Salut à tous ! :)
Quelques mots sur cette fiction : Les étoiles filantes sont les larmes du ciel. Du moins c'est ce que disent toutes les histoires. Alors comment expliquer que l'une d'elle ait rendu le sourire à une petite fille ? L'espoir que lui apporta cette rencontre changea radicalement son destin et celui de toute une nation. – Clexa –
Les personnages de la série The 100 ne m'appartiennent pas, tout comme les musiques que je peux utiliser dans l'histoire.
Je remercie tout particulièrement MaraCapucin d'avoir accepté d'être ma bêta et de relire mes nombreuses fictions pour que la lecture vous soit plus agréable, mine de rien c'est beaucoup de travail.
Je vous souhaite une bonne lecture et je vous retrouve en bas ! :)
Étoile filante
Chapitre n°18 -Le silence ou la violence
If only I'd thought of the right words
I could have held you heart
If only I'd thought of the right words
I wouldn't be breking apart
All my pictures of you
The Cure - Pictures Of You
⸙ Anya ⸙
J'ai accompagné Raven au bunker il y a trois jours. Après la remarque de Clarke, je me suis retrouvée incapable de la laisser seule. Je me suis reconnue dans chaque mot que la blonde a pu utiliser pour nous expliquer ce qu'est une crise d'angoisse. Donc, je la suit absolument partout. Je me pose énormément de questions. Je me demande ce qui peut être à l'origine de cette peur incontrôlée. J'espère qu'elle parviendra à surmonter ce qui est capable d'annihiler son sourire.
Pourtant, je ne dis rien.
Je suis retournée dans mes travers. Depuis que j'ai quitté le campement, je n'ai pas prononcé un seul mot. J'ignore la raison qui se cache derrière mon mutisme. D'autant que je me sens bien quand je suis proche de Raven. Cependant, il y a bien quelque chose qui m'empêche de construire une phrase. Je suis simplement incapable de trouver seule la réponse.
J'observe et j'écoute. C'est ce que j'ai toujours fait. Je prends de la distance. Il y a longtemps, j'agissais de cette façon parce que je ne me sentais pas à ma place parmi les vivants. Ce n'est plus le cas. Et pourtant, je me mure dans un silence absolu.
Mon regard refuse de quitter Raven et mes lèvres de se délier.
La jeune femme tombée du ciel est entourée par des étincelles. Son visage est caché derrière un étrange masque de fer qu'elle a conçu le premier jour. Elle ne m'a pas menti quand elle m'a assuré être capable de m'apprendre les secrets des forgerons. En fait, d'une certaine manière, elle maîtrise leur art de façon poussée et surtout, bien plus minutieuse. Tout ce qu'elle parvient à construire avec ses mains m'impressionne.
Le métal se plie à sa volonté et suit les traces de cet étrange objet qu'elle appelle "chalumeau". Elle fait naître le feu de la plus étrange manière. Je suis fascinée.
Quand elle retire son masque en affichant une mine satisfaite, je me penche légèrement pour apercevoir ce qu'elle vient de concevoir. La forme ne m'est pas familière. Elle ôte ensuite des gants qui montent jusqu'à ses coudes. Elle les laisse tomber à ses pieds avant de se pencher pour mieux observer sa conception. Son sourire irradie tout le reste. Puis elle se met à rire en détachant ses longs cheveux.
-Michael Faraday mejor cuidado! Chanson de la joie, s'exlame-t-elle, Yo te soy sincero. Y no le tengo miedo, je ne m'attendais pas à réellement l'entendre chanter. A la muerte. Si es que me quiere. Aquí la espero de frente y sonriente. El dolor lo llevo dentro. El dolor lo tengo presente. Soy mujer de sangre, en luna. De tierra, sal y duna. Sin pena, sin duda. El dolor lo llevo dentro. El dolor lo llevo dentro. El dolor.
Je suis obligée de me redresser pour ne pas la perdre de vue. Je souris amusée en la voyant gesticuler dans tous les sens. Je suppose que ces mouvements amples peuvent s'apparenter à de la danse. Je suis réellement amusée par son comportement. Je suis impressionnée par le fait qu'elle soit capable de passer du sérieux absolu à l'amusement aussi vite. Une part de moi, l'envie.
Je l'écoute avec beaucoup d'attention alors qu'elle lance ses outils dans les airs et les réceptionne parfois sans leur accorder un regard. Cette langue est vraiment jolie. Je ne comprends pas un mot de la chanson pourtant, j'en apprécie chaque parole. Je me fige quand je la vois s'approcher et je reste complètement interdite quand elle me tend la main.
Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'elle attend de moi. Comme je suis bornée, je reste silencieuse même si je continue de la fixer. Elle arrête de chanter. J'ai presque envie de lui demander de poursuivre. J'ignore ce qui me retient. C'est insensé.
-Allez viens, elle exécute un signe de tête qui m'invite à me relever, toute victoire se doit d'être célébrée.
Je fronce les sourcils. Je ne comprends vraiment pas où elle veut en venir. Elle me sourit et mes yeux se figent sur ses lèvres. Je suis tellement happée par cette contemplation que je n'entends presque pas la suite :
-Si nous ne fêtons pas cette victoire éclatante, nous allons avoir la guigne !
Comme bien souvent, l'entièreté de sa phrase n'a absolument pas de sens. Lorsque nous sommes victorieux, il est préférable de rester sur ses gardes, en aucun cas de festoyer. Et puis qu'est-ce que c'est qu'encore ce mot : "guigne" ? Je ne l'ai jamais entendu avant aujourd'hui.
-Avoir la poisse, poursuit-elle en comprenant sans que je n'ai besoin de rien dire que je n'ai pas assimiler ses propos. Toujours pas ? Euh… nous porter malheur, s'exclame-t-elle. Alors, elle me tend de nouveau la main, danse avec moi sinon, nous allons avoir le Diable aux fesses.
Je refuse sa proposition en un signe de tête. Ma réponse, la fait grimacer. Pourtant, elle n'insiste pas. Elle se contente de soupirer avant de s'asseoir en tailleur, juste en face de moi. Elle glisse ses mains dans les poches de son étrange vêtement orange en me fixant.
-Si la cage électromagnétique que je viens de construire toute seule comme une grande avec mes seuls souvenirs lointains de lecture ne fonctionne pas, ce sera entièrement ta faute Anya !
Je ne suis pas certaine de comprendre le principe de cause à effets dans la répartie de Raven. Mais je ne serai pas celle qui va la contredire. Je commence à croire qu'elle a remarqué mon entêtement à garder le silence et qu'elle cherche juste un moyen de me faire réagir. Puisque je m'en suis rendu compte, je devrais peut-être lui donner satisfaction. Mais je n'y arrive pas et je n'en comprends pas la raison.
J'ai la désagréable sensation de me retrouver complètement perdu comme lorsque je suis arrivée chez les Trikus. J'ai pourtant évolué depuis et une grande partie de mes blessures se sont refermées. Alors pour quelle raison, je me retrouve de nouveau dans cet état ? A cause du stupide espoir qui me hante depuis peu, celui que Raven puisse réparer un de mes souvenirs les plus précieux ? Non. Enfin, je ne pense pas. Alors pourquoi ?
Lexa… le fait qu'elle puisse avoir la certitude que je puisse m'attacher à une autre personne me perturbe. Lorsque l'on tient à quelqu'un, il y a tellement de responsabilités qui en découlent. Je scrute Raven dans les moindre détails. Est-ce que je suis prête à prendre ce genre de risque avec elle ? Je l'ignore. Et j'aurai préféré éloigner ce questionnement encore un temps. Seulement, Lexa m'en a empêché.
L'attention de Raven se détourne de moi. Ce n'est pas étonnant. Elle vit avec beaucoup trop de pensées et d'idées en elle. Je peins à concevoir la concentration que cela doit lui imposer. C'est la surprise qui se dessine sur son visage alors que ses yeux sont rivés vers le ciel. Avant qu'un grand sourire étire ses lèvres. Ne comprenant pas sa réaction, je penche à mon tour la tête en arrière. Je m'attendais à découvrir un oiseau mais il n'en est rien. C'est après, que j'ai senti quelques gouttes tomber sur mon visage.
Raven se redresse vivement sans quitter les nuages gris des yeux. Les gouttes grossissent et bientôt une pluie fine s'abat sur nous. J'évalue le ciel et le manque de vent m'indique que ce sera plus qu'une averse. Je me remet sur pieds pour m'abriter. Je m'apprête à rejoindre le bunker quand je remarque que Raven offre son visage à la bruine en fermant les yeux. J'attrape doucement son poignet pour attirer son attention mais elle ne me l'accorde pas immédiatement. Je suis déjà complètement trempée, mes cheveux dégoulinent et je frissonne à cause du froid. Je sais qu'il en est de même pour la brune. Pourtant, elle ne fait pas un mouvement pour échapper à ce déluge.
Un éclair redonne de la luminosité à l'atmosphère devenue complètement sombre. Je resserre mes doigts autour du bras de Raven. Je n'obtiens toujours aucune réaction. Le toner tombe dans un fracas qui pourrait même faire trembler les esprits. La brune sursaute mais elle n'a pas du toute la réaction que j'attendais. Je pensais qu'elle allait enfin se mettre à courir pour rejoindre l'abri qu'est le bunker. A la place, elle se met à rire.
-C'est de la pluie, s'extasie-t-elle toujours en riant. C'est absolument magnifique.
Je réalise seulement à ce moment que c'est la première fois qu'elle vit cette expérience. Je n'ai aucun moyen de me souvenir de la première averse qui m'est tombée dessus. J'étais beaucoup trop jeune. Mais il est vrai que sa réaction est semblable à celle des enfants. Elle reste émerveillée en tout temps, pas seulement maintenant, comme eux. J'aimerai bien savoir comment elle a été capable de garder sa candeur.
-C'est bien plus magique en bas, sa voix est différente. D'en haut c'est d'une tristesse affligeante. Toute cette eau, je crois percevoir des larmes parmi la pluie, c'est tellement précieux.
Ce n'est pas la première fois qu'elle ou Clarke évoque le manque d'eau. Je suis incapable de comprendre cette pénurie. J'ai toujours vécu proche de lac ou de rivière, même lors des étés les plus chauds nous n'avons jamais eu besoin de nous rationner. L'eau est partout et abondante donc il est impossible d'en être privé.
En revanche, j'ai déjà connu la faim. Certains hivers semblent ne pas vouloir s'achever. Les réserves deviennent maigres et les animaux sont plus difficiles à chasser. Mais je ne me suis jamais extasié devant un repas comme le fait Raven avec la pluie. Je suppose donc que cette privation doit être terrible, presque invivable.
La mélancolie a complètement emporté sa joie initiale. Je tire de nouveau sur son poignet et cette fois, elle n'offre aucune résistance. Je la guide jusqu'au bunker. Une fois au sec, je retire la plupart de mes vêtements trempés pour les changer. Ne voyant pas Raven réagir, je lui tend un tissu plus épais pour qu'elle s'essuie. Je m'attache les cheveux et grogne en réalisant que je ne peux pas faire de feu. Je détesterai tomber malade !
Je m'installe donc sur une grande table et je me couvre avec une de mes couvertures. C'est seulement à ce moment que je réalise que Raven n'a rien fait pour se réchauffer. Ses yeux sont restés rivés sur la porte que nous venons de fermer. Elle maintient à peine la serviette que je lui ai confiée entre ses doigts. Une flaque s'est formée sous ses pieds et elle continue de dégouliner, surtout au niveau de ses cheveux.
Il ne faut pas qu'elle reste dans cet état !
Je bondis presque de mon perchoir et je la rejoins en très peu de pas. Je me plante devant elle. Je n'attire pas son attention pour autant. Je récupère la serviette, l'observe d'un air interdit avant de la laisser tomber sur le sol. D'un geste ample, j'entoure ses épaules avec la couverture et la maintient fermée. C'est seulement après ce geste que son regard revient sur moi.
-Qu'est-ce que tu fais ?
Je plonge mon regard dans le sien. Je dois avouer que sa question est plus que pertinente. Je réfléchis à une réponse qui le soit tout autant mais rien ne me vient. Je me contente donc de la réchauffer du mieux que je peux malgré ses vêtements humides. Pourtant, à aucun moment mes yeux ne dévient des siens.
Mais ses pupilles à elle finissent pas dévier. Je sais exactement où elles s'arrêtent. Certaines réactions restent les mêmes quand elles se retrouvent face à l'horreur. D'ordinaire, je fais en sorte que personne ne puisse ne serait-ce qu'apercevoir cette ignominie parce qu'alors il est impossible d'ignorer la noirceur qui m'habite.
Étrangement, je ne cherche pas à me soustraire de son regard. C'est un des autres mystères que je vais devoir résoudre à propos de cette fille… femme, cette incroyable Raven Reyes.
-Qu'est-ce qui, elle essaye de tendre la main vers l'objet de son intérêt mais je resserre les pans de la couverture pour l'en empêcher, qu'est-ce qui t'es arrivée ? Pourquoi tu ne me réponds pas ? Tu n'as pas dit un mot depuis des jours. J'ai fait quelque chose de mal ? Si c'est le cas, je suis désolée. J'étais persuadée que nous commencions à bien nous entendre alors…
Je m'éloigne brusquement d'elle, ne percevant pas la suite de sa phrase. Je me précipite pour récupérer mon arme avant de revenir vers Raven pour me positionner de façon à la protéger juste au moment où la porte du bunker s'ouvre. Je réfléchis à toute vitesse afin de défendre la jeune femme tombée du ciel sans provoquer une réaction qui échapperait à son contrôle.
Plusieurs enchaînements me viennent à l'esprit mais j'ai besoin de plus d'espace. L'étroitesse de notre refuge pourrait bien être, pour cette fois, un avantage. Je recule lentement en poussant Raven à en faire de même. Je ne lui accorde aucun regard, aucune attention. Je dois rester concentrer, la protéger à n'importe quel prix.
Un pied apparaît, je pourrai bondir et en finir rapidement mais j'ignore encore combien ils sont. Alors je patiente en resserrant mes doigts sur mon armes. Des voix familières raisonnent et je baisse légèrement ma garde avant de reconnaître fermement les étranges chaussures de Clarke. Un soupir m'échappe et sans autre préambule, je balance sans grande attention mon épée sur la grande table.
J'ai le temps d'apercevoir le regard interrogateur de Raven avant de m'éloigner. Je sens encore ses yeux sur moi quand je me rhabille complètement, passant un pull et enfilant une veste, revenant vers elle seulement une fois couverte à peu près au même moment où sa meilleure amie bondit dans ses bras.
-J'ai convaincu Lexa de te rejoindre, s'extasie-t-elle.
-Tu aurais pu prévenir. Anya a bien failli te transformer en passoire !
-Où aurait été l'intérêt si, elle se stop net. Anya a failli faire quoi ?
-Tu as débarqué sans prévenir, se justifie-t-elle à ma place. Elle a eu la réaction qu'il fallait !
Je m'éloigne des amies pour retrouver mon calme et surtout le silence. J'ai du mal à croire que j'étais prête à prendre autant de risques pour Raven. J'ai réellement chercher un moyen de me tirer de cette situation sans faire couler le sang. C'est stupide !
-Qu'est-ce qu'elle a, j'entends dans mon dos.
-Pas la moindre idée. Elle est complètement muette depuis que nous sommes ici. Tu restes combien de temps ?
-Toute la nuit. Il faut que tu dormes.
-Je vais bien, répond Raven ce qui attire furtivement mon regard, elle ment.
-Je n'en doute pas p'tit génie. Si tu ne le fais pas pour toi, ai au moins pitié de ton cerveau.
-Okay, un long soupir échappe à la brune, merci.
La discussion devis rapidement sur la pluie puis elles se mettent à écouter de la musique trop fort. Je décide alors de leur laisser un peu d'intimité et retourne à la surface. L'averse est passée. J'inspire profondément. Je déteste toujours autant être enfermée. Je salue d'un signe de tête les cinq guerriers que Lexa a envoyés pour accompagner Clarke.
Je décide de leur faire confiance pour la surveillance des deux étoiles et m'éloigne légèrement pour trouver du bois. Une fois de retour, je me tiens debout pendant un long moment devant la nouvelle construction de Raven. J'en ignore le nom mais elle m'a expliqué que c'était indispensable pour notre victoire. J'espère que la pluie ne l'a pas endommagée.
Je m'installe ensuite à bonne distance du bunker pour avoir une vue imprenable et j'allume un feu. Les guerriers me rejoignent en laissant l'un d'eux à l'entrée. Ils discutent entre eux mais ne cherchent pas à interagir avec moi. Ils connaissent ma réputation et veulent seulement éviter les ennuis.
J'entends Triss arriver avant même de la voir. Elle a fait énormément de progrès ces derniers temps mais son pas reste lourd. La petite rousse nous rejoint au coin du feu. Je suis incapable de ne pas lui sourire alors qu'elle déballe notre repas. Les hommes préparent la viande et Triss en apporte aux deux filles restées dans le bunker quand elle revient, nous mangeons ensemble. Elle dévore alors que je grignote sans grand appétit.
Je m'attendais à ce qu'elle reparte avant la tombée de la nuit mais elle me tend une épée d'entraînement et en garde une pour elle. Je secoue la tête. Je suppose qu'elle n'abandonnera jamais. Je me lève lentement et me positionne. Triss me tourne autour, elle s'habitue au poids de l'épée et acène sa première attaque. Je l'esquive sans le moindre mal d'un geste du poignet, puis replie mon arme dans mon dos alors qu'elle fend encore sur moi. Elle a gagné en rapidité. Elle tente sa chance à plusieurs reprises avec beaucoup de conviction. J'échappe à tous les coups qu'elle porte en gardant ma main armée repliée à l'arrière de mon corps. Elle n'abandonne pas et poursuit ses asseaux avec beaucoup de concentration. Je souris quand elle enchaîne des mouvements fluides qui auraient toutes les chances d'en finir avec un ennemi. Elle a énormément progressé ces derniers temps.
A force de reculer, je me retrouve coincée, le dos presque collé à un arbre. Triss profite de l'occasion mais avec beaucoup trop de confiance. Mauvais choix. Je bondis, saisis la branche au-dessus de moi de ma main gauche, tracte mon corps et d'un geste fluide, je me retrouve accroupie au milieu des branchages. La jeune fille n'ayant pas prédit mon esquive, arrive trop vite et se retrouve le visage écrasé dans l'écorce.
-C'est hyper douloureux, grogne-t-elle, en s'éloignant, la main sur son nez en sang. Mais c'était quoi ça ?!
Je lui souris amusée par la situation mais surtout parce que je suis fière d'elle. Je n'ai jamais dû avant aujourd'hui me résoudre à lui échapper de cette façon. La prochaine fois, j'échangerai peut-être vraiment des coups d'épée avec elle. Je ne lui apprend pas à proprement parler à se battre. C'est elle qui m'observe beaucoup et qui s'imprégne de mes mouvements. Et une fois qu'elle se sent prête, elle me confronte.
-Qu'est-ce qui s'est passé, la voix de Clarke claque dans l'air. Quelle horreur ! Triss, tu saignes ! Viens, elle tend une main vers elle, je vais arranger ça. Anya elle m'interpelle avec une once d'agressivité, tu aurais pu faire attention, c'est une enfant !
-Anya n'y est pour rien, me défend la petite rousse, c'est de ma faute si je suis blessée, j'ai foncé dans l'arbre, elle le pointe du doigt, sans penser qu'Anya allait esquiver.
-Tu as préféré la laisser se blesser plutôt que de perdre ?
-Je l'aurai mal pris si elle m'avait laissé gagner, répond Triss en me lançant un regard emplie de gratitude. C'est très douloureux mais au moins je ne risque pas d'oublier la leçon.
Je suis entièrement d'accord avec elle. C'est en tombant que nous apprenons à nous relever, puis en esquivant que nous évitons quelques coups et enfin en attaquant que nous dominons un combat. Je m'installe plus confortablement sur la branche, laissant pendre mes jambes dans le vide. J'observe Clarke soigner le nez de Triss. Je dois avouer qu'elle est bien plus douce et jusque-là beaucoup plus compétente que tous les guérisseurs qui ont pu croiser ma route.
Quand les soins sont finis, la fillette dit au revoir à tout le monde et disparaît dans la nuit. Elle rentre au campement. Je l'observe avec une certaine envie. Je déteste rester coincé ici encore plus que d'être loin de Lexa alors que je devrais être à ses côtés. Seulement, il m'est encore plus inenvisageable de m'imaginer loin de Raven. L'idée m'est même insupportable ! Sans moi, elle serait morte une quinzaine de fois ces trois derniers jours !
-Je ne croyais pas Raven quand elle m'a dit que tu ne parlais plus. Je lui ai répondu quelque chose comme : "c'est normal, les natifs intériorise tout". Mais je me suis foutu le doigt dans l'œil, son sourire m'indique qu'elle a fait exprès d'user d'une tournure de phrase incompréhensible, et jusqu'au coude en plus !
J'attends une explication. Rien ne vient. C'est agaçant mais pas assez pour me décider à reprendre la parole. Et puis, je n'y suis pas obligée. Ce n'est pas parce que les Skaikru ont un besoin compulsif de bavarder que je n'ai pas le droit de me plonger momentanément dans le mutisme.
Le regard de Clarke commence à me mettre mal à l'aise. C'est un exploit assez inhabituel. D'ordinaire, seule Lexa en est capable. Il fait croire qu'elles sont vraiment faites l'une pour l'autre. Je me penche assez pour bondir mais juste avant de donner l'impulsion nécessaire, je manque de tomber sous les exclamations de Clarke :
-Mais tu es complètement folle ! Ne saute surtout pas ! Ça veut dire que je me suis plantée… non ! Euh… trompée, j'ai eu tort ! Ne saute pas !
Je fronce les sourcils devant cette réaction excessive. Je secoue doucement la tête et bondit. Un petit cri échappe à Clarke pourtant, je me réceptionne parfaitement juste devant elle. Quand je me relève sans le moindre mal, je découvre qu'elle est devenue livide. Je lui souris pour la rassurer mais mon attention ne fonctionne pas. Je choisis donc de presser doucement son épaule avant de la dépasser pour rejoindre le feu. Avec l'humidité, la nuit va être particulièrement froide.
-Anya, attends.
Je m'arrête sans la moindre hésitation. J'agis comme si elle venait de me donner un ordre. Je peine à croire que je m'exécute aussi vite. Mais en même temps, c'est normal. J'ai déjà conscience que Lexa l'a choisie. Son importance sera alors capitale. En fait, elle l'est déjà si ce n'était pas le cas, jamais Heda ne m'aurait demandé de lui apprendre le Tri et à se défendre. Jamais.
Je réalise que j'attends la suite depuis trop longtemps. Alors, je me décide à me retourner. J'observe Clarke un moment mais elle ne dit rien. Pour quelle raison m'alpaguée si elle n'a rien a dire ?
-Je réfléchis à comment te poser la question sans provoquer une réaction en chaîne. Je commence à comprendre comment vous fonctionnez. Du moins Lexa et toi. Et parfois, elle fait une pause et complète de façon à peine audible, pour ne pas dire toujours, puis son ton redevient normal, vous avez la mauvaise habitude de surréagir ! Donc, elle place ses mains de façon étrange entre nous, reste calme quoi qu'il arrive. Tu peux me le promettre.
J'acquiesce lentement pour être certaine qu'elle ne manque pas ma réponse. Je parviens à déceler dans ses yeux que mon geste l'interpelle. J'ai bien conscience que comme Raven, elle n'a pas l'habitude que je puisse m'enfermer dans le silence. Seulement, j'en ai besoin afin d'éviter de basculer dans mes vieux travers.
Le silence est préférable à la violence.
-Alors Raven avait raison ? Non, elle fait un grand geste de la main, oublie, ce n'était pas la bonne question. Je… je voulais juste savoir. Est-ce que tu penses qu'elle va bien ? Raven, précise-t-elle. Je n'aime pas quand elle se replie dans le travail comme elle le fait en ce moment, en général ce comportement cache quelque chose. Alors, son regard se plonge dans le mien et il est particulièrement fort, qu'est-ce que tu en penses ? Elle va bien ?
Je réfléchis à toute vitesse, me remémorant chaque moment que nous avons passées ensemble. Je n'ai rien remarqué qui aurait pu m'alarmer. Mais si Clarke me demande ce que j'en pense, il y a forcément une raison. Serait-il vraiment possible qu'un élément important ait pu m'échapper ? Je suis pourtant plus qu'attentive. Je ne l'ai pour ainsi dire pas quittée des yeux une seule fois depuis que nous sommes seules. Je commence même à me sentir particulièrement fatiguée puisque comme la fois où nous avons été enfermé ensemble, elle refuse de fermer l'œil.
Je fronce les sourcils quand la seule conclusion qui se profile est que Raven se porte parfaitement bien. Je ne suis pas certaine d'être satisfaite par ce résultat. D'autant plus que Clarke semble particulièrement inquiète. La seule explication serait qu'une information m'aurait échappé et c'est plus qu'improbable. Ou si c'est véritablement arrivé, il va falloir que je me remette en question.
Pour quelle raison est-ce qu'il y autant de point agaçant à propos de cette fille… femme ?
-Si tu n'as rien remarqué, reprend Clarke alors que je suis encore en pleine réflexion, je dois me tromper. Je m'inquiète sûrement pour rien, elle sourit mais ses yeux ne suivent pas. C'est juste qu'en venant sur Terre avec nous, Raven a perdu sa raison d'être. Elle ne peut plus voler, sa voix se brise, et c'est ma faute.
Je fixe la blonde avec bien plus d'intensité qu'habituellement. Est-ce qu'elle vient d'insinuer que Raven serait capable de voler ? Elle n'a pourtant pas d'aile. Serait-ce la raison pour laquelle son prénom signifie corbeau ? Est-ce que sa science est capable de faire quelque chose d'aussi incroyable ? Parfois quand je bondis d'arbre en arbre, je pourrai croire que je suis capable de m'élever jusqu'au plus haut des cieux. Pourtant mon corps retombe inévitablement sauf si je saisis une prise qui me permet de prendre plus de hauteur.
Je me retourne afin de fixer le bunker duquel la brune n'est pas sortie depuis que Clarke est arrivée. Je me pose tellement de questions à son sujet. Il y a trop d'interrogations et pas assez de réponses. Je n'ai qu'un moyen d'en apprendre plus sur Raven Reyes : parler.
Renoncer au silence, à cette barrière de mutisme qui depuis mon enfance me protège. Je dois abandonner la taciturnité pour mieux la comprendre. Il me faut délaisser cette discrétion si blinder et confortable comme j'ai pu le faire il n'y a pas si longtemps pour la violence.
Une autre part de moi doit m'échapper pour que je puisse continuer d'évoluer. Plus important encore, cultiver cette curiosité qui entoure Raven Reyes depuis qu'elle a posé le pied sur Terre.
C'est pourtant sans dire un mot que je quitte Clarke. Je ne lui accorde aucun regard. Rien. Je ne suis animé que par un désir : encore plus approfondir mes connaissances qui me semble si insuffisante en ce qui concerne cette fille… femme. Je veux plus. Je veux tout. A ma connaissance, il n'y a qu'une seule autre quête qui a eu une telle influence sur moi. Et malheureusement, rien de bien n'en est ressorti. Rien.
Rien. Hormis le sang, la douleur et la mort.
Le silence éloigne la violence.
C'est une doctrine avec laquelle je vis depuis longtemps.
Alors qu'aujourd'hui, c'est différent. Le silence n'enchaine rien d'autre qu'un déchainement de contrariétés. Alors il n'y a qu'une solution : il faut tuer le silence ! Parler est la seule décision qui me permettra d'obtenir les réponses que j'attends. A savoir, être absolument certaine que Raven se porte bien.
Je passe dans la "carcasse de la voiture" avant de me glisser dans l'entrée du bunker. Une fois mon pied calé sur le premier échelon, j'ai un moment d'hésitation. Je secoue doucement la tête et me décide à descendre. Une fois arrivée, je délasse le fourreau de mon épée et dépose mon arme contre un mur. Je veux que Raven se sente en sécurité et je n'ai que trop bien remarqué que son premier regard vient toujours sur ce qui a ses yeux représente un danger. Je suppose qu'elle ignore que si c'était nécessaire je pourrais tuer à mains nues. Seulement le combat rapproché n'est pas idéal lorsque nous voulons protéger un tier.
Je m'avance en faisant en sorte que Raven puisse m'entendre. Elle est dos à moi face à un de ses "ordinateur", ses deux mains sont occupées, l'une avec le "clavier" et l'autre écrit sur une feuille. Elle retranscrit beaucoup d'informations sur papier. Je regrette d'être incapable de comprendre ce qu'il en ressort. Mais le sentiment n'est pas assez fort pour me donner envie d'apprendre à lire. Je crois sincèrement qu'il ne le sera jamais assez. La lecture s'apparente à beaucoup trop de souvenirs qui me sont trop douloureux.
Raven se retourne rapidement, juste le temps de m'apercevoir. Elle fronce très légèrement les sourcils avant de me sourire. Son attention retombe sur ses travaux, elle continue d'écrire comme si les ancêtres eux-mêmes lui soufflaient les bons mots. Puis elle repose son crayon, elle reste un moment imobile avant que sa voix ne résonne :
-Je m'attendais à revoir Clarke. Elle m'a accordé peu de temps. Mais elle veut absolument que je dorme.
-Pourquoi, je me racle la gorge, les premiers mots sont toujours difficiles à prononcer après un long moment de mutisme. Clarke est-elle obligée de te rappeler de dormir ?
-Tu parles, elle écarquille les yeux avant qu'un grand sourire étire ses lèvres. Quel soulagement, elle pose ses deux mains au niveau de son cœur, je commençais à croire que j'avais fait quelque chose de mal ! C'était super frustant, son regard se durcit, il devient presque noir, ne refais plus jamais ça !
Je la toise de haut en bas. Vient-elle de me donner un ordre ? Elle n'a peur de rien. Je détourne les yeux et sans que je ne puisse le contrôler, un discret sourire étire mes lèvres. Son caractère intransigeant me plait, il démontre comme depuis le début qu'elle est une survivante. C'est ce qui la rend si particulière.
-Tu n'as pas répondu à ma question.
Ma répartie n'est peut-être pas la plus adaptée mais j'ai envie de connaître sa réponse. La curiosité intarissable qui anime Raven quand il s'agit de science, s'imprègne en moi quand il s'agit de sa personne. C'est indéniable. Et, j'en ai bien peur inévitable.
-Parce que si elle ne le fait pas, je ne dors pas, elle hoche négligemment les épaules.
-Pourquoi ?
-Comment ça, elle fronce les sourcils et je sens qu'elle est désarçonnée, "pourquoi" ? Je ne comprends pas ta question. C'est peut-être, elle aplatit son index contre son pouce en grimaçant légèrement, un peu trop vague, pas assez précis, elle complète.
-Pourquoi tu ne dors pas ?
Je m'attendais a une réponse immédiate, il n'en ai rien. Je me mets donc à la fixer pendant qu'elle réfléchit intensément. Ses sourcils se froncent et son front se plisse alors qu'une grande tristesse inonde son regard. Puis ses paupières se ferment, son visage reste complètement inexpressif durant ce laps de temps. Alors lorsque ses cils se relèvent, je suis surprise en découvrant une colère des plus virulente animer ses yeux.
C'est la raison pour laquelle je trouve sa réponse en inadéquation avec sa réaction. Un simple "dormir est une perte de temps" ne peut en aucun cas expliquer cette tempête dévastatrice que j'ai devinée dans son regard. Je me surprend à me reconnaître dans ce comportement, elle enterre la douleur pour la transformer en quelque chose d'autre. Pour moi c'était le silence ou la violence. Mais pour elle… comment parvient-elle à surmonter ce sentiment des plus dévastateur ?
Elle ne peut plus voler.
Les mots de Clarke ont une étrange résonance. J'essaye de comprendre la raison d'être de Raven. Voler… est une autre forme pour le silence. Alors que se passe-t-il pour Raven quand elle laisse exprimer sa violence ? Se pourrait-il qu'elle ne la répercute pas sur les autres comme je l'ai fait par le passé mais en vers elle-même ? Quel acte peut être plus violent que de s'empêcher de dormir ?
Je n'ai pas le temps de réagir, ni d'en apprendre plus. Clarke nous rejoint et je trouverais ma curiosité impolie pour ne pas dire malvenue devant l'amie de Raven. Certaines conversations ne peuvent pas se tenir devant des témoins. Je ne le sais que trop bien, encore une fois parce que le silence est mon plus grand rempart. Il y a un temps pour chaque chose et cet instant n'est pas fait pour les grandes révélations.
La blonde saisit avec trop d'entrain son amie. J'ai appris à ne plus m'inquiéter lorsqu'elles se bousculent. C'est leur façon de faire. Clarke ne s'arrête qu'une fois Raven assise sur une couchette. Elles se toisent un moment mais la brune finit par sourire légèrement. Pourtant l'étoile de Lexa demande un peu abruptement :
-Il faut aussi que je te retire tes chaussures ?
-Je vais dormir avec, répond Raven en s'allongeant.
-Nous ne sommes plus sur l'Arche, grogne Clarke en s'installant près d'elle. Personne ne risque de te les voler !
-J'ai déjà manqué de les perdre une fois, pas deux !
-Anya ne veillait pas sur toi quand c'est arrivé. Anya, la blonde, se redresse pour m'adresser la parole, dit à cette emmerdeuse qu'elle peut enlever ses chaussures, que tu ne laisseras rien, ni personne les approcher !
Je soupire en secouant la tête. Il y a des moments où je ne comprends pas les priorités de ces filles tombées du ciel. En quoi la surveillance ou même la pérennité de chaussures pourrait-elle être importante ? Ce ne sont que des objets parfaitement remplaçables. En plus, elles sont beaucoup trop voyantes avec ce rouge. Et, je suis certaine qu'elles sont inconfortables même si Raven est parvenue à gravir cette falaise avec.
-Tu vois, un petit rire échappe à la brune, je ne peux pas compter sur Anya pour ça. Elle n'aime pas mes chaussures.
-Tout le monde adore tes chaussures. Qui les a récupérés avant que tu ne décides de nous accompagner sur Terre ?
-Personne, je les ai planqués !
-Et si…
-Je pensais que tu voulais que je dorme, la coupe Raven. Alors arrête de parler !
Aussi incroyable que cela puisse paraître, les deux jeunes femmes se plongent dans le silence. Je reste à distance mais garde un œil attentif et protecteur sur elles. Quand je pense qu'elles se sont endormies, je me permets de me détendre. Je retire ma veste, récupère mon arme, avant de la placer près de moi quand je m'assois contre un mur. Je baisse lentement ma garde. Je commençais à désespérer. Je pensais que je n'allais pas pouvoir m'endormir une seule fois durant tout le temps que je dois passer ici.
Je commence à somnoler, mes doigts serrer contre la poignée de mon épée quand un léger bruissement me fait presque bondir. Je fronce les sourcils en découvrant Clarke se redresser. Elle s'installe à l'autre bout du lit, observe son amie avant de sortir un livre très abîmé de la poche de son pantalon. Elle doit sentir mon regard sur elle puisqu'elle se retourne assez pour me sourire et chuchoter :
-C'est bon Rae s'est endormie. Il ne lui a pas fallu longtemps, elle devait être complètement crevée !
-Et toi, tu ne dors pas ?
-Je vais veiller sur elle, m'assure-t-elle. Toi, dors, je suis certaine que tu n'as pas fermé l'œil ces derniers jours.
-Je dois vous protéger.
-Pas cette fois, contente-toi de dormir. Dès demain, ce sera de nouveau insomnie après insomnie pour Rae.
-Pourquoi ? Pourquoi, je reprends assez vite, ne dort-elle pas ?
-Il lui est arrivé quelque chose d'horrible pendant qu'elle dormait. Depuis, Clarke fait une pause avant de reprendre tout doucement, elle ne dort que si certaines conditions sont remplies. Ma présence aide. Les petits endroits confinés aussi, d'autant plus s'ils peuvent être verrouillés de l'intérieur. Mais, une grande tristesse s'empare de ses yeux, elle ne dort que lorsque son corps la lâche.
-Raison de plus, je me redresse, je vais veiller sur elle. Heda me l'a confié alors je ne dormirais pas.
-Vous les natifs, vous êtes tellement bornés, soupire Clarke. Et si je t'assure que tu ne peux rien faire ? C'est la guérisseuse qui parle, son calme m'impressionne. Rae ne va pas se réveiller avant au moins six heures, elle regarde un étrange objet accroché à son poignet. Je te réveillerai juste avant. Deal ?
-Deal, je répète incertaine.
-J'engage ma parole et toi la tienne, m'explique-t-elle.
-Et si quelque chose…
-Je te réveille, elle acquiesce.
-Qu'est-ce que tu vas faire pendant tout ce temps ?
-Lire, me dit-elle avec un grand sourire, je l'ai trouvé par terre au campement, poursuit-elle en sortant un livre très abîmé de la poche de son manteau. Il manque la couverture et peut-être une dizaine de pages mais c'est intéressant. J'en suis à plus de la moitié. Je suppose qu'à l'époque ils n'appelaient Stephen King le maître de l'horreur pour rien. En tout cas, il n'est pas bon de vivre à Ludlow, dans le Maine. Si tu veux, quand je l'aurais fini, je te le prêterai, elle m'offre un grand sourire, ça t'occupera pendant que le p'tit génie fait ses trucs.
-Non merci.
-Tu as sûrement raison, avec ce genre de lecture. Tu peux dire adieu à un sommeil paisible et réparateur. Je le donnerai à Rae alors, elle adore lire.
-Si on ne peut pas dormir après l'avoir lu, ne lui donne pas !
-C'était juste une façon de parler, m'apaise-t-elle. C'est effrayant comme histoire. Tu comprendrais mieux si tu la lisais, elle le tend légèrement vers moi.
Je lui tourne le dos et retourne contre mon mur. Je m'installe confortablement avant de lancer un regard à Clarke. Elle se contente d'hocher les épaules puis d'ouvrir son livre et de laisser ses yeux parcourir les mots. Je l'observe un moment. Puis sans réel raison, je décide d'avouer :
-Je ne sais pas lire.
Voilà pour le nouveau chapitre de cette fiction. J'espère qu'il vous a inspiré et qu'il vous a plu ! Des suppositions pour la suite ? J'ai trop envie de savoir ce que vous pensez de la dynamique entre Lexa et Anya. Vous appréciez leur relation ? Est-ce que vous commencez à comprendre ce qui est arrivé à Anya ? Quelles sont vos suppositions pour la suite ? Vous avez des attentes particulières ?
Je suis évidemment ouverte à toutes les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, à condition que le commentaire soit constructif.
Les Notes :
Note n°40 : The Cure est un groupe de rock anglais formé en 1978. De nombreux changements de composition de groupe sont survenu, Robert Smith le guitariste, chanteur principal et auteur-compositeur est le seul membre constant. Le premier album dans des mouvements post-punk et new wave était Three Imaginary Boys (1979). À partir de leur deuxième album, le groupe a adopté un nouveau style de plus en plus sombre, qui a eu une forte influence sur le genre émergent du rock gothique. Pictures of You appartient à l'album Disintegration sortie en 1989. Si vous regardez WestWorld (cette série est un chef d'oeuvre) vous avez pu entendre A Forest dans l'épisode 4 de la première saison mais aussi dans la saison 3 de 13 Reasons Why. Sans parler de Boys Don't Cry qui est apparu dans énormément de films et de séries (Hanna, Gilmore Girls, The Crown, Sex Education...) ou de Just Like Heaven (A Million Little Things, The Resident, Warehouse 13...)
Note n°41 : Qui ne connait pas Michael Faraday ? Vous êtes dans votre droit le plus élémentaire ! A part si vous êtes un(e) nerd ou en pleine révisons pour un examen et/ou devoirs surveillé sur la physique, là vous êtes mal ! En bref, Michael Faraday est un physicien et chimiste britannique, connu pour ses travaux fondamentaux dans le domaine de l'électromagnétisme, l'électrochimie et l'électrolyse. Il donne son nom à de multiples lois et phénomènes dans ces domaines, notamment la loi de Faraday (ou Lenz-Faraday) en induction électromagnétique.
Note n°42 : La chanson en espagnol que Raven chante après son exploit est Nada. Il n'y a pas de véritable explication quant au choix de ce titre en particulier hormis que... je l'adore ! C'est Lido Pimienta qui l'interprète. D'accord, je l'avoue je l'ai découvert dans A COLORS SHOW sur YouTube et sans cette plateforme, cette note n'existerait pas. Donc... petites recherches... Elle n'a pas de bio sur Genius Ah ! Trouvé ! Lido Pimienta est un musicien, chanteur et auteur-compositeur colombo-canadien. Elle s'est fait connaître après que son album La Papessa de 2016, qui lui a fait remporter le prix de musique Polaris en 2017. Sa musique intègre une variété de styles et d'influences, y compris des styles musicaux traditionnels indigènes et afro-colombiens.
N.D.L.R. : A Color Show est une plateforme d'interprétation musicale basée à Berlin qui vise à faire découvrir des artistes originaux sous la forme de clips vidéo à l'esthétique minimaliste. Chaque groupe ou artiste est filmé seul sur scène avec un fond neutre d'une couleur particulière, ce qui a logiquement donné son nom à ce projet. Entre autres, vous pouvez écouter : Angel - Ta Reine, TESSÆ - quelqu'un d'autre, Billie Eilish - idontwannabeyouanymore...
En espérant vous retrouver pour le prochain chapitre !
GeekGirlG
