Bonsoir, ou bonjour, je ne sais pas héhé ^^
On lâche rien ;) !

shadow: Non, pas du tout... Cette phrase a bel et bien un double sens ! Tu n'es pas seul à l'avoir noté et s'était tout à fait intentionnel xD


Grincheux

Chapitre 10

Depuis le lit, Aomine grogne. Il attrape à tâtons l'oreiller de son homme pour s'en recouvrir les oreilles et tenter de se rendormir. Ce n'est pas inhabituel pour lui de se faire réveiller par les tintements, grésillements et chuintements diverses émanant de la cuisine. D'ailleurs, souvent c'est la promesse de petit déjeuner gargantuesque et servit au lit s'il a de la chance ! Mais ce matin, on est loin de la douce symphonie des préparations dominicales. C'est un vrai tintamarre, un raffut à vous réveiller un mort ! Il ne sait pas ce que Kagami fabrique mais il peut l'entendre pester d'ici, et s'énerver contre des ustensiles innocents. Dans un long soupir résigné, il se décide à sortir du sous la couette pour voler à sa rescousse avant que tout le contenu des placards ne passe par la fenêtre.

Avec le vacarme, il aurait pu se douter du bazar qui l'attendait, mais voir l'entièreté de ce qu'ils ont passé tant de temps à sortir des cartons la veille, éparpillée dans des piles à l'équilibre précaire entre le plan de travail et leur table le paralyse. Il trouve son homme accroupi près du four, le bras englouti dans un tiroir dont le contenu git à ses pieds.

« Taï mais qu'est-ce que tu fais ?

— Tu n'aurais pas vu ma spatule ? Tu sais, celle pour les pancakes ?»

Aomine se frotte l'arrière du crâne, entre agacement et incrédulité.

« Non je ne l'ai pas vu. Mais je suis à peu près sûr que si elle était là, tu l'aurais trouvé…» Dit-il en désignant le désordre ambiant, avant d'ajouter un brin agacé : «L'organisation qu'on a trouvé hier ne te plaisait pas ?»

Il voit son homme se redresser et regarder autour de lui, un peu honteux. Comme s'il découvrait seulement maintenant l'étendue des dégâts. Son air abattu suffit à l'attendrir. Il sait que le côté obsessionnel de Taïga est souvent révélateur d'autre chose. Doucement il s'approche, prenant garde à éviter la tour de casseroles pour ne pas qu'elle s'effondre sur eux puis il vient coincer son tigre entre le plan de travail et son corps, le cloisonnant de ses bras.

« Qu'est ce qui se passe ?

— Je te l'ai dit, je ne trouve pas ma spatule !

— Oui ça j'ai compris, mais je ne pense pas que la cuisine méritait une mise à mort par chaos !»

Kagami détourne le regard et croise les bras sur sa poitrine en marmonnant dans sa barbe. Il hausse un sourcil interrogateur pour le faire répéter.

« Je voulais faire ton petit déjeuner préféré pour fêter notre emménagement et inaugurer la cuisine. Mais il doit manquer des cartons parce que je n'ai pas trouvé ce qu'il me faut !

— C'est adorable Taï… mais on vient d'arriver, et la chambre d'amis déborde de cartons pas encore déballés, il est surement là-bas. » Raisonne-t-il.

Son homme lui adresse un regard en biais, toujours ronchon. Visiblement ce premier petit déjeuner chez eux lui tenait beaucoup à cœur, et voir ses plans contrariés par une erreur d'étiquetage l'a rendu complètement fou. Il reconnait bien là le Kagami perfectionniste et toujours prompt à se plier en quatre pour les autres. Parfois, il est tellement focalisé sur son objectif, à foncer tête baissée qu'il en oubli l'essentiel. Alors il vient piquer ses lèvres tendrement avant de le lui rappeler.

« Hé… je sais que tu voulais bien faire, mais le premier n'est pas tellement important. Ce qui compte ce sont tous les prochains qu'on va partager. Tous les jours. Et puis même si je raffole de tes pancakes, n'importe quoi d'autre aurait suffi.»

Ses paroles détendent un peu son tigre qui le regarde à présent par en dessous, penaud. Même s'il hoche la tête pour acquiescer, Aomine peut lire toute la déception contenue dans ses yeux et ça lui tort les tripes. Il redresse le menton de son homme et lui sourit avant de lui voler un autre baiser. Puis un autre, et encore un. Il l'embrasse sans lui laisser le temps de protester ni de les lui rendre, jusqu'à ce qu'il le sente sourire sous ses attaques. Ravi que ses bêtises détournent Taïga de sa contrariété, il continue, picorant son cou en surjouant des bruitages de bisous sur sa peau. Kagami se tortille sous lui en gloussant, et il ne lui en faut pas plus pour changer d'humeur.

La crise évitée, rassuré par la légèreté qui s'installe entre eux, Daïki se souvient de ce qu'il avait lui-même imaginé pour célébrer leur emménagement. Il cesse de faire le pitre sans pour autant stopper sa migration ni ses attentions. Il ressert sa prise sur sa proie qui ne se doute encore de rien et coule ses mains jusqu'à ses fesses qu'il presse un peu entre ses paumes. Taïga ne réagit pas, mais il s'offusque lorsqu'il se laisse tomber à genoux devant lui, embarquant dans son geste le jogging de son homme et la pyramide de casserole qui s'écroule dans un boucan d'enfer.

«Daï qu_qu'est ce que tu fais … ?

— J'inaugure la cuisine … »

Les joues de son homme se parent d'une douce couleur rose tandis que ses prunelles s'assombrissent. Il ne perd pas une miette de son air choqué lorsqu'il inspire brusquement en réponse à son coup de langue bien placé. D'une main il agrippe la hanche de son tigre qui tente de se dérober et de l'autre il guide sa verge peu enthousiaste entre ses lèvres. Ainsi calée entre sa langue et son palais, il la sent rapidement gonfler de désir. Doucement, il accentue la pression et caresse le membre pulsant avec sa langue. Lorsque son homme est bien dur en lui, il entame un va et vient, prenant garde à recouvrir ses dents.

Aomine lève les yeux sur son homme, et ce dernier lâche prise. Il le voit rejeter la tête en arrière en se mordant la lèvre pour contenir un râle de plaisir pure qui s'échoue en grognement contre les murs. Galvanisé par cette vision enchanteresse, il accélère le rythme, aspirant goulument la queue de son tigre. Ses mains caressent ses hanches, le joli v qui lui fait tant tourner la tête lorsqu'il dépasse de son pantalon, passent de nouveaux sur ses fesses et flirtent avec ses abdominaux contractés alors qu'il peut apercevoir celles de son hommes se crisper au plan de travail à s'en blanchir les phalanges.

Depuis hier, dès l'instant où ils ont franchi la porte de chez eux, Aomine rêve de le prendre. Mais il avait fallu vider le camion, ranger les cartons et impatient, Taïga avait tenu à en déballer certains. Trop éreintés par leur longue journée, ils se sont sagement endormis dans les bras l'un de l'autre. Mais ce matin, son envie est revenue en force, exacerbée par son besoin viscéral de rendre à son homme son beau sourire. Alors il le pompe, encore et encore, changeant l'allure et la pression sur son sexe tendu.

« Oh fuck yes Daïki I'm so close hmm… »

À ce signal, la panthère engloutit entièrement son petit déjeuner, appréciant son poids et son sel dans sa gorge affamée. Par reflexe, Kagami lui empoigne les cheveux pour le contraindre à ne plus bouger. Il respire calmement pour ne pas s'étouffer puis quand son homme relâche la pression, il enroule sa langue autour du membre turgescent au bord de l'explosion avant de le sucer lentement, le massant bien sur toute sa longueur. Daïki apprécie la respiration saccadée et les gémissements d'extase qui résonnent au-dessus de lui, il savoure le tremblement des jambes qui menacent de céder d'un instant à l'autre et il se délecte de la jouissance de son homme qui s'écoule enfin dans sa bouche par vagues successives. Il aspire tout de son orgasme, le faisant durer un peu avant de le libérer.

D'un revers de main, il s'essuie les lèvres et réajuste sa mâchoire endolorie en se redressant. Toujours accroché au plan de travail, les yeux clos, son homme inspire profondément pour retrouver ses esprits. Amusé, Aomine dépose un léger baiser sur ses lèvres et demande :

« Ça va mieux Monsieur Grincheux ?

— Hm hm … » Est tout ce qu'arrive à formuler Taïga.

Il ricane, satisfait de l'effet qu'il produit toujours sur lui et embrasse son cou avant de le rhabiller gentiment.

« Allez range moi tout ça, je vais chercher le carton qui te manque… »

Alors qu'il s'avance dans le couloir en direction de la pièce où ils stockent les boîtes en attente, il entend la voix rauque de son tigre l'interpeller :

« Daï… Je sais pas ce qui m'excite le plus, les pipes surprises de bon matin, ou t'entendre me parler de rangement… »

Cette fois c'est un rire franc qui lui échappe, pourtant certain que ce n'est pas une blague et plutôt curieux de découvrir la réponse.