Bonjour à toutes ! Après vous avoir fait faux-bon dimanche, me voici de retour avec le chapitre 46. Pour info, je pense qu'il y aura 50 chapitres et peut-être un ou deux épilogues, donc nous arrivons enfin à la fin de notre histoire. Il était temps, depuis le mois de février que celle-ci a commencé !
Ca me permettra d'avoir une pause avant de me mettre à l'écriture de mon habituellement fiction calendrier de l'avent.
Voici donc la suite de nos aventures, car je sais que je vous ai laissé sur votre faim lors du précédent chapitre. J'espère donc que celui-ci vous plaira. J'attends vos commentaires avec impatience. En attendant, je ne peux que vous souhaiter une agréable lecture.
Drago tournait en rond dans les quatre malheureux mètres carrés qui lui servaient de cellule. Voilà trois jours qu'il avait été jeté sans ménagement dans celle-ci avec pour seule compagnie quelques rats qui le narguaient en se faufilant à travers les barreaux de sa geôle. Il y faisait froid et humide, et les courants d'air y avaient élu domicile bien avant sa venue. Drago était d'autant plus transi par le froid qu'il ne portait qu'une chemise en coton, le reste lui ayant été retiré juste après son arrestation. Fort heureusement pour lui, il était parvenu à dissimuler sa baguette avant de se compromettre davantage. Sans elle, cependant, inutile d'espérer s'évader en secret.
Il n'avait guère manger les bouts de pain rassis qu'on daignait lui apporter deux fois par jours, mais n'avait pas boudé la carafe d'eau stagnante qui l'accompagnait. Le ventre noué, Drago ne cessait de ressasser et de repenser à Hermione qui, elle, devait se trouver en bien pire posture que lui. On avait signifié à Drago qu'il aurait droit à un procès, sa condition de Laird n'y étant pas pour rien. En revanche, Hermione étant accusée de sorcellerie, elle n'aurait pas cette chance et serait pendue sur la place publique sous les regards brillants de curiosité malsaine des badauds. Son estomac se retourna à cette pensée. Allait-on la pendre alors qu'elle attendait un enfant ou l'Eglise l'autoriserait-elle à enfanter avant de couper le fil de sa destinée ?
Non, se rabroua Drago, il ne devait pas songer à cela. Ils allaient s'en sortir. Il ignorait encore comment, mais il trouverait une solution. Pas une seule seconde il n'imaginait sa vie sans Hermione et leur enfant à naître… Oui mais quoi faire ? Aucun plan, aucune issue ne semblait lui être une véritable option. Continuant de tourner en rond pendant des heures entières, il finit par s'endormir sur la pauvre paillasse qui faisait office de lit.
− Drago ! s'exclama une voix. Drago, lève-toi, ce n'est pas le moment de dormir !
La voix était féminine et autoritaire, et un bref instant, le cœur de Drago s'emballa à l'idée qu'il s'agissait d'Hermione. Mais son cerveau le rappela à l'ordre et lui interdit d'espérer une chose aussi improbable. Il s'efforça malgré tout d'ouvrir les yeux pour faire face à sa déception, quand ceux-ci se posèrent sur la silhouette longiligne de Pansy qui se tenait derrière les barreaux de sa cellule. A côté d'elle, un homme de leur âge qui ne lui était pas totalement inconnu le scrutait en silence.
− Qui est-ce ? demanda Drago de la voix rauque de celui qui n'avait pas parlé depuis longtemps.
Il ne prit pas la peine de la saluer, ni de lui dire combien il était heureux de la voir. Il l'était, naturellement, mais son anxiété quant au sort d'Hermione dépassait tout le reste. Pansy ne sembla pas s'en offusquer, elle fit un pas en avant pour laisser à Drago tout le loisir d'observer celui qui l'accompagnait.
− Justin Finch-Fletchley, ton avocat.
− On s'est déjà vu, non ? grogna Drago à l'intéressé.
Celui-ci le regarda de longues secondes avant d'acquiescer.
− Je suis le fils de l'avocat de votre père.
Oui, voilà, Drago se souvenait désormais. Il l'avait vu enfant accompagner son avocat de père pour s'occuper des affaires de son propre père. Sans doute s'étaient ils parlés quelques fois, mais voilà bien des années que leur chemin ne s'était pas croisé. De mémoire, le père était un homme de confiance dont Lucius n'avait jamais dit du mal. Espérons que le fils soit issu du même moule. Et qu'il soit diablement efficace pour le sortir de toute cette histoire.
Mais avant d'aborder le sujet de son propre procès et de la façon d'agir, Drago se tourna vers Pansy et lui lança un regard implorant. Il n'osait pas prononcer les mots qu'il pensait… Est-ce qu'elle en savait plus pour Hermione ? Est-ce qu'elle était encore vivante ? Est-ce que le bébé allait bien ? Quand devait-elle être pendue ? Le serait-elle ? L'était-elle déjà ?
− Je n'ai pas pu la voir, confia Pansy, mais j'ai soudoyé la sage-femme qui a été mandatée pour s'occuper d'elle…
Le regard de Pansy était fuyant et Drago pressentait qu'elle ne lui disait pas tout.
− Est-ce que…
Drago se râcla la gorge.
− Est-ce qu'elle va bien ? Et le bébé ?
Pansy pâlit. Elle se rapprocha et passa un bras au travers des barreaux pour se saisir de la main de Drago qu'elle serra doucement.
− Ca ne va pas fort, avoua-t-elle. Le choc a été terrible… Elle… Enfin elle…
− Crache le morceau, gronda Drago qui manquait soudainement d'air.
− Elle perd beaucoup de sang. On ne sait pas si le bébé va survivre.
Ce fut comme si une pierre venait de tomber dans l'estomac de Drago. Une pierre terriblement lourde. Si lourde qu'il lui semblait ne plus jamais être capable de déglutir, de faire un pas en avant, de respirer.
− Il faut me sortir de là, Pans', lâcha Drago dans un souffle.
Il devait la voir. D'une manière ou d'une autre, il devait être auprès d'elle. Il n'imaginait pas la détresse dans laquelle elle devait se trouver, sans lui, sans savoir si le bébé allait survivre et ce qu'il adviendrait d'elle-même. La tristesse avait submergé Drago, mais il l'étouffa rapidement par une rage cuisante difficilement contenue. Il donna un coup dans les barreaux.
− Sors moi de là Pans ! hurla-t-il.
Son cri résonna dans le dédale des cachots.
− Tu crois que je suis venue pourquoi ? répliqua-t-elle. Ton procès commencera demain. D'ici là, ton avocat ici présent a obtenu que tu sois logé dans le palais comme ta condition de Laird l'exige.
− Je me fiche de ce procès, je ne veux pas remettre un pied dans ce palais de misère et je…
− Ecoute moi ! ordonna sèchement Pansy. Hermione est elle-même enfermée au palais. Quand le roi a appris qu'elle perdait du sang, il l'a faite porter jusque dans une chambre, prétextant que l'enfant ne devait pas souffrir des penchants sataniques de sa mère. Ce sera l'occasion pour toi de la voir, et de décider ensemble ce qu'il convient de faire.
Ainsi donc le roi continuait de veiller sur Hermione ? Malgré l'accusation de sorcellerie il ne supportait pas l'idée que sa petite favorite ne soit pas bien traitée ? Drago en resta sans voix, il ne pensait pas que l'affection que le Roi portait à Hermione irait au-delà de telles accusations. Mais ce n'était qu'une bonne chose pour lui, et malgré la jalousie qui courait dans ses veines, Drago ne put qu'en être heureux.
− Pour le moment, l'affaire ne s'est pas trop ébruitée, et peu de gens savent pourquoi Hermione a été arrêtée. Mais la rumeur va bon train et ne pourra être contenue très longtemps. Blaise a infiltré le palais. Il semblerait que deux témoins attestent avoir vu Hermione faire de la magie.
Deux témoins ?
− Hermione est pourtant très prudente, songea Drago à voix haute.
− Pas assez, visiblement. Blaise a pu récupérer vos deux baguettes. Mais les moldus s'en tiennent à la version officielle : les sorcières font le mal en jetant des malédictions et en s'associer au Diable. Les baguettes ne sont qu'un artefact sans grande importance à leurs yeux. Et puis, ça fait longtemps que le bûcher n'a pas été allumé. Le peuple a faim de scandale.
− Elle est enceinte… répliqua Drago. Ils n'ont donc aucune compassion ?
− C'est ce qui la sauve pour le moment. Mais si elle venait à perdre l'enfant …
Drago fut soulagé qu'elle ne termine pas sa phrase. Il préférait ne pas trop songer à cette hypothèse, espérant qu'en la niant elle ne se produirait jamais. Il se passa une main désespérée dans les cheveux, jetant un regard tout autour de lui à la recherche d'un petit miracle.
− Tu seras transféré au palais dans une heure. Tu n'auras pas le droit à de la visite, excepté ton avocat. Je te verrai au procès demain. Blaise sera là également.
Drago acquiesça, il ne l'écoutait déjà plus que d'une oreille, ses pensées étant toutes rivées sur Hermione et les différentes façons de la récupérer.
x.X.x.X.x
− Le Roi a expressément demandé à ce que vous soyez logé dans l'appartement que vous occupiez avant votre arrestation, expliqua Justin à Drago en pénétrant dans le petit salon.
Drago imaginait sans mal le plaisir du roi à le voir se vautrer dans le chagrin de son épouse disparue. L'appartement était encore sens dessus dessous, sans doute avait-il été passé au peigne fin dans l'espoir d'y trouver une preuve contre l'un ou l'autre.
− Votre porte sera gardée nuit et jour, et les fenêtres ont été scellées. Même si vous et moi savons que ce n'est pas ce qui vous retiendra, consentit l'avocat d'une œillade entendue. Avant que je ne m'en aille, j'aimerai discuter avec vous de la stratégie que nous suivrons demain.
Drago ne le regardait pas, il était concentré surtout le châle d'Hermione posé sur le dossier d'une chaise qui avait échappé au remue-ménage et se tenait encore sur ses quatre pieds. Il s'en empara d'une main tremblante et le porta à son nez avant d'en humer le parfum si familier et délicieusement excitant d'Hermione.
− La véritable question, Lord Malefoy, est : souhaitez-vous oui ou non assister à ce procès ?
Drago se tourna vers son avocat et le regarda de longues secondes avant de reprendre la parole.
− Que préconisez-vous, Maître ?
− Je ne préconise pas, je plaide, Monsieur. Mais je peux aussi ne pas plaider, si vous décider de vous en aller.
Telle était toute la question, en effet, songea Drago. Il n'avait encore rien décidé, et devait voir Hermione avant de le faire. Alors, seulement, ils choisiraient ensemble l'option qui leur semblerait la meilleure. Prendraient-ils la fuite vers des contrées lointaines, loin du tumulte britannique mais aussi de leurs propres, de leurs terres, de leur Clan ? Ou préféreraient-ils faire confiance en la justice et obtenir un procès équitable pour l'un comme pour l'autre pour retrouver leur vie paisible en Ecosse ? Cette dernière option était-elle seulement envisageable ?
− Voici votre baguette, Monsieur. Je viendrai demain à l'aube pour que vous me fassiez part de votre décision. En attendant, voici un plan du palais avec l'emplacement de votre épouse.
Décidément, cet avocat était le plus efficace qu'il avait jamais rencontré.
− Combien vais-je devoir vous payer pour votre pertinence et votre efficacité ? grommela Drago en regardant la carte qu'il lui tendait.
− Rien de plus que Lady Pansy m'a déjà versé, répondit l'avocat, professionnel.
− En or sonnant et trébuchant ?
− En biens immobiliers, pour être exact. Lady Pansy m'a fait don de son manoir au Pays de Galles.
Drago en eut le souffle coupé. Un Manoir ? Pansy n'y était pas allée de main morte. Ce qui expliquait le travail plus que consciencieux de l'avocat. Il était certain que si l'issue n'était pas celle espérée Pansy, l'homme ne verrait pas l'ombre d'un manoir.
− Je vais devoir vous laisser. A demain.
− A demain, Maître.
Drago l'observa quitter le salon et entrevit une douzaine de gardes faire le pied de grue devant sa porte. Quand celle-ci se fut refermée derrière l'avocat, il entendit le cliquetis d'une clé dans la serrure, sans doute dans l'espoir un peu fou de le garder prisonnier ici. Mais à présent, Drago avait un plan du palais, sa baguette et une envie irrépressible de retrouver son épouse.
