"Highlander" et ses personnages d'après une idée de
Gregory Widen.
"Alisa", ainsi que plusieurs personnages secondaires
sont une invention personnelle et ne peuvent être
utilisés sans l'aurorisation de l'auteur. (-- Moi--)
Bref, assez parlé, bonne lecture.
Les Chroniques d'Alisa
1ère Chronique:"Les cavaliers de l'ombre"
Cela faisait plusieurs semaines
que je n'avais plus ouvert cette chronique et encore
plus longtemps que je n'avais plus écrit. Pourquoi? Je
n'avais rien à dire... ce bon vieux monde tourne
toujours, et moi, j'ai encore ma tête sur les épaules.
Je m'appelle Alisa van Tassel. Je suis née à Amsterdam
en 1188 et je suis toujours de ce monde. Je suis
immortelle.
Aujourd'hui, j'habite dans la banlieue Parisienne dans
une petite maison, et je suis bibliothécaire. Beaucoup
de gens trouvent étrange qu'une aussi jeune fille
s'intéresse à des vieux livres poussiéreux.
Mais c'est là que je trouve le moyen d'écrire mon
propre livre: Ma chronique. Elle m'a toujours suivie
partout, et, un jour, je la donnerai à une personne
qui en sera digne... Hélas,même au bout de plus de 800
ans de vie,je cherche encore...
Je suis née un jour pluvieux d'avril 1188 dans le
quartier bourgeois d'Amsterdam,comme fille unique de
Gaurold et Isolde van Tassel. J'avais deux frères plus
âgés que moi: Richard et Sigmund.
J'avais à peine deux ans quand nous avons quittés
Amsterdam pour nous installer à Paris. Mon père est
entré comme croisé au ordres du Roi,et nous habitions
à proximité du château. Il était au front presque tout
le temps,et moi,je passais mes journées à jouer avec
d'autres filles de mon âge. Ces souvenirs de mon
enfance sont restés gravés dans ma mémoire,et c'est à
cela que je pense quand je suis seule...
Lorsque j'ai atteint mes 10 ans,j'ai été prise comme
demoiselle de compagnie pour la fille d'une riche
baronne,Isabau d'Anjoux. C'est là que j'ai été éduquée
comme parfaite et charmante pucelle,qui a pour seul
but de plaire à son futur époux,un preux chevalier.
J'ai été mariée à l'âge de 16 ans à un dirigent des
troupes du Roi,Grégoire de la Source. Mes rêves de
jeune fille s'envolèrent: Tout ces rêves de
rendez-vous amoureux en forêt,de déclarations
passionnées...
Mon mari était sur le champ de bataille les trois
quarts du temps,et,le reste du temps,il se saoulait
avec d'autres chevaliers....Je l'ai haïs pour ca...
J'étais malheureuse,il me traitait plus comme un petit
chien désobéissant que comme un être qui mérite le
respect. Mal-aimée,je passait la plupart de mon temps
loin du château,à faire des longues promenades en
forêt.
C'est lors d'une de ces promenades que j'ai rencontré
Louis du Lac. Il était là,adossé contre un arbre,avec
son petit air malicieux....ce fût le coup de foudre..
A partir de ce jour,j'ai réellement commencé à vivre.
Nous nous donnions rendez-vous dans la forêt.
Parfois,la nuit,il grimpait jusqu'à ma fenêtre. Je
riais et je le traitais de fou...ce qui ne l'empêchait
nullement de recommencer...
J'était si sure de mon amour envers lui,que j'ai
accepté sa proposition,quand,un jour,il m'a proposé de
fuir avec lui. Nous avons chevauchés jusqu'au portes
de la villes...où les gardes nous ont pris. On nous a
reconduis tous les deux chez mon mari. Il était
saoul,comme d'habitude,et il est entré dans une rage
noir. Il a saisi un énorme poignard et a tranché la
gorge de Louis sous mes yeux. J'ai hurlé comme jamais
avant et,le voyant s'approcher de moi,je suis montée
les escaliers à toutes jambes. Je me suis retrouvée
sur le chemin de ronde,c'est là qu'il m'a rattrapée,je
me suis débattue...et j'ai basculé en arrière....je
suis tombée...30 mètres dans le vide. Je me suis
sentie tomber,comme au ralentis..puis ma tête a heurté
quelque chose de dur. J'ai vu un éclair rouge..et plus
rien.
Lorsque je me suis réveillée,je n'avais aucune trace
de blessure...pourtant,ma robe était toute tachée de
sang. Je me suis relevée,sans vraiment comprendre ce
qui m'était arrivé et pourquoi j'était encore en vie.
Je ne savais qu'une chose: Louis était mort...il
l'avait tué,mon Louis.....
Je suis sortie de la forêt et je suis revenue au
château. Dans la cour,j'ai aperçu mon frère
Richard..nos regards se sont croisés un instant..puis
il se mis à hurler "Démon" et "Sorcière". Je ne
comprenais rien à rien,mais toujours ai-t-il qu'en
moins de deux,j'avais les archers à mes trousses...et
tous les gens du château. Il me prenaient pour un
démon tout droit sorti de l'enfer,et tandis que je
fuyais les murs de Paris à toute jambes,je me
demandais si ils n'avaient pas raison....au juste,qui
étais-je?Et que m'étais-t-il arrivé? Ce genre de
questions tournaient dans ma tête alors que je
m'éloignais sans me retourner une seule fois.
Durant quatre années,j'ai parcouru les chemins de
France. J'errais de ville en ville,gagnant mon pain
comme je pouvais. Je réfléchissais encore et toujours
à cette fameuse nuit...je ne parvenais toujours pas à
comprendre ce qui m'était arrivé. J'avais peur de mon
ombre,peur de moi-même....
Une nuit d'été 1209,alors que je dormais dans une
grange abandonnée,je fus éveillée par un bourdonnement
qui semblait venir de l'intérieur de ma tête. J'ouvris
les yeux et je vis le visage d'un homme penché
au-dessus du mien. Il devait avoir déjà un certain
âge,vu ces cheveux gris . Il était grand,le teint
mat...et il me souriais d'une façon sympathique. Son
mon était Juan Sanchez Villa-Lobos Ramirez..un
immortel de plus de 2000 ans. Durant cette nuit-là,il
m'expliqua qui j'étais,ce que serait ma vie...et qu'il
fallait se battre pour survivre.
Les premiers mois ont été un enfer...je ne savais pas
me battre et j'avais peur d'apprendre. J'ai eu
peur,j'ai eu mal,j'ai beaucoup pleuré....si bien que
Ramirez me surnommais son "petit saule pleureur".
Il se conduisais avec moi d'une manière remarquable:
Il était comme un père qui me consolait,qui me
chouchoutait...et aussi comme un Mentor qui
m'apprenais à me battre,à être forte,à
survivre...C'est également lui qui m'appris à lire et
à écrire,ainsi que les langues....latin,grec,copte...
Je l'aimais et le respectait. Parfois,on passais des
soirées entières à parler des gens qu'on avait aimés
et qu'on a vu partir. Je lui parlais de Louis et lui
des femmes qu'il avait aimé jadis....Ramirez et moi
étions inséparables....je l'oublierai jamais.
Et,un jour,mon épée s'est placée sous sa gorge: Mon
apprentissage était terminé. Je savais que je devrai
partir et recommencer à vivre. Une journée d'Octobre
1237,nos routes se sont séparées sur un sentier
d'Italie. Cette séparation fut dure...très dure..mais
il le fallait...je me demandais si j'allais le revoir
lors de la rencontre.
Je me mis à voyager en quêté de savoir. Un soir
d'hiver,alors que je me trouvais sur la côte de
l'actuel Portugal,je ressentis un Bzzzzz: Un immortel!
Ce fut mon premier combat,la première fois que je
tranchais une tête,la première fois que je ressentais
la puissance de l'autre me gagner...et le première
fois que je me suis vraiment rendue compte que je
devrai tuer pour survivre. C'était mon destin,ce qui
me restait à faire : Me faire prédateur plutôt que
proie...
J'ai parcouru l'Europe,apprenant les langues,les
différentes techniques de combat, différents moyens de
guérir des blessures. Beaucoup d'immortels croisaient
mon chemin: Quelques-uns devinrent des amis,d'autres
voulurent ma tête et perdirent la leur.
Ma puissance et mon savoir grandissaient d'année en
année,et moi, je cherchais à me prouver quelque
chose,à me prouver qui j'étais.Il m'arrivais de
combattre lors de tournois des chevaliers de haute
renommée,cachée sous l'armure d'un homme. Si mes
adversaires avaient su que c'était qu'une petite
femme qui leur cassais ainsi la figure,il auraient été
mort de honte...se faire battre par une femme..
En 1296,je décidais de quitter le continent et je pris
le bateau pour l'Ecosse comme demoiselle de compagnie
de la future Princesse de Galles. Les temps étaient
durs,le Roi d'Angleterre, Edouard 1er,voulait
s'approprier le Trône d'Ecosse. Cet homme était un
Tyran,et très vite,la vie dans ce Château sombre dans
lequel résonnait les ordres du Roi me devenait
insupportable. Lors d'une nuit brumeuse,je quittais le
Château et je partis dans les Highlands.
C'est là que je fis la connaissance de l'armée de
rebelles écossais,que Edouard méprisait tant. Leur
chef,William Wallace,était un homme intelligent et
cultivé. Après plus d'un siècle de solitude,je me
sentait à nouveau capable d'aimer. J'eût bientôt gagné
le respect des highlanders,grâce à mon agilité à
l'épée. J'adorais Will,et je sentais que c'était
réciproque,les nuits que nous passions en forêt,tout
les deux,me restent inoubliables....
Je partait me battre avec eux contre l'armée
anglaise,nous avons vaincu à Stirling! Je m'efforçais
à ne pas penser au futur,de vivre notre gloire
présente. Je cherchais également le moment propice
pour dire à Will la vérité sur moi. Cent fois,je
maudissais ce manque de courage de ma part.
Hélas,nous étions entourés de traîtres: Les
aristocrates Écossais,qui avaient profites de notre
victoire à Stirling,nous livrèrent au Anglais. Will
fut arrêté,jugé...et mis à mort sous torture sur la
place publique. J'étais présente ce jour-là. Deux de
mes amis devaient me tenir fermement...je crois
qu'autrement,j'aurais fait des folies. Will a montré
un courage et une fierté exemplaire. Et, après avoir
crié vers le ciel un ultime appel à la liberté,il fût
décapité,je baissais la tête et je mordis mes
mains..jusqu'à en avoir le goût du sang dans la
bouche...
J'ai souffert en silence durant des mois,ne parlant
plus à personne jusqu'au jour ou,après une ultime
bataille,l'Ecosse fût libre!
Toujours hantée par la mort de William,j'ai quitté
l'Ecosse un mois plus tard. Je suis restée quelques
temps sur la côte anglaise,songent à l'Ecosse et à mon
amour perdu. Des années durant,j'ai erré.
Puis ce fût l'arrivée de la grande peste de 1348 . En
plus d'un siècle et demi d'existence,je n'avais jamais
vu un tel fléau s'abattre sur l'Europe. Il n'y avait
plus assez de vivants pour enterrer les morts,des
villages entiers moururent,les cadavres longeaient les
rues. Je m'efforçais d'utiliser mes connaissances afin
d'apporter un peu de secours. L'hiver 1348-1349 fût
extrêmement rigoureux. La mort frappait à chaque
porte,la peste avançait à la vitesse d'un homme à
cheval.
Je suis tombée malade en janvier. Durant deux
semaines,je suis restée seule dans la vieille
chaumière,allant de plus en plus mal.....je suis morte
à l'aube du 15ème jour...
Je me suis réveillée quelques jours plus tard. Tout
était froid et silencieux,le feu dans la cheminée
s'était éteint. J'étais toujours dans mon lit.
Personne ne s'était rendu compte que j'étais morte.
C'est la que j'ai compris à quel point j'étais seule.
Je suis sortie de la maison: Personne,l'endroit tait
désert...la mort noir avait passé.
Je me remis à ma quêté incessante. Ma solitude me
rendais malade,je cherchais quelque chose que je ne
pouvais trouver: Une vie,une famille....
Les immortels que je rencontrais perdirent la
tête...je devenais de plus en plus forte,et je le
savais.
C'était en pleine guerre de 100 ans que je suis
revenue en France. Ma frustration fit place à la
colère,je me battais contre tout,contre ce monde qui
n'avais pas l'air de vouloir de moi....
En 1380,alors que je me trouvais sur un champs de
bataille,je me vis soudain nez à nez avec l'un d'entre
nous: Le Kurgan. A mon grand étonnement,il ne tenait
pas à prendre ma tête,au contraire....Il me proposa de
devenir son élève. Kurgan me donna ce que j'avais
cherché depuis si longtemps: L'impression d'être
quelqu'un.
C'est là que commença la période la plus noir de mon
existence que je refoule au plus profond de
moi-même..afin d'oublier....
En plus de 800 ans de vie,j'ai commis beaucoup
d'erreurs....Kurgan était la pire:
Il me fascinait.
Kurgan réunit autour de lui une armée de cèleras de la
pire espèce,brutes sanguinaires avides de sang et de
richesses,sans honneur ni foi....a partir de ce
jour,les "Cavaliers de l'ombre",comme le peuple nous
surnommait,se mirent à faire des ravages dans tout
l'Europe centrale.
Nous chevauchions,Kurgan et moi,sous nos longues capes
noires,à la tête de notre armée,dévastant les
pays,brûlant les châteaux et rayant des villages
entiers de la carte.
Ma nouvelle vie était très simple,et Kurgan était un
excellent professeur. Il n'avait qu'une seule théorie:
"Tu veux?-Tu prend".
J'ai très vite compris le message,j'ai enfermé ma
conscience au fond d'un tiroir. J'ai commis des actes
trop abominables pour les révéler à qui que ce soit
et,quand un groupe de paysans désespérés réussissaient
à nous tuer,Kurgan et moi,nous nous relevions au bout
de quelques minutes,comme deux monstres surgis de
l'enfer. Je préfère ne pas dire comment on se vengeais
d'eux...et de leurs familles...
J'étais devenue un monstre. En France,on me surnommais
"L'ange démoniaque"...le créature infernale cachée
derrière un visage d'ange. Le pire,c'est que je
prenais un malin plaisir à tuer. Kurgan était sur
d'avoir trouvé son égal en matière de cruauté.
J'ai mené cette morbide existence jusqu'à un soir de
1443. Je flânais avec satisfaction dans les ruines
d'un village qu'on avait brûlé la veille,lorsque je
vis une silhouette tapie dans l'ombre non loin de moi.
J'avais déjà eu,ces derniers temps,la désagréable
impression d'être suivie. Je tournais l'angle et
j'attendais. Des pas se rapprochaient.
D'un coups,je sortis de l'ombre et,prenant l'étranger
par le cou,je le transperçais d'un seul coup d'épée
calculé. L'inconnu s'écroula,mort. Je ne m'étais donc
pas trompée,ce type me suivait. Je me baissais pour
examiner le corps. C'est alors que je remarquais un
signe étrange sur son poignet,une sorte de logo
inscrit dans un cercle. Il avait avec lui qu'un livre
relié de cuire. Piquée de curiosité,je l'ouvris.
C'était écrit en latin. Maîtrisant cette langue,je me
mis à lire.....et j'en eu le souffle coupé: C'était MA
VIE qui était racontée! Toute mon existence
d'immortelle!
Ce livre avait du passer dans plusieurs mains ,car il
y avait plusieurs écritures différentes. Je sentis la
présence de Kurgan derrière moi,je me retournai.
-Kurgan....qui est-ce?,lui demandai-je en désignant le
corps.
-Un guetteur,Alisa,me répondit-il avec la plus grande
tranquillité.
Je me souvenais d'avoir déjà entendu parler de ces
fameux guetteurs...ils étaient chargés de documenter
notre vie,sans jamais intervenir...et je venais de
tuer le mien..
-J'ai tué...un guetteur?,demandais-je à Kurgan d'une
vois soudain crevotante.
-Mais oui,et je t'en félicite,Al....le premier
guetteur,aller,ca se fête!..dommage qu'il n'y en avait
pas aussi un petit pour moi....
Les paroles de Kurgan résonnaient de très loin...je
déchiffrais la petite écriture:
"Depuis qu'elle patrouille avec le Kurgan,elle n'est
plus la même...elle est devenue folle,j'arrive à peine
à croie que Ramirez l'appelait son "petit saule
pleureur".
Ils ont encore incendié un village aujourd'hui....il
faut que ca s'arrête...il faut qu'elle s'éloigne du
Kurgan.
Car,je crois que dans le fond,elle n'est pas si
mauvaise.....ses yeux ont encore quelques éclats
d'humanité...il n'est pas trop tard...du moins,je
l'espère."
La dernière inscription se terminerais la. Tout d'un
coups,j'ai pensé à Ramirez ...Mon Dieu,son petit saule
pleureur était devenu un monstre...si il me voyais....
Je me suis soudain sentie très,très mal....j'ai vu ce
que j'étais devenue. Je me suis mise à pleurer...pour
la première fois depuis des décennies...
-Mais qu'est ce que j'ai fait....Oh,mon Dieu...
Kurgan eût un air de mépris. Mais moi,je savais que
j'avais été trop loin,beaucoup trop loin..que j'avais
cessé d'écouter les paroles de Ramirez...et je m'en
voulais.
J'ai fermé la chronique et je l'ai serrée contre moi.
Puis je me suis retournée et j'ai sellé mon cheval en
vitesse. Kurgan,sur mes talons,m'a retenu par le bras.
-Al,ou vas-tu?Oh...allez,tu vas as nous quitter...on
s'amuse bien,non?
D'un coup sec,je fis lâcher Kurgan.
-je ne ris plus,Kurgan...j'ai eu tord de te
suivre....j'espère que le monde m'accordera un jour
son pardon pour tous les crimes que j'ai commis.
Kurgan eût l'air stupéfait. Il me regardait comme si
j'avais perdu la raison. Je l'est planté là,en partant
au grand galop....il ne m'a pas suivi...et j'en fus
soulagée. Cette Chronique deviendrai MA chronique je
terminerai moi-même mon histoire,je disparaîtrai de la
vue des guetteurs..à jamais.
Cette nuit-là,je m'éloignait de Kurgan aussi vite que
possible. J'avis retenu la leçon...je ne voulais plus
jamais être un monstre. J'espérais,tout comme ce
malheureux guetteur que j'avais tué de mes mains,qu'il
n'était pas trop tard pour moi....
2ème Chronique:"Réminiscences"
Je chevauchais depuis des jours
sans savoir où j'allais. Je me sentais terriblement
mal,je me sentais damnée. J'étais hantée par les
fantômes de tous ces gens que j'avais tué. Bien des
nuits,je me réveillais en hurlant,trempée de sueur.
Je parcourais la côte bretonne quand je sentis la
présence de l'un des nôtres. Il était assis sur un
rocher,le regard tourné vers l'océan. Je me
rapprochais de lui sans faire de bruit. Il savait que
j'étais là,mais il ne se retourna même pas.
-Bonjour,Demoiselle,me lança-t-il,toujours sans se
retourner.
-Vous ne voulez donc pas vous battre?,lui demandai-je
avec méfiance.
-Trop de sang a déjà coulé,dit-il d'un ton calme...et
terriblement las.
Ma gorge se serrait.
-Vous avez raison...trop de sang déjà...
Sans savoir pourquoi,j'eût envie de m'asseoir à ses
côtés. Je m'exécutait,et il se tourna enfin vers moi.
-Vous semblez bien triste,demoiselle....est-ce cette
immortalité qui ne veut pas vous lâcher?
C'était contraire à mes habitudes de faire confiance à
des inconnus...surtout à des immortels. Mais
lui,j'avais envie de lui raconter,de lui dire quel
dégoût je ressentis à mon égard.
-J'ai fait des choses horribles. Je ne retrouverais
jamais un semblant de paix.
Franchement,je me demandais ce qui me prenait,mais je
lui parlais de mon temps avec Kurgan,de toutes les
atrocités que j'avais commises et de mon désespoir. A
mon grand étonnement,il n'avait pas l'air
dégoûté.....mais plutôt compatissant.
-Il ne suffit pas de regretter,il faut le vivre.
Apprendre à vivre avec votre faute et vous en repentir
éternellement.
-Mais comment savez-vous cela?
-J'ai commis des erreurs,moi aussi..et j'en ai
souffert très longtemps...et j'en souffre encore...il
y a très longtemps,on nous appelait les "quatre
guerriers de l'Apocalypse".
D'un coups,je savais QUI se trouvais à côté de moi.
-Vous....êtes Methos,n'est-ce pas? Le plus ancien
d'entre nous.
Je le regardais...Il avait l'air si jeune...et il
avait plus de 4500 ans. Il avait été un meurtrier de
la pire espèce,tout comme moi. Quand Ramirez m'avait
perlé de lui,je l'avais imaginé différemment. Mais
maintenant,je savais qu'il me comprenait.
-Oui...je suis Methos...du moins,ce qu'il en reste. Le
pardon céleste n'existe pas....avant de demander au
monde de vous pardonner,il faut vous pardonner
vous-même. C'est ça qui est le plus dur...vous allez
essayer,Demoiselle....?
-Alisa.....mon nom est Alisa...et......je vais
essayer.....de me pardonner..
Une ombre passa sur le visage de Methos,et l'espace
d'un instant,je pouvais y lire cette lassitude de la
vie éternelle. Sans réfléchir,je passais un bras
autour de ses épaulés.
-Je vous remercie...vous m'avez redonné courage. Je ne
veux plus commettre de telles erreurs....
Methos me pris les épaules et plongea son regard dans
le mien. Puis il me souris.
-Bon courage,Alisa.
Je me relevais,je le saluais et je remontait en selle.
Au moment où j'allais partir,il se leva et m'adressa
un signe de la main. Je lui rendis son salut...et je
partis.
L'endroit que j'avais trouvé pour réfléchir était un
petit couvent près de l'actuel Quimper. Les soeurs
m'ont accueillies les bras ouverts,sans me poser de
questions. C'est là que j'ai trouvé le courage
d'ouvrir ma Chronique pour y rajouter la suite de ma
quêté. J'y écrivait mon angoisse,ma perplexité,ma
peur. Je passais mes jouées à prier,à écrire et à
aider les soeurs à leurs besognes quotidiennes.
Je sui restée plus de 60 ans dans ce
couvent,réfléchissant,priant,écrivant. Bien sur,au
bout de quelques années,les religieuses se rendirent
compte que le temps semblait avoir aucune emprise sur
moi,mais elles virent que j'était en quêté de pardon,
elles ne me chassèrent pas. Jamais je n'avais vu
autant de tolérance. C'était miraculeux.
En 1502,j'ai quitté le couvent. Je me sentais
mieux,j'avais mûri,mais je sentais que je devais aller
plus loin encore,que je profite de cette vie éternelle
pour connaître,pour savoir,pour apprendre. Je suis
donc partie plus loin....jusqu'en Chine. J'y est
découvert un monde nouveau,inattendu,magique. Je fis
la connaissance de Li-Cheng,un mortel. J'ai rarement
un homme aussi sage en 800 ans de vie. Il m'a beaucoup
appris,entre autre une nouvelle Philosophie,une autre
façon de penser. Il m'a aussi appris des nouvelles
techniques de combat que je n'avais jusque-là encore
jamais connues. Le chinois n'est pas une langue
facile,mais immortalité oblige,et en plus de ca,j'ai
un certain don pour les langues. J'ai donc appris
assez vite.
Je suis restée longtemps avec Li-Cheng. Lorsqu'il
commençait à sentir que pour lui la fin approchait,il
m'a demandé de partir. Moi,j'aurais voulu rester
jusqu'au bout,mais il ne voulais pas que je le voie
mourir. Je lui ai donc dit adieu et j'ai quitté la
Chine les larmes au yeux.
Mes pas m'ont ramenés en France...il me fallait un
retour au sources. Je sui rentrée dans une petite
église près de Paris...et je me suis retrouvée nez à
nez avec l'un d'entre nous.
Son nom était Darius...et il me plu immédiatement.
Comme je n'avais encore rien prévu pour mon éternité
et qu'il me demanda gentiment,je décidai de rester
avec lui.
Je croyais tout savoir,tout connaître...mais je me
trompais...Darius m'en fournis la preuve. C'est avec
lui que j'appris les mathématiques,l'astronomie et les
premières traces de ce qu'on appelle aujourd'hui la
Physique. Je découvris également mon amour pour l'Art.
Durant des jouées entières,nous décorions les murs de
l'église...et nous remettions à jours les chroniques.
Pour mon entraînement physique,je me débrouillais
seule,Darius ne se battais plus depuis des
siècles...et je l'admirais pour ca.
Nous passions du temps à aider les pauvres,et nos
soirées à discuter où à traduire des textes du Latin
en langue vulgaire,afin que plus de gens puissent en
profiter.
J'étais vraiment heureuse au côtés de Darius....mais
l'aventure me manquait et je commençais à regretter le
temps où je chevauchais un peu partout. J'ai donc
décidé de partir. Darius m'a serré contre lui et m'a
dit que si j'avais besoin d'aide,il serait toujours
là. Je suis partie,empotant avec moi ma chronique et
un recueil des ouvres d'Aristote,un cadeau de Darius.
Les guetteurs semblaient avoir perdu ma trace,et j'en
était plus que contente.
Florence,1554. Je voyais là un mode nouveau
s'épanouir. Une renaissance,MA renaissance. L'art,la
musique et la pensée gouvernaient cette ville de
lumière,ainsi que Venise. J'aimais cette nouvelle
façon de penser,d'interprèter la beauté. Je
m'intéressais surtout à la peinture. J'allais voir des
ouvres de jeunes artistes. C'est lors d'une exposition
que je fis la connaissance d'un jeune peintre plein de
talent,Antonio Giatti.
Il venait d'achever une toile grandiose,un vrai chef
d'oeuvre,et il m'invitait régulièrement à venir la
voir,ainsi que ses nouvelles peintures.
Et c'est ainsi que ,lors d'un triste matin,sa
magnifique toile avait disparue,Antonio fut
inconsolable. Son oeuvre lui avait été volée.
J'essayais de lui redonner courage,mais son désespoir
en fut si grand qu'il se jeta de la fenêtre de son
atelier le soir même.
La mort d'Antonio me fit beaucoup de chagrin...car il
était devenu un ami cher. Je me jurais de trouver le
voleur et de venger Antonio.
J'eus beaucoup de chance lors de mes recherches. Grâce
à ma bourse bien remplie,je me procurais les
informations dont j'avais besoin. C'est ainsi que je
fini par obtenir une adresse. Sans attendre,je m'y
suis rendu...et j'ai retrouvé le tableau...ainsi que
la voleuse...l'une d'entre nous. Elle s'appelait
Amanda Darieu et dés que je l'est vu,je l'ai haïe.
Elle avait,bien qu'indirectement,tué Antonio. Elle non
plus semblait pas m'apprécier beaucoup. Nous avons
sortis nos épées et bondis l'une sur l'autre. Nous
nous sommes battues dans sa demeure. Elle m'envoya un
coup dans la figure qui me fis passer par la
fenêtre,mais je l'entraînais dans ma chute. Nous avons
toutes les deux basculé dans le vide. Sans se soucier
de nos nombreuses blessures,nous nous sommes relevées
et nous avons poursuivi notre combat en pleine rue.
L'une de nous y serait certainement restée si les
gardes n'étaient pas intervenus. Comme nous n'avions
pas très envie d'être arrêtées,nous avons pris la
fuite,chaqune de son côté.
-à une autre fois!,m'a-t-elle lancé avant de
disparaître dans une ruelle.
-C'est cela,oui...et la prochaine fois,je ne te
raterai pas!,lui ai-je répondu.
En m'enfuiyant dans la nuit,je réalisait à quel point
je la détestait...et j'aurais sa tête!
Suite à la découverte d'un nouveau monde par Colomb
une centaine d'années avant,je fus piquée de
curiosité..et je m'embarquais pour le nouveau monde en
juin 1614. Je ne savais pas ce que j'espèrais y
trouver...je voulais juste partir...
En arrivant,je constatais qu'il n'était pas si
différent de l'ancien...inutile de ce faire des
idées,ce n'étais pas le paradis perdu. Je décidais
néanmoins de le parcourir.
C'est dans une ville appelée Salem que j'ai rencontré
Léa. Elle devait avoir dans les 20 ans,pas plus. Tous
les gens la trouvait bizarre,comme ils me trouvaient
bizarre,moi aussi. Ce qui se ressemble,s'assemble,et
nous sommes devenues inséparables,tel des soeurs. Elle
était très intelligente,elle connaissait l'art de
soigner par les plantes.
Nous étions toujours ensemble,nous étions le contraste
par excellence: Moi avec mes boucles brunes et mes
yeux de braise,elle avec son manteau de cheveux blonds
. Elle avait des yeux fascinants,comme un ciel lors
d'une tempête...gris et mystérieux. J'avais toute
confiance en elle et,au bout de quelques temps,je lui
ai dit la vérité sur moi. Elle le pris avec un clame
presque surnaturel.
-Je savais que tu étais différente,Alisa,m'a-t-elle
simplement dit.
Cette réaction renforça encore plus nos liens,même
quand l'ombre de l'inquisition commença à planer sur
Salem. Suite à des faits que les villageois mirent sur
le dos du malin,ils étaient persuadés que les
servantes de Satan se trouvaient parmi eux.
Le nouveau gouverneur qui venait d'arriver renforça
cette politique et fit venir à Salem des prêtre se des
juges,afin de purifier la ville.
Au bout de quelques jours,les gens devinèrent hostiles
envers nous. Léa et moi étions montées du doit: Deux
sorcières qui se dévouaient à Satan afin de détourner
les âmes fidèles du droit chemin...pas de doute,ces
deux filles respiraient le vice.....et il fallait
libérer la ville de ces sorcières.
Léa et moi étions sur nos gardes,mais nous aurions
jamais cru qu'ils oseraient nous attaquer
ouvertement....nous nous trompions...
Nous étions entrain de traduire un texte latin quand
ils ont enfoncés la porte. "Ils", c'étaient les hommes
du village,le juge,les prêtres et les gardes armés.
Lorsque le chef apparut sur le seuil de la porte,le
Bzzzzz que je retentis était d'une rare intensité. Je
regardais l'homme à la lumière des torches. Il n'y
avait aucun doute possible sur son identité. Suite à
ce que Ramirez m'avait raconté sur les quatre
cavaliers de l'Apocalypse,je savais qu'il ne pouvais
s'agir que de Kronos. Nos regards se croisèrent un
instant. Bien qu'il fut mon aîné d'environ 4000
ans,je décidais de me battre. Je sortis mon épée,bien
décidée à me défendre. Je me tournais vers mon amie,et
je lui chuchotais:
-Léa?..
-Quoi?
Tournant mon épée dans une main,je lui soufflais:
-Cours...
-Alisa...je ne vais pas te..
-COURS,JE TE DIS!
Sans perdre une seconde de plus,Léa fit demi-tour et
,d'un seul bond désespéré,je jeta par la fenêtre. Sa
manoeuvre avait été si brusque que personne avait
réagi. Dés qu'ils eurent compris,ils voulurent la
suivre,mais je les faisais reculer à grands coups
d'épée. J'entendis au dehors les pas de Léa
s'éloigner...et tout d'un coups,deux coups de feux et
un cri étouffé...Oh non...
Abandonnant ma défense,je pris le même chemin que Léa
et couru les quelques mètres qui me séparaient d'elle.
Elle était couchée face contre terre,deux trous dans
le dos... Je m'agenouillais près d'elle et mes larmes
se mirent à couler.
-Oh...Léa..
Je sentis à peine les gardes m'attraper par les
épaules. Kronos,l'air satisfait,s'approcha très près
de moi. Cette fois,j'étais cuite...un coup d'épée et
c'est fini.
Kronos avait du deviner ce que je pensais,car il
sourit de manière machiavélique.
-Oh non,Alisa...ce serait trop facile...
Et se tournant vers les autres,il leur criait avec une
voix de tonnerre:
-Brûlez-la!
Je fus emmenée et jetée en prison. Le soir-même,je fus
conduite au bûcher. Tout le ville était là,tout le
monde voulait voir brûler la sorcière.
Mon âme de damnée fut recommandée à Dieu,les prêtres
firent un signe de croix après l'autre....et ils
mirent le feu..
En 800 ans,je suis morte un certain nombre de
fois...de la peste,de poison,j'ai été jetée d'une
tour,transpercée,noyée....je croyais avoir vécu le
comble de l'horreur....mais c'est sur ce bûcher que
j'ai réalisé que je n'avais encore rien vu....
Je sentais l'odeur acre de la fumée,et peu à peu,les
flammes montèrent plus haut,toujours plus haut,vinrent
me lécher les pieds,le genoux,les hanches...
Habituée à la fumée,j'ai je suis restée consciente pas
mal de temps..
Je m'étais jurée de ne pas crier...mais je m'effrayait
de mes propres hurlements. Avant de perdre conscience
définitivement,je vis à travers le rideau de flammes
le sourire méchant de Kronos. Il me fit une petite
courbette hypocrite,remis son chapeau et partit au
grand galop.
J'eu encore le temps de sentir le feu atteindre ma
poitrine....et puis tout s'est noyé dans un nuage de
fumée noire...
Je ne sais pas combien de temps j'ai été morte. Des
jours,des semaines peut-être. Je me suis réveillée au
fond d'une tombe,recouverte d'un vieux sac de toile.
Comme la terre n'avait pas été beaucoup piétinée,j'eu
pas trop de mal à me dégager. J'avais presque réussi
quand une main agrippa la mienne et me sortit de
terre.
Le frisson que je sentis était typique....je levais la
tête...et regardais dans les yeux de tempête de Léa.
Je restait sans voix un instant.
-L...Léa?....Mais tu.....
-...Est morte?...Mais toit aussi,je te rappelles....
J'avais été brûlée vive,enterrée...ce qui m'empêchait
nullement d'être d'excellente humeur. J'éclatait de
rire. Kronos avait si bien calculé son
affaire..m'isoler,me faire souffrir..mais il n'avait
pas pu prévoir uns chose...Léa était des nôtres!
Elle eût un grand sourire.
-Eh oui...je suis comme toi....tu ne t'immagines pas à
quel point j'ai été surprise en me réveillant...depuis
ce jour,j'attendais que tu refasses surface. Ah
oui,j'ai ca pour toi...ils l'ont jetée ans le
fleuve..mais j'ai été la repêcher....
Elle me tendis mon épée. A son contact,je sentais que
ma force me revenait.
-Merci Léa.
-Allez viens...partons d'ici..avant qu'on ne nous
voie. Je sais où nous pouvons nous cacher.
Nous nous sommes cachées dans une hutte abandonnée en
pleine forêt pendant quelques semaines,jusqu'a ce que
j'eu retrouvé toutes mes forces. Léa voulait la
vengeance....et,une nuit,nous sommes retournées à
Salem et nous avons rendu une petite visite au
gouverneur...inutile de préciser qu'on lui à fait
passer un sale quart d'heure.
Alisa la sanguinaire avait fait son grand retour cette
nuit-là..
Je voulais également affronter Kronos..mais il n'était
plus à Salem. Soit,il ne perdait rien pour
attendre....
Nous avons quitté les environs de Salem et nous avons
voyagé à travers le monde. Léa à été ma première
apprentie. Le Maître,le Mentor,c'était moi à présent.
Léa était une fille qui apprenait vite et à qui on ne
devait pas répéter les choses deux fois. Je dois dire
qu'elle avait un certain don pour le combat. Nul
doute,elle était capable de survivre.
Je m'entendais très bien avec elle,notre vie était une
folie,et nous le savions toutes les deux. Nous
n'étions pas des monstres....mais pas des Saintes
non-plus! Nous étions deux vraies chipies qui
profitaient de la bêtise des hommes...des riches,en
particulier.
Notre manière d'agir était toujours la même: Deux
pauvres petites femmes perdues au bord d'un
chemin...et les gentilshommes se précipitaient pour
nous vernir en aide...
Nous aimions surtout les bijoux de valeur.
D'ailleurs,une petite croix d'émeraude que j'ai volé
jadis à un prince espagnol pend aujourd'hui encore
autour de mon cou.
Aucun château,aucun demeure,aucun bateau,aucun
carrosse était en sécurité. Nous menions notre petite
vie de voleuses,et nous sommes devenues célèbres à
travers les régions. Léa et moi aimons bien cette
existence sans règles ni contraintes. J'avais caché ma
chronique dans un endroit secret et je venais de temps
en temps y noter mes exploits. Nous avions notre
éternité devant nous et nous allions où bon nous
semblait,les cheveux au vent. Nos ennemis tombèrent
sous nos coups et je sentais que la formation de Léa
touchait à sa fin. Bien qu'elle savait maintenant
voler de ses propres ailes,elle est restée à mes
côtés: L'éternité,c'est plus drôle à deux...
Un jour,alors que nous menions notre petit jeux des
pauvres jeunes filles perdues en pleine mer,nous vîmes
arriver un bateau. On nous fit monter à bord....et
c'est là que un Bzzzzzz surpuissant me fit
tressaillir. Un immortel...KRONOS!
Léa et moi échangions un regard,et on se
comprenaient...L'équipage comptait une vingtaine de
membres,en mois de deux,on les avaient expédiés à
l'eau. Après,nous nous sommes jetées à deux sur
Kronos. Injuste? Kronos avait pris tout le village
pour venir nous arrêter....
Nous le ligotions solidement au grand mât. Léa sortit
son épée,mais je secouais la tête. J'avais une
meilleure idée...J'avançais sur Kronos,l'épée à la
main. Je fis un grand geste pour m'arrêter à deux
centimètres de son cou.
-Ah non,ce serait trop facile.....
Je riais sous cape.
-J'ai comme un sentiment de déjà-vu...c'était quoi la
suite.....ah oui,je me souviens...
Je me tournais vers Léa et lui adressait un sourire
diabolique. Et,avec la même voix jadis employée par
Kronos pour donner ses ordres,je criais:
-Brûlez-le!
Avant de mettre un canot à la mer,je profitait pour me
venger jusqu'au bout de Kronos:
-Tu te souviens de Léa,bien sur...la jeune fille
innocente que tu as fait tuer? Eh bien surprise! Elle
est des nôtres...pas de chance,Kronos...
Kronos était furieux.
-J'aurai ta tête,je te le jure! Et celle de ton amie
aussi!
Je fis sourde oreille à ses menaces. Je m'emparait
d'une torche enflammée et j'avançais mon visage très
près du sien.
-Oeil pour oeil...dent pour dent....j'espère que tu
aimes la viande grillée...
Et je mis le feu.
Nous avons ramé jusqu'à bonne distance. Puis nous
avons admirés le spectacle grandiose de ce navire en
feu. Plus loin,les membres de l'équipage,dans un autre
canot,ramaient eux aussi pour s'éloigner du navire. Le
vent nous apportait les hurlements de Kronos.
-Alisa?
-Hmmm?
Léa abordait une petite mine innocente.
-Tu.....crois que Kronos nous en voudra?
Je pris un air surpris.
-Kronos?....Mais noooooooooonnnn,bien sur que non!
Une fois de plus,nous échangeâmes un sourire....c'est
à cet instant que le navire explosa.
-Enfin....je crois qu'il faudrait mieux qu'on file
d'ici avant qu'il se régénère...
-Très bonne idée...
Avec cette fois un sourire jusqu'au oreilles,nous
avons recommencé à ramer. Comme je l'ai déjà
dit...nous n'étions pas des Saintes....
Après ce petit règlement de compte,nous avons repris
notre petite vie de séductrices voleuses. Les années
passaient sans que j'aie eu le temps de m'en rendre
compte. Pendant plus d'un siècle et-demi,j'ai parcouru
le monde en compagnie de Léa.
Un beau jour,j'ai réalisé que ce genre de vie
commençait à me lasser. Je commençais à sentier le
poids des siècles peser sur mes épaules.
Léa,elle,était encore jeune et aventurière,mais
moi,cette vie ne m'apportait plus rien. J'ai décidé de
retourner à Paris. Léa n'a pas voulu venir,cette vie
lui plaisait trop. J'ai respecté sa décision et elle a
respecté la mienne.
-Fais attention à toi,lui ai.je dit avant de partir.
-Toi aussi,m'a-t-elle simplement répondu.....mais je
savais que c'était sincère.
Quitter Léa,c'était comme quitter une partie de
moi-même mais je savais bien que c'était pour moi la
bonne décision. Elle est restée en Amérique tandis que
je prenais le bateau pour la France....
3ème Chronique:"une ère nouvelle"
Un Jour de Décembre
1772,je frappais à la porte d'une petite église dans
la banlieue de Paris. Je ressentis le Bzzzzz avant
même qu'il eût ouvert la porte. En me voyant,il
faillis tomber à la renverse. Je secouais la neige de
mon chapeau et et je lui souris.
-Bonjour Darius....
Sans dire un mot,il m'a serré dans ses bras pendant
une bonne minute au moins. Retrouvant quelque-peu son
sang froid,il se décida enfin à me saluer.
-Bonjour,Alisa...je suis heureux de te voir.
Je pris un petit sourire moqueur.
-Tiens,je n'avais pas remarqué.....
Avant qu'il ne commence à me faire des conférences sur
le pas de la porte,je décidais d'entrer. En pénétrant
dans l'église,je remarquais que rien avait changé. Les
peintures que nous avions faites sur les murs avaient
un peu pâlies,mais c'était tout. Je retrouvait ici des
traces de mon passages,des bons souvenirs. Je m'assis
au côté de mon ami qui me mis au courant des derniers
changements.
-Paris tremble....
Sa mine s'assombris soudain
-..Un jour,tout cela va exploser au grand jour.
Contrairement à Darius,je m'inquiétais pas outre
mesure.
-Oh,je ne crois pas....ca fait des siècles que rien ne
bouge dans la monarchie.
Darius tenait à sa thèse.
-Ca va changer...j'en suis sur. Cela fait un moment
que ca s'agite dans les rues de Paris.
En voyant sa mine grave,je décidais vite d'aborder un
autre sujet.
-Au fait,as-tu des nouvelles des nôtres? Methos?
Ramirez?
Le regard de Darius me déplut immédiatement.
-Oh....tu.....le sais donc pas?
-Pas savoir quoi?
-Ben....pour Ramirez...
Je me sentit pâlir.
-Ramirez?
Darius avait l'air très mal à l'aise.
-Il.....il est mort voilà plus de deux siècles...tu ne
le savais pas?
Mon coeur manqua un battement. Ca ne pouvait pas être
possible!
-Tu....en est sûr?
-Hélas oui.....
Je détournai la tête pur pas qu'il me voie pleurer.
C'était grâce à Ramirez que j'était encore là...et que
je le suis encore aujourd'hui. Il avait été comme un
père pour moi. Darius me passa un bras réconfortant
autour des épaules. Je me ressaisis.
-Qui a pris sa tête?
-Kurgan.
Je sentis un tremblement de rage me parcourir.
-J'aurais du m'en douter.....
Pour la millième fois,je me reprochais amèrement de
l'avoir suivi pendant si longtemps.
Voyant ma tristesse et mon désarroi,Darius se leva.
-Viens,je vais te monter ma bibliothèque...j'ai des
nouvelles oeuvres des grands philosophes Grecs,ca va
te plaire....
Je pus retenir un sourire...sacré Darius,il était
toujours aussi fort pour changer de Sujet...
Il me pria de l'aider à remettre à jour les chroniques
et comme il m'avait beaucoup manqué,j'acceptais sa
proposition avec joie.
Au fur et à mesure que le temps passait,je me rendis
compte que Darius avait raison. Lorsque je me
promenais dans les rues de Paris,je sentais la haine
et la colère d'un peuple qui criait la faim. Les
attaques contres les boulangeries se firent
fréquentes. De plus en plus de soldats armés
parcouraient les rues. Sur les places publiques,les
révolutionnaires proclamaient leurs idées,des idées
d'une nouvelle France,d'une grande Révolution.
Je savais que tôt où tard,je devrais choisir mon camp.
J'en parlais à Darius,qui me conseilla de suivre
l'idée à laquelle je tenais. Par Darius,je fis la
connaissance de Yann,un jeune homme qui croyait en
cette révolution. J'aimais sa façon de penser,et ce
jeune mortel qui avait guère dépassé ses vingt
printemps réussi à faire ressentir de l'enthousiasme à
une immortelle de 600 ans.
C'est ainsi que je suis rentrée chez les
révolutionnaires.
Yann est devenu un ami. Avec lui et ses
compagnons,nous écoutions les paroles des grands
révolutionnaires qui voulaient tout changer...
J'y croyais...j'y croyais vraiment. J'écrivais des
poèmes,je faisais des gravures qui furent affichées
dans les rues.
Et,un soir...l'explosion que Darius avait
prédite...Nous avons pris la bastille d'assaut. Ce
soir-là,on pouvait entendre le bruit des balles autour
de nous. Bien des gens sont morts,Yann aussi...mais
nous avons réussi..nous avons pris la Bastille.
J'avais 601 ans...mais pour cette nuit-là,je l'avais
oublié.....
Après l'extase des premières semaines,ce fut le réveil
difficile. La "terreur" s'installa au quatre coins de
la ville. Sur la place,la guillotine fonctionnait
toute la journée. J'ai quitté Darius pour m'installer
en ville...je ne voulais pas le mettre en danger par
ma présence.
Hélas....des traîtres,il y en aura toujours....l'un
des révolutionnaires nous a trahis en révélant notre
cachette aux autorités...les soldats ont fait
interruptions,et nous avons tous été arrêtés. Bien
entendu,mon idéalisme en avait pris un coup,et je
réalisais que je m'étais laissée entraîner comme une
gamine naïve...
Lors du procès,beaucoup de mes anciens compagnon
cherchaient plus qu'à sauver leur peau. Je ne pouvais
pas les en blâmer,mais mon idéal était détruit.
J'avais voulu croire...et je m'était trompée une fois
encore. Je fus reconnue coupable de crime contre la
France et Sa Majesté et condamnée à mort par la
guillotine. En attendant l'exécution,je fus jetée en
prison.
Seule derrière les barreaux,je me lamentais. Cette
fois,c'était la fin du voyage. J'en avait marre de
cette vie éternelle qui m'apportait que souffrance et
déception. Du fond de ma déprime,je pensais à
Ramirez,à William,à Louis,toutes ces personnes que
j'avais aimées et qui n'étaient plus...La nuit,quand
le sinistre bruit de la guillotine s'était tue,je
regardais le ciel étoilé par la petite fenêtre de ma
cellule et je rêvais à des temps passés...
Au crépuscule du 3ème jour,un homme fut conduit dans
la cellule voisine à la mienne. Aussitôt,je sentis la
présence de cet immortel à quelques mètres de moi. Lui
aussi avait perçu ma présence. Je m'approchais
prudemment de la grille qui séparait nos deux
minuscules cellules,et je vis qu'il en faisait autant.
Nous nous regardâmes en silence durant quelques
secondes. Il était grand et robuste...sans doute un
guerrier des temps passés. Ses longs cheveux lui
tombaient sur les épaules en désordre. Ses yeux d'un
bleu électrique me dévisageaient avec curiosité il
s'assit par terre,près de la grille. Je l'imitais en
gardant tout de même une certaine distance. Ma
prudence excessive le fit sourire.
-Nul besoin de vous inquiéter,je ne tiens pas à me
battre avec vous,et de toute manière,nous perdrons la
tête bien assez tôt.
-Sans aucun doute...
Je me rapprochais un peu. L'idée de ne plus être la
seule à déprimer me réconfortait un peu. Il me tendis
la main à travers les barreaux.
-Je m'appelle Connor Mac Leod.
Je lui serrait la main.
-Alisa Van Tassel.
Soudain,je me redis compte que je trouvais ce Mac Leod
plutôt sympathique. Je me sentais moins seule. Nous
commençâmes à discuter...de nous,de notre existence,de
nos malheurs. Je fus heureuse d'apprendre que lui
aussi avait été un élève de Ramirez. Dès que le sujet
"Ramirez" fut abordé,nous avions tout les deux bien
des choses à raconter......
Pour un condamné à mort,il avait un sens de l'humour
en béton et parfois on pouvait entendre nos éclats de
rire résonner dans les sombres couloirs de la prison.
Il me comprenait comme aucun autre et j'était capable
de le comprendre lui aussi. Tout comme moi,il avait
connu la bataille,et la souffrance d'aimer une
personne qu'on voit vieillir.
Un à un,les jours passaient. je savais que la fin
approchais. Une fois de plus,j'observais le ciel
nocturne. D'un coup,je me tournais vers Connor.
-Vous croyiez que c'est vrai?
-Quoi donc?
-Qu'il y a quelque chose de l'autre côté..un paradis.
Connor me sortit son petit rire qui tue.
-Peut-être...mais je pense qu'ils ne voudrons pas de
nous là-bas.
J'haussais les épaules.
-Tant pis....c'est en enfer qu'on ira...
Connor eut un sourire. Je l'imitais. J'allais être
exécutée à l'aube et je le savais...mais je ne disais
rien à Connor. Je le voyais entrain de réfléchir et je
me demandais ce qu'il allait encore me sortir. Il fit
quelques pas puis s'assis de nouveau devant la
grille.
-Alisa?
-Oui?
-Vous.....m'embrasseriez?
-...Quoi?
Je n'étais pas sur d'avoir bien compris. J'allais lui
sortir ma leçon de savoir-vivre,quand je me ravisais
et je lui répondis sans réfléchir:
-Oui.
Dans une prison parisienne,à travers les barreaux,j'ai
embrassé Connor Mac Leod. La pièce s'est mise à
tourner,mais je n'y prêtais pas attention. Plus que
jamais,je maudissais cette grille,ces barreaux qui
m'empêchais de le serrer contre moi. J'avais l'estomac
noué...ca faisait presque 500 ans que ca m'était plus
arrivé...
J'ai passé cette nuit mon front contre le sien.
A l'aube,les soldats sont venus me chercher. Ils m'ont
saisi et entraînée vers la porte. J'ai jeté un ultime
regard à Connor..il avait pas bougé,et il m'a souris.
Je sortis dans la cour,entourée de soldats. 500
mètres à peine me séparaient encore de la fin. C'est
là que quelque chose en moi s'est révolté,quelque
chose me disait que je devais vivre encore. Depuis que
je connaissais...et que j'aimais Connor,je ne pouvais
pas en finir comme ca,non,pas comme ca...
-Diable d'écossais,murmurai-je entre mes dents,
-Ca aurait été trop facile...
Maintenant que j'avais décidé de vivre,il fallait que
je trouve un moyen d'échapper à la guillotine. Il me
restait qu'une chose à faire et,respirant un bon
coup,je me lançais.
Je me jetais sur un des gardes,faisant mine de
l'étrangler. La réaction ne se fit pas attendre
longtemps,deux secondes plus tard,je me sentis
mourir,deux balles dans le dos...
Je me réveillais quelques heures plus tard,autour de
moi..*oh génial*...des corps sans têtes. Bon,j'avais
la mienne,ce qui n'était déjà pas si mal. Je me
relevais péniblement quand j'entendis prononcer
"Connor Mac Leod" sur la grande place.
Oh non,si je devais vivre,ce n'étais pas pour qu'il
meurt. Je bondis de la charrette et je courais jusqu'à
la place...mais déjà,la lame s'abattit.
-NOOOONN!!!!!,hurlai-je.
Je m'approchais le plus près possible,bousculant les
gens sur mon passage. Lorsque le bourreau montra la
tête tranchée à la foule,j'en aurais presque pleuré de
joie...Ce n'étais pas Connor!!! J'ignorais qui avait
été cet homme qui mourut sous son nom,mais il avait ma
gratitude éternelle...ce qui le faisait vraiment
profit dans l'état où il se trouvait...
Pensive,je reculais...ce n'était pas Connor. Mais le
vrai Connor était-il encore en vie?
Plus j'y pensais,plus j'étais certaine que Connor Mac
Leod avait encore sa tête sur les épaules. J'était
tentée d'aller voir à la prison...mais comme j'étais
"morte" le même matin, je me dis que c'était trop
dangereux,car je n'avais pas envie que les gardes
voient une "morte" bien vivante....
Si Connor était encore en vie,il avait certainement
quitté Paris,et je devrais en faire autant. Je me
jurais que si Connor était en vie,je le retrouverai un
jour...et je retournerai en Ecosse avec lui...
Je laissais donc Paris loin derrière moi,ma
souffrance,la guillotine,la révolution. J'avais
retrouvé l'envie de vivre et je me battrai pour le
rester. J'ai enfin décidé de m'amuser un peu,histoire
de me changer les idées. Je voulais enfin une vie
d'adolescente que je n'avais jamais eue.
Je me suis mise à fréquenter la haute société. Tout le
monde me prenait pour une fille de nouveau riche qui
voulait se faire une place dans la bourgeoisie. J'eut
aucune peine à me faire accepter. Je découvrais la
joie des picnics,des brunchs,des soupers et des bals.
Je fréquentais les filles "de mon âge" et, par
conséquent,les jeunes nobles qui veillaient à servir
ces demoiselles. C'est là que j'ai vraiment réalisé
que j'étais belle,très belle. Cette beauté était une
carte que je pouvais jouer,et je m'en privais pas. Je
menais ces pauvres garçons pas le bout du nez,et ils
se laissaient faire avec une bonne volonté évidente.
Avec mes compagnes,je me cachais derrière mon éventail
pour leur chuchoter les derniers scandales.
Au bout de quelques années,quand le regards des autres
filles devenaient méfiant,je partais pour une autre
cour où on me connaissait pas...et je recommençais le
même petit jeu.
Je repartis en Amérique en 1833. C'était la belle vie:
Fêtes,Picnics,Yotes,Polo,Bals et cotillons se
succédaient au fil des jours. Je m'empiffrais de
gâteau à longueur de journée,je dansais des nuits
entières et je jouais au cricket avec d'autres jeunes
bourgeois.
Mais,même avec la vie tranquille que je menais,je
n'est jamais relâché mon entraînement,et quand un
immortel s'intéressait à ma tête d'un peu trop près,je
ne me gênais pas pour lui prendre la sienne.
J'aimais cette vie en Amérique. Presque tous les
jours,j'étais invitée à des picnics dans des parcs
qui longeaient les grandes plantations de sucre où de
coton. C'est à l'un de ces picnics,un jour d'été,que
je revis une vieille connaissance.
J'étais assise au bord d'un petit lac,les pieds dans
l'eau jusqu'au genoux,quand une grosse pierre tombât
juste à côté de moi,me trempant de la tête aux pieds.
Le Bzzzzz que je ressentis ne me laissa aucun doute
sur l'auteur de cette plaisanterie.
-Tu aimes l'eau,Alisa?,me dit-il avec un grand
sourire.
-C'est TRÈS drôle,Methos...on se demande quel âge tu
as,lui répliquai-je, furieuse.
Je me levais,dégoulinant.
-C'est malin.....
Je criais vengeance,Methos où pas. Je me jetais sur
lui avec tout mon élan. Il m'avait pas vu venir et,
surpris pas mon poids,il bascula en arrière...et nous
plongions tous les deux dans le lac. Je refis surface
en suffoquant. Methos me lança un regard noir,mais
cela m'était égal. Quand on me cherche,on me trouve.
Nous sommes restés quelques secondes comme des tigres
prêts à se bondir dessus. Puis il s'est mis à
rire...et moi avec.
-Content de voir que tu va bien,me dit-il.
-Je suis aussi heureuse de te voir...toi aussi,tu
sembles aller bien....la preuve,la dernière fois,tu me
disais "vous"
Il eut un sourire gêné...pas de doute,il était
vraiment mignon.
Nous nous sommes étendus dans l'herbe. Depuis notre
dernière rencontre,nous avons beaucoup à nous dire.
J'appris qu'il se battait plus et qu'il aidais les
guetteurs. J'eu une moue coincée.
-Methos...tu sais que moi...les guetteurs....j'évite.
-Ne t'inquiètes pas,je ne leur parlerai jamais de
toi,c'est promis...cela fait bien longtemps qu'ils
t'ont perdu de vue.
J'aurais voulu qu'il reste avec moi,mais il avait
prévu de partir une semaine plus tard. Nous avons donc
profité de la semaine qui nous restait pour
festoyer,danser et discuter. J'étais vraiment triste
qu'il parte. Il était devenu un compagnon formidable.
Après son départ,je suis restée en Amérique. Hélas,un
jour,une terrible guerre a éclaté entre les états du
Nord et ceux du Sud. Au bout de quelques semaines,tout
le monde disait que les Yankees arrivaient. Je n'étais
plus la guerrière que j'avais été quelques siècles
plus tôt. Je ne ressentais plus cette envie de me
battre...j'avais dépassé ce stade. La meilleure chose
était donc d'éviter la guerre en quittant
l'Amérique,et c'est ce que je fis.
Je suis revenue en Europe. Beaucoup de choses avaient
changé durant mon exil. La terre semblait soudain
tourner plus vite qu'avant. Je me suis rendu à Vienne
et,comme j'adorais les fêtes,je me suis rendue au bal
du couple Impérial. Eh oui..une vie d'immortelle peut
avoir aussi ses bon côtés. Le bal était
magnifique...tout comme l'Impératrice elle-même.
Elisabeth d'Autriche était très belle. Elle avais
guère plus de 30 ans,mais j'entrevoyais parfois dans
son regard la lassitude d'une vieille femme,un regard
que j'avais vu chez Methos aussi....
J'étais entrain de traverser la salle quand je sentis
la présence d'un Collègue non loin de moi.
-Oh non....pas ce soir...
Je pressais le pas. Je ne voulais pas combattre..pas
ce soir..pas ici. Je quittais la salle de bal et
pénétrais dans un petit salon. Je traversait vers la
porte arrière. Fermée à clef.
-Oh non...
Je reculais dans l'ombre quand j'aperçu la silhouette
d'un homme entrer et fermer la porte derrière lui. Il
avançais dans le salon et je sortis mon épée.
-Je suis Duncan Mac Leod du Clan Mac
Leod,montrez-vous!
Je sortis lentement de la pénombre.
-Vous avez dit Mac Leod?
En voyant que je baissas mon épée et que j'avais
visiblement pas envie de me battre,il fit disparaître
son épée son son manteau. Il était grand,d'une
constitution robuste,ses longs cheveux noirs étaient
ramenés en arrière à une queue de cheval.
Mac Leod...Mac Leod....ce nom résonnait dans ma tête.
Il avait l'air surpris,mais je m'en moquais.
-S'il-vous-plait,dites-moi si vous connaissez un
Connor Mac Leod.
Cette fois,il avait l'air amusé. C'est vrai que je
devais être bien comique à voir mais il fallait que je
sache...
-Connor?...Mais oui,ca fait un moment que je le
connais.
Cette fois,j'étais lancée.
-Je vous en prie,dites-moi: Quand l'avez-vous vu pour
la dernière fois?
Duncan Mac Leod réfléchis quelques secondes.
-Une petite vingtaine d'année,je crois. Il vient
prendre de mes nouvelles de temps en temps.
Comme je voyais tout tourner,je m'assis une minute.
Vivant...il était vivant...! Je l'avais espéré...
-Il est vivant,chuchotai-je,puis,retrouvant un peu de
mon sang froid,je me levais.
-Je suis Alisa Van Tassel et j'ai rencontré Connor Mac
Leod il y a bien des années...et si vous le voulez
bien,je n'est pas envie de me battre ce soir.
-Je vous dois des excuses si je vous ai
effrayée,Mademoiselle. Sachez que j'ai nul intention
de me battre si je n'y suis pas obligé....et en
plus,il semble que nous ayons un point commun..
Je lui souris avec gratitude. Il me rendis mon
sourire. Décidemment,les immortels de Clan Mac Leod
étaient vraiment charmants....
Il me tendis le bras.
-Vous dansez Mademoiselle?
Sans hésiter,je passais mon bras autour de sien.
-Avec plaisir.
Sans bataille ni tête coupée,nous avons quittés le
salon et rejoints la salle de bal.
Initialement,j'avais prévu de rentrer tôt,histoire de
quitter Vienne à l'aube. Mais bon,un certain Duncan
Mac Leod avait quelque peu changé mon planning...des
valses au cotillons,nous avons dansés toute la nuit.
Nous avons parlés comme des vieux amis et au bout
d'une nuit,j'avais l'impression de le connaître depuis
toujours. Il était encore jeune: à peine plus de 250
ans,mais il avait déjà la maturité et les connaissance
d'un vieil immortel. Je lui parlais de Connor,et il
écoutait. Il savait écouter,qualité que j'avais
également trouvée chez son frère de Clan. Connor avait
été son Mentor et,tout comme lui,il avait un sacré
sens de l'humour,et j'ai passé une nuit inoubliable.
Au petit matin,nous nous baladions sur les bord du
Danube en habit de soirée...mais peu importe. Le
soleil se levait sur le fleuve couvert de brume. Je
savais que mon train allait bientôt partir...et moi
avec. J'étais déjà restée trop longtemps à Vienne,et
je voulais en aucun cas que les guetteurs retrouvent
ma trace...
-Je dois partir,Duncan. J'ai passé une soirée
formidable.
-Moi aussi,Al....
-Si vous voyez Connor...dites-lui que je vis encore,et
que...
-Et que...?
-Et que je l'aimes encore....Vous lui direz?
-Je vous en fait la promesse.
Je levais les yeux sur Duncan et je sentis que je
m'étais trouvé là un nouvel ami.
-Merci.
Ôtant son haut-de-forme,il s'inclina légèrement.
-Faites attention à vous.
-Vous aussi et....ne perdez pas la tête....
Nous échangeâmes un sourire. Je ne sais pas comment
j'ai réussi à lui tourner le dos et à me mettre à
marcher. Au bout d'une centaine de mètres,je me
retournais. Il était toujours là,dans la brume,et il
me fit un petit signe de la main. Je le lui rendis et
je me remettais en marche,d'un pas plus décidé cette
fois,car je savais que j'allais le revoir.
J'ai réussi à attraper mon train...de justesse,et j'ai
quitté Vienne. Je suis partie pour l'Allemagne et je
me suis installée en Bavière dans un petit coin bien
tranquille en pleine campagne. Je passais mon temps à
lire,à écrire, à faire des longues promenades en forêt
et à me baigner dans l'eau glacée du "Stamberger See".
De temps en temps,je me rendais en ville pour sortir
un peu de mon isolement.
Un soir d'été,j'étais dans une auberge avec quelques
jeunes bavarois. L'un d'entre eux me sortit que les
femmes ne savaient pas boire. Piquée au vif,je lui
pariais le contraire...et c'était parti pour une nuit
bien arrosée. Je ne sais pas combien de litres de
bière j'ai avalé ce soir-là...mais toujours est-il
qu'à l'aube,la seule encore debout,c'était
moi...Bon,il faut dire que ce n'avait pas été très
équitable car dans mon existence d'immortelle,j'avais
déjà avalé bien pire que cela,bien que le
lendemain,tout immortelle que je suis,j'avais une
migraine pas possible....
Après quelques années tranquilles passées en
Bavière,je fus obligée de partir,car ma jeunesse
"magique" commençais à inquiéter les gens. Une vie
d'immortelle est une errance éternelle. D'Allemagne,je
suis partie en Suisse,et ce petit pays gagna bientôt
ma sympathie. Malgré mes 700 ans environ,j'étais si
jeune comparé à ces montagnes couvertes de leur neige
éternelle. Et parfois,seule sur une cime enneigée,je
m'entraînais,seul le sifflement de mon épée fendais le
silence.
J'aimais les gens,les montagnes,les lacs...et le
chocolat. J'en engloutissais des tonnes sans m'en
lasser et aujourd'hui encore,plus d'un siècle plus
tard,je ne peu pas m'en passer!
Cela faisait des années que je n'avais pas rencontré
d'immortel. Celui qui un jour croisa mon chemin se
nommait Brian Cullen. Il était considéré comme le
meilleur à l'épée. D'abords,il à cru que je l'avais
traqué pour me battre avec lui,mais comme je l'avais
croisé par hasard,une plaque de chocolat dans la main
droite et une nouvelle robe que je m'avais fait faire
à Genève dans la gauche,il s'est vite rendu compte que
je n'étais pas là pour prendre sa tête. En observant
son attitude,je remarquais qu'il avait peur,peut-être
de ne plus être le meilleur un jour...
Mais,dans le fond,il n'avait pas l'air antipathique
et,lorsque qu'il appris que j'étais une amie de
Duncan,il m'offrit même de me porter mes paquets. Nous
nous sommes quittés devant son hôtel,non sans avoir
été boire un coup avant...et quand je dis "boire",ca y
allait avec Cullen. Eh oui,les fréquentations de
Duncan...ca m'étonnais pas! Nous nous sommes donc
quittés dans la bonne humeur.
Ah,si seulement toutes les rencontres avec des
immortelles pouvaient se passer aussi bien....à peine
deux semaines plus tard,je tranchai une tête...
Je crois que c'est sans espoir....
A l'approche du nouveau siècle,je pris la décision de
retourner en France. J'y étais plus allée depuis la
révolution,donc inutile de dire que le choses avaient
changés: Fini la guillotine,fini la monarchie,fini la
révolte,c'était l'ouverture de grands magasins,de
petits cafés de rues,des premiers cinémas....Une fois
de plus,je remarquais comme le monde chantais vite,et
que moi ,je ne chantais pas....quoi que....
J'allais trouver mon vieil ami Darius. Il était
toujours là,tout comme la petite église. Il vivait
caché en "mourant"une fois de temps en temps,histoire
d'écarter tout soupçon. J'étais heureuse de le
revoir...lui aussi,et il me le fis très clairement
comprendre...
En retouchant les textes que j'avais écrit trois
siècles plus tôt,je m'apercevais à quel point le temps
passais vite. Bientôt,nous allions rentrer dans le
vingtième siècle. J'ai passé la nuit du nouvel-an
1899-1900 en compagnie de Darius. Nous avons passés la
soirée près de la cheminée.à nous raconter nos
souvenirs...quel nuit...
Je restais à nouveau quelques années dans les environs
de Paris,mais les échos qui venaient d'Amérique
piquaient au vif ma curiosité,si bien que je voulais y
retourner. Je me rendis à Cherbourg pour prendre le
bateau le soir du 10 Avril 1912. C'était un bateau
flambant neuf,qui était réputé comme insubmersible.
Inutile de vous faire un dessin,je m'embarquais à bord
du R.M.S Titanic. Le reste est appartient à
l'histoire...
J'ai été sauvée, j'ai pris place dans un canot cette
nuit-là. Mais beaucoup d'autres personnes sont
mortes,et j'avais honte de la place que
j'occupais,moi,l'immortelle..
Arrivée à New-York,je regrettais déjà d'avoir quitté
Paris et Darius. Mais deux ans plus tard,j'aurais
remis un pied à Paris pour rien au monde. La 1ère
guerre mondiale venait d'éclater. Par la radio,je me
tenais au courant des dernières nouvelles du front.
D'abord,on nous signalait l'extention de l'armée des
empires centraux. Ensuite,les images des Tranchées
nous parvenaient par dizaines: La boue,les
soldats,Verdun...
Bien que j'étais bien loin de tout ca,je souffrais
avec le vieux continent. L'homme n'évoluait
pas,contrairement au méthodes de combats. Du mon
temps,deux armées se livraient bataille fer contre
fer,épée contre épée. Mais pour cette guerre-là,il
suffisait de presser un bouton pour tuer des centaines
d'hommes.
Comme ces quartes années m'ont semblées longues.
Enfin,1918,capitulation des empires centraux,traité de
Versailles,fin de la guerre. Je retournais en France
le plus vite possible...pour y découvrir que ruines et
désolation. J'avais su avant de quitter l'Amérique
que j'allais trouver ca...mais ca m'a quand-même fait
mal.
Comme un animal qui lèche ses blessures,la France se
remettait lentement. Devant tant de misère,je courais
chercher un soutien moral chez Darius. Il paraissait
plus fatigué que jamais et....oui...vieilli.
-Comment tu vas? lui demandais-je tout en connaissant
déjà la réponse.
-Ca va...oui,moi,ca va,me dit-il avec tristesse.
-L'hiver à été horrible,Alisa. Les soldats allemands
sont réfugiés ici...tu ne t'immagines pas les choses
que j'ai pu voir. Une nouvelle ère de tuerie à débuté.
Je me sentis fautive d'être partie en laissant
Darius,mais il me dit qu'il avait aimé me savoir hors
de danger....du danger de la guerre,du moins.
Après avoir retrouvé un semblant de confiance en
l'humanité,je suis repartie sur les routes,non sans
avoir souhaité tout de bon à mon cher Darius. Le
pauvre,il en avait bien besoin.
C'est en longeant une route en Provence que j'ai revu
Methos...au volant d'une automobile! Il m'a même
laissé conduire un bout...mais suite à une
démonstration quelque peu ratée de ma part,il repris
vite le volant. Il avait l'air grave,mais mes talents
de conductrice lui ont tout-de-même arraché un
sourire. Ses mains étaient crispées sur le volant,et
je devinais qu'il allait pas bien du tout...comme nous
tous,d'ailleurs.
-Tu en as vu beaucoup,n'est-ce pas?
-Tu veux parler des guerres?
-Oui.
-En 5000 ans de vie,j'en ai vu beaucoup,j'en est même
mené quelques-uns. mais aucune était comparable à
celle-là....
Comme je ne savais pas quoi répondre,je gardais le
silence. Il n'y avait d'ailleurs plus rien à dire.
J'avais l'intention de gagner l'Allemagne et Methos
partait vers le Nord. Il m'a laissée au bord d'une
route près de Drest.
-Sois prudente,Alisa. Ces temps ne sont pas sur pour
nous.
-Toi aussi...fais attention...beaucoup veulent ta
tête.
-Qu'ils viennent,je les attend.
-Methos,tais-toi!
Il me lança un dernier regard plein de regrets et mis
la vitesse. Je suivais longtemps des yeux le petit
nuage de fumée de la voiture.
Au bout de quelques jours,je me fis engager dans un
hôpital à Drest. Le travail ne manquait pas,des
blessés affluaient de jour comme de nuit. La guerre
était finie,la misère ne faisait que commencer. Les
temps étaient durs,même pour moi qui avait connu tant
de catastrophes.
Les années suivantes,je traversait l'Allemagne au
volant de ma petite voiture,ayant enfin appris à
conduire. Je me trouvais toujours de nouvelles
occupations et de nouveau centres d'interrêt,je
cherchais à bouger en permanence et éviter de me
morfondre sur mon existence. Lorsque,en 1928, j'a'
assisté à un défilé de mode de Paris,j'ai décidé de me
faire couper les cheveux. Les premiers jours ont été
un vrai cauchemar,je me sentais vulnérable et
..oui...presque nue. Depuis plus de 700 ans ,j'avais
toujours eu les cheveux en-bas du dos. Au bout de
quelques jours,je m'habituais à ma nouvelle tête...et
je commençais même à aimer. Je portais sur mes cheveux
ondulés ces petits chapeaux cloches très mode en ce
temps-là.
Hélas,pendant que j'essayais de m'affirmer en
chargeant radicalement de look,le niveau de vie des
gens autour de moi se dégradais. Apres le grand Crash
de 1929,l'économie mondiale étais au plus bas. En
Allemagne,la situation était catastrophique. L'argent
n'avait pratiquement plus de valeur,tout se payais en
Milliards de Marks...
Un jour de 1933,j'entendis sa voix pour la première
fois. Je venais d'avoir un quickening extrêmement
violent,mais de cette voix,je me souviendrai toujours.
Je marchais dans la rue,encore toute secouée,quand
j'entendis sur la place:
-Deutschland,ein Land,ein Volk,ein Führer!
Et il fut élu...
Ce petit homme avec sa petite moustache,ce petit
rigolo plein d'énergie réussis vraiment à relancer
l'économie allemande,à redonner l'espoir à tout un
peuple qui était dans la misère,il fit naître un
nouvel idéal.
Des idéaux,j'en avais eu moi aussi....Les parades
étaient impressionnantes,des milliers d'hommes,un même
salut à une même personne.
Moi aussi,j'avais envie de croire,mais j'avais déjà
cru...et je m'étais trompée. J'avais retenu la leçon
de la révolution française,et cette fois,je voulais
faire preuve de plus d'esprit critique. Je dois avouer
que ses discours avaient quelque chose de
fascinant...tout comme ceux de Kurgan.
Les années qui suivirent l'élection de Hitler
résonnaient au bruit des hommes au pas. Des garçons de
10 ans défilaient tels des petits soldats,recevaient
l'éducation de parfait petit hitlérien. Les filles
étaient,elles aussi,recrutée dans des groupes. On a
essayé de m'y faire rentrer,moi aussi. J'y suis
allée,j'ai écouté ce qu'on nous dictait comme étant la
vérité. Mais je n'étais pas naïve et j'entendais
derrière ces belles paroles un arrière-son de
dictature et de perversion.
1er septembre 1939: Les idées qui habitaient depuis
quelques temps déjà mon esprit furent confirmées.
Derrière les grandes parades et les belles images se
cachait une dictature totalitaire,une guerre
...encore!
La guerre était revenue,encore plus absurde,encore
plus cruelle. Bien des soirs,je me demandais si ma vie
serait une guerre éternelle. J'en avait marre,plus que
marre...mais pour me faire trancher la tête par le
premier venu,j'étais bien trop fière! J'avais une
réputation à maintenir. C'était dans ces soirs de
déprime où,cachée dans une cave,j'attendais que le
lever du jour fasse cesser les attaques, que Ramirez
me manquait le plus.
Les premiers temps marquaient la gloire de l'armée
d'Hitler qui fit qu'une bouchée de la Pologne. Puis ce
fut le tour de la Russie, la Belgique,puis de la
France.
Durant les longues nuit,on entendais les avions des
alliés dans le ciel,on pouvait entendre le sifflement
des bombes,des incendies éclairant la nuit.
J'ai fuis la croix gammée et je suis revenue en
France. Je suis entrée dans la résistance,la Gestapo
était à nos trousses. Connaissant bien la région,je
faisait passer des familles de fuyards en zone libre
par les marais. Une nuit,nous avons rencontré une
patrouille de S.S. Ca a été un carnage,ils donnaient
pas cher de notre peau. Quand je me suis
réveillée,j'étais entourée des corps de ceux qui
avaient été mes compagnons de route. Ils se
relèveraient pas,eux....
Après cette affreuse nuit,je décidais de mettre mon
immortalité à profit. Je me portais volontaire pour
les missions les plus dangereuses,comme faire sauter
des ponts où des voies ferrées. Je prenais un malin
plaisir de massacrer les généraux de la Gestapo un à
un. L'ancienne Alisa,violente et sanguinaire avait
refait surface un moment.
Je suis tombée sur un S.S,Peter Krüger,l'un des
nôtres...et un élève de Kurgan. Dés que je le vis,je
su qu'il avait pris sa leçon chez Kurgan. La même
provocation dans son attitude de combat,les mêmes
mouvement secs et violent. Rare a été la haine que
j'ai éprouvée lors de ce combat. J'ai profité d'une
seconde d'inattention de sa part pour lui envoyer mon
pied dans l'estomac. Comme il se pliais sous le
choc,c'était l'instant idéal....bref,je pris sa tête
avec une satisfaction qui me dégoûtait moi-même...
D'autres lui auraient peut-être encore sortie leur
réplique favorite du genre "Il ne peut en rester
qu'un",mais l'expérience m'a prouvée qu'il est plus
sur de tenir ce genre de propos à des morts...c'est
moins dangereux.
En 1944,j'étais responsable du poste de radio
principal de la résistance française. Parlant
plusieurs langues et dialectes,je traduisait les
messages codés,les messages en morse et j'envoyais des
messages au troupes alliées.
"Les sanglots longs des violons de
l'automne"....,message que j'entendais presque chaque
soir. Puis,la nuit du 5 au 6 Juin 1944,...."berce mon
coeur de langueures monotones"....Le message de
débarquement. je me suis levée
immédiatement,bousculant tout le monde sur mon
passage,et j'ai crié à l'officier de garde:
-Capitaine,on débarque!
....Le débarquement eu lieux cette nuit...Les alliés
ont écrasés l'armée d'Hitler,les forces allemandes
reculèrent,Hitler mourut,Berlin fut pris par les
alliés...la guerre fût finie.
Comme chaque fois que j'étais à bout,mes pas me
ramenaient vers Darius. Je constatais avec un soupir
de soulagement que le petite église était toujours
là,tout comme mon ami. Il étais toujours aussi
gentil,patient et compréhensif. On a discuté de cette
guerre,de notre quêté,de l'avenir...et de la
rencontre. Darius n'avait pas peur de mourir. Il était
au-dessus de ca...J'avoue que pour cela,je l'admirais.
En restant quelques temps avec lui,je reprenais peu à
peu goût à la vie. Darius peut être extrêmement
cocasse dans son genre...comme le jour où il me vis
avec des pantalons et mes cheveux courts découvert.
-Les temps changent,Darius,lui dis-je en voyant son
air ahuri. Il secoua la tête.
-Pas que les temps....
J'eu un sourire jusqu'au oreilles...sacré Darius!
En 1951,je décidais de repartir en Amérique. Je pris
congé de Darius en lui promettent que je lui
ramènerais plein de choses d'outre-Atlantique.
Je n'avais plus remis les pieds en Amérique depuis
plus d'un siècle. Inutile de préciser que je fus très
surprise en revenant. Ce pays avait trouvé une
nouvelle jeunesse,un nouveau style....et surtout,une
nouvelle musique,qualifiée de "scandaleuse" par les
aînés.
Dans les année qui suivirent,le "Rock'n Roll" fit des
ravages parmi la jeune génération. Un petit nouveau
faisait parler de lui,son nom: Elvis Presley...et il
était bon,vraiment bon.
Je recommençais à vivre comme une adolescente...que
j'ai été il y a plus de 700 ans... J'allais danser
tous les soirs où presque,je montrais mes bras et mes
jambes dénudées,je portais du maquillage et des talons
hauts.....et j'adorais Elvis!
J'étais à une soirée dansante quand je ressentis un
Bzzzzz....immortel à trois heures,très près de moi. Je
me retournais vivement je regardais dans deux yeux de
ciel déchaîné.
Je mis une seconde à la reconnaître: Ses cheveux,tout
comme les miens,étaient coupés au carré. Son
petty-coat cachait à peine jusqu'au genoux,son visage
était très maquillé.
-Léa!!!
Elle m'adressa un sourire radieux.
-Salut,Al...inutile de te demander comment tu vas...tu
à l'air de tenir la pleine forme!
-Je ne peu pas me plaindre...et toi? Je sens que ta
force à augmenté...tu as eu beaucoup de quickenings?
-Pas mal ces derniers temps...tu à été un bon
Professeur,Al...
C'est alors que je je ressentis un autre bzzzzzz,plus
faible cette fois. Léa l'avais senti aussi,mais elle
n'avais pas l'air inquiète.
-Reste calme,Al,c'est mon élève...et....un peu autre
chose aussi....
-Oh....je vois...
Un jeune homme se fraya un chemin à travers la foule.
Il devait être encore bien jeune,vu la faiblesse de
son quickening. Je le regardais....il était assez
mignon,je l'avoue: Il était blond avec des grands yeux
bleus et un visage carrément angélique,un peu trop
chétif à mon goût. Léa le pris par les épaules.
-Al,je te présente Andrew Morgan,mon
élève...Andy,voici Alisa Van Tassel,mon
Ex-Professeur.
-Bonjour,me dit-il d'un ton mal assuré.
Léa se serrait contre lui...pas de doute,elle était
heureuse. Elle n'avait plus besoin de moi. J'avais la
désagréable impression d'être de trop. Je n'ai donc
pas insisté,même que j'aurais aimé savoir à quel
niveau se trouvait ce Andrew et si ma petite Léa
faisait un bon professeur...
-Je dois y aller....Léa,ca m'a fais plaisir de te
revoir. Bonne chance à vous,Andrew...les premiers
temps ne sont jamais très simples...
-Salut,Al,me répondit Léa,et Andrew me fit un petit
signe de la tête.
Je tournais les talons..mais,poussée par ma curiosité
naturelle,je me retournais encore une fois. Ils
s'embrassaient...J'eu un petit pincement au
coeur...étais-je jalouse? Je repensais à Connor en me
demandant si il se souvenais encore de moi,et même si
il savait que j'étais toujours en vie. Plongée dans
mes souvenirs,je quittais les lieux en sifflotant "la
Marseillaise".
Les années passaient comme des minutes,j'étais folle
d'Elvis, James Dean...il me rappelait Louis,mon
premier Amour....,et j'étais fascinée par Marilyn
Monroe. Dommage que ces gens-là ne soient pas
immortels...le monde y gagnerais..
Au fur et à mesure,les jupes raccourcissaient,j'en
profitais,je reculais devant aucune audace...après
tout,j'avais porté des robes longues pendant plus de
750 ans...
Les années 60 amenaient les Beatles,j'étais une
mordue. J'ai assisté à l'un de leur concerts, et je
dois dire que je ne me suis pas conduite comme une
immortelle de plus de 750 ans,mais comme une
adolescente dingue de Rock'n Roll. J'ai même collé la
carte de concert dans ma chronique...dessus,un
autographe de John Lennon et de Paul McCartney dont je
suis très fière...
Mai 1968,j'étais de retour en Europe quand la grande
révolte de la jeune génération à eue lieu. Certaines
"manifs" ont dégénérées,il y a eu des morts. C'est là
que j'ai rencontré Maximilien Lenz. Il s'était tué par
accident en tombant d'un mur,et il s'était
relevé...immortel. J'ai eu beaucoup de mal à lui faire
croire à sa nouvelle vie,et à lui faire comprendre ce
que serait son existence. Il est devenu mon élève.
"Max" était un gentil garçon,mais j'avais toute les
peines du monde à lui apprendre le combat à l'épée. Il
avait que "Peace and Love" à la bouche,et le combat
allait contre sa philosophie. Je réussi néanmoins à
lui enseigner les bases. Il riait et me disais qu'il
fallait faire l'amour et pas la guerre. Je secouais la
tête...quel inconscient...et j'éclatait de rire devant
sa moue boudeuse.
Je savais bien que Max n'étais pas fait pour cette
vie...mais je ne voulais pas m'en rendre compte. Si
Léa avait réussi,Max allait réussir aussi. Je me
forçais à me dire qu'il s'habituerais...et qu'il
deviendrais un jour mon égal.
Quelques années plus tard,je ne pouvais que maudire
mon optimisme hypocrite: Ce qui devait arriver arriva:
un immortel du nom de Bianchi pris sa tête.
La première chose que j'ai faite,c'est de traquer ce
Bianchi. D'ordinaire,je fais durer un combat un
minimum de temps,mais pour celui-là,je pris tout mon
temps pour lui casser la figure avant d'en finir. Il
était assez bon....mais pas assez bon pour pouvoir me
poser un vrai pronblème.
Bianchi mort,mon moral était au plus bas. J'avais
perdu un élève,je n'avais pas été capable de lui
enseigner la survie. Je savais bien que Max n'avais
jamais été fait pour cette vie...mais ca n'excusais
pas mon échec. Je décidais de ne plu prendre
d'élève...du moins,plus tout de suite.
Lorsque l'homme et la femme devinrent égaux devant la
loi,j'ai trouvé que l'humanité avait fait là un grand
pas en avant. J'en avais toujours fait qu'à ma tête,me
voyant comme l'égale de l'homme,mais là,c'était
officiel!
J'ai revu Methos en 1983. il allait bien,mieux que la
dernière fois qu'on s'était vu. Comme nous étions tous
les deux en voyage,on à juste été boire un café au
buffet de la gare,et on s'est promis de garder
contact. J'aimais beaucoup Methos...et c'était
réciproque...tant mieux.
Avec l'arrivée des ordinateurs,je suis devenue une
passionnée d'informatique. mais bon,ma Chronique,c'est
toujours du manuscrit...tradition oblige. La technique
évoluait plus vite que jamais ,et je m'efforçais de ne
pas être dépassée. Avec les avions,c'était si facile
de voyager au quatre coins du globe...plus facile qu'à
cheval,en tout cas..
Un soir,alors que je rentrais dans mon petit appart à
Boston,le téléphone sonna. Je pris l'appel.
-Oui allô?
-Al?
A l'autre bout du fil,une voix familière me
parlait..une voix que je n'avais plus entendue depuis
plus d'un siècle...
-Oui,c'est moi.....Duncan?
-Oui.....
-Duncan! Ca alors,ca fait un bail qu'on s'est plus
parlé! Comment m'as-tu trouvée?
-Disons que....Methos m'a donné un petit coup de
pouce,mais ca n'as pas été facile..
J'étais heureuse de l'entendre à nouveau...bien que sa
voix avait l'air très lasse.
-Comment vas-tu?
Le silence à l'autre bout du fil me fit immédiatement
perdre toute ma bonne humeur. De toute évidence,ca
n'allais pas bien du tout.
-Al,il faut que tu viennes à Paris par le premier
avion.
-Quoi? A Paris!? Mais pourquoi?
-Écoute...il s'est passé quelque chose....de très
grave...
Je me sentis pâlir.
-Quoi?
-Darius est mort...
Je faillis lâcher le combiné,j'étais sûre de n'avoir
pas bien compris. J'essayais de rester calme.
-C'est impossible, Duncan...il est sur sol sacré...tu
connais la règle!
-Ce n'étais pas un immortel...c'était un chasseur. Ils
tuent souvent d'anciens immortels,de peur qu'ils
deviennent trop puissants.
Je senti une haine que je croyais disparue depuis des
siècles.
-Un guetteur.....
-Un CHASSEUR,Al !!
-Y as-t-il une différence???
-....Al,tu sais qu'il y en a une....
-Des meurtriers...tous....
Mes mains se mirent à trembler et la voix de Duncan
semblait venir de très loin..
-....Al?...Al??
D'une petite voix,que je reconnaissais à peine comme
la mienne,je chuchotais:
-J'arrive immédiatement.
Je raccrochais. Debout dans la pièce,je voyais mon
visage livide dans la miroir en face de moi. Avec un
cri de fureur,j'ai saisi le premier objet à ma porte
(en l'occurrence,un vase ming),et je l'ai jeté contre
mon reflet de toute mes forces. Le miroir vola en
éclat,et le silence revint,encore plus pesant. C'est
alors que j'entendis quelqu'un sangloter...et je mis
quelques instants à réaliser que c'étaient mes propres
sanglots que j'entendais. Cela faisait longtemps que
je n'avais plus versé de larmes,mais cette
fois,c'était parti pour de bon,en plus de 800 ans de
vie,j'ai rarement pleuré comme ca. Je me blottis sur
le sofa et cachais ma tête dans mes mains. Je me
sentais plus seule que jamais,car depuis des
siècles,quand j'avais besoin de soutien,c'était vers
Darius que je me tournais.
Je ne sais pas combien de temps j'ai passé là,sans
bouger,à pleurer. Lorsque j'ai relevé la tête,l'aube
approchais déjà. Tout en essuyant mon visage rougis
par les larmes,je jetais quelques affaires dans une
valise et pris un Taxi pour l'aéroport. Quelques
heures plus tard,j'étais à Paris. Il me fallu un
instant avant de reconnaître Duncan parmi la foule. Il
était livide,les traits tirés,comme moi. il m'a attiré
contre lui et serré durant quelques secondes.
Diable,j'en avait bien besoin!
Nous étions tous réunis,nous,les amis de Darius,pur
lui rendre un ultime hommage. Methos était là,lui
aussi,et....hélas...,Amanda Darieu...
Ce qui m'a empêché de lui bondir dessus dés le premier
instant était le fait que.....trois fois hélas, Duncan
semblait éprouver certaines sentiments pour elle. Mais
les regards qu'on se lançais en disaient plus que tous
les coups d'épée...
-Attend,ma vieille,j'aurai ta tête....tu ne perd rien
pour attendre.
Methos,Duncan,Amanda et moi avons traqué le meurtrier
de Darius...et nous l'avons trouvé. Ce qu'on lui a
fait subir ne dois jamais franchir notre petit
groupe..
L'église semblait désespérément vide sans Darius,et je
décidais de rester dans les environs de Paris pour
l'entretenir,en attendant l'arrivée d'un nouveau
prêtre.
Amanda à quitté Paris...et Duncan par la même
occasion. Je suis une méchante fille....car ca m'a
franchement fait plaisir,et j'ai peu faire l'amie
compréhensive qui consolait ce pauvre Duncan. Mais je
sais qu'un jour,on se retrouvera..et on se battra...ca
fait 350 ans que j'attend ce moment...
Les dernières années du millénaire ont été pour moi
des années de réflexion. J'ai voyagé un
peu,recherchant des traces de mon passé. Dans certains
village,j'entendais les aînés raconter à leurs petits
enfants la légende des cavaliers de l'ombre,de ces
démons sortit de la nuit. J'écoutais...et je me
demandais si ca avait vraiment été moi...et je me
jurais que jamais plus,une telle chose se
reproduirais..
Ces temps-ci,je me rend régulièrement à la
bibliothèque municipale pour écrire...sous le regard
méfiant du vieux bibliothécaire....avec les jeunes
d'aujourd'hui,on ne sais jamais... J'ai fêté mes 812
ans le mois dernier,et ,croyiez le où non,je me sens
jeune!
Accroché au frigo,le numéro de natel de Léa. Elle
habite en Californie avec son Andy. Je l'ai appelée la
semaine dernière,elle va bien,Andy à fait beaucoup de
progrès.
Methos préfère encore l'écrit...mais bon,pour cela,il
y a les E-mails....je lui écrit presque chaque
jour...je me fais du souci pour lui,je trouve qu'il
boit un peu trop...
Je commence même à supporter la présence des
guetteurs. Joe Dawson,le guetteur de Duncan,est assez
sympa,et surtout,il ne cherche pas à en savoir trop
sur moi. Je suis,tout comme Methos,mon propre
guetteur.
Je vais voir Duncan de temps en temps. Il a un nouvel
élève,Ricci Ryan,très sympathique et très prometteur.
Duncan a encaissé un sacré choc après la mort de Tessa
Noel,son grand Amour,une mortelle...Mais il a l'air
d'aller mieux,et je le soutiens de mon mieux car je
sais ce que c'est de voir mourir la personne qu'on
aime.
Il a réussi à prendre contact avec Connor hier. Il lui
a parlé de moi..il paraît que Connor est resté sans
voix...il me croyais morte depuis des siècles. Il veut
me voir..
Je partirai pour New-York demain matin. Je vais revoir
Connor,après plus de deux siècles,nos regards vont se
croiser à nouveau...J'avoue que j'ai un peu le trac,je
me demande si il m'aime encore....
Duncan a passé pour me souhaiter bonne chance,et j'ai
aussi reçu la visite de Ricci qui m'a donné une grosse
boîte de chocolat Suisse "Pour le Voyage",comme il m'a
dit.
Mes valises sont bouclées. Dans mes bagages...devinez
quoi?
..Une épée et une chronique,MA chronique...
To be continued........
Written by Kate
