surprise de reconnaître les armoiries de ma famille.

- «Adieu Frodon Sacquet. Je vous offre la lumière d'Earendil, notre étoile bien aimée. Puisse cette lumière vous éclairer dans les endroits sombres, où toutes les autres lumières seront éteintes.»

Une fois qu'il eu récupérer son présent, elle lui embrassa le front et nous nous dirigeâmes vers les barques. Je remerciais encore les seigneurs des lieux pour leur hospitalité et leur générosité.

J'aidais les autres à s'installer quand je vis Aragorn revenir d'une discussion avec Celeborn. Il me fit signe de venir et je le suivis.

- «Des orcs sont à nos trousses, ils portent la mains blanche de Saroumane.» m'informa-t-il.

- «Des orcs?En plein jour ?» demandais-je, surprise.

- «Oui, je crois que ce sont les créatures dont Gandalf nous avait parlé. Ce sont des Uruk-Haï.» me répondit-il sombrement.

- «Je vois. Je vais prévenir Legolas et Gimli.»

Mon ami acquiesça et je me dirigeais vers le nain et l'elfe qui s'installaient dans une barque. Je les prévins de ce que je venais d'apprendre et grimpais avec eux.

- «Eh bien mon ami, vous qui détestez les elfes vous voilà en compagnie de deux d'entre eux.» taquinais-je le nain, gentiment.

- «Il faut croire que je suis forcé de m'y habituer, ma chère.» répondit-il en riant.

Legolas commença à pagayer et je le rejoignis rapidement pour l'aider.

- «Lors de ce départ, j'ai reçu ma pire blessure, car j'ai jeté un ultime regard sur ce qu'il y a de plus beau. Dorénavant, je ne parlerais plus de beauté si ce n'est du cadeau qu'elle m'a offert.» déclara Gimli au bout de quelques minutes.

- «Quel était ce cadeau ?» lui demanda Legolas.

- «J'ai osé lui demander un cheveu de sa belle chevelure dorée. Elle m'en a donné trois.» soupira-t-il.

J'échangeai un sourire avecl'elfepuis je posais ma main sur l'épaule du nain.

- «Finalement vous aviez raison, Galadriel vous a fait tomber sous son charme.»


Fiou... C'était long !Avis ?