Bonjour toustes !
Merci de prendre le temps de lire cette histoire !
Je plaide coupable pour mon retard d'une semaine pour poster le chapitre 3, mais pour me faire pardonner, je poste aujourd'hui le chapitre 3 et dimanche le chapitre 4 !
L'histoire avance bien, j'ai trouvé mon rythme d'écriture, alors sauf cas de force majeure, il ne devrait plus avoir de retard sur la publication des prochains chapitres !
Hide Sunshine : Merci pour ta review, et encore pardon pour le retard ! J'éspère que ces deux chapitres te donneront aussi hâte de lire la suite !
Disclaimer : C'est pas à moi, mais à Hajime Isayama, qu'on embrasse bien fort.
Bonne lecture !
Chapitre 3 - Premier jour
…
Au petit matin, alors qu'une douce torpeur planait encore sur le QG du Bataillon d'Exploration, Eren Jaeger, jeune homme de 19 ans, détenteur de l'Originel, arme secrète de l'île de Paradis et accessoirement sauveur de l'humanité, se réveilla en sursaut dans la geôle qui lui servait une nouvelle fois de suite privée. Il secoua la tête afin d'émerger plus rapidement, et de faire partir le bruit qui résonnait encore dans sa tête. Il aurait juré entendre un énorme claquement sec retentir si fort qu'aucun être vivant présent dans la château n'aurait pu l'ignorer. Non, ce n'était que dans ma tête, se dit-il en sentant la colère lui irradier le torse.
Le titan assaillant essaya une énième fois de repousser cette sensation de brûlure intense qui venait le cueillir tous les matins au réveil depuis plusieurs mois. Il avait toujours été plus ou moins colérique, mais là, ça dépassait tout. Il n'en pouvait plus de cette rage permanente, n'importe quelle pensée qui s'installait dans son esprit ne mettait pas plus de deux secondes à se transformer en monologue intérieur courroucé.
En vérité, tout le mettait en colère. Les regards braqués sur lui en permanence, qu'ils aillent du pur dédain à l'adoration en passant par la crainte, l'inquiétude d'Hanji, Mikasa et Armin, ces gros lourdauds de dirigeants de Sina qui refusaient de bouger leurs culs pour changer les choses… Il ne supportait plus cette attente inutile, ces longues conversations qui ne menaient nulle part, ces pourparlers avec des représentants d'états étrangers qui n'en avaient rien à foutre de leurs vies à tous. Tout cela créait un mur de rage sourde qui le séparait de plus en plus de ses proches. Ils ne le comprenaient plus. Et il n'avait plus aucune envie de faire des efforts, si ils voulaient agir, qu'ils le fassent.
Eren s'assit sur la planche vaguement matelassée qui lui servait de lit, et regarda autour de lui. Les cachots étaient presque devenus sa résidence secondaire ces derniers temps. Il en connaissait chaque recoin, il avait passé des heures à en compter les briques, en dessiner les fissures avec ses doigts, en contempler les ombres chevrotantes des barreaux que balayaient la lumière faible des torches accrochées au mur. Il savait que cette fois, Mikasa et Armin ne viendraient pas le voir pour l'aider à passer le temps en leur compagnie.
Le titan passa ses mains sous son tricot et racla la peau brûlante de son ventre avec ses ongles. Il avait tout fait pour que ces amis lui foutent enfin la paix. Eux aussi l'irritaient au plus haut point. Il ne pouvait plus supporter leurs regards doux, leur calme olympien et même la confiance qu'ils avaient en lui alors qu'ils participaient à l'immobilisme de tout le bataillon.
« Qu'ils aillent tous en enfer. » Marmonna t-il pour lui-même dans le silence pesant du cachot, seulement troublé par le crissement de ses ongles sur sa peau.
« Quel orateur. » Claqua alors une voix morne, qu'Eren ne connaissait que trop bien. Il enleva prestement ses mains de ses côtes qui commençaient à le piquer sévèrement et releva la tête en essayant d'apercevoir la silhouette de l'intrus à l'extérieur de sa cage.
« C'est une conversation privée Caporal. » Répondit le titan assaillant en continuant de balayer du regard les angles des murs plongés dans l'obscurité.
« Je vois que ton lamentable cerveau continue tranquillement de fondre, c'est bien. » Grogna Rivaille en avançant d'un pas, sortant ainsi de la cachette qu'il occupait depuis plus d'une heure.
Le regard du prisonnier se braqua immédiatement sur lui alors qu'un ricanement sombre résonnait dans la geôle.
« Et vous, comment vont vos migraines ? » Rétorqua t-il une voix mielleuse qui fit se serrer les dents du Caporal.
Il détestait que seul ce putain de Jaeger ait remarqué à quelle fréquence ses maux de tête lui pourrissaient la vie. Il faisait tout son possible pour les ignorer, mais parfois ils étaient si puissants qu'il ne pouvait s'empêcher de serrer nerveusement sa main dans ses cheveux ou pire encore, ils déclenchaient un tic de douleur qui agitait son sourcil droit. Ses migraines étaient parfois intenables, mais ce qui l'était encore plus, c'était l'air goguenard du morveux. À chaque onde de douleur qui l'assommait presque, il voyait du coin de l'oeil ce gros abruti tourner sa tête vers lui, comme s'il avait un sixième sens qui lui permettait de savoir exactement ce qui se passait entre ses deux oreilles. Rivaille savait depuis des semaines que le titan était au courant de ses migraines chroniques, mais c'était la première fois qu'il en parlait ouvertement. Et l'Ackerman savait très bien pourquoi. Les choses prenaient une tournure qu'il connaissait bien.
« Je crois que je sais pourquoi vous avez mal. » Continua Eren sur le même ton, et Rivaille eut une folle envie de l'étrangler sur le champ.
« Si tu savais comme je m'en cogne. »
« En fait, je me suis dis… » Continua le titan comme si de rien n'était alors que le Caporal prenait une grande inspiration en fronçant les sourcils, « qu'il fallait que je me rappelle de la première fois où je vous ai vu souffrir de ces maux de tête, et il se trouve que c'était peu après que- »
« Eren, stop. » Le coupa Rivaille d'une voix que l'Assaillant n'avait encore jamais entendue, et qui le fit taire immédiatement, sans qu'il ne sache trop pourquoi.
Eren écarquilla les yeux lorsqu'il vit qu'un petit rictus satisfait venait de prendre place sur le visage de son supérieur. Il voulut répliquer et continuer d'asticoter le petit homme qui l'observait depuis l'extérieur de sa cellule, mais quelque chose de très fort et de complètement inconnu le retint. Cette sensation de blocage aurait du le mettre dans une rage folle, pourtant il se sentait étrangement… calme.
« Bien. », reprit le plus âgé d'une voix redevenue traînante, « je te propose un marché Jaeger, à prendre ou à laisser. »
Le susnommé cligna des yeux plusieurs fois, en se demandant encore ce qu'il s'était passé quelques instants auparavant, mais se ressaisit assez vite, un marché ? Ça c'est intéressant… se dit-il, un sourire passant imperceptiblement sur ses lèvres.
« Je suis tout ouï Caporal. » Répondit-il en braquant deux yeux verts perçants, desquels poignait une petite lueur de curiosité, sur son interlocuteur.
« Je te fais sortir d'ici, et tu disposes de trois mois pour améliorer ton caractère de merde. Si tu échoues, nous te conduirons à Sina où tu te feras bouffer par un de nos gars. Si tu refuses ce délai, je fais seller les chevaux tout de suite et tu finis en ragoût pour titan nouveau-né avant ce soir. » Exposa Rivaille.
« C'est plus un ultimatum qu'un marché. » Minauda Eren dans un sourire. « Dans un vrai marché, il faut que je vous donne quelque chose et vous me donnez quelque chose en retour, non? »
« Quelle maîtrise du vocabulaire. » Grinça sarcastiquement Rivaille, « La contre-partie est la suivante : durant ces trois mois, je serais la seule personne que tu côtoieras. Tu n'auras plus aucun contact avec les membres du bataillon, pas même Hanji. Et tu devras m'obéir. Pas de transformation pendant toute la durée de notre cohabitation. Si tu déroges à l'une de ces règles, je te découpe en rondelles et je te fais cuire avant de te livrer à Sina. »
« Rien que ça. » Ricana Eren sans se départir de son sourire. « Donc j'ai le choix entre mourir, et mourir après avoir passé trois mois à être votre esclave. Je ne sais que choisir… »
Rivaille resta silencieux alors que le titan se leva de sa planche et fit quelques pas vers la grille luminescente, en restant toutefois à bonne distance du soldat le plus fort de l'humanité. Ce dernier pu alors se rendre compte d'à quel point Jaeger semblait éreinté. Il avait toujours de longues stries qui sillonnaient ses joues creuses malgré la nuit entière qui s'était écoulée depuis sa dernière transformation. C'était le signe qu'il ne récupérait pas aussi vite son énergie qu'auparavant, et que quelque chose l'empêchait de se régénérer normalement. Les stries profondes ne parvenaient cependant pas à cacher les lourdes cernes violacées qui chutaient de ses yeux verts brillants de fatigue. Ses cheveux noirs, mollement retenus par un chignon trop lâche contrastaient trop violemment avec la couleur de sa peau, si blanchâtre qu'elle en devenait bistre par endroit, lui donnant un aspect cadavérique.
« Que ce soit l'une ou l'autre des propositions, » Continua Eren, « je pourrais toujours vous fausser compagnie pour aller faire ce qu'aucun d'entre vous n'ose faire… »
« T'as plus l'énergie de faire ça crétin. Dans ton état, tu pourras à peine tenir un titan de 6 mètres, et j'aurais aucun mal à te faire la peau en 10 minutes. De la même façon que pour ton frangin. Sauf qu'à l'inverse de lui, t'auras personne pour te sauver, t'es seul Jaeger. » Trancha la voix morne, dont les derniers mots firent grandement augmenter le rythme cardiaque du titan assaillant.
Eren eut une intense envie de rouer de coups l'homme qui se tenait à quelques mètres de lui, et qui le toisait avec cet air suffisant et ennuyé. Le titan serra les dents à s'en faire mal. Il ne comprenait même pas ce que ça pouvait bien lui foutre à lui, qui semblait rêver de le tuer depuis plusieurs années. L'assaillant essaya tant bien que mal de retrouver son calme, bien qu'une veine continuait encore à pulser sur son front lorsqu'il reprit la parole :
« Pourquoi vous ne me tuez pas tout de suite ? »
« Va savoir. » Répondit simplement le caporal
Eren prit quelques instants pour réfléchir. Au final, ce n'était pas comme si il avait vraiment le choix. Dans l'état dans lequel il était, il ne pouvait effectivement pas prendre le risque de tenter une fuite lors de son trajet pour les souterrains de Sina. Il estima qu'il pourrait tenter le coup dans deux jours au moins, le temps que son corps se régénère complètement. Cette fatigue et cette tension constantes finiraient vraiment par le rendre fou. Il sentait qu'il n'était plus que l'ombre de lui même, et que c'était parce que son esprit était sans arrêt en train de tergiverser et ses tripes entrain de se tordre d'amertume et de colère qu'il ne contrôlait plus aussi bien ses guérisons. En effet, il n'avait pas le choix. Il devait accepter la proposition du Caporal, et attendre la première occasion de l'assommer ou de l'égorger pour pouvoir s'enfuir.
« Très bien, marché conclu. » Affirma le titan en dardant ses yeux luisants dans la pénombre sur Rivaille.
Il fut abasourdi lorsqu'il vit le caporal fermer quelques instants ses paupières alors que l'angle de ses mâchoires ressortit brusquement du bas de ses joues, comme s'il venait de les serrer excessivement fort. Il ouvrit la bouche une nouvelle fois, mais Rivaille le coupa immédiatement :
« Bien. » Sa voix était légèrement plus grave qu'à l'accoutumée. « Nous discuterons des détails une fois installés. »
« Installés ? Où ça ? » Demanda Eren, en avisant son supérieur qui venait de se saisir des clés de sa cellule.
Après le tintement caractéristique des pièces de métal qui s'enclenchent les unes aux autres, Rivaille fit pivoter la lourde porte du cachot, et la maintint grande ouverte sous l'oeil surpris et curieux du titan assaillant.
« Dans ta nouvelle cellule. Plus spacieuse, mais tout autant contraignante. »
Eren frissonna sous le courant d'air qui pénétra les cachots alors que son Caporal ouvrait la porte qui menait aux escaliers, l'enjoignant silencieusement à le suivre.
