L'affreuse petite peste.
Ne pas aimer un film, ne pas aimer une série, ne pas aimer un univers, c'est notre choix, c'est ce qui fait de nous une personne différente d'une autre. C'est ce qui fait que chacun peut briller en société. Essayer tout du moins. June était une jeune femme qui avait l'arrogance de croire qu'elle était extraordinaire, bien plus unique encore qu'une célébrité ou même qu'un politicien. Elle n'avait rien du leader charismatique, elle n'avait rien de l'intelligence hors du commun des scientifiques et pourtant, elle se permettait de croire qu'elle était différente des autres. Différente au point de pouvoir survivre à une apocalypse en cas d'invasion de zombie. Différente parce qu'elle se croyait capable d'évoluer à son aise dans un milieu hostile et inconnu. Elle l'avait toujours cru.
Petite, elle s'imaginait être l'héroïne de contes fantastiques. Elle s'imaginait sauver ce prince retenu par un si terrible dragon qu'une autre petite fille de son âge en aurait fait des cauchemars pendant un long moment. Puis avec le temps, ses rêves de gloire avaient évolué. De la sauveuse de princes en détresses, elle était devenue l'ambitieuse femme qui voulait approcher le soleil sans faire d'études d'astronomie. La fameuse dame qui deviendrait présidente sans même avoir entendu parler de politique. Elle aimait plus que tout la facilité, les raccourcis. June détestait se mouiller, mais restait très ambitieuse. C'est en ça qu'elle se croyait mieux que les autres.
Elle n'était pas détestable June était simplement humaine. L'erreur avait été commise par ses parents qui avaient toujours eu le don de lui offrir tout ce qu'elle voulait. Il lui avait suffi de claquer des doigts pour obtenir un poney alors qu'elle avait quatre ans. A six ans, elle réclamait une chanteuse à la mode à sa fête d'anniversaire. Plus elle grandissait et plus les choses lui semblaient acquise à l'avance. Sans n'avoir jamais eu la moindre limite, elle était devenue gourmande. Un peu trop même. Mais personne ne l'en avait jamais réellement empêchée.
Alors, maintenant qu'elle avait vingt-trois ans et qu'elle passait plus de temps au SPA privé de sa famille et dans la piscine de son manoir, qu'à chercher un travail ou même des études à suivre, June, ambitieuse, s'imaginait déjà docteur bien que la vue du sang la répugnait le plus au point. Il était là pathétique de constater que les humains avaient toujours été et resteraient de dégoûtants petits singes qui derrières leurs bonnes œuvres de charités pour les handicapés employaient des enfants de pays pauvres pour faire de la couture.
Le sujet que June refusait toujours d'aborder était celui des croyances. Pour elle, croire en une ou plusieurs entités supérieures n'avaient pas de sens. Les martiens n'existaient pas et les illuminati non plus, sinon elle été certaine qu'ils se seraient manifestés en sa présence. Elle détestait par-dessus tout l'histoire de peuple qui avait été réduit en esclavage par une religion, qu'elle soit chrétienne, celte, grecque ou égyptienne. Elle trouvait stupide tous ces gens qui se rattachaient à quelque chose d'invisible pour tenter de survivre dans un monde qu'elle appréciait tout particulièrement. Elle s'emportait quand on glissait sur ce terrain et son entourage avait compris qu'il valait mieux éviter d'agacer la petite princesse qu'elle était.
Et June croyait de plus en plus être une princesse. Mais, si un jour, la belle se retrouvait face à un roi ? Un vrai roi, d'un vrai royaume ? L'expérience serait unique. Peut-être devrais-je essayer de pousser le destin dans cette direction...
Car après tout, dans ce monde fantastique, June est loin d'être maîtresse de son destin.
