Chanson à écouter:
Ed Sheeran - How Would You Feel
Chapitre 8: Au Terrier
· Salut Hermione!
Ron avait beaucoup changé physiquement et mentalement. Hermione le trouvait beaucoup plus mature. Elle aurait voulu l'aimer, ça avait l'air plus simple.
Elle s'imaginait sa vie avec lui.
Ce serait une vie simple, une jolie famille de sorciers, une maison accueillante pleine de rire et d'affection, une vie à laquelle beaucoup de personne aspirait.
Et pourtant, elle savait qu'elle s'ennuierait à mourir. Elle ferait tout pour s'adapter au début, pour les enfants, pour Ron aussi, parce que si elle n'était pas folle amoureuse de lui, elle l'appréciait quand même, et puis c'est un homme merveilleux et il l'aime tellement alors…
Mais petit à petit, elle commencerait à se lasser, à rêver d'aventures et d'amour. Ils commenceraient à se disputer parce qu'elle travaillera trop, pour essayer de remplir le vide. Les disputes s'intensifieront parce que quand elle ne travaillerait pas, elle aurait toujours le nez plongé dans les bouquins, pour s'évader de la prison que sera devenue son mariage…
Finalement peut-être que «simple» n'était pas pour elle.
· Salut Ron!
· Je suis désolé de n'apparaître que maintenant, je sais que je me suis beaucoup éloigné ces derniers temps… Tu es très belle ce soir.
· Merci… Et je ne t'en veux pas, ne t'inquiète pas, je comprends…
· Je suis passé voir Harry et il m'a dit que tu avais retrouvé d'anciens amis?
· Oui c'est cela, d'anciens amis.
Ils restèrent un instant chacun dans leur pensée, chacun pensant à la bonne manière de formuler leur pensée.
· Je t'aime Hermione. Je pense que tu le sais déjà. Et je pense que toi et moi, ça pourrait marcher. Alors… Je me suis dit qu'il fallait que je vienne pour qu'on officialise les choses.
Hermione ne sut pas vraiment quoi dire. Elle savait qu'il était venu pour ça, elle savait qu'elle ne pouvait pas accéder à sa requête, elle en était même certaine maintenant. Mais elle savait qu'elle allait lui briser le cœur, elle devait trouver les bons mots pour minimiser la douleur.
· Je t'apprécie beaucoup aussi Ron. Je t'assure qu'à un moment, j'ai vraiment cru que nous deux, ça pouvait marcher… Mais il s'est passé beaucoup de choses ces derniers temps et je me suis rendue compte que la vie était trop courte pour se contenter de quelque chose qui marche bien. Je ne pourrais jamais t'apporter ce que tu attends dans la vie Ron et toi non plus tu ne pourras jamais vraiment faire mon bonheur… Alors l'un de nous devra sacrifier son bonheur pour l'autre, en s'adaptant, et je pense que ni toi ni moi ne méritons cela. Finit-elle par dire.
Ron ne dit rien pendant quelques minutes. Quand il est allé voir Harry, il lui avait demandé conseil sur ce qu'il devait dire pour qu'Hermione lui pardonne de s'être autant éloigner. Il n'oublierait jamais ce que son ami lui avait dit:
«Je pense qu'elle comprend déjà que tu as vécu certaines choses difficiles après la guerre Ron, je suis sûr que tu n'as rien à te faire pardonner. Mais je pense qu'il est trop tard maintenant, elle n'est plus la même. Je crois que tu l'as déjà perdu, peut-être même qu'elle n'a jamais été à toi.»
Harry avait donc raison.
Il était venu quand même, pour tenter sa chance, parce qu'il l'aimait vraiment. Mais à la minute où il l'avait aperçu, totalement absorbé par ses pensées, pas comme quand elle réfléchissait à un devoir, mais comme si plus rien n'existait autour, il avait compris que son cœur appartenait déjà à quelqu'un d'autre.
Au moins, il aurait tout tenté, il ne regrettait rien, il n'était même pas en colère.
· Je savais déjà que tu allais répondre quelque chose comme ça. A la minute où je t'ai arrivé avec ta belle robe, je l'ai su.
· Je suis désolée Ron.
· Ne t'inquiète pas Hermione, je m'en remettrai je suis un grand garçon. Déclara-t-il en se levant et en commençant à s'éloigner.
Hermione se leva elle aussi et lui offrit un sourire.
· Tu viens quand même demain soir n'est-ce pas? Maman serait déçue si tu ne venais pas, tu fais partie de la famille tu le sais bien, que tu sois avec moi ou pas.
· Bien sûr, je serais là. Promit-elle.
· J'espère qu'il sait la chance qu'il a! Ajouta Ron en s'éloignant encore un peu avant de transplaner.
Hermione se contenta de sourire, lui fit un dernier signe de la main et entra dans la maison.
A quelques mètres de là, un jeune homme, un sac à la main, venait de se figer. C'était la deuxième fois de sa vie qu'il voyait quelqu'un disparaître comme ça en une fraction de seconde. Et pourtant, la jeune fille, à laquelle il avait voulu rapporter le sac qu'il tenait à la main, n'avait pas du tout réagit, comme si c'était quelque chose de totalement normale.
Il laissa tomber le sac et rebroussa chemin.
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· Hermioooonnnne!!! S'écria un jeune fille rousse tout en courant pour finir par se jeter dans ses bras.
La période de noël aux terriers était toujours très animée, même si cette année, la famille était encore un peu en deuil, Molly espérait que les fêtes finiraient par soigner un peu les cœurs.
Après un festin digne des rois où tout le monde n'avait pas pu s'empêcher de raconter quelques choses à propos de Fred. L'atmosphère semblait s'être alléger. On avait maintenant formé quelques petits groupes par-ci par-là, on parlait de Quidditch, de stage chez les Aurors, du Ministère, de l'avenir du monde sorciers…
Ginny et Hermione, dans leur coin, était heureuse de se retrouver après ces trois mois de séparation.
· Alors, ça se passe comment à Poudlard? Demanda la brune.
· Oh tu sais, c'est calme. Un peu triste aussi, on ne peut pas effacer tout ce qui s'est passé des mémoires aussi facilement.
· Oui, je suppose.
· Mais les choses s'arrangent. Et tu ne me croiras pas, mais j'ai rencontré quelqu'un et je crois que cette fois-ci les sentiments sont réciproques! S'enthousiasma Ginny.
Quand Harry et Ginny avait rompu, Hermione avait cru à une blague. A ses yeux ces deux-là étaient la définition même du couple parfait. Mais il fallait bien constater qu'elle avait tort. Elle avait bien vu que finalement, ils se portaient bien mieux l'un sans l'autre.
Surtout Ginny. Elle semblait plus vivante, n'étant plus prisonnière de ce sentiment qu'elle traînait depuis des années.
Peut-être qu'elle aussi, si elle et Drago finissaient par se mettre ensemble, elle finirait par se dire qu'en fait ce n'était pas vraiment ça alors, il se quitterait sans rancune et elle serait enfin libre…
Mais cette pensée la déprimait encore plus, cela voulait dire que toute cette souffrance n'aurait servi à rien.
· Alors, avec Harry c'est vraiment fini?
· Je pense… Je sais que tu es déçue, je l'ai été aussi, toute cette souffrance, pendant des années, pour finalement rien. Mais je pense que c'est mieux comme ça. Il m'a fallu être avec lui aussi pour me débarrasser de mes sentiments et passer à autre chose. Sans cela, je n'aurais jamais accepté de voir quelqu'un d'autre.
· Et dis-moi, à quel moment tu t'es rendu compte que finalement ce n'était pas ce que tu voulais vraiment.
Ginny se mit à réfléchir. Elle avait aimé Harry, depuis qu'elle connaissait son existence. Elle avait toujours pensé qu'une vie sans lui n'en valait pas la peine. Elle l'avait accepté depuis des années. Alors elle a attendu patiemment, dans son coin,le jour où le jeune homme se rendrait enfin compte qu'elle était son âme-sœur.
Mais elle s'était trompé. Toutes ses années, elle s'était dévouée à ce sentiment, elle n'a jamais essayé de le combattre, même quand leur histoire paraissait impossible. Elle n'a jamais cherché autre chose. Les garçons avec qui elle sortait avant lui n'était qu'une façon de remplir le vide, en attendant qu'il la regarde.
Et il l'a regardé, exactement comme elle le voulait. Au début, comme il y avait encore la guerre, la peur de le perdre était beaucoup trop forte. Mais quand tout s'était apaisé, que leur histoire était enfin possible, elle comprit.
· La première fois que je me suis réveillée à côté de lui. Finit-elle par dire
· Comment cela?
· Quelques jours après la fin de la guerre, tout était calme, même la maison où tout le monde avait l'habitude de crier. Avec la mort de Fred, tout était plus triste, mais plus calme aussi.
Harry avait dormi à côté de moi cette nuit-là pour la première fois. Il ne s'était rien passé, on a juste parlé toute la nuit, tout paraissait possible à cet instant-là, j'étais heureuse. On parlait de notre futur, du bonheur que ça serait de se réveiller à côté l'un de l'autre tous les matins… Et puis on s'est endormi…
Sauf que le matin, en me réveillant, je me suis rendue compte que ce n'était pas un bonheur de me réveiller à côté de lui, bien sûr tout était parfait. Mais justement, tout était beaucoup trop parfait. L'attente avait été beaucoup trop passionnante que la suite, peu importait comment elle serait, s'annonçait fade…
C'est là que j'ai compris qu'on n'avait plus rien à vivre ensemble…
Hermione ne trouva rien à répondre, alors elle ne dit rien. Elle se contenta d'offrir un sourire triste à son amie.
· C'est à cause de cet inconnu dont tu es amoureuse depuis longtemps que tu me demandes ça? La taquina Ginny
· Quoi? Qui t'a raconté ça? C'est Harry je suppose! Il ne sait vraiment pas tenir sa langue! S'énerva la brune, sachant pertinemment que la plus jeune des Weasley ne lâchera pas l'affaire avant d'avoir un nom.
· Oui c'est Harry, il me l'a dit ce matin. Mais ne lui en veut pas, tu sais très bien qu'on ne peut rien me cacher!
· D'accord!... Alors, comment ça se passe les cours? Essaya Hermione pour changer le sujet de conversation tout en sachant que ça n'allait pas marcher.
· Tu veux vraiment jouer à ça?
Elle soupira, peut-être devait-elle se confier. Elle avait beaucoup réfléchi pendant la nuit, elle voulait tenter sa chance avec Drago. Elle avait fini par accepter le fait que malgré tout leur passif, elle l'aimait, même s'il avait été ignoble et horrible et tout, elle ne pouvait pas s'empêcher de ressentir cet amour pour lui.
Alors, comme elle avait tout fait pour nier ce sentiment, pour le fuir, pour l'effacer sans succès. Il était sûrement temps de faire tout le contraire, de le poursuivre.
Mais le problème était qu'il était Drago Malefoy et qu'elle était Hermione Granger. Elle ne savait pas comment elle pouvait le séduire, Ginny savait y faire avec ce genre de choses, peut-être pourrait-elle l'aider.
· Bon d'accord. Mais tu promets de pas me juger et de pas me traiter de folle alors!
· Bien sûr que je vais te juger et que je vais te traiter de folle si le nom que tu me donnes est beaucoup trop imprévu… Mais je serais toujours de ton côté, je t'aiderai à l'oublier ou à le pourchasser selon tes désirs.
· Bon d'accord, c'est… Roooh, c'est beaucoup trop dur. Je me rends compte que je ne l'ai jamais dit à haute voix… Enfin si, bien sûr que j'ai déjà dit son nom, mais pas en admettant que je l'aimais.
· C'est vraiment grave là Hermione! Même moi, qui suis la championne de l'amour secret, je ne comprends pas.
· C'est différent! Toi tu les as acceptés tout de suite tes sentiments, moi ça m'a pris des années.
· D'accord, tu veux que je devine?
· Peut-être que c'est mieux, on va dire que tu as droit à trois essais et si tu ne trouves pas, ben c'est que c'est mieux que je le garde pour moi? La taquina-t-elle.
· D'accord! Je relève le défi! J'ai droit à combien de questions? S'écria Ginny à la grande surprise de son amie.
Et c'est ainsi que le jeu commença.
· D'accord, alors, d'abord, est-ce que je le connais?
· Bien sûr Ginny. Tu te rends compte que c'est une question perdue? Si tu ne le connaissais pas je n'aurais pas autant de mal à te dire qui c'est, voyons.
· Ok ok, D'où je le connais alors?
· Tu le fais exprès ou quoi Ginny? De Poudlard.
· Ecoutes, je ne pose ces questions que pour confirmer certaines choses. Comme je le connais de Poudlard et que toi aussi. Puisque tu as si peur de me le dire, cela veut dire que c'est quelqu'un que tu n'assumes pas du tout d'aimer. J'aurais bien dit Harry mais je sais que ce n'est pas le cas, pas vrai?
· Ce n'est pas Harry, tu as raison.
· Sa maison à Poudlard?
· Bon… là j'avoue c'est une bonne question…
· Parce que c'est Serpentard n'est-ce pas?
· Comment tu as deviné?
· Seul un Serpentard pourrait te rendre aussi folle. Et je connais exactement le nom de celui qui sait le faire mieux que personne. Te rendre folle, dans tous les sens du terme.
· Eh, je ne suis pas folle!
· Oh que si, tu dois vraiment être irrécupérable pour être amoureuse de Drago Malefoy!
· Ah! Tu le savais depuis le début c'est ça?
· Bien sûr que je le savais. Je le savais même quand toi tu t'obstinais encore à le nier, j'ai remarqué la façon que tu avais de le regarder. Je suis même étonné que personne à part moi n'ait remarqué, tellement c'était flagrant!
· Peut-être qu'ils étaient plus concentrés sur les disputes. D'ailleurs, on dirait que ça ne te choque pas du tout que je puisse l'aimer malgré tout ce qu'il m'a fait. Peut-être que tu es aussi folle que moi.
· Oh Hermione, comment peux-tu être si intelligente et si aveugle à la fois? Ce mec a passé son temps à te pourrir la vie, parce que c'était la seule manière qu'il avait trouvé pour en faire partie.
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Les mots de Ginny n'arrêtaient pas de tourner dans sa tête alors qu'elle venait de rentrer. La maison était vide, ses parents étaient allés à une soirée de Noël dans leur cabinet. Fatiguée, elle monta tout de suite se coucher, choisissant d'ignorer le répondeur qui clignotait lui signalant qu'il y avait des messages.
Le lendemain matin, elle fut réveillée par des voix au rez-de-chaussée. Intriguée, elle se leva et alla voir. Elle découvrit Emily totalement paniquée, répétant à sa mère que:
«Jake avait disparu.»
Bonjour à tous,
On arrive presque à la fin! Mais d'abord, l'avant-dernier chapitre la semaine prochaine.
F.Mérope
