Chapitre 13 : Ne me quitte paaaaaas, ne me quite paaaaas!
[PDV de Rachel]
Dépêches! Dis je en essayant de ne pas trop élever la voix.
Je fais ce que je peux ok? S'énerva l'autre. Il faut que j'efface toutes nos traces sinon elle va nous griller. L'autre fois elle est venue sur le PC et j'ai bien vu comment elle bossait, alors calmos. J'efface le tout et on se tire.
Je soufflais, sachant que je ne pouvais pas partir tant qu'elle était la. C'était le deal, elle m'aidait et en contrepartie je ne la laissait pas seule pour surveiller et ne pas qu'elle se fasse prendre. Nous avions un arrangement plutôt bancal, mais ça marchait.
Bientôt 2 mois que j'enflammais les réseaux sociaux. Au départ c'était juste une vengeance, parce que les profs ne me prenaient pas au sérieux. Parce qu'ils nous traitaient comme des gamins qui ne comprenaient rien. Mais moi j'avais compris, peut être pas les cours de maths ou d'histoires, mais j'avais compris la vie. Et c'était ça le plus important non?
Ce qui m'avait étonnée, c'était de voir que rapidement tout le monde s'était mis à me suivre. Finalement, les gens étaient de vrais moutons qu'il était facile de manipuler. Sauf que je ne manipule personne. J'informais les gens de ces personnes qui étaient censée nous apprendre des choses.
Tu sais que ça, ça peut lui valoir de sacrés problèmes? Me dit l'autre tout en continuant de taper sur son clavier.
Tu veux vraiment te faire griller? Dis je évitant sa question.
Nan mais sérieusement, cette prof m'a vachement aidé l'an dernier. Si jamais ça lui pose un problème j'te jure que…
Y'aura rien. la coupais je. Pas de preuves, pas d'accusation. Je savais que le problème majeur serait surtout la découverte de celle qui se cachait derrière l'oeil de Chelsea. Le reste n'était que des phrases lancées sans preuves. L'unique preuve restait les photos, mais la encore je prenais soin de ne pas mettre de visages.
En tout cas, dit elle en fermant la session. Je marche plus, si jamais elle se fait exclure ou je sais pas quoi.
Quoi, tu vas te dénoncer? Je savais qu'elle tenait trop à ses résultats et à ses études pour ça.
Non, je posterais un démenti sur le compte. Dit elle en attrapant son sac pour le mettre sur son épaule.
J'avais envie de lui répondre que ça ne servirait à rien. Mais je savais d'avance qu'elle avait moyen de faire pression autrement. Elle ne me disait qu'une partie de sa vérité.
J'entre ouvrit la porte et vérifiais que personne ne se trouvait dans le couloir. Une fois la porte fermée derrière nous, je fis un petit signe de tête comme au revoir et elle prit le chemin opposé au mien.
Je regardais une dernière fois mon téléphone pour voir le dernier tweet de l'oeil de Chelsea :
Si un élève a besoin d'un toit, c'est chez la prof de droit qu'il faut se tourner. Tim l'a bien compris, lui. #MoreThanTeacher #BecksHostel
C'était la première fois que je faisais un tweet sur cette prof, pas par vengeance… C'était juste que j'avais énormément galérer a trouver quelque chose de vrai sur elle et Castle. Même si je n'apportais aucunes preuves à mes tweets, ils étaient tous vrais. Et je mettais un point d'honneur à vérifier toutes mes sources.
C'est probablement pour ça que certaines tensions commençaient à se faire sentir. Madison devenait exécrable avec nous, Booth aussi était moins cool. Je savais que je jouais un jeu dangereux, mais après tout qu'y avait il de mal? Personne n'était mort ces révélations étaient vraies. Je devais avouer que ce dernier tweet était peut être le plus dérangeant, parce qu'il ne concernait pas une relation établie (ce en quoi j'excellais), mais ce n'était pas d'ma faute si en suivant la prof j'avais vu Tim juste devant chez elle.
J'avais poireauté plus de 4 heures avant de me rendre à l'évidence… Tim restait pour la nuit chez la prof de droit. Si j'avais été déçue au premier abord de ne pas tomber sur Castle et pouvoir révéler enfin la supercherie qu'ils cachaient à tous, je m'étais dit que cette révélation était la même qu'une autre…
[PDV Lanie Parish]
On avait tout fait pour tenter de trouver la personne avec qui était Madison et il avait fallu à peine une journée et un tweet pour découvrir la supercherie. J'étais étonnée de voir à quel point les ragots allaient bon train depuis que ce compte twitter avait été ouvert. Et combien j'en connaissais si peu sur mes collègues ou mes élèves. Bon, apprendre que untel ou untel sortait avec machine ou machin (surtout vis à vis des élèves) m'importe peu… Mais par contre, apprendre qu'il y avait un groupe d'homophobe qui s'en était pris à Calliope Torres et Arizona Robbins m'avais vraiment étonnée.
J'avais discuté avec mes élèves, la plupart étaient ouvert. Alors, je ne comprenais pas pourquoi un groupe de filles s'étaient mise à les tabasser simplement parce qu'elles s'aimaient. Madison et Rémy n'avaient pas plus de chance puisque certains élèves les regardaient toujours du coin de l'oeil ou pouffaient sur leur passage. Ils ne s'attaquaient pas à elle verbalement ou directement, mais c'était pas mieux.
Booth et Brennan semblaient être plus tranquille, mais certains élèves s'amusaient a leur poser des questions indirectes. Ma seule crainte était de voir mon nom ou celui d'une de mes amies dessus. J'avais de la peine pour Madison, mais je ne la connaissais que très peu. Si le nom de Kate ou même d'Angela venait à faire le tour de la toile, ce serait complètement différent.
C'était la pause déjeuner et j'avais mangé sur le pouce pour me concentrer sur les fiches de révisions des terminales. Le Bac commençait a approcher a grand pas et bon nombre d'entre eux ne savaient même pas ce qu'était l'encéphale… Je soufflais tout en posant mon stylo. Faire ces fiches de révision pour aider les petits groupes était un calvaire, mais je voulais que mes élèves aient le niveau.
Je m'adossais sur ma chaise et récupérais mon téléphone. Même si, pour une fois, la classe était silencieuse (du au fait qu'il n'y avait personne) j'avais besoin d'une pause. J'appuyais sur l'application Twitter, une habitude que j'avais prise depuis quelques semaines, maintenant. Et vérifiais les derniers tweet. Mon regard s'agrandit lorsque j'aperçus les derniers commentaires. Merde.
Je coupais l'appli et téléphonais directement a la principale concernée. Tant pis si elle était en cours, je n'aurais qu'a lui laisser un message vocal, même si je préférais l'avoir de vive voix.
Lanie? Me demanda t elle légèrement inquiète. Vu les bruits de fond elle devait être encore a la cantine.
Dis moi que tu as lu le dernier tweet. Dis je en soufflant.
Heu… De quoi tu… Oh… Le bruit semblait s'estomper, elle devait probablement sortir du self et je jetais un rapide coup d'œil a ma montre. Il restait encore 20 minutes avant le début des cours. Non je n'ai pas regardé. Pourquoi? Demanda t elle avec une pointe d'inquiétude dans la voix.
Il parle de toi. Et d'un certain Tim. Je l'entendis souffler. Kate, dit moi que c'est pas vrai. T'as pas héberger un élève chez toi! M'agaçais je.
Lanie… C'est compliqué…
Non non, c'est très simple. T'es prof de droit oui ou merde?
Il était en danger chez lui. Je… Je l'ai aidé parce que…
Tu crois qu'en me racontant tout ça, ça va t'aider? Tu sais très bien ce que tu risques. Alors peu importe les problèmes de cet élève. Kate, tu ne dois pas héberger qui que ce soit du lycée chez toi! Mais je ne pu m'empêcher de rajouter avec une pointe de malice, Bon, excepté Castle bien sur…
Lanie… Me dit elle avec reproche.
Sérieusement Kate, qu'est ce que t'as fait? Tu sais très bien ce que ça peut te valoir.
Tu oublies que c'est une accusation sans preuves.
Les preuves ça se trouve, il suffit qu'un élève vous ait vu ou que je sais pas qui te croise avec lui dans le couloir de ton immeuble…
Alors quoi? S'énerva t elle. Je le laisse au main de son père violent et j'attends qu'il finisse a l'hosto? Oh. Ok. Je comprenais un peu mieux pourquoi elle n'avait pas pu s'empêcher d'intervenir.
Tu n'es pas Mère Thérésa… Tu ne peux pas aider tout le monde. Je pensais a Robbins et Torres qui n'avaient pas été franchement aidées depuis l'agression. Certes, on avait prit un temps pour parler d'homophobie et on avait mis en place des patrouilles de pions dans les couloirs plus souvent. Mais je savais que ces filles feraient ça quand personne n'avait les yeux sur elles. C'était probablement pire.
Lanie tu ne comprends pas… Souffla t elle.
Alors expliques moi. Dis je en essayant de me calmer. M'énerver ne servait à rien, le mal était déjà fait.
Sa tante a la mainmise sur lui, et son père est complètement à côté de la plaque concernant ses études. Je la sentais peu encline à me raconter le fond de l'histoire, pourtant j'avais cet élève en cours et j'avais moi aussi eu des élèves à problèmes.
Ça n'explique pas pourquoi il a dormi chez toi.
Son père est retombé dans l'alcool. Merde. Ok. J'avais saisi. Kate se voyait en Tim, je connaissais assez son histoire pour savoir qu'elle l'avait mal vécu. Elle n'avait pas beaucoup été aidé a l'époque. Elle faisait juste ce qu'elle aurait voulu qu'on lui fasse quand ça lui était arrivé.
Et sa tante ne peut pas l'héberger? J'essayais d'assembler les pièces du puzzle. Je n'avais pas assez d'infos pour comprendre la situation.
Elle a accouché de jumeaux, elle n'a pas pu s'occuper de lui ses derniers mois. Il a du retourner chez son père. Du coup, quand il s'est échappé de chez lui l'autre fois il a zonné dans les rues… Il ne voulait pas déranger sa tante et était prêt a dormir sous les ponts.
Mais tu es arrivée.
En fait non, il s'est retrouvé devant chez moi par hasard. Quand Castle est sorti, je l'ai vu sur le banc a travers la fenêtre.
Attends. Comment ça "Quand Castle est sorti?" Qu'est ce que faisait Castle chez toi l'autre soir? La, ça devenait intéressant. Je sentais que j'avais tapé dans le mille en voyant qu'elle ne répondait pas tout de suite.
Il est venu me déposer un truc. Tenta t elle. Mais au son de sa voix je sentais qu'il y avait anguille sous roche.
Oh non, pas de ça avec moi chérie. La vérité. Qu'est ce que faisait Rick chez toi le soir?
J'ai… Heu… J'ai un double appel. Je dois répondre c'est important. Je te rappelle ok?
En entendant le son se couper je pestais. Posant rageusement mon téléphone sur le bureau, je réfléchissais aux moyen que j'avais pour la coincer et la faire parler.
[PDV Arizona Robbins]
Dans une petite semaine c'est les vacances, mais je comptais presque les heures qui nous restait avant vendredi. Mon père avait téléphoné à l'école pour leur raconter ce qu'il s'était passé et en début de semaine nous avions eu droit à un sacré cours en VSP. j'avais été très surprise de voir toute ma classe nous défendre. Surtout Mark, Derek et Joey enfin… Tous les garçons de la classe semblait vouloir nous défendre. Je n'étais pas particulièrement amie avec Joey ni Mark, mais ces derniers s'étaient même proposés pour nous aider. Mark avait même dit qu'elles ne méritaient qu'un poing dans la gueule.
Je n'avais rien dit, mais je trouvais ça légèrement trop. Surtout qu'elles devaient se faire exclure la semaine de la rentrée. Les terminales nous avaient défendues devant la directrice, et certaines personnes présentes trouvaient leur réaction un peu trop démesuré. Parce que j'avais bien vu que dans la petite assemblée présente chez la directrice, certains étaient plutôt réticent à nous aider. D'autres le faisaient parce qu'ils trouvaient ça juste… Mais ce n'était pas complètement unanime. Mais la justice avait été plus ou moins faite. Il fallait faire avec.
Sale lesbo! entendis je dans le couloir alors que je me dirigeais vers mon prochain cours. Je tournais vivement la tête vers le groupe de seconde qui nous regardait en coin.
Heureusement qu'Alexis, Jane et Joey étaient avec nous. Après le cours la classe s'était unanimement.
Qu'est ce que t'as dit? Pesta Callie en direction de la fille qui feintait de nous ignorer.
Désolée, je ne parle pas aux gens comme toi. Dit l'autre fille d'un ton dédaigneux. Ça ne rapporte que des ennuis. Je ne pouvais pas tellement la contredire pour ça, c'était pas complètement faux.
Laisses tomber Callie. Dit Jane en la retenant pour éviter que ma copine en vienne aux mains. De mon côté j'étais trop mal à l'aise pour faire quoi que ce soit. Mon petit passage chez la directrice m'avait tellement secouée. Ok, je n'étais que la victime et je n'avais pas à avoir peur… Mais elle restait la directrice et jamais de ma vie je m'étais retrouvée dans son bureau.
Sale connasse. Dit Callie entre ses dents. Elle savait, tout comme moi, qu'il ne valait mieux pas les pousser à bout. Après tout elles avaient pas grand chose à perdre… Ou peut être que si.
Arrêtes. Dit Alexis en s'interposant à coté de Jane. Elles n'en valent pas la peine.
À contre cœur Callie continua son chemin. Je suivis le groupe non sans un regard en arrière. Les deux blonde riaient avec leur copines tout en continuant de nous regarder.
Je ne vais pas continuer à me faire insulter par des secondes… Commença Callie agacée. Ces espèces de blondasses se croient tout permis et profite de la merde qu'il y a en ce moment pour faire chier.
Elle n'avait pas tort, depuis que Twitter était devenu la source numéro un des potins, tout le monde y allait de son grain de sel. Si jusqu'à présent ça ne m'avait pas vraiment dérangé, je trouvais que ça commençait à aller trop loin. Comme si l'oeil de Chelsea ne se rendait pas compte de la porté de ses tweets. Ou peut être que si? D'ailleurs, personne ne savait qui c'était… Mais si un jour on la découvrait, je pense qu'elle risquerait probablement de se faire exclure ou quelque chose comme ça.
C'est pas en les frappant que t'arrivera à quelque chose. Commença Jane.
Ouais, tu sais bien de quoi tu parles. Crachat Callie. Je fronçais des sourcils alors que Jane croisait les bras pour faire face à ma copine.
C'est pas une raison pour t'en prendre à moi! S'énerva Jane. Je suis de ton coté ok? Ces filles m'avaient poussé à bout et j'ai eu de la chance qu'elles n'aient pas porté plainte ou je sais pas quoi.
T'as frappé des secondes?! S'exclama Alexis. J'avais plus ou moins eu vent de l'histoire, mais je ne pensais pas que Jane en était arrivée aux mains.
Crois moi, c'était mérité. Dit Jane en jetant un regard noir à Callie. Visiblement, elle aurait aimé que l'histoire reste sous silence.
Jane! C'est pas une raison! Continua Alexis scandalisée. On est en train de réagir comme elles. On ne rends pas coup pour coup, on est bien plus intelligente qu'elles!
J'ai pas vraiment eu le temps de réfléchir quand elle a commencé à insulter mes amies, désolé. Dit Jane d'un ton bien loin d'être vraiment désolée.
Alexis se mit à souffler, nous étions arrivée en face de notre salle de classe. Je savais que la tension était monté d'un cran, mais que tout ça redescendra une fois que nous serions hors de l'école. Même si peut de monde était concerné par les tweets, la plupart n'étaient pas vraiment à l'aise. Si ils suivaient avidement toutes les actualité de l'oeil de Chelsea, ils espéraient silencieusement que le prochain tweet ne serait pas sur eux.
Malheureusement pour Callie et moi, nous n'étions que des "dommages collatéraux". J'espérais qu'on trouve rapidement le coupable pour être enfin tranquille. Enfin, plus tranquille que maintenant. Nous n'étions pas à l'abri d'un nouveau tweet nous concernant, ce n'était pas parce qu'elle avait frappé une fois qu'elle ne le referait plus.
[PDV Emma Swan]
Je tapait nerveusement sur le clavier, je savais que l'oeil de Chelsea était la. Le tweet ne datait pas de très longtemps. 10 minutes tout au plus. C'était l'heure du déjeuner, normalement j'aurais du descendre pour manger a la table des profs. Enfin… Manger a la table de Mills, qui aurait passé ton temps à me fusiller du regard. Sauf que, au moment de préparer mes affaires mon téléphone avait sonné. Le son d'un nouveau tweet. Je le savais parce que j'avais créer un compte spécial avec un seul abonnement : L'oeil de Chelsea Nathands. A chaque nouveau tweet, mon téléphone m'en informait et je pouvais me jeter sur le PC pour vérifier quels ordinateurs étaient connectés.
Putain fait chier! Dis je en poussant le clavier d'un geste rageur.
Je savais que votre mauvaise éducation n'était jamais vraiment bien loin. entendis je sarcastiquement dans mon dos. Je me retournais rapidement en fronçant les sourcils. Lorsque je l'aperçus je ne pu m'empêcher de faire un sourire en coin. Ça vous fait rire? Me demanda t elle en haussant un sourcil.
Ouais. Dis je en faisant exprès de lui parler comme à mes début. Je m'étais amusé a mal lui parler uniquement parce qu'elle était le cliché type de la prof bien habillée et beaucoup trop strict.
Elle leva les yeux au ciel tout en soufflant. Puis déposa son sac sur la table a mes cotés pour allumer l'ordinateur. La pièce n'était pas grande et c'était l'unique salle avec 3 pc. Une sorte de QG des profs quand ils avaient besoin de l'ordi ou de tranquillité. Et accessoirement mon nouveau bureau, puisque j'avais pris mes aises et je m'étais installé la pour mieux tracer l'intrus qui s'amusait a publier des choses sur les gens du lycée.
Personnellement ça me dérangeait pas, tant que cette personne ne fichait pas ma vie privée en ligne je n'avais rien contre elle. Mais, je faisais partie de l'école maintenant et je savais qu'un jour ou l'autre, je trouverais probablement quelque chose sur moi. En attendant j'étais surprise de ne rien voir sur Mills. C'était la prof chiante par excellence! Si y'avait bien quelqu'un qui pouvait cracher sur elle sans se prendre une colle c'était bien l'oeil de Chelsea!
Cependant, j'avais remarqué que cette fille tapait dans le mille a chaque fois. Pour mon "enquête", j'avais du interrogé les personnes concernées pour leur demandé si ses tweet étaient vrais ou non. Elle ne devait pas avoir assez d'éléments sur Mills, ce qui ne m'étonnais pas vraiment.
Vous faites quoi? lui demandais je, sachant pertinemment que ça allait l'agacer.
Quelque chose que vous ne savez pas faire : travailler.
Je ne pu m'empêcher de rire légèrement. Allez, elle était trop facile, je suis sûre que vous pouvez faire mieux. J'attrapais mon sandwich pour croquer dedans. De toute façon l'œil avait réussi a couvrir ses traces, impossible de faire quoi que ce soit maintenant.
Vous n'allez pas manger ici?! Me dit elle indignée.
Bah si pourquoi?
Je vous signale que nous avons un self dans cet établissement.
Ouais, une cantine qui sert de la bouffe dégeu. Je préfère mon sandwich, perso.
Vous n'avez pas le droit de manger dans les salles. C'est inscrit dans le règlement.
Je me mis a rire légèrement a nouveau. Tiens je l'attendais celui la. Le règlement. Dis je en appuyant sur ce mot. Je suis sûre que vous le connaissez par cœur. Vous pouvez le citer la règle numéro 4? Juste comme ça, pour voir…
Vous êtes pathétique. soupira t elle.
Outch, pauvre mec. Je m'étais penchée a côté d'elle pour regarder son écran. Elle venait d'inscrire la note d'un élève sur son tableau. Joey Tribbiani, saches que tu as reçu un petit 3/20 a ton dernier test. Ça va être chaud pour remonter ta moyenne, mon gars.
Ce "pauvre mec" me dit elle en reprenant ma phrase, ce qui me fit sourire (parce que ces mots la prononcés par une femme aussi classe, ça faisait tâche), n'a pas ouvert son livre depuis le début de l'année. Il a la note qu'il mérite. Mais, je suppose que vous devez connaître ce genre de choses?
J'ai bien raison de ne pas manger a la cantine. Dis je avec un sourire satisfait. Vous avez vu de quelle humeur vous êtes après avoir bouffé la bas?
Vous allez pas me lâcher hein? Ce n'était pas vraiment une question.
Non. Je lui souris alors qu'elle levait les yeux a ciel pour les porter a nouveau sur son tableau. Vous êtes trop prévisible, c'est marrant. Je m'étais approché d'elle pour regarder au mieux par dessus son épaule. Elle se tourna et ma tête se retrouvait a présent a quelques centimètre de son visage. Je pouvais voir absolument tous les détails, cette petite cicatrice au dessus de sa lèvre, ses yeux d'un noir profond. Je me mis à déglutir… Elle se tourna pour me murmurer a l'oreille :
Et la, je suis prévisible? Elle se décala pour se retrouver a nouveau face a moi. Son regard amusé m'avait complètement figé. Non mais elle était sérieuse?!
Je heu…
Alors, on a perdu sa langue? demanda t elle, en haussant un sourcil amusée, sans s'éloigner, tout en me fixant intensément dans les yeux.
Heuuu… Ok, elle voulait ma mort et elle avait réussi a savoir comment.
D'un coup, elle se tourna rapidement vers l'écran et se concentra dessus, comme si de rien était. Je crois que j'ai trouvé comment vous faire taire, on dirait. Me dit elle avec un sourire sadique en coin.
Ok… C'est bon je... C'est mérité. J'étais totalement abasourdie, si au départ j'avais été surprise de cette soudaine proximité, maintenant j'étais complètement mal a l'aise. Pas dans le mauvais sens en fait… Je sentais comme des fourmis me traverser le corps et je prenais conscience d'une chose. J'avais des sentiments pour cette femme. Cette prof totalement a l'opposé de ce que j'étais. Cette brune au regard de glace et aux phrases qui avaient du mordant. C'était la merde.
J'embarquais mes affaires et prenais mon sandwich. Oh vous partez? me demanda t elle avec un air faussement déçu.
Ouais je… Faut que je vérifie un truc. Dis je en récupérant a la va vite mon manteau. En fermant la porte, je n'avais pas pu m'empêcher de voir son horrible sourire satisfait. Si j'avais eu envie d'ouvrir violemment la porte pour aller le lui faire bouffer, je n'en fis rien. J'avais découvert quelque chose qui me paniquais.
Moi qui pensais que je m'amusais seulement a lui pourrir la vie juste comme ça, voila que je me rendais compte d'une chose. A trop trainer avec elle, m'avais fait m'attacher a elle. Je l'aimait bien… Ou peut être autre chose. Et c'était hors de question que je m'attache a quelqu'un. C'était juste pas possible. Et surtout pas avec elle.
[PDV Remy Hadley]
Ces dernières semaines ont été particulièrement éprouvante pour Maddie. Je sais qu'elle fait semblant d'être forte et qu'au yeux des élèves et de ses collègues et continue de jouer la carte de la fille blagueuse… Mais je sens qu'au fur et a mesure, ça lui pèse et qu'elle commence petit a petit a flancher. Elle m'a confirmé mille fois que le regard des autres elle s'en fou, qu'elle m'aime et que rien n'y changera. Mais j'ai l'impression que cette histoire la rend malheureuse. Que je la rend malheureuse.
Alors, petit a petit, je pense que j'ai commencé a voir une solution. Je sais que Madison sera contre, qu'elle fera tout pour m'en dissuader. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que si nous n'avions pas été ensemble, elle serait heureuse a l'heure qu'il est. Et qu'aimer quelqu'un c'est le rendre heureux et non l'inverse.
Notre relation dépasse toute celle que j'ai pu avoir, elle n'est pas seulement passionnelle. Elle n'est pas uniquement sexuelle, mais il y a quelque chose d'autre. Une sorte de fusion, comme si j'avais toujours su que c'était elle. C'est horriblement affolant de voir a quel point on est différente et a quel point on se complète. Comme si j'avais fini par trouver enfin LA personne. J'avais toujours cru avoir eu une véritable histoire d'amour qu'avec l'une de mes ex, sans croire que ça se reproduirait un jour… Mais la ça dépassait encore plus les sentiments que j'avais. C'était beaucoup plus profond. Il n'y avait aucun mot, aucun sentiment assez fort pour le décrire.
C'était aussi pour ça que j'avais eu du mal à me décider. Quitter l'amour de sa vie c'est la pire chose qu'il puisse nous arriver. Mais en restant avec elle, ça voulait aussi dire la voir souffrir a cause de moi et ne rien pouvoir faire contre ça. Je ne pouvais plus le supporter, même si je savais que la quitter reviendrais à s'effondrer aussi.
Nous étions le dernier jour de cours, bientôt au début des vacances de février, probablement pas la meilleure des périodes. Surtout que Maddie s'apprêtait a me faire rencontrer sa mère, vu que toute l'histoire était publique toute sa famille avait été rapidement mis au courant.
Maddie s'était plaint de voir a quel point ses parents étaient beaucoup trop conservateur, qu'ils restaient borné sur un futur avec : mari femme et enfant. Elle avait pesté de nombreuses soirées, avant de finir par mettre sa mère au pied du mur. Je me sentais mal de devoir lui faire ça aussi. Elle me jurait que sa famille lui importait peu, que tant qu'elle était a mes coté elle pouvait tout affronter. Mais ça me faisais encore plus peur, parce que ça signifiait qu'on était dépendante. Et je l'étais. Ca ne m'étais encore jamais arrivé. Habituellement, j'avais une relation de couple ouverte, quelques compromis mais une liberté sans borne. Je n'étais pas quelqu'un de jalouse, j'aimais avoir mon espace et ma liberté. Savoir que tout était chamboulée par Maddie m'angoissait sans que je comprenne pourquoi.
J'étais adossée a sa voiture, attendant patiemment qu'elle arrive. Vu que le parking était situé dans une partie interdite aux élèves, je pouvais aisément faire le pied de grue sans que ça paraisse suspect. Bien que maintenant, tout était plutôt clair vis a vis des élèves. Même si nous avions du nous éloigner, le comportement de Maddie avait mit la puce à l'oreille de beaucoup de monde. Et malheureusement, elle ne semblait pas s'en rendre compte.
Hey! me dit Madison avec un énorme sourire. Elle m'embrassa sur la bouche alors que je grognait. Quoi? On s'en fou, c'est pas comme si personne n'était au courant maintenant… Soupira t elle.
Je m'éloignais d'elle et elle me regarda interloquée. Qu'est ce qu'il y a? C'est dingue, nous n'avions pas besoin de parler. Nous étions si… Non, ce n'était pas le moment de penser a ce que nous étions.
Il faut qu'on arrête. Les mots sortaient difficilement de ma bouche.
C'est ridicule Remy, personne ne peut nous voir ici. Et puis si jamais quelqu'un nous mate eh bah, qu'il en profite! Je n'ai pas envie de me cacher. Elle tenta de se rapprocher de moi pour me serrer dans ses bras mais je m'écartais a nouveau.
Madison… Soupirais je, c'était déjà assez bien difficile si en plus elle devait me toucher je n'y parviendrait pas.
Mais qu'est ce qu'il se passe a la fin! Me dit elle en fronçant des sourcils.
Il faut… C'est fini. Je fixais le sol, n'osant même pas lever les yeux vers elle. Ma poitrine se serrait rien qu'en imaginant son regard. J'avais l'impression qu'un étau me compressait. Mais je devais le faire, il fallait que je la libère, que je la laisse heureuse.
Quoi? murmura t elle. Je sentais qu'elle était encore sous le choc. Remy si c'est une blague c'est vraiment pas drôle. J'ai passé la journée avec l'autre conne de Daisy alors…
Ce n'est pas une blague. Il faut qu'on arrête. Je relevais les yeux et la douleur dans le regard bleu de Maddie me fit encore plus mal. Je croisais les bras, essayant de faire partir cet horrible sensation que j'avais dans la poitrine.
Mais… Rapidement ses yeux s'embuèrent de larme et je détournais le regard, ne pouvant en supporter plus. Elle se mit a murmurer a nouveau, de la douleur dans la voix. Pourquoi?
Parce que tout ça… dis je en brassant l'air de mes mains, tout en prenant bien soin de ne jamais la regarder. C'est en train de te détruire...
Et tu crois que ce que tu es en train de faire ça ne me détruit pas?! S'exclama t elle rageusement.
Tu peux faire croire a qui tu veux que les regards des autres ne te touche pas, mais pas a moi Madison. Je relevais le regard, fixant ses yeux rempli de colère a présent. Je pouvais faire face a sa colère, pas à sa peine. Je ne peux pas te laisser souffrir par ma faute.
Mais c'est en me quittant que TU me fais souffrir! Continua t elle sur le même ton. Elle s'approcha de moi, tandis que je reculais pour garder mes distances. Son regard se voila et je baissais a nouveau la tête. Incapable de voir cette peine que je lui infligeais. S'il te plait Remy, me fais pas ça… Murmura t elle. Je t'en prie, me laisse pas toute seule. Je sentais qu'elle luttait pour ne pas pleurer a présent.
Tu n'es pas seule, tu a toujours été bien entourée par tes amis. Jusqu'au jour ou tu m'as rencontré. A croire que t'es tombé sur un looser de plus. dis je avec un sourire triste.
Non! Je t'interdis de dire ça! Je relevais le regard de la colère, encore. Je préférais nettement la voir me haïr plutôt que de s'apitoyer sur son sort. J'ai passé des moments merveilleux avec toi… Elle tenta d'approcher sa main pour me toucher l'avant bras, mais je reculais a nouveau et fixait ses pieds. T'es celle qui me faut et je le sais. Pourquoi… Pourquoi tu fais ça? Dit elle dans un murmure. Pourquoi tu détruit tout?
Tu verras, tu m'oublieras bien vite. Soufflais je, peu sûre de pouvoir continuer a parler aussi calmement que je le voulais. Et tu iras bien mieux quand tout ça sera passé.
Qui te dit que j'irais mieux? Qui te dit que j'aurais encore envie de vivre si t'es pas la?
Cette phrase me fit relever la tête, abasourdie. Elle était sérieuse? Madison. ma voix se fissurait, je savais que j'étais proche de la rupture. Tu mérites beaucoup mieux que moi… Tu mérite d'être heureuse.
Sans attendre de réponse, je la plantais la. Impossible de continuer dans ses conditions. J'avais le cœur au bord des lèvres et la tête qui tournait.
JE T'AIME REMY! Y'A QUE TOI QUI ME REND HEUREUSE! cria t elle dans un sanglot.
Ça ne m'aidait pas du tout.
[PDV Gregory House un peu plus tôt]
Il se tramait quelque chose, les élèves étaient beaucoup trop gentil depuis 2 semaines. Impossible de savoir pourquoi, mais du coup je profitais de la situation. Attendant patiemment le "retour de bâton". Grâce a notre cher œil de Chelsea (quel horrible nom, sérieusement), j'avais plus ou moins une idée du pourquoi.
Une vengeance était organisé pour ma pomme. Bien que je ne sache pas pourquoi, je prenais soin de faire attention a tous mes élèves. J'étais suspicieux parce que chacun d'eux pouvaient facilement commencer leur fameuse vengeance. Particulièrement les 1er L, ceux qui avaient commencé leur histoire débile en partant pour la perm au lieu de venir a mon cours. Ils avaient été menacé et je leur avaient, bien entendu, filé le zéro collectif. Mais a mon plus grand étonnement rien ne s'était produit.
Pas de cris ou d'argumentations. Rien qu'un silence de mort. S'en était presque énervant de ne pas voir de réactions…
Aujourd'hui était le dernier jour, et accessoirement mon dernier cours. Avec les premières L, bien entendu.
On s'assoit en silence! Dis je en haussant le ton, bien qu'il n'y avait pas grand bruit. Le dernier jour de cours, j'allais pas me priver de les faire chier jusqu'au dernier. Ça se trouvait, à la rentrée c'est moi qui serait emmerdé. J'ai un cadeau pour vous! Dis je avec un grand sourire. Certains me regardaient avec suspicion. Ils avaient raison!
Regardez! Dis je en récupérant les feuilles sur mon bureau. Vos immondes copies de tests je vous les rends pour les vacances! Dis je l'air faussement heureux. C'est vos parents qui vont être content de voir ça dès demain. J'adorais voir leur tête a ce moment la. Vous avez raison la grosse, de tirer une sale tronche. Dis je a l'attention de Torres. Ça va pas être la joie pour vous.
Je récupérais ma canne d'une main et le tas de feuille de l'autre. Puis je m'avançais pour le jeter sur la table devant moi. Je récupérais la première feuille. Bon alors… Qui ouvre le bal cette fois ci. Encore quelqu'un qui n'a pas appris correctement a écrire… Dis je en essayant de déchiffrer son écriture. Ah. Torres, quand on parle du loup. C'est pire qu'une écriture de médecin et vu que vous êtes en L… Dis je avec une grimace, c'est pas demain la veille que vous allez vous retrouver dans cette branche!
Je cherchais sa tête du regard. Bon, je vous ais mis 5, en gros toutes les parties ou j'ai réussi a lire votre gribouillis. Le reste c'est zéro parce que je ne lis pas les hiéroglyphe.
Elle resta vissée sur sa chaise et je soufflais exaspéré. Bon vous venez récupérer votre copie ou je la jette par la fenêtre? Elle se leva et vint m'arracher la feuille des mains, excédée. Ouh! Doucement, je ne comptais pas la garder et encore moins l'encadrer chez moi!
Suivant! Dis je en récupérant rapidement la seconde feuille. Christina Yang. Je grimaçais en parcourant sa copie après avoir lu la note. 13, mais si j'avais pu vous mettre -5 pour leche cuisme je l'aurais fait! Cessez ce petit air satisfait, 13 c'est encore insuffisant pour vous. Dis je en la voyant approcher avec un sourire.
Robbins, vous avez 9. Vous devriez donner des cours d'écriture a votre copine. Je montrais la feuille aux yeux de l'autre fille. Vous voyez, ça c'est lisible. Même si c'est de la merde et que ça me pique les yeux, c'est li-sible.
Je passais a la troisième copie. Ah, ben tien en parlant de merde… Bette Porter, votre copie a failli finir dans les toilettes. Je vous ai mit 2 points, un pour la feuille et l'autre pour l'encre… Histoire que ça soit rentable, au moins.
Merdedith Grey! Dis je en secouant la feuille dans les air. Regardez bien, vous tous. Cette copie est… Le summum du copier collé. On remerciera au passage mademoiselle lèche cul pour l'avoir aidé à gratter sur sa copie. Je tendais la feuille a l'élève qui semblait être a deux doigt de pleurer. Quand on assume pas, on ne triche pas. Et ceux qui veulent connaître la note, je lui ais mis zéro, mon unique commentaire et d'aller regarder ma correction sur la feuille de sa voisine. Je n'aime pas me répéter.
Je soufflais de façon théâtrale, croyez moi ça m'ennuie autant que vous de faire ça. Bon alors… Suivante, Jane Rizzoli vous avez 10. Je vous ai mis 1 point supplémentaire pour la question 3. "La lentille est convergente, il n'y a pas à diverger la dessus." Comme quoi, l'humour peut rapporter des points.
Le reste du cours se passa plutôt tranquillement, je terminais de rendre les copies a ces incapables et continuait la fin du 4ème chapitre en cours. Tout en les prévenant a la fin d'un nouveau test a la rentrée. Tant qu'à faire, autant qu'on continue sur notre lancée, et puis ça me permettait de ressortir un vieux test. Comme ça, pas besoin de bosser!
La sonnerie retentit et je vis tout le monde ranger ses affaires. Hey! J'ai jamais dit que j'avais fini et qu'il fallait ranger. Sortez moi vos affaire, on a pas terminé. J'aurais habituellement été le premier a leur faire ranger leur bordel pour sortir en avance mais… J'avais décidé qu'aujourd'hui ça serait différent.
Mais monsieur… Commença "FBI", je ne savais jamais qui c'était cette fille mais elle avait porté une casquette FBI un jour et ça m'avait marqué.
Assis, Miss FBI! dis je en haussant la voix. Je. N'ai. Pas. Fini. Mon. Cours. Bon, j'espere que vous avez tous un agenda. Commençais je en jetant une jambe sur le bureau. Parce que vas y avoir des devoirs a faire. Alors, je récupérais mon livre et regardais la pages après le cours que nous venions de faire. Page 145 le numéro 1, 2, 3… Oh et puis tiens… Toute la page en fait. Et page… Je laissais défiler les pages et m'arrêtais subitement. Page 166 tous les exercices aussi.
Mais monsieur, continua FBI, on a même pas commencé le cours de la page 166.
Comme c'est dommage! Dis je l'air faussement triste. Bah vous les ferez quand même! Après tout y'a pas que moi qui bosse ici! Allez! Cassez vous, le cours est fini et vos tronches me déprime.
[PDV Kate Beckett]
Toute l'après midi avait été un défilé de regard en coin et de messes basses. Je me fichais pas mal des ragots ou même de ces regards, beaucoup moins quand ça dissipait la classe. Malheureusement, j'avais passé mon après midi a fliquer toutes mes élèves qui s'amusaient a murmurer durant mon cours. Si je n'avais jamais su les fins mots de ses messes basses, j'avais rapidement fait le lien.
Je soufflais, ravie d'avoir enfin fini ma journée et d'avoir 2 semaines de tranquillité. Avec un peu de chance toutes ces histoires se tasseraient et ça serait probablement oublié a la rentrée.
Madison?! M'exclamais je en courant vers mon amie qui était a genoux par terre en pleurs. Qu'est ce qu'il s'est passé? Je regardais autour de nous. Est ce que quelqu'un s'était aventuré sur le parking et l'avait agressé? Même si c'était peu probable, vu les problèmes qu'elle avait dû affronter ces derniers jours ça ne m'étonnerait pas plus que ça.
Re… Remy… Dit elle entrecoupée de sanglot. Je pensais qu'il était arrivé quelque chose a Remy et continuait a regarder autour de nous.
Quoi Remy? La pressais je, me demandant si je devais appeler quelqu'un.
Elle m'a… Elle… Partie… Elle veut… Elle… Quitté. Tenta elle d'expliquer tout en essayant de trouver assez d'air pour parler et sangloter en même temps.
Je fronçais les sourcils, le problème n'était pas une quelconque agression. J'avais peur de comprendre. Elle t'as quitté? Tentais je, espérant que ce n'était pas ça.
Elle secoua la tête frénétiquement et s'effondra dans mes bras. Je la laissais faire, la rattrapant au dernier moment pour ne pas qu'elle ne nous fasse tomber complètement par terre. Abasourdie, j'essayais de digérer la nouvelle. Je connaissais peu Remy, mais elle m'avait toujours semblé avoir la tête sur les épaules. C'était le genre de fille réfléchie qui n'agissait pas juste "comme ça". Même si elle n'affichait pas ses préférences sexuelles, elles étaient visible et ça ne semblait pas la déranger. A vrai dire, depuis le tweet sur Maddie et elle je n'avais fait attention qu'a mon amie. J'essayais de me rappeler quelque chose, une phrase ou un regard qui prouvait qu'elle y avait pensé tout ce temps. Qui aurait pu la trahir, même. Mais rien ne me revenait en mémoire.
Maddie, tu peux pas rester la. Il faut qu'on monte dans ta voiture… Je te ramène chez toi ok? Je me sentais tellement mal pour Maddie, dire que c'était moi qui avait forcé le destin. Je pensais que Remy aurait été quelqu'un de bien mais il semblerait que je me soit trompé la aussi. Sauf que cette fois, Madison semblait encore plus effondrée et ça, par ma faute. Je m'en voulais terriblement pour l'avoir mise dans cette situation.
Non… Dit elle en s'accrochant a moi pour ne pas que je me lève. Pas… Pitié… Pas… Chez… Je ne… Veux pas.
Mon cerveau analysait rapidement la situation. Chez elle = souvenirs avec Remy = Non. Ok. Je te ramène chez moi. Par contre on prends ta voiture… Parce que je suis venue en moto ce matin. Hors de question que je ne puisse pas avoir un œil sur elle durant le trajet, elle serait bien capable de tomber de ma moto. Surtout dans l'état dans lequel elle était.
Je l'aidais a se relever et fouillait dans son sac a la recherche de ses clefs. Nous avons mis le double du temps pour s'installer, en partie parce que Maddie se laissait faire mais qu'elle ressemblait plus a un poids mort qu'autre chose. Ça avait pris du temps de l'installer bien qu'elle me laissait prendre le contrôle.
[...]
Je l'avais assise dans le canapé, chez moi, et j'étais partie récupérer les glaces que j'avais acheté l'autre jour avec Castle. J'aurais voulu les manger pour une autre occasion que celle ci…
Je revenais vers mon amie, les mains pleines de glaces aux parfums différents. Puis, déposais le tout sur la table basse du salon. Madison ne fit aucun commentaire et resta la a renifler dans un mouchoir que je lui avait tendu en rentrant. J'avais donc ramené plus de munitions : paquets de mouchoirs et chocolat en prime.
Film ou discussion? Proposais je, sachant qu'elle n'était pas très apte a me faire un monologue la tout de suite.
Film. Dit elle en reniflant. T'as les goonies? Demanda t elle, elle reprenait un peu contenance et je ne pu m'empêcher de sourire légèrement a sa demande.
Je crois… Je me levais pour regarder dans l'étagère ou j'avais posé tous mes DVD. J'ai Ghostbusters et retour vers le futur aussi. Je regardais tous les titre mais je ne trouvais pas celui de Maddie. J'avais dû le prêter a quelqu'un. Ou il devait traîner quelque part dans l'appartement. Par contre je ne trouve pas Les Goonies, désolée. Fis je avec un petite grimace désolée.
Gostbusters alors… Elle se moucha bruyamment tandis que je récupérais la pochette DVD. La sonnette retentit quand j'avais enfin appuyer sur démarrer le film. Soufflant, je me relevais aussitôt pour aller voir qui se trouvait derrière la porte. Avant d'ouvrir, je jetais un rapide coup d'œil a mon amie qui avait un pot de glace et qui commençait a planter sa cuillère dedans. C'était un bon début.
Tim? Je regardais le garçon sur le pas de ma porte. Je ne m'attendais clairement pas a le voir débarquer maintenant. Il gigotait sur place mal a l'aise.
Désolé, je ne voulais pas vous déranger je… Je reviendrais demain.
Un problème avec ton père? lui demandais je concernée.
Non c'est juste… A propos du truc sur internet. Je voulais juste m'excuser de vous avoir mis dans la… Enfin j'espère que ça ne va pas vous poser de problèmes… Il se gratta l'arrière de la tête gêné.
Ce n'est que quelques mots lancé sur la toile, rien de bien méchant. Et si jamais il m'arrive quoi que ce soit je saurais me défendre. Ne t'inquiète pas pour moi. Dis je avec un sourire qui se voulait rassurant. Ton père ça va?
Oui il… Il s'est excusé, il m'a dit qu'il ne voulait pas faire ça. Qu'il avait du mal à oublier la sensation que c'était d'oublier tout avec l'alcool. Il soupira, mais je sentais que son père pouvait facilement reprendre le dessus. Comme le mien, il semblait avoir la volonté. Il est retournée voir son parrain et lui a tout avoué. Il repart de zéro, mais cette fois ci, il m'a dit que c'était la bonne.
Tu dois lui faire confiance, même si c'est difficile et compliqué. Je sentais qu'il voulait me dire quelque chose d'autre, mais il ne semblait pas prêt a le faire. Donc pour ce soir, ça ira? Demandais je. J'étais peu rassurée de le renvoyer chez lui… Il avait passé 2 nuits chez moi avant de retourner chez son père. La discussion qu'ils avaient eu la nuit dernière semblait être positive.
Ouais je… Ça ira. Merci beaucoup pour l'autre fois. Me dit il avec un petit sourire. Et… Bonne soirée. Il avait jeté un coup d'œil a Maddie, dont on pouvait entendre clairement son état d'ici, qui restait fixé sur le film.
Merci, a toi aussi. Je refermais la porte sur lui une fois que l'ascenseur s'était ouvert et qu'il s'y était engouffré. Puis, je me dirigeais vers le canapé pour rejoindre Madison.
