Le voici, le voilà le fameux épilogue!
J'ai effacé au moins le tiers de ce que j'ai écrit, parce que – vraiment – il y avait beaucoup trop de conneries… Un peu de sérieux quand même... (ou non)
Bonne lecture! :)
Charlie
.
.
CHAPITRE 26 - ÉPILOGUE
À partir de ce jour, Noctis s'assura de savourer chaque lever de soleil, peu importe où il était, même ceux qui se produisaient derrière les nuages.
Le soleil se levant à l'horizon, bien sûr, mais aussi son soleil à lui, son amoureux, qui avait tendance à être à son plus mignon au réveil, lorsque ses yeux se faisaient tout petits par le sommeil et ses cheveux raides étaient complètement ébouriffés par son oreiller.
Il avait d'ailleurs découvert ce premier matin – ou plutôt après-midi – lorsqu'ils s'étaient réveillés dans la salle de bal après avoir dormi profondément pendant dix heures consécutives, que Prompto atteignait son paroxysme de l'adorabilité au réveil. Il faisait toutes sortes de petits couinements lorsqu'il s'étirait, soupirait de contentement lorsqu'il se collait à Noctis, et ronronnait presque lorsque ce dernier glissait sa main dans ses cheveux dorés.
Noctis ne put s'empêcher d'échapper un souffle ricaneur sous les agissements du blond.
– T'es réveillé?, demanda-t-il d'une voix basse.
– Non, marmonna Prompto.
– Menteur.
– Je dors, promis.
Noctis rit faiblement, puis se pencha pour embrasser le sommet de son crâne. Prompto s'étira de nouveau dans ses bras, puis il leva la tête pour le regarder de petits yeux à moitié fermés.
– Salut, beau mec, dit-il d'une voix rauque par le sommeil.
Et, putain, Noctis jura que c'était la voix la plus sexy qu'il n'avait jamais entendue de toute sa vie.
– Salut, répondit Noctis.
– Tu m'embrasses?
– Non. Tu pues.
– Wow, ce fut la romance la plus brève de l'histoire.
Noctis échappa un petit rire et s'approcha pour coller tout de même ses lèvres brièvement sur les siennes. Même si le contact ne dura qu'une demie seconde, les colibris se précipitèrent dans son estomac pour battre des ailes dans tous les sens.
– J'aimerais bien me réveiller comme ça tous les matins, chuchota Prompto.
– Bon plan.
Et Noctis sourit, regardant ces yeux bleus pendant un temps infini, comme s'il admirait la plus belle des œuvres d'art.
Un raclement de gorge le sortit de sa rêverie et les deux hommes sursautèrent en même temps.
Ignis était debout à côté de leur matelas, les bras croisés et un sourire en coin, les regardant sans exprimer la moindre once de surprise.
Mais on ne pouvait pas dire la même chose de Gladio. Il avait été interrompu au plein milieu d'une bouchée de pain, la bouche stupidement bée et les yeux exorbités, complètement figé de la tête aux pieds.
Et pendant une fraction de seconde, Noctis songea de se séparer du blond, de le repousser pour cacher son secret comme il l'avait fait pendant si longtemps, tel un réflexe ancré au plus profond de lui. Mais simultanément, il sentit Prompto reculer et l'idée de séparer de son amour lui donna aussitôt la nausée.
Il resserra jalousement son étreinte et Prompto reprit sa place contre sa poitrine.
– Et bien, ce n'est pas trop tôt, fit Ignis.
– Quoi?!, s'exclama Gladio d'une voix étouffée par sa bouchée. Tu le savais?!
– Bien sûr, ne me dis pas que tu ne l'avais pas deviné, répondit Ignis. Ça crevait les yeux.
Vu l'expression du mastodonte, il était clair que l'idée ne lui avait jamais traversé l'esprit. Ignis roula les yeux.
– Noctis et toi êtes vraiment les mêmes. Complètement imbéciles dès qu'il s'agit d'émotions autres que celles de vouloir tout casser.
– C'est ce que je disais, marmonna Prompto, dont le visage était caché dans l'épaule de Noctis. Les émotions d'un constipé.
Le jeune roi se pinça les lèvres. En temps normal, il aurait râlé d'indignation face à cette coalition contre lui, aurait affirmé haut et fort qu'il gérait ô combien parfaitement ses émotions et aurait franchement menti par la même occasion.
Mais il n'en fit rien. Il regarda plutôt ses amis avec prudence – particulièrement Gladio qui semblait tout juste avoir découvert la vérité sur la relation entre ses deux amis – effrayé par les mots qui seraient bientôt prononcés, les gestes qui seraient peut-être posés et les opinions qui seraient exprimées dans la prochaine minute.
Il resta immobile, son cœur tambourina frénétiquement.
Et après un moment interminable, la bouche ronde de Gladio, le morceau de pain à moitié enfourné dans celle-ci, se transforma, lentement, en un sourire qui s'étira jusqu'à ses oreilles.
Et ce fut à ce moment précis que Noctis sut que tout irait bien.
.
.
Donc. Les levers de soleil.
Chacun d'entre eux amenèrent ses défis. Les quatre-vingt-dix premiers furent suivis de journées de bataille, au début à Insomnia qu'il fallait défendre de représailles niflhes et ensuite dans les villes voisines que les rebelles, accompagnés de Glaives envoyés par le Lucis, tentaient de reprendre. Noctis mena les troupes lui-même, sa magie combinée à celle de l'anneau procurant un avantage indéniable à leur clan.
Parallèlement, à Insomnia ainsi qu'un peu partout dans l'Eos, les daemons couraient toujours dès que le soleil se couchait. Leur nombre avait arrêté de croître, enfin, mais ils continuaient de représenter une menace qu'il fallait éradiquer. C'est ainsi que toutes les nuits, des chasseurs se réveillaient et arpentaient les rues et les forêts, accumulant les combats contre toutes sortes de monstres aux formes variées et à la puissance parfois impressionnante.
La guerre, dans sa légendaire cruauté, sépara donc les deux amoureux. Noctis, accompagné de Gladio, dû rejoindre les troupes se dirigeant vers le Niflheim, tandis que Prompto, dont l'état de santé le rendant incapable de livrer bataille sur de grandes distances, fut forcé de rester à Insomnia avec Ignis, où il devint chasseur dès qu'il reprit la forme.
Ces levers de soleil furent les plus difficiles pour le jeune roi. Se savoir loin de son amour, alors qu'il venait à peine de trouver sa place dans ses bras, était d'une injustice indéniable.
Les accolades de Prompto lui manquaient. Son sourire adorable, ses joues picotées de flocons orangés, ses bras autour de lui. Sa voix. Son rire.
Il aurait espéré que les infrastructures de télécommunications soient rétablies plus rapidement, pour qu'il puisse au moins lui parler au téléphone, s'assurer qu'il allait bien, lui dire qu'il l'aimait. Mais la guerre lui avait arraché même cette parcelle de bonheur.
Donc, il tenta de ne pas se laisser déconcentrer. Et il se battit. Encore et encore, jour après jour.
.
.
Et puis, enfin.
Les Niflhes, sans leur chancelier pour les mener et face à une hausse de défections chez leurs soldats, commencèrent à perdre du terrain.
Au bout de cent levers de soleil, les plus grandes villes furent officiellement libérées. Au bout de cent trente, les Niflhes furent complètement repoussés sur leur propre territoire.
Et au bout de cent-cinquante-neufs levers de soleil, Noctis revint enfin au bercail.
.
.
Insomnia reprenait vit.
Les rues avaient été nettoyées des débris. Les vitres brisées avaient été remplacées. Les arbres avaient recommencé timidement à verdir. Des grues avaient été dressées un peu partout, reconstruisant des bâtiments, pièce par pièce, comme un gigantesque jeu de Lego.
Il y restait toujours des traces évidentes de ravage. Des rues éventrées, des commerces incendiés, des boisés entièrement rasés.
Mais la ville marchait lentement vers la guérison, et Noctis ne pouvait s'empêcher d'en être émotif.
Il était arrivé il y avait à peine une heure, au beau milieu de la journée, après une route de deux jours dans un véhicule cargo qui manquait cruellement de confort.
On lui avait proposé d'attendre de mettre la main sur une voiture plus adaptée, mais il avait refusé. Il voulait revenir le plus tôt possible. Il avait besoin de retrouver sa nation, ses amis. Son amoureux.
Ce fut d'ailleurs la première chose qu'il demanda lorsqu'il vit Ignis au palais.
– Où est Prom?
Son conseiller fit un sourire moqueur, un sourcil se soulevant en triangle.
– Bonjour à toi aussi, Noct. Je vais bien, merci.
– Salut Ignis, meilleur conseiller de tout le royaume et ami vénérable, répondit Noctis d'un ton faussement léché, où est Prom?
Le sourire de son ami s'étira.
– Il a élu domicile dans les quartiers des Glaives, il doit y être actuellement… J'imagine que si je te conseille d'abord de t'asseoir avec moi pour éplucher les rapports des cinq derniers mois, tu vas me dire non merci?
– Il y a plus de chances que je te dise d'aller te faire foutre, honnêtement.
Cette fois-ci, Ignis rit.
– Je vois que ton temps sur le front ne t'as pas changé… Allez, va retrouver ton amoureux, mais ensuite il faudra s'attaquer à la paperasse.
Noctis grimaça, mais il se retourna sans attendre et se mit à courir vers les quartiers des soldats.
– APPARTEMENT 375!, cria Ignis.
Ah oui, ce détail.
.
.
Il n'était pas prêt. Il croyait qu'il l'était, après avoir attendu ce moment pendant des mois, mais visiblement, il n'était. absolument. pas. prêt.
Il avait cogné trois coups secs sur la porte affichant le numéro 375, le cœur battant d'excitation, mais ce qu'il vit manqua de lui faire faire un arrêt cardiaque complet.
Oh. Putain.
Prompto avait ouvert la porte lentement, comme s'il était à moitié endormi. Il avait les yeux à peine ouverts, la tête adorablement échevelée, la marque d'un oreiller sur sa joue, rayant les taches de rousseurs orangées.
Il ne portait pas de t-shirt. Ni de pantalon.
Pas que Noctis regardait, mais – ok, il regardait – ses abdos étaient définis avec précision, ses hanches formaient un V parfait, encadrant son ventre plat et foutrement trop sublime pour être réel. Sous celui-ci se trouvait le caleçon le plus serré de l'histoire de l'humanité, bleu fluorescent avec un motif de chocobos jaunes – parce que c'était typique de Prompto –, et le tissu avait remonté au plus haut sur ses cuisses, dévoilant des adducteurs et des quadriceps sculptés et ok, ok, pas de problème, Noctis allait peut-être mourir d'une crise cardiaque, mais allait mourir devant le plus beau des paysages du monde.
Et probablement avec un début d'érection.
Il eut quelques secondes de silence immobiles où Noctis était figé par le manque d'air et Prompto trop endormi pour comprendre ce qui se passait, mais lorsque ce dernier prit enfin conscience de la présence de son amoureux, ses yeux s'agrandirent et il échappa un hoquet de surprise. Il se lança vers l'avant, enroula ses bras autour du cou de Noctis, et le cœur de celui-ci gonfla instantanément.
– NOCT! Oh merci aux dieux putain, t'es revenu!
L'étreinte autour de son cou était serrée, comme si Prompto voulait s'assurer qu'il était bien réel, et Noctis comprit parfaitement le sentiment. Ses propres bras s'enroulèrent autour de la taille du tireur, l'écrasant d'un geste possessif contre lui, et il inspira profondément.
Cette odeur. Putain, elle n'avait pas changé.
Elle s'engouffra dans sa poitrine comme une couverture réconfortante qui l'allégea aussitôt et, comme la première fois qu'il avait serré Prompto contre lui, il eut le sentiment d'être dans le confort de son foyer.
À la maison, enfin.
Ils restèrent dans cette position pendant quelques minutes, sans bouger, comme s'ils essaient de reprendre le temps perdu. Éventuellement, Prompto recula, les joues rouges.
– Hum… Il faudrait peut-être que je m'habille… Tu entres?
Noctis le suivit dans son appartement.
– T'es pas obligé, tu sais, lui répondit-il d'un ton désinvolte.
C'était de la frime; Noctis était si rouge qu'il semblait sur le point d'exploser.
Prompto disparut dans la chambre à coucher et le jeune roi en profita pour observer l'endroit. L'appartement était composé d'une cuisinette et d'un coin salon, meublés simplement comme tous les appartements de l'étage, mais il y avait quelques traces du tireur ici et là; une pile de vêtements abandonnés sur le sol, un sac d'épicerie sur le comptoir, des photos de Polaroids sur les murs.
– Tu as aménagé il y a longtemps?
La voix de Prompto provint de l'autre pièce.
– Peu après ton départ! Une partie de la maison de mes parents a cramé, et ce qui a survécu au feu sentait trop mauvais pour être récupérable.
Il sortit de la chambre vêtu d'un débardeur et d'un jeans troué.
– Mais j'ai sauvé la Play!, ajouta-t-il en pointant la console posée au sol, près de la télévision.
Le sourire de Noctis s'étira. Putain, une Play. Il avait l'impression que c'était un objet qui appartenait à une autre vie. Prom et lui avaient passé un temps incalculable sur cette machine, avant que leur vie et celle du royaume ne soit foutue en l'air.
Prompto sembla avoir la même réflexion, puisqu'il s'approcha de Noctis et déposa ses bras sur ses épaules.
Aussitôt, les mains de Noctis se posèrent sur sa taille.
– Je suis content que tu sois revenu, murmura le blond comme s'il partageait un secret, comme ça je pourrai te défoncer la gueule à King's Knight.
Noctis éclata de rire.
– Tu peux toujours rêver… De toute façon, je suis pas revenu pour ça.
– Ah ouais? Et pourquoi t'es revenu, alors?
Plutôt que de répondre, Noctis glissa les mains sous les fesses de Prompto puis, d'un mouvement soudain, le souleva d'un coup. Le tireur échappa une exclamation de surprise et serra aussitôt les bras autour du cou de son amoureux, les jambes se refermant autour de sa taille.
– T'emmener dans ton lit pour t'embrasser toute la nuit?
Le sourire de Prompto, ce sourire absolument fabuleux que Noctis avait imaginé tous les jours depuis les cent-cinquante-neufs derniers levers de soleil, l'illumina magnifiquement.
– C'est un super plan.
Et enfin, le tireur posa ses lèvres sur les siennes.
.
.
Prompto était magnifique, couché sous lui.
Son regard était une flamme, brulant comme de la braise, et Noctis sentit son ventre se serrer douloureusement. Une partie de lui voulait se précipiter, mais une plus grande partie désirait savourer chaque centimètre carré du corps étendu devant lui.
Il embrassa le blond de nouveau, incapable de se rassasier. Il glissa une main le long de son torse, sentant sous ses doigts ses pectoraux fermes, ses mamelons roses, puis son ventre plat, ses abdominaux. Il avala chaque son qui sortait de la bouche de son amoureux, chaque gémissement de plaisir, chaque inspiration profonde.
Noctis avait toujours pensé que le rire de Prompto était le son le plus magnifique qui existait sur terre, mais il découvrit à cet instant qu'il avait eu tort. Les gémissements que produisait Prompto à ce moment précis étaient, et de loin, ce qu'il y avait de plus beau dans l'univers.
Noctis ressentit le besoin d'en entendre plus, et il abandonna les lèvres de son amoureux pour embrasser la ligne fine de sa mâchoire, puis sa gorge, son cou. Il retrouva cet envoutant grain de beauté parfaitement rond que Prompto portait à la gorge et il y posa les lèvres goulûment. Il suça, marquant la peau d'une signature violette et le blond échappa un gémissement si intense que celui-ci se faufila dans les veines de Noctis jusqu'à son bas-ventre, qui s'embrasa de plus en plus puissamment.
Putain, Noctis allait devenir fou.
Prompto roulait les hanches de façon absolument délicieuse, ses mains rugueuses par ses revolvers glissant sous la chemise du jeune roi, caressant la peau brûlante de son dos, s'agrippant à sa taille d'une façon si possessive que Noctis ressentit un violent frisson lui parcourir tout le corps.
Ils s'embrassèrent à nouveau, passionnément et avec intensité, mais Noctis voulait Prompto plus proche, encore plus proche, comme s'il était possédé d'une soif impossible à assouvir. Il enroula sa main autour de la ceinture du blond, tirant sur celle-ci comme pour l'approcher de lui, et le son que Prompto produisit acheva sa résistance.
Il recula la tête. Les lèvres de Prompto étaient boursoufflées, luisantes de salive, et il se permit de les admirer une dernière fois avant de descendre lentement.
Il commença par le creux entre ses pectoraux, qu'il embrassa tendrement. Puis, il s'attarda sur un premier mamelon. Aussitôt, les mains de Prompto s'agrippèrent à ses cheveux et Noctis échappa à son tour un soupir de satisfaction. Il passa au second doucement, se forçant à savourer chaque moment même si son bas-ventre lui exigeait d'aller plus rapidement. Puis, il descendit de nouveau, glissant ses lèvres sur les abdominaux fermes qui l'avaient toujours rendu fou, puis sur le ventre plat, en dessous du nombril, où une fine ligne de poils dorés se dessinait. Il s'arrêta, y posa le nez.
À ce point, les mains de Prompto étaient fermés solidement autour de ses mèches d'ébène, picotant son cuir chevelu d'une façon absolument délicieuse et Noctis sourit.
Il enroula de nouveau sa main sur l'ourlet de son pantalon, leva la tête et demanda :
– Je peux?
Il ne regretta pas son arrêt, car il lui permit de voir Prompto complètement enivré, les cheveux en bataille, le regard brûlant de désir, les lèvres gonflées par ses baisers, les joues rouges et les taches de rousseurs fleuries, et putain, c'était l'image la plus sexy que Noctis n'avait jamais vu de toute sa vie.
– Oui, oui bordel!
Le sourire de Noctis s'étira.
– Certain?
– Noct, je te jure, si tu ne m'enlèves pas ce pantalon dans la prochaine minute, il va exploser.
Le jeune roi ricana.
Puis, il obéit.
.
.
Il fut interrompu.
– C'EST QUOI CE TRUC BORDEL!, hurla Noctis.
– Ah merde, désolé, j'avais oublié que Céline était là!
– Prom, putain, comment t'as pu oublier qu'une FOUTUE CHÈVRE est dans ton appartement?!
– Je l'héberge temporairement, elle est blessée à l'œil, c'est juste le temps qu'elle guérisse!
Moment de silence, suivi d'un dévisagement intense.
– Heu. Noct, je te présente ma chèvre Céline Dion? Céline, voici Noct. Voilà.
– Jamais dans ma vie, j'aurais cru qu'on me présenterait une chèvre pendant que je suis à poil.
– Hemm… Je vais l'enfermer à l'extérieur de la chambre.
– Fais ça, oui.
.
.
La vie reprit son cours et une petite routine s'installa. Pas qu'être roi était réellement routinier, mais il y existait quand même un certain rythme régulier. Noctis s'établit temporairement à l'appartement 375 avec son amoureux parce qu'il adorait la simplicité de l'endroit, mais aussi parce que le reste du palais n'était pas en état d'héberger qui que ce soit de toute façon.
Leur couple nécessita aussi un certain ajustement : Prompto dormait le jour et chassait les daemons la nuit, tandis que son amoureux suivait un horaire inversé. Mais le tireur s'assurait être toujours réveillé lorsque Noctis rentrait le soir, et le jeune roi s'assurait de faire de même lorsque son compagnon revenait le matin après sa nuit de travail.
Ces moments étaient les préférés de Noctis qui les attendait toujours avec excitation.
Les levers de soleil passèrent et le jeune homme s'habitua à ses nouvelles responsabilités de roi, qui comportaient moins de combats qu'avant et plus de politique. Il y avait énormément à faire; il fallait reconstruire le royaume et gérer une quantité ridicule de détails, mais, avec le temps et de la pratique, le jeune homme développa sa propre façon de diriger.
Ignis l'aidait énormément dans ses tâches. Son conseiller possédait un sens de l'organisation impeccable doublé d'un jugement aiguisé et Noctis s'appuya sur lui plus qu'à quiconque. Prompto le conseilla aussi sur plusieurs dossiers – même s'il s'entêtait à répéter qu'il était nul en politique –, son expérience de citoyen des quartiers lui restait précieuse dans plusieurs cas.
Et finalement, Gladio devint le commandant des gardes royaux, un poste qui lui alla comme un gant et dont il n'arrêta plus de se vanter jusqu'à ce que Noctis le menace de lui retirer juste pour lui faire fermer la gueule.
En d'autres mots, ses amis ne changeaient pas, mais la vie autour d'eux se transformait.
.
.
Noctis manqua de s'étouffer. L'eau qu'il était en train de boire lui remonta par le nez et ses sinus protestèrent vigoureusement.
Ce matin-là venait de se produire le deux-cent-soixante-douzième lever de soleil depuis la reprise d'Insomnia, et la matinée avait semblé annoncer une journée plus que banale. Il s'était entraîné à l'épée avec Gladio toute la matinée, ne s'arrêtant que pour faire des pauses d'eau ou discuter de techniques de combats.
Puis, Aranea Highwind en personne était apparue dans la salle d'entraînement et déclaré le truc le plus impensable qu'il n'aurait jamais imaginé entendre de sa vie.
Noctis toussa un bon coup et demanda, le souffle court :
– Quoi?! Tu peux… Tu peux me– répètes ça!?
– Non, répondit-elle sèchement en gardant les bras croisés sur sa poitrine.
– Tu veux– Tu veux travailler pour moi?!
– Pas pour toi, imbécile. Pour ton royaume.
– Mais pourquoi?!
Il n'arrivait pas à y croire. La mercenaire roula les yeux.
– Je veux m'établir. Parcourir le monde sans arrêt est épuisant, et peut-être bien que j'ai envie d'un peu de stabilité.
Le sourire de Noctis s'étira.
– En gros, tu me demandes de devenir ton roi.
Aranea lui fit un regard qui l'invitait clairement à aller se faire foutre, mais elle ne répondit pas et Noctis eut l'impression que sa mâchoire allait tomber tant il souriait.
– Laisse-moi y réfléchir, finit-il par dire.
Trois levers de soleil plus tard, malgré le fait qu'Aranea et lui se chamaillaient sans arrêt, il dut avouer que ses connaissances militaires étaient un atout indispensable à son armée, et que le Lucis lui devait une fière chandelle pour avoir mené les troupes rebelles contre le Niflheim. Sans mentionner les potions qui avaient sauvé Prompto. Il lui offrit donc le poste d'assistante-commandante des Glaives, à condition qu'elle ne s'adresse à son roi qu'en utilisant le terme "Son Altesse".
Ce qui se produisit un joli total de zéro fois.
Sans surprise.
.
.
Au quatre-cent-trentième lever de soleil, Noctis et Prompto déménagèrent. Ils choisirent un des appartements de la section centrale de la citadelle, fraîchement reconstruit, dont la grande porte vitrée du salon donnait directement sur la cour du palais.
Parce que Prompto avait besoin d'espace.
Pas pour lui. Mais pour les milliers de bestioles qu'il ramenait sans arrêt à la maison, sous excuse que Ah mais ce chaton a perdu sa maman, ce raton est blessé à l'oreille, cette souris a l'air affamée…
Noctis se retrouva ainsi à vivre dans une putain d'animalerie, dont tous les animaux portaient des noms complètement stupides.
Mais il aimait Prompto. Et encore plus à chaque jour qu'il le regardait soigner ses bestioles adorées.
.
.
Ce fut quelque part à la suite du sept-cent-trentième lever de soleil, alors que les deux hommes étaient assis seuls devant un feu de camp, savourant l'une de leurs trop rares excursions de camping, que Prompto annonça sa décision :
– Je vais me faire tatouer.
Autour d'eux, les criquets chantaient dans la nuit fraîche.
– Ah ouais?
Noctis quitta des yeux le ciel illuminé d'étoiles pour regarder son copain. Celui-ci fixait les flammes devant lui, la lueur orangée illuminant magnifiquement sa peau parsemée d'étoiles dorées. Même après deux ans, Noctis continuait de les découvrir, ne se lassant pas d'étudier chaque tache de rousseur comme celles d'une constellation.
Ses yeux descendirent. Prompto avait la main refermée sur le bracelet cachant son code barre, le frottant distraitement.
Oh.
– J'aimerais choisir moi-même ce que j'ai sur le bras, tu comprends?, expliqua le blond. Ce foutu tatouage, j'en peux plus de le voir. Je vais le faire recouvrir.
Noctis se mordit la lèvre. Prompto n'avait jamais perdu son habitude de cacher son code barre, s'assurant de porter des manches longues ou des bracelets pour le dissimuler en tout temps. C'était le signe de ses origines qu'il n'avait jamais acceptées, une source infinie d'insécurité qui le rongeait chaque jour.
C'était la raison pour laquelle il ne l'affichait uniquement que lorsqu'ils étaient à la maison, protégés par les quatre murs de leur demeure, loin des yeux de qui que ce soit, excepté ceux de son amoureux.
(Et celui-ci s'assurait d'embrasser le tatouage aussi souvent qu'il le pouvait, parce qu'il aimait tout de Prompto, même ce que lui-même n'aimait pas de lui.)
Naturellement, Noctis pensa lui ressortir son fameux discours, celui qu'il n'arrêtait plus de répéter à chaque fois que la confiance de son amoureux se fendillait sous ses yeux.
« Tes origines, elles ne changent rien de ce que tu es. Tu es Prompto, à la fois le Lucisien et le Niflhe. Tu es d'une construction parfaite. On s'en fout, que tu sois né ici ou là-bas. »
Mais ce discours, que Prompto ne voulait jamais entendre, finissait toujours en engueulade. D'un côté, parce que Noctis devenait frustré par l'entêtement de son copain de ne pas comprendre, de l'autre parce que Prompto était fatigué de devoir faire face à la même foutue chanson sans arrêt.
(Peut-être bien que toi, tu t'en fous Noct. Mais pas moi.)
C'était donc un sujet qui était toujours resté explosif entre les deux hommes.
Et donc, pour une fois, Noctis ferma sa gueule.
Il comprit que son petit ami avait besoin de soutien et non de confrontation. Qu'il ne lui demandait pas son opinion, parce que c'était sa décision. Que son discours, il le connaissait par cœur et n'avait pas besoin de l'entendre à nouveau.
Alors, il répondit plutôt :
– Je t'aime, gros con. Avec ou sans le code barre.
Lorsqu'il vit le sourire de Prompto, celui qui faisait ressortir ses fossettes et briller ses yeux, il sut qu'il avait donné la bonne réponse.
.
.
C'est ainsi qu'une semaine plus tard, alors que le jeune roi était debout au centre de leur appartement à aire ouverte et s'afférait à retirer sa cravate après une pénible journée de réunion avec le conseil, Prompto arriva avec un bras emballé de plastique du poignet jusqu'au coude.
– Putain!, s'exclama le jeune roi d'un ton surpris. Tu n'y es pas allé de main morte!
– Comment ça? demanda Prompto en retirant ses bottes.
– Ton tatouage. Je m'attendais à un truc plus petit.
– Ah. Ouais…
Prompto se frotta la nuque de la main, comme il faisait parfois lorsqu'il était nerveux. Noctis le rejoignit à la porte et enroula ses bras autour de son cou.
– Alors, c'est ça maintenant? Mon petit ami est devenu plus dur à cuire que moi?
Prompto rit timidement.
– J'ai toujours été le plus dur à cuire de nous deux, tu le sais bien…
Noctis éclata de rire.
– Ouais, dans tes rêves. Allez, tu me le montres?
– Nah.
Noctis recula et le frappa d'un poing moqueur sur l'épaule.
– J'espère que tu t'es pas fait tatouer un truc stupide!
– C'est un gigantesque chocobo habillé en cowboy.
– Je le savais!
Prompto rit de nouveau, un rire plus franc et moins nerveux que son précédent, et le sourire de Noctis s'étira.
– Laisse-moi au moins entrer, veux-tu?, exigea le blond.
Le jeune roi perdit son sourire aussitôt, feignant une moue boudeuse, alors qu'il recula pour permettre à son copain de faire son entrée dans leur appartement.
– Je suis complètement lessivé, fit celui-ci sur le ton de la conversation en se dirigeant vers le salon. J'ai pas bougé d'une chaise de toute la journée et j'ai quand même l'impression d'avoir travaillé comme un fou.
Noctis le suivit, impatient. Le tireur enleva sa veste et la lança sur le canapé d'un geste habitué. Il n'eut même pas le temps de s'asseoir que la patience de son petit ami était déjà épuisée.
– Allezzzz merde, fit ce dernier, arrête de déconner, je veux voir!
Le blond roula les yeux, un sourire en coin, puis attrapa un coin de la pellicule au niveau de l'intérieur de son coude. Il s'arrêta et leva un regard soudainement nerveux vers Noctis.
– Juste que tu saches… Heu… Enfin.
Noctis croisa les bras en soulevant un sourcil, lui répondant d'un regard qui lui dit d'arrêter d'étirer la sauce. Prompto se racla la gorge, et, ne terminant pas sa phrase, il tira délicatement sur la pellicule pour dévoiler les lignes noires et fraîches sous celle-ci.
Noctis inspira de surprise.
Sur la peau claire de son avant-bras étaient tracées les armoiries du Lucis. Les lignes géométriques, la tête de mort, l'imposante aile d'ange, tout était absolument magnifique. Mais la partie la plus splendide aux yeux du jeune homme était sans aucun doute le code barre aux lignes droites qui apparaissait à la base du tatouage, sur le poignet.
Il l'avait gardé.
Noctis leva des yeux éberlués vers Prompto. Celui-ci se mordait la lèvre.
– Ouais… Ouais, je sais que j'ai dit que… que je voulais le recouvrir. Et c'était ça mon plan. Mais… ensuite…
Il fit un mouvement, comme s'il allait placer sa main sur son code barre dans l'habituel tic nerveux qu'il avait de le cacher; mais qu'il s'était ravisé. Il glissa plutôt sa main de nouveau sur sa nuque.
– Je me suis souvenu que c'était grâce à ce code barre que j'ai réussi à te retrouver rapidement à Gralea… Qu'il m'avait permis de te sauver en facilitant l'ouverture des portes de cette base militaire pourrie. Et… Hum. Ouais…
Noctis ne l'interrompit pas.
– Et aussi… Les rois m'ont épargné parce que mon sang est nif, donc… Heu, c'est ce qu'ils avaient dit. Le cœur d'un Lucisien et le sang d'un Nif… Donc. Voilà… Ce sont les deux parties de moi...
Il eut un moment de silence, comme si Prompto attendait une réaction quelconque.
– Sans déconner, répondit finalement le jeune roi d'un ton plat.
Mais Prompto sourit timidement et les lèvres de Noctis s'étirèrent.
Putain qu'il l'aimait, ce gros con.
.
.
Ce ne fut pas la dernière fois que Prompto se fit tatouer, et, bien que Noctis fut convaincu à chaque fois que son amoureux ne pouvait devenir plus sexy, une nouvelle session sous l'aiguille le contredisait à chaque fois.
Peu à peu, le bras droit du tireur fut entièrement recouvert, et Noctis passait un temps infini, étendu dans les draps et la tête appuyée sur la poitrine de Prompto, à tracer ses doigts sur les lignes noires, le long de ses biceps, son coude, son poignet. Il avait un faible pour le large Bahamut qui recouvrait son épaule – le protecteur de Eos –, mais son tatouage préféré restait toujours le code barre, celui qui faisait de Prompto un être unique et parfait.
Et à partir du huit-cent-vingt-deuxième lever de soleil, Prompto arrêta complètement de cacher son poignet.
.
.
La vie suivit son cours comme elle savait si bien le faire, laissant défiler des levers de soleils orangés, roses ou sous couvert nuageux, avec ses hauts et ses bas.
Il eut plusieurs moments mémorables dans leur existence hors du commun, mais celui le plus inattendu aux yeux de Noctis fut certainement le jour suivant le mille-quatre-cent-soixante-deuxième lever de soleil.
Gladio et lui attendaient patiemment l'ascenseur après une réunion avec le conseil, lorsque la porte s'ouvrit à suite d'un ding sonore.
À l'intérieur, se trouvaient Ignis et Aranea, occupés à s'échanger le baiser le plus langoureux qui existait sur terre.
Noctis figea, la bouche bée et les yeux exorbités, le sang se draina complètement de son visage.
Putain, il hallucinait, ce n'était pas possible.
Et pourtant, ils étaient bien là, les deux tourtereaux en train de se bouffer la bouche sans retenue, les lunettes de Ignis enfoncée sur son front dans un angle étrange et les mains d'Aranea sur ses joues, sa jambe relevée sur la hanche de l'autre, comme s'ils étaient seuls au monde – ce qu'ils croyaient probablement être le cas, car ils ne semblaient même pas avoir pris conscience du public qui les dévisageait.
L'ascenseur se referma et Noctis resta immobile pendant quelques secondes devant les portes métalliques.
– Tu… tu viens de voir ce que j'ai vu?, balbutia Gladio.
– Je… Putain…
Il regarda lentement son bouclier. Celui-ci était blanc comme un linge.
– J'ai besoin d'un verre, déclara soudainement Gladio.
– Ouais. Ok.
Et lorsque plus tard, Prompto leur demanda qu'est-ce qu'ils foutaient bordel, assis sur le plancher de son salon en train de se verser des verres de whisky à dix heures du matin, Noctis lui répondit qu'ils tentaient de noyer un potentiel choc post-traumatique.
.
.
Parmi les autres événements inattendus qui se déroulèrent ici et là dans leur vie complexe, celui qui amena le plus de joie à Noctis apparut au trois-mille-deux-cent-soixante-troisième lever de soleil, sous la forme d'un bébé grassouillet absolument adorable portant le fameux nom de famille de Amicitia.
Enfin, ce ne fut pas tant un moment inattendu, car la conjointe de Gladio avait été naturellement enceinte depuis un moment, mais la surprise fut le bonheur que le rôle d'oncle procura à Noctis.
– J'entraînerai ce gamin moi-même, fit-il, en soulevant l'enfant au-dessus de sa tête pour le faire rigoler. Il va devenir le meilleur bouclier du royaume!
– Bordel non, répondit Gladio, je m'en occuperai moi-même, sinon il deviendra un vrai fainéant.
– Dans ce cas, il va devenir une putain de tête de cochon.
– Tu parles de moi, là? T'es la pire tête de cochon que ce foutu pays n'ait jamais connu!
Noctis approcha le bébé de son visage et lui parla d'une voix enfantine.
– Dis à ton papa qu'il est un vrai crétin!
– Messieurs, interrompit Ignis, votre langage.
Noctis et Gladio ricanèrent en même temps et Ignis roula les yeux. À s'en demander si ses deux amis ne seraient jamais autres choses que de grands gamins.
.
.
Gladio embrassa son nouveau rôle de père avec une euphorie fantastique, dorlotant son bébé de ses mains gigantesques, le berçant des nuits durant et empruntant un tout nouveau vocabulaire qui faisait rire ses amis.
L'année suivante, un second Amicitia vit le jour. Puis, deux ans plus tard, des jumeaux.
Et à peine onze mois plus tard, une autre paire de jumeaux. Tous des garçons.
Lorsque, au cinq-mille-quatre-centième lever de soleil, Gladio débarqua dans l'appartement de Prompto et Noctis, où Ignis était déjà, et annonça avec excitation qu'il attendait un septième Amicitia, plus personne ne réagit.
– Cool, comme à chaque année, répondit distraitement Prompto, concentré à jouer à un jeu sur la Play.
– Tu sais Gladio, personne t'as demandé de repeupler le Lucis à toi seul, commenta Noctis, les yeux rivés sur l'écran. Yo! À droite, à droite! Il y a un tunnel!
– Vous êtes vraiment des imbéciles, soupira Ignis.
Puis, se retournant vers le colosse, il ajouta :
– Nous sommes heureux pour toi et ta conjointe, Gladio.
– Oui on est content, papa Gladio, commença Prompto, c'est juste que– oh putain, la bestiole!
– Mais pourquoi tu vas là?, s'écria Noctis. Bordel, recule! Recule!
– Ta gueule Noct, j'essaie là merde!
Ignis soupira.
– Ils ne changeront pas.
Mais Gladio ne sembla pas en faire de cas. Il se laissa tomber sur le canapé à côté de Noctis en souriant.
– Ce sera peut-être une fille, qui sait.
– C'est ce que t'as dit les six premières fois, commenta Noctis.
– Hé, j'ai pas le choix de produire des enfants, vous trois, vous faites rien du tout!
– Crois-moi, c'est pas faute d'avoir essayé. Prom et moi, on tente de faire des bébés tous les soirs, mais pour une raison obscure ça ne fonctionne pas.
Prompto devient instantanément rouge fluorescent, une délicieuse teinte écrevisse-homard-pompier qui fit mal aux yeux, et son personnage dégringola stupidement d'une falaise.
– NOCT PUTAIN!
.
.
Ce fut un septième garçon. Peu importe, les trois oncles en tombèrent instantanément amoureux, comme avec les six premiers.
.
.
Quelque part autour du quatre-mille-septième lever de soleil, Prompto revint d'une soirée assez arrosée durant laquelle il avait fêté l'anniversaire d'un Glaive avec des collègues. Pour une raison obscure – mais pas si obscure parce que Noctis était, après tout, toujours en couple avec Prompto Argentum – le tireur portait un lapin aux oreilles tombantes sous le bras.
Noctis soupira.
– Prom, c'est quoi ce truc.
– Il était perdu, chigna Prompto d'une voix rendue pâteuse par l'alcool.
– Comment bordel t'as réussi à trouver un foutu lapin dans un bar en plein centre-ville.
Prompto trébucha sur ses bottes et s'avança dans un équilibre précaire jusque sur le canapé du salon, où il se laissa tomber d'un mouvement lourd. Le lapin sauta et alla se cacher sous la table de la cuisine.
– C'est le destin qui nous a réuni, marmonna le tireur, son bras toujours en rond comme s'il n'avait pas pris conscience que le lapin s'était enfui.
– Seigneurs.
– Les gars lui ont choisi un nom, déjà…
Et pendant une seconde – une seconde bien naïve – le roi crut que pour la première fois de sa vie, un animal dans leur maison hériterait d'un nom crédible.
Mais.
– Il s'appelle Gladio, annonça Prompto qui se laissa tomber de côté et s'endormi instantanément sur place.
Et merde.
.
.
Et c'est ainsi qu'il se produisit les conversations les plus étranges dans la vie de Noctis, tel que :
– Gladio vient de chier sur la moquette.
– Quoi?!
– …Gladio-le-lapin.
– Oh.
Ou encore :
– Je viens de surprendre Gladio en train de se faire mettre par Tobey Maguire.
– Ah bon.
– Gladio-le-lapin et Tobey-Maguire-l'autre-lapin.
– Sérieux, t'avais pas à préciser.
Ils découvrirent du même coup que Gladio-le-lapin était en fait Gladio-la-lapine, et comme son équivalent humain, elle se reproduit en milliers d'exemplaires, au grand détriment de Noctis. Les deux hommes trouvèrent cependant une famille pour chaque lapereau, où le roi espéra qu'ils héritèrent de noms plus convenables que ceux de leurs parents.
.
.
Les années passèrent.
Des beaux moments, des épreuves, des défis, des changements.
Comme promis, Noctis apprécia chaque lever de soleil, même lors des jours les plus durs.
.
.
Sept-mille-quatre-cents-soixante-dix-sept levers de soleil.
Prompto restait absolument splendide.
Noctis n'arrivait pas à détacher son regard alors qu'il observait son amoureux assis sur l'accoudoir du canapé, le nez penché sur son téléphone, la lumière de la grande fenêtre inondant sa peau fleurie et illuminant ses cheveux blonds, créant un halo adorable au-dessus de sa tête. Ses cheveux étaient restés dorés, sans le moindre fil blanc malgré le temps qui passait.
Le salaud. Noctis avait commencé à avoir des cheveux poivre et sel dès ses trente ans.
Les années avaient tout de même laissé leur marque sur Prompto, des marques qui lui allaient si bien; des rides autour de ses yeux, des épaules plus larges, un ventre légèrement plus rond, de nouveaux tatouages, aussi. Une barbe blonde et cent-pourcent sexy. Quelques cicatrices de combat.
Mais d'autres choses n'avaient pas changé. Son rire contagieux. Son éternel optimisme. Son besoin d'aider tous les animaux qu'il croisait sur sa route, tous les humains qu'il rencontrait.
Son âme parfaite.
– Pourquoi tu me regardes comme ça?
Noctis sourit. Pendant longtemps, il se refermait et inventait une excuse dès qu'il se faisait prendre à reluquer Prompto de cette façon, comme s'il avait du mal à se rappeler qu'il en avait le droit. Mais plus maintenant.
– J'ai bien le droit de te regarder, non? T'es mon soleil.
– Ton soleil?
– Ouais? J'ai toujours pensé que… que tu étais le soleil dans ma vie… Tu vois? Tu illumines mes journées, tu brilles… Comme un soleil.
– Wow. (Puis, une seconde de silence) C'est le truc le plus gay que j'ai jamais entendu de toute ma vie.
– Je suis gay, gros con.
Noctis attrapa un coussin et l'envoya valser à la tête de Prompto, qui le reçu beaucoup plus fortement que prévu.
– Oh putain!, s'exclama Noctis lorsqu'il vit le tireur disparaitre derrière le canapé dans un fracas sourd.
Il se précipita au-dessus du meuble qu'il enjamba sans cérémonie.
– Prom?!
Une main s'enroula autour de son poignet et soudainement, il fut tiré vers l'avant. Il tomba directement sur Prompto qui échappa un Oummphh! bien senti.
– Ow, j'aurais pas dû faire ça, se plaignit Prompto.
– Es-tu ok!?, demanda Noctis
Le sourire du blond s'étira lentement, ses mains s'enroulèrent autour de son visage.
– Comment tu veux que ça n'aille pas, avec l'homme le plus beau du royaume étendu sur moi?
Il embrassa Noctis tendrement.
Lorsqu'ils reculèrent, ils se regardèrent longuement. Puis, Noctis répondit.
– Ça, c'est gay.
Prompto éclata de rire, ce rire mélodique que Noctis ne se lasserait d'entendre.
La plus belle des musiques.
.
.
Je sais, je sais.
Mais après toutes ces émotions, j'avais besoin de gâteau, de glaçage, de beurre... C'est tellement quétaine (il n'y a pas d'autre mot pour le décrire, désolé… Peut-être ringard? lol) mais bon, j'assume.
J'espère que vous avez apprécié cette aventure! Merci infiniment de m'avoir suivi jusqu'au bout et d'avoir patienté pour cette conclusion absolument embarrassante de sucre.
C'est la fin, la vraie de vraie.
Mais puisque j'ai déjà d'autres projets d'écriture et qu'ils sont déjà en cours, ce deuil n'est pas trop difficile... Je vous reverrai dans une autre histoire! :)
À la prochaine!
Charlie
xxx
P.S. Dites-moi un petit bonjour! ;)
