Défi n°190 : UA mythologie cette semaine ! Vous devez envoyer vos personnages dans la mythologie de votre choix. Mais attention, cette mythologie ne doit pas être européenne. L'idée est d'explorer un peu les mythologies d'autres continents, de partir ainsi en voyage et d'apprendre sur d'autres cultures !

Note de l'auteur : Je m'inspire de l'histoire du livre, mais j'invente une héroïne et elle ne va pas dans la même tribu que celle de l'œuvre d'origine.


Minerva n'arrivait toujours pas à croire à ce qui lui arrivait ! Pour éviter l'exécution, alors qu'elle était accusée à tort, elle allait être envoyée chez ces sauvages de Navajos ! En effet, Little Wolf, un chef Cheyenne, avait été voir le président Grant pour lui demander mille femmes blanches en échange de mille chevaux pour préserver la survie de sa tribu, mais aussi permettre à leurs descendants une meilleure intégration auprès des peuples blancs grâce au métissage. Le président avait accepté, et c'étaient les prostituées, les criminelles, les aliénées, les endettées ou les femmes sans familles qui s'étaient portées volontaires, ainsi elles retrouvaient leur liberté. Le principe était d'aller vivre deux ans chez les sauvages.


La nouvelle s'étant répandue comme une traînée de poudre, d'autres chefs indiens n'hésitèrent pas à aller faire la même proposition au président Grant. Après tout, il était reconnu que les chevaux indiens n'avaient pas leur pareil, c'étaient des bêtes magnifiques et merveilleusement dressées. C'est ainsi qu'on avait laissé le choix à Minerva : soit elle serait pendue pour un crime qu'elle n'avait pas commis, soit elle partait vivre chez les Navajos pendant deux ans. La jeune femme avait longuement hésité, car elle n'était pas sûre de réussir à survivre parmi les sauvages, mais en même temps, elle ne voulait pas être pendue alors qu'elle n'avait rien fait !

En effet, un homme lui avait tourné autour, mais elle l'avait repoussé car il était marié et qu'elle n'était pas ce genre de femme. Mais la femme de cet homme avait tué ce dernier par jalousie, pensant qu'il était réellement l'amant de Minerva. Après, elle avait prétendu auprès du shérif que c'était Minerva la coupable, car son cher et tendre Roger voulait la quitter, il avait décidé de se repentir et de retourner auprès de sa femme et de leurs neuf tendres enfants. Mais sa folle de maîtresse, voyant rouge de ne plus être entretenue par lui, avait décidé de le lacérer de coups de couteaux ! C'était stupide bien sûr, mais Minerva avait le problème d'être belle et pas encore mariée, alors on avait tout de suite pris parti pour la pauvre veuve éplorée qui se retrouvait avec tous ces enfants sur les bras et plus de mari pour rapporter de l'argent.

L'enquête avait été rapide : la moitié des hommes de la ville mourrait d'envie de coucher avec Minerva, elle ne pouvait pas mettre le nez dehors sans se faire alpaguer et sans que ces messieurs n'essaient de la séduire. Alors, le shérif s'était dit que Roger avait été l'heureux veinard qui avait réussi à s'attirer les faveurs de la beauté mais qu'il l'avait payé de sa vie quand il avait voulu mettre fin à cette aventure en se rappelant du septième Commandement « Tu ne commettras pas d'adultère ». Lorsque le shérif avait prononcé ces mots, Minerva avait ri jaune et craché tel du venin :

-Et que fait son épouse des sixième et neuvième Commandements : tu ne commettras pas de meurtre et tu ne porteras pas de faux témoignages contre ton prochain ? J'ai l'impression que vous ne vous souvenez des Saintes Écritures que lorsque cela vous arrange shérif. D'ailleurs, cela ne m'étonnerait pas que la pauvre veuve soit déjà votre maîtresse et que c'est la raison pour laquelle vous ne voulez pas voir la vérité ! D'ailleurs, peut-être que c'est même vous qui avez tué cet homme afin d'avoir le champ libre avec sa femme !

Le shérif s'était étouffé d'indignation, et lui avait alors laissé le choix entre la mort ou les Navajos. Il lui avait laissé vingt-quatre heures pour réfléchir, et n'ayant aucune attache, la blonde avait été forcée d'accepter.


Elle était donc en route pour chez les Navajos, elle irait en train de Kansas City jusqu'à Denver, et de là, elle irait à cheval dans les plaines pour rejoindre le village dans lequel elle vivrait. Le chef de ce village s'appelait apparemment Gaagii, qui signifiait corneille, car d'après les rumeurs il avait une vue perçante, bien que ses yeux et ses cheveux avaient la couleur du volatile dont il portait le nom. Les frontières de la nation navajo touchaient la nation Ute au point de concours de quatre États : Arizona, Utah, Colorado, Nouveau-Mexique en s'étendant à travers le plateau du Colorado.


La route était longue et il faisait chaud une chaleur à mourir. La blonde soupira et s'éventa le visage, elle avait pu prendre quelques affaires dans un sac : une photo d'elle avec ses parents, la Bible, une brosse, un miroir et ses quelques bijoux. La jeune femme avait hâte que le trajet se termine, ainsi, avec de la chance, elle pourrait se reposer. Au fond d'elle-même, la blonde était amusée à l'idée de vivre dans un tipi, elle se demandait si ce serait aussi amusant que ça en avait l'air. Mais la route était encore longue avant qu'elle n'atteigne le village. Minerva était accompagné par un homme du shérif, il était chargé de surveiller que la captive arrive à bon port, qu'elle n'essaie pas de se défausser de son obligation. La jeune femme soupira, si seulement elle avait été mariée, elle aurait évité bien des problèmes !


Au bout de deux jours, le train arriva enfin à Denver. De là, le duo prit des chevaux dans un relais et partirent en direction du village du chef Gaagii. L'adjoint du shérif, un dénommé Sam Smith, était peu causant, mais la blonde se méfiait, car elle avait remarqué la façon dont il la lorgnait et elle avait peur qu'il essaie de profiter d'un moment seul entre la gare de Denver et le village indien pour la prendre de force. Car c'était stupide, mais à 20 ans, Minerva était fière d'être toujours intacte, d'avoir cédé à la tentation même si elle avait eu beaucoup d'occasion de s'offrir à des hommes magnifiques. Elle refusait de perdre son innocence avec ce crétin de Smith ! Elle ne l'avait pas dit, mais dans ses affaires elle avait pris un couteau, car elle était prévoyante et voulait se défendre face à son garde.


Ça ne manqua pas, le troisième soir, lorsqu'ils firent halte pour dormir, Smith s'approcha d'elle. Il eut un sourire en coin :

-Si vous voulez je peux vous réchauffer, les nuits sont fraîches bien que les journées soient arides.

-C'est gentil mais je n'ai pas froid.

-Je peux quand même vous réchauffer !

-Non.

Il s'approcha encore, mais la jeune femme sortit habilement son couteau de son sac et le pointa sur la gorge de l'adjoint du shérif :

-Si j'étais vous, je n'essaierai pas.

Le brun recula en levant les mains :

-Très bien, je vais donc vous laisser crever de froid.

-Je préfère encore ça que de vous sentir en moi !

L'adjoint grommela en se détournant et la blonde put dormir en paix, il ne tenta rien d'autre.


Les quatre jours de route suivant, il se tint tranquille dans son coin, ne lui adressant la parole que pour indiquer qu'ils allaient faire des arrêts. Puis, au bout d'un moment, un village indien se profila enfin. Il y avait de nombreux tipis, et en dehors du bourg que formaient ces tentes, un enclos pour les chevaux était installé. Minerva sentit soudain la peur monter en elle, elle ne pouvait plus reculer maintenant.