Chapitre 21 Lettre d'excuses

[Calliope Torres semaine du BAC]

Je sortais de la salle en soufflant. Bon bah ça, c'est fait. Chuchotais-je en allant m'asseoir sur le banc dans la cour pour aller rejoindre Jane.

Alors ? me demanda-t-elle.

Je haussais les épaules. Bof. Je suis tombée sur un texte que j'aimais pas mais je ne pense pas avoir tout foiré. Je croisais les doigts. On va espérer très fort, hein.

Arizona est toujours dans la salle. Dit-elle en fixant les salles de cours. Moi je pense que ça va passer, mais bon on a toujours le doute. Mais la nana du jury avait l'air sympa et le mec ne m'a pas trop enfoncé.

C'est le moment de croire en Dieu. Dis-je en me tournant vers l'établissement. J'espère qu'elle va tout déchirer. Je connaissais assez Arizona pour se mettre à pleurer à cause du stress. Si les jurys étaient cools et pas trop autoritaires ça pouvait le faire.

Tim sortit et se dirigea vers nous. Nous étions à présent en cercle à débattre de nos textes. J'avais eu le même que Tim donc je commençais à parler des différents points que j'avais donné durant mon speech.

Je n'aurais jamais mon bac, pleura Arizona qui lança son sac sur le banc. Je vais devoir tout repasser et je vais même tripler ma terminale. Elle s'installa sur le banc et continua de renifler la tête dans ses mains.

T'as toujours eu des bonnes notes, Castle à dit que t'allais déchirer à l'examen… Commençais-je en m'installant à ses côtés. J'enlaçais ses épaules de mon bras et posais ma tête contre la sienne. Je suis sûre que tu as très bien géré.

Le jury m'a massacré de questions ! s'indigna Arizona les yeux toujours plein de larmes, j'ai perdu le contrôle et j'ai… J'ai… Elle replongea la tête dans ses mains. J'ai tout raté!

T'as fait une très bonne intro et ne me dit pas non, je t'ai entendu. Dit Jane en se décalant du banc pour se rapprocher d'elle. T'as répondu aux questions sans problèmes, pourtant, avant que je ne commence.

Quand t'es partie, dit Arizona en reniflant. Ils m'ont demandé un truc sur le personnage principal, une question qu'on n'avait jamais vue. Et je n'ai rien dit. RIEN! s'énerva-t-elle. Alors que le prof avait bien dit qu'il fallait toujours donner une réponse ! Ne jamais laisser de blancs. C'est fichu !

Ça ne peut pas être si grave… Commençais-je en sachant que si ce n'était qu'une question, elle n'avait pas à se prendre la tête.

Je me suis effondré en pleurant devant eux ! dit-elle avec agacement en me regardant. Je ne sais pas ce qu'il y a de plus grave en fait… D'avoir perdu toute dignité ou d'avoir pleuré devant le jury qui doit me noter.

C'est pas un peu exagéré ? Demanda Tim en haussant un sourcil. Si t'as répondu à la majorité des questions et que t'as juste pleuré parce que t'étais en stress, je pense que tu peux laisser tomber. Ils ont eu pire que ça.

Qu'est ce qui peut bien être pire ? demanda Arizona intéressée, essuyant une larme sur sa joue.

Jensen qui a dit que le personnage principal était un "gros con de richos qui ne comprenait rien à la vie". Ou quelque chose comme "fuck le system".

Devant le jury ?! m'exclamais-je en imaginant très bien la scène.

Mais ils en ont eu d'autres… Je doute qu'ils t'enlèvent des points pour avoir pleuré à cause du stress. Alors que certains se marrent bien à dire de la merde juste pour le plaisir. Dit-il à Arizona en haussant les épaules.

Arizona semblait s'être calmée et je chuchotais un "merci" sans voix à Tim qui haussa une épaule avec un sourire en coin.

Alexis débarqua, le visage livide. J'ai eu le pire texte, celui que je n'avais déjà pas bien compris en cours…

Jane lui demanda des explications et Tim continua son laïus sur les autres gars qui se comportaient mal devant un jury. Je comprenais bien mieux pourquoi il avait mieux réussi à gérer le stress d'Ari. Il le faisait depuis un petit moment avec Alexis.

Ou que moi qui me suis mise à pleurer devant le jury. Compléta Arizona.

Oh non ! se désola Alexis.

C'est pas grave dit la blonde en allant se lover contre moi. Vu que, visiblement, il y a pire. Continua-t-elle avec un petit sourire.

Je me redressais, entraînant Arizona avec moi puis je tapais dans les mains. Allez ça suffit de s'apitoyer, c'est fait c'est fait. On va se détendre et attendre tranquillement les résultats ! Et tout ça devant un bon verre chez Jo! J'enlaçais Arizona avec mon bras et l'entrainait vers le bar face au lycée.

[Madison Queller, au même instant dans le bâtiment]

Je fouillais sur le bureau de l'autre cinglée à la recherche du planning de l'après-midi. Elle ne connaît pas le rangement, pourquoi ça m'étonne encore ? maugréait je dans ma barbe.

C'est ça que tu cherches me demande Alison en me tendant un papier qu'elle avait probablement récupéré dans le bureau.

Tu me sauves ! Dis-je avec soulagement.

Elle haussa les épaules. À force de voir comment elle bosse j'ai compris son système de rangement.

C'est-à-dire qu'elle n'en a aucun ? Dis-je blasée.

Alison se mit à rire. C'est à peu près ça.

Madison ? Je me retournais pour faire face à Remy. Je devais me battre avec moi-même pour éviter de sourire.

Oui ? Est-ce que j'avais l'air désinvolte ? Pas du tout. Est-ce que j'avais l'air de vouloir me jeter sur elle maintenant tout de suite ? Tout à fait.

J'aurais besoin du planning de Mme Brennan pour demain après-midi, il n'est plus dans le fichier informatique et je sais que vous avez tout imprimé.

C'est Daisy qui a fait une mauvaise manipulation. Commenta Alison qui était dans mon dos et que j'avais complètement oublié. Elle a supprimé le fichier après l'avoir imprimé.

Rappelle-moi quand est ce qu'on la vire ? Dis-je en levant les yeux au ciel.

C'était sa 3ème année, là, et je n'ai pas reçu de renouvellement.

Quoi ?! Alison lisait dans mes pensées.

Tu me l'as donné et Eric aussi, mais Daisy m'a dit qu'elle allait commencer une année en faculté.

Et toi, Maddie? Demanda Allison en me regardant. Tu t'arrêtes aussi cette année?

Oui, je me lance enfin dans les études ! Dis-je excitée. Mais j'aurais bien aimé que Daisy se barre cette année. À croire qu'elle le fait exprès, quand même. Complétais-je en levant les yeux au ciel.

Alison pouffa en tendant un papier à Remy. Le voilà ton document. Je vous laisse, je dois seconder Mr Booth pour l'épreuve de 14h. Elle nous laissa seule, ce qui ne fut pas pour me déplaire.

Je vais t'aider à porter ces papiers. Dis-je en m'avançant vers elle. Ça en fait beaucoup, tu es bien trop chargée là.

Oui 2 papiers c'est énorme, je suis débordée ! me dit-elle en levant les yeux aux ciels sourire aux lèvres.

C'est ça et comme tu es ma supérieure hiérarchique je tiens à ton bien être professionnel. Continuais-je alors qu'elle ouvrait la porte de son bureau 3 pas plus loin.

Un burn out est si vite arrivé… termina-t-elle en fermant la porte derrière nous. Je jetais le papier en l'air et fondais sur ses lèvres.

Ça m'avait manqué soupirais je en m'écartant après quelques minutes.

Tu sais que ça devient de plus en plus compliqué de travailler avec toi ? me dit-elle, fermant les yeux et posant sa tête contre la porte.

J'ai pas envie de travailler de toute façon. Et puis il faut profiter des derniers instants dans ce bureau. Ça va me manquer l'an prochain…

Madison gémit elle alors que je parsemais son cou de baiser.

[Lisa Cuddy au même moment dans son bureau]

Je soufflais, relisant pour la 3ème fois le courrier que je venais de recevoir. Évidemment que cette affaire avait été mise au grand jour. Après l'exclusion de 2 élèves, ils avaient mis leur nez dans les papiers et avaient vu ce qu'il se tramait chez nous.

J'avais espoir qu'ils passent au-dessus ou qu'ils ne le voient pas. J'avais quand même pagayé depuis plusieurs mois sans problèmes et même payé une extra pour ça… À croire que finalement ils avaient l'œil partout et qu'ils étaient toujours là où on ne les attendait pas.

Madame la Principale, *

Nous nous permettons d'intervenir auprès de vous suite à des alertes, à plusieurs reprises sur le fait que des élèves ainsi que certains encadrants de l'établissement étaient victimes de harcèlement. Qui, d'après les témoignages concordants recueillis, on fini par être parfaitement identifiés de vos services. En l'espèce, il y a un manquement à l'obligation de surveillance puisque vous n'avez pu y faire face rapidement, même après avoir été alertés de la situation.

Vous vous êtes retranché, à tort, derrière le fait que vous ne pouviez rien faire pour lutter contre ce harcèlement. Les motifs étant que vous n'aviez pas assez de moyens financiers, ni de personnel qualifié pour vous aider dans cette tâche.

Or, vous avez embauché une certaine Emma Swan titulaire d'un Master Cyberdéfense et sécurité de l'information (CDSI). Malgré cela, vous ne nous avez pas informé de ce nouveau fait, ni de la véritable raison de cette embauche.

Il est évident que ces actes de harcèlement répétés sont liés à un défaut de vigilance de votre part. En tout état de cause, il y a manquement à votre obligation de gestion de cet établissement. C'est suite à cette erreur de fait, que le recteur et le directeur académique des services de l'Éducation nationale ont décidé de vous licencier pour insuffisance professionnelle. Ce licenciement prendra effet suite à la convocation que vous recevrez ainsi qu'un passage devant la commission de l'inspection d'académie.

Veuillez agréer, Madame la Principal, l'expression de mes salutations distinguées.

Jessica Adams de l'Inspection d'académie

Je n'avais jamais été licenciée de ma vie, prenant toujours soin de jouer carte sur table. Mon envie de vouloir rester discrète avait donné du crédit à ce qu'il se passait. Pire, j'avais moi même cru à ces messages et tenté de juguler la plaie en convoquant mon personnel un à un. Finalement j'avais enchaîné les erreurs et j'en payais le prix.

En pleine semaine de BAC, avec toute l'organisation de la rentrée à finir… Ce n'était absolument pas le moment pour quitter mon poste. Mais je n'avais pas le choix, il y avait une commission la semaine prochaine j'avais signé l'accusé de réception ce matin pour avoir le courrier.

Je devais nommer mon prédécesseur, qui avait déjà été voté en septembre dernier. J'avais confiance en ses capacités de professeur, je savais que l'organisation était un de ses points forts. Mais d'un autre côté, j'avais comme un goût amer une impression de non fini.

[Emma Swan quelques temps plus tard]

Je décroisais mes jambes, plaçant une mèche derrière mon oreille. Putain, murmurais-je tout en me levant courrier en main. Ça, si je m'attendais…

Après relecture, debout face à mon poste de travail je relâchais ma main, fixant mon pc. Ah bah merde alors…

Je tenais en main une convocation de l'inspection d'académie. Finalement Lisa Cuddy avait eu tort de vouloir cacher tout ce cirque. Je mentirais si je ne disais pas me sentir coupable.

Si j'avais pu démasquer les filles plus vite, si j'avais pu mettre en place des caméras. En vérité avec les contacts que j'avais j'aurais pu le faire sans problèmes… Mais je n'avais pas voulu faire de vagues et rester majoritairement dans les rangs. Erreur, visiblement.

Bon, avec des si on pouvait changer beaucoup de choses dans l'histoire. La porte s'ouvrit à la volée et Regina Mills me fixa étonnée de me voir dans mon bureau.

Ah. Vous êtes encore là.

Je la regardais abasourdie. Bah… Il semble que ce soit encore mon bureau. Je regardais autour de moi. Enfin je le croyais, vous me mettez le doute.

Toujours aussi drôle dit-elle en levant les yeux au ciel. Ça me faisait toujours rire de la voir si rigide suite à mes petites blagues cyniques.

Qu'est-ce que vous voulez fouiller dans mon bureau, exactement ? Demandai-je, les bras croisés, en la voyant ouvrir le placard du fond.

Elle se tourna pour me faire face, un fin sourire aux lèvres. La voir sourire habituellement faisait bondir mon cœur mais la… J'avais plutôt peur, à vrai dire.

Peut-être que j'avais envie d'une fausse excuse pour venir ? Elle s'avança vers moi alors que je reculais. J'avais probablement lâché la feuille pour venir m'accrocher au bureau qui était derrière moi. Ok, là, elle me faisait peur. Et que maintenant que vous êtes la… Continua-t-elle en s'avançant toujours alors que je ne pouvais plus reculer. Eh bien je n'en ai aucune à vous donner… Finit-elle en soufflant dans mon oreille.

Je crois que j'étais en train de mourir. Mon cœur avait lâché. Elle s'écarta avec un léger rire alors que j'expulsais un souffle que je ne pensais pas avoir retenu.

C'est presque trop facile, maintenant. Elle s'était retournée vers le placard et fouillait de nouveau dans les tiroirs.

Je m'appuyais sur le bureau et mis trop de temps à réagir, la porte claqua. Je me retournais pour fixer la porte fermée. Je reportais mon attention sur le placard et découvris qu'elle avait récupéré une souris filaire. Évidemment. Qu'avais-je bien pu imaginer ?

Emma, tu es stupide !

[Arizona Robbins fin de semaine du BAC]

Nous étions installés sur le banc à la sortie du lycée et je ne pouvais m'empêcher de jeter des coups d'œil à ma copine. Je comprenais sa colère et sa vengeance, mais je ne voulais pas qu'elle aggrave la situation. Tim, pour la même raison, était assis à mes côtés. Il était bien trop silencieux, bien que ce ne soit pas une véritable pipelette de façon générale.

L'atmosphère était tendue et je doutais que ma présence puisse vraiment apaiser les choses… Même si je n'étais là que pour ça.

Elle sortait de l'établissement sans se douter de l'altercation qui l'attendait. Elle tapait frénétiquement sur son téléphone tout en avançant vers nous.

Alors, heureuse ? Demanda Callie agacée en bloquant le passage. Elle avait fait de grandes enjambées pour lui emboîter le pas et se mettre devant elle. Tim était sur la même longueur d'ondes et j'avais dû trottiner pour arriver jusqu'à eux.

Hein ? Demanda la fille et la dévisageant. T'es qui ? Qu'est-ce que tu me veux ?

Je pinçais les lèvres, pas du tout l'attitude que je pensais. Je ne voyais pas Raven Reyes foncer dans le tas… Mais après tout je la connaissais très mal.

Je pensais être plutôt connue maintenant dit Callie en nous regardant. J'ai eu de beaux moments de gloire. T'es sûre qu'on est dans le même lycée ?

Raven croisa les bras en soufflant. C'est quoi ton problème ? Pourquoi tu viens me faire chier exactement ?

Ah ! La mémoire te revient hein ? Callie faisait presque peur en jouant la fille agacée et faussement heureuse en moins de 30 secondes. Un peu plus et on la croyait possédée. En tout cas, beau talent d'actrice, hein, Tim ? Franchement jouer les fausses saintes nitouches, pas mal. Elle tapa dans ses mains mollement et voyant la colère dans le regard de Raven je posais une main sur le bras de Callie.

Callie… Commençais-je.

Ouais tu devrais calmer ta copine, me dit Raven en me fixant. On est à 2 pas du lycée et je doute qu'elle ait envie d'un nouveau scandale.

C'est toi qui dit ça ?! Cria Callie. TOI ?!

Callie ! chuchotais-je en observant certains passants nous jetant un coup d'œil.

Crache le morceau et dis-moi ou tu veux en venir au lieu de tourner autour du pot, là souffla Raven avec l'air encore plus agacée que Callie.

Elle savait un minimum se maîtriser. J'avais de meilleurs espoirs que tout à l'heure.

Complicité. Ça te parlera peut-être plus. Lança froidement Tim que j'avais presque oublié.

Raven fronça les sourcils. Complicité ? Vous êtes tarés et je vois pas de quoi tu parles…

Elle s'était tendue. Bien sûr qu'elle savait de quoi on parlait. Callie enchaînait, bien trop heureuse de la pousser dans ses retranchements. C'est ça, Rachel ta petite copine était bien plus bavarde pourtant.

Salope. Cracha Raven entre ses dents. Clairement, le bluff de Callie marchait. Et puis Rachel était une balance, ce n'était pas difficile de lui faire croire ça. Donc ? râla Raven en regardant Callie. Tu veux me balancer ? Où sont tes preuves ?

Des preuves ? Qu'est-ce que j'en ai à foutre ? Je pensais que t'avais un minimum d'estime de toi et de fierté. Finalement t'es aussi pourrie que cette peste de Rachel Green, pas que j'en sois totalement surprise… Dit Callie en faisant une fausse moue en penchant la tête.

Ne me mets pas dans le même panier que cette psychopathe. Cracha Raven.

Si t'as autant de couille que ça, dénonce-toi. Lâcha Tim bouillant de colère.

Et que je foire mon année parce qu'une petite conne ne sait pas digérer la frustration ? Rachel ne m'avait jamais parlé de dénoncer les gens au départ elle voulait faire des blagues débiles ou je ne sais quelle connerie. Raven leva les yeux au ciel. C'était marrant au début jusqu'à ce qu'elle commence à nommer les gens et prendre des photos à leur insu.

Tu vas nous dire que ça aussi c'était pas prévu ? cracha Callie faussement agacée.

Bien sûr que non ! J'ai essayé de supprimer ses merdes mais après tout ce n'était pas mon boulot. Et puis j'ai aidé à ce qu'elle se fasse cramer. Je ne cachais même plus ses traces à partir des photos.

C'est ça, joue là nous mère Thérèsa maintenant. T'aurais dû la dénoncer dès le début, lui prendre ses codes ou je ne sais quoi.

Parce que tu crois que je ne l'ai pas fait ?! S'agace Raven. Cette pétasse apprend bien plus vite qu'on ne peut le croire… Pesta-t-elle entre ses dents.

Je ne comprends pas, intervins-je enfonçant les sourcils.

Elle connaissait un minimum le logiciel parce que j'ai fait la connerie de croire que cette débile n'y comprenait rien. Elle joue très bien les abruties mais elle est loin d'être la fille sans cervelle que l'on croit.

Tu vas pas nous faire croire que Rachel a réussi à te battre à ton propre jeu ?! s'exclama Tim à moitié étonné et agacé. Raven les fusilla du regard et Tim se mit à rire légèrement. Barbie qui bat super nerd. Ça ferait un bel épisode à la télévision.

Ta gueule. Répondit Raven sur les nerfs.

Bon ça suffit, lâchais-je en voyant que peu importait la conversation rien n'allait changer.

Alors quoi ? On va la laisser s'en tirer comme ça ? S'énerva Callie. C'est pas elle qui a eu droit à des propos haineux. Elle était tranquillement derrière son PC à se marrer. Même Lexa à fait mieux qu'elle.

Lexa? Demanda Raven en fronçant les sourcils. Qu'est ce que Lex a à voir dans cette histoire ?

Elle a supprimé les tweets sur elle et Clarke. Répondis-je platement. Mais laisse tomber Callie, ça changerait quoi de toute façon ?

Rachel a fait un tweet sur Lexa et Clarke ? Demanda Raven abasourdie. Putain la connasse !entendis-je en même temps que Callie qui s'énervait.

Alors que j'étais en train de me prendre la tête avec Callie sur la suite des évènements, Tim nous stoppa. Ça ne sert à rien de toute façon, elle vient de partir. Il fronçait des sourcils en regardant Raven, je tournais la tête pour la voir courir à toute allure, attrapant son sac, qui valdinguait de partout, sous le bras

Callie souffla. Super. Donc tout le monde s'en fout. Elle fixa Tim. T'aurais pu la retenir !

Pour quoi faire ? Elle est autant victime que nous à mon avis.

Qu'est-ce que j'en ai à faire de ton avis ! Callie nous planta là et s'éloigna d'un pas colérique.

Je te ramène ? proposa Tim après l'avoir regardé s'éloigner. Je haussais les épaules.

Alors que j'étais derrière lui sur son scooter quelques minutes plus tard, souriant à cette impression de liberté, je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche. Je ne risquais pas de décrocher. À moins de lâcher ma prise et de prendre une belle gamelle. Tant pis, ça attendra.

Au bout d'une demie heure nous étions enfin devant chez moi. J'enlevais le casque qu'il m'avait prêté. Merci pour le petit tour en scoot.

Il haussa les épaules. C'est presque sur mon chemin de toute façon.

En tout cas je comprends mieux pourquoi t'aime conduire ton scoot. Répondis-je avec un sourire. Il fronça des sourcils et j'enchainai. On a vraiment l'impression d'être libre là-dessus.

C'est encore mieux quand tu conduis une voiture. Me dit-il avec un clin d'œil.

J'en doute pas, mais je crois que je serais plutôt partante pour le permis moto.

Ravi de t'avoir convaincu. dit-il avec un sourire.

Mon père ne voudra jamais, mais c'est une option que j'aurais plus tard, je pense. Lui dis-je en souriant.

Je sortais mon téléphone pour regarder la nouvelle notification. Mon sang se figea en voyant "un nouveau tweet de l'œil de Chelsea". Je déverrouillais mon portable et lisais le message :

"Ce que j'ai fait était complètement stupide. Si je pouvais l'effacer, je le ferais sans hésitation. En attendant, je vous présente mes sincères excuses."

Je fronçais des sourcils, peu habituée d'avoir ce genre de message par ce compte-là.

Un problème ? demanda Tim en me voyant figée sur mon portable.

L'œil de Chelsea… Commençais-je.

Ah non ! Ça ne va pas recommencer ! S'exclama t il.

C'est pas ça… Regarde !

C'est quoi le lien? demanda t il en voyant qu'il y avait un lien juste après. Je m'installais aux côtés de Tim et cliquais sur le lien.

C'était une page avec un texte simple dessus. Je supposais que c'était un message de Raven.

"La chose la plus triste à propos de la trahison est qu'elle ne vient jamais d'ennemis, elle vient de ceux en qui vous avez le plus confiance."

Je ne suis pas doué pour formuler des excuses. Un pardon ne serait pas suffisant de toute façon. J'aurais beau me trouver des excuses ou me flageller sur la place publique que ça ne servirait pas plus à grand-chose maintenant.

Je citerais simplement ceci : Soyez fièr.e.s d'avoir pu traverser ce désert de messages haineux. L'histoire a démontré que les gagnants les plus remarquables ont d'abord rencontré des obstacles décourageants avant de triompher. Ils ont gagné parce qu'ils ont refusé de se laisser décourager par leurs défaites. – B. C Forbes

Bien sûr, vous méritez bien plus que quelques lignes d'éloges et une citation dans un misérable tweet. Mon avis tout comme celui des autres devrait glisser sur vous. Mais (tristement) la réputation et la popularité semblent être bien plus importantes que la vérité et la personnalité d'une personne pour une grosse majorité d'êtres humains.

C'est pourquoi je tenais à remercier toutes ces personnes fortes, avec une volonté contre toute épreuve qui méritent largement notre respect : Madison, Remy, Arizona, Callie, Kate, Tim, Regina, Bellamy… Et toutes ces belles personnes qui les défendent.

Heureusement qu'il y a des personnes comme vous dans ce monde.

#unamiquivousveuxdubien

Raven? Lui demandais-je.

Il haussa les épaules. Elle aurait dû laisser tomber et ne pas écrire ça.

Moi je trouve que c'est une bonne idée. Bon, elle ne s'est pas dénoncée mais au moins, elle regrette.

Franchement moi les regrets je m'en fou. Il fit démarrer son scooter. Allez, on se voit demain pour la dernière épreuve ! Et il me planta là.

Je n'étais pas vraiment de son avis. C'était la seule chose que Raven avait trouvé pour nous donner de l'espoir sans pour autant se dénoncer. C'était un juste milieu. Et puis, c'était une sorte d'aveux puisque nous, nous savions qui avait écrit tout ça.

Callie avait, en quelque sorte, eu gain de cause. Bien sûr ce n'était pas ce qu'elle attendait, mais au moins ce n'était pas non plus le silence.

Quelques heures plus tard, c'est allongé dans mon lit, livre de révision en main que je reçu un appel.

Mmhh? Réponds-je en surlignant un passage qui me paraissait important.

Elle fait quand même chier. Rétorqua Callie un peu moins en colère que tout à l'heure.

C'est vrai, c'est chiant de dire que tu es une personne merveilleuse qui mérite le respect. Soufflais-je en m'allongeant entre mes fiches.

Mais en attendant elle n'aura rien eu, elle.

Qui te dit qu'elle n'a pas couvert ses traces cette fois-ci ?

C'est Raven. Elle l'aura forcément fait.

Tu sais quoi ? On va voir Emma Swan demain. Et on verra qui à raison.

Tu veux la dénoncer ? s'exclame Callie, étonnée.

Bah tu veux plus vérifier maintenant ?

Elle souffla en guise de réponse. Je crois que j'ai envie que tout se termine maintenant.

Donc ?

Donc voilà ! S'agace-t-elle.

Ça ne va pas te tuer de le dire… Complétais je.

Bon je dois réviser, je n'ai pas encore tout vu pour l'anglais.

Je souriais alors qu'elle raccrochait. Ouais, visiblement dire que j'avais raison était encore trop difficile pour Calliope Torres.

Je récupérais mes feuilles et relisais pour la 10 000ème fois les verbes irréguliers. Une bonne heure plus tard mon portable vibra :

Callie (19h54)

Tu avais raison.

Je t'aime :*

[Kate Beckett, fin de semaine]

J'étais dans mon appartement, lisant tranquillement un livre pour me détendre quand on frappa à la porte. Je fronçais des sourcils, n'attendant aucune personne aujourd'hui. Je posais mon livre et jetais un coup d'œil à mon téléphone tout en me dirigeant vers la porte. Peut-être que quelqu'un m'avait envoyé un message et que, trop prise par ma lecture je ne l'avais pas vu. Rien.

Bonjour. Dit Tim toujours un peu mal à l'aise. Il me regardait à peine, les mains dans les poches.

Bonjour. Répondis-je avec un sourire. Je m'écartais pour lui laisser place. Entre.

Heu je… Non ça va. Il regardait de nouveau le sol. C'était juste pour vous dire pour le dossier. C'est bon. J'aurais un appart pour l'année prochaine. Mon père… Était pas très content, mais Virginia m'a aidé là-dessus.

Son mentor ? Demandais-je, n'étant plus sûre du prénom.

Ouais. Elle m'a dit que c'était super, que j'aurais un avant-goût pour la fac et que j'allais pouvoir mieux me préparer pour le BAC. Sourit-il en relevant enfin le regard vers moi.

Et elle a raison. Tu as de très bonnes capacités, il te faut juste un endroit tranquille pour pouvoir être totalement à tes cours. Rétorquais-je en le regardant droit dans les yeux.

L'appartement devrait être pas trop loin du train. Si jamais l'année suivante j'irais à la FAC, je pourrais probablement y aller en train. Compléta t-il en haussant les épaules.

Je posais une main sur son épaule et il releva enfin le regard vers moi. Tu trouveras la voie qui te convient. J'ai confiance, tu vas passer le reste de ton bac haut la main. Que tu fasses des études ou pas, tu trouveras ce qu'il te faut pour continuer ta vie. Ne te mets pas de pression, tu as du temps. Répondis-je en souriant. Mais la prochaine étape c'est toi. Toi qui dois avoir confiance en toi. Parce que tu as tout ce qu'il faut pour réussir et si tu as besoin de quelqu'un pour te le répéter régulièrement je serais là.

Merci murmura-t-il mal à l'aise.

J'haussais les épaules et lui fit un sourire. La sonnerie d'une notification brisa le moment.

Heu… Désolé... Dit-il en regardant son écran rapidement. Je dois y aller, je voulais juste que vous sachiez pour… Enfin pour le dossier qu'on avait rempli. Merci pour tout Mademoiselle Beckett.

De rien Tim, répondis-je.

Il partit aussi vite qu'il était rentré et la nostalgie m'enveloppa alors que je fermais la porte. Je repensais à mes années lycée où j'avais été moins raisonnable que lui. J'étais heureuse de voir qu'il avait la tête sur les épaules malgré les problèmes qu'il avait dû gérer durant cette année. Alexis et lui étaient vraiment fait pour s'entendre, même si Rick émettait quelques doutes là-dessus.

Je souris en repensant à notre conversation. Il n'avait jamais vraiment voulu admettre que Tim et Alexis avaient de bonnes influences l'un sur l'autre. Tim était bien plus fort et sûr de lui sur les situations de la vie, sur les difficultés à surmonter. En classe par contre, c'était tout l'inverse.

Alexis n'avait pas à se plaindre de sa vie et avait axé ses efforts sur les cours. Elle excellait dans toutes les matières et était tout à fait sûre de ses capacités d'apprentissage et de ses connaissances. Elle était bien plus fragile pour surmonter des problèmes hors des cours. Je me souvenais encore très bien de sa voix paniquée au téléphone lorsqu'elle avait fait face au père de Tim totalement alcoolisé. Son regard de terreur lorsque j'avais débarqué devant la maison était toujours gravé dans ma mémoire.

La sonnerie de mon téléphone me sortit de ma rêverie.

"Kate ?" appela une voix au bout du fil qui me fit sourire.

"Oui ?"

J'espère que je ne te dérange pas ?

Castle, part toujours du principe que la majorité du temps, tu me dérange, pouffais je. Bien que cette fois-ci ce n'était pas le cas. Mais ce n'est pas grave, j'ai l'habitude maintenant.

Oh. Dit-il déçu. Donc tu n'es pas disponible pour venir chez moi ce soir? demanda t il d'une petite voix.

Je n'ai jamais dit ça. Je laissais passer un blanc. En fait, je suis tout à fait disponible. Répondis-je avec un sourire.

En plus, j'offre le gîte, le couvert et mon beau corps d'apollon. Je n'avais pas besoin de le voir en visio, j'imaginais très bien son sourire en coin et sa posture faussement désinvolte. Le tout avec un regard qui en disait long. Ça serait vraiment dommage de louper ça.

Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire.

[quelques heures plus tard devant la porte de l'appartement de Castle]

Ça aurait dû être une semaine fatigante, les corrections s'enchainaient et je finissais souvent mes journées tard à cause de ça. Mais bizarrement cette année était différente, j'aurais pu me poser milles questions sur le pourquoi du comment mais…

Bonjour ! Dit-il en ouvrant la porte à la volée. Il s'avança vers moi tout sourire et m'embrassa.

Automatiquement je glissais ma main sur son torse pour la remonter dans ses cheveux ne lui permettant pas de s'écarter de moi. Je savais très bien pourquoi je supportais beaucoup mieux ces corrections de bac cette année.

Bonjour à toi aussi, répondis-je essoufflée par ce long baiser.

Si tu veux, on peut reporter la partie du dîner pour plus tard. Dit-il en posant son front sur le mien, les yeux fermés.

Je souriais, visiblement je n'étais pas la seule à en mourir d'envie. Mais je mourrais aussi de faim. Dur dilemme… Tu m'avais pourtant vendu un "gîte et couvert". Serait-ce une publicité mensongère ?

Du tout, il s'écarta quelque peu et me fixa.

Mes jambes avaient du mal à me porter. Je me demandais comment personne au lycée n'avait encore rien remarqué. Ça marchait quand je ne le fixais pas dans les yeux, mais c'était plus difficile quand je le regardais ou que je m'approchais de lui, pour lui murmurer à l'oreille. Comme ces moments de réunion avec les élèves ou les parents…

Il y a possibilité de changer les options et de le mettre en dernier. Mais si tu souhaites vraiment manger… Commença t-il en marchant vers l'intérieur de son appartement. Je le suivais, et passais devant lui. Je me retournais lui faisant face, me mordillant la lèvre inférieure en regardant ses lèvres. Je n'avais pas tellement écouté ce qu'il disait, je réalisais juste qu'il me fixait aussi et qu'il s'était tu.

Tu souhaites vraiment ma mort, avoue… Compléta il sans avoir bougé.

J'avançais vers lui, un léger sourire aux lèvres. C'est bien la dernière chose que je souhaite, en réalité. Et je fondis sur ses lèvres, le poussant légèrement vers l'arrière. Il se laissa faire, m'entrainant avec lui. Un clac sourd me fit prendre conscience que nous avions fermé la porte.

C'était le bruit qu'il suffisait pour me faire passer à l'étape supérieure. Je commençais à déboutonner sa chemise, mes mains trop fébriles avaient du mal à défaire tous les boutons. Il m'aida et je pu enfin toucher sa peau.

Je l'attrapais par la boucle de ceinture, reculant en direction de sa chambre. Il se crispa alors que je souriais en coin. Je sais à quel point tu préfères la chambre… Murmurais je en l'attirant vers moi pour qu'il m'accompagne.

J'avais toujours faim de lui, mais plus au point de me jeter sur lui comme une désespérée comme la première fois. Cependant, il me prit de court en inversant nos positions et en me plaquant contre la porte. Visiblement c'était lui qui avait du mal à patienter, cette fois.

Elle est trop loin, dit-il en m'embrassant.

Peu m'importait ou j'étais, donc je le laissais faire en soupirant d'aise lorsqu'il commença à parsemer mon cou et ma poitrine de baisers. De mon côté, je tentais de continuer de le débarrasser de ses vêtements. Mais j'avais du mal à me concentrer et mes mains étaient trop fébrile pour s'attaquer à la ceinture à l'aveugle.

Il ne me laissa pas plus longtemps à tenter d'ouvrir la boucle de sa ceinture et le fit lui-même. Pressant ma jambe pour le rapprocher de moi, j'entendis un gémissement. Était-ce lui ou moi ? Il m'était impossible de le dire. La passion prenait le dessus sur la raison et la soirée promettait d'être riche en émotions.


* L'extrait vient d'un site internet, mélangé aux phrases qui conviennent avec l'histoire. J'ai essayé de me rencarder si c'était "réaliste", j'ai été étonnée de voir qu'effectivement ça existait. Je ne suis pas sure que la cause soit très réaliste dans l'histoire mais tant pis. Je trouvais que c'était trop léger pour que la supérieur s'en sorte comme ça quand même.