Note de l'auteur : Les personnages de la série Miraculous ne m'appartiennent pas sont la propriété de Zagtoon et de Thomas Astruc.

Bonjour à tous,

C'est la première fanfiction que j'écris et publie sur ce site mais ce n'est pas ma première fiction. C'est également la première fois que j'écris en presque cinq ans donc j'espère ne pas avoir perdu la main et j'espère que cette fiction que je prévois de faire courte vous plaira.

J'ai hâte d'avoir vos retours dessus donc n'hésitez pas à laisser des reviews.

Alya se mordait les ongles devant la télévision, pétrifiée par ce qu'elle voyait à l'écran. Elle tremblait de tout son être, les larmes lui montant aux yeux.

Assise en boule dans le canapé du salon qu'elle partageait avec sa meilleure amie, elle écoutait la retransmission de Nadia Chaman qui commentait cette akumatisation depuis ce qui semblait être son bureau personnel à la maison.

Comme tous les Parisiens, elle avait été réveillée par l'alarme instaurée par le dernier Président afin de notifier les habitants d'un danger éventuel. Et depuis environ une heure et demie, ses yeux faisaient des allers-retours entre l'affrontement à la télé et la fenêtre que Mari utilisait pour rentrer après ses missions nocturnes.

La brune n'était jamais sereine lorsque Marinette était dans son costume et cette dernière avait beau avoir plus d'expérience qu'elle, Alya craignait que son amie ne revienne jamais. De plus, cela devait faire trois mois que ce sentiment d'inquiétude s'intensifiait. Trois mois que la coccinelle revenait avec des ecchymoses de plus en plus grandes et des blessures de plus en plus graves. Alya avait à peine digéré la fracture du poignet de l'année passée que Marinette était revenue avec une côte fêlée.

En voyant sa colocataire chuter lourdement au sol, Alya avait entendu les voisins crier. Mais aucun son n'était sorti de sa bouche. Elle avait eu l'impression que tout l'air contenu dans la pièce s'était échappé et que le ciel lui était tombé sur la tête.

C'était la sonnerie de son téléphone qui l'avait sorti de sa torpeur et elle avait décroché en voyant un nom s'afficher.

- Toi qui a l'habitude de ça, dis moi qu'elle va rentrer !

- J'sais pas Lucas, j'ai peur… répondit la créole à mi-voix. Ce serait déjà un miracle qu'elle rentre en un seul morceau.

Du sang était apparu sur ses doigts rongés avec trop d'intensité et la jeune adulte avait mollement essuyé sa main sur son haut de pyjama blanc.

- Va falloir que l'on amène à l'hôpital, t'as vu comment elle est tombée ?

- Mari va refuser tu le sais ! Déjà pour sa côte, on avait dû l'emmener de force, là… c'est chaud…

- Qu'est-ce qu'on fait ?

Marinette avait eu de la chance. Beaucoup de chance.

Défendre Paris des agressions était déjà assez compliqué comme tâche mais à trois heures du matin après une nuit blanche à finir ses travaux, c'était une mission suicide. Marinette avait cru halluciner en entendant l'alerte akuma résonner dans ses oreilles alors qu'elle s'était assoupie.

« Sûrement une personne énervée à cause d'une amende suite à une sortie en boîte » avait-elle pensé puisque cela semblait être monnaie courante ces derniers temps. L'Eurasienne s'était lourdement trompée, un adultère découvert le soir du mariage semblait causer tout ce raffut.

- Eh bien.

Marinette n'avait jamais vu autant de colère. Jamais. Alors qu'elle côtoyait Chloé Bourgeois qui était connue pour son tempérament volcanique ! Et à côté de cette femme, Chloé était une vaste blague…

La fille de l'ancien maire de Paris et actuel président de la République ne s'était jamais permise de la lancer dans un immeuble ou encore de la traîner par le pied sur une avenue entière, ni de la frapper au point d'en cracher du sang.

Ce n'était pas la première fois que Mari craignait de mourir au combat. La styliste en devenir avait senti des larmes couler tandis que son corps s'écrasait sur l'asphalte. La douleur qui l'avait traversée lui avait arraché plusieurs cris, plus atroces les uns que les autres.

- C'est tout ce que tu as ?

Chat Noir n'était plus à ses côtés pour protéger cette ville qu'elle aimait tant. Et elle était en train de donner tout ce que son corps meurtri pouvait donner. Pourquoi l'avait-il abandonné au moment où elle avait le plus besoin de lui ?

Allongée sur ce trottoir, Ladybug avait pleuré, n'ayant plus la force de paraître force lorsque ça faisait des années qu'elle était à bout. Presque cinq ans pour exacte, soit depuis que son partenaire l'avait lâchée après avoir vaincu le Papillon.

Depuis, il avait disparu en ne laissant derrière lui qu'une stupide lettre qu'elle relisait tous les jours. Rena Rouge l'aidait de temps en temps tout comme les autres porteurs de Miraculous cependant, elle avait besoin de lui, son partenaire !

Désespérée, Marinette, qui n'aimait pas que ses amis s'impliquent dans ses missions, avait prié :

- Que quelqu'un me sorte de là. Pitié, n'importe qui !

Adrien Agreste était lui aussi devant la télévision du grand loft qu'il habitait depuis qu'il avait quitté la maison familiale. Le blond s'était réveillé pour se chercher un verre d'eau lorsque son téléphone avait sonné.

Son mardi soir avait été aussi paisible que l'on pouvait faire. Il était rentré des cours à dix-huit heures avec Nino et Alya, qui leur avait préparé des pâtes à l'Haïtienne.

A chaque fois qu'il mangeait un de ses plats, il se disait que cela aurait été un moyen de corruption efficace à l'époque où il était super-héros.

Cependant, ces jours étaient derrière lui, cela faisait longtemps qu'il ne portait plus sa bague. Trop de responsabilités, trop de blessures et avec l'arrivée de tous les autres porteurs, Chat Noir s'était senti remplaçable.

De temps en temps, il remettait l'anneau autour de son doigt lorsqu'il était seul chez lui et qu'il avait besoin de compagnie, ce qui n'arrivait plus aussi souvent que pendant son adolescence.

Car Chloé lui tenait souvent compagnie, la blonde aimait s'asseoir dans son canapé et critiquer des émissions de télé-réalité avec lui. L'ancien modèle ne comprenait pas d'où leur était venu cette proximité cependant après le collège, Sabrina avait déménagé dans le Sud et Lila avait choisi de ne pas aller dans le même lycée que le reste de la bande alors la fille du Maire s'était retrouvée seule et elle avait changé. Bien sûr, elle était restée fidèle à elle-même, mais beaucoup plus gentille.

Parfois, Chloé dormait dans son lit et il aimait bien cette compagnie. Avant de dormir, la blonde avait tout un rituel beauté qu'elle faisait suivre à Adrien qui l'écoutait en riant :

- MAIS NON ADRIKIN, j'ai dit de faire des mouvements circulaires, qu'est-ce que tu n'as pas compris là dedans ?

- Ça change quoi ?

- Mon Cher, tu as peut-être eu de la chance d'avoir évité l'acné mais, pourrons-nous en être aussi certain pour les rides ?

Il pensait que Chloé l'avait appelé pour lui rappeler de mettre de la crème sur son visage mais en entendant son ton sérieux, l'ancien mannequin avait perdu sourire.

- Dis-moi que tu es devant ta télévision !

- Non pourquoi ?

- Nadia Chamack est en train de commenter une attaque et…

- On en a déjà parlé, je ne veux rien savoir ! coupa sèchement l'ancien héros, en montant les marches qui séparait son salon de sa chambre.

- D'accord mais regarde avant de parler, je t'assure que tu voudras savoir !

Son cœur avait manqué quelques battements et il avait senti sa poitrine se vider de tout l'air qu'elle contenait, le rendant essoufflé comme s'il avait couru un marathon. Un frisson avait remonté sa colonne vertébrale en voyant la lourde chute de son ancienne partenaire et il avait eu un mouvement de recul en entendant le bruit de l'impact de son corps frêle.

- T-tu dois l'aider ! Plaida Chloé

- Je peux pas… répondit le blond à mi-voix.

- ADRIEN ! Elle va mourir si ça continue.

- J'ai tiré une croix sur cette époque de ma vie et tu le sais.

Chat Noir avait beau se sentir coupable, il n'arrivait pas à se résoudre à réendosser sa responsabilité de héros.

Ce soir là, Adrien avait pleuré toutes les larmes de son corps, lancé tous les meubles de sa chambre en criant de rage et de tristesse. Ce n'était pas elle qui avait porté le coup fatal, non, elle n'avait jamais eu comme intention de le tuer. Cependant quand il s'était penché sur le corps agonisant du Papillon et que le vilain l'avait supplié de l'épargner :

-Je ne suis pas devenu le Papillon pour détruire Paris, j'ai toujours œuvré dans l'espoir de faire revenir ma défunte femme, Emilie.

C'est là qu'il l'avait vue. Derrière la vitre, les yeux fermés comme si elle dormait, le visage apaisé et aussi parfait que dans ses souvenirs d'enfants. Maman

Alors il avait fait le lien et Chat Noir avait, comme on disait, « pété un câble ».

Bien des années après, il faisait toujours des cauchemars de ce jour, se réveillant en sueur. Seule Chloé savait ce qu'il y voyait parce qu'elle était souvent là pour le serrer dans ses bras en lui chuchotant que c'est passé, veillant sur lui jusqu'à ce qu'il ne se rendorme.

Au début, Adrien tentait de s'extirper de ses bras et de la repousser en usant de force jusqu'au jour où son amie lui avait fait comprendre qu'il n'avait pas à affronter ça seul et que se sentir vulnérable devant elle, n'était pas une faiblesse.

Pour s'ouvrir à lui, la fille du Maire lui avait raconté comment sa mère avait fait une série de commentaires rabaissant à propos de son corps et l'impact négatif de ces mots sur ses habitudes alimentaires. C'est comme ça qu'ils avaient promis de s'aider et de toujours être là l'un pour l'autre !

- Adri, peu importe ce qui s'est passé, tu ne peux pas la laisser ! Comment peux-tu manquer d'empathie à ce point ?

- J'rêve ou tu minimises mon trauma ? J'ai tué mon père et il ne sait même pas que c'est moi qui l'ai tué !

- On a compris, on est fatigués de ton vieux discours ! Ladybug ne mérite pas d'avoir un partenaire aussi lâche que toi. Et à côté de ça, tu monopolises cette putain de bague au lieu de la donner à quelqu'un qui serait actuellement en train de se battre à ses côtés !

- Pourquoi tu n'y vas pas toi ? T'as aussi un miraculous que je sache ! renvoya froidement Adrien.

- C'est LADYBUG ET CHAT NOIR, c'est toi le premier renfort. Franchement, je suis déçue, je te pensais pas capable d'une telle froideur ! Mais t'as raison, je ne suis peut être pas Chat Noir, mais je vais tout donner en tant que Queen Bee. Affirma son interlocutrice avec assurance.

- Mais c'est de la folie, tu vas mourir toi aussi si tu y vas.

- Et je le ferais en tant qu'héroïne. C'est toujours mieux que d'être une poule mouillée !

Chloé avait sacrément peur. Elle savait que Ladybug ne voulait pas qu'on intervienne dans ses combats cependant l'héroïne à couettes avaient des parents qui seraient détruits d'apprendre le décès de leur fille.

Elle n'avait pas autant d'expérience, autant de courage, ni de force, mais Queen Bee était déterminée et ne laisserait personne de sa ruche (soit ses amis) périr à cause de sales monstres. Alors elle ferait de son possible, peu importe l'issue, car c'était ça, d'être une vraie reine.

Alya avait sauté par la fenêtre en voyant l'abeille arriver sur le lieu de combat. La journaliste savait qu'elle ne ferait pas le poids cependant Marinette ne s'était toujours pas relevée de sa chute et malgré l'ajout d'une nouvelle combattante, les pronostics ne leur semblait toujours pas favorable.

Et tandis que Rena Rouge gisait sur le capot d'une voiture, incapable de bouger, elle avait lancé un regard à sa partenaire qui vomissait à quatre pattes sur le trottoir en face :

- C'est fini pour vous !

Elle admirait le courage de sa comparse qui n'avait pas hésité à venir protéger Ladybug. Alya entendait ses sanglots étouffés, en se concentrant, elle pouvait même la voir trembler malgré tout, Queen Bee ne fuyait pas et gardait la tête aussi haute qu'elle le pouvait.

Voilà pourquoi Rena avait rassemblé le peu de force qu'il lui restait pour tenter un ultime assaut, se battant comme une lionne voulant protéger ses petits. Elles avaient tout donné, mais ne furent même pas un peu à la hauteur et alors qu'elles étaient allongées côte à côte dans un état similaire à celui de Marinette, Alya avait souri faiblement à Chloé qui gémissait de douleur :

- Je sais pas ce qui va nous arriver, chuchota la journaliste en herbe, m-mais l'important, c'est qu'on y passera ensemble. L'évanouissement, l'hôpital, ou pire, … on aura au moins un peu marqué l'histoire.

- Dis pas ça, marmonna la bourgeoise avec fierté, les héros ne meurent jamais !