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Chapitre 20
Une nouvelle journée a commencé et, exceptionnellement, Harold est en repos. Inghen s'est absentée pour une raison qui lui est inconnue. Qu'importe, Harold n'a pas prévue de rester seul dans sa grotte. Il prépare son sac pour partir toute une journée en expédition dans la forêt: couverture, fruits, sandwich, son carnet et son crayon.
- C'est le moment d'en apprendre un peu plus sur les dragons. Le Livre des Dragons à Beurk a sérieusement besoin d'être mis à jour.
Harold quitte donc la grotte et met le cap droit devant lui, il espère juste ne pas faire de mauvaise rencontre.
- On va commencer par du facile: les Terreurs Terribles. Ils ont beau être petits, en groupe, c'est une autre histoire: il vaut mieux courir. Donc, il faudra rester discret. Espérons que les dieux soient avec moi, c'est un comble de vivre sur une île de dragons et de ne pas en voir un seul.
Pendant une heure, il continue de s'enfoncer dans la végétation. Bien qu'il ait croisé des Hideux Bragettaures, des dragons Vipères, ou même des Gronckes, toujours pas de Terreur Terrible. Au détour d'un rocher, il finit par trouver ce qu'il cherchait: un groupe de Terreur Terrible de tous les âges: jeunes, adultes et vieux.
- Ouah, magnifique. Maintenant, restons silencieux et observons. Alors, les Terreurs Terribles vivent en groupe. Lorsque celui-ci a trouvé un endroit habitable, que font-ils? Qu'y a-t-il aux alentours? Des Terreurs isolées? Non, elles montent la garde: ce sont des sentinelles. Que craignent-ils? Les Dragons n'ont pas de prédateurs, alors à quoi servent-elles?
Pour toute réponse, un Vipère finit par être détectée par un Terreur Terrible violet. Celui-ci pousse un cri aigu pour donner l'alerte. Sitôt entendu, tous les adultes du groupe fondent sur l'intrus malgré le désavantage de taille. Le Vipère a beau être plus grand et plus vaillant que ses assaillants, les attaques répétées qu'il subit ont fini par lui faire entendre raison et bat donc en retraite. L'alerte levée, chaque Dragons retourne à ses occupations.
- C'est pour ça alors, c'est pour détecter les intrus. Donc la meute de Terreur Terrible est très territoriale, bon savoir mais très difficile de savoir l'étendue de leur territoire.
Harold rédige toutes ses observations et commence à dessiner un Terreur Terrible. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'un adulte l'a repéré mais ne donne pas l'alerte. Au contraire, il s'approche silencieusement de cet intrus qui le fascine. Au bout d'un moment, Harold sent que quelqu'un l'observe et finit par se retourner. Il hoquette de surprise quand il voit ce Dragon jaune l'observer avec curiosité.
- Euh …. Salut toi.
Comme si ces paroles avaient un effet sur le Dragon, celui-ci avance prudemment tout en reniflant Harold. Comprenant la situation, Harold ne bouge pas et prie qu'il ne lui arrive rien de dangereux. Quand le Terreur Terrible estime que le jeune humain ne représente aucun danger pour lui et son groupe, il finit par s'asseoir devant le sac d'Harold, tout en ne cessant de le renifler.
- Je comprends, c'est mon déjeuner que tu dois sentir. Attend un moment.
Harold sort un poisson de son sac, et le montre au Dragon. A la vue du poisson, le Terreur Terrible le renifle avec plus d'intérêt mais n'avance pas. Harold finit par le jeter à bonne distance, le Dragon se jette dessus et l'avale goulûment. Son repas pris, le Terreur Terrible se dirige vers Harold et finit par s'allonger sur ses genoux. D'abord surpris, Harold commence à le caresser. Voyons l'effet procuré sur le Dragon, Harold continue et se remémore le note de Bork le Malchanceux.
- Alors, nous avons faux depuis le début. Tout ce que nous pensons savoir sur les Dragons n'est que mensonge. Par Thor, qui pouvait prédire que les humains et les Dragons pouvaient se ressembler sur certains points?
La journée passe lentement, et ce n'est que lorsque la luminosité commence à baisser qu'Harold se rend compte du temps qui s'est écoulé.
- Mince, il va falloir que je rentre; sinon je ne pourrais plus rentrer à cause de l'obscurité. Désolé petit, mais il va falloir que je bouge.
Le Dragon exprime son mécontentement, mais finit par libérer Harold et le regarde s'éloigner. Ce qu'Harold redoutait est arrivé, l'obscurité s'installe et la visibilité baisse.
- Par les dieux, je suis maudit. Comment vais-je retrouver mon chemin maintenant?
Son regard est attiré par une petite silhouette jaune posée sur une branche.
- Je te reconnais, tu es le Terreur Terrible de tout à l'heure. Que fais-tu ici?
Comme pour lui répondre, le Dragon pointe dans une direction.
- Tu veux que je me dirige par-là?
Comme pour acquiescé, le Dragon pousse un cri aigu et commence à s'envoler.
- Attend moi, je n'ai pas d'ailes comme toi.
Harold poursuit le Terreur Terrible et ne le perd pas de vue. Cette poursuite dure depuis un quart d'heure jusqu'au moment où ils arrivent dans une clairière.
- Attend, je reconnais cette clairière. C'est celle où j'habite, je peux voir la grotte d'où je suis.
Harold se tourne vers le Dragon et le remercie de l'avoir ramener. Le Terreur Terrible, satisfait, le quitte et se dirige vers son groupe. Harold se dirige vers ses appartements pour se coucher, mais tapi dans l'ombre et rendu quasiment invisible par l'obscurité, une paire d'yeux verts observe la scène et ne quitte pas le jeune Viking tout le long de son trajet. Ce n'est que lorsqu'ils ne peuvent plus le distinguer que la mystérieuse paire d'yeux n'apparaît plus.
Le matin suivant, Harold est sorti de son sommeil par le bruit caractéristique du battement d'ailes, puis peu de temps après, une voix féminine se fait entendre.
- Debout espèce de marmotte, ou sont tes manières pour accueillir tes invités?
- J'ignore depuis combien de temps je suis sur cette île, mais depuis le temps, tu n'es plus une invitée Inghen.
- Pour ta gouverne, ça fait déjà 2 ans que je t'entraîne, et ensuite, je ne parlais pas de moi mais de ton nouvel animal de compagnie.
- Mon nouvel animal de compagnie? De quoi tu parles?
Harold se redresse et aperçoit aux pieds de son lit un Terreur Terrible endormi en boule.
- Oh non, encore lui. Mais depuis combien de temps est-il chez moi?
- Comment ça, encore?
- J'ai joué les explorateurs hier, je suis tombé sur son groupe, je l'ai étudié et j'ai passé ma journée à caresser ce Dragon. La nuit est tombée, je me suis égaré et il m'a guidé vers la grotte. Je pensais qu'il avait rejoint son groupe.
- Intéressant.
Inghen repense aux paroles d'Harald et de sa vision lorsqu'elle a rencontré Harold pour la première fois.
- Bon, occupe-toi de ton invité. Je dois te parler de quelque chose d'important. Et n'oublie pas ton petit déjeuner.
Lorsqu' Inghen sort de la grotte, le petit Dragon ne cesse de remuer, preuve qu'il se réveille. Harold va voir dans le sac qui lui a été ramené, sort une morue qu'il met de côté et attaque son repas. Quelques instant après, le Terreur Terrible vient se poser en face de son assiette.
- Ah non, pas touche à mon repas. Tu as le tien qui est juste là. Bon appétit.
Le Dragon n'attend pas d'autorisation pour engloutir le poisson et exprimer son humeur joviale à son hôte. Harold finit de manger tranquillement et quitte son abri avec le petit Dragon sur son épaule. Il s'arrête brusquement, paniqué, en voyant la personne qui est avec Inghen.
- Bien le bonjour jeune Haddock, ainsi qu'à ton compagnon. Je vois qu'Inghen t'entraîne bien.
Harold veut s'enfuir loin de cette personne, ce monstre qui l'a arraché à sa famille, son île. Mais son corps ne veut pas bouger, il reste figé sur place. Comprenant sa détresse, le Terreur Terrible se positionne défensivement devant Harold en ayant l'air le plus menaçant possible.
- On va calmer le jeu, déclare Inghen. Ce n'est pas le moment de déclencher une bataille. Harold, revient à toi. Je réponds de ses actes pendant notre discussion, tu n'as rien à craindre de lui. Tu me faits confiance?
Harold se détendit mais attend encore un peu avant de donner sa réponse.
- Bien sûr que oui, tu ne devrais même pas poser cette question.
- Bien. Assis toi, tu as des questions et nous avons certaines réponses. Le moment est venu pour toi d'en savoir plus.
- Elle a raison, je sais que notre première rencontre n'a pas été la meilleure. Mais je t'assure qu'après aujourd'hui, on ne se reverra qu'une seule fois.
Devant l'air insistant de ses deux invités, Harold n'a pas d'autre choix que de s'asseoir.
- Très bien, de quoi voulez-vous parler?
- Te souviens-tu de notre première rencontre?
- Bien sur Inghen, difficile de ne pas l'oublier. Se réveiller avec un Cauchemar Monstrueux en face de soi n'est pas la chose la plus agréable qu'il soit.
- Je te l'accorde, et qu'avait-il fait?
- Il m'a reniflé, et ne m'a rien fait. La même situation m'est arrivée pour le Terreur Terrible.
- A la seule différence qu'il est venu dans la grotte et qu'il a pris ta défense lorsqu'il a senti ton malaise.
- Et alors?
- Alors, déclare Egill, combien de Dragons ferraient la même chose que lui pour des humains?
- …
- Il n'y a pas de hasard Harold, les animaux savent sentir la nature profonde de chaque humain sur Midgard, en particulier les Dragons.
- Je ne vois pas où vous voulez en venir.
- Ce qu'Egill veut dire, c'est qu'au plus profond de ton être, tu ne feras aucun mal à ces créatures. Tu es intrigués et curieux, tu veux juste en savoir plus sur eux. Vrai ou pas?
- Vrai.
- C'est cet aspect qui te rend unique Harold. Là où les autres fonceront tête baissée, tu réfléchiras avant. Tu ne veux pas être leur ennemi, mais leur ami. Et c'est là, toute la différence entre toi et les autres. Tu ne veux pas faire la guerre, tu veux la paix.
- Mon père aussi veut la paix, mais sans doute pas la même.
- Exact. Selon son idéologie, la paix ne sera possible que lorsqu'il aura détruit le Nid. Mais c'est beaucoup plus complexe que ça.
- Comment ça?
- Chaque chose en son temps, déclare Egill. Laisse Inghen poursuivre son explication.
- Merci. Toi, Harold, tu veux la paix où tu pourras encore admirer les Dragons. C'est ta vision, et je ne te l'enlèverai pas. Sache juste, que lorsque se sera possible, tout le monde ne sera pas d'accord avec toi et des guerres seront déclenchées. Mais ce n'est pas le sujet, c'est toi le centre d'attention.
- Pourquoi?
- Guerre et paix sont réalisées par des individus. Tu es l'un de ceux-là Harold, celui de la paix. Tu as un don inné avec les Dragons, tu ne te montres pas agressif avec eux, mais plutôt amical. C'est pour ça que ce Terreur ne t'a pas attaqué, tu es un peu l'un des leurs.
- J'ai détecté ce don lorsque je t'ai emmené ici. Tu peux me haïr pour ce que je t'ai fait, c'est normal. Mais sache une chose, tu ne te serais jamais pleinement épanoui si tu étais resté sur Beurk. La preuve la plus flagrante est ici: tu peux être toi-même sans être jugé par les autres. Tu dessines, tu inventes, tu étudies les Dragons, tu t'entraînes au combat. Aurais-tu eu toutes ses capacités sur Beurk?
Devant le silence d'Harold, Egill continue.
- Je ne te demande pas de réponse immédiate, je suis certain que tu le sauras lorsque tu croiseras d'autres personnes. Sur cette belle phrase, je vais vous laisser.
- Une dernière chose, tu as dit que l'on se reverra. Que veux-tu dire?
- Attentif, comme toujours. Eh bien, lorsque tu rendras ton dernier soupir sur Midgard, je serais celui qui te ferra passer vers Asgard. Et le plus tard possible j'espère.
- Dernière phrase et on te laisse Harold. J'ai vu sur ton carnet de croquis que tu es fasciné par les Furie Nocturne. Et bien sache qu'il y en a au moins un qui rode sur l'île. Je ne l'ai pas vu, mais j'ai déjà entendu son cri. Mais je pense que c'est lui qui te trouvera, si ce n'est déjà fait. Viens Egill, je te ramène.
Les adultes s'éloignent d'Harold et reprennent leur discussion.
- Ce n'était pas un peu tôt selon toi?
- Le fait qu'il ait pu approcher ces Terreurs Terribles sans blessures m'a convaincu de le lui révéler. Mais on n'aurait pas dû aller aussi loin dans les révélations.
- Il doit savoir quelles conséquences il y aura. Mais je ne me fait pas de souci, il a la tête sur les épaules pour les assumer. Je vais juste redoubler d'ardeur à l'entraînement.
- J'ai appris que Frödo lui donne des cours aussi, ce petit développe son arme la plus dévastatrice.
- Sans compter qu'il lui apprend à jouer à des Masses et des Griffes. A ce rythme, va falloir qu'il ait deux mentors sur l'île.
- Je te fais confiance pour ça. Mais tu étais obligé de lui parler du Furie Nocturne?
- Son destin est de le rencontrer, tôt ou tard.
- L'archipel changera à cause ou grâce à lui. Tout depuis de quel côté on se trouve.
- Si tu es contre lui, tu as intérêt à savoir ce que tu fais.
