Bonjour à tous et bienvenu sur cette fanfiction Harry Potter !
Je tiens à vous prévenir qu'il y aura de la romance entre deux garçons, ainsi que de la différence d'âge relativement importante. Si cela vous déplait, et c'est entièrement votre droit, je ne vous jetterais pas la pierre mais vous invite cordialement à cliquer sur la petite croix en haut à droit ;)
Comme j'en ai l'habitude dans la rédaction de mes fanfics longues, l'histoire est déjà intégralement écrite sur mon ordinateur, vous êtes donc certains d'avoir la fin. Il y a 52 chapitres, que je publierais au rythme de un par jour.
Pour les titres des chapitres, je me suis fixé une thématique ''chansons''. Chacun d'eux et soit un titre, soit un ver d'une chanson. Si le cœur vous en dit, amusez-vous à identifier chacune d'elles ! Je crois que je me suis tiré une balle dans le pied avec cette thématique, mas j'ai réussi à m'y tenir !
Sur ce, je vous souhaite une très bonne lecture, n'hésitez pas à me laisser des commentaires, j'en serait ravie :)
Chapitre 1 : It's a new dawn, it's a new day…
Elda Princesse venait d'avoir quatorze ans. Elle les avait depuis le 31 juillet, pour être précise. Son jour de naissance l'amusait, c'était le même que le héros de sa saga littéraire préférée, Harry Potter. Son nom de famille en revanche l'amusait beaucoup moins. Il paraissait que les noms de famille avaient tous une origine lointaine, et Elda se demandait bien quels pouvaient être ses ancêtres à elle pour avoir écopé d'un nom aussi pompeux et ridicule que Princesse.
Va savoir, tu as peut-être du sang bleu dans les veines ?
La voix narquoise de sa conscience, un peu trop présente à son gout, la fit lever ses yeux bleu-vert vers le ciel. Elle souffla sur une mèche châtain tombant devant son visage avec exaspération.
Incapable de rester en place, ceux-là…
Maugréant contre sa conscience trop bavarde, Elda démêla à grands coups de peigne féroces ses cheveux tombant sur ses épaules en de superbes anglaises particulièrement désordonnées et indisciplinées ; et graisseuses. Se laver les cheveux n'était pas une priorité à l'orphelinat où elle vivait depuis qu'elle avait 5 ans. Pendant la douche, il valait mieux aller vite sans trop s'attarder, sous peine de voir les plus grands faire disparaitre vos affaires. Et puis barboter sous l'eau n'était pas vraiment une chose que la jeune fille appréciait.
Cela étant dit, les affaires d'Elda ne disparaissaient plus depuis qu'elle avait cassé le nez de Cassandra, littéralement parlant, lorsqu'elle avait voulut faire disparaitre son livre.
Elda secoua la tête pour laisser ses boucles reprendre leur place naturelle, frappa légèrement ses joues couvertes de discrètes tâches de rousseur et quitta la chambre qu'elle partageait avec trois autres orphelines, se levant bien plus tôt qu'elles.
Sans chercher à étouffer le son de ses bottines à talonnettes noires en cuir usé dont elle venait de nouer les lacets, la jeune fille dévala les escaliers en bois de la vieille bâtisse. C'était l'ennui avec les bâtiments classés, les rénovations devaient être minimes pour les laisser dans leur jus. Donc les vieux escaliers en bois qui grinçaient à chaque marche, il fallait les garder.
Elle se faufila dans la cuisine et sourit. Cette pièce était son domaine. Elle entreprit immédiatement de se préparer un petit déjeuner digne de ce nom, et avec ses talents de cuisinière, il serait délicieux.
_oOo_
Elda finissait tout juste son petit déjeuner lorsque l'orphelinat commença à s'animer. Les enfants y résidant s'éveillèrent et commencèrent leur vacarme habituel. La jeune fille gagna un recoin tranquille au grenier, là où personne ne venait jamais l'embêter et où elle pourrait lire à loisir. Elle avait toujours aimé lire, et avait dévoré tous les livres de la bibliothèque municipale, même ceux n'étant clairement pas de son âge. Qu'importe le genre dans lequel elle se plongeait, allant du roman d'horreur au fantastique, en passant par la littérature érotique, les essais philosophique et les romans à l'eau de rose, le principal était qu'elle oubli le monde dans lequel elle vivait. Cela dit, la vieille bibliothécaire la regardait de travers à chaque fois qu'elle empruntait un livre bien trop adulte.
Elda s'installa sur l'appui de fenêtre et entrebâilla le bâtant pour laisser l'air matinal entrer.
Le vent été frais et humide, charriant les première odeurs d'automne. Quoi de plus normal pour le 1er septembre ?
_ Il va pleuvoir, aujourd'hui… Tiens ? Des parents parfaits qui viennent examiner les nouveaux arrivages…
S'il y avait bien une chose qu'Elda détestait, c'était ces familles venant chercher des enfants à l'orphelinat. Ils les regardaient comme de la marchandise, examinant leurs dents et leurs cheveux comme d'autres vérifient qu'une pomme n'est pas pourrie sur l'étal du marché avant de l'acheter. Elle haïssait d'autant plus ces familles que les enfants trop âgés ne trouvaient jamais grâce à leurs yeux. Ces gens voulaient adopter des bébés, pas des enfants ayant déjà parfaitement mémorisé leur prénom et refusant de le changer !
Elle était bien placée pour le savoir. Arrivée à 5 ans, personne n'avait voulut d'elle. Elle était trop grande, trop agressive, trop attachée à ce qu'elle était pour laisser entrer une nouvelle famille dans son cœur.
Au moins maintenant, du haut de ses 14 ans, elle se savait tranquille. Elle soupira en se demandant si la petite Astrée, dernière arrivée et nourrisson de 6 mois, trouverait preneur et deviendra une autre Jennifer ou Brenda comme la mode l'était à présent pour ce genre de prénoms.
Se détournant de la fenêtre sur la vitre de laquelle les premières gouttes de pluie s'écrasaient, Elda se plongea dans son livre en souriant, ouvrant la première page avec impatience. Elle avait beau le connaitre par cœur, c'était toujours un délice de se replonger dans un Harry Potter. Et rien de mieux pour commencer sa journée que de voir Harry être exfiltré de chez les Dursley par la famille Weasley mettant un joyeux bazar dans le salon impeccable de la tante Pétunia !
_oOo_
Elda était dans la chambre qu'elle partageait avec d'autres orphelines lorsque Cassandra entra sans y être invitée, un sourire mauvais sur son visage d'ange.
_ Salut Princesse !
_ Ne m'appelles pas comme ça.
_ C'est pourtant ton nom de famille, non ?
_ Oui, c'est vrai… Moi j'en ai un, de nom de famille.
Cassandra perdit son sourire mesquin pour une expression furieuse. Elda connaissait son point faible et venait de frapper là où ça faisait mal. Cassandra avait été abandonnée à la naissance sur le parvis d'une église, sans même avoir de prénom.
La jeune fille marcha droit vers Elda et la saisi par le col de son sweat trop grand pour elle d'un noir délavé.
_ Tu n'es qu'une sale petite garce, Princesse. Les gens s'imaginent que tu es gentille, mais moi je vois clair en toi… Tu n'as qu'un cœur de pierre !
_ Ce n'est pas que j'ai un cœur de pierre, très chère, juste que je ne te supporte pas.
Elles se toisèrent avec la même froideur dans le regard. S'il y avait une chose qu'Elda abhorrait plus que tout, c'était le mensonge, et l'hypocrisie en était une forme, donc pourquoi aurait-elle fait semblant d'apprécier Cassandra ?
Elle lui adressa un sourire narquois qui fit sortir Cassandra de ses gonds et sa rivale la poussa violemment au sol. Elda lui jeta un regard noir, les poings serrés.
_ Eh bien quoi, Princesse ? Tu ne ripostes pas cette fois ? Ah oui, c'est vrai… La directrice t'a menacée de te punir la prochaine fois que tu te battrais avec quelqu'un.
_ La ferme, Cassandra.
La jeune file haussa les épaules et quitta la chambre, satisfaite d'avoir mit Elda en colère. Cette dernière se releva et récupéra sa vieille besace en cuir abimé d'un vert profond et fourra dedans son livre et quelques gâteaux au chocolat fait par ses soins. Elle drapa ses épaules de son manteau noir cintré à la taille et quitta la pièce d'un pas rageur.
Elle dévala les escaliers et sorti de l'orphelinat, rabattant la capuche de son manteau sur ses cheveux châtains pour les protéger de la pluie.
Ce n'était pas la première fois qu'elle fuguait ainsi, sur un coup de tête, elle était très douée pour quitter un endroit pourtant surveillé sans se faire remarquer.
_oOo_
La pluie ne semblait pas vouloir cesser de tomber sur la ville. Elda sourit et leva les yeux vers les lourds nuages gris fumée. Elle rajusta sa capuche et se remit en marche. Elle aimait la pluie, et les réactions qu'elle entrainait chez les gens. En fredonnant d'une voix sommes toutes relativement fausse, elle chemina sur les trottoirs détrempés.
_ On voudrait savoir éviter la pluie
Entre les gouttes se glisser
Deux, trois nuages et l'on court à l'abri
On n'aime pas trop se mouiller…
Elda avait un gout prononcé pour les chansons classiques du répertoire français. C'était son pays, et même si à ces yeux ils perdaient chaque jour les valeurs de sa devise, elle l'aimait et était fière d'en être une habitante. Et il n'y avait de toute façon aucune langue plus belle pour la chanson.
Tiens, en parlant de valeur perdue…
Son regard bleu-vert se posa sur un kiosque à journaux à l'entrée du métro, la Une annonçant un énième meurtre de masse quelque part dans le monde.
C'est un bien triste monde.
Désabusée à 14 ans, méprisante pour ce monde de violence qui n'avait plus visage humain, la jeune fille s'engouffra dans la bouche de métro.
_oOo_
La rame de métro était presque vide, ce qui permit à Elda de s'asseoir sur l'un des sièges en plastique recouvert de graffitis obscènes et idiots. A croire que les jeunes désœuvrés qui les avaient gravés à la pointe du compas avaient de la semoule à la place du cerveau.
Il préfère graver ''bite dans ton cul'' que des citations de Victor Hugo, la culture se perd !
Un bambin hurlait après sa mère en lui réclamant son Smartphone, empêchant Elda de se concentrer sur le discours de Percy Weasley sur son rapport pour le Département de la coopération magique internationale sur l'épaisseur des fonds de chaudron. Il devait avoir à peine trois ans. Elda leur jeta un regard chargé de mépris. Elle détestait les enfants, ce qui en soit était profondément ironique de la part d'une demoiselle ayant grandit dans un orphelinat. Et plus encore, elle détestait les parents modernes qui ne faisaient des enfants que pour suivre la mode, ou toucher les allocations, et préféraient les laisser devant les écrans pour être tranquille au lieu de s'en occuper.
Le bambin eut gain de cause et sa mère lui donna son téléphone sur lequel il navigua de ses petits doigts experts.
Elle trouvait le gamin affligeant, et sa mère d'un égoïsme sans nom. A ses yeux, il n'y avait rien de plus égoïste que d'engendrer des rejetons dans leur monde actuel, déchiré par des guerres un peu partout, des meurtres sans raison, un réchauffement climatique de plus en plus alarmant, une surpopulation qui empirait chaque jour, des maladies se transformant en pandémies planétaire…
Liste non exhaustive… Comment peut-on vouloir que ses enfants grandissent dans un tel monde ?
La jeune fille soupira, s'arrachant à ses pensées moroses, et sorti de la rame à la station suivante, à deux pas de la gare.
Elle se retrouva happée par la foule et souffla sur une mèche rebelle retombant devant son visage.
Voilà qui était Elda Princesse. Une orpheline de 14 ans qui avait perdu toutes ses illusions et tous ses rêves.
Par moment, elle se demandait si elle était la seule à être aussi désabusée, et puis elle chassait cette pensée d'un haussement d'épaule, indifférente. Finalement, quelle importance ?
_oOo_
L'intérieur de la gare était comme toutes les gares, des gens avec d'énormes valises courant le long des quais pour ne pas manquer leur train qui aurait de toute façon du retard, des trains allant et venant, un ou deux agents de sécurités occupé à boire leur café en laissant un pickpocket faire les poches d'un vieillard, des sans-abris réclamant de l'argent avec plus ou moins de politesse, quelques étrangers perdus demandant leur chemin, le tout dans un vacarme désagréable et une humidité qui l'était tout autant.
C'était tellement ennuyant…
Cette grisaille, cette agitation inutile, cette humidité désagréable… Tout cela l'indifférait et l'ennuyait.
Si seulement la vie réelle avait été aussi palpitante que les romans dans lesquels elle se plongeait pendant des heures avec délices… Comme celle de Harry Potter, par exemple ! Lui avait une vie formidable, il n'avait pas le temps de s'ennuyer avec toutes les calamités lui tombant dessus !
Quel veinard !
Ne pouvant qu'être d'accord avec sa conscience qui n'était certainement pas aussi bonne que Jiminy Cricket, Elda sorti de son sac son livre du moment, Harry Potter et la Coupe de Feu. Ce n'était pas son préféré de la saga, mais elle l'aimait beaucoup. Plus que le septième en tout cas qui, par son côté longuet de chasse aux Horcruxes l'avait ennuyée. Elle l'ouvrit et se retrouva immédiatement happée par l'univers magique inventée par une auteure que la jeune fille jugeait admirable. Elle venait d'assister à la Coupe du Monde de Quidditch et s'apprêtait à embarquer à bord du Poudlard Express avec Harry, Ron, Hermione et le reste de la fratrie Weasley.
A 11 ans, Elda avait attendue en y croyant un peu un hibou qui lui apporterait sa lettre de Poudlard.
Elle attendait toujours.
Au moins lui restait-il ses livres. Elle avait hâte de retourner à Poudlard, le temps d'un livre, d'y retrouver la multitude d'élèves peuplant le château, Malefoy et ses sarcasmes continuels envers Harry, Neville et sa maladresse qu'elle trouvait adorable ; les fantômes hantant ses couloirs, Peeves l'avait toujours amusée avec ses farces douteuses ; tout comme Mimi Geignarde et sa mélancolie perpétuelle ; les professeurs donnant leurs cours, McGonagall lui était toujours apparut comme sévère mais juste, telle la matriarche bienveillante d'une famille ; Rogue, qu'elle n'aimait pas du tout et n'avait trouvé relativement touchant qu'au moment de sa mort ; Dumbledore et toutes ses énigmes… Oui, vraiment, il tardait à Elda de se replonger dans ce monde bien moins ennuyant que le sien.
Moins désespéré, aussi.
Elle traversa la gare en écoutant les sirènes des trains du 21ème siècle tranchant radicalement avec l'antique Poudlard Express que bientôt Harry et ses deux meilleurs amis allaient revoir. Une douce excitation s'empara de la jeune fille qui pouvait presque s'imaginer avec eux entre les quais 9 et 10 de la gare King's Cross, alors qu'elle lisait avidement les mots se succédant sur la page de son roman…
''Ils s'appuyèrent d'un air désinvolte contre la barrière en bavardant avec insouciance et glissèrent imperceptiblement au travers… pour se retrouver aussitôt sur le quai 9 3/4.''
Elda sentit son pied glisser sur le quai détrempé de la gare et perdit l'équilibre, lâchant son livre, revenant brutalement à la réalité.
_ Oh non !
Par réflexe, et parce qu'à ses yeux il n'y avait rien de plus précieux qu'un livre, surtout lorsqu'il s'agissait de Harry Potter, elle tendit le bras pour le rattraper, se déstabilisant d'avantage. Son corps bascula en avant. Les rails et les pierres composant les voies se rapprochèrent bien trop vite et blessèrent ses paumes lorsqu'elle atterri durement dessus.
Elle entendit quelqu'un hurler et tourna mécaniquement la tête.
La dernière chose qu'elle vit fut son reflet bêtement surprit dans la carlingue du train arrivant droit sur elle, le blanc terrifié de ses yeux, puis le néant…
