Réponses aux reviews anonymes :
SarynTheDevil - Si, si, si ! La suite est là mais je suis juste un peu longue à la détente 😊 Merci pour ta review et bonne lecture !
Myl - Merci pour ton petit mot ! J'espère que la suite sera à la hauteur de tes attentes !
Sophie myriam dm - Merci pour ta review et tes compliments ! Je suis heureuse que l'histoire te plaise et j'espère que la suite continuera de te plaire 😊
Note :
Désolée pour cette attente. Je ne peux que vous conseiller de jeter de nouveau un oeil à la partie 4, car cette suite y fait beaucoup référence. Et je vous souhaite bien entendu un très bon moment de lecture !
Long love letter
Partie 5
Tsunade Orihime Senju était une femme de forte poigne. Le genre de femme à prendre le pouvoir sans laisser aux autres la moindre possibilité de le lui voler. Le genre de femme, si impressionnante, que personne ne semblait assez preux pour vouloir la contrarier. Il aurait fallu être ignorant, ici où tout le monde la connaissait, elle, la présidente à la cour d'assises du tribunal de Konoha, pour ne serait-ce qu'oser lui quémander une faveur.
Ignorant, ou peut-être fou.
Pourtant, lorsqu'elle eut fini de verser son calvas au fond de sa tasse de café comme chaque matin, quelques coups assurés furent portés à la porte en merisier de son spacieux pavillon. Elle haussa un sourcil, surprise d'être dérangée à cette heure matinale et surtout en pleine tempête. Alors elle attendit, touillant son mélange en faisant tinter sa cuillère contre les parois en porcelaine, tendant l'oreille pour guetter le départ de ses impromptus visiteurs.
Il y eut d'autres coups frappés, qu'elle décida délibérément d'ignorer, touillant encore et encore son breuvage dans un geste familier. Une bonne tasse fumante pour affronter la journée. Pour épurer la bouteille de vin de la soirée de la veille. Chaque matin depuis plus de 20 ans. Et il était hors de question qu'un étranger ne vienne gâcher son petit moment de détente.
- Je vous vois, Tsunade.
Surprise de ne pas être appelée par l'un de ses statuts honorifiques, la présidente tourna un œil mauvais vers la baie vitrée de la salle. Si peu de monde en ville osait encore l'appeler par son prénom. Vraiment très peu. Alors elle plissa les yeux, tentant de distinguer davantage les deux silhouettes pressées contre son double-vitrage. Mais il faisait encore trop noir dehors et la seule chose qu'elle vit alors, ne fut que le reflet de son visage contrarié.
Alors elle soupira, agacée, laissant retomber sa cuillère au fond de sa tasse.
- Si ce sont encore ces foutus journalistes… menaça-t-elle entre ses dents.
Elle se leva en faisant grincer sa chaise et esquiva les piles de dossiers qui jonchaient le sol jusque la porte d'entrée qu'elle ouvrit d'un air peu amène.
- C'est la dernière fois que je vous demande de foutre le camp, tonna-t-elle. Si vous ne voulez pas que je vous colle une injection au…
Mais Tsunade se stoppa, surprise de tomber sur deux grands yeux verts qu'elle avait autrefois côtoyés. Deux yeux si implorants qu'elle leva les siens vers le ciel.
- Haruno Sakura.
- Je dois impérativement vous parler. S'il-vous-plaît. C'est important.
La présidente jeta un coup d'œil à l'autre silhouette qui attendait calmement derrière la première, silencieuse dans son long manteau noir.
- Et monsieur Uchiwa. Évidement.
Uchiwa Itachi, qu'elle avait déjà eu à condamner par le passé et qu'elle retrouvait de nouveau assis sur les bancs de son tribunal aujourd'hui.
- C'est important, répéta Sakura. Laissez-nous entrer, s'il-vous-plaît.
La tempête grondait toujours, sur ces deux courageux imbéciles qui avaient osé la braver en ces heures matinales. Alors elle eut un hoquet désabusé en reportant son regard sur l'autre femme.
- Je savais bien que tu finirais par faire une connerie de ce genre.
Puis finalement, elle ôta la chaînette de sécurité qui retenait la porte. Le froid s'insuffla à travers le couloir d'entrée et Tsunade resserra son gilet contre elle.
- Vous devez nous aider. Je vous en prie. Naruto et Sasuke, ils sont…
La présidente eut un regard sévère.
- Tu sais comment fonctionne une cour d'assises, Sakura. Ce sera un vote à la majorité. Je ne peux rien faire pour tes amis.
Sakura fronça les sourcils et la juge la détailla un instant. Cette gamine avait bien changé, depuis son stage de fin d'études au tribunal de Konoha. Plus de cheveux roses, plus de piercing au nez ni de bijoux à outrance. C'était il y a presque 30 ans, maintenant. Et Sakura était devenue une femme dont les quelques signes de l'âge ne ternissaient pas la beauté.
- Vous avez le pouvoir de changer les choses.
Le regard déterminé de Sakura n'avait plus rien à voir avec celui de cette gamine trop naïve de l'époque.
Tsunade croisa les bras sous son opulente poitrine, son impatience légendaire mise à rude épreuve.
L'aube hivernale ne s'était pas même encore levée que ces deux-là venaient déjà l'importuner. Il fallait être sacrément gonflés – et probablement très désespérés- pour oser venir taper à sa porte à une heure pareille.
- Partez, maintenant. Vous n'avez rien à faire ici.
Elle voulut fermer la porte, mais le merisier fut coincé par le pied de Sakura.
- Vous me devez bien ça, Tsunade.
Il y eut un silence, durant lequel les yeux de la présidente retrouvèrent un instant ceux de son ancienne élève. Des yeux féroces et pugnaces. De ceux qui n'abandonneraient pas si facilement. Bien loin de cette petite fille fragile qu'elle avait formée quelques mois durant. Sakura était devenue une femme confiante.
Il y eut un nouveau soupir.
- J'imagine que vous savez tous les deux qu'une tentative de corruption sur un juge est un délit, n'est-ce pas ?
- Nous prendrons toutes nos responsabilités.
Le pied de son ancienne élève n'avait toujours pas bougé du pas de la porte et à voir l'air pugnace qu'elle affichait, elle ne semblait pas prête de le retirer avant d'avoir obtenu ce qu'elle était venue chercher.
Tsunade pinça les lèvres, agacée d'avoir appris à cette casse-pieds à ne jamais abandonner. Alors elle s'effaça de l'entrée pour les laisser passer, le visage peu aimable.
Sakura jeta un œil rapide à la bouteille de calvas proche de la cafetière, sur la petite table en bois où attendait encore patiemment la tasse fumante de son ancien mentor.
- Je vois que rien n'a changé, ici.
La juge haussa un sourcil, faisant grossièrement de la place sur les chaises pleines de dossiers pour qu'ils puissent s'installer.
- Es-tu donc venue m'importuner à 7 heures du matin pour venir nous juger, mes vieilles habitudes et moi ?
Sakura se glissa sur la chaise d'en face, portant une attention particulière à ne bousculer aucune pile de documents. Et Tsunade apprécia sa délicatesse en leur servant à chacun une tasse qu'elle honora d'une pointe de calvas.
- Non en réalité, nous sommes venus vous demander une faveur.
- J'imagine bien que tu n'es pas venue après 30 ans en bravant une tempête seulement pour boire le café, Sakura. Mais comme je te l'ai déjà dit, je ne peux rien pour tes amis. Et même si je le pouvais, tu devrais savoir que je ne me laisserais jamais corrompre dans mon travail.
Sakura hocha la tête, retenant une grimace lorsque son café toucha ses lèvres.
- Nous ne voulons corrompre personne, seulement vous demander vos grâces. Vous êtes la seule à pouvoir influencer l'avis des jurés.
Tsunade but une gorgée, appréciant les arômes vanillés de l'alcool qui brûlèrent les parois habituées de sa gorge.
- Comme je te l'ai dit…
Sakura claqua sa tasse contre le bois de la table, les sourcils froncés, laissant son ancien maître de stage dans un silence stupéfait.
- Je vous ai sorti du pétrin il y a des années, Tsunade.
Les deux femmes s'affrontèrent du regard, laissant Uchiwa Itachi de côté.
- Alors non, je ne suis pas venue vous corrompre, continua fermement Sakura. Je suis venue vous demander de l'aide. Parce que je n'ai pas hésité à vous prêter la mienne, à l'époque, alors que vous étiez en train de sombrer. Vous me devez au moins d'essayer.
Trente ans plus tôt, Tsunade avait perdu son petit frère dans un règlement de comptes. Un meurtre, dont elle ne s'était jamais relevée. Alors elle s'était laissée emmener vers les profondeurs, parce que ç'avait été plus simple de se laisser couler. Plus simple, que de tenter de se battre pour ne pas sombrer.
Le souvenir de bon matin lui donna un léger tournis, sur lequel elle reprit rapidement le contrôle. Puis calmement, la juge posa à son tour sa tasse contre la table, laissant une petite marre noircie se former autour d'elle.
- Je sais ce que tu as fait pour moi, Sakura et je t'en ai toujours été reconnaissante, répondit sérieusement la présidente. Mais tu confonds le devoir et le pouvoir.
Il y eut un silence.
- J'ai entendu l'histoire de tes amis. Celle de monsieur Uzumaki, comme celle de monsieur Uchiwa, continua-t-elle en jetant un bref regard à Itachi. Je suis navrée qu'ils aient eu à endurer tant d'épreuves, mais deux hommes sont morts. Et c'est ton ami Naruto, qui en est responsable.
Sakura avait conservé son visage féroce.
- C'était un accident pour le père de Sasuke ! Bon sang, mais vous l'avez entendu comme nous tous, non !? Il battait sa femme et ses gosses ! Il aurait fini par les tuer !
Tsunade eut un nouveau regard dur.
- Et monsieur Hyûga ?
L'autre femme resta silencieuse, prise au dépourvu.
- Je vais te répondre, Sakura. Monsieur Hyûga aussi, avait commis des actes répréhensibles. Je sais ce que Naruto et son épouse ont traversé pour récupérer la garde de leurs enfants. Qu'ils se sont retrouvés la corde autour du cou, sans le sou et que mademoiselle Hyûga s'est même ôtée la vie à cause de tous ces évènements. Je sais tout ça. Les jurés aussi, le savent. Mais sais-tu ce qu'ils retiendront de tout ça ?
Il y eut un bref silence.
- Que Naruto a fait justice lui-même… termina Itachi. N'est-ce pas ?
Tsunade lui accorda un regard.
- C'est exact.
Sakura avait serré les mains autour de sa tasse jusqu'à s'en faire blanchir les phalanges.
- Et vous, vous ne l'auriez pas fait si vous en aviez eu l'opportunité ?
- De quoi tu parles ?
Son ancienne élève semblait prête à aller jusqu'au bout de ce pour quoi elle s'était rendue jusqu'ici.
- De rendre justice à votre petit frère. De le faire vous-même, si vous aviez retrouvé ses agresseurs.
Sakura était hargneuse, décidée à obtenir gain de cause. Et la juge dut bien avouer que sa détermination lui tirait une forme de respect.
- Les lois existent, parce que ce serait le chaos dehors si chacun devait rendre justice comme il l'entendait.
- Ce n'était pas ma question.
Tsunade resta un instant silencieuse, sondée par cette femme qui ne laisserait probablement tomber pour rien au monde. Cette force lui arracha un demi-sourire.
- Tu as bien changé, Sakura.
L'autre sembla déstabilisée et la présidente se servit de son trouble pour retrouver le regard d'Itachi Uchiwa. Et cette fois-ci, elle peina à quitter les prunelles sombres de l'homme qu'elle avait injustement envoyé derrière les barreaux bien des années plus tôt.
Ses yeux noirs, Tsunade s'en souvenait avec exactitude comme si elle avait traité son cas hier. Uchiwa Itachi. Le patricide. Elle se rappelait encore du beau jeune homme qu'elle avait condamné à la prison ferme dans les années 90. Du déferlement médiatique qu'il y avait eu autour de cette affaire, autrefois.
Parce que la victime n'était autre que Fugaku Uchiwa, le regretté capitaine de la caserne de Konoha et qu'elle avait vu dans cette affaire le tremplin qui ferait décoller sa carrière. Pourtant aujourd'hui, elle rejugeait ce même meurtre parce qu'elle s'était trompée, à l'époque et qu'elle avait envoyé un innocent derrière les barreaux. C'était un échec, peut-être même bien le seul qu'elle ait commis en 40 ans de bons et loyaux services. La seule ombre au tableau, pour elle que l'on surnommait admirativement La justicière dans les couloirs du tribunal de Konoha.
Une erreur. Une seule erreur qui remettait l'intégralité de sa carrière en cause et elle se tenait actuellement autour de sa table de salle à manger pour venir la hanter quelques mois seulement avant sa retraite.
Elle avait été certaine de faire les bons choix, autrefois. Parce qu'Itachi Uchiwa s'était rendu aux forces de l'ordre, formulant des aveux qui l'accablaient du meurtre de son père. Et Tsunade avait eu besoin d'un coupable, pour rendre justice au valeureux capitaine de police de Konoha.
Juge d'instruction à l'époque et trop désireuse de monter encore en grade ; elle se souvenait parfaitement d'avoir ordonné la clôture de l'enquête un peu trop hâtivement. Pour briller aux yeux de ses supérieurs, lorsqu'elle aurait terminé de juger cette affaire. Et dans cette précipitation, elle en avait oublié les bonnes procédures. Ne s'était pas même questionnée lorsque l'accusé s'était présenté sans avocat à la barre, ni même lorsqu'il avait refusé catégoriquement de faire appel pour faire réévaluer sa peine.
Oubliant un instant l'objet de la présence de ses visiteurs et toujours perdue dans les ténèbres d'Itachi Uchiwa, elle posa une question qui lui brûlait les lèvres depuis la réouverture du dossier :
- Pourquoi vous êtes-vous accusé du meurtre de votre père, à l'époque ?
L'homme sembla surpris, mais la juge avait besoin d'une réponse pour clôturer cette affaire qu'elle avait autrefois bâclée. Pour se pardonner, aussi, de ne pas avoir su déceler son innocence. Alors elle insista du regard, portant de nouveau sa tasse à ses lèvres.
- Naruto n'était qu'un gosse quand Fugaku est mort.
Tsunade nota qu'il avait destitué son père de son titre.
- Vous vous êtes donc rendu à sa place, seulement parce qu'il était encore jeune ?
L'autre désapprouva lentement de la tête.
- Naruto a protégé mon petit-frère des coups de notre père. C'était mon rôle de faire ça. C'était à moi, d'empêcher cet homme de détruire notre famille. Mais j'ai échoué. Et si Naruto n'avait pas été là, Sasuke serait peut-être mort ce soir-là.
Il y eut une pause durant laquelle tous restèrent silencieux.
- J'avais une dette envers Naruto. Alors en me dénonçant, j'ai rempli mon rôle, cette fois-ci. J'ai protégé celui qui s'était interposé pour sauver la vie de mon petit frère. Je me suis acquitté de ma dette, en leur faisant jurer que nous ne serions que trois à connaître la vérité sur cet accident.
Itachi eut un hoquet tristement amusé.
- Qui aurait cru que ce serait finalement Naruto, qui révèlerait toute la vérité ?
Tsunade continua de fixer l'homme durant un instant, forcée d'admirer un dévouement dont elle n'avait jamais vu son pareil dans toute sa carrière.
- Justice est toujours rendue tôt ou tard, conclut-elle en retrouvant les yeux de Sakura. Même des années plus tard. Le procès est entamé et je ne pourrais pas intervenir, même si je le voulais. Je suis désolée.
Mais lorsqu'ils quittèrent la maison de la juge, Sakura ne semblait pas prête à en rester là. Aussi lorsqu'elle enfila ses souliers qui dégoulinaient encore sur le tapis de l'entrée, elle jeta une dernière bouteille à la mer. Une bouteille épineuse et qui pourtant, trouva l'autre rivage.
- Je sais que vous l'auriez fait. Vous auriez rendu justice vous-même à Nawaki, si vous aviez retrouvé ses agresseurs. Je le sais.
Tsunade ne se laissa pourtant pas déstabiliser et elle attendit de refermer la porte derrière les visiteurs pour laisser son trouble apparaître. Et ce fut presque machinalement qu'elle retourna jusqu'au séjour, délaissant sa tasse de café pour la vieille bibliothèque poussiéreuse qui renfermait encore à ce jour son plus grand secret. Le dossier inachevé de son frère, dont l'instruction menée par l'un de ses pairs avait été soldé par un échec.
Elle sortit l'épaisse pochette du seul tiroir fermé à clé, en épousseta légèrement la couverture en soufflant dessus.
Nawaki Senju. Assassiné de 36 coups de couteaux devant son lycée en plein jour et resté cold case depuis plus de trente ans. Pas de témoin et aucune piste. Juste un immense vide laissé par son absence et un questionnement qui l'avait obsédée durant toutes ces années.
Son petit-frère, qu'elle avait tant aimé et dont elle n'avait jamais fait le deuil.
Alors c'était évident, bien-sûr. Si elle avait pu, si les nombreuses enquêtes qu'elle avait menées dans l'ombre depuis des années avaient pu aboutir ; elle aurait tué de ses propres mains les monstres qui lui avaient volé Nawaki.
Tsunade Orihime Senju était une femme de forte poigne. Le genre de femme à prendre le pouvoir sans laisser aux autres la moindre possibilité de le lui voler. Et forte de cette position, elle décida que, dans la mesure du possible, elle pourrait bien laisser un peu de répit à ceux qui en avaient besoin.
A ceux qui contrairement à elle, avaient su rendre justice par amour.
Alors elle retourna à son café pour touiller son calvas, un sourire distrait aux lèvres, forcée de constater combien Sakura Haruno aussi, était devenue une femme de pouvoir.
L'audience avait été ajournée. Par on ne sait quel foutu miracle, la juge Senju avait reporté la séance d'une journée supplémentaire. Une sombre histoire de grippe, ou quelque-chose comme ça. De quoi ensoleiller cette dernière journée, malgré la tempête. Naruto s'était empressé de raccrocher pour savourer cette nouvelle et saisir cette dernière chance de passer du temps avec ses proches.
- Ils t'ont appelé, toi aussi ?
Naruto observa son ami d'enfance se faufiler dans l'appartement, l'œil nostalgique. Comme lorsqu'ils étaient gosses. Adossé contre le comptoir de la cuisine, il souffla sur sa tasse de café fumante, sourire au bord des lèvres.
- Ouais. C'est incroyable, cette chance.
Sasuke s'approcha, encore vêtu d'un ensemble de jogging pour se préparer un café.
- Je vais dire à mon père de te faire payer un loyer, à force, s'amusa Naruto.
Ils échangèrent un sourire complice, malgré l'heure matinale. Il était encore tôt lorsque le tribunal avait appelé pour les prévenir de ne pas se rendre sur place.
- Tout le monde dort encore ?
Le blond hocha la tête. L'audience initiale n'aurait dû commencer que d'ici quelques heures et parce qu'ils avaient tous veillé très tard, personne ne s'était senti l'envie de se lever aux aurores. Et Naruto avait hâte d'annoncer à sa fille qu'ils bénéficiaient d'un sursis de temps.
Sasuke vint s'adosser à son tour contre le comptoir de la cuisine, son épaule contre celle de Naruto et ils restèrent un instant dans un silence apaisant. Juste pour savourer cette chance qui leur avait été octroyée.
- Je suis désolé, Sasuke.
Ils échangèrent un regard. Depuis que Sasuke avait avoué devant un tribunal entier les horreurs subies dans son enfance, Naruto n'avait pas réussi à lui en parler. Et ce moment apaisant semblait justement être le bon moment.
- De quoi tu parles ?
Naruto baissa les yeux un instant, ayant encore du mal à imaginer Fugaku essayer de noyer son fils au fond d'une cuvette.
- Je n'avais pas conscience à l'époque, de combien la situation était grave, chez toi.
Sasuke sourit, mais Naruto sut combien il pouvait être factice.
- Ça va, c'est du passé, tout ça. Et j'étais sincère, quand j'ai dit que tu m'avais sauvé la vie.
Mais Naruto s'en voulait, de ne pas avoir su le protéger avant. Parce qu'à cinquante passés, il brûlait encore de haine contre ce type qui avait détruit son ami. Qui avait tenté de réparer son homosexualité en le forçant à sucer le canon d'une arme chargée.
Il fit non de la tête, incapable de se débarrasser de cette culpabilité.
- Et ce type, là. Kakashi.
Naruto serra les poings, accablé d'avoir découvert de cette façon que le corps d'enfant de son ami avait été abusé par un homme d'âge mûr.
- Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?
Sasuke eut un sourire ironique.
- Il aurait fallu l'ajouter sur la looongue liste de tes victimes. Trop galère, de faire le ménage derrière toi.
Mais la tentative d'humour retomba mollement, parce que Naruto n'avait pas le cœur à rire. Alors il se passa une main sur le visage, essayant de chasser l'image du corps innocent de Sasuke souillé par ce pédophile en puissance.
- Tu l'as revu, après ?
Sasuke soupira.
- Je suis en paix avec ça, Naruto. Ça ne t'apportera rien de remuer le passé.
Mais le blond quitta le comptoir de la cuisine pour faire face à son ami et acculé ainsi, Sasuke se retrouva coincé entre le meuble et son corps. Aucune échappatoire, parce que Naruto voulait des réponses.
- Sasuke. Tu l'as revu ?
L'autre leva les yeux au ciel.
- Pourquoi tu veux savoir ça ?
- Je veux savoir. J'en ai besoin.
Parce que Naruto y avait songé toute la nuit, obsédé de ne pas avoir vu combien Sasuke pouvait souffrir. Combien celui dont il avait été amoureux toute sa vie, avait pu être détruit par des monstres dont il n'avait su le protéger.
Nouveau soupir, empli d'agacement.
- Ouais, je l'ai revu des années plus tard, à l'université. C'était mon entraîneur, au club de boxe.
Naruto accusa le coup. Parce qu'à cette période, il sortait avec Sasuke. C'était un an après la mort de Fugaku. Et il n'en avait jamais rien su. Il n'avait pas su voir, que quelque-chose n'allait pas.
- C'est pour ça, que tu t'es tiré aux Etats-Unis du jour au lendemain ?
Sasuke esquiva son regard, mais Naruto lui attrapa doucement le menton pour l'obliger à lui faire face.
- Laisse-tomber. Je connais la réponse.
Parce qu'il n'avait jamais su expliquer ce départ précipité de Sasuke vers les Etats-Unis. Et que l'attitude de son ami ressemblait à des aveux, parce qu'il n'avait jamais eu besoin de mots pour lire entre les lignes.
Naruto souffla, le cœur douloureux.
- Je suis désolé.
De ne pas avoir compris. D'avoir été un si mauvais petit-ami.
Alors Naruto l'attira dans ses bras, juste pour le sentir contre lui, juste pour un instant. Pour lui montrer combien il s'en voulait. Et Sasuke ne le repoussa pas.
L'instant dura. Longtemps, peut-être. Mais il dura suffisamment pour leur laisser le temps de faire la paix avec cet épisode douloureux de leur passé.
- Alors, tu crois pas que c'est un signe, cette journée de sursis ?
Naruto lui coula un regard alors qu'ils se séparaient de l'étreinte et il haussa un sourcil devant le petit sourire de son ami.
- Un signe ?
Sasuke récupéra sa tasse fumante et souffla dessus, les lèvres retroussées.
- Pour s'enfuir.
Naruto rit doucement.
- Je suis certain que tu es sérieux, en plus.
Ils étaient bien, là, dans le cocon que leur apportait l'appartement des Uzumaki. Comme ça l'avait toujours été par le passé. Alors Naruto décida de mettre tous ses doutes de côté. Toutes ses questions et ses tourments. De ne profiter que de l'instant présent, en relayant tous ses ressentiments à un second plan.
- Evidement. Penses-y, Naruto.
Celui-ci continua de rire tranquillement, en paix avec sa décision d'aller en prison.
- Et dis-moi, comment on s'y prendrait, monsieur le fugitif ?
Leurs yeux se retrouvèrent et il passa entre eux la malice de deux vieux amis.
- Faux passeports. J'en ai deux : un pour toi, et un pour moi. Il ne manque que ta coopération pour pouvoir se tirer d'ici, même si j'ai pensé à t'assommer jusqu'à ce que tu te réveilles, quelque-part au Mexique.
Le rire de Naruto s'amplifia alors qu'il imaginait difficilement Sasuke tenter de fuir avec un poids mort sur les épaules. Alors il pensa un moment au Mexique et à cette vie de cavale, qu'il aurait pu avoir avec son ami. Parce qu'il aurait finalement fallu en arriver là, pour réussir à le garder près de lui.
Son hilarité s'estompa doucement, laissant la triste réalité revenir chasser ses pensées. Sasuke aussi, sembla être repris par les circonstances.
- Et toi, tu vas le faire ?
Sasuke fronça les sourcils.
- De quoi ?
- Partir.
Son ami avait ce qu'il fallait pour fuir le pays sous une fausse identité. Parce qu'il l'avait toujours fait, après tout. Partir sans se retourner. Mais peu importe les raisons, Naruto avait toujours été celui qu'on abandonnait.
- Je suis encore là, non ?
Les yeux bleus se laissèrent entraîner au fond de la tasse de café. Puis il les releva vers Sasuke.
- Ouais. Mais pour combien de temps ?
Naruto était piqué par toutes ces années d'absence. Piqué, d'être passé après la boxe et tout le reste. Après Sasori, qui avait eu la chance de vivre de nombreuses années auprès de Sasuke. Et il s'était retenu depuis le début du procès pour ne pas en parler. Pour profiter des derniers moments que la vie avait décidé de placer sur leur chemin.
Sasuke haussa une épaule.
- Pars avec moi.
Naruto reporta de nouveau son attention sur lui, son visage à quelques centimètres de celui de son ami sans qu'ils n'en ressentent aucune gêne.
- Tu sais très bien que je ne peux pas.
- Oui, ton fils, je sais, soupira Sasuke, et Naruto nota que le ton avait changé. Mais laisse-moi te dire que tu cours après des chimères, si tu crois qu'aller en prison arrangera ta relation avec lui.
Il fronça les sourcils. Depuis le début du procès, Sasuke n'avait eu de cesse d'attaquer Boruto. De douter de ses intentions et de remettre en question ses choix.
- Quoi ? J'ai tort ? insista son ami. S'il avait voulu te pardonner, il l'aurait fait depuis longtemps. Et tu le sais, au fond de toi. Mais t'es trop aveuglé parce que t'as perdu trop de temps avec lui. Il n'a plus besoin d'un père.
Toute trace d'hilarité avait définitivement quitté le visage de Naruto et il retrouva toutes ces choses qu'il détestait tant chez Sasuke. Cette façon qu'il avait de toujours tout savoir. De lui faire croire qu'il détenait la vérité absolue sur ce qui pouvait être bon pour lui. D'être lui, tout simplement, cet égoïste cruel qui l'avait toujours laissé derrière.
- Tu ne le connais pas. Arrête avec ça.
- Toi non plus, tu ne le connais pas, Naruto. Il veut juste te punir pour le meurtre de Hiashi Hyûga, c'est tout. Et je te le prouverai, si tu ne me crois pas.
Ils s'affrontèrent du regard alors que Naruto sentait la colère poindre de nouveau en lui. Elle ne l'avait que rarement quitté, durant tout ce temps où Sasuke avait simplement disparu de la surface du globe. Parce qu'il avait eu de nombreuses années de solitude, pour apprendre à le détester autant qu'il l'avait aimé. Parce que ça avait toujours été ainsi entre eux, de passer d'un moment d'affection à la froideur d'une dispute. Mais aujourd'hui, Naruto n'arrivait plus à supporter tout ça.
- Tu fais chier, Sasuke.
La porte de l'appartement s'ouvrit à nouveau, laissant un courant d'air s'insuffler derrière Sakura et Itachi qui rentraient en catimini. Ils semblèrent surpris, et leur amie rougit comme si elle venait d'être prise en faute.
- Qu'est-ce que vous faites là, tous les deux ? demanda-t-elle. Tout va bien ?
Mais Naruto était trop en colère pour s'y attarder et il fusilla une nouvelle fois Sasuke du regard.
- Je t'interdis de tenter quoique ce soit contre mon fils, c'est compris ?
L'autre soutint son regard en silence et Naruto quitta la pièce, agacé. Et sa colère ne fit que s'amplifier au fur et à mesure de la journée alors que cet enfoiré de Sasuke avait finalement réussi à immiscer le doute dans son esprit quant aux intentions de Boruto.
Ils étaient tous là, ce soir-là. Tous. Comme si l'ajournement de l'audience avait été une bénédiction pour leur permettre une dernière fois de se retrouver. Tous ensemble, comme un adieu. Chacun avait fait le déplacement, malgré la tempête qui sévissait encore dehors. Ils avaient eu une journée de répit. Une dernière journée avant le verdict. C'était une bénédiction, disait son père. Et il fallait en profiter, parce que ce serait certainement la dernière fois.
Plus rien ne serait jamais pareil, après. A ce stade, l'acquittement n'était plus envisageable ni pour lui, ni pour Sasuke. Et même s'ils n'écoperaient probablement pas de la même peine tous les deux, Boruto restait assez pessimiste sur la tournure qu'avait pris le procès : bien qu'ils aient tous les deux plaider coupables et même si leur histoire avait probablement ému quelques jurés ; rien ne pourrait les sauver des années de prison qui leur pendait au nez.
- Tu me passes le sel, Kiba ?
Il échangea un sourire avec son désormais vieil ami, tandis que l'épice passait d'une main à l'autre. Naruto continuait de garder le sourire. Et peut-être un peu espoir, aussi. Parce qu'il avait accepté d'être puni pour ses actes. Parce qu'il avait accepté, que justice devrait être rendue.
Et tout ça, pour le pardon de son fils.
Ses yeux passèrent alors de Boruto qui mangeait tranquillement son assiette à Sasuke, resté silencieux depuis le début du repas. Sasuke qui n'avait pas accepté, lui. Leurs yeux se croisèrent, de part et d'autre de la table, effaçant le brouhaha des conversations de la table. Ils étaient condamnés. Tous les deux. Et c'était Naruto qui les avait précipités dans cette descente aux enfers.
Ils n'en avaient pas reparlé, depuis ce matin.
Naruto baissa les yeux, coupant leur échange muet, les épaules trop lourdes de culpabilité. Il irait lui parler après le dîner. Pour s'excuser, peut-être, d'avoir probablement gâché l'un de leurs derniers moments ensemble. De ne pas avoir su mettre ses vieilles rancœurs de côté.
- C'est délicieux, Sakura, commenta Minato, ses genoux frileux cachés sous sa petite couverture en laine. Vraiment.
Elle lui sourit en retour, et Naruto se força à faire de même. Le visage blême de leur amie l'avait interpelé parce qu'elle semblait très fatiguée. Bien plus que d'habitude. Pourtant, il ne commenta pas et ne s'attarda pas non plus sur la main d'Itachi qui, à quelques reprises, s'égara brièvement dans le dos de Sakura. Son attention fut plutôt attirée par les reniflements de sa fille, assise à côté de lui.
Les conversations allaient bon train, comme s'ils se forçaient tous à oublier que demain, rien ne serait plus jamais pareil.
- Hima, appela discrètement Naruto. Arrête de pleurer, s'il-te-plaît.
Celle-ci leva des yeux rougis vers lui et elle se servit du revers de sa manche pour essuyer ses larmes, le visage bas pour ne pas être vue. Mais tout le monde à table savait. Tout le monde ici, sans exception, savait à quel point elle pouvait être en détresse. Elle, petite fille choyée qui avait perdu sa mère bien trop tôt, devenue si proche de ce père qui s'était tant battu pour elle. Ce père qui, elle l'avait découvert sur le tard, ne partageait aucun lien de sang avec elle. Seulement un amour éternel et sans condition. Un amour qu'elle lui rendait incontestablement et qu'elle continuerait de lui rendre, envers et contre tous.
- Hima… souffla-t-il en approchant sa main pour la consoler. Tout ira bi…
Mais Himawari tapa si fort du poing sur la table qu'il y eut un sursaut général, et Naruto retira sa main par réflexe. Le chagrin dans les yeux de sa fille semblait avoir laissé place à la colère et la rancœur. Toutes deux vraisemblablement dirigées vers une cible unique.
- Tout ça, c'est ta faute. Abruti.
Boruto haussa un sourcil face au regard accusateur de sa sœur et Naruto ferma les yeux une seconde, accueillant une forme de résignation dans son esprit. Ce qu'il craignait depuis le début de ce procès était en passe de se produire.
- Et je peux savoir ce qui serait ma faute ?
Le silence régnait autour de la table, si bien que la pointe de froideur dans la voix de Boruto sembla résonner de longues secondes entre eux.
- Dénoncer papa… répondit-elle, la mâchoire crispée. Depuis le début j'essaie de comprendre tes raisons. Sans déconner, Boruto. J'ai vraiment essayé.
Elle avait serré les poings sous la table et une nouvelle fois, Naruto voulut la calmer.
- Ne vous déchirez pas. Il faut qu'on reste unis, peu importe si…
Mais vraisemblablement, Himawari portait depuis trop longtemps ce fardeau sur ses frêles épaules et ses yeux colériques se tournèrent vers son père.
- Unis, tu dis ? UNIS !? hurla-t-elle finalement, submergée par l'hystérie. Puis son regard revint à nouveau vers Boruto avec tout autant de haine. Mais qu'est-ce qui va pas chez toi, bon sang !?
Naruto eut un bref échange de regards avec son fils.
- Papa a tué notre grand-père, Hima. C'est cet homme qui m'a élevé. Et j'ai besoin qu'il y ait une justice.
Mais la plus jeune ne voulait rien entendre et Naruto ferma douloureusement les yeux, impuissant.
- Ce grand-père que tu aimes tant a trainé maman dans la boue pour la destituer de ses droits parentaux. Il a ruiné nos parents, bon dieu ! Mais est-ce que tu te rends comptes que tu n'es pas en train d'œuvrer pour le bon camp !?
Boruto se leva calmement, de son air habituellement impassible qu'il tenait probablement de ce fameux grand-père, et repoussa lentement les assiettes de ses fils pour qu'ils se lèvent aussi. Les jumeaux obtempérèrent sans piper mot, effrayés par l'agressivité d'Himawari.
- Je ne suis dans aucun camp. Et je ne te demande pas de comprendre, tu es probablement trop jeune pour ça.
Il contourna lentement la table dans un silence général, ne s'arrêtant finalement que devant Naruto pour un dernier regard.
- Je vais y aller, papa. On se voit demain, à l'audience.
Naruto voulut répondre pour lui demander de rester encore un peu, pour qu'il puisse profiter de lui une dernière fois avant le rendu du verdict. Une dernière chance, peut-être, d'être réunis avec sa famille avant la prison à perpétuité qui lui pendait au nez.
Mais ce fut Himawari qui, de rage, réagit la première et se hissa entre eux pour attraper le col de son frère.
- Je te préviens, Boruto, hacha-t-elle entre ses dents. Si tu ne trouves pas une façon quelle qu'elle soit d'alléger la peine que papa encourt, ce sera la dernière fois que tu me vois.
Le silence fut long. Si long que l'un des fils de Boruto tira sur le jeans de Naruto pour lui demander pourquoi son père se faisait disputer par tata Himawari. Et perdu dans les yeux de son petit-fils où luisait tant d'innocence, la triste réalité le rattrapa comme un fantôme de son passé.
- C'est à cause de moi, mon cœur.
La moue perdue de son petit-fils lui pinça la poitrine.
- Rassieds-toi, Boruto, intervint finalement Minato. Et tout de suite.
Sa voix inhabituellement froide attira l'attention de tous et Naruto fut surpris de voir son père debout, des larmes de rage humidifiant ses yeux azurs et des spasmes faisant cogner ses genoux fragiles.
- TU TE RASSOIS ! hurla Minato, la voix tremblante d'un sanglot trop longtemps retenu. ET TOUT DE SUITE !
Comme le reste de l'assemblée, Boruto s'était figé. Minato avait toujours eu un comportement très calme et bien plus que rassurant. Il n'était jamais intervenu, depuis le début du procès, se contentant de soutenir son fils comme il l'avait toujours fait par le passé. Sans jamais poser de questions. Sans jamais froisser les chers membres de sa famille.
Naruto sentit une boule lui monter dans la gorge, obligé d'être aux premières loges pour voir sa famille se déchirer.
- Papa, arrête, je t'en prie.
Mais Minato ne l'écoutait déjà plus, ses yeux fatigués braqués sur Boruto.
- Tu es ingrat ! cria de nouveau Minato. Tu n'es qu'un gosse ingrat et incapable d'être reconnaissant de tout ce que ton père a fait pour toi !
La surprise passée, Boruto retrouva tout son aplomb.
- Et de quoi devrais-je lui être reconnaissant ? demanda-t-il, se tournant finalement vers Naruto. Hein, papa ? De quoi devrais-je t'être reconnaissant, après tant d'années d'absence ?
La bouche sèche, Naruto encaissa silencieusement. Alors son fils défia l'assemblée du regard, reportant finalement ses yeux d'une froideur sans pareille sur Minato.
- Je ne vous connais que très peu, finalement. Ce sont les Hyûga, ma famille, continua-t-il. Ma vraie famille. Et je me fiche que vous puissiez comprendre mes choix.
De nouveau, son regard bifurqua sur Naruto.
- Je ne te déteste pas papa mais je condamne fermement ce que tu as fait à la seule figure paternelle que je n'ai jamais eue.
Finalement, Hiashi Hyûga lui aurait tout volé, jusqu'à son rôle de père. Il ne put s'empêcher de douter encore. De se dire que Sasuke avait peut-être raison. Déchiré, Naruto força un sourire qui ne berna probablement personne.
- Je sais, Boruto.
Alors celui-ci s'adressa de nouveau à tous. A Himawari et Minato, surtout, qui semblaient avoir tant de choses à lui reprocher.
- Mon grand-père est mort. Je l'aimais énormément et je ne trouverais la paix que lorsque justice lui sera rendu.
Le silence s'empara de tous, alors que plus personne n'avait le cœur à manger. Himawari continuait de bouillir en silence alors que Minato pleurait sur son fauteuil, soutenu d'une main dans le dos par sa vieille amie Mikoto Uchiwa.
- Ta mère serait abasourdie d'entendre ça, mâchonna Kiba en jouant nerveusement avec ses clés de voiture. Elle aimait Naruto d'un amour que tu ne pourrais certainement pas comprendre. Parce qu'il est votre père et qu'il l'a soutenue, quoi qu'il ait pu lui en coûter.
Il y eut un air de seul contre tous, mais Boruto ne se laissa pas démonter. Il fronça les sourcils, branquant un regard mauvais vers l'amant de sa mère.
- Reste en dehors de ça, Kiba. Ce ne sont pas tes affaires.
- Au contraire, répondit le concerné, atterré du comportement du plus jeune. Ta mère, c'était la femme de ma vie. Et c'est moi, qui ai retrouvé son corps après qu'elle ait perdu tout espoir de retrouver votre garde à ta sœur et toi.
Il eut un hoquet ironique, fusillé par le regard noir de Boruto.
- Alors si, mon p'tit : ce sont mes affaires si tu pars dans une direction qu'elle aurait totalement désapprouvé.
La pièce resta plongée un instant dans le mutisme, comme si tous partageaient une pensée pour la pauvre Hinata. Naruto fut cependant le premier à réagir, incapable de cautionner le procès de Boruto. Alors il éleva de nouveau la voix, laissant entendre sa désapprobation.
- Ça suffit, s'il-vous-plaît.
Mais Sakura avait levé les yeux vers lui, à son tour.
- Non, ça ne suffit pas, Naruto.
Elle échangea un regard avec Sasuke, qui ne manqua pas à Naruto. Alors il ferma les yeux une seconde, comprenant ce qui était en train de se passer.
- Tu es mon ami. Tu es notre ami, et tu sais combien j'aime tes enfants… continua durement Sakura. Mais je suis incapable d'accepter que ton propre fils t'ait entraîné dans cette situation.
Il hocha la tête d'agacement, sentant à nouveau sa colère monter comme une flamme inextinguible.
Sasuke. Il chercha son regard.
- C'est toi, n'est-ce pas ? Qui leur a demandé de faire ça ?
Les yeux noirs ne purent mentir, parce que Naruto les avait aimés si forts qu'il en connaissait la moindre étincelle. Alors il éclata, regrettant amèrement d'avoir ne serait-ce que penser s'excuser auprès de cet enfoiré qui se croyait tout permis.
- Mais t'étais pas là pendant toutes ces années, bordel ! T'étais pas là, merde ! Et t'as aucun droit de venir foutre le bordel dans ma vie !
Aucune surprise ne froissa le visage habituellement figé de son ami d'enfance, ce qui énerva davantage Naruto et Sasuke resta muet dans une frustration agaçante.
Sa voix glaçante avait d'ailleurs fait taire tout le reste de la table.
- Tu ne connais pas Boruto ! Je m'en fous, de ce que tu penses ! Et si ça compte pour lui de punir l'assassin de son grand-père, ça compte pour moi aussi !
Depuis son retour des Etats-Unis, Sasuke n'avait pas caché son aversion pour Boruto et cette foutue décision qui impliquait bien plus de monde qu'il ne l'avait prévu. Qui gâcherait leur vie, à tous, dès demain matin.
- Tu n'as pas d'enfant et je suis certain et que tu es incapable de comprendre ça.
Personne, avant d'avoir eu des enfants, ne pouvait comprendre ce Naruto était prêt à accepter. Par amour pour son fils. Pour le besoin de lui prouver qu'il pouvait être autre chose qu'un mauvais père. Pour lui montrer combien il tendait à s'améliorer.
Alors il s'adressa à tous, défiant la table de se hisser une nouvelle fois contre Boruto. Et contre lui.
- Je me fiche de ce que vous pensez parce que vous êtes incapables de comprendre que j'ai besoin du pardon de Boruto. Qu'il puisse aller de l'avant, c'est ça, qui est important pour moi et peu importe ce que ça implique.
Naruto rattrapa l'attention de Sasuke au vol.
- Et toi je t'avais prévenu de rester en dehors de ça.
Sasuke tapota son paquet de clopes contre la table pour en faire sortir une et jeta un œil las à Naruto.
- Et peu importe qui ça implique, c'est ça ?
Naruto resta figé un instant, prisonnier des yeux abyssaux de Sasuke. Parce qu'en voulant rendre justice à son grand-père, Boruto avait déterré des secrets qui impliquaient beaucoup trop de leurs proches.
Himawari, Minato, Sakura, Kiba, Itachi…
Et Sasuke…
De simples futurs chagrins à de potentielles peines de prison. De lourdes et irrévocables peines, les condamnant tous à leur façon. Le choix de Boruto n'épargnerait personne. Et c'était parce qu'il avait eu besoin de se réconcilier avec son fils, que Naruto avait provoqué tout ça.
Le yeux noirs de Sasuke ne le quittaient pas.
- C'est moi le responsable. Pas Boruto. Alors si tu…
Il prit son courage à deux mains, les défiant tous pour protéger son fils de l'injustice. Parce que c'était son rôle, même si Hiashi l'en avait privé durant la plus longue période de sa vie.
- Alors si vous avez besoin d'un coupable, adressez-vous directement à moi. Est-ce que c'est assez clair, maintenant ?
Les réactions furent différentes, mais le mutisme, lui, demeura commun. Jusqu'à ce que Sasuke se lève, cigarette coincée entre les lèvres.
- Il est hors de question que je cautionne ça. Mais t'auras tout le temps d'y réfléchir pendant tes 20 ans de prison, imbécile.
Et dans un dernier regard lourd de reproches, Sasuke quitta l'appartement, ne laissant derrière lui que colère et désarroi.
Naruto dévala la cage d'escaliers depuis le septième palier pour rejoindre le rez-de-chaussée, veste négligemment jetée sur le dos et lacets défaits. Cet enfoiré de Sasuke avait pris la fuite, encore une fois. Parce que c'était pareil, depuis toujours. Depuis leurs treize ans : Sasuke n'avait fait que partir lorsque les choses devenaient trop compliquées à gérer. Si bien que Naruto ne se souvenait que de l'image de cet ami, le dos tourné, toujours prêt à le laisser derrière.
Sasuke avait fui, en partant pour les Etats-Unis alors qu'ils n'étaient encore que des gosses. Il avait fui aussi, après que Naruto se soit marié à Hinata. Une fois encore, parce que sa double vie avait été compliquée à gérer, se servant de la mort de Fugaku comme excuse pour ne plus jamais le revoir. Et même si la vie les avait remis une nouvelle fois sur le même chemin : Sasuke avait suivi la même tangente, après l'avoir aidé à couvrir le meurtre de Hiashi Hyûga.
Il courut à en perdre haleine, poussant la lourde porte battante de l'immeuble, cherchant à travers la pénombre et la tempête la silhouette de ce vieil ami fuyard. Il devait le retrouver. Qu'ils aient enfin cette discussion qui obsédait Naruto depuis des années. Pour qu'enfin, il puisse obtenir des réponses à ses questions.
Alors il le chercha partout, dans tous ces lieux qui avaient vu naître leur amitié. Mais il ne le trouva pas sur le sentier mal éclairé qui longeait la cité, ni même au vieux square où ils s'étaient entraînés toute leur enfance. Le désespoir l'envahit quand après de longues minutes de recherches, il ne le trouva pas non plus devant leur ancienne salle de boxe.
- Fait chier...
Il reprit son souffle, laissant de la vapeur condensée s'échapper de sa bouche sous le froid hivernal, abattu de ne voir son ami nulle part aux alentours. Il piétina un instant, faisant craqueler la neige fondue sous ses vielles baskets.
Puis un mauvais pressentiment lui tordit l'estomac.
Et si… Et si cette fois encore, Sasuke avait fui ?
Parce que Naruto avait bien fini par comprendre : c'était lui, que Sasuke fuyait depuis tout ce temps. Lui, le point commun de ses tourments. Celui qui avait tué son père et fait de lui le complice d'un meurtre qui ne le concernait même pas. Et c'était lui, encore, qui avait acheté son billet sans retour pour des années de prison.
Le froid le rattrapa et il grelotta sous son blouson en cuir. Alors il serra la mâchoire, obligé de se rendre à l'évidence : Sasuke avait déguerpi. Et il serait prêt à parier qu'il serait seul, demain, sur le banc des accusés.
- C'est moi que tu cherches partout comme un crétin ?
Naruto fit volte-face, manquant de glisser sur la nappe blanche qui recouvrait encore le sentier.
- Sasuke.
Sasuke fumait tranquillement sa clope, tapi dans l'ombre derrière les rochers qui bordaient le chemin.
- Tu croyais quoi ? Que je m'étais tiré, c'est ça ?
Sous le vieux lampadaire grésillant, l'autre le gratifia de cet éternel sourire en coin. Mais le soulagement passé, Naruto se renfrogna, enfonçant ses mains au fond de ses poches.
- C'est ce que tu as toujours fait, non ?
Un regard. Mille mots.
- C'est vrai, oui.
Il avait enfin cessé de neiger, après de longues heures d'intempéries. Et comme neige au soleil, le sourire de Sasuke disparut.
- Mais pas cette fois, Naruto. Pas sans toi.
Le vent glacial balayait ses cheveux noirs, les collant d'humidité contre sa peau opaline. Sasuke tira une bouffée sur sa cigarette, laissant un instant de silence peser entre eux. Mais Naruto accumulait trop d'animosité depuis toutes ces années pour continuer de se taire. Trop de non-dits. Trop de secrets qui, au lieu de les rapprocher, n'avaient fait que creuser le fossé jusqu'à anéantir ce qui restait de leur relation.
- C'était quoi, ton petit numéro tout à l'heure ?
Sasuke ne sembla pas surpris de la question, stoïque sous son long manteau noir. Alors Naruto continua, laissant la colère reprendre le dessus.
- Tu peux pas déchaîner tout le monde contre Boruto. Ces gens, ce sont ma famille. Et ça fait bien longtemps que tu faisais plus partie du tableau.
Le brun tira une nouvelle latte sur sa cigarette, le visage calme.
- Ton fils sait très bien se faire détester tout seul, ne t'inquiète pas.
Naruto ragea entre ses dents. Sasuke avait toujours su se rendre détestable, lui aussi. Tantôt si proche, tantôt si éloigné. Un jour amoureux, le lendemain aussi froid qu'un cyborg. Alors toute leur vie, celui-ci l'avait plongé dans l'incertitude la plus profonde.
Alors qu'étaient-ils, finalement, après toutes ces années d'absence ?
- A quoi est-ce que tu joues, au juste ?
Cette fois-ci, Naruto la vit : la surprise, même si très infime, qui passa sur son visage. Alors Sasuke n'avait peut-être pas réponse à tout, finalement. Il laissa volontairement un silence, forçant l'autre à sortir de son mutisme.
- De quoi tu parles ?
Il faisait un froid mordant, et pourtant Naruto resta enraciné sur ses deux jambes, incapable de s'échapper des yeux abyssaux de son vieil ami.
Le silence perdura encore.
- De nous deux. Je parle de toi et moi, Sasuke. De la diarrhée de conneries que t'as sorti au tribunal pour essayer de sauver notre peau. De ton histoire de flammes jumelles, ou je sais pas quoi.
Il y avait une distance raisonnable entre eux, comme si aucun d'eux n'osait approcher de peur de se faire mordre. Comme si l'heure des comptes avait enfin sonné.
- Je parle de notre relation, Sasuke.
Sasuke n'avait jamais été un grand romantique, et son histoire de flammes jumelles : Naruto savait que ce n'était que du baratin pour amadouer les jurés. Pour faire d'eux des martyrs et espérer faire alléger leur peine.
- Tu penses que j'ai menti ?
Naruto serra les dents, contrôlant cette irrémédiable envie de le secouer comme un prunier. Mais ils n'étaient plus des gamins, à présent.
- Est-ce que c'était vrai ?
Naruto avait toujours su, que Sasuke s'était vu infliger les pires horreurs sur son corps d'enfant.
- Nous deux. Toi et moi.
Sasuke resta silencieux, ses yeux sombres fixés sur lui.
- C'était quoi, toutes ces années ?
Il serra les poings au fond de ses poches, submergé par cette frustration qu'il traînait comme un boulet depuis toujours. Aussi proche de ne plus jamais le revoir, Naruto avait besoin de savoir. De mettre les mots sur cette relation étrange qu'ils avaient entretenu tout au long de leur vie.
- Putain Sas'ke, j'ai besoin de savoir.
La brise les balaya une nouvelle fois, mais Sasuke resta de marbre et il observa sa pomme d'Adam rouler le long de sa gorge.
- C'était réel, évidement.
Si la réponse le frappa de plein fouet, elle eut pourtant un goût de pas assez. Alors Naruto renifla, les sourcils froncés, insistant du regard pour en savoir plus.
- Toi et moi, c'était bien réel. Ça l'a toujours été. Et je pensais que tu l'avais compris, toi aussi.
Un hoquet ironique souleva finalement la poitrine de Naruto. Mais même ses yeux qui le piquaient de colère ne surent retenir le sarcasme qui lui échappa.
- C'était pas évident de savoir, vu que t'étais pas là.
Naruto fit claquer sa langue contre son palais.
- Tu m'as toujours fui, bon sang. Alors que moi, j'ai tout donné pour toi. Je me suis même sali les mains pour toi !
Les reproches retombèrent lourdement dans le silence de la nuit. Sasuke pinça les lèvres et Naruto prit ça pour de l'ennui. Alors il monta une nouvelle fois dans les tours, désormais incapable de retenir cette frustration dévorante.
- Je t'ai attendu toute ma putain de vie, bon sang. Parce que je savais que tu finirais par te pointer un beau matin, comme tu l'as toujours fait.
Aucune émotion ne sembla troubler le visage figé de Sasuke et Naruto n'en ressentit que davantage de colère.
- Et j'ai fini par me contenter de ça. D'attendre ton retour, en espérant que tu viendrais enfin me sauver de ma vie de merde.
Naruto se força à retenir coûte que coûte ces foutus larmes de frustration qui léchaient ses prunelles. Parce qu'il l'avait attendu, jusqu'à détester sa vie. Jusqu'à regretter ses choix et parfois même, ses enfants.
Des années à être bouffé par cette culpabilité dévorante.
- Mais t'es jamais revenu, Sasuke.
Au fond des yeux noirs, Naruto sut qu'il avait touché quelque-chose.
- Alors ne me dis pas que c'était réel. Parce que si ça l'était pour moi, je pense ça n'était rien d'autre qu'une vieille habitude pour toi.
Il avait ravalé ses larmes, rongé par cette colère devenue un peu trop familière. Et s'il espéra de toutes ses forces que Sasuke démente, il n'en fit rien. La déception fut douce-amère. Alors Naruto abdiqua, après de longues années de combat, enfin soulagé de mettre un point final à toute cette histoire.
- Alors merci, Sas'. Maintenant je sais que je fais le bon choix en choisissant la prison.
Sasuke écarquilla les yeux mais Naruto ne lui offrit qu'un dernier sourire triste avant de lui faire dos.
- Attends, Naruto.
La voix calme de Sasuke figea ses pas, et il se maudit d'être toujours si malléable lorsque l'autre s'avança pour le rattraper. Son ami le contourna pour lui barrer la route, forçant le contact entre eux et si proches, Naruto fut obligé d'affronter ces yeux qu'il avait tant aimés.
- Tu as douté ?
Naruto s'agaça en forçant Sasuke à le lâcher.
- Fous-moi la paix, ma décision est prise.
Mais Sasuke insista, l'attrapant par les épaules pour le forcer à le regarder encore.
- Est-ce que tu reconsidérerais ta décision, si je te racontais tout ?
L'azur encore une fois, se retrouva piégée dans les abysses.
- Mais de quoi tu parles, maintenant ?
Sasuke le secoua légèrement, insistant.
- De ce qui s'est passé, après la mort de mon père. De là où ça a foiré entre toi et moi, Naruto. De toutes mes absences et de tout ce que je ne t'ai jamais dit.
Naruto lâcha un rire désabusé.
- Pour me raconter des conneries ? Encore !? Non, ça va. Franchement, te fatigue pas. Je vais aller profiter de ma dernière soirée avec les gens que j'aime et toi… tu n'auras qu'à faire ce que tu veux.
Naruto passa d'une pupille à l'autre, malgré lui troublé par ce regard. Cette fois, c'était lui qui partait le premier. Qui l'abandonnait.
- Fuis encore ou reste, ça m'est égal, à présent.
Il voulut couper court à l'échange, mais Sasuke le retint avec force.
- Je t'ai dit que je ne partirais plus sans toi. Si tu choisis la prison, alors j'irai aussi.
Ce n'était pas tant ses mots qui troublèrent Naruto, mais plutôt cette émotion qui semblait avoir ranimé Sasuke dans le monde des vivants. Comme un sentiment d'urgence, maintenant qu'il se rendait compte qu'il pourrait bien définitivement le perdre.
- Naruto. Je t'en prie. Ecoute-moi.
Un sentiment qui, malgré sa volonté de fer, ébranla Naruto.
Il soupira, menaçant l'autre du regard.
- T'as une heure. Pas plus.
Sasuke ferma les yeux de soulagement et lorsqu'il les rouvrit enfin, Naruto fut troublé par leur détermination.
- Mais sache que rien ne saurait changer ma décision.
A suivre...
Heeeeeeey !
Ravie de vous retrouver sur cette histoire après cette longue absence. Finalement, ce chapitre n'était qu'une petite partie du final mais je trouvais qu'il fallait tout de même développer cet entre-deux. De faire comprendre que l'absence de Sasuke n'était pas sans conséquences, malgré ce lien qui les unit. Et que tout amour, ou toute amitié, a ses limites :)
J'espère que ce chapitre vous a plu. La suite et fin, vous l'aurez compris, retracera la dernière ligne droite du passé de Sasuke.
Alors selon vous, Naruto s'enfuira ou assumera ses actes jusqu'au bout ?
Je vous embrasse et vous dis à bientôt !
Bises,
Akane
