Quand on prie la bonne étoile


Narnia ne m'appartient pas, bien sûr. Il demeure pourtant quelque part en moi. Je ne suis pas la chronologie des romans. Je me suis basée sur les films car pour moi tout tourne autour de Ben Barnes. J'ai donc adapté la vie de Caspian à mon imagination.


Cornélius regardait Caspian lors du conseil, il avait été efficace, calme et compréhensif. La paix régnait à Narnia grâce à Caspian même si le souvenir de la présence d'Aslan maintenait un lien, Caspian savait s'y prendre. Cornélius voyait tout le mal que se donnait le roi pour maintenir tout le monde en cohésion. Mais ce que Cornélius voyait aussi ou plutôt ne voyait plus c'était un sourire sur son visage. Depuis son retour de l'Odyssée, il avait pris son rôle encore plus à cœur tout en étant bien seul. Cornélius l'avait bien compris. Caspian était revenu seul du Pays d'Aslan. Caspian avait toujours été seul. Cornélius avait essayé d'être là. Cornélius pouvait encore voir le petit garçon qu'avait été Caspian …

Aux abords du château de Caspian IX…

Cornélius était sorti des montagnes noires. Il voulait certaines provisions et peut-être aussi rencontrer d'autres personnes, il aimait les livres mais il aimait aussi partager ses lectures. La solitude lui pesait ces derniers temps, il voulait voir de la vie autour de lui. Survivre et se cacher parfois il en a assez. Sur la route, il avait rencontré deux Centaures. Bien sûr, les Centaures avaient parlé des étoiles, c'était leur sujet de prédilection. Ils les observaient toutes les nuits. Ils parlaient surtout d'une étoile inhabituelle. Ils ne comprenaient pas pourquoi elle ne suivait pas le modèle classique. Ils furent surpris par les connaissances de Cornélius en astronomie. Ce dernier leur avait répondu qu'un nain pouvait aussi aimer les étoiles, il n'y avait pas que les mines dans la vie d'un nain et en plus, il ne l'était qu'à moitié ! Cornélius n'aimait pas les cases où l'on enfermait les gens. Il avait toujours aimé l'astronomie, il faisait ses propres observations et calculs, il le leur avait prouvé et effectivement cette étoile avait une trajectoire inhabituelle. Comme l'apprit Cornélius de la bouche du Centaure, cette étoile était née en même temps que la fin d'une autre comme si elle était morte en lui donnant naissance. Personne ne lui avait encore donné de nom. Aucun Centaure n'arrivait à la comprendre. Elle était brillante, d'une teinte bleutée encore jamais vue. Elle paraissait solitaire. Elle avait croisé la trajectoire de planètes et si elle atteignait un jour son apogée, elle dominerait toutes les autres. Comme si elle aller régner sur les autres. En tout cas, les Centaures voulaient espérer qu'elle aiderait Narnia.

Cornélius les quitta au matin et continua sa route vers Telmar et le marché autour du château. Là-bas, Cornélius fit ses achats et vendit sa marchandise au meilleur prix possible. Il pensait déjà au retour car même s'il faisait illusion, il devait être prudent et faire attention.

Cornélius avait prévu de se réveiller tôt pour partir et faire le plus de chemin avant la nuit. Il fut réveillé par deux gardes du palais, ils cherchaient quelqu'un sans vouloir dire qui mais ça avait l'air important. En plus la ville était en effervescence car il y avait une fête apparemment... Cornélius ne savait pas quel en était la raison car ce que pouvait faire les Telmarins ne l'intéressaient pas le moins du monde.

Ce fut là que Cornélius s'aperçut qu'un livre manquait. Il l'avait posé hier soir sur son sac et il n'y était plus. C'était un livre d'Astronomie. Il regarda aux alentours s'il n'était pas tombé mais rien, par contre il entendit une voix d'enfant et vit alors que son livre était dans les mains d'un très jeune garçon, caché derrière un arbre. Le garçon ne savait pas lire car il était trop jeune mais il se servait des images pour raconter une histoire à l'arbre, comme à un ami. Cornélius se rappelait combien avant les arbres aimaient cela. Aujourd'hui, ils étaient tous silencieux mais peut-être pouvaient-ils encore écouter ? Qui sait ?

- Tu vois. Les étoiles nous observent comme nous les observons. Je crois qu'elles peuvent nous aider. Peut-être que ma Maman est une étoile ? J'ai fait un vœu. A toi je peux le dire : celui de ne plus être seul.

Cornélius s'approcha du petit garçon qui fut surpris. Il se retourna et Cornélius découvrit un petit Telmarin aux cheveux noirs et aux yeux encore plus sombres.

- Bonjour ? Je pense que c'est mon livre.

- Il est joli avec toutes les étoiles. Je pouvais ?

- Si tu y fais attention, oui.

- C'est vrai ? A la maison, on me dit tout le temps ce que je dois faire. J'aime bien les étoiles et les histoires aussi.

- Et où es ta maison ? Ne devrais-tu pas y retourner ?

- Je n'ai pas envie. C'est mon anniversaire et je ne peux même pas faire ce qu'il me plaît. J'ai 6 ans aujourd'hui.

- Bon anniversaire, petit monsieur.

- Caspian.

- Pardon, tu as dit ?

- Caspian, le dixième, annonça-t-il en se redressant.

- Tu … Vous êtes le petit Prince ?

- Je ne veux plus.

- Vous ne voulez plus quoi ?

- Être Prince ! Ce n'est pas amusant. Je suis tout le temps tout seul. Père n'est jamais là ! Alors Roi non plus je ne veux pas.

- Et que voudriez-vous ?

- Ne plus être seul. Ma Maman est partie le jour de ma naissance.

Cornélius fut surpris par les paroles de ce petit garçon. Il semblait bien seul, c'est vrai. Il n'avait que 6 ans. 6 ANS ! Comme l'étoile bleue ! Drôle de coïncidence ! Est-ce que cette étoile et Caspian pouvaient être liés ? Un Telmarin pourrait-il influencer le destin de Narnia ? Cela pouvait-il être aussi simple ?

- Connaissez-vous des histoires ?

- Pardon ?

- Connaissez des histoires ?

- Oui.

- Avec des Narniens ?

- Des Narniens ?

- Pourquoi répétez-vous tout ce que je dis ?

- Désolé, je suis étonné que vous connaissiez ce mot.

- Ma nourrice m'en racontait mais elle a dû partir. J'aimais beaucoup celles avec les anciens rois et reines.

- Connaissez-vous la fin de l'histoire ?

- Elle n'a pas de fin, répondit Caspian.

- Pourquoi dites-vous ça ?

- Ils pourraient revenir. Ils ne voulaient peut-être pas partir, j'en suis sûr. Les rois ne sont pas toujours libres de choisir…

Cornélius fut touché d'entendre cette déclaration, un enfant si jeune ne devrait pas être autant conscient de cela mais s'amuser et être heureux.

- Et vous, voudriez-vous qu'il reviennent ? Le questionna alors Cornélius.

- S'ils veulent bien être mes amis ou mieux encore ma famille… Ils voudraient bien de moi, croyez-vous ?

- Pourquoi dites-vous ça ?

- Mon oncle et ma tante, ils ne m'aiment pas trop. Mon oncle est tout le temps après moi. On dirait qu'il voudrait que je disparaisse. Et Papa, il ne fait que me donner des leçons pour que je sois un bon roi, le dixième comme il dit. Moi, je veux juste un ami.

- Voulez-vous que je sois votre ami ?

Caspian le regarda, surpris mais surtout avec un début d'espoir dans le regard.

- Et les histoires, vous m'en raconteriez ? demanda Caspian avec une étincelle dans ses yeux sombres.

- Oui, si ça reste entre nous.

- Et les étoiles, vous me les montrerez dans le ciel.

- Bien sûr.

- Vous voulez vraiment être mon ami ? voulut savoir le Prince avec un sourire sur le visage à cette perspective.

- Oui.

Le sourire de Caspian s'illumina tout à fait.

- C'est mon plus bel anniversaire.

Cornélius se leva et tendit la main à Caspian.

- Voulez-vous bien rentrer maintenant ?

Caspian prit la main de Cornélius et ils rentrèrent au château. En ramenant Caspian, Cornélius eut droit à la phrase du roi : « Demandez-moi ce que vous voulez. » Cornélius avait dit être professeur et vouloir un emploi, alors pourquoi pas auprès de ce petit Prince qui l'avait trouvé. Le Roi avait souris et en ce jour d'anniversaire, il n'avait rien refusé à son fils.

Cornélius n'en revenait pas de toutes les années qui s'étaient écoulées depuis. Il avait été son ami, son professeur et son conseiller. Il avait un très grand nombre de souvenirs avec Caspian. Le Prince puis le Roi avait comblé toutes ses espérances. Il voudrait tant que Caspian retrouve le sourire et soit aimé comme il aimait : entièrement et sans s'arrêter, sans reprendre son souffle. Caspian méritait au moins un bel anniversaire et Cornélius allait s'assurer que ce soit le cas.