Elle se réveilla blottie contre son mari, sa peau contre la sienne, son visage plongé dans ses beaux cheveux argentés.
- Nous avons raté le petit-déjeuner meleth nin. La Soleil est déjà haute dans le ciel.
- Ils nous attendront bien encore un peu, murmura-t-elle.
Des larmes de bonheur et de soulagement se mirent à couler sur ses joues.
Celebrían de son côté s'était rendue tôt au petit-déjeuner, ne voyant pas ses parents elle poussa un cri de joie et sauta sur place comme une elfling.
Elle sursauta et rougit jusqu'aux oreilles lorsqu'elle entendit la voix d'Elrond derrière elle.
- Tout va bien ma Dame ? demanda-t-il, avec une pointe d'amusement dans la voix.
- Oui très bien. Adar et naneth ne sont pas là et je ne les ai pas entendu se disputer hier.
- Ils se sont donc réconciliés, comprit Elrond.
- Je l'espère.
- Bon il est donc inutile de les attendre pour déjeuner. Je vous en prie ma dame, prenez un siège.
Ils mangèrent en silence puis Elrond reprit la parole.
- Les murs sont plutôt épais, bien que la chambre de vos parents soient à côté de la votre, il est étrange que vous ayez pu entendre quelque chose, dit-il.
Celebrían releva vivement la tête et en voyant son sourire moqueur, elle ne put s'empêcher de rougir encore une fois.
- Vous êtes allée à la porte, comprit-il.
Elle hocha la tête pendant qu'il riait doucement.
- Que diriez-vous de m'accompagner faire une promenade au bord de la rivière. C'est encore plus beau que la dernière fois où vous êtes venus.
- Oui bien sur. J'en serais ravie, répondit elle en souriant.
- Je crois me rappeler que votre naneth aime beaucoup les fraises.
Celebrían acquiesça.
- Oui. Avec de la crème.
- Nous passerons demander aux jardiniers d'en cueillir pour le dessert.
Celebrían allait le remercier lorsqu'un petit garçon d'une quinzaine d'années débarqua dans la pièce en criant et riant de joie.
Le petit sauta sur les genoux du Seigneur Elrond et se cacha dans ses robes sous le regard pour le moins surpris de Celebrían.
Le seigneur Glorfindel, elfe connu de tous les peuples, arriva également en courant, un grand sourire plaqué sur le visage.
- Bien le bonjour ! Il se trouve que j'ai actuellement perdu un petit elfing récalcitrant à apprendre ses leçons.
Elrond soupira en secouant la tête. Et se baissa pour parler au petit caché dans ses vêtements.
- Lindir, nous avions convenu que tu aurais le droit de jouer ou de t'enfuir seulement si tu avais fini tes leçons.
Le petit refit surface et croisa les bras sur sa petite poitrine en faisant la moue. Celebrían ne put s'empêcher de le trouver adorable.
- Mais vous, vous ne faites rien. Vous avez le droit de jouer toute la journée et pas moi.
Elrond vit les larmes se former dans les yeux du petit et répliqua rapidement.
- Je ne joue pas, je déjeune avec la dame Celebrían qui est une invitée très importante. Et je serais un très mauvais hôte si je ne lui tenais pas compagnie tu ne penses pas ?
- Si, grogna Lindir après avoir réfléchi un instant.
Elrond sourit puis il reposa l'enfant par terre.
- Mais tu sais si tu n'aimes pas Glorfindel, tu peux aller apprendre avec Erestor, il en sera ravi.
Le petit cria de joie et sortit de la pièce en courant.
Glorfindel lui fixait la porte par laquelle l'enfant était sorti en état de choc.
- Comment peut-on préférer Erestor à moi ?
Il se tourna vers les deux elfes assis à table en quête de réponse mais Elrond et Celebrían se contentèrent de rire discrètement. Le tueur de Balrog sortit de la pièce en marmonnant une vengeance contre son ennemi juré.
- A qui est cet enfant ? demanda Celebrían.
- Ses parents ont été tués par des Orcs alors qu'ils voyageaient. Les soldats n'ont retrouvé que Lindir, caché dans un sac, annonça tristement Elrond.
Le visage de Celebrían tomba.
- Il a l'air de s'être attaché à vous.
- Il vit avec moi et reçoit l'enseignement d'Erestor ou de Glorfindel selon ses envies, dit-il en riant.
Le sourire revint sur le visage de la Dame d'argent.
- Il m'a l'air plutôt énergique.
-?En effet, soupira Elrond. Certains jours il me donne bien du fil à retordre.
S'ensuivit un silence. Pas un des ces silences étouffant que personne n'ose briser. Juste un silence tranquille, doux et reposant.
- Alors ! Nous la faisons cette promenade ? lança soudainement l'elfe.
Son interlocutrice sourit et se leva.
- Bien sûr ! Je ne raterais ça pour rien au monde !
