Chapitre 51 : Je rêvais d'un autre monde

Plusieurs semaines après le réveil d'Elda, le docteur Dupont entra dans la chambre de la jeune fille. Il regarda la patiente assise sur son lit. De son accident de train, elle avait de terribles séquelles. Amputée des deux jambes, du bras gauche, de l'auriculaire et de l'annulaire droit, la jeune fille avait aussi semble-t-il des troubles mentaux. Pourquoi pleurerait-elle des personnages de fictions comme des êtres chers, sinon ?

Elle regardait le ciel par la fenêtre d'un air absent qu'il savait n'être qu'apparent.

_ Il s'en est passé des choses en mon absence, dans le monde… Pandémie continue, extrémisme religieux de tout poil en pleine croissance ce qui va de paire avec la chute totale des droits des femmes, pays dans les premières puissances mondiale qui envahi son voisin parce qu'il ne veut pas se laisser coloniser, crise financière et alimentaire, réchauffement climatique pratiquement désespéré, surpopulation galopante, terrorisme de plus en plus à la mode, menace nucléaire… Docteur, pourquoi m'avoir sauvé la vie dans un monde à l'agonie ? Pourquoi être cruel à ce point ?

Le médecin se retrouva incapable de soutenir le regard clair d'Elda lorsqu'elle se tourna vers lui. Depuis qu'il exerçait son métier, c'était la première fois que quelqu'un lui reprochait d'avoir eu la vie sauve. Et à raison, il ne pouvait le nier. Il avait bien tenté de lui faire voir le bon côté des choses, mais la jeune fille avait démoli avec une lucidité glaçante chacun de ses arguments. Et aujourd'hui, il en était arrivé à la conclusion effrayante pour un médecin qu'il aurait dû la laisser mourir. Bien sûr, lorsqu'elle avait été transportée à l'hôpital en urgence, à tout juste quatorze ans, il avait tout fait pour la sauver. Si jeune, elle avait encore toute la vie devant elle… mais quelle vie ? Dans quel monde ? En côtoyant cette fille cynique et pragmatique, il en était venu à regretter d'avoir eu un fils, et s'était même excusé auprès de lui de lui avoir donné la vie.

Son fils n'avait rien répondu, mais son sourire étrange lui avait fait comprendre qu'Elda n'était pas la seule à jeter un regard sans fard sur leur monde, et à le mépriser.

_ Comment te sens-tu ce matin, Elda ?

_ J'ai mal aux jambes. Comme je n'en ai plus, j'en déduis que ce sont des douleurs fantômes. Je connais des ingrédients pour fabriquer une potion luttant contre ça, mais il n'y a pas de feuilles de Mandragore en poudre, par ici.

_ Je suis désolé.

_ Vous me l'avez déjà dit, et peu importe le nombre de fois que vous continuerez à me le dire ça ne réparera votre erreur. Mais je ne peux pas vous en vouloir, vous n'avez fait que votre métier.

Il hocha piteusement la tête avant de sortir de la chambre sans plus rien ajouter.

_oOo_

Elda soupira, regardant le soleil se refléter dans la rivière passant non loin de l'hôpital. C'était ironique, de sa chambre elle pouvait voir le pont où ses parents avaient trouvé la mort.

A croire que tout est lié…

La jeune fille soupira. Elle était revenue depuis deux mois dans la réalité, quittant le rêve merveilleux où elle avait cru commencer une nouvelle vie avec les personnages qu'elle aimait tant. Mais ce n'était que ça, un simple rêve. Rien n'était réel, elle avait relu la série entière de Harry Potter pour vérifier. Ces livres qu'elle aimait tant lui avaient paru intolérables. Sa gorge se nouait et ses larmes coulaient à chaque nouvelle page… et lorsqu'elle avait lut la mort de Rogue dans le dernier, elle avait fait une telle crise que le médecin s'occupant d'elle avait dû la mettre sous calmants.

Depuis ce jour-là, il semblait considérer que son accident de train l'avait rendue folle. Ça, et aussi son réalisme un peu trop revendiqué sur le monde, faisait qu'elle était sous étroite surveillance comme la pire des dépressives. Le personnel soignant semblait la croire prête à se suicider avec son cordon de perfusion s'ils lui en laissaient l'occasion.

Déjà que certains s'imaginent que j'ai volontairement sauté sous ce foutu train…

Elda détourna son regard de la fenêtre, mais le mur blanc de sa chambre d'hôpital était encore plus navrant à fixer.

Elle avait finit par comprendre beaucoup de chose, à force de fixer ce mur. Les malaises fréquents qu'elle faisait dans son rêve étaient simplement des phases de micro-réveil alors qu'elle commençait lentement à sortir de son coma, et non un effet secondaire de son Polynectar. La peur de mourir en affrontant Voldemort avait simplement achevé de la réveiller, mais cela serait arrivé un jour ou l'autre. Elle se demandait ce qui était mieux, se réveiller en plein cœur d'une bataille ou bien plus tard, et perdre toute la vie qu'elle aurait construit ?

Finalement, la première était préférable.

Pourtant, Elda aurait tant voulu… Elle avait bêtement cru vivre une belle histoire un peu fantastique, tombant dans un livre comme La fille de papier tombait, elle, d'un livre… Elle avait pourtant oublié la fin de l'histoire, que la réalité rattrapait toujours la fiction, glaçante, impitoyable. Elle avait simplement fait un beau, un merveilleux rêve avant que son réveil ne la ramène à la réalité.

Elle avait bêtement cru que l'univers lui offrait une nouvelle existence…

Espèce d'idiote, tu n'es pas dans une histoire bancale avec la si clichée gamine paumée du monde réel débarquant dans son univers préféré pour changer l'histoire en devenant la plus forte et la plus aimée au passage…

Elle aurait dû se rappeler ce qu'avait dit une femme très lucide : le monde ne faisait pas de cadeau, si on voulait une vie, il fallait la voler.

_ Mais comment la voler lorsqu'elle n'est qu'un vaste songe…

Si tout avait été réel, elle aurait put se consoler avec en se disant que quelque part, les choses s'étaient arrangées, mais voilà, ce n'était pas le cas. Juste un délire de son cerveau de comateuse, une histoire inventée de toute pièce que personne d'autre qu'elle ne connaitrait. Personne ne saurait quel garçon formidable était Drago Malefoy, à quel point Harry Potter pouvait l'aimer passée leur rivalité, personne ne verrait l'humanité complexe de Dumbledore, la timidité de Krum, la force de Ginny… Et Rogue… personne ne saurait l'homme qu'il était vraiment, qu'elle avait découvert au fond d'un vieux cachot humide, qu'elle avait apprit à aimer… Non, personne n'en saurait rien, et cette histoire disparaitrait avec elle, les gens se cantonneraient à l'œuvre originale qui lui paraissait désormais tellement grotesque…

Elle ne pouvait faire que ça, dans sa chambre d'hôpital, ressasser son rêve si doux, et maudire le monde de l'avoir miraculeusement laissé vivre.

Tu parles d'un miracle !

_oOo_

Les jours succédaient aux jours avec une monotonie affligeante. Elda avait perdu le gout de lire et de chanter, elle ingurgitait mécaniquement la nourriture fade de l'hôpital, laissait les infirmières manipuler le peu qu'il restait de son corps chaque matin pour la laver, elle faisait sans y penser les exercices moteurs pour son bras, empêchant ses muscles de s'atrophier et ses doigts de perdre leur souplesse. Il n'y avait pourtant que son esprit qui soit en parfait état de marche, bien qu'habité par des pensées de plus en plus implacables.

J'occupe un lit d'hôpital depuis plus de quatre ans, dont la plus grande partie passée dans le coma. Médicalement, j'étais un cas désespéré, mais ils m'ont quand même gardée en vie, occupant au frais du contribuable un lit dont d'autres auraient put avoir besoin… Mais me laisser mourir aurait été inhumain, qu'ils disent. Et aujourd'hui, je souffre chaque seconde de chaque journée, mais abréger mes souffrances est inhumain, qu'ils disent… J'aurais mieux fait d'être un clébard, tiens ! Au moins les chiens qui souffrent, on les euthanasies pour mettre fin à leurs souffrances. C'est inhumain de les laisser souffrir, qu'ils disent… Humanité à géométrie variable, je dis.

Chaque nouvelle journée ressemblait tristement à la précédente, à la suivante… Exercices, pensées pragmatiques, exercices, pensées sombres, exercices, pensées cyniques… Encore et encore et encore et encore, comme une boucle affreusement lassante dont elle ne pouvait pas s'échapper.

Si ceux qui l'avait connue l'avait vue, là, épave parmi les épaves… Elle était méconnaissable.

Quelle importance ?

_oOo_

Ce ne fut qu'à la fin du mois de septembre que la jeune fille put commencer à sortir dans le jardin de l'hôpital sur un fauteuil roulant se pilotant avec une manette. Elle passait ses journées à regarder les fleurs, des dizaines d'idées de potions fusant dans sa tête.

Elle avait envie de créer une potion contraire à sa Snezhkaïa faisant attendre une température extrêmement élevée, une autre qui pourrait produire des explosions comme de la nitroglycérine, une qui pourrait décupler pour un temps la force physique de quelqu'un, ou sa magie, voir les deux… Et pourquoi pas une ralentissant le vieillissement des cellules, et son contraire l'accélérant ? Ou une permettant de voir les mensonges ou les probabilités ? Tant d'idées pour lesquelles elle avait des noms par dizaines en tête. Elle voulait aussi en faire pour soigner la surdité, la mutité, la paralysie… ce serait possible en combinant plusieurs effets.

Comme elle en rêvait, de ses potions… Elle aurait tant voulut avoir quelqu'un pour en parler pendant des heures… Avoir Rogue pour en parler pendant des heures.

Mais son monde ne connaissant pas les licornes, les hippogriffes, les dragons, les gobelins… Ses potions ne resteraient que de vagues fantasmes, vestiges du plus beau de tous les rêves. Et Rogue aussi.

Son monde ne connaissait de lui qu'une seule histoire, un homme difficile à cerner éternellement amoureux de son amie d'enfance. Le lire avait été insupportable à Elda, alors que son rêve si merveilleux lui avait montré un Severus Rogue capable de se détourner du passé pour se tourner vers l'avenir avec elle… Elle avait été si heureuse lorsqu'il l'avait choisie elle, et lorsqu'il lui avait montré son souvenir…

Tu l'as déjà dit ma vieille, tu tournes en boucle…

Mais ça avait été un si beau rêve, jusqu'à ce qu'elle se réveille en plein cauchemar.

Elda tourna dans une allée et ouvrit la bouche en réalisant que c'était celle menant au parking.

Qu'as-tu à perdre ? Que gagnes-tu à rester là ?

Effectivement, elle n'avait rien à perdre, et ne gagnais rien. Comme si de rien n'était, elle fit avancer son fauteuil et salua le gardien le plus naturellement du monde en franchissant la barrière. Il répondit à son salut en souriant.

Il ne réaliserait que trop tard que la jeune fille en fauteuil n'aurait jamais dû sortir.

Elda avança au hasard des rues, prenant conscience qu'en plus de tout le reste, son monde n'était pas fait pour les handicapés.

Mouais, le principe de la minorité qui s'adapte à la majorité. N'en déplaise à nos bien-pensants, je suis assez d'accord. On ne va tout changer pour les beaux yeux d'un groupuscule de râleurs prônant l'inclusion. La majorité l'emporte, c'est la démocratie la plus banale, le contraire, c'est la tyrannie…

Elle contourna les quelques marches gênant sa progression et passa par une rue transversale avant de reprendre sa route initiale.

Enfin elle atteignit sa destination décidée dès sa sortie non autorisée. Cherchant la rampe d'accès, elle entra dans le magasin de bricolage.

_ Bonjour mademoiselle, puis-je vous aider ?

Elle leva les yeux et vit clairement la pitié dans le regard du vendeur.

Désagréable.

_ Vous auriez du ciment ?

_ Bien sûr, dans le fond. Suivez-moi.

Lorsqu'Elda ressorti du magasin, elle avait un sac de vingt kilos de ciment sur les genoux, et un rouleau de corde solide, et la note laissée au nom de l'hôpital, ça leur ferait les pieds de l'avoir maintenue de force en vie.

Qu'as-tu à perdre ? Que gagnes-tu à rester ici ?

Rien.

Elle roula quelques minutes jusqu'à entendre le clapotis de l'eau. En ce milieu de journée, la circulation était rare, les gens étant tous occupés. Et c'était très bien comme ça, Elda n'avait aucune envie qu'un petit génie en mal de notoriété tente de jouer les héros du jour pour passer aux informations du soir.

Avec soin, la jeune fille choisi l'endroit du pont enjambant le côté le plus profond de la rivière. C'était là que la voiture de ses parents avait fait un plongeon fatal.

Elle se perdit dans ses souvenirs, revivant l'accident ayant emporté ses parents, son placement à l'orphelinat, sa découverte de la bibliothèque, le plus bel endroit qui soit, son méprit de son monde allant droit dans le mur dans l'indifférence générale, son énième fugue pour une simple dispute avec une autre orpheline, sa chute sur les rails, son regard terrifié se reflétant sur la carlingue du train fonçant sur elle, la percutant…

Son réveil béni dans le monde de Harry Potter, rêve merveilleux qu'elle aurait voulut sans fin. Même si elle n'avait fait que ça, rêver, elle avait tout de même l'impression de le avoir vécues, ces aventures. Ses rencontres avec ses personnages préférés, ses premiers pas en potions, ses manigances pour protéger tout le monde, ses amis… Drago, Harry, Ginny, Luna, Hermione, Ron, Neville, Fred, George… tous les autres… Et Rogue…

Comme elle aurait voulut rester avec lui, vivre avec lui. Une petite vie simple lui aurait suffit, du moment qu'il était là, avec elle…

Et la revoilà à nouveau sur ce pont, bien des années après l'accident, à scruter l'eau s'écoulant avec paresse. Elle aurait dû mourir ce jour-là mais le hasard avait fait qu'elle avait survécu. C'était normal au final qu'elle ait choisi cet endroit…

La boucle est bouclée.

Comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, Elda enroula la corde autour de ses vingt kilos de ciment et l'attacha solidement. Elle noua l'autre extrémité à sa taille, tout aussi solidement.

J'ai survécu à un accident de train, hors de question de survivre à la noyade, ça serait un coup à être encore plus traumatisée par l'eau.

Pourtant, effrayée, elle ne l'était pas en cet instant. Elle était même terriblement calme. Elle peina à poser le sac de ciment sur la barrière du pont avec un seul bras mais finit par réussir.

Adieu monde cruel, tu n'as rien à me donner. Non, ça fait vraiment nul comme dernière réplique.

Elle se hissa à côté de son sac et s'assura que personne n'avait la bonne idée de passer par là pile à cet instant. Les lieux étant déserts, elle hocha la tête et se laissa basculer avec son sac. Le ciment l'entrainerait irrémédiablement vers le fond et l'empêcherait de remonter.

Dommage que le livre Suicide, mode d'emploi soit censuré en France, ça m'aurait sans doute mieux inspirée… Beau pays libre, tu parles, obligés de nous dire que tel ou tel livre n'est pas politiquement correct à lire, comme si nous n'étions qu'une bande d'attardés incapables de faire la part des choses !

C'était mieux comme dernière pensée, ça lui ressemblait plus.

Elda heurta l'eau et la senti immédiatement l'engloutir dans son courant glacial. D'aucun prétendait que la mort par noyade était la plus terrible.

Rien ne lui avait jamais parut aussi doux depuis son réveil indésiré.

_oOo_

_oOo_

Tout était blanc lorsqu'Elda ouvrit les yeux, et elle se dit aussitôt qu'elle était de retour dans sa chambre d'hôpital.

Et merde, que faut-il faire pour crever, dans ce monde ? J'ai plus qu'à changer de pays pour demander l'euthanasie !

Elle se redressa mais perçu immédiatement une différence dans son corps. Elle avait retrouvé ses jambes, son bras et ses doigts.

_ Bon, je ne suis donc pas dans ma chambre. Ou alors j'ai été cryogénisée durant plusieurs siècles et la médecine a fait tellement de progrès qu'on a put me réparer… Tu parles, l'espèce humaine aura causé sa propre perte bien avant d'en arriver là.

_ A ce que je vois, tu es toujours aussi réaliste…

La jeune fille tourna la tête et haussa les sourcils.

De mieux en mieux…

_ Bonjour, professeur Dumbledore.

_ Tu es une fille drôlement courageuse, tu le sais ?

_ Le suicide est perçu par beaucoup comme un acte lâche.

_ Et toi, qu'en penses-tu ?

_ Que ce n'est ni l'un ni l'autre, juste égoïste. Mais dans mon cas c'est différent. Ce n'est pas comme si j'avais des gens pour me pleurer.

Dumbledore sourit et tendit la main à Elda pour l'aider à se relever.

_ Tu as toujours été quelqu'un de radical… J'ai une bonne nouvelle pour toi, ton corps ne sera repêché que dans trois semaines.

_ Ça ne sera pas joli-joli.

_ Non, effectivement. La police pensera un temps à un assassinat, ce n'est pas tout le monde qui se leste volontairement de vingt kilos de ciment pour se jeter d'un pont, surtout qu'il leur paraissait difficile que tu t'attaches toute seule avec un seul bras. Mais il sera finalement prouvé que tu étais juste sacrément adroite et que c'est un suicide.

_ En parlant de bras, pourquoi j'ai retrouvé mes membres manquants ?

_ Un cadeau de ma part, je te dois bien ça.

Elda pencha la tête sur le côté et haussa finalement les épaules, regardant autour d'elle. Tout était blanc, mais elle était bien incapable de dire où elle se trouvait.

_ C'est donc ça, la mort…

_ Crois-tu ?

_ Je viens de me noyer. Et que je sache, on n'a pas de prêtre bizarre qui vous rende la vie d'un baiser, ni dans mon monde, ni dans le vôtre.

Dumbledore sourit et lui désigna un point à l'horizon.

_ Tu devrais y aller. Chez toi, il y a beaucoup de monde pour te pleurer.

Elda fronça les sourcils avant de hausser les épaules. Elle fit quelques pas avant de se retourner vers Dumbledore.

_ Professeur, est-ce que c'était un rêve, juste une invention dans ma tête durant mon coma, ou bien la réalité ? Et à cet instant précis, est-ce ma noyade qui me fait délirer ou bien est-ce réel ?

_ Bien sûr que ça se passe dans ta tête, Elda, mais pourquoi donc faudrait-il en conclure que ce n'est pas réel ?

La jeune fille éclata de rire, un rire franc et joyeux, comme elle n'en avait pas eut depuis longtemps.

_ C'est à Harry qu'il fallait sortir ce genre de phrase !

Dumbledore inclina la tête et tourna les talons pour partir de son côté. En plissant les yeux, Elda remarqua qu'il rejoignait une vague silhouette se perdant dans la blancheur immaculée des lieux. Elle aurait juré qu'il prenait sa main dans la sienne en disparaissant.

Tiens donc, ce n'était pas mentionné dans les livres, ça…

Elle sourit avec amusement, contente d'avoir put assister au moins à un dénouement heureux. Réel ou rêvé, cela la soulageait malgré tout de voir au moins une belle fin.

Elle parti de son propre côté en se demandant combien de temps il lui faudrait marcher. Mais bientôt elle se retrouva engloutie par l'environnement immaculé, son esprit devenant tout aussi blanc sans même qu'elle ne s'en rende compte. Elle disparaissait dans ce néant blanc comme si elle s'endormait, tout en douceur, sans s'en apercevoir…

_ Merci pour tout, Elda…


Ce chapitre est le plus dur que j'ai écrit dans cette fanfiction, et paradoxalement l'un de ceux que j'ai le plus aimé. Il est effrayant le monde d'Elda, n'est-ce pas ? C'est pourtant simplement le nôtre. Le médecin qui s'excuse auprès de son fils est inspiré de ma mère qui s'est un jour excusée de m'avoir donné la vie dans un monde tel que le nôtre. Je n'ai jamais été aussi fière d'être sa fille que ce jour-là, parce que c'est à mon sens la plus belle déclaration d'amour qu'un parent puisse faire à son enfant.

Quoi qu'il en soit, le prochain chapitre sera le dernier, j'espère que vous lirez cette histoire jusqu'à son dénouement :)