Chapitre 2

lien de vie, lien de haine


Tous les matins c'était la même rengaine, son elfe de maison l'aidait à nettoyer le corps de l'endormi, le changeait et lui administrait des médicaments. Tous les jours, il pestait contre lui pour lui rendre la vie impossible même quand il était aux portes de la mort. Tous les jours, il s'asseyait dans le petit salon de la chambre de Potter, un livre à la main lisant le premier livre qui lui passait sous la main. Tous les jours, il refusait de sortir de cet endroit, trouvant confortable les murs de sa maison plutôt que le monde Moldu qui l'entourait. Pourtant, aujourd'hui, sa routine allait changer. Pansy Parkinson, son ancienne camarade de Serpentard comptait bien le faire sortir de sa maison et c'était non sans une grande crainte que Draco lui avait ouvert, lui laissant accès à sa maison. Bien sûr, il avait posé un sortilège très complexe sur la porte de chambre de Potter pour ne pas qu'elle y entre, et elle aurait beau essayer tous autres sorts, seul son sang était reconnu et également celui de son elfe de maison.

Il baisa la main qu'elle lui tendait, il avait gardé son titre de noblesse mais également son éducation de jeune noble. Il détailla cette ancienne amie qui venait lui rendre visite et compris rapidement pourquoi Blaise Zabini avait choisi pour épouse cette ravissante créature. Si dans ses souvenir, Pansy avait de magnifiques cheveux longs et un regard épaissit par des sourcils, elle était à présent, une jeune femme aux courbes sensuelle que sa robe d'un somptueux verts foncés mettait en avant. Son visage était d'une finesse exquise et la coiffure qu'elle avait à présent, un carré court, lui donnait un air strict bien que son sourire cassait parfaitement celui-ci. Elle était resplendissante en tout point.

Il la fit s'asseoir dans le salon où les attendait une tasse de thé et quelques par de gâteaux. Draco s'arrêta légèrement de respirer quand elle lui fit par des dernières nouvelles assez désastreuses dans le monde de la magie. Le ministère était enclin à des problèmes internes, beaucoup de Mangemorts avaient repris du service après que l'un d'entre eux ait tenté de récupérer la baguette de Suraux dans la tombe de Dumbledore. Il expliqua qu'Hermione avait été nommé à la défense des elfes de maison et que le fameux Ronald Weasley était devenu Aurore. Il sentit une sueur froide couler le long de son dos quand elle mentionna le nom d'Harry Potter en affirmant que personne ne savait où il se trouvait. Et Draco nota une légère pointe d'inquiétude dans sa voix qu'il fit remarqué avec une grande prudence.

- En effet, souffla-t-elle, si quelqu'un pouvait remonter le moral du peuple magique ce serait bien lui. Les recherches continues mais personnes ne saient où il peut être, tous ses amis proches ont été fouillé. Même si je sais de sources sûres que les tentatives d'assassinat n'ont pas cessées.

Draco lui proposa une nouvelle tasse de thé, tout en posant son regard interrogateur sur son amie, l'encourageant à poursuivre.

- Blaise a réussi à avoir un poste au ministère de la magie, poursuit-elle en jouant avec les bordures de sa tasse non sans retenir un sourire de soulagement, chose que comprenait parfaitement Draco, eux aussi avait subi les foudres du Ministère pour avoir choisi le camp de Voldemort, il a réussi à avoir des informations par des bruits de couloirs qui disait que Potter devait mourir à cause de la crainte de l'actuel ministre qu'il puisse avoir une partie de Voldemort en lui quand il se réveillerait. Ou pire, être devenu Voldemort lui-même, souffla Pansy en chuchotant comme si elle avait peur qu'on l'entende.

Draco déglutit difficilement mais ne laissa rien paraitre de sa gêne et préféra boire une longue gorgée de thé pour avoir encore quelques secondes de réflexion quant aux choix de ses mots.

- En effet, ce serait très problématique qu'un nouveau Lord Noir apparaisse… surtout quand on sait le mal que cela nous a causé, à toi, à Nott, à Blaise et à moi.

Elle retenait ses larmes difficilement, ses yeux devenaient rouges et lumineux, Draco lui proposa un tissu qu'il sortait de sa poche de costar. Et tout en le remerciant et s'excusant, elle appuya délicatement sur ses yeux.

Le ministère lui avait pris beaucoup à elle aussi, un sort de haut niveau l'empêchait de mettre au monde un enfant, tandis qu'elle avait vu ses privilèges de noble lui être retirer jusqu'à ce qu'elle purge sa peine. Nott quant à lui avait gardé ses privilèges mais avait eu l'obligation de devenir gardien des geôles d'Azkaban sans possibilité pour lui d'espérer monter en grade, tandis que Blaise avait eu beaucoup de souci familial, sa mère a été envoyé à Azkaban sans aucun procès, il avait pu garder ses privilèges nobiliaires mais réussir à passer les examens du ministère lui était quasiment impossible sans aide en interne. C'était Hermione qui s'était porter garante de sa bonne conduite et jusqu'à présent, Zabini le lui rendait bien en tant que premier secrétaire. Quant à Malfoy, son exile était une facette de ce que le ministère lui infligeait. La deuxième facette était l'interdiction d'un mariage de sang-pur, estimant qu'il avait perdu ce droit au moment où il était devenu un Mangemort.

- Dans une de tes lettres, tu me parlais que Nott avait essayé de mettre fin à ses jours… comment se sentit-il maintenant ? demanda le blond une pointe de tristesse dans la voix.

- Tu sais être geôlier à Azkaban… elle pinça ses lèvres en retenant ses larmes, il se fait insulter de part et d'autre. C'est extrêmement éprouvant pour lui mentalement et il a cru qu'il finirait aussi fou que ceux qui y sont enfermés. Donc niveau santé psychologique, je dirais qu'il est très bas. Lui révéla-t-elle en soufflant longuement pour faire disparaitre la boule qu'elle avait dans la gorge. Saches, Draco, qu'il sera présent à la réception de ce soir. Je voulais qu'il sorte un peu et qu'il voit du monde. Blaise s'est battu pour obtenir l'approbation de vos tuteurs à vous laisser venir à ma réception.

- Je le remercierai comme il se doit, mais tu savais très bien que les murs de cette maison me suffisaient amplement.

- Non, non, non, Draco, lui dit-elle en lui prenant la main d'une voix suppliante, toi aussi tu as le droit de vivre, toi aussi tu as le droit d'être pardonné. Ce n'est pas comme si tu avais accepté d'être un serviteur de cette chose, dit-elle alors qu'une lourde larme tombait sur sa joue.

Le blond resta figé, il avait cru qu'il trouverait la rédemption en restant dans cet endroit qu'il appréciait pour les nombreux livres qu'il avait fait acheté mais une partie de lui se sentait comme morte. Le ministre de la Magie lui avait interdit toute existence pendant dix ans chez les sorciers, il savait qu'il ne pourrait jamais revenir sur ce qu'il s'est passé pendant ces années à Poudlard, mais il aimerait changer beaucoup de chose à commencer par sa rencontre avec Potter qu'il aurait certainement mieux pris s'il avait compris que son père n'était pas l'être qu'il idolâtrait. Il pinça ses lèvres à ces souvenirs, s'il avait le droit d'exister ça serait chez les Moldus alors. Il chercherait une forme de rédemption chez eux.

- Merci Pansy, tes mots me vont droit au cœur. Et, merci pour tous ses nombreux livres que tu m'as fait parvenir.

Le rire cristallin de la jeune femme en face de lui, lui parvint comme une lointaine mélodie. Ça faisait très longtemps qu'il ne l'avait pas entendu rire, et ça dernière conversation avec quelqu'un remontait à un simple livreur de colis alors discuter de choses et d'autres sur le monde des sorciers lui faisait un bien fou.

- Le quel est ton préféré, lui demandait-elle en finissant sa tasse de thé, reposant doucement la porcelaine dans sa coupelle.

- Je dirais que Bodin est un bon auteur, j'apprécie sa vision de l'absolutisme et de la souveraineté.

Le rire de Pansy le fit sourire, il savait très bien pourquoi elle riait, Bodin était un auteur Moldu qui avait rédigé un ouvrage nommé les six livres de la République et que le blond avait dévoré tellement la vision de cet homme le passionnait.

- Ne devrais-tu pas devenir écrivain ? plaisantait-elle, ou bien critique littéraire ? vu tout ce que tu lis, tu pourrais en faire ton métier.

- Je veux un métier qui me représente, souffla-t-il en s'enfonçant dans sa chaise.

- Tu sais, si tu cherches une spécialiste du monde Moldu, je peux essayer de demander à Granger de t'aider dans tes recherches pour devenir un noble également parmi les moldus, lui dit-elle d'un air sincère.

Au nom d'Hermione, le blond se raidi. Ça faisait maintenant, trois mois qu'il ne lui avait pas adressé de lettre pour lui faire part de l'état de santé d'Harry. L'urgence de la dernière fois était qu'il avait cessé de respirer, un arrêt cardiaque montrant que son esprit ne voulait plus combattre. Draco avec l'aide de l'elfe de Maison avait réussi à le ranimer mais rien ne présageait qu'une rechute n'était pas évincer. A chaque instant de la journée, Draco ou l'elfe se trouvait dans la chambre, vérifiant les constantes du jeune homme.

- Non merci, Pansy, je trouverais par moi-même, et puis, j'ai le temps en dix ans de trouver ce que je vais faire.

- Neuf ans, le corrigeait-elle dans un sourire avant de changer de sujet. Bien pour ce soir, sais-tu danser ? C'est une soirée très importante pour Blaise et moi-même, rajoutait-elle en lui prenant la main, et c'est une Mascarade, son sourire s'élargissait alors qu'elle voyait son ami surpris.

- Tu ne m'avais pas prévenu que nous devions porter un costume, lui dit-il en tentant de reprendre une posture neutre. Et oui, je sais danser, je dirais même que je suis un excellent danseur.

- Tant mieux ! s'exclamait-elle en faisant apparaitre un masque vénitien, un loup en forme d'aile de cygne asymétrique, une pièce d'une très grande beauté, j'espère que tu trouveras ce masque à ton goût.

Le blond pris l'objet dans les mains, caressant doucement du bout du pouce l'unique aile qui se trouvait sur le côté gauche. Son doigt effleurait les reliefs dorés qui formaient de magnifique ondulation et qui en s'entrecoupant formait de longs losanges peint de rouge ou de vert. L'œil gauche était doré tandis que le second était pareil que l'aile, coupé de losange rouge et vert. Des serpents dorés prenaient place sous et sur l'œil gauche, tandis que des petites feuilles étaient finement dessiné sous l'œil à losange. Oui, il était de toute beauté.

Ça faisait très longtemps que Draco n'avait pas passé une soirée parmi la haute société mais il avait l'étrange sensation qu'il ne devrait pas y aller. Jamais, au grand jamais, il n'avouerait qu'en cet instant il avait peur. Peur de revoir ceux qui l'on dénigré et qui afficheront un magnifique sourire hypocrite. Peur qu'on l'insulte à la réception de ses amis et ainsi gâcher leur soirée.

- Avec ça, tu peux garder ton magnifique smoking, lui dit-elle en le détaillant alors que le blond posait le masque sur son visage. Avec tes cheveux comme ça, on ne dirait pas que tu es Draco Malfoy. Elle passa ses mains sur le visage de son ami, touchant la barbe naissante. Tes yeux ressortent magnifiquement bien avec ce loup.

Son sourire était une merveille pour Draco. Lors de leur détention, elle n'avait eu de cesse de pleurer sous les cris que leur lançaient les geôliers afin de les faire avouer. Puis il y avait eu ces interrogatoires peu catholiques auquel ils avaient fait face. Il se rappela des mots qui avait été inscrit sur le bras de son ami et ferma douloureusement les yeux quand il se rappelait des siens.

- Merci, c'est un magnifique Arlequin, il marqua une légère pose en constatant la légèreté de l'objet qu'il tenait dans ses mains. Tu as obtenu une autorisation spéciale pour moi mais tu ne m'as pas dit jusqu'à quelle heure je peux rester, demanda le blond en retirant le masque de son visage, un fin sourire tiré sur le visage.

- Tu as jusqu'à Minuit, Arthur Weasley n'a pas réussi à te laisser plus longtemps, bien qu'il ait tout essayé. Quand dix-neuf heures sonneront, un elfe de maison t'amènera jusqu'au lieu, en attendant, pomponne toi. Dit-elle en riant de bon cœur.

Le blond la raccompagna jusqu'à la cheminée, retirant les scellés qu'il y avait mis et la renvoya non sans un geste qu'un Lord avait envers les dames qui leur était cher. Il se retrouva une nouvelle fois seul dans cet maison qui avait enfin connu la joie d'un rire. Il passa nonchalamment sa main dans ses cheveux en montant les escaliers après avoir pris le masque dans les mains. Il entra dans la chambre d'Harry, demandant à l'elfe comment il se portait mais il semblait se porter bien. Il posa le loup sur la table du petit salon avant de s'asseoir sur le rebord du lit à baldaquin, prenant dans sa main celle du brun et vérifia les pulsations de son cœur. Elles étaient constantes, lentes mais elles étaient présentes, ce qui le soulagea. En posant ses iris grises sur lui, il avait du mal à croire qu'il était encore en vie. Son corps était aussi pâle que la Mort, ses cheveux avaient poussé et lui tombaient quasiment aux épaules, pâlissant son corps. Draco qui le veillait de jour en jour s'était mis à lui faire la discussion et parfois, il s'arrêtait soudainement en comprenant qu'il n'aurait jamais de réponse, qu'il était finalement seul dans cette pièce. Mais cette même erreur se reproduisait chaque jour, et finalement il s'était fait à cette idée de parler avec le Gryffondor, parfois il imaginait les réactions ou même les dialogues qu'ils pourraient avoir tous les deux.

Il se leva du lit et entra dans sa propre chambre avant d'en sortir aussi vite puis passa dans la salle de bain adjacente. Le style baroque de la maison du blond était présent dans chacune des pièces mais le luxe l'était tout autant. Ce n'était pas par ce qu'on l'avait privé de son monde qu'il n'avait pas le droit de garder son prestige, il avait une certaine fierté à garder maintenant que le Ministère contrôlait les naissances. Après avoir allumé le chandelier de la salle de bain qui reflétait astucieusement sa lumière par un jeu de miroir et de cristaux il se fit couler un bain puis retourna dans sa chambre toute aussi somptueuse que celle occupée par son « patient ». S'il faisait la cour à une dame ce soir, ce n'était certainement pas dans cette chambre qu'il pourrait finir la soirée, bien au contraire, ça serait définitivement dans la sienne. Il souffla longuement à cette idée puis se remémora que ça faisait un an et demi qu'il n'avait pas connu la chair d'une femme. Un nouveau souffle franchissait ses lèvres, il comprenait ce que Pansy avait dû pensé. Elle le connaissait bien, et elle savait que par fierté il ne s'abaisserait ni à se toucher lui-même ni à toucher une Moldu. Ce soir, Pansy avait envoyé des invitations qu'à l'aristocratie, et ami de ces derniers. Il retira ses derniers vêtements avant d'enfiler son peignoir noir satin puis d'un coup rapide de baguette rangea sa chambre et sorti les vêtements qu'il porterait pour la soirée. Il posa le masque près de ses vêtements et jeta un dernier coup d'œil à l'heure, il avait encore trois heures pour se préparer. Un sourire illumina son visage en réalisant que ça faisait une éternité qu'il n'avait pas senti le stresse de ne pas être prêt à l'heure.

En entrant dans la salle de bain, il laissa tomber au sol son peignoir, arrêta l'eau qui coulait, descendait les deux marches qui menait à son bain, mousseau et aux pétales de rose. Il se reposait, se décontractait. Il apposa sa tête sur le repose-tête et ferma les yeux, sans faire attention aux magnifiques murs qui se dressait devant lui, le plafond était d'une splendeur. Au-dessus de sa tête, un miroir décoré de l'astronomie : constellations, signe du zodiac, et autre attrait qui permettait à la divination était accroché, et à chaque changement de signe, celui-ci se mouvait au plafond. Cet fois-ci c'était le signe du bélier, et au plafond l'illustration mouvante d'un bélier au yeux vert et au cornes épaisses, allongé paresseusement sur un rocher, contemplait le ciel étoilé, alors qu'un couple aux arbores de Dieux grecs étaient enlacés et contemplait la lune montante.

Vêtu de son costume d'apparat, il tenait en ses mains le masque qu'il posa sur son visage et noua fermement derrière sa tête. Il passa une dernière fois avant de partir dans la chambre d'Harry, vérifia sa santé et laissa les instructions à son elfe de maison, le prévenant qu'il serait de retour vers Minuit. Il passa sa main légèrement tremblante sur le visage du brun, cherchant un quelconque signe de fièvre ou de rechute mais rien. Tout semblait aller pour le mieux, il semblait simplement endormi. Il jeta un sort de scellement avant de rejoindre le grand salon où il attendait patiemment l'elfe qui devait l'accompagner, chose qui ne tarda pas. Quand dix-neuf heure sonnait, l'elfe apparut en se présentant et transplana immédiatement après avoir eu l'accord du blond.

Les chandeliers illuminaient la pièce, une dizaine étaient suspendus dans la pièce alors que les invités arrivaient de partout. Les colonnes soutenaient le haut plafond mais il y avait assez de place pour accueillir tous les élèves de toutes les maisons de Poudlard. Pansy était très remarquable dans sa robe verte foncée, la dentelle tombant délicatement sur ses bras et descendante jusqu'à ses poignets, ses cheveux n'avaient subi aucun changement, un coup de peigne avait suffi à la sublimer tandis que son loup noir était fait d'acier noire. Elle remarqua rapidement son ami qu'elle accueilli chaleureusement, l'amenant à Blaise qui dans son apparat noir à cravate et possédait également un arlequin mais a défaut d'avoir une aile, il possédait un nez crochu sculpté sur le bandeau. Il serra chaleureusement la main de Draco, posant une main sur son épaule en exerçant une légère pression. Dans ses yeux, le blond comprenait que lui aussi n'avait pas connu la paix. Il lui fit sourire chaleureux avant de commenter la beauté des lieux. Blaise sourit légèrement gêné, et le remercia du fond du cœur d'être venu à leur réception. Le blond fut légèrement gêné à son tour, son ami n'avait pas à le remercier, c'était à lui de le faire, c'était lui qui s'était battu pour qu'il sorte de chez lui et qu'il revienne le temps d'un soir dans son monde. Il le remercia à son tour avant de se mettre à rire de bon cœur tous les deux comme quand ils étaient encore sur les bancs de l'école et où leur insouciance les menait à faire des frayeurs au parrain du blond.

Des serveurs distribuaient un verre à chaque arrivant, puis le couple montait sur l'estrade devant l'assemblée réunie, le blond se doutait très fortement de l'annonce qu'ils allaient passer. Alors que les derniers chuchotements se tarissaient, Blaise prit la main de sa petite amie et en levant son verre de champagne il annonça d'une voix solennelle.

- Nous tenions à vous annoncer solennellement, à vous Pairs et Hauts Nobles de notre monde, notre futur mariage.

Les applaudissements fusèrent dans la salle de réceptions tandis que les violons, pianos et orchestres commençaient à jouer leur plus belle musique, agrémentant la réception. Le code de l'aristocratie obligeait qu'à la réception de pré-mariage, les futurs mariés dansaient en premier puis venait s'ajouter les invités qui le souhaitaient. C'était principalement à ces soirées mondaines que les alliances, et les réseaux se créaient.

La crème de la noblesse de sang se trouvait dans la salle, et Malfoy s'était assis regardant les invités et ses amis danser. Son regard se posa sur le visage d'un homme qu'il connaissait fort bien, Théodore Nott. Il se pinça les lèvres, comment le ministère de la Magie pouvait autant ravager l'aristocratie. Le noiraud était un noble de sang-pur depuis très longtemps, ses titres de noblesses ont été gagné par la bravoure et la reconnaissance de ses Pairs et du jour au lendemain, le Ministère avait le contrôle total sur eux. Le blond fit un geste à Nott qui ne le reconnu pas immédiatement, mais à l'intonation de sa voix, il savait qu'il s'agissait de son vieil ami. Ses mains s'agrippèrent à ses épaules et un visage peiné, torturé prenait place.

Draco comprenait parfaitement se moment de faiblesse, et l'éloigna de la salle, l'amenant sur le balcon, tendant à son ami un verre de vin rouge d'une robe écarlate et à la douceur d'un jour d'été. Nott le remercia puis commença à lui demander ce qu'il devenait, en voyant le rictus du blond et la posture qu'il avait il comprit directement. Rien. Nott serra son poing sur la balustrade, la rage bouillonnait dans son sang. Pansy l'avait prévenu, beaucoup de noble détestait le Ministère et souhaitait le renverser, tout comme beaucoup de nobles souhaitaient un retour du mage Noir et attendaient patiemment qu'Harry revienne afin que leurs espérances renaissent. D'autres nobles quant à eux voulaient prendre la place de ce mage Noir qui a été vaincu, cherchant à obtenir la baguette de Suraux mais la tombe de Dumbledore avait été déplacé, et les personnes qui l'avait faite s'étaient directement effacé la mémoire.

- Tu sais Nott, j'aimerai qu'on revienne comme avant, malheureusement, ce n'est pas possible. J'en viens à regretter les temps de Poudlard. Dit-il en lui posant une main sur l'épaule ce qui surprit son ami, il n'avait jamais agi de la sorte avec aucun de ses amis. Tout le monde change. Mais nous, on nous a humilier, on nous a privé de notre fierté, de notre descendance, de tout ce qui peut découler de nos prestiges familiaux. Mais on a toujours quelque chose dans le cœur, la fierté. Et ça, personne ne peut nous la retirer.

- A Azkaban, tes parents n'arrêtent pas de demander quand tu viendras les voir. Ta mère commence à montrer des signes de démence. Et ton père ne supporte plus d'être enfermé. Y a plein de famille de Mangemort qui me traite de paria, de traite à mon sang y a que tes parents pour prendre ma défense quand c'est mon tour de garde. On survit dans cet endroit, on n'y vit pas… murmurait-il avant d'avaler une longue gorgée de vin.

- Si tu veux bien leur faire passer un mot de ma part, dit leur que je suis exilé pour dix ans… lui dit-il en serrant doucement sa prise sur son épaule. Bon, tes projets pour cette magnifique soirée, tentait-il de changer de sujet, personnellement j'espérerais rentrer dans le monde Moldu accompagné d'une charmante compagnie.

Le blond salua les jeunes femmes qui riaient et qui s'avançaient vers le balcon, leur verre dans les mains. Le brun à ses côtés lui sourit en remettant son masque sur le visage.

- Homme ou femme, lui demanda-t-il en connaissant son ami et ses nombreuses aventures féminines.

- Au point où j'en suis, peu m'importe, lui dit-il dans un sourire entendu.

Le brun laissa sur la rambarde leur verre de vin vide, et l'entraîna sur la piste de danse. Ce n'était pas inhabituel, et ce n'était en aucun cas outrageant que deux hommes dansent, s'embrassent ou se marient, surtout dans la noblesse de sang. Certaines fois, les alliances étaient vivement encouragées par les deux parties afin de lié une ligné puissante à une autre mais qui malheureusement n'avait pas eu de fille pour héritière. Draco connaissait les tendances de son ami pour avoir subi pendant un an les nombreuses tentatives de dragues vaseuses de son ami, il l'avait parfaitement percé à jour.

Mais Nott avait quelqu'un d'autre en vue et s'excusa auprès de Draco une fois leur danse terminée avant de rejoindre l'homme en question. Le blond se décida d'aller chercher un nouveau verre de vin avant de retourner à sa chaise, admirer et discuté avec les personnes qui peuplaient la réception. Il avait appris beaucoup de nouvelles peu encourageantes concernant les nobles et leur contrôle par le ministère et il craignait que d'ici quelque temps, on vienne le chercher pour l'enfermer dans une cellule d'Azkaban. La main de Pansy sur son épaule le ramena à la réalité, le faisant poser un regard sur son verre de vin rouge qu'il tenait dans sa main. Elle lui présenta sa cousine qui semblait totalement désintéressé à la fois par la soirée et par sa personne. La jeune femme se sauva à la première occasion trouvée pour ne pas rester plus longtemps auprès de sa cousine et de son ami qu'elle ne semblait pas porter dans son cœur. Pansy s'excusa quand elle remarqua son futur mari, lui disant qu'elle revenait rapidement.

- Votre masque est de toute beauté mais votre prestance l'est encore plus, murmura une femme qui venait chercher un verre.

Le blond posa un regard sur l'auteur de cette phrase puis afficha un sourire quand il croisa le magnifique regard bleu ressortait derrière son bandeau noir aux fines dorures qui se jetaient sur les plumes qui encadrait son regard. Ses cheveux étaient tirés en une longue tresse ou des rubans de couleur verts animaient et révélaient la splendeur de ses cheveux. Sa longue robe consistait un bleu royal, sa taille était marquée tandis que sa poitrine généreuse était mise à son avantage.

- Je dois avouer, Milady, que je n'aurais pas cru une pareille beauté en ce monde, lui répondit-il en embrassant le dos de sa main.

Elle s'inclina respectueusement avant de prendre son verre et de proposé au blond de se joindre à elle pour une discussion, chose qui fut accepté volontiers. Draco lança un regard rapide et discret à Pansy qui le regardait avec un large sourire sur le visage elle avait l'œil vif. Posant sa main sur sa hanche, il l'accompagna à sa table tout en échangeant des mondanités afin de mettre en avant sa capacité à tenir un dialogue et aussi montrer qu'il n'était pas quelqu'un d'ennuyeux, bien qu'il n'était pas contre un moment de silence parfois.

Après avoir échanger un long moment, le blond se leva en proposant son bras à la demoiselle et s'avança pour la seconde fois sur la piste. Le chant angélique du soliste soprano débuta, leur pas étaient léger, en rythmes, leur regard légèrement grisé par l'alcool leur faisait se chercher mais bien qu'ils avaient consommé longtemps de l'alcool, ils espéraient que les canapés qu'ils avaient avalés entre temps absorberaient l'alcool présent dans leur corps. Une nouvelle musique s'éleva dans l'air de la salle, annonçant un tango. D'un regard entendu, la jeune femme lui assura qu'elle savait danser un tango par un petit pas qui surpris agréablement le blond. Leur corps se rapprocha, tandis que leur corps se mouvaient sensuellement. Il fit tourner doucement, leur pas se liaient parfaitement, il la menait parfaitement, la faisant faire ce qu'il souhaitait. Puis la musique enchaina sur une autre. Il se rappela alors le code traditionnel quand il entendait les murmures de ses Pairs qui critiquaient leur conduite, les accusant de voler la soirée au futur couple. Pansy fut la première à stopper toute ses critiques en les félicitant gracieusement pour cette magnifique danse.

Cette soirée était avant tout pour son mari, elle et ses amis, les autres n'étaient là que pour la forme. Elle avait souhaité de tout cœur que ses deux amis, Draco et Théodore puissent trouver une future prétendante, ou futur prétendant, jamais elle ne leur en voudrait pour avoir pris l'instant d'une soirée une danse et être devenu le centre d'attention. Le couple les invita à leur table sur l'estrade où les y attendait Nott et son ami, un serveur leur proposa différents mets et différents verres d'alcool plus attrayant les uns que les autres.

Aucun des invités ne portaient réellement attention aux futurs mariés exposés sur l'estrade, en réalité, chez la noblesse, tous événements était bon pour être célébré, la noblesse aimait plus que tous les soirées mondaines et les derniers commérages à raconter, partager et surtout se faire connaitre des autres, se créer un nom. Tous étaient prétextes à la fête, vraiment tous, même les décès, où à défaut de se réjouir de la mort de l'Être -bien que certain devaient le penser-, on célébrait la descendance.

Le blond souffla longuement en constatant avec regret qu'il lui restait moins d'une heure avant son transplanage forcé. La jeune femme se présenta enfin à la table dans un sourire amusée.

- Ancienne élève à Poudlard de la famille Serpentard, Astoria Greengrass, Madame Parkinson, Messieurs Zabini, Nott, Malfoy, Flint.

- Je vois mieux, tu es la sœur de Daphné ! s'exclama Pansy joyeuse mais elle eut un éclair de lucidité qui traversa son cerveau brumeux. Je réalise à l'instant qu'on est une table de Serpentard ! on se croirait de retour à Poudlard ! disait-elle de bon cœur.

Le temps de l'école lui manquait et ça se voyait beaucoup. La majorité des Serpentard regrettaient amèrement les temps de paix, et leur insouciance passé, et tous le payaient cher. Les sujets de conversations dérivèrent sur le Magenmagot, réalisant que des nouveaux décrets sur les natalités et le contrôle de la noblesse allait passer. De nouvel restrictions allaient avoir lieux tandis que la Noblesse refusait de se soumettre. Mais un nouveau coup d'œil à l'horloge de la salle fit tressaillir le blond, il ne lui restait plus que dix minutes et il ne tenait pas à disparaitre comme un voleur. En se levant, Pansy comprit immédiatement, elle afficha un regard peiné mais le blond lui souleva le menton et dans un large sourire la remercia pour la soirée qu'il avait passé. Ses amis à tour de rôle le saluèrent, s'échangeant des adresses afin qu'ils puissent correspondre. Astoria l'accompagna jusqu'à la sortie de la réception. Dans un geste tendre, Draco lui prit la main et la baisa doucement alors qu'elle s'inclinait respectueusement avant de disparaitre dans une torsion.

De retour dans son salon, il posa son masque sur une petite table du salon, il avait oublié de le rendre à son amie, puis monta les escaliers, vérifia l'état du jeune Potter avant de finalement rejoindre sa chambre. Il savait que demain, il regretterait de ne pas avoir demander à la jeune femme son adresse afin de lui écrire mais il savait aussi qu'il pourrait demander à Pansy de la lui fournir. Il souffla longuement en se laissant tomber sur son lit à baldaquin, ce soir encore il se coucherait seul. La boite à musique sur sa commode commença une douce mélopée alors que le blond s'enfonçait dans un sommeil profond.


En espérant que ce chapitre vous a touché,

bien à vous,

Thrishea