Petit mot de l'auteure : écrit pour la journée du Coming Out.
Jour 14 : Chien
UA modern
Warning : homophobie, CO qui se passe bien (mais la fin est toute douce pour compenser)
Balon Greyjoy n'était pas un homme particulièrement sympathique dans ses propos. Aujourd'hui, il lui prouvait une nouvelle fois que c'était le cas. Yara avait en effet reçu un appel urgent de Catelyn Stark, l'informant que Sansa avait eu un grave accident. Un brute du nom de Ramsay Bolton l'avait agressé. Un garçon, un certain Theon, avait réussi à alerter les urgences et c'était interposé, mais le temps que des renforts n'arrivent, l'espèce de brute sans nom avait eu le temps de sérieusement les blesser. Depuis, Sansa était maintenue dans un sommeil artificiel, le temps pour son corps de se remettre de l'épreuve.
Tu peux venir ? Si c'est pour l'argent pour le ferry, ce n'est pas un soucis. Je veux que tout ce qui permet à Sansa d'aller mieux soit auprès d'elle.
La fer-née n'avait pas hésité un instant à accepter, argent ou pas : elle n'allait pas laisser sa rousse mal en point sans au moins être à ses côtés pour la soutenir ! Malheureusement, son père n'avait pas vu les choses ainsi.
- Tu ne vas quand même pas accourir dès qu'elle te le demande !
- Elle est entre la vie et la mort !
- Et alors ? Ce n'est pas une raison pour te comporter sans aucune fierté ! Un Fer-né ne se comporte pas comme ça ! Tu veux que les gens croient quoi ? Que tu es sa chienne ?
Des piques comme celle-ci, son père lui en avait déjà lancé des centaines. Yara les avait toujours laissé passer, mais cette fois-ci, entre la peur pour Sansa et sa fureur grandissante, elle mordit en retour.
- Tu sais quoi ? En effet je suis sa chienne ! Cela fait six mois que nous sortons ensemble !
Yara vit son père pâlir. Elle présumait qu'il avait toujours eu des doutes concernant leur relation, mais il y avait une différence entre l'imaginer et se recevoir l'information ainsi.
- J'aurais préféré te faire mon coming-out autrement mais tu ne m'as pas laissé le choix. je...
- Je te laisse le choix, maintenant, dit son père d'un murmure glacé. Tu restes ou tu pars. Mais si tu pars, ne revient pas.
Elle crut d'abord qu'il exagérait, mais ne vit aucune ironie dans son regard. Le pire, c'était qu'elle n'était même pas étonnée... Elle se leva alors pour gagner sa chambre et, quand elle en sortie avec son sac sur l'épaule, n'eut même pas un regard en arrière.
…
Quand elle arriva à la clinique, Catelyn l'attendait.
- Comment va Sansa ? S'inquiéta Yara.
- Toujours endormie, répondit la mère d'une voix blanche. Mais les médecins ont pu refermer la plupart des plaies internes comme externes. Ils sont donc confiants. Et maintenant que tu es là, tout ira pour le mieux. Je suis sûre qu'elle sentira ta présence. Merci encore d'avoir fait le chemin. Mais donne-moi donc ton sac !
Elle n'attendit pas sa réponse pour le prendre d'autorité. Ce fut alors qu'elle remarqua à quel point il était lourd.
- Mais qu'est-ce que tu as mis dedans ? S'étonna-t-elle.
Yara avait prévu de mentir. Inventer un énorme cadeau ridicule pour Sansa, jouer la fille Fer-né qui se trimballait toujours avec des objets inutiles. Mais le trajet solitaire l'avait plus ébranlé que ce qu'elle aurait souhaité. Alors à la place d'un mensonge, elle répondit par des larmes.
- Mon père m'a mis dehors...
- Par les sept... murmura Catelyn, horrifiée. Mais pourquoi ?
Cette fois-ci, Yara ne répondit rien. Elle savait que Sansa n'avait rien dit à ses parents. Même si celle-ci était dans le coma, elle ne voulait pas la trahir. Catelyn la regarda alors dans les yeux.
- Est-ce... est-ce qu'il aurait appris pour toi et ma fille ?
- Elle vous l'a dit ? S'étonna la brune sans même penser à nier.
- Non, sourit tristement Catelyn. Mais cela ne m'étonne pas ; la présentation de Joffrey a été un tel fiasco que je pense qu'elle préfère attendre. Je l'ai simplement deviné par moi-même. La manière dont elle parle de toi ne laissait que peu de place au doute.
- Et... et cela ne vous embête pas ?
- Yara... quand je t'ai dit ce matin au téléphone que je voulais que tout ce qui permet à Sansa d'aller mieux soit auprès d'elle, je ne parlais pas seulement de l'hôpital. Tu rends ma fille heureuse. Après Joffrey et ce Ramsay, je ne peux rien demander de plus que quelqu'un qui sache la faire rire.
Réalisant que Catelyn l'acceptait complètement lui fit redoubler de larmes, cette fois-ci teintées d'un soulagement bienvenue. La louve la prit alors dans ses bras :
- C'est fini. Tu es en sécurité maintenant. Tu es avec nous.
Elles restèrent quelques minutes comme cela jusqu'à ce que, d'un silencieux accord, elles ne se mettent en route pour la chambre de Sansa.
