Chapitre 9 : escapade nocturne
Katie fut transportée le lendemain à l'hôpital Ste Mangouste pour les maladies et blessures magiques. Tout le monde dans l'école était alors au courant qu'elle avait été ensorcelée, mais les détails n'étaient pas très clairs et personne, en dehors de Harry, Ron, Hermione et Leanne, ne semblait savoir que Katie n'était pas la cible désignée.
-Malefoy sait ce qui s'est passé, maintenant, dit Harry à Ron et à Hermione qui avaient adopté pour principe de feindre la surdité chaque fois qu'il avançait sa théorie sur Malefoy-devenu Mangemort.
Elle avait adopté cette stratégie afin de ne pas éveiller les soupçons chez son ami. Malgré cela, elle ne savait plus quoi penser de cette situation. Bien qu'elle sut que Malefoy n'était pas à Pré-au-Lard, où était-il le reste du temps ? Pourquoi prétendre passer du temps à la bibliothèque, alors qu'elle savait pertinemment qu'il n'y était pas. Pour quelles raisons était-il si occupé ? Elle n'arrivait pas à trouver une explication à toutes ses questions. Peut- être devrait-elle lui envoyer un message, pour avoir une discussion en toute franchise avec lui. Cela faisait à présent trois jours qu'elle n'avait plus aucune nouvelle. Elle le cherchait souvent du regard dans la Grande Salle, aux heures des repas, mais il n'était jamais présent. Crabbe et Goyle, en revanche, restaient toujours ensemble. Quelques fois, elle aperçut Pansy Parkinson, en compagnie de ses amies de Serpentard sans Malefoy, ce qui rassura Hermione.
Une nouvelle semaine pointa le bout de son nez. Toute la journée, elle appréhenda les cours en commun qu'elle devait suivre avec les Serpentards. Ne sachant quelle posture adoptée, elle préféra ignorer le jeune homme tout au long de la journée. Même si celle-ci était partagée entre le désire de lui envoyer un message à l'aide de leur faux Gallion, et l'envie de prendre quelques distances avec lui.
Lorsque la journée de cours fût terminée, elle prétexta, plus par habitude qu'autre chose, de faire à un tour à la bibliothèque. En réalité, elle préférait rentrer seule à la tour de Gryffondor. Elle emprunta le chemin du septième étage pour rejoindre la salle commune, lorsqu'elle tomba nez à nez avec Malefoy, sorti de nulle part.
-Hermione, l'appela-t-il d'un ton suppliant, parle-moi…
Il avait le teint pâle et les yeux légèrement cernés, comme s'il avait passé plusieurs nuits sans dormir.
-Je ne sais pas quoi te dire Drago… mentit-elle, hésitant à lui parler de ce qu'elle avait sur le cœur.
-Tu m'en veux toujours ?
-Non… seulement j'ai l'impression que tu me caches des choses ! Je n'aime pas ça du tout Drago.
-Je comprends, je ne peux pas t'en dire plus maintenant, mais peut-être que plus tard…
-Vraiment ? Fit-elle étonnée.
Elle commençait à perdre le fil de ses idées, voyant Drago s'approcher de plus en plus d'elle. À nouveau, son cerveau s'engourdit au fur et à mesure que le Serpentard s'avança. Elle essaya de reculer, mais son corps refusait de bouger. Elle était comme envoûtée par son regard si déterminé.
Il l'a coinça sur le tableau représentant Barnabas le Follet, et l'embrassa le plus fougueusement possible, ignorant les cris de protestation des Trolls qui dansaient la danse classique derrière eux.
Ce fut comme s'ils s'étaient retrouvés après de longs mois d'absence. Dès cet instant, elle se rappela de la tendresse de ses lèvres, de son odeur envoûtante qui émanait de lui et de la douceur de ses mains quand il lui caressait les cheveux. Elle prit conscience qu'il lui avait incroyablement manqué au cours de ces derniers jours, ce qu'elle lui fit comprendre dans son étreinte.
Ils se relâchèrent tout doucement, sans se quitter des yeux.
-Ca signifie qu'on n'est plus fâché ? Plaisanta Drago.
-D'après toi ?
Elle déposa tendrement un baiser sur le coin de ses lèvres, comme pour confirmer leur réconciliation.
-Je suis désolé Hermione pour l'autre jour… je ne voulais pas dire ça…
-Cela n'a plus d'importance Drago, j'ai réagi excessivement…. C'est parce que j'ignore où tout cela va nous mener, avoua-t-elle en fixant Malefoy droit dans ses yeux gris. J'ai… j'ai besoin de te parler, dit-elle simplement.
Elle avait besoin de réponses à ses questions. Elle voulait lui faire confiance, mais un sentiment de doute s'était installé en elle, peut-être à cause de Harry et de son obsession pour le Serpentard.
-D'accord lui répondit Drago, viens me rejoindre à dix heures du soir devant ce tableau. Je t'attendrai, lui dit-il en l'embrassant sur la joue.
D'un air horrifié, Hermione s'exclama :
-Tu es fou ! Les professeurs font des tours de ronde dans les couloirs à cette heure-là ! On est préfet Drago, si on se fait prendre…
-Ne t'inquiète pas Granger – elle adorait quand il l'appelait par son nom à présent- je connais les couloirs par cœur, dit-il d'un ton plein d'assurance. Allez, relaxe-toi un peu je connais un endroit très sûr.
Toujours perplexe, elle prit congé du Serpentard et s'éloigna jusqu'à l'angle du couloir. Qu'avait-il en tête ? Elle s'en voulait de ne pas lui avoir posé la question. Elle tourna les talons, décidée à lui demander plus d'explication. Mais Drago n'était déjà plus là. Il était sûrement parti par l'autre bout du couloir…
Ce soir-là Harry partit vers huit du soir à son rendez-vous avec Dumbledore. Lui souhaitant bon cours, Ron et Hermione restèrent ensemble dans la salle commune. Elle avait réfléchi toute l'après-midi à un plan pour fausser compagnie à son ami. À l'évidence, la seule excuse plausible qu'elle trouva était de se rendre au dîner donné par Slughorn.
Découragée à l'idée de passer une fois de plus une soirée en compagnie des membres du Club de Slugh, Hermione monta dans la salle de bain du dortoir s'apprêter.
Elle laissa pendre négligemment ses cheveux ondulés sur son épaule droite, relevant quelques mèches de son côté gauche par une petite broche en argent offerte à son anniversaire par ses parents. Elle prit une robe de soirée noire qu'elle enfila rapidement et quitta son dortoir.
Ron était affalé sur le fauteuil qui faisait face à la cheminée. La mine grognon, il regarda d'un œil noir Hermione quitter la salle commune, sans lui souhaiter bon soir.
Le dîner organisé par Slughorn était le plus long auquel elle n'avait jamais assisté. Impatiente de retrouver Drago pour avoir une discussion avec ce dernier, elle écouta distraitement la conversation entre le professeur et MacLaggen. Comme à son habitude, le maître des potions s'enthousiasmait du nombre de personnalités importantes que côtoyaient Cormac et son père. À plusieurs reprises, elle croisa le regard pervers que lui lançait MacLaggen dans sa direction, avant de détourner rapidement la tête d'un air offusqué. Celle-ci se rappela la conversation avec Malefoy et le Gryffondor dans les toilettes, ce qui la répugnait davantage.
Le professeur leur présenta également Gwenog Jones, la capitaine de l'équipe des Harpies de Holyhead, qui ne manqua pas d'expliquer en long et en large ses exploits sportifs.
Bientôt, la petite pendule d'or, posée sur le bureau de Slughorn annonça dix heures.
Hermione et les autres condisciples conviés à la soirée prirent congé du professeur. Celle-ci s'attarda un peu, laissant de l'avance aux élèves qui rejoignaient leur salle commune respective.
Elle n'avait pas peur de rencontrer un professeur sur le chemin, car elle répondrait tout simplement qu'elle revenait de la soirée donnée par Slughorn. C'était plutôt pour le chemin du retour qu'elle craignait d'être vue. Habituellement, ils se retrouvaient dans la salle de classe vide qui se trouvait juste en face du portrait de la Grosse Dame. Mais aujourd'hui, le rendez-vous que lui avait fixé Drago était beaucoup plus éloigné de la Tour de Gryffondor.
Elle arriva dans le couloir qui était toujours désert. Attendant l'arrivée du Serpentard, elle observa les Trolls qui effectuaient péniblement une pirouette de danse classique, lorsque quelqu'un lui prit la taille par derrière. Sursautant, elle sentit Drago lui embrasser le cou.
-Tu es magnifique, lui murmura-t-il à l'oreille.
-Tu m'as fait peur, répondit-elle, rassurée par son étreinte. Il ne faut pas tarder ici, si un professeur arrivait on aurait de graves ennuies.
Avec une boule au ventre, elle imagina Harry revenir de son rendez-vous avec Dumbledore, empruntant le couloir d'un moment à l'autre.
-Ferme les yeux alors, dit simplement Malefoy, en lui cachant ses yeux avec les mains. Et compte jusqu'à trois.
Récitant la litanie dans sa tête, il retira ses mains trois secondes plus tard pour lui montrer une grande porte qui apparût instantanément.
-La Salle sur Demande, se rappela Hermione dans un murmure.
-Ca doit te rappeler des souvenirs, marmonna honteusement Drago.
-Si tu veux parler de la fois où tu es venu nous piéger l'année passée avec les membres de l'A.D, alors oui ça me rappelle vaguement quelque chose.
Ils s'échangèrent un léger sourire au ton sarcastique de la jeune fille.
-Viens, dit-il en lui prenant la main, je vais te montrer quelque chose.
Lorsqu'ils rentrèrent dans la Salle sur Demanda, Hermione poussa une exclamation de stupéfaction.
Ce n'était plus la salle d'entraînement qu'elle avait connu durant sa cinquième année. La salle ressemblait à présent au parc de Poudlard. Le plafond, semblable à celui de la Grande Salle, reflétait un ciel étoilé. Hormis quelques nuages, le ciel était d'un bleu nuit perçant, illuminé par la pleine lune qui dominait la salle. Bien qu'elle avait lu dans l'Histoire de Poudlard qu'il s'agissait d'un plafond magique, elle eu l'impression de se retrouver dans le parc à la nuit tombée.
Ébahie par ce décor, elle entra dans la salle en regardant autour d'elle. Le sol était recouvert d'une pelouse, négligemment entretenue, comme celle du Terrier. Ils se seraient crus dans une prairie, campant à la belle étoile.
Drago était déjà installé sur le sol, les bras croisés derrière sa tête, regardant pensivement le ciel. Hermione se joignit à lui, tout en regardant ce paysage magnifique. Ils restèrent un moment, sans parler en contemplant les étoiles. Après quelques minutes, Drago se retourna sur le côté, et regarda Hermione.
-Je viens quelques fois ici, pour réfléchir quand j'ai trop de pensées en tête.
-C'est magnifique, dit-elle dans un souffle.
Il ouvrit ses bras pour qu'elle puisse se blottir contre lui. Elle entendait les battements de son cœur contre sa poitrine, sa respiration si paisible dans ce lieu si serein. Il se pencha vers elle, l'embrassant délicatement, tout en savourant le contact de ses lèvres sur les siennes. Il se pencha un peu plus vers elle, l'obligeant à se coucher sur le dos. À présent, ils étaient tous les deux couchés dans l'herbe, Hermione caressant les cheveux blonds et lisses de Drago. Elle adorait sentir ses cheveux entre ses doigts, les serrant un peu plus lorsque le Serpentard lui mordillait délicatement sa lèvre inférieure.
Il faisait de plus en plus chaud dans la Salle, comme s'ils se trouvaient durant une chaude nuit d'été. Sa chemise, déboutonnée de quelques centimètres collait contre le torse de Drago. Hermione sentit la chaleur qui se dégageait de son corps, les mains de Malefoy lui caressaient doucement le bras puis remonta vers ses épaules. Il fit glisser la bretelle de sa robe, et lui embrassa le cou avec fougue, tout en descendant petit à petit sur son épaule.
Jamais elle n'aurait cru que Drago Malefoy puisse être aussi tendre et passionné de cette manière. Ses mains de baladaient le long de son corps à présent, parcourant ses courbes.
Se laissant gagner par une envie de lui caresser le torse, Hermione passa la main sur sa chemise, déboutonnant le reste de ses boutons, pour enfin toucher ses pectoraux parfaitement tracés.
À ce contact, Drago glissa sa main le long de sa cuisse, en remontant délicatement sous sa robe. Éprouvant un sentiment d'excitation soudaine, elle lui ôta rapidement sa chemise.
Mais Drago arrêta aussitôt son geste, remontant sur lui sa chemise. Il commença à la reboutonné, une expression de culpabilité s'inscrivant sur son visage. Hermione regarda le jeune homme, honteuse de s'être laissée entraîner dans cette éteinte un peu trop passionné.
-Désolée, murmura-t-elle, je ne sais pas ce qu'il m'a pris.
-C'est rien, moi aussi j'étais un peu trop emportée dit-il, un petit sourire au coin de lèvres, ce qui avait le don de faire fondre le cœur de la Gryffondor. Tu veux qu'on aille s'asseoir ? Lui demanda Drago, d'un mouvement de tête en désignant une longue couverture et plusieurs coussins confortables qui semblaient être apparus à l'instant.
-Avec plaisir, lui répondit Hermione en le suivant par la main.
Il installa galamment la jeune fille sur les coussins, avant de s'asseoir à ses côtés.
Venant aux choses sérieuses, elle lui posa une question qui lui brûlait les lèves :
-Tu es au courant de ce qu'il est arrivé à Katy Bell ?
Elle analysa l'expression du Serpentard à l'évocation de l'accident
-J'en ai entendu parler, répondit-il vaguement intéresser. Pourquoi ?
-Oh pour rien… simplement pour parler. On pense que c'est quelqu'un qui l'a ensorcelée.
Elle lui jeta un regard en biais. Il jouait avec sa baguette magique à faire tournoyer une fleur qui poussait dans l'herbe.
-Tu étais bien en retenue ce jour-là, non ? demanda-t-elle timidement.
Malefoy perçut un ton accusateur dans sa question, et s'arrêta aussitôt son mouvement. Il se tourna vers la jeune fille qui le regardait droit dans les yeux, rempli d'inquiétude.
-Tu penses que j'y suis pour quelques choses ? Répliqua-t-il sèchement.
L'ambiance semble s'être soudainement refroidie. Hermione frissonna quelque peu, avant que Drago lui passe sa veste qui était posée sur la couverture.
-Non, je sais que tu m'as dit la vérité, je te crois Drago. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde… d'un ton hésitant, elle continua. J'ai entendu quelqu'un qui te soupçonnait d'y être mêlé.
-C'est Potter, c'est ça ? Demanda-t-il irrité. Je suis sûre que c'est lui.
Horrifiée qu'il n'apprenne la vérité d'une façon ou d'une autre, elle décida d'être franche avec et lui avoua leur aventure sur le chemin de Traverse. Honteuse de l'avoir suivi, elle lui expliqua qu'elle l'avait entendu parler à Barjow. Bien sûr, elle ne mentionna pas le fait qu'elle était accompagnée de Ron et Harry, mais celui-ci semblait l'avoir deviné puisqu'ils s'étaient rencontrés ce jour-là chez Madame Guipure.
Lorsqu'Hermione eut fini son récit, elle continua de fixer Malefoy droit dans les yeux, attendant une réaction de sa part. En détournant la tête, il lui répondit :
-Je n'arrive pas à croire ce que tu me dis ! Comment as-tu pu me suivre ?!
Il semblait irrité par le récit d'Hermione. Tentant de calmer les choses, celle-ci s'excusa honteusement :
-C'était avant de réellement te connaître Drago… je cherchais à comprendre...balbutia-t-elle.
-Ca ne te regarde pas Hermione, coupa sèchement Malefoy. Je ne veux pas te mêler à ca !
-Mais à quoi Drago ?! s'exclama la jeune fille. Tu prépares bien quelque chose alors ? Dis-moi que ce n'est pas en rapport avec ce collier !
Elle avait les larmes aux yeux quand elle le supplia de répondre. Ne pouvant en dire plus, Malefoy se leva, faisant les cents pas devant elle.
-Je ne peux rien te dire. La vie de trop de personnes en dépend… Pas seulement toi Hermione, dit-il en la regardant, mais aussi ma famille.
-Tu veux parler de tes parents ? s'inquiéta-t-elle.
-Oui, tu connais la situation de mon père, reprit Malefoy, je dois les protéger du Seigneur des Ténèbres. Tu ne sais pas ce qu'il pourrait leur faire… ou à toi, s'il apprenait ce que je ressens pour toi.
-Je suis déjà en danger Drago, ils savent que je suis une amie de Harry et que je serais toujours là pour me battre près de lui.
D'habitude, ils évitèrent de parler de ses amis, préférant oublier qu'une barrière invisible les séparait à ce sujet-là. Mais maintenant, Hermione devait mettre les choses au clair, lui expliquer dans quel camp elle était. À son grand étonnement, la remarque que lui lança Malefoy n'était pas en rapport avec Harry.
-Je suppose que ça comprend aussi la présence de Weasley…
-Il est aussi le meilleur ami de Harry, répondit Hermione ne sachant pas trop où Malefoy voulait en venir. Et le mien.
-Il te regarde un peu trop souvent si tu veux mon avis…
-Nous sommes amis c'est tout ! Comme toi avec Pansy… que tu continues de jouer ton ancien rôle, soit dit en passant !
Consterné par cette réplique, il répondit sur la défensive :
-Tu connais les raisons qui m'obligent à continuer cette comédie. Je ne peux pas montrer que j'ai changé, on se demanderait pourquoi… Je ne veux pas attirer l'attention sur moi c'est tout.
-Tu ne me diras pas ce que tu prépares alors ? Se souvenant de la promesse du Serpentard.
-Non, conclut-il d'un ton catégorique.
-Mais tout à l'heure tu disais…
-J'ai changé d'avis. J'espère que tu comprends Granger, ne cherche pas à en savoir plus.
Cette dernière phrase mit Hermione mal à l'aise. Elle avait senti le ton du jeune homme menaçant, bien qu'elle sut pertinemment qu'il disait cela pour la protéger. Il se coucha sur la couverture, reposant sa tête sur les coussins moelleux. Elle fit pareil, blottie dans ses bras, pour lui faire comprendre que la discussion à ce sujet était close.
-Je ne veux pas te perdre Drago, déclara Hermione, le visage enfoui dans ses bras.
-Moi non plus, Hermione. Tu es ce qu'il m'est jamais arrive de mieux de toute ma vie. Jamais je n'aurai pensé vivre de tels moments avec toi…
-Tu y avais déjà pensé avant ? Demanda Hermione étonnée.
-Hermione, fit Drago en déglutinant, il faut que je t'avoue quelque chose… Quelque chose que personne n'a jamais su… depuis toutes ses années, je t'ai toujours aimé… Je n'ai cessé de penser à toi…
Alors, sans savoir réellement pourquoi, ni comment ils en étaient arrivés à cette discussion, Drago lui raconta ce qu'il avait sur le cœur. Comment depuis qu'il l'avait vu pour la première fois dans le Poudlard express il était tombé sous son charme. Mais il s'était toujours efforcé de refouler ce sentiment même s'il avait dû se montrer méchant et quelques fois cruel, admit-il honteusement.
-Je suis venu te voir, avoua Drago. Quand tu avais été pétrifié… à l'infirmerie.
Hermione resta bouche bée, jamais elle ne s'était doutée de quoi que ce soit à ce sujet. Une larme coulant sur ses joues, elle écouta Drago poursuivre ses aveux.
-Mais je ne pouvais pas continuer comme ça… c'était comme si j'avais une double personnalité, une double vie dont personne ne pouvait supposer l'existence. J'étais tellement enfermé dans ce rôle qu'au fur et à mesure des années, je me suis moi-même persuadé que je te détestais.
Il lui expliqua également comme de toute sa vie, son père l'avait élevé dans une mentalité de mépris pour les sorciers qui n'étaient pas de leur statut social, ce qu'impliquait le poids d'une vieille famille dans laquelle il avait grandi. Il lui mentionna également le monde dans lequel il était enfermé et dont il ignorait comment y échapper.
-Maintenant que le Seigneur des Ténébres est revenu, c'est impossible pour moi de faire marche arrière, dit-il, plus à lui-même. Alors je dois… continuer pour survivre.
-Mais vous pouvez lui échapper, vous ralliez à l'Ordre du Phoenix, ils vous protégeront ! Assura Hermione.
-Tu ne sais pas tout ce qu'il peut faire, ou ma tante s'ils nous retrouvent. Je ne peux pas le concevoir. Je ne veux pas qu'on te torture…Ne t'en fais pas, rassura Drago, ça n'arrivera jamais !
La montre du jeune homme indiquait minuit passé. Horrifiée, Hermione se leva d'un bond.
-Il faut que nous y allions, il est tard !
-Tu as raison, répondit Drago en se relevant, je vais te ramener.
-Et toi comment tu vas faire pour repartir jusqu'au sous-sol ?
-Comment sais-tu où se trouve notre salle commune ?
-Oh je… balbutia-t-elle à cause de sa gaffe, j'en ai déjà entendu parler.
-Ah d'accord, lui répondit Drago, peu convaincu, ne t'inquiète pas pour moi j'ai l'habitude.
Ils sortirent de la Salle, se dirigeant vers le dortoir des Gryffondor, lorsque Miss Teigne, la chatte de Rusard apparut à leurs pieds. Prise de panique, Hermione regarda aux extrémités du couloir.
-Rusard ne doit pas être loin !
Comme si elle avait compris cette dernière phrase, l'animal miaula, appelant son maître. Au loin, la lumière provenant d'une torche apparut accompagnée de pas claudicants.
-Vite, lui dit Malefoy, qui commençait à courir dans le couloir faiblement éclairé.
Se maudissant de ne pas avoir emprunté à Harry la carte du Maraudeur ou sa cape d'invisibilité, Hermione couru à en perdre haleine à côté de Drago. Quand elle regarda derrière elle, elle vit que la lumière de Rusard courrait après eux.
-Je sais qu'il y a quelqu'un, vous ne pouvez pas vous cacher !
Par chance, il prit le tournant qui s'éloignait de la tour des Gryffondor.
Ils arrivèrent à hauteur du tableau de la Grosse Dame lorsqu'ils s'arrêtèrent pour reprendre leur souffle. Éclatant de rire tous les deux, ils eurent du mal à reprendre leur sérieux, encore sous l'adrénaline de leur escapade nocturne. Drago lui donna un dernier baiser pour lui dire au revoir, puis parti à nouveau vers le septième étage pour rejoindre les cachots. Hermione réveilla la Grosse Dame qui ronchonnait dans son tableau en laissant passer la jeune fille.
Discrètement, elle emprunta les escaliers qui menaient au dortoir, en prenant le soin de ne pas réveiller Lavande et Parvati qui dormaient profondément.
Elle n'arriva pas à bien dormir cette nuit-là, les souvenirs de ce moment passé avec Drago étant encore trop présents dans son esprit. Inlassablement, elle repassa ses images dans sa tête de Drago et elle, couchés dans l'herbe. C'était comme si elle sentait à nouveau le contact de sa main sur sa peau. Avec cette dernière pensée, elle réussit seulement à s'endormir quelques heures plus tard.
