BANG !!!

Le coeur battant, Giles se redressa dans son lit ; une explosion ! Etait-ce encore un cauchemar ? Il tenta d'allumer sa lampe de chevet - rien. Plus de courant.

Silencieusement, il se leva, mit ses lunettes et sortit une lampe-torche de sa table de chevet. Puis il attrapa l'arbalète qu'il gardait cachée sous son lit, et qui lui tenait lieu d'ours en peluche.

Toujours dans le noir, il ouvrit la porte de sa chambre, et avança jusqu'à l'escalier. Il perçut un mouvement dans le salon. "Ne bougez pas, ou je tire !" cria-t-il en allumant la torche.

"C'est moi, Giles", fit une voix familière.

Giles soupira de soulagement. Tenant toujours son arme, il descendit à la rencontre de Spike. "Je croyais t'avoir dit que je ne voulais plus te voir, après ce qui s'est passé ! Et d'abord, comment es-tu entré ?"

"Je vous avais piqué le double des clés."

"Oh..." Giles reposa son arbalète, espérant que Spike n'aurait pas l'intention de le tuer après tout ce qu'il avait fait pour lui.

"Pourquoi n'y a-t-il plus de courant ?" demanda-t-il.

"Je ne comprends pas... Il y a eu un problème avec le micro-ondes. Pourtant je vous assure, j'avais bien observé comment vous vous en serviez !"

Giles grommela, et ouvrit la porte de la cave, où se trouvait le commutateur électrique. "Eclaire-moi pendant que je change les fusibles !" ordonna-t-il en tendant la lampe au vampire.

C'était une maglite de grand modèle ; instinctivement, Spike se dit que cela pourrait faire une bonne arme. L'instant d'après, la lumière se ralluma, révélant une cuisine en assez mauvais état. La vitre du four à micro-ondes avait éclaté, et du sang avait été projeté un peu partout. Giles jeta un rapide coup d'oeil aux débris et s'exclama :

"Pourquoi as-tu pris un verre, sombre crétin ? Ça ne résiste pas à cette chaleur ! Il fallait prendre une tasse !"

"Je suis désolé..."

Giles fut amusé de l'air penaud du vampire. "Ce n'est pas grave. Tu ne pouvais pas savoir. Aide-moi à nettoyer tout ça !"

Il attrapa une éponge qu'il fourgua à Spike, et celui-ci commença à enlever les traces de sang en rechignant pendant que Giles jetait les morceaux de verre à la poubelle.

"Bon, je vais me recoucher. Toi tu fiches le camp. Et que je ne te revoies plus dans le coin !"

Le vampire hocha la tête, et Giles s'apprêtait à le conduire à la porte, lorsqu'il remarqua un livre ouvert sur la table basse du salon. "Tu ne t'attaques pas à n'importe quoi...", constata-t-il en s'emparant de l'ouvrage, déjà bien entamé. "Cider House Rules... Bon choix ! Mais dis-moi, depuis quand es-tu là ?"

"Depuis une heure ou deux... Je ne sais plus."

Giles attendait visiblement plus d'explications ; il essuya ses lunettes, les remit, et s'approcha de Spike.

"Ils ont saccagé mon tombeau... continua celui-ci. Et ils m'ont foutu dehors, chez Willy. En plus la puce me fait de plus en plus mal. Je suis vraiment désolé, je ne savais plus où aller !"

"Tu es désolé... Je vois..."

"Qu'est-ce que je dois faire ???"

C'est alors que le vampire craqua. Et si vous êtes persuadé, comme on vous l'a toujours dit, qu'un démon ne peut pas verser de larmes sincères, inventez une autre fin, on ne vous en voudra pas ; mais je vous assure, et Giles pourrait confirmer mes dires si vous le lui demandiez, que Spike pleura vraiment ce soir-là.

Fin.