This story has ever been published in english… Here is the
french version of « Every Journey has a last step ». You may notice
that there are minor things that had changed, but it's only because of problems
of translation !
Chaque voyage a une dernière étape…
Sa chambre était toute noire. Seul un minuscule rayon de
lumière pâle avait réussi à se frayer un chemin entre les rideaux décorés
d'étoiles blanches. Leia serra sa couverture contre elle, et se recroquevilla
au fond de son petit lit, écoutant en silence le bruit des pas des grandes
personnes qui allaient et venaient dans les couloirs du Palais. Elle avait
peur, très peur. D'une main hésitante, elle chercha M. Sweety, son ours en
peluche, et le serra contre elle.
Quelque chose n'allait pas, elle le savait Maman n'avait rien
dit, Obi-wan non plus, mais elle en était sûre. Il fallait qu'elle sache.
Elle se leva, M. Sweety toujours blotti dans ses bras, et escalada la
barrière de son lit sans aucun problème, en empilant des coussins les uns sur
les autres. Leia était très fière de pouvoir faire ça, mais il valait mieux que
les adultes ne s'aperçoivent qu'elle en était capable, ou sinon ils se
débrouilleraient pour la forcer à rester dans son lit.
Sans un bruit, elle se dirigea vers la porte de la chambre et se hissa
sur la pointe des pieds pour atteindre la poignée. Vivement plus tard,
lorsqu'elle serait plus grande ! Elle était sûre que lorsqu'elle aurait
trois ans, elle n'aurait plus aucun problème pour sortir de là il
fallait juste attendre un petit peu…
Elle se redressa encore plus, et fit des petits bonds, jusqu'à ce
qu'elle puisse se pendre à la poignée, ouvrant ainsi la grande porte rose.
Enfin libre ! Leia jeta un regard à l'extérieur avant de sortir.
Le marbre du couloir était froid sous ses pieds nus, et la petite fille
pensa un instant retourner dans sa chambre pour mettre ses pantoufles.
Finalement, elle se rappela la fois où en retournant dans sa chambre parce
qu'elle avait oublié M. Sweety, la porte s'était refermée derrière elle, et décida
de plutôt subir la fraîcheur du sol.
Elle avait à peine fait quelques pas dans la grande allée qu'elle
entendit quelqu'un approcher. Vite, elle courut se cacher dans un recoin
sombre, et attendit un peu. Les pas s'éloignèrent, et la jeune exploratrice
poussa un soupir de soulagement.
Elle réfléchit un petit instant où devait-elle aller, si elle
voulait savoir ce qui se passait ?
La réponse s'imposa soudain à son jeune esprit. La chambre du conseil.
C'était là que Maman se rendait quand il se passait quelque chose de
grave. Mais normalement, les petites filles n'avaient pas le droit d'y entrer,
Obi-wan le lui avait expliqué… Mais si c'était encore plus grave que
d'habitude ? Et puis, elle serait sage, et ils ne verraient même pas qu'elle
était là.
Furtivement, elle se dirigea vers la grande salle du conseil, prenant
garde à ne pas être prise par une grande personne. La porte était ouverte, et
des voix agitées venaient de l'intérieur. Leia put reconnaître celle d'Obi-wan,
et celles de deux autres Jedi qu'elle connaissait. Le reste n'était qu'un flot
de paroles continu et embrouillé. Mais pourquoi est-ce qu'on n'entendait pas
Maman ?
Elle n'attendit pas que la voix se calment, et profita de l'agitation
générale pour se glisser dans la pièce. Le cœur battant, elle courut se cacher
derrière un panneau de bois recouvert de velours rouge et s'accroupit.
-
Chut, Monsieur Sweety,
murmura-t-elle à son ourson. Faut pas faire de bruit, d'accord ?
La peluche ne broncha pas d'un cil, mais quelque chose dans son regard
semblait exprimer son accord. Leia hocha la tête.
-
C'est bien. Maintenant, on
trouve Maman.
Elle se ramena ses genoux contre sa poitrine et laissa ses cheveux
l'envelopper presque complètement, autant pour essayer de se fondre parmi les
ombres de la pièce que pour profiter de la douce chaleur que lui offrait cette
couverture improvisée.
Le silence se fit soudain dans la pièce et Leia eut peur d'avoir été
découverte. Mais soudain, la voix d'Obi-wan s'éleva :
-
Nous ne pouvons plus rien pour
elle, déclara-t-il tristement. Tout ce qu'il nous reste à faire, c'est de
cacher les enfants dans un endroit sûr, là où l'Empereur et leur père ne
pourront jamais les trouver.
Personne ne dit un mot, et Leia se demanda qui étaient les enfants dont
Obi-wan parlait. Pourquoi est-ce qu'on ne voulait pas que leur père puisse les
voir ? C'était méchant, et tellement injuste ! Leia ne voyait pas
pourquoi on aurait pu faire ça à des enfants de son âge. Elle serra les poings,
très en colère. Elle n'avait jamais vu son père, et elle savait qu'elle ne le
verrait probablement jamais elle refusait que d'autres petites filles et
petits garçons connaissent la même chose ! M. Sweety paraissait aussi
furieux qu'elle…
Elle se rendit soudain compte que les personnes avaient quitté la
chambre du conseil, et décida de s'en aller à son tour. Pensant être en
sécurité, elle quitta sa cachette à quatre pattes et se releva. La petite fille
se tourna vers sa peluche, restée assise dans un coin de son ancienne cachette
et attendit qu'il la rejoigne.
-
Allez, M. Sweety, on y va…
La tête de l'ourson retomba sur sa poitrine, et Leia haussa les épaules.
-
Allez, viens peureux, ou
c'est moi qui viens te chercher !
Comme M. Sweety n'esquissait pas le moindre mouvement, elle retourna
derrière le panneau et le prit dans ses bras.
Heureusement pour elle, les grandes personnes étaient un peu distraites
en ce moment, et elles avaient laissé la gigantesque porte de la salle ouverte…
Elle préféra ne pas trop penser à ce qui ce serait passé si elle s'était
retrouvée enfermée à l'intérieur. Maman n'aurait sûrement pas été contente, et
Ben encore moins…
Traînant son ami en peluche derrière elle, Leia décida d'aller dans la
chambre de sa mère tant pis, on saurait qu'elle savait sortir de son lit
toute seule, mais ce soir, quelque chose n'allait vraiment pas, et lui faisait
très peur. Au moment où elle passait sa tête dans le couloir pour vérifier que
la voie était bien libre, la petite princesse se sentit soulevée de terre et
poussa un cri de surprise.
-
Eh, petite Princesse,
n'êtes-vous pas censée être couchée depuis bien longtemps ?
Leia releva la tête et croisa le regard soucieux d'Obi-wan. La voix du
Maître Jedi était teintée de mélancolie, et ses traits étaient tendus comme
s'il n'avait pas dormi depuis une semaine.
-
Et ben… j'avais très soif,
mentit Leia. Et puis aussi, M. Sweety a très peur quand il fait noir, alors il
voulait sortir…
Obi-wan sourit tristement, et serra l'enfant contre lui.
-
Est-ce que c'est vrai, M.
Sweety ?
Il parut attendre une réponse, et Leia se redressa dans ses bras.
-
Oh, je vois… Mais pourquoi
as-tu peur du noir, Sweety ?
-
Tu peux parler avec lui
aussi ? demanda Leia d'une voix stupéfaite.
-
Attends une minute Leia, s'il
te plaît, murmura le Jedi avant de se retourner vers l'ourson. Et bien, je peux
arranger ton problème, M. Sweety. Quand tu iras te coucher, je laisserais une
lumière allumée, d'accord ? Ah… Voilà qui est mieux.
Obi-wan se retourna ensuite vers Leia, qui le regardait converser avec
sa peluche comme si tout était normal.
-
Mais bien sûr, petite
Princesse, que je peux parler avec lui ! Pourquoi me poses-tu cette
question ? fit-il avec une voix étonnée.
-
Non, non, pour rien…
Obi-wan eut encore un de ces sourires peinés qu'il avait eu quelques instants
auparavant, et la serra contre lui. Leia ne dit rien, mais elle était de plus
en plus perturbée. Le seul adulte qui l'écoutait et la comprenait, mis à part
sa mère, se comportait d'une façon très étrange ce soir.
-
Ben, je peux aller voir
maman ? M. Sweety ne veut pas aller se recoucher tant qu'elle ne lui a pas
dit bonne nuit… On peut aller la voir, dis ?
-
Leia…
Sa voix d'habitude si confiante dérailla soudain, et la petite fille
sentit que sa mère était personnellement mêlée à l'affaire qui agitait tout le
monde.
-
Obi-wan, où est maman ?
Où est ma maman ? répéta-t-elle, ses deux grands yeux écarquillés par la
peur et la surprise.
Le Jedi prit une inspiration, et fixa la fillette de son regard gris
bleu.
-
Leia, je dois te dire quelque
chose… Tu es une grande fille, n'est-ce pas ?
La princesse hocha la tête en silence, se demandant ce qu'il allait lui
raconter. En tout cas, ça avait l'air très important, et très grave.
-
Bien… Très bien… (Il
s'arrêta, comme s'il cherchait ses mots.) Leia, ta maman ne va pas très bien…
Elle est malade, et… Petite Princesse, tu sais ce qu'est le paradis,
hein ?
Comme il allait continuer, Leia l'interrompit. Elle était petite, oui,
mais elle n'était pas stupide, et elle savait où il voulait en venir, mais elle
ne voulait pas entendre.
-
Non. Non, je ne veux pas.
-
Leia… essaya-t-il de la
raisonner sur un ton doux qui lui donnait envie de pleurer. Leia, ta maman va
aller au…
-
Non ! le coupa-t-elle en
essayant de se dégager de son étreinte. Non, t'es un menteur ! C'est pas
vrai !
Elle poussa un hurlement strident, et se mit à pleurer.
-
Lâche-moi ! T'es pas mon
ami ! Menteur !
Obi-wan paraissait aussi brisé que la petite fille, et des larmes
brillaient au fond de ses yeux.
Leia se débattit à force de coups de pieds et de coups de poings,
griffant, mordant, comme un petit animal enragé, si bien qu'elle finit par
s'échapper de ses bras, et elle se mit à courir en direction de la chambre de
sa mère, oubliant M.Sweety dans les bras d'Obi-wan.
Le Jedi l'appela plusieurs fois, mais elle refusa de se retourner,
continuant à courir sur le sol dur et froid. Elle devait voir sa mère, pour se
prouver que Ben avait tort, qu'il lui avait menti. Maman allait bien, elle le
savait. Elle ne l'aurait jamais abandonnée, même si elle faisait souvent des
bêtises et qu'elle n'était pas tout le temps sage, parce sa maman l'aimait, et
elle le lui répétait souvent.
Ou alors, elle était un train de faire un mauvais rêve, et elle allait
bientôt se réveiller parce que Maman aurait entendu ses cris, et alors elle
serait venue pour la prendre dans ses bras, la serrer très fort, et chasser les
cauchemars. Leia serait restée blottit contre elle, et elle aurait respiré son
parfum à plein poumons, comme elle le faisait chaque fois que sa mère venait
l'embrasser pour lui dire bonne nuit.
Sans savoir si elle était réellement éveillée, elle continua à courir
jusqu'à ce qu'elle retrouve la chambre de sa mère dans le palais aux couloirs
immenses qui semblaient vouloir l'engloutir. Lorsque la porte fut en vue, elle
ralentit, et frotta ses yeux de ses petits poings pour en effacer les larmes.
Elle ne voulait pas que sa mère sache qu'elle venait de pleurer à cause
d'Obi-wan après tout, elle l'aimait quand même bien, même si elle était
furieuse après lui en ce moment, et elle ne voulait pas qu'il se fasse punir
parce qu'il avait dit quelque chose de méchant. Elle frappa à la porte, et
attendit qu'on vienne lui ouvrir. D'habitude, elle rentrait sans attendre,
comme quand elle avait peur, à cause de l'orage, ou des monstres qui se
cachaient en dessous de son lit, parce que Maman dormait déjà… Mais là, Leia
était sûre qu'elle était réveillée avec toute l'agitation, sa mère
devait sûrement être debout depuis longtemps. Une des suivantes de sa mère vint
ouvrir la porte au début elle ne vit pas la petite fille, et alors
qu'elle allait retourner dans la chambre, elle regarda une peu plus bas et
s'aperçut enfin de sa présence. Leia la gratifia d'un sourire angélique, pour
être sûre que la jeune femme la laisserait entrer ça marchait à tous les
coups. Malgré tout, la jeune suivante hésita, et considéra encore une fois
l'expression sage de la Princesse.
-
Bonsoir ! Ma Maman est
là ? fit la petite fille avec un autre de ses sourires à faire fondre un
glacier.
Leia fronça les sourcils
lorsque son interlocutrice ne répondit pas, et mit les mains sur les hanches,
en prenant une expression déterminée. Soudain, une voix leur parvint du fond de
la chambre :
-
Séléné, qui est-ce ?
Le cœur de Leia fit un bond dans sa poitrine c'était bien la voix
de sa mère, mais elle semblait si étrange, si faible !
-
Votre Altesse,…
Leia n'attendit pas que la jeune femme l'annonce et se faufila entre ses
jambes pour courir vers le grand lit. Lorsqu'elle put voir sa mère, elle s'arrêta
net.
Sa mère, la grande Amidala, la Reine Guerrière invincible, le sénateur
sage et déterminé, celle qui la rassurait lorsqu'elle avait peur, qui la
consolait lorsqu'elle était triste, qui lui lisait des histoires, qui lui
chantait des chansons, sa mère était étendue au milieu du grand lit,
paraissant encore plus mince et fragile qu'une poupée de porcelaine. Ses joues
autrefois si colorées, virant du rose au rouge à une vitesse phénoménale,
étaient maintenant blêmes ses longs cheveux d'ordinaire brillants et
impeccablement coiffés étaient défaits, étalés autour d'elle comme une couronne
d'herbes folles mais surtout, ses yeux, qui dans le souvenir de Leia
étaient pleins de vie, pétillants, malicieux, identiques aux siens, semblaient
las, fatigués et reflétaient une mélancolie comme jamais elle n'en avait vue
chez sa mère.
Tremblant de tous ses membres, Leia resta immobile à quelques mètres de
sa mère, se contentant de l'observer, trop choquée pour pouvoir parler.
-
Leia, souffla sa mère d'une
voix douce, si douce que la petite fille eut l'impression que chaque mot lui
demandait un terrible effort. Leia, viens par ici…
La jeune femme lui fit signe de venir s'asseoir à côté d'elle, et la
petite fille obéit, essayant en vain de ravaler ses sanglots.
-
Maman… Maman, qu'est-ce que
tu as ? souffla la petite fille
d'une voix misérable.
Sa mère la contempla pendant quelques longues secondes, le regard vague
et distant. L'arrivée d'Obi-wan lui évita de répondre. Le Jedi posa ses deux
mains sur les épaules de la fillette, mais celle-ci se dégagea d'un geste vif
et rageur. Aussi bouleversé qu'elle, peut-être blessé en plus par le geste de
rejet de la petite, Obi-wan recula d'un pas, continuant à fixer la reine
étendue au milieu de son lit de mort, si immense en comparaison de la frêle
jeune femme qu'il abritait. Encore une fois, il fut surpris par l'intensité de
l'onde qu'elle créait dans le champ de la Force, en dépit de son extrême
faiblesse. Peut-être était-ce une partie d'Anakin qu'elle avait réussi à conserver
en elle, qu'elle avait absorbé durant le peu de temps qu'avait duré leur
mariage, avant que le jeune homme ne soit séduit par le côté obscur de la
Force… En tout cas, pour tout Jedi, sa présence était plus éclatante qu'un
soleil, et il savait que Leia aurait la même prestance… et qu'elle avait déjà
un potentiel fabuleux, pour une enfant de son âge. Avec une vague de chagrin,
il pensa au petit garçon, Luke, qui comme sa sœur jumelle, pourrait devenir
plus tard un Jedi exceptionnel, si on lui en donnait l'occasion.
Ses yeux s'étaient fermés pour chasser ses larmes, et il les rouvrit
pour contempler le spectacle de la reine serrant contre elle son enfant, celui
qu'on ne lui avait pas enlevé…
-
Maman, murmura Leia entre
deux sanglots, ne me laisse pas toute seule…
-
Tu n'es pas toute seule,
petite Princesse, répondit Amidala sur un ton à pleine plus audible qu'un
chuchotement… Tu as Ben, tes amies, M. Sweety… et tu sais que je serais
toujours avec toi, ma chérie…
-
Tu seras un ange ?
Obi-wan se mordit la lèvre, et vit la jeune femme cligner des yeux pour
ne pas pleurer… Elle lui avait déjà raconté sa première rencontre avec Anakin,
encore et encore, avec la même tendresse et la même passion au fond du regard,
la voix chargée de souffrance et de regrets…
Est-ce que tu es un ange ?
Les bras de la jeune femme se resserrèrent autour de sa fille, et elle
essaya de sourire, même si son expression fatiguée n'aurait pas réussi à
tromper Leia.
-
Oui, Leia, un ange… Et je
continuerais à veiller sur toi, toujours…
Sa voix parut s'éteindre, et Obi-wan crut un instant que tout était
terminé mais la poitrine de la jeune femme continuait à se soulever au
rythme de sa respiration saccadée. Leia s'assit par terre, à côté du grand lit,
et la main de sa mère se posa dans ses longs cheveux bruns, avant de descendre
doucement sur ses petites épaules. Leia renifla, et serra le bras de sa mère
contre son visage, paraissant presque s'endormir.
Obi-wan s'avança alors, et chercha le regard de la reine. Celle-ci eut
un sourire tendre pour sa fille, puis posa les yeux sur le Maître Jedi qui
avait formé son mari… et qui avait échoué. Il n'était pas sûr de savoir si elle
lui en voulait, mais il se savait horriblement coupable tout ce qui se
passait en ce moment était entièrement de sa faute. Il contempla Amidala, qui
avait sans doute souffert plus que nulle autre femme durant cette guerre, dont
le mari était devenu un des plus grands tyrans de toute l'histoire, et à qui on
avait enlevé son fils. Il regarda ensuite Leia, qui ne connaîtrait peut-être
jamais son frère, et qui était sur le point de perdre sa seule famille. Il eut
ensuite une pensée pour le petit Luke, sur Tatooine, qui lui n'aurait même
jamais connu sa mère il regrettait de ne pas pouvoir voir le jeune
garçon grandir, comme il pouvait le faire avec sa petite princesse… Son ancien
maître, Qui-gon, lui manquait. Anakin, le jeune homme qu'il avait connu, son
padawan, son ami, lui manquait aussi.
Comme si elle pouvait lire en lui, Amidala leva une main et lui sourit,
d'un sourire franc, amical, chaleureux, un sourire qui lui retourna le cœur et
le fit se sentir plus coupable que jamais.
-
Obi-wan, souffla-t-elle, le
regard étrangement confiant et résolu. Il faut que je te dise…
Le Jedi s'avança vers elle et s'assit au bord du lit, en prenant garde à
ne pas réveiller l'enfant assoupie qui sommeillait juste à côté d'eux. Il prit
la main qu'elle lui tendait entre les siennes, et l'embrassa sur le front. Elle
avait fait partie de sa vie, au même titre que Qui-gon, Anakin et Leia, et il
l'aimait profondément. Lors de leur première rencontre, déjà, il avait su
qu'elle était incroyablement sage, courageuse et totalement dévouée à son
peuple il lui avait toujours voué un respect immesurable, et avait
appris à connaître et à aimer petit à petit la jeune fille qui se cachait à
l'intérieur de cette armure de bravoure et de détermination.
La jeune femme, même s'il la voyait toujours comme la jeune fille de
quinze ans qu'il avait connue, trembla un peu, et le fit revenir à la réalité.
-
Obi-wan, promets-moi de
prendre soin d'elle…
Le Jedi hocha la tête silencieusement, attendant qu'elle continue.
-
Et, si tu le revois, si tu
peux le ramener du bon côté… Dis à Ani que je l'aime, et que je continuerais à
le faire, même là-haut…
Ravalant ses larmes, il acquiesça, et elle poussa un soupir soulagé.
-
Obi-wan… Luke… Dis-lui que sa mère l'aime
et… que je regrette… tout…
-
Non, fit Obi-wan d'une voix
étouffée de sanglots, c'est moi…
-
Ben, murmura-t-elle en
utilisant ce nom d'emprunt avec un semblant de malice dans la voix, je ne t'en
veux pas… Ce n'est pas de ta faute…
Il hocha la tête, pas convaincu, mais ne désirant pas la troubler
davantage.
Leia releva soudain la tête, et une demi-seconde plus tard à peine, la
jeune reine étouffa une plainte. Obi-wan, le regard inquiet, s'agenouilla à
côté de Leia, et posa sa main sur celles de la mère et de la fille. Amidala les
regarda et sourit encore une fois, en voyant que son, enfant aurait quelqu'un
pour l'aimer et veiller sur elle.
Leia se dressa sur la pointe des pieds, mais elle atteignait à peine la
hauteur du grand matelas le Jedi la porta dans ses bras et elle embrassa
sa mère sur la joue.
-
Je t'aime, maman…
-
Je t'aime aussi, petite Princesse… Pour toujours…
La reine fit signe à Obi-wan d'un air convenu, et il se rappela ce
qu'elle lui avait fait promettre, il y avait déjà quelques temps…
-
Il n'y a pas d'émotion,
commença à réciter le Maître Jedi, la voix enrouée par le chagrin, il y a la
paix. Il n'y a pas d'ignorance, il y a la connaissance. Il n'y a pas de
passion, il y a la sérénité.
Il s'interrompit et releva ses yeux brillant de larmes vers elle.
Amidala l'encouragea en exerçant une douce pression sur sa main il
déglutit et hocha la tête.
- Il n'y a pas de
Mort… il y a la Force…
Elle laissa échapper un soupir à la fois de douleur et de soulagement,
puis doucement ferma ses yeux.
Leia ne bougea pas, puis se mit à renifler doucement avant de pousser un
autre de ses hurlements stridents. Obi-wan l'enleva dans ses bras, la serra,
lui répéta qu'il l'aimait et qu'il serait toujours avec elle, autant pour la
consoler que pour se sentir moins seul, puis se laissa tomber par terre, assis
au pied du lit où Amidala reposait maintenant d'un éternel sommeil.