Chapitre 16 : L'étau se resserre…

[PDV Kate Beckett]

J'avais fini de me préparer depuis 10 bonnes minutes à présent, un coup d'oeil à l'horloge murale m'avait appris que j'étais à l'heure. Et qu'il semblait avoir un léger retard… Je m'étais accoudée sur le bar de ma cuisine et j'avais pris une bière pour patienter.

Plongée dans mes pensée, je revoyais la scène qui s'était déroulée juste avant les vacances. Il était très rare que j'ai à faire à la directrice. En réalité mes seuls problèmes concernaient mes élèves ou une sortie, mais j'étais rarement impliquée dans nos conversations.

Pas cette fois la. La directrice Lisa Cuddy m'avait convoquée personnellement dans son bureau. Et j'avais été rapidement rejointe par Tim Riggins quelques minutes plus tard. Nous avions attendus dans le hall en silence et j'avais tout de suite deviné de quoi il s'agissait.

Madison m'avait parlé de son rendez vous chez Cuddy à cause des rumeurs, mais j'avais trouvé ça grotesque. Elle était adulte et consentante. Alors oui, sa relation n'avait pas à transparaître au travail, mais de là à leur demander de s'éviter dans les couloirs c'était un peu trop gros. Enfin bon, Maddie s'était plus ou moins pliée à la règle, mais elle trouvait tout ça totalement stupide et je lui donnais raison. Surtout que, avec ce qu'il s'était passé, je comprenais que Maddie passe son temps à l'éviter ces temps ci...

De mon côté, je savais que le problème qui m'attendait derrière cette porte n'aurait rien à voir avec une amourette qui avait légèrement dérapé dans l'enceinte de l'établissement. Mais je n'arrivais pas à comprendre comment la personne derrière le compte Twitter avait réussi à nous surprendre. Le pire restait la directrice... Qui donnait du crédit à tout ça en donnant des rendez vous à tout va aux personnes impliquées à chaque nouveau tweets.

Au lieu de laisser couler et essayer de passer tout ça de façon non officiel, elle rendait les choses plus concrètes en nous convoquant. Et maintenant, le groupe de filles qui passait rendre des papiers administratifs auraient rapidement fait le lien entre le message qu'elles avaient lu sur la toile et notre présence ici. Dehors, près du bureau de la directrice.

Je soufflais, passant mes mains sur mon visage. Les coudes sur les genoux, je cherchais la meilleure explication possible. Et surtout, il ne fallait pas que je tente quoi que ce soit. Répondre aux questions. Ne pas argumenter pour donner trop de crédit. Eviter le plus possible les mensonges, mais surtout ne pas tenter d'enjoliver la réalité. Dans le meilleur des cas, la directrice n'aurait pas le temps de tout aborder ou de penser à certaines choses et je n'aurais pas à lui mentir. Juste omètre quelques détails. Un oubli était pardonnable, pas un mensonge.

La sonnerie me sortit de ma rêverie. Je me levais non sans un regard dans la glace avant d'ouvrir la porte. Je savais qu'on avait déjà fait quelques sorties, on avait même mangés ensemble une fois ou deux à son appartement… Mais c'était différent. Aujourd'hui j'avais un rendez vous avec lui. C'était quelque chose d'officiel et ça rendait les choses plus stressantes.

En ouvrant la porte, je le vis tout sourire, un bouquet à la main. Bonsoir! Me dit il avec les yeux pétillants, il était magnifique dans cette chemise et même s'il n'était pas habillé en costume ça changeait aussi du lycée. Désolé, il faudra patienter avant de te jeter sur moi. Je relevais immédiatement les yeux vers lui. Je l'avais détaillé bien trop lentement. Surtout qu'on à un repas à manger avant… Je sais, ça va être très dur de tenir.

Je levais les yeux au ciel, exaspérée, même si dans le fond j'étais soulagée de voir que rien n'avait changé vraiment. Merci pour les fleurs, répondis je en récupérant le bouquet. Par contre il va falloir faire beaucoup plus maintenant parce que tu viens de perdre un sacré nombre de points…

Son sourire flanchait légèrement et j'en profitais pour lui tourner le dos à ce moment la. Les fleurs avait besoin d'un vase et moi j'avais besoin d'une raison pour ne pas me mettre à sourire comme une ado, face à lui.

Il resta planté là pendant que je versais de l'eau dans un vase. Je l'entendis fermer la porte au bout de quelques secondes, alors que j'étais en train de couper l'eau et mettre le vase sur la table du salon.

Alors quoi de prévu pour la soirée? Demandais je en revenant vers lui.

Surprise! Me dit il avec son sourire énigmatique.

Donc je n'aurais droit à aucun indices? Même pas le nom du restaurant?

Nope! Se contenta t il de dire en fourrant ses mains dans ses poches, l'air content de lui.

Je soufflais, faussement exaspérée et récupérait mon manteau près de l'entrée. Mais je fus stoppée dans mon geste par Rick, qui se mit à m'aider à mettre mon manteau. Tu comptes faire ça toute la soirée? Demandais je avec un sourcil haussé. Pas que ça me déplaisait, mais je savais encore mettre un manteau toute seule.

Je dois bien récupérer des points non?

Pas faux. Rétorquais je en claquant la porte de mon appartement.

[...]

Je me demande vraiment ce qui à pu te faire croire que j'allais aimer ce genre de lieu. Dis je, encore mal à l'aise de l'endroit ou nous étions.

On me l'a très souvent recommandé, moi je trouve ça génial, pas toi? Pas besoin de le voir, je savais très bien qu'il avait l'air aussi excité qu'un gamin.

On ne sait même pas ce qu'on aura comme repas.

C'est justement ça le plus fun! Il se mit à bouger et je fronçais des sourcils.

Qu'est ce que tu fais?

Attends!

Je n'y voyais rien du tout, je devais me fier à mon ouïe pour essayer de comprendre ce qu'il faisait. Mais… Qu'est ce que tu fais?! dis je d'une voix légèrement sur aigue. J'avais senti quelque chose sur la main et d'instinct je l'avais tout de suite éloignée.

Je voulais te donner quelque chose… Ou est ta main? Demanda t il en faisant du bruit sur la table.

Elle sera bientôt sur ta figure, si tu ne me dis pas ce que tu fais tout de suite.

Il souffla. Je te donne un indice pour la suite. Quelques secondes passèrent ou je cherchais désespérément sa main sur la table. L'endroit était complètement noir, j'avais du mal à repérer mon verre et c'était à peine si j'avais touché mon assiette. C'était totalement déroutant d'être dans ce noir complet. Interdiction d'allumer un téléphone ou d'avoir quelque chose de fluo sur soi. Autrement dit je ne connaissais pas l'endroit et je n'avais aucun moyen pour me repérer. Castle avait eu une très mauvaise idée, ce restaurant dans le noir était vraiment dérangeant.

Finalement j'ai bien choisi l'endroit. Je l'entendais sourire mais j'étais focalisée sur l'espèce de balle qu'il m'avait donné. Qu'est ce que c'était que cet indice?

Pourquoi? Demandais je distraitement.

Parce que tu vas avoir du mal à me donner quoi que ce soit dans la figure vu qu'on ne voit rien du tout. Je l'entendis glousser et je jetais instinctivement la balle que j'avais en main face à moi.

Aie! dit il, alors que je souriais victorieusement. Pas besoin de le voir, finalement. C'était quoi?

Ton stupide indice. Répondis je agacée. Je croisais les bras, même si l'endroit était oppressant, les pitreries de Caslte m'aidait à ne pas me focaliser sur ce noir total. Mais je ne lui avouerais jamais, il serait bien trop fier.

Dommage, tu n'en sauras pas plus…

Je sais que ça fait mal, en tout cas.

Ouais… Dit il en se frottant quelque chose. J'aurais aimé ne pas être ton cobaye pour ce coup la.

Et tu crois que je suis quoi, là, exactement?

Touché.

Le moment de silence me permit d'entendre les conversations aux alentour, la femme à côté de moi ne se sentait pas rassurée du tout. Elle semblait presque faire une crise de panique et je n'en avais pas mené plus large non plus, au départ. Je compatissais.

Tu te souviens quand tu m'avais accordé toutes les sorties avec moi. Enfin, les prochaines sorties.

J'aurais mieux fait de me couper la langue ce jour la… Ripostais-je en bougonnant. Maintenant il avait l'avantage, mais il était hors de question que je devienne son cobaye le reste de la soirée.

Oh non! Ce serait dommage, ta langue ne pourra pas goûter à ces délicieuses choses… Enfin je veux dire les mets, enfin… Le repas, quoi. Il semblait s'embrouiller dans ses propos vu que son discours avait un double sens très équivoque. J'en profitais pour prendre l'avantage.

Oh mais je ne suis pas contre goûter autre chose que des plats. Silence, et sourire victorieux de ma part. Finalement être dans le noir n'avait pas que des inconvénients...

Oh, heu… Commença t il.

Bonsoir! Nous interrompit le serveur. Alors, vous êtes Kate et Mmmh… Rick c'est ça? Il nous avait demandé nos noms au début avant de rentrer. Je ne pensais pas qu'il les retienne si facilement, ou alors il y avait peu de monde dans le restaurant… Pourtant au vu du bruit, j'aurais plutôt dit le contraire.

C'est ça, répondit on en coeur.

Oh un dîner aux chandelles en amoureux, sans lumières… Dit il en riant légèrement. Vous allez voir, c'est une expérience très intéressante. De nombreux couples sont revenus une seconde fois… Certains nous ont dit qu'ils avaient appris beaucoup plus en ne s'observant pas. Vous me direz ce que vous en pensez! Il marqua une courte pause. Vous avez pris l'option 3 c'est bien ça? Entrée, plat, dessert?

Oui.

Alors, je vais vous amener l'entrée d'ici 10 minutes. Vous avez trouvé votre serviette dans l'assiette? Je tatonne pour chercher la fameuse serviette. Le couteau est à droite et la fourchette à gauche… Mais ça, c'est comme dans tous les restaurants. Dit il avec humour, on avait hérité du serveur aussi gamin que Rick, super.

Sauf que dans les autres, on le voit. La on doit vous croire sur parole ou au toucher. Répondit Castle, toujours excité comme un gamin. C'est vraiment génial, j'ai hâte de savoir ce qu'on aura comme plat. J'imagine que vous ne nous direz rien? Demanda t il au serveur.

Vous imaginez bien, et puis vous aurez tout le loisir de sentir et de goûter ces plats. Donc ce n'est pas comme si vous n'avez aucuns moyen de le savoir non plus.

Le serveur nous expliqua qu'il allait chercher les plats et nous nous retrouvions à nouveau seuls.

Au fait, j'ai appris pour la convocation avec Cuddy. Dit Rick d'un ton moins joyeux que tout à l'heure. Tu veux en parler?

Je soufflais. Pour dire quoi? Qu'elle n'a fait qu'augmenter la rumeur et qu'elle ne s'en rend même pas compte?

Tim est revenu chez toi entre temps?

Non, ça à l'air d'aller mieux avec son père… Mais rien n'est vraiment sûr. Et puis il à envie de partir de chez lui dès qu'il aura ses 18 ans. Il sait exactement ce qu'il veut, la seule chose c'est qu'il ne sait pas c'est comment y parvenir.

J'imagine que tu vas l'aider?

Je suis sa prof principale, je ne vais quand même pas le laisser se démerder au moindre problème.

Oui, tu l'as dit… Tu est sa prof principale, pas sa mère. Le ton de sa voix me fit froncer les sourcils.

Ca te pose un problème que j'aide ce gosse?

Ce qui me dérange, c'est pas que tu l'aide, c'est surtout qu'il te mette dans une sale position et que ça peut se retourner contre toi. Je n'ai pas envie que tu te fasses virer juste pour avoir aidé ce gamin.

Je ne vais pas me faire virer! Cuddy sait bien de quoi je suis capable et s'il y à une chose qu'elle connaît c'est que je suis professionelle.

Un peu trop, bougonna Rick.

Quoi, tu vas me le reprocher maintenant? C'était bizarre comme les langues se délient lorsqu'on ne se voie pas. Un peu comme internet ou les SMS. On parlait sans crainte alors qu'on était face à face. Avec internet on avait au moins un ordinateur pour se cacher…

Non c'est pas ça… Il se mit à souffler et je l'entendit se déplacer sur sa chaise. Je n'ai pas envie que ça te retombe dessus et que tu en pâtisse, c'est tout. Il y avait quelque chose, il ne me disait pas tout et je n'étais pas sûre d'avoir la véritable raison… Peut être parce que je la connaissais, au fond de moi.

Je laissait planer un silence, seul les discours étouffés des gens autour de nous comblait le silence. Je pense qu'il avait dû comprendre que j'avais parfaitement saisi le fond de sa pensée.

Voilà vos entrée. Dit le serveur qui débarquait de nul part… Enfin peut etre sur la gauche j'avais du mal à me repérer. Je l'entendis placer les assiettes devant nous et le laissait partir aussi vite qu'il était arrivé. La conversation qu'on venait d'avoir venait de me faire penser à ce moment avec Cuddy. Il y avait un certain malaise, accentué par ce noir et le fait qu'on ne puisse pas se voir. Castle semblait ne pas vouloir en rajouter et je me demandais pourquoi il n'enchaînait pas sur un autre sujet.

Habituellement, il passait à autre chose et essayait de dissiper le blanc. La, il se contentait de manger sans rien dire. Du moins c'était ce que je supposais en entendant les bruit de fourchette. À mon tour, je décidais de piquer au hasard dans mon plat. Je n'avais aucune idée de ce que je faisais et je fini, à force de récupérer des fourchettes vides, par tâter mes aliments avec la main. Personne ne me voyait, c'était pratique. Seulement je n'avais pas pensé que ce que j'allais toucher allait être froid et visqueux. Impossible de ne pas faire un petit bruit dégouté.

Tu n'aimes pas? demanda t il étonné. Pourtant je trouve ça plutôt bon. Sa bonne humeur n'était pas encore tout à fait revenue, mais j'étais soulagée qu'il semble agir comme d'habitude. Il avait peut etre mit plus de temps à cause de ce noir qui nous bloquait. Après tout, je savais qu'il me scrutait souvent pour voir mes réactions. La il n'avait aucun moyen de voir quoi que ce soit.

C'est visqueux…

J'aurais dit fondant. Et puis, il y à une sauce qui relève le goût…

Je ne parle pas du goût mais de la texture… Expliquais je en piquant enfin dans quelque chose, grace à me seconde main qui tenait l'aliment.

Tu veux dire que tu as les mains dans ton assiette la?

Je retirais ma main, comme prise en faute. Non. Répondis je de façon bien trop sûre de moi.

Oh mon Dieu! S'exclama t il. C'est tellement dommage que je ne puisse pas voir ça!

Parce qu'il n'y à rien à voir, bouguenais je.

Il se mit à pouffer et je n'avais pas pu m'empêcher de continuer. J'arrive pas à prendre quoi que ce soit dans ma fourchette. On n'y voit rien du tout, je peux pas deviner où sont les choses dans mon plat! Je savais que je m'enfonçais, que ça ne plaidait pas ma cause, mais je n'arrivais pas à m'en empêcher.

J'aurais jamais cru voir un jour… Enfin "savoir" plutôt, puisque je ne vois p…

Oh, c'est bon! Le coupais je agacée.

Il s'était tu, mais je savais très bien qu'il essayait surtout de ne pas pouffer. Je soufflais d'agacement, même si dans le fond ça m'amusais. J'avais beau le traiter de gamin, c'était ce qui faisait son charme, mais ça hors de question de le lui avouer. J'avais enfin fini par mettre une bouchée sur ma fourchette pour la mettre dans ma bouche. Castle avait raison, le gout n'était pas totalement infect. C'était uniquement la texture qui était étrange au touché. Pas mauvais… Même si je n'ai aucune idée de ce que je suis en train de manger… Continuais je en essayant de chercher les choses croquantes relevé par une sauce à l'huile d'olive? Ou peut être autre chose…

[PDV Rick]

Je devais avouer que cette soirée avait été des plus réussit. Enfin, surtout pour moi, parce que j'étais mitigé quand à ce que pensait Kate. Elle avait semblé apprécier le dîner, malgré le fait qu'on soit totalement aveugle le temps d'un repas. Quand à l'activité d'après…

Sors de ton trou Castle! Entendis je du coté gauche. instinctivement je me tournais vers le son de la voix, mais rien. Les néons allumaient faiblement la pièce et mon équipement faisait office de sapin de Noel. Mon arme braqué face au bruit, je scrutais les environs. Kate était bien plus forte au lasergame que je ne l'avais pensé. En fait, depuis tout à l'heure je n'arrêtais pas de me faire toucher. C'en devenait presque vexant. Moi qui avait toujours voulu l'initier à ce jeux, voila que je me faisais battre à plates coutures!

Je suis sorti criais je pour essayer de la faire bouger et d'entendre d'où provenait le bruit. C'est juste que tu ne me vois pas… Un vrai caméléon! Me vantais je en me calant encore plus contre la paroie. J'avançais doucement, à l'affût du moindre bruit. D'un coup, mon équipement se mit à s'éteindre. Sérieusement?! m'écriais je en me retournant pour regarder d'où provenait le tir.

Un vrai caméléon hein? Dit elle en se moquant ouvertement.

Vexé, je me levais. Ouais bah ça suffit maintenant! J'avais quelques minutes de visuel avant que ma combinaison se re mettre à clignoter. Je la vit plus facilement, elle était dans les hauteurs, vers le fond de la salle. Comment avait elle réussit à m'atteindre?

Elle se déplaça et je ne vis plus rien du tout. Ma combinaison s'éclaira à nouveau puis s'éteignit quelques secondes plus tard. Eh! M'exclamais je. J'étais pas prêt!

Faut savoir! C'est pas toi qui m'as dit "pas de pitié" en début de partie? entendis je dans le fond de la pièce.

Elle n'avait pas tord, je lui avais fait le même coup au départ. Mais c'était avant de me rendre compte qu'elle était bien meilleure tireuse que je ne l'avais cru. Et toi tu m'avais dit que tu n'avais jamais joué à ce jeu… Pestais en cherchant ou elle avait pu se cacher.

Ce qui est vrai. Par contre, j'ai peut être oublié de précisé que j'étais très bonne au tir. D'ici je l'entendais presque sourire, voir même pouffer.

Détail que tu aurais pu partager avant que je ne le découvre.

Mais c'était beaucoup moins drôle… Continuait elle.

De mon côté, j'essayais de capter l'endroit d'où provenait sa voix. Ce n'était pas simple parce que les lumière était très basse et que je distinguais à peine le labyrinthe dans lequel je m'étais engagé. Ca dépend du point de vue… Dis je en essayant de continuer de la faire parler. Ma combinaison s'éteignit à nouveau et je pu enfin l'apercevoir lorsque je m'étais relevé, l'air faussement agacé.

Par contre j'ai des doutes, est ce que toi tu y à vraiment déja joué à ce jeu? Me dit elle avec malice, avant de s'éclipser avant que ma combinaison se rallume.

HA. HA. Répondis je légèrement vexé. Nous n'avons vraiment pas le même sens de l'humour.

je l'entendais rire légèrement sur ma gauche. Oh allez, ne me dit pas que j'aurais accepté si facilement, sinon.

Pas faux. J'avais du mal à lui trouver des failles à présent. En fait, elles faisaient ses forces. En fouillant la pièce du regard, je m'aperçu qu'elle était dos à moi et ne s'attendait pas à me voir débarqué. Un sourire victorieux illumina mon visage. Et en quelques secondes sa combinaison s'éteignit. Je la vis baisser la tête et se retourner.

Bien joué, me dit elle avec le même sourire affiché sur son visage.

C'est qui le roi du lasergame hein? Fis je en crânant.

C'est moi. Dit elle juste après que sa combinaison se soit rallumé et qu'elle m'ait tiré dessus.

EH! M'exclamais je en la poursuivant. C'est pas du jeu!

(...)

Bon, j'admet. Dis je dépité. Tu as gagné cette partie.

Je t'ai battu à plate couture oui, s'exclama t elle en riant. A 757 points, oui… Et toi rappelle moi ton score déjà?

Je gromelais en guise de réponse et elle se mit à rire de plus belle.

Même si je devais admettre que j'étais mauvais perdant, j'avais gagné de belles choses ce soir. À commencer par le visage radieux de Kate, son rire… Et même me promener, ce soir, à son bras.

On se refait ce genre de soirée quand tu veux… Continua t elle d'un air malicieux.

Je vais y réfléchir… Dis je l'air toujours bougon.

Oh allez! Et puis, c'est toi qui n'as pas arrêté de me parler de lasergame à longueur de temps… Maintenant que tu as vu mon niveau, tu vas baisser les bras?

J'ai jamais dit ça! m'exclamais je outrée. La prochaine fois qu'on joue au lasergame, je veux etre dans ton équipe. Et on ne fera pas du un contre un.

Elle se tourna pour me sourire. Tu crois vraiment que Lanie apprécierait ce genre de truc?

Je me mis à rire légèrement. Elle passerait son temps à se plaindre et elle dirait probablement que l'équipement n'est pas assez sexy pour qu'elle le porte.

Quel opinion d'elle, tu as! dit elle faussement indignée. Je suis sûre qu'elle sera ravie de l'apprendre.

Je crois qu'elle le sait déjà, dis je en haussant des épaules. Nous nous étions rapproché de sa moto, qu'elle avait préféré prendre malgré le temps. Je n'arrivais pas à saisir pourquoi elle roulait avec cet engin alors qu'il faisait un temps assez exécrable ces derniers jours.

[PDV Madison]

Ca n'avait pas été simple… Je ne dis pas que je n'avais pas été heureuse que Remy me rappelle, qu'elle s'excuse au téléphone… En larme, tout comme moi, en m'expliquant qu'elle avait été trop conne à me lâcher comme ça. Quand j'étais allée chez elle pour qu'on se parle face à face, j'avais envie de lui sauter au cou pour l'embrasser. Oui, j'en avais eu envie. Malgré ce qu'elle avait fait. Mais j'avais aussi envie de la secouer, de l'étrangler et de lui hurler au visage qu'elle m'avait mise plus bas que terre.

Je m'étais rendue compte à quel point je l'aimais et ça me faisait peur. J'avais aimé, j'avais pensé mourir lorsque les mecs avec qui je sortais m'avaient plaqué ou trompé. Je m'étais écroulée en larme chez ma meilleure amie à chaque fois. Chaque putain de fois que tous ces connards m'avaient brisé. Mais je me rendais compte que ça n'avait plus rien à voir avec ce que j'avais vécu la. J'avais été tellement pathétique, tellement fausse! Je pensais avoir mal?! Mais je n'avais pas encore ressenti ce que Remy m'avait fait.

Cette douleur, ce vide énorme, cette envie d'en finir… Jamais, Jamais je n'avais ressenti ça. J'étais morte de peur en voyant comment ça s'était fini. En voyant comment j'étais dépendante d'elle et de son amour. C'était… Viscéral. Comme la nourriture. J'en avais besoin pour vivre.

Et ce n'était pas quelque chose que je pensais possible. Je croyais avoir souffert? Je pensais avoir voulu mourir toutes ces fois? Et bien je venais de connaître pire.

Mais en même temps, je ne pouvais pas me résoudre à l'envoyer chier. Je ne pouvais simplement pas lui dire non. Elle me tendait la main pour une seconde chance?! Bien sur que j'allais la prendre! Oui je lui en voulais, mais l'amour… L'amour qu'elle me donnait était suffisant. Je pouvais accepter qu'elle me largue cent fois si elle me reprenait après. Je pouvais accepter qu'elle me fasse mal si elle m'avouait son amour par la suite.

J'étais sado maso. Ce n'était pas quelque chose que je pensais possible. Surtout après toutes les merdes que j'avais eu en matière d'amour. Comment expliquer que j'étais prête à tout pour être avec elle. Même de souffrir pour elle.

Mais, durant le reste des vacances, j'avais eu besoin de preuves. Comme une gosse apeurée, je lui avais demandé ou elle allait à chaque fois qu'elle sortait… Ce n'était que cinq minutes, pour aller chercher à manger. Mais j'avais peur qu'elle me laisse là toute seule. C'était ridicule, j'étais chez elle, elle ne m'aurait jamais laissé ici toute seule, de toute façon.

La première fois, le premier matin, lorsqu'elle était descendue pour aller chercher le petit déjeuner… Ce fameux déjeuner d'excuse, elle m'avait retrouvée en larme… Parce que je pensais qu'elle m'avait de nouveau abandonné.

Je n'avais pas voulu tout raconter à Kate, je ne voulais plus qu'elle se mêle de ma relation avec Remy. Elle le faisait en partant d'un bon sentiment, je savais qu'elle ne voulait que mon bonheur… Mais elle ne connaissait pas Remy comme je la connaissais. Elle ne savait pas ce que ma petite amie avait enduré. De ce manque de confiance en elle, en l'amour à cause des autres qui s'amusaient à ses dépends. C'était… Compliqué.

Et puis, les jours avaient passés, j'avais réussit à ne plus rester coller à elle comme un chiot à sa mère. Je m'étais rendue compte que j'avais été vraiment lamentable. Mais je savais que Remy ne me jugeait même pas pour ça. En fait, j'étais même persuadée que mon état l'avait aidé aussi de son côté. En voyant à quel point je la collais, elle avait probablement compris que je ne jouais pas. Que je l'aimais vraiment.

Tout ça nous avait fait comprendre à quel point l'école nous avaient brisée. Le regard des autres et leur jugement nous avait détruite. Ensemble, nous avions décidé de faire ce que les autres attendaient de nous. Pour la première fois dans ma vie, j'allais jouer un role auprès de tous. Même Kate ne serait pas dans la confidence. Ma meilleure amie ne saurait pas la totale vérité.

C'était pour ça qu'au lycée, nous restions professionnelle… Limite froide et distantes. Que chacun d'entre eux étaient persuadés que nous avions rompu d'à commun accord. Que notre relation était probablement lié au sexe. Bref, que nous n'avions pensé qu'à nous amuser ensemble, comme ils nous en croyaient capable.

Bien entendu, Kate avait compris que notre façon si froide de nous parler, que cette façade étrange que nous avions construite cachait quelque chose… Mais elle avait joué la bonne copine et ne m'avait rien demandé. Je ne lui en demandais pas plus de toute façon. Et puis, elle avait pas mal de problèmes à gérer aussi avec Tim. Je m'en voulais parce que je n'avais pas été une amie présente. Parce que j'étais restée dans mes propres problèmes au lieu de penser à elle. Sa relation avec Rick était encore fragile, elle n'avait pas besoin de toutes ces merdes.

Décidément, cette école était néfaste pour notre santé. Bien que, pour ma part j'avais de la chance, je partirais l'an prochain pour commencer ma première année en fac.

Bonjour! lança Remy en rentrant dans la pièce. Oh, bonjour Madison. Continua t elle en s'avançant pour prendre une feuille sur mon bureau. L'endroit était désert, aucun des autres pions ne se trouvaient là, et je ne pouvais pas m'empêcher de fixer ma petite amie s'avancer vers moi. Elle fixait le document qu'elle voulait récupérer pendant que je la mangeais du regard. Je savais qu'il fallait que je me reprenne. Sinon, quelqu'un pourrait facilement comprendre notre petite combine.

Maddie… Souffla Remy qui me fixait droit dans les yeux. Elle me fit comprendre par un regard qu'il fallait que je stoppe de la fixer comme ça. Mais c'était plus fort que moi.

Excuses moi. dis je en me mordant la lèvre, sachant très bien ce que ça éveillait chez elle.

Elle souffla pour ensuite s'éloigner de moi. Allison débarqua en regardant Remy s'en aller. Ca va? Me demanda t elle en me fixant.

Mmhh? Je relevais les yeux de mon écran en fixant ma collègue. Heureusement que mon regard avait dévié sur l'ordinateur… Ca aurait été beaucoup plus suspect, sinon. De quoi? demandais je en fronçant les sourcils.

Ma collègue referma la porte derrière pour nous couper des élèves qui allaient et venaient dans le couloirs. Je sais ce qu'il s'est passé avec… Hadley. Commença t elle en cherchant ses mots. Je voulais juste savoir si ça allait.

Pourquoi ça n'irait pas?

Parce que je connais peu de monde qui arrive à bosser avec son ex. dit elle suspicieuse. T'es sûre que ça va?

Ouais. Dis je en haussant des épaules. Tu sais très bien que c'est pas la première fois… Ca ne sera pas la dernière… Dis je en lui rappelant ainsi tous mes déboires avec mes relations passé. Après tout ce n'était pas un secret, tout le monde le savait. Par contre bosser en collaboration avec son ex j'avais encore jamais tenté l'expérience, avec Seeley ça ne compte pas franchement vu qu'on se croise jamais… Mais, finalement, c'est faisable. Dis je simplement.

Mais, si seulement Cameron savait! Elle continua de me regarder avec un air mitigé puis haussa les épaules. Si t'arrives à vivre avec ça… Mais si tu préfères que je passe les dossiers à Hadley pour t'éviter de trop la croiser… T'auras qu'à me demander. Dit elle avec un sourire. Puis elle s'installa devant l'autre PC.

Je ne lui donnerais même pas cette chance. Je sais que c'était risqué d'aller voir Remy, ne serait ce que pour le boulot, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Déjà qu'on devait s'éloigner physiquement… Si en plus je devais mettre une croix sur simplement l'observer… C'était impossible.

Ouais, éludais je en espérant ne jamais avoir à le faire.

[PDV Jane]

Les photos des vacances au ski avaient pas mal circulé sur les réseaux. Notre groupe s'en était retrouvé plus soudé qu'avant et les vengeances des pétasse sur Arizona et Callie avait cessé. Elles étaient passé de victimes à filles populaires. J'avouais avoir encore du mal à comprendre comment, mais tout ce que je savais c'était que tous les élèves les connaissaient et les saluaient comme si elles avaient été un jour leur potes. Je me fichais pas mal de savoir comment c'était arrivé, tant qu'on avait la paix et qu'elles étaient heureuses. Bon, okay elles ne s'embrassaient pas non plus à pleine bouche devant tout le monde, mais leurs gestes d'affection était plus explicite.

Alexis et moi étions plus proche et elle me confiait plus facilement ces soucis. En ce moment, son père semblait préoccupé par Kate. En fait, j'avais eu vent des problèmes qu'elle avait eu avec Tim (qui ne le savait pas?) mais j'en apprenais bien plus avec Alexis.

J'étais tranquillement dans la cours, la matinée avait été plutôt tranquille et mon demi groupe avait fini plus tôt. Alexis me rejoignit rapidement et s'avachit sur le banc en soupirant.

Je ne savais pas que Saroyan avait cette force surpuissante de vider l'énergie des élèves, dis je avec un sourire.

C'est pas elle. Dit simplement Alexis en posant son dos contre le banc. C'est Tim, je lui avais envoyé un message hier soir mais il ne m'a pas répondu… Et je ne l'ai pas croisé ce matin…

Tim..? Riggins? Demandais je peu sûre, après tout il y en avait aussi un dans une autre classe.

Ouais, on est dans le même groupe de travail le soir, j'ai croisé Shane tout à l'heure quand elle sortait d'histoire… Elle m'a dit qu'il était la mais je ne l'ai pas vu et il ne m'a toujours pas répondu.

Et? Demandais je ne voyant pas trop ou elle voulait en venir.

Tu connais les rumeurs non? Demanda t elle en soufflant. En voyant que je savais de quoi elle parlait elle enchaîna. Son père à de nouveau pété un cable l'autre jour… Il m'a dit qu'il "gérait la situation", mais j'ai peur que ça ne soit pas le cas.

Comment tu peux savoir? Demandais je en commençant à m'étonner qu'elle s'intéresse autant à lui.

Parce que Beckett et mon père sont en pleine… Idylle, dit elle en baissant la voix et en regardant autour de nous pour être sur que personne ne nous entendait. Ca veut dire qu'il ne l'a pas contacté et qu'il se débrouille tout seul. Ce n'est pas une bonne chose.

Mais… Ne sachant pas trop quoi lui répondre je préférais changer de sujet. Je rêve ou ce mec t'intéresse?

Elle se redressa, comme piquée au vif, le rouge sur ses joues ne mentait pourtant… Mais non! Pas du tout! C'est juste un camarade de classe sympa, un ami que j'ai envie d'aider.

Mouais. Dis je en la fixant pour trouver la véritable réponse à ma question.

Tu me soule Jane, souffla Alexis pour clore le débat. Mais je n'en avais pas fini. J'irais la travailler au corps, elle ne ne connaissait pas encore cette partie de moi, pour savoir que j'étais têtue.

Au fait, Maura m'a dit qu'elle ne comptait probablement pas aller à la fête des garçons à la fin de l'année.

Et tu trouve ça étrange? dit Alexis en levant un sourcil. Jensen à pratiquement bousillé sa stéréo et je ne te parle pas de la tronche du canapé quand on est partis.

Je sais, j'étais la pour ranger. soufflais je en me rappelant que ça n'avait pas été aussi facile que je l'aurais cru. Surtout le papier toilette que Joey avait fichu partout en jouant les momies. Tu comptes y aller?

J'en sais rien… On verra bien le moment venu non? Après tout on est qu'en Mars, on a le temps. Et puis, y'a les examens aussi à bosser. Je te rappelle que le bac blanc c'est le mois prochain.

Je me mit à geindre. J'aime pas ces épreuves, c'est encore plus stressant que le vrai bac!

Tu devrais venir à notre groupe le soir… proposa prudemment Alexis.

Et perdre 2 heures supplémentaire à essayer de comprendre?! Même pas en rève…

Salut les filles! Dit Arizona tout sourire. Callie se laissait traîner par la main de sa petite amie, mais son air renfrogné ne trompait pas. Il s'était passé quelque chose.

Un problème? demandais je à la brune, me souvenant encore très bien de l'altercation que nous avions eu avec la pétasse blonde dans les toilettes.

Callie grogna et murmura des insultes, Arizona se contenta de faire un petit sourire. Toutes les mimique de sa petite amie la rendait visiblement encore plus accro. Saroyan lui à donné un exposé à faire… Expliqua la blonde.

À cause des exercices non fait? M'exclamais je en me souvenant très bien de la tirade de la prof en début de cours. C'est pour ça qu'elle t'a chopé en fin de cours?

Callie grogna en guise de réponse. Cette salope à dit que c'était encore heureux que je me choppe pas une heure de colle. J'hallucine, parce que j'étais pas la seule à ne pas les avoir fait. Mark et Joey ont bien fermé leur gueule, j'aurais du faire la même…

Bon les filles, on va manger? S'exclama Alexis qui voyait que Callie n'allait pas lâcher le morceau.

On attends pas Maura et Abby? Demandais je en fronçant des sourcils.

J'ai trop faim gémit Arizona, on peut faire une exception et les attendre à l'intérieur? T'aurais qu'à envoyé un texto à Maura pour le lui dire.

Je soufflais tout en récupérant mon sac et suivait mes amies vers le réfectoire. Sur le chemin, mon regard croisa l'allure d'un garçon. Tim. Alexis semblait l'avoir aussi repéré et s'arrêta en plein milieu, heureusement que je m'y étais plus moins attendu et que je l'avais évité de justesse.

Je vais faire un tour aux toilettes avant, dit elle à l'attention de Callie et Ari qui était juste devant et qui papotaient. Vous n'aurez qu'à m'attendre à l'intérieur.

[PDV d'Emma]

J'avais recoupé pas mal d'infos depuis la discussion entre la terminale et l'autre élève. J'étais à deux doigt de trouver de qui il s'agissait. Coté terminale j'avais une petite poignée d'élève du "Bug", donc ça se résumait à 5 élèves : Lexa, Jasper, Raven, Bellamy, Becca et peut etre l'intello Cosima. Elle ne m'avait pas dit être une tueuse en informatique mais vu son niveau de math…

Mais en regroupant toutes les preuves, j'avais facilement éliminé Bellamy à cause du tweet sur lui ainsi que Jasper qui avait été malade à chaque nouveau tweet qui étaient posté dans l'établissement. J'avais entendu Cosima en cours et je rayais à nouveau son nom. Elle n'avait pas du tout le même timbre de voix… Restait Lexa, Becca et Raven. J'avais un sacré penchant pour Alexandria, aka Lexa, qui semblait très énervée l'autre fois lorsque j'avais récupéré toutes les infos de la bouche de Cosima… Les deux autres je ne les avaient encore jamais vraiment croisées.

J'étais donc en filature sur cette "Becca" qui semblait clairement être mon moi au lycée. Elle trainait dans les couloirs alors qu'elle devait probablement être en cours. Casque sur les oreilles et la musique de David Guetta à fond, elle fumait tranquillement dans un coin de la cours à l'abris des regards. Enfin, ce qu'elle croyait puisque je l'avais grillé depuis un petit bout de temps. Pesant le pour et le contre, j'avais fini par me décider. Je posais une main sur son épaule et elle sursauta en se retournant.

Putain! Lâcha t elle en enlevant ses écouteurs. Vous êtes une vraie malade! Ca va pas de faire peur aux gens comme ça?

Je désignais sa cigarette d'un coup de tête. Et ça, c'est sensé être autorisé à l'intérieur de l'établissement?

Elle souffla sans pour autant faire un geste pour l'écraser ou me filer son carnet. Elle haussa les épaules et fini par prendre une taff. Tu sais quoi? dis je en tendant ma main vers elle. Tu me la file et je n'ai rien vu. J'avais cruellement besoin de cloper maintenant. Foutu nicotine.

Sérieusement? Elle arqua un sourcil étonnée. Elle secoua la tête. C'est ça, et ensuite, après avoir fumé gratos une clope vous irez vous plaindre pour que j'aille me faire coller. Continua t elle blasée. Pas que j'en ai quelque chose à foutre, hein.

Impossible de rester de marbre, un fin sourire étira mes lèvres sans que je puisse l'arrêter. Je ne suis pas habilité à faire ça de toute façon. Et puis ça me ferait trop chier d'aller poireauter des heures devant le bureau des pions juste pour une petite connerie.

Vous voulez quoi? Demanda t elle sur la défensive.

Qu'est ce qui te fais… Commençais je avant d'être coupée.

Vous êtes la, à jouer la bonne copine qui veux pas balancer… Vous voulez forcément quelque chose. Continua t elle en tirant une autre bouffée.

Des infos, dis je en fixant sa cigarette. Et une taff aussi. J'ai oublié mon paquet la haut.

Et puis quoi encore? dit elle avec un sourire en coin. Je suis pas une balance et puis vous êtes complètement grillée maintenant.

Pour l'instant tu fais ta maline, mais quand un tweet sur toi va être posté je pense que tu vas moins te marrer.

Qu'est ce qui vous fait croire qu'il y aura un tweet sur moi? Je suis pas la plus populaire du coin, alors pour que l'oeil de Chelsea me remarque, j'ai encore le temps de finir mon BAC.

Les filles Robins et Torres ne l'étaient pas non plus… Dis je l'air de rien. Je connaissais, malgré moi, les rumeurs qui couraient sur les élèves, à vrai dire il y avait bien eu un tweet sur Becca mais il n'avait pas fait long feu. Juste assez pour que certains soit au courant, mais pas assez pour que tous les lycéens l'aient vu. C'était en partie pour ça que je l'avais soupçonnée à une période sans avoir vraiment de preuves. Le message était presque un copié collé de celui d'Arizona et Callie, en réalité c'était la première news sur les élèves. Sauf qu'il concernait Becca et sa copine Chloé. Je me demandait d'ailleurs si, suite à cette suppression soudaine, l'oeil de Chelsea ne s'était pas légèrement vengée sur d'autres élèves. Un peu comme si cette personne voulait vraiment pourrir des élèves juste pour le plaisir.

Ma phrase eut l'effet escompté. Becca resta planté là sans rien dire, attendant la "sentence". Elle devait peut être se sentir coupable dans un sens. Je la fixais, cherchant la meilleure question qui lui permettrait de ne pas avoir l'impression de balancer, tout en me donnant encore plus d'indices, mais je ne trouvais rien.

Alors? S'agaça Becca après avoir nerveusement tiré une autre bouffée de cigarette.

Tu sais qui c'est, j'imagine? demandais je

Vous pensez sérieusement que je vais vous le balancer, enfin si je le savais hein… Elle était revenu au vouvoiement, je ne savais pas si il fallait que je m'attarde sur ce détail.

Ouais? Très convaincante Swan, vraiment convaincante.

Vous croyez vraiment nous connaitre tous, vous nous regardez de haut avec tous vos privilèges de prof sans en être une… Mais au final vous savez rien et vous jouer la carte de la nana qui comprends les ado. C'est pathétique en fait.

En attendant, avec le nouveau compte facebook, t'as plus de 50% de chances d'être à nouveau mise en avant. Dis je en tentant ma dernière carte.

Elle souffla, prit une autre bouffée de cigarette avant de prendre son temps pour répondre. En fait, j'étais presque sûre qu'elle allait me laisser planté là en restant muette. Prue Halliwell. Lâcha t elle, comme si il n'y avait pas eu de coupures dans la conversation.

Je fouillais dans ma mémoire pour me souvenir la classe et la tête de cette fille. Première S? Une fille cheveux noirs, yeux bleu?

Ouais, cette pétasse la. Dit Becca sans me regarder. Elle à crée ce compte Facebook. Juste pour faire chier l'autre qui à twitter, mais celle la je sais pas qui c'est. Juste que c'est une fille, parce que clairement un mec se ferait pas chier avec des potins de gamins de ce genre.

Elle en savait déjà beaucoup plus que moi. Je restais la, essayant d'avoir plus d'infos.

Quoi?! S'agaça t elle en me fixant. Qu'est ce que vous voulez encore?

Comment tu as su… Commençais je me disant que je poussais probablement un peu trop le bouchon.

Sa pote, Bree… La rousse avec un nom allemand là, vous voyez? Je hochais la tête. Elle ouvre trop sa gueule.

Ok. Merci. Dis je en digérant les informations.

Je fais pas ça par plaisir. Grommela t elle. C'est juste que cette salope mérite de se faire enfin virer.

Donc, pour le compte twitter, si tu sais tu ne me diras jamais rien puisque cette fille ne mérite pas autant de se faire virer que Prue? Dis je avec un sourire en coin.

J'ai pas dit ça. Elle prit une dernière bouffée de sa cigarette avant de l'écraser par terre. Je ne fis aucun commentaires, ce n'était clairement pas le moment. Vu ce qu'elle marque, je dirais qu'elle le mérite autant.

Et sur ces paroles, elle me planta la.

[POV Tim]

Un mois. Non, techniquement ça faisait un mois, dix jours et quelques heures. C'est le temps qu'il avait remis avant de replonger. Je soufflais en récupérant les bouteilles vides sur la table basse. Il fallait que j'appelle Virginia, sa mentor des AA mais je me laissais un peu de répis. La journée avait été longue, en partie parce que j'avais passé mon temps à fuir Alexis.

J'étais lâche, menteur et… beaucoup d'autres choses… Mais depuis ces trois derniers jours je savais qu'il fallait que j'éloigne toute personne trop proche de moi. Alexis étant la seule personne qui avait osé franchir cette barrière. Elle était devenue mon point faible et je me détestais pour l'avoir fait entrer dans ma vie. Elle était beaucoup trop bien pour moi et ma vie merdique.

Alors que je rangeais les cadavre de bouteille dans la poubelle, la sonnerie d'entrée me stoppa dans mon geste. Fronçant des sourcils je me demandais qui pouvait bien sonner chez nous à cette heure la.

Alexis? M'étonnais en voyant la rouquine devant le pas de ma porte.

Salut? Me dit elle, un sourire légèrement crispé aux lèvres.

Qu'est ce que… Qu'est ce que tu fais la?! M'agaçais je sans vraiment le vouloir. Au fond de moi, savoir Alexis si proche de mon père à moitié ivre me rendait extrêmement nerveux.

Tu ne réponds pas à mes appels. Tu me fuis à l'école et tu me renvoie sur ta messagerie à chaque fois. Ca fait deux semaines que tu ne viens plus aux cours du soir alors…

C'est qui! Qu'est c'qu'c'est que… Qui sonne… Sonne à c't'heure putain. Cracha mon père en arrivant vers nous, se tenant aux murs du couloir.

Va t en! Dis je en poussant Alexis vers l'extérieur pour claquer la porte devant elle.

C'est rien, une erreur. m'exclamais je en essayant de fermer bien la porte pour qu'il ne tente pas d'aller vérifier quoi que ce soit.

Mon père fit un sourire bien trop grogenard pour être honnête. Elle… Elle est bonne. Ouais… ouais j'ai… J'ai vu c'te… Rouquine… T'as cru que… j'étais av… aveugle hein?

Mon regard paniqué le fit sourire encore plus. Tu peux… Vas y! Dit il en essayant d'ouvrir la porte. Oh! S'agaça t il en voyant que je me mettais entre eux pour éviter qu'il l'ouvrir. Laisses… Laisses moi! J'suis ton… Ton père! Putain Tim! Laisses… Laisse la ren… Rentrer.

Non! Criais je alors qu'il m'attrapais le bras pour me dégager.

[POV Alexis]

J'entendis des cris et quelque chose se fracassa par terre. "Non!" "... touches pas… Putain… fils de…", j'avais été en colère qu'il me mette ainsi dehors, mais à présent j'étais terrorisée. Quelque chose n'allait pas. Tim ne m'avait jamais dit que son père était alcoolique de violent. À vrai dire, c'était toujours moi qui parlait de ma vie. Plus je réfléchissais, plus je me rendais compte que nos conversations étaient souvent à sens uniques. Si je ne disais rien, si je ne lui posais pas directement la question, il n'allait pas plus loin que le strict minimum.

Cependant, ce n'était pas vraiment le moment de penser à ça. Il fallait que je l'aide mais je n'avais aucune idées de quoi faire. Instinctivement j'attrapais mon téléphone pour appeler mon père.

Papa?! Dis je en entendant du bruit à l'autre bout du fil.

Bonjour ! Dit la voix enjouée de mon père. Vous êtes chez qui vous savez… Je suis où vous ne savez pas… Alors laissez ce que vous pensez après vous savez quoi… Bip !

Je soufflais, raccrochant rageusement. Si je tombais sur sa messagerie, je ne pouvais pas passer par lui. Je tentais de téléphoner à ma grand mère, seconde personne qui aurait pu m'aider. Cette fois ci, il y avait une sonnerie, mais au bout de quelques secondes je basculais aussi sur messagerie. Je tentais une seconde fois d'appeler mon père et décidais, cette fois ci, de laisser un message.

J'entendais à nouveau des bruits contre la porte, paniquant tout à fait je tentais le tout pour le tout. Après tout, même si c'était des rumeurs je savais que j'aurais de l'aide, elle n'allait pas nous laisser tomber.

Allo? Fit une voix à l'autre bout du fil au bout de deux sonnerie.

Mademoiselle Beckett? C'est Alexis Castle… J'ai besoin d'aide, je suis… La porte s'ouvrit à ce moment et le père de Tim beugla des insanités avec un sourire en coin en me voyant. Je suis chez Tim, s'il vous plait… Venez vite!