Ce texte répond au défi n°182 de la Bibliothèque de Fictions : Vos personnages sont en réunion mais un détail personnel d'un participant est dévoilé (pour la raison que vous voulez).


Anne était en plein milieu d'une réunion lorsque sa secrétaire arriva dans la salle :

-Je suis désolée, mais ça fait plusieurs fois que Lionel téléphone.

-Et alors ?

-Alors il dit que c'est urgent.

-Bon, passez-le moi.

Elle se tourna vers les investisseurs présents à la réunion :

-Désolée, je dois répondre, c'est mon mari, il est peut-être arrivé quelque chose aux enfants.

-Pas de soucis, allez-y. répondit son patron.

Anne appuya sur le bouton pour prendre l'appel, elle n'avait pas fait attention au fait que c'était sur haut-parleur :

-Allô Lionel ? Tu sais pourtant que je suis en réunion à cette heure-là, je t'ai prévenu par message.

-Je sais oui, mais je viens de rentrer des courses et j'ai trouvé Alice avec son petit-copain en train de s'envoyer en l'air dans le canapé, et ils ont trouvé tes sex toys !

Lionel avait parlé si vite que la rousse n'avait pas pu arrêter le haut-parleur avant que tout ça ne soit révéler. Anne soupira, se passa une main sur le visage et lança d'un ton las :

-Je réglerai ça en rentrant, là tu étais en haut-parleur et tout le monde a entendu... à plus tard.

-Tu plaisantes, tu prends réellement ça à la légère ?!

-Non je ne le prends pas à la légère, mais là je suis en réunion ! À tout à l'heure.

Elle raccrocha d'un geste agacé, maintenant sa présentation était foutue et elle avait l'air stupide ! Personne n'avait besoin de savoir qu'elle avait des sex toys ! Le plus gros investisseur qu'elle essayait de convaincre de participer financièrement la regarda avec un sourire en coin :

-Ma femme aussi en a, on a beau dire, ça n'a rien de honteux, au contraire, ça pimente la vie de couple ! Maintenant reprenez votre présentation.

-Merci Monsieur.

Anne n'était pas obligée d'en savoir autant sur la vie de cet homme, mais elle était soulagée qu'il ne la juge pas et que cet aparté gênant n'ait pas eu de conséquences négatives sur sa présentation. Elle but un peu d'eau pour reprendre contenance et reprit sa présentation là où elle l'avait laissée. Aujourd'hui elle voyait des investisseurs potentiels pour ouvrir son propre cabinet de psychologie, et elle savait que l'issue de cette réunion était décisive, c'est pourquoi elle n'avait pas droit à l'erreur ! Toutefois, vu leur réaction, elle avait bien l'impression qu'ils étaient déjà dans sa poche.


Fin