QUAND L'ENFANT PARAîT...
-Xenogears
fanfiction-
13/17
Décembre 2000
Disclaimer :
Xenogears and its characters belong to Squaresoft.
Xenogears et ses personnages appartiennent à Square
soft.
Il se
souvenait très bien de ce qu'il avait ressenti quand elle lui avait annoncé
qu'elle était enceinte. C'était à peu près un an et demie après leur mariage,
alors qu'ils vivaient encore à Aphel Aura. Elle hésitait à lui en parler, comme
si elle savait que ça allait encore compliquer les choses. Elle s'imaginait
peut-être qu'il allait lui dire que ce n'était pas le bon moment, qu'il ne
pouvait pas s'occuper d'un bébé dans sa situation, qu'il valait mieux qu'elle
avorte... Si elle pensait ça, c'est qu'elle le connaissait mal... Non... ce
qu'il avait éprouvé à cette annonce était un mélange de joie incommensurable et
de peur panique. Pas à l'idée d'être père, non, de ça il en rêvait, mais il
était terrifié en pensant que cette créature fragile qu'il avait contribué à
engendrer pourrait être mise en péril par ce qu'il était. Sa mission mettait
déjà sa femme en danger, alors un nourrisson...
Mais
malgré cette peur, il était fou de joie. Il avait soulevé Yui de terre et
l'avait serrée contre son cœur. Puis il lui avait murmuré à l'oreille un simple
"merci". C'était le ciel qui leur avait donné cet enfant. Maintenant qu'il était
là, pas question de l'abandonner...
"Mais..." Yui s'était écartée de
lui, une expression surprise sur son visage délicat. "Je croyais que tu ne
voulais pas d'enfant pour l'instant, que tu préférais attendre d'avoir rempli ta
dernière mission..." Son soulagement était visible, elle semblait avoir eu peur
de sa réaction.
"C'est
vrai mais... maintenant il est là. Crois-tu que je pourrais envisager, ne
serait-ce qu'un instant, de tourner le dos à mon enfant, à NOTRE enfant...? Tu
t'imagines sans doute que je ne t'aime pas assez?" Attristé, il avait baissé les
yeux.
Elle
avait tendu la main pour toucher sa joue. "Non, je sais que tu m'aimes... Mais
c'est vrai qu'avec un bébé ce sera plus difficile. Cet enfant sera ta
faiblesse... Tu devras t'inquiéter d'une autre personne...Mais ne t'en fais pas.
Je ferai en sorte que tout se passe bien!"
"Yui..." il avait souri puis
l'avait embrassée.
Il
aurait dû se douter que ça arriverait un jour. Ils ne prenaient aucune
précaution depuis leur mariage, et il était même étonnant que Yui ne se soit pas
retrouvée enceinte plus tôt...Mais...la nature a ses caprices, et il ne pouvait
rien y faire...Alors, même si ce n'était pas le bon moment, il était heureux à
cette idée.
Un
bébé...ça allait changer sa vie...
La part
sombre de lui qu'il croyait avoir refoulée au plus profond de son être s'éveilla
à cet instant: 'si jamais quelqu'un touche à un seul cheveu de ma femme ou de
mon enfant, je crois que je le tuerai de mes mains, de la façon la plus cruelle
que j'aie apprise à Solaris.'
"Chéri?..."
"Hein?!
Excuse-moi, Yui, j'avais la tête ailleurs. Qu'est ce que tu m'as
demandé?"
"Je
t'ai demandé si tu préférais un garçon ou une fille."
Voyons... il n'avait jamais songé à
cela... Il venait d'une famille de garçons, benjamin de neuf fils... "Une
fille!" répondit-il.
Une
petite fille... Elle aurait la beauté et la douceur de sa
mère.
Il
sentit encore une fois son cœur bondir dans sa poitrine: 'Père... Je vais être
père...'
"Yui?..."
"...Oui?"
"Je
t'aime."
****************
Les
mois avaient passé, et la grossesse de Yui se déroulait sans problème. Son
ventre s'arrondissait sous ses longues robes et sa démarche se faisait plus
chancelante.
Peu à
peu, la peur s'était dissipée dans son esprit. Il lui suffisait de croiser les
yeux de Yui et toutes ses angoisses le quittaient.
Il
était déjà allé très loin: épouser une Shevite, vivre avec elle en territoire
ennemi, travailler pour son camp... lui faire un enfant n'était qu'un pas de
plus sur ce chemin dangereux.
Quel
homme était-il pour jouer ainsi sur la corde raide?
Simplement un homme
amoureux.
Elle
avait fait de lui quelqu'un de bien. Quelqu'un qu'il osait enfin regarder en
face. Un homme avec une conscience et des sentiments.
Il lui
devait tout. Tout ce qu'il était à présent...
Elle
s'était donnée à lui de toute son âme, sans se poser de questions. Peu lui
importait qui il était et ce qu'il avait pu faire avant.
Simplement par
amour.
Il ne
se serait jamais imaginé que l'on puisse regarder quelqu'un avec une telle
confiance. Lui, il n'avait jamais eu confiance en
personne...
Et
cette attitude l'avait désarmé. Il se sentait aussi fragile qu'un enfant devant
cette femme qui semblait lire dans son âme.
Il
n'avait jamais rien ressenti de tel, et il savait qu'il n'éprouverait plus
jamais cela pour personne d'autre.
Elle
était l'amour de sa vie.
Et...
elle allait lui donner un fils. Cette vie qui grandissait en elle et serait un
mélange d'eux deux. Un symbole de leur amour.
Un
soir, alors qu'elle devait en être à son septième mois, elle lui avait dit
qu'elle était heureuse, plus heureuse qu'on ne peut espérer l'être dans toute
une vie. Et qu'elle avait de la chance. Qu'elle savait que ça ne durerait pas
toujours, mais que peu lui importait.
Sans
savoir pourquoi, il avait eu les larmes aux yeux...
Peut-être...une
prémonition?
******************
"Chéri... je crois que c'est le
moment..."
Il
l'avait portée dans ses bras jusqu'au lit, sentant ses muscles tremblants et
tendus sous ses doigts. Il avait fait appeler une amie de Yui, sage-femme, pour
ne pas la laisser seule et pouvoir lui tenir la main tandis que la douleur
irradiait son corps délicat. Puis, lorsque le moment était venu, il avait pris
le relais et avait reçu l'enfant dans ses bras tandis que Yui, enfin délivrée,
se laissait aller sur les oreillers.
"C'est
une fille!..."
"J'en
étais sûre..." avait-elle murmuré, épuisée.
"Il
s'était approché d'elle avec le bébé serré contre lui, emmailloté dans des
linges immaculés.
"Elle
est magnifique..." Sa voix s'était brisée à ces mots et il avait senti ses yeux
s'humidifier.
Yui
avait penché son visage de statue grecque vers sa fille.
"Oui...elle est si belle...Comment
allons-nous l'appeler?"
"Hum..." Il avait pris sa posture
habituelle de réflexion, un bras autour de
l'estomac, l'autre appuyé sous son menton, l'index tendu et les sourcils
froncés.
Elle
avait ri.
"Midori... comme les champs au
printemps, les feuilles d'un arbre, la douceur de la nature... Je sais que c'est
le prénom auquel tu penses..."
"Comment as-tu
deviné?"
"Mon
amour...Je lis en toi comme dans un livre!"
Son
rire à nouveau... Il avait cru exploser de bonheur. Il s'était assis à côté des
femmes de sa vie et avait regardé, émerveillé, Yui donner sa première tétée à
leur enfant. Puis il les avait prises toutes les deux dans ses bras et était
resté ainsi, comme il aurait voulu rester à jamais.
Jusqu'à
la fin du monde.
***********************
Aujourd'hui ses grands yeux le
fixaient. Et il avait mal.
Il ne
restait plus qu'eux deux. L'ange était reparti pour rejoindre le paradis qu'il
avait trop longuement quitté.
Citan
Uzuki regardait sa fille.
"Midori
comme les champs au printemps......"
Sa
fille souriait courageusement, mais il savait sa douleur.
Elle
était aussi la sienne et ne le quittait pas.
L'enfant de son amour perdu, de
celle qui avait fait de lui un être humain.... Sans elle il en serait mort de
chagrin.
Mais...
Lorsque
l'enfant paraît, le monde s'incline devant lui.
Le ciel
semble plus pur sous son rire.
Ses
yeux reflètent tout ce qu'il y a de plus beau.
Lorsque
l'enfant paraît... il y a ...l'espoir.
FIN.
Yûmei.
Notes
de l'auteur: Ouh! Je ne voulais pas faire ça aussi triste... Mais à mesure que
j'écrivais, cette fin s'est imposée à moi. J'espère juste ne pas vous avoir trop
déprimés... Au fait, pour ceux qui ne le sauraient pas, "Midori" veut dire
"vert" en japonais. D'où l'allusion des champs et de la nature. Je pense que
malgré mes talents littéraires TRES limités cette fic est l'une des meilleures
que j'ai écrites à ce jour. J'ai aussi un attachement tout particulier pour
cette histoire, alors pas de critiques trop dures SVP!
See
ya!