SPOILERS : Je vous conseille vivement d'avoir lu MHA jusqu'au chapitre 162 !

OS 100% angst, après les chapitres traumatisants que Horikoshi nous a filé j'avais besoin d'écrire sur la "mort" de Bakugo, et évidemment c'est devenu du Bakudeku. Maintenant je veux juste les voir se retrouver en vie et sans danger de mort dans la suite TT

J'espère que ça plaira tout de même sans faire trop pleurer, bonne lecture 3


C'était un véritable chaos.

Ils venaient à peine de rejoindre la forteresse volante, et depuis rien ne se passait comme prévu. Rien ne pouvait se passer comme prévu sans Izuku.

Bakugo le revoyait en boucle lui échapper en quelques secondes. Il avait suffit d'un instant d'inattention, d'un soupir de relâchement, et Izuku avait disparu. Encore.

Et depuis, il n'arrivait plus à calmer son pouls. Il pouvait compter les battements de son cœur qui cognaient dans ses oreilles. Se concentrer sur ce que hurlaient Best Jeanist et Mirko était compliqué, et se focaliser sur Shigaraki ne l'aidait pas à retrouver un esprit clair.

Ils devaient le contenir, le plan était de le garder le plus inoffensif possible pour laisser le champ libre à Izuku. Mais cette enflure aussi s'était préparée. Leur forteresse parfaitement adaptée à le contrer montrait déjà ses failles. Et Monoma ne leur laissait qu'un court temps de répit, ils devaient faire quelque chose.

Ils devaient agir sans Izuku.

Et c'était ce qu'ils avaient fait. Bakugo ne savait pas s'il devait regretter de s'être jeté en première ligne face à Shigaraki, la scène avait de désagréables allures de déjà vu.

La douleur était aussi horriblement similaire. Sa dernière trouvaille pour déployer la pleine puissance de son alter était déjà réduite en miettes autour de lui. L'acier et le métal des mitrailleuses avaient explosé, il avait senti des éclats lui griffer le visage et les bras.

Mais ce n'était rien à côté du toucher de Shigaraki.

Tout était devenu flou, et la douleur était devenue la seule chose dont il était pleinement conscient. Elle était remontée le long de son bras droit et ne voulait plus le quitter. Au milieu du chaos du combat, il avait probablement entendu quelques craquements de ses propres os.

Son visage aussi, il brûlait et lui donnait envie de hurler. Sa peau était couverte de sang, son nez saignait, ça il en était certain, le goût métallique était partout sur ses dents et sa langue. Son œil droit ne voulait plus s'ouvrir, peut-être était-il crevé, ou bien même arraché.

Il ne savait pas. Il ne savait plus.

Mais surtout, le plus urgent, c'était la main qui écrasait sa gorge et l'empêchait de respirer.

- C'est tout ? C'est vraiment comme ça que tu comptes devenir un héros ?

Bakugo agrippa son poignet de ses mains, le pic de douleur dans son bras droit le fit s'étouffer un peu plus sur sa propre salive. Ou peut-être ne restait-il que du sang dans sa bouche. Ses pieds ne touchaient plus terre, Shigaraki le portait bien haut devant lui, comme un joli trophée de chasse.

- Dire que All might a tout risquer pour te sauver. Et c'est tout ce que tu as à offrir ? Comme c'est décevant.

Sa main lança un éclat vif et des explosions provoquèrent un peu plus de chaos autour d'eux. Mais la poigne se durcit plutôt que de se relâcher, et Shigaraki laissa échapper un rire, à peine dérangé par ses maigres tentatives de résistance.

- Et tu crois vraiment pouvoir égaler Midoriya ? Toi ? Avec un alter aussi faible ?

Shigaraki ne le quittait pas du regard, bien trop fier et amusé par la situation. Il empêchait les autres héros de les atteindre avec le développement incessant de ses bras.

- Tu n'es rien. Absolument rien. C'est à peine si tu peux te cacher dans l'ombre de votre grand sauveur.

Sa tête commençait à sévèrement tourner, Bakugo entendait pourtant bien trop clairement les mots assassins de Shigaraki.

Et enfin, un miracle. De nouvelles voix obligèrent Shigaraki à le lâcher du regard, et Bakugo se sentit propulsé en arrière.

Il toucha le sol bien plus vite qu'il ne l'aurait cru, et n'eut pas la force de lâcher un gémissement en sentant l'impact se répercuter sur tout son corps et blesser un peu plus sa peau. Une vive douleur s'ajouta à l'arrière de son crâne, et Bakugo eut la certitude de ne plus pouvoir respirer par le nez.

Lorsque le monde cessa de tournoyer et que la terre s'arrêta sous lui, Bakugo réussit à forcer assez d'oxygène dans ses poumons pour ne pas s'évanouir.

Il était enfin libre, pourtant sa gorge lui semblait encore coincée, entravée et incapable de le laisser reprendre l'air dont il avait tant besoin. Les doigts de Shigaraki avaient encore leurs marques, Bakugo voulait respirer, mais tout ce qu'il faisait c'était cracher, du sang, de la salive, tout ce qui alourdissait son palais.

Sa vision était brouillée, il lui fallut du temps pour comprendre que ce n'était pas une nouvelle blessure, simplement des larmes.

Parce que Shigaraki n'avait pas menti, parce qu'au fond, c'était la vérité, peut-être même les choses avaient-elles toujours étaient ainsi.

Ce n'était pas le moment, autour c'était la guerre et une question de survie. Il devait s'éloigner, se soigner, retourner se battre, servir de soutien, peu importe, il devait faire quelque chose. Pourtant, Bakugo n'écoutait pas ce que Best Jeanist pouvait bien lui dire, ni même se demandait quand il était apparu près de lui.

Non, tout ce qu'il voyait, c'était une chute, sa chute. Une rivière aussi bleue que le ciel derrière l'épais vitrage autour d'eux. L'eau glacée qui faisait peser ses vêtements d'été, ses chaussures neuves trempées et ses genoux égratignés par les graviers. Et une main. Une main qu'il aurait dû prendre, bon sang.

Parce que, au final, il n'avait jamais réussi à sortir de cette rivière. Il s'y était presque noyé, dans cette amertume et cette colère. Dans cette peur et ce déni. Il s'était perdu, un peu trop pour que ce soit totalement rattrapable et oubliable.

Putain, qu'il aurait dû attraper cette foutue main tendue.

- Bakugo ! Bakugo ! Tu m'entends ?!

Les cris de Best Jeanist firent vibrer son crâne et lui donnèrent envie de se boucher les oreilles. Les poumons en feu et la gorge à vif, Bakugo sentait la douleur de chaque respiration. Il lui semblait s'étouffer de nouveau dès qu'il tentait d'avaler sa salive. Sans parler de ce goût de sang qui ne voulait pas foutre le camp.

Une poigne l'aida à ne pas rester inerte au sol, un peu trop forte autour de ses épaules et ses hanches, mais Bakugo était trop épuisé pour s'en plaindre. Il garda pour lui ses râles de douleur, et se mordit la langue lorsqu'il s'appuya sur sa mauvaise main.

Il regretta presque aussitôt de poser les yeux sur son bras invalide. Son costume était en lambeaux, il cachait lamentablement les dégâts. Au milieu de sa vision encore floue, Bakugo fut incapable de discerner la peau ouverte et torturée du tissu imbibé de sang. Mais ce fut suffisant pour lui donner une idée de son état complet. Il ne voulait pas réfléchir à son visage ou au reste de son corps. Ce n'était pas le moment. Il n'avait pas le temps de s'en inquiéter.

Il respirait. Difficilement, en appréhendant chaque nouvelle inspiration, mais il respirait. Son cœur battait encore correctement dans sa poitrine, il sentait son rythme se fracasser contre ses tympans.

Il était toujours en vie.

Il pouvait encore faire quelque chose.

Ce n'était pas le moment de penser à cette foutue rivière.

Une fois certains que ses jambes étaient capables de le porter, Bakugo se releva lentement, prenant garde à ne pas gâcher ses dernières forces. Son regard était de nouveau focalisé sur la silhouette à peine humaine de Shigaraki. De sa main libre, il essuya le sang et les larmes qui obstruaient sa vue.

Encore, il se fichait bien de ce que hurlait son mentor, il était trop concentré à analyser les mouvements de l'ennemi. Il devait y retourner, c'était le plan. Tenir bon jusqu'au retour de Izuku. Il devait au moins réussir ça.

- Occupes-toi des autres, il réussit à articuler faiblement.

Le vacarme de ses explosions recouvra un court instant la pagaille des combats. Le regard de Shigaraki se figea aussitôt sur lui. Son grand sourire ne l'avait pas quitté, même face au big three, c'était à peine s'il se sentait menacé.

- Toi ? Encore ?!

Cette fois, Bakugo sembla entendre une pointe de colère dans sa voix. Son corps, par il ne savait quel miracle, parvint à esquiver une première attaque de Shigaraki.

L'adrénaline qui dirigeait ses gestes, le soudain souffle d'énergie qui le faisait avancer, tout ça était à la fois familier et nouveau. Bakugo avait déjà ressenti cette urgence d'agir, haut dans le ciel, dans un état un peu moins lamentable qu'à présent. Il se souvenait encore parfaitement de la douleur qui avait traversé son torse et son ventre, de sa vision brouillée et du silence qui avait suivi. Mais encore plus, il se souvenait du cri de Izuku, de ses yeux qui avaient enfin retrouvé de leur éclat au milieu de sa rage, de son visage terrifié couvert de sang et de poussière.

Ah, décidement, cet idiot ne voulait pas sortir de son esprit.

Au coin de son champ de vision, Bakugo pouvait deviner Amajiki en mauvaise posture et Togata qui lui hurlait de reculer. Mais il n'écoutait plus, Bakugo se laissait porter par cette dernière bouffée d'énergie. Il ne s'était jamais senti aussi rapide, ses réflexes lui paraissaient plus aiguisés que jamais. C'était assez pour le convaincre de continuer à bouger, s'obliger à ignorer la douleur qui se propageait de plus en plus profondément. Chaque muscle semblait sur le point de se déchirer, Bakugo s'attendait à sentir son cœur le lâcher à la moindre seconde, ses poumons exploser sous l'effort qu'il leur demandait.

- Tu vas crever ! Hurla Shigaraki, son visage animé par une fureur soudaine et intense.

Oui, probablement, pensa Bakugo en déchaînant une nouvelle explosion.

Peut-être bien qu'il n'avait pas sa place ici. Peut-être qu'il n'était pas suffisant. Mais qu'importe. Qui allait bien lui en vouloir à présent. Il n'était pas ici pour se remettre en question. C'était bien trop tard pour se trouver une raison héroïque à ses actes.

Il n'avait plus rien à perdre.

Il n'était pas ici pour gagner. Il voulait sauver. Sauver ce qui pouvait encore l'être, ce qui le méritait. Et peut-être, qu'au fond, depuis le début, il s'était résigné à cette fin.

Peut-être que dès qu'il avait posé le pied dans cette forteresse, il avait su comment les choses allaient se terminer.

Bakugo ne trouvait pas d'autres explications à son calme. Il n'avait aucune raison d'être si serein devant la mort. Il n'était pas inquiet de se faire écraser par Shigaraki et de disparaître ici-même. Il savait qu'il n'avait jamais eu aucune chance de tenir tête à ce monstre. Il n'avait pas peur de perdre, parce que le battre ne faisait pas partie de son rôle, ça ne l'avait jamais été.

Mais Bakugo n'en était pas embarrassé ou affolé pour autant. Il savait que Shigaraki ne survivrait pas bien plus longtemps que lui. Izuku, lui, allait lui faire mordre la poussière. Il allait lui faire regretter d'avoir engagé cette guerre. Bakugo en était persuadé, il n'avait jamais été aussi certain de quelque chose.

Au fond, il n'avait qu'un seul regret.

Il aurait aimé le voir de ses propres yeux. Vivre cette victoire à ses côtés.

Mais c'était peut-être trop demander. Finalement, Izuku n'avait jamais eu besoin de lui. Il n'avait cessé de le suivre, de s'accrocher à lui alors que d'eux deux, il avait toujours été le plus courageux. Izuku était loin devant à présent, et dernièrement, c'était Bakugo qui ne parvenait plus à l'ignorer.

Là encore, aux portes de la mort, il n'avait que son prénom au bord des lèvres et son visage en tête.

Comme il avait été idiot.

Une quinte de toux brisa un instant la frénésie qui animait son corps, le goût du sang envahit de nouveau sa bouche jusqu'à donner à Bakugo une soudaine envie de vomir. La brûlure le long de ses muscles rappela le garçon à l'ordre, tout comme ses blessures de nouveau poisseuses de sang.

Putain, pensa Bakugo. Il atteignait ses limites. Son esprit devenait confus, il perdait trop de sang. Et dire qu'il n'avait pas réussi à faire le moindre dégât à Shigaraki. Il espérait tout de même avoir gagné de précieuses secondes, voire minutes. Bakugo était bien incapable de rélféchir au temps qui s'était écoulé depuis le début du combat.

- Disparais ! Il entendit hurler près de son oreille.

Une nouvelle douleur explosa près de sa poitrine. Prévisible, Shigaraki avait fini par le toucher. Bakugo crut bien sentir son coeur se stopper. Il ne pouvait plus esquiver, son corps ne parvenait plus à suivre les mouvements des bras hideux et déformés qui l'entouraient. Il les vit se rapprocher, prêts à l'écraser et le transpercer, et incapable de faire mieux, Bakugo laissa son esprit divaguer. Encore et toujours vers le même prénom idiot et cette satanée image de victoire qu'il ne verrait pas.

Un fracas ébranla la forteresse, et résonna dans le crâne déjà lancinant de Bakugo. Aucune main ne vint lui porter le coup fatal, aucune attaque ne s'ajouta aux nombreuses souffrances qui malmenaient déjà son corps. Une lumière aiguë, comme une éclair sorti de nul part l'obligea à fermer les yeux, et Bakugo se sentit brusquement projeté en arrière. C'est à peine s'il se préoccupa du choc violent contre le sol. Le souffle coupé et le visage contre terre, il fit de son mieux pour se retourner et respirer un peu plus convenablement.

Encore, quelqu'un hurla son prénom. Ou peut-être que non, ce n'était pas la prononciation exacte. La voix ne s'arrêtait pourtant plus de crier, elle semblait même se rapprocher, et Bakugo se sentit bien déçu d'être incapable de la faire taire.

Lorsqu'un corps tomba brusquement près de lui, touchant d'un peu trop près son bras estropié, Bakugo fit l'effort de tourner les yeux qu'il gardait difficilement ouvert dans sa direction.

Ah, son esprit lui jouait encore des tours. Ou peut-être même était-il déjà mort.

- Kacchan !

Son surnom couvrait le moindre son, il était hurlé, encore et encore. Bakugo pouvait presque oublier les sanglots qui en alourdissaient les syllabes.

- Kacchan- Kacchan, tu m'entends ?! Kacchan- Ka- Réponds-moi !

Bakugo aurait aimé parler, mais sa voix était incapable de souffler plus qu'un murmure. Sa gorge était irritée, trop étranglée par le sang et la salive qui y étaient coincées. Il ne pouvait pas rivaliser avec les hurlements de l'idiot qui ne lui laissait pas en placer une.

Son regard tomba plus bas que le visage au-dessus de lui, et de sa main valide, il tenta de toucher les doigts qui eux, n'osaient pas l'approcher. Un soupir lui échappa lorsqu'il sentit une chaleur entourer presque immédiatement sa main.

Ce n'était pas un rêve cruel, simplement la réalité qui n'avait pas plus de pitié.

Les cris se stoppèrent tout aussi vite, et une seconde main, un peu plus tremblante, retira les mèches plus rouges que blondes collées contre son visage. Quelque chose de froid, contrastant avec les mains de Izuku, tomba le long de sa joue, sur son front, et un coin de ses yeux.

- Pleure pas. Pas pour moi. Abruti, Bakugo parvint à articuler.

Evidemment. Evidemment que Izuku pleurait.

Il devait se haïr d'être arrivé si tard, se blâmer et se rendre coupable de tout ce qu'il venait de se passer.

Et dire que Bakugo avait trouvé chacune de ses larmes d'une faiblesse sans nom presque toute sa vie.

- Fais ton job héros, Bakugo continua en ne voyant pas Izuku bouger. Arrête de t'inquiéter pour moi et… va lui éclater la gueule.

Il voulut sourire, un de ces rictus qu'il aimait tant faire quand il maîtrisait la situation, mais il ne réussit à former qu'une grimace peu convaincante. Izuku ne parlait plus, il ne fixait plus son visage, ce que Bakugo pouvait comprendre, il ne devait pas être beau à voir.

C'est aussi à cet instant, qu'il remarqua le silence qui était retombé autour d'eux. Comme si le temps s'était arrêté et que plus rien ne pouvait obliger Izuku à s'éloigner.

Brusquement, Izuku se courba vers lui, le visage caché derrière son bras. Bakugo sentit un poids supplémentaire contre sa poitrine, mais en oublia que sa respiration en fut un peu plus comprimée lorsqu'il sentit sa main se resserrer dans la sienne. Rester quelques heures ainsi ne l'aurait pas dérangé, la respiration de Izuku près de son oreille, ses cheveux contre sa bouche et ses joues lui faisaient presque oublier la douleur et sa tête qui tournait.

- Je peux pas. Pas sans toi, sanglota l'autre garçon d'une voix à moitié étouffée contre lui. Je peux pas gagner sans toi Kacchan.

S'il le pouvait, Bakugo aurait soupiré, ou même répondu d'un rire sans joie.

Izuku tremblait contre lui, il avait du mal à respirer correctement au milieu de ses gémissements. Bakugo lui, se perdait dans la chaleur de leurs corps recroquevillés ensemble. Il ne méritait pas cette douceur pour panser ses blessures, comme il ne méritait pas d'être si soulagé de sentir Izuku s'accrocher à lui de manière aussi désespérée. Comme il était cruel et égoïste.

- Merde-, j'aurais vraiment rien fait correctement jusqu'au bout, hein.

Bakugo n'était pas idiot.

Il savait que Shigaraki n'avait pas besoin d'asséner un coup final pour se débarrasser de lui. Il sentait la blessure à sa poitrine rendre sa respiration toujours plus difficile, tout autant qu'il sentait sa lucidité l'abandonner lentement.

- Désolé… Izuku. J'aurais dû-... 'sais pas,... faire mieux.

Les mots s'engluaient contre sa langue, Bakugo avait du mal à parler assez distinctement pour se faire comprendre. C'est ce qui dut alarmer Izuku. Il se releva précipitamment, les yeux toujours cachés derrière une muraille de larmes.

- Non ! Tu feras mieux ! T'as toujours fait mieux, arrête de parler comme si t'étais déjà mort !

Maintenant, Izuku hurlait. Il perdait son maigre sang froid. Ses yeux évitaient soigneusement de se poser sur la blessure béante au beau milieu de la poitrine de Bakugo. Autant qu'il ignorait le flot de sang qui ne voulait pas s'arrêter.

Bakugo n'essaya pas de répondre. Il ne voulait pas s'épuiser pour dire l'évidence. Il préférait se concentrer sur cette main réchauffant la sienne, les doigts tordus et couverts de cicatrices caressant les siens salis de sang.

Ils savaient tous les deux ce qu'il allait arriver.

C'est probablement cette idée exacte qui poussa Izuku à se rapprocher encore de Bakugo. Joues contre joues, ils laissèrent leurs larmes se mélanger et leurs peaux se frôler.

Bakugo ferma les yeux. Cette rivière, cette foutue rivière, il allait définitivement s'y noyer. Mais ce n'était pas effrayant.

Là, au beau milieu du chaos, il avait enfin pu rattraper cette main tendue. Et la mort ne lui semblait plus si horrible. Pas lorsque Izuku était la dernière chose à imprégner ses lèvres et son esprit.