Disclaimer : Harry Potter et les personnages de la série ne m'appartiennent pas, je ne retire aucun profit de leur utilisation. Seule l'histoire en elle-même et les personnages inventés m'appartiennent.
Rating : M
Warning : Il 'agit d'un MxM, une histoire d'amour où vous trouverez des scènes intimes entre deux hommes. Attention, langage cru. Mention de la mort d'un personnage secondaire.
Voici l'avant-dernière partie de la série TO BE que j'ai nommée To Be A Family.
Bon, vous vous doutez bien qu'avec un nom pareil, ça ne va pas parler de jardinage. Cette partie est bien plus longue que les précédentes, mais c'était nécessaire pour la rencontre de Draco et Harry avec un petit être bien spécial.
Bonne lecture !
Love Is Love.
Theodora
-TO BE A FAMILY-
"Alors, c'était comment, Rome ?"
"C'était génial. Magnifique, très intéressant et romantique. J'ai adoré !"
"Je supplie Théo de m'y emmener depuis des années, mais ce crétin ne veut pas. Trop de vieilleries. C'est l'Histoire avec un grand H. Le monde n'est pas seulement fait de montagne à escalader !"
Draco pouffa. "Il est toujours obsédé par ça ?"
"Ouais, je ne sais pas d'où ça lui vient. Il dit que c'est l'appel de la montagne, mais je suis sûre qu'il a dû voir un film ou autre qui lui a donné envie d'escalader toutes les montagnes sur cette putain de planète."
"Langage, Mme Nott, vous êtes une Lady."
Pansy renifla et sirota son verre de vin. "M'en fiche. Est-ce que Potter a aimé ?"
"Oui, il a adoré lui aussi. L'hôtel était parfait, romantique et..."
"Et vous n'avez en fait rien vu de la ville parce que vous n'avez pas quitté votre chambre d'hôtel, pas vrai ?"
"On est sorti de la chambre !"
"Le restaurant de l'hôtel, ça ne compte pas, Trésor." Elle évita un morceau de gâteau jeté par le blond. "Vous êtes pires que des lapins, tous les deux. Toujours en train de le faire. Alors ne me fais pas croire que vous avez réellement visité autre chose que vos-"
"Wow ! D'accord, c'est bon, j'en ai assez entendu !" Cria presque Draco tout en regardant Pansy avec ses mains sur la poitrine, un air faussement horrifié sur le visage. "Lady Nott, vous être très vilaine. Oui, on a passé beaucoup de temps dans notre chambre d'hôtel, mais on l'a aussi quittée pour visiter la ville. Si on voulait passer tout le week-end à baiser, inutile de payer aussi cher pour le faire à l'étranger."
Pansy secoua la tête lentement, soupçonneuse. "Je ne peux pas m'empêcher de penser que tu mens. Je demanderais à Potter quand ils reviendront. Il ne pourrait pas me mentir même s'il essayait."
"Je sais, il ne sait pas mentir. J'adore ça." Les deux amis se mirent à rire alors que Harry et Théo revenaient dans le salon en discutant. "Vous voilà. J'ai bien cru que tu étais en train de me tromper avec le mari de ma meilleure amie."
"J'ai bien essayé de le séduire, mais Théo n'a pas voulu. Il dit que Pansy le verrait sur son visage."
"Tout à fait."
Draco sourit à son mari alors qu'il prenait place sur le canapé à ses côtés et l'embrassa. "Salut, Amour."
"Est-ce que tu as montré la chambre d'enfant à Théo ?"
"Oui."
"Elle est très jolie, j'aime bien la couleur que vous avez choisie."
"N'est-ce pas ? Ça m'a pris des jours pour convaincre Harry de la peindre en vert. Et presque autant pour choisir la teinte."
"Désolé, mon cœur, mais le vert n'est pas vraiment ma couleur. Mais je dois avouer que j'aime bien ce vert-ci. Il est doux et très joli."
"Le vert est apaisant. Pas comme le rouge. Le rouge est beaucoup trop stimulant. Pas étonnant que les Gryffondor soient toujours aussi... excités."
"Ça n'a rien à voir avec la couleur de notre salle commune, crois-moi Pansy. On serait tout aussi excité si nos murs étaient verts. Ou bleus. Ou de n'importe quelle autre couleur. C'est dans notre sang, c'est tout."
"Je te crois. Au fait, Potter, est-ce que vous avez visité autre chose que vote chambre d'hôtel à Rome ?"
"Quoi ? Oui, bien sûr. Pourquoi ?" Il se tourna vers Draco, les sourcils froncés. "Qu'est-ce que tu lui as dit ?"
"Rien ! Elle ne me croit pas quand je lui dis qu'on a vraiment visité la ville. Elle est persuadée qu'on a passé tout notre temps dans notre chambre d'hôtel."
"Pour quoi faire ? Pourquoi est-ce qu'on resterait à l'hôtel au lieu de visiter l'une des plus belles villes du monde ?"
"Pour baiser, très cher."
"Pans'..."
"Quoi ? Ce sont deux obsédés qui passent leur temps à ça ! Tu ne peux pas me reprocher de penser qu'ils ne quitteraient pas leur chambre."
"Ce n'est pas ça. Ne jure pas, mon cœur." Théo fit un signe de tête vers Norah, leur fille de cinq mois qui dormait dans son transat et Pansy leva les yeux au ciel.
"Elle dors et elle est trop jeune pour comprendre."
"Peut-être, mais si tu ne commences pas dès maintenant à faire attention, tu ne le feras pas non plus quand elle comprendra."
Harry et Draco éclatèrent de rire devant l'air blasé de Pansy puis Harry réalisa quelque chose. "Merlin, tu as raison ! Je n'avais pas pensé à ça, mais on va devoir commencer à faire attention, nous aussi."
"Pourquoi ? On n'a pas encore d'enfants."
"C'est vrai, mais on peut être appelé n'importe quand pour adopter un enfant plus âgé ou même un ado qui comprendra directement. On n'aura pas de période d'adaptation."
"Ne t'en fait pas, Harry. On sera prêts."
"Vous n'avez pas encore de nouvelles ?"
"Non, mais notre coordinatrice au Ministère nous a dit que ça pourrait prendre des mois. On le savait déjà, donc ça va, mais... ne pas savoir si ça arrivera un jour est difficile."
"Ça arrivera. Vous serez parents un jour, Draco, j'en suis persuadée."
"Est-ce que vous n'avez rempli que le formulaire sorcier ? Ou est-ce que vous avez aussi fait la demande côté Moldu ?"
"Uniquement le sorcier pour le moment. On essaiera la façon Moldue si ça ne fonctionne pas, mais..."
"Mais vous préférez avoir un enfant sorcier."
Draco et Harry se regardèrent en souriant. "On en a beaucoup parlé et ça n'a pas vraiment d'importance, mais on ne veut pas que notre enfant soit frustré parce qu'il n'est pas sorcier. Il sera toujours entouré de sorciers, d'enfants avec des pouvoirs qui partiront pour Poudlard à un moment donné. On ne veut pas que notre enfant se sente abandonné, exclu."
"Oui, ça craint d'être différent." Dit Harry avant d'enlacer Draco et d'embrasser sa tempe.
Il savait de quoi il parlait, parce qu'il l'avait vécu. D'abord avec les Dursley qui l'avaient toujours traité différemment, comme un monstre, il n'avait jamais eu l'impression de faire partie de sa propre famille. Puis, quand il était arrivé à Poudlard parmi tous ces enfants qui savaient tout sur la magie et qui ils étaient, il lui avait fallu du temps pour sentir qu'il appartenait à ce monde. Plus tard enfin, il avait réalisé qu'il avait un destin différent de celui des autres, qu'il ne pourrait pas vivre comme tous les autres. Il s'était senti seul presque toute sa vie avant la fin de la guerre et avant de tomber amoureux de Draco. Maintenant qu'il l'avait lui, maintenant qu'ils allaient être une famille, il ne voulait pas que ce genre de chose arrive à un enfant. À son enfant.
"De toute façon, je suis sûre que Norah sera ravie de rencontrer et de jouer avec vos enfants et, un jour, d'aller à Poudlard avec eux."
Peut-être était-ce dû à la prononciation de son nom, mais la petite fille émit un son adorable dans son sommeil, ce qui fit rire chaque adulte dans la pièce.
.oOo.
"Et c'est pour cela que vous ne devez jamais utiliser de l'armoise et de l'aconit dans la même potion. À moins bien sûr de vouloir tuer tout le monde dans un rayon de dix mètres. Vous compris." Draco fixa les étudiants de troisième année face à lui, s'assurant de transmettre tout le sérieux de ses paroles dans ses yeux gris. Une fois satisfait par leurs regards terrifiés, il hocha la tête et retourna à son bureau. "La semaine prochaine, nous travaillerons sur-" Il se stoppa en entendant la porte s'ouvrir et leva les yeux vers le fond de la salle de classe pour voir Harry entrer discrètement. "- sur les différentes utilisations de l'aconit. Je vous suggère de passer quelques heures de votre temps à la bibliothèque pour vous familiariser avec ça."
"Monsieur ?" Draco indiqua à la fille qui avait levé la main de parler. "Vous ne nous donnez pas de devoir pour ce week-end ?"
"Non, Miss Hepcot. Je vous fais confiance pour travailler de vous-même cette fois-ci, puisque le travail de la semaine prochaine sera noté. Mais si vous voulez vraiment des devoirs..." Les autres élèves grognèrent et Draco ravala un sourire. La jeune fille lui rappelait Granger, parfois ; toujours heureuse d'avoir des devoirs en plus au grand dam de ses camarades. "Oui, c'est bien ce que je pensais. Maintenant filez, avant que je ne change d'avis et vous donne une dissertation à faire."
Les élèves rangèrent leurs affaires et quittèrent la salle de classe en moins d'une minute, chacun saluant Harry en sortant.
"Eh bien, je ne crois pas les avoir déjà vu filer aussi rapidement."
"Moi non plus." Harry se dirigea vers Draco avant de l'embrasser tendrement. "Salut, mon amour. Comment s'est passé ta matinée ?"
"Bien. Ils sont moins stupides que l'an dernier, ce qui n'était pas gagné. Et j'adore les menacer avec des dissertations, des interrogations et des conséquences mortelles s'ils se plantent. La tête qu'ils ont fait a ensoleillé ma journée."
"Je n'arrive pas à décider si tu es meilleur, ou pire que Snape."
"Je suis meilleur dans le pire."
"Bien dit. Est-ce que tu es prêt à aller manger ? Je meurs de faim."
"Oui, allons-y. J'ai entendu dire que les Elfes avaient préparé du poulet rôti pour le déjeuner."
"Miam !"
Le couple se dirigea des donjons jusqu'à la Grande Salle et prirent place à la table des Professeurs, entre Neville et la Directrice.
"Salut les gars !"
"Salut Neville !"
"Draco, les mandragores sont presque arrivées à maturité. Est-ce que tu veux que je te garde quelques racines et des feuilles ?"
"Oui, je n'en ai presque plus. Est-ce que tu as de la menthe aussi ?"
"J'en ai. Je te préparerais tout et je te dirais quand tu peux passer les récupérer."
"Parfait ! Comment va Blaise ? Ça fait des semaines que je ne l'ai pas vu."
"Il va bien. Il vit pratiquement à Sainte-Mangouste en ce moment, donc je le vois probablement autant que toi, mais ça va."
"Ce sont les joies d'avoir épousé un médecin."
"Ouais. Toi et Harry devriez venir dîner à la maison un de ces jours. Je crois que Blaise est en repos le week-end prochain."
"C'est l'anniversaire de Teddy, on sera pris tout le week-end, désolé. Mais tu nous diras la prochaine fois qu'il sera de repos."
"Pas de problème."
À cet instant, un hibou entra dans la Grande Salle, les faisant lever la tête. Il était peu fréquent que des lettres arrivent pendant le déjeuner, mais ça arrivait parfois même si ce n'était généralement pas une très bonne nouvelle. L'animal vola jusqu'à leur table et Draco le regarda déposer une lettre devant Harry. L'homme stoppa sa conversation avec Minerva, pris la lettre et regarda Draco.
"Ça vient du Ministère."
"Quoi ? Quel département ?" Demanda Draco, la voix tremblante.
Harry garda le silence et ouvrit l'enveloppe, en révélant le contenu. Le blond retint sa respiration en voyant le nom du département inscrit en haut de la lettre : Département des Familles Sorcières. Dépendant du département de la Justice Magique, il était assez récent puisqu'il avait été créé juste après la guerre afin de s'occuper de tous les enfants devenus orphelins ou dont les parents avaient été envoyés à Azkaban. Draco se pencha vers Harry pour lire avec lui, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine.
Messieurs,
Faisant suite à votre demande d'adoption, nous sommes ravis de vous informer qu'un enfant ayant besoin d'une famille en urgence pourrait vous être confié.
Je vous attends aujourd'hui à deux heures au Ministère afin de vous communiquer toutes les informations.
Merci de me contacter si vous ne pouvez pas être présents.
Cordialement,
Jemima Hollins, Cheffe du Département des Familles Sorcières de Londres.
"C'est... je n'y crois pas."
"Ils ont un enfant pour nous ?"
"Harry..."
"On doit y aller, Draco. On ne peut pas rater cette opportunité."
"Mais... je..."
"Minerva, je suis désolé, mais on doit vraiment être au Ministère à deux heures. Je ne sais pas si on pourra revenir après ça."
"Je comprends, Harry. Vous et Draco, allez-y, nous informerons les élèves et trouverons un autre professeur pour vous remplacer aujourd'hui. Envoyez-moi un hibou pour l'organisation de la semaine prochaine."
"Très bien. Draco ? On devrait y aller si on ne veut pas être en retard."
Draco regarda Harry qui s'était déjà levé, sans bouger. Il était totalement perdu. Qu'est-ce qui était en train de se passer ? Un enfant ? Est-ce qu'ils allaient avoir un enfant... aujourd'hui ? Il n'était pas prêt !
"Amour ?"
Le blond se leva finalement de sa chaise et suivi machinalement son mari hors de la Grande Salle. Ils gardèrent le silence sur le chemin du bureau de Draco qui était le plus proche mais une fois là-bas, Draco s'arrêta, les yeux sur la cheminée.
"Attends."
"Draco ? Qu'est-ce qu'il y a mon cœur ? Tu as oublié quelque chose ? On a le temps de passer à la maison avant d'aller au Ministère."
"Ce n'est pas ça. Je... Je ne comprends pas ce qui se passe. Je veux dire, je comprends mais..." Il regarda Harry, ses yeux pleins de larmes qu'il n'avait pas senti arriver. "Est-ce que c'est vraiment en train d'arriver ? Je suis... je ne... crois pas que..."
"Hey." Harry le rejoignit en une enjambée et l'enlaça. "Respire, Draco. Ça va, tout ira bien. On va aller au Ministère et voir ce qu'il se passe. Ensuite, s'ils ont réellement un enfant pour nous, ce qui semble être le cas, on ira le ou la rencontrer avant de rentrer à la maison. Nous sommes prêts, Draco. On attend de devenir une famille depuis des mois et c'est ce qu'on voulait, pas vrai ?" Draco acquiesça, le visage caché dans le torse de Harry. "Est-ce qu'on peut y aller maintenant, ou est-ce que tu veux t'asseoir un moment ?"
"Non, allons-y. Je ne veux pas qu'on soit en retard."
"Hey, je t'aime, Draco. Et on va aimer cet enfant si fort. Toi et moi."
"Je sais. Je t'aime aussi. Merci d'être là avec moi."
"À jamais."
.oOo.
Vingt minutes plus tard, ils étaient assis dans la salle d'attente de Mme Hollins. Personne ne leur avait dit quoi que ce soit et la cheffe du département était supposée les accueillir incessamment sous peu.
"Est-ce que tu crois qu'ils vous nous confier l'enfant aujourd'hui, ou..."
"Je n'en sais rien. Si c'est une urgence, alors oui, probablement."
"Je-"
"Mr Potter ? Mr Malfoy ? Entrez, je vous prie." Les deux hommes suivirent Jemima Hollins dans son bureau avant de s'asseoir devant son bureau. Ils la regardèrent nerveusement alors qu'elle s'asseyait et ouvrait un dossier devant elle. "Bien. Merci d'être venu si rapidement, mais c'est une urgence."
"C'est ce qu'on a cru comprendre."
"Oui. Donc, il y a une semaine, une femme a donné naissance à un petit garçon à Sainte-Mangouste. Malheureusement, la mère n'a pas survécu."
"Merlin..." Harry attrapa la main de Draco et la serra. "Comment va le bébé ?"
"Parfaitement bien. La mère avait quelques problèmes de santé, ce qui l'a affaiblie et c'est pour cela qu'elle n'a pas survécu. Elle était seule ; aucune famille et le père est inconnu, il n'y a donc personne pour s'occuper de son bébé. Nous avons attendu une semaine durant laquelle nous avons recherché toute famille restante, mais sans succès. De plus, malgré nos recherches et nos demandes, personne ne s'est manifesté, ce qui signifie qu'il est désormais adoptable. Ma question est donc la suivante : seriez-vous prêts à adopter ce petit garçon ? Je sais que certaines personnes ne souhaitent pas adopter de nouveau-nés, car c'est beaucoup de travail, mais vous n'aviez rien spécifié dans votre dossier. Refuser cette adoption n'aura bien entendu aucun impact sur vos futures chances d'adopter."
Harry et Draco se regardèrent en souriant. Sans même parler, ils savaient ce que l'autre désirait.
"Nous n'avons rien précisé sur ce point parce qu'on s'en fiche." Dit Harry. "Nous voulons une famille, c'est tout ce qui compte et nous prendrons soin de ce bébé comme le nôtre et nous le rendrons heureux. Nous voulons qu'il soit aimé."
"Je n'ai aucun doute là-dessus et je pense que vous serez de parfaits parents pour ce petit."
"Que va-t-il se passer, maintenant ? Où est-il ?"
"Il est toujours à Sainte-Mangouste où il attend ses nouveaux parents. Vous pouvez aller le voir dès maintenant et passer un moment avec lui, apprendre à le connaître et si après ça vous désirez toujours l'adopter, vous pourrez signer les papiers et le ramener chez vous."
"Si vite ?"
"Oui, Mr Malfoy, si vite. Il pourrait rester à l'hôpital quelques jours de plus si vous avez besoin de temps pour vous organiser, mais il vient déjà d'y passer une semaine. Le plus tôt sera le mieux."
"Oui, nous comprenons. Nous ne voulons pas qu'il reste là-bas non plus. Je suis juste surpris de savoir qu'on peut le ramener à la maison si rapidement, je pensais qu'il y aurait des... formalités."
"Il y en a. Vous aurez des papiers à signer et des rendez-vous avec une assistante sociale ici-même ainsi que chez vous dans les prochaines semaines et les prochains mois. Mais le plus important est de ramener ce bébé à la maison afin qu'il commence sa vie avec vous." Elle les dévisagea l'un après l'autre avant de sourire. "Allez-vous le voir dès maintenant ?"
"Oui, nous adorerions le voir."
"Bien, prenez-ça." Elle leur tendit une feuille. "Montrez-la aux infirmières de la pouponnière, elles sauront qui vous êtes. Je vous retrouve là-bas à cinq heures, ce qui devrait vous laisser assez de temps pour faire connaissance et pendre votre décision."
Draco failli lui répondre qu'ils avaient déjà pris leur décision, cependant il resta silencieux. Elle avait raison, ils devaient rencontrer ce petit garçon et être absolument sûrs qu'ils voulaient faire ça.
En sortant du Ministère, Harry et Draco marchèrent en silence, main dans la main, sans vraiment réaliser ce qu'il se passait. D'un commun accord, ils décidèrent de marcher jusqu'à Sainte-Mangouste afin de prendre l'air et de s'éclaircir les idées avant de rencontrer leur petit garçon.
"Je n'arrive pas à y croire." Commença Draco après un moment. "J'ai l'impression d'être dans un rêve depuis qu'on a reçu la lettre tout à l'heure. Est-ce qu'on rêve ?"
"Je ne crois pas. On est en route pour rencontrer notre fils." À ces mots, Draco se figea au milieu du trottoir. "Draco ?"
"Est-ce qu'on va vraiment faire ça ? Est-ce qu'on va réellement adopter un nouveau-né qui vient de perdre sa maman ?"
"Oui. Je suppose que c'est le plan. Pourquoi ? Est-ce que tu as changé d'avis ?"
"Non ! Je... je n'en sais rien. Je veux un bébé. Je veux... ce bébé. Mais..."
"Tout va trop vite."
"Oui. Je crois que je panique un peu, là."
Harry pouffa avant de prendre le visage de Draco dans ses mains. "Regarde-moi. On peut le faire. C'est ce qu'on voulait, une famille. Oui, c'est rapide, mais c'est ce qui est sensé arrivé depuis le début. Ils devaient nous appeler quand un enfant aurait besoin de nous. On y est ; il a besoin de nous. On va aller le rencontrer et passer du temps avec lui, puis on décidera. Mais je te connais, Draco. Tu vas l'aimer à la seconde où tu poseras les yeux sur lui. Je parie que tu penses déjà à lui comme à ton fils." Le sourire qui fleurit sur les lèvres du blond était une réponse suffisante pour Harry qui l'embrassa.
"Merci Harry ; j'en avais besoin. Je t'aime."
"Allons rencontrer notre fils."
Quinze minutes plus tard, le couple se tenait dans un couloir de Sainte-Mangouste, devant une vitre donnant sur la pouponnière. Le nombre de bébés leur donnait le tournis mais tout se stoppa quand ils remarquèrent une infirmière se dirigeant vers eux avec un tas de tissus dans les bras. Le cœur de Draco rata un battement à l'instant où il vit une touffe de cheveux bruns dépasser du tissu et il serra la main de Harry nerveusement. Leur fils.
"Bonjour, papas." Roucoula l'infirmière en se tournant pour leur permettre de voir le visage du bébé. "Voici votre petit garçon. Est-ce que vous voulez le tenir ?" Draco hocha la tête avidement. Il ne le voulait pas le tenir, il en avait besoin. "Bien, allons dans la pièce juste là, ce sera plus privé et confortable."
Ils la suivirent dans la pièce sans vraiment faire attention au canapé et aux fauteuils qui la meublaient.
"Là, faites attention à sa tête."
Le cœur de Draco s'arrêta quand il sentit le poids du bébé sur ses bras.
"Il est si petit." Soupira-t-il, ne voulant pas perturber le sommeil du bébé.
L'infirmière acquiesça. "Il est venu au monde un peu plus tôt que prévu, mais il est en parfaite santé. Vous devrez simplement surveiller sa prise de poids pendant quelques semaines, mais ça devrait aller. Il mange bien et on lui donne des potions pour l'aider à bien assimiler ce dont il a besoin."
"Comment s'appelle-t-il ?"
"Il n'a pas encore de nom. Sa maman n'a pas vécu assez longtemps pour lui en donner un. Ce sera votre privilège, si vous décidez de l'adopter. Ici, nous l'appelons Petit Prince."
"Est-ce qu'elle a pu le voir ?"
"Malheureusement, non. Elle était dans le coma et est décédé quelques minutes après sa naissance sans se réveiller. Il est né le trois avril à six heures du matin."
"Il aura une semaine dans deux jours, donc."
"Oui. Ce petit est très chanceux d'avoir trouvé de bons parents comme vous."
"Merci."
"Je vais vous laisser tous les trois. Il a mangé il y a une heure, donc il ne devrait pas se réveiller tout de suite. Sonnez-nous si vous avez besoin de quoi que ce soit."
L'infirmière quitta la pièce, laissant Harry et Draco seuls avec le bébé endormi. Draco n'osait pas bouger de peur de faire un faux mouvement et de réveiller ou faire mal au bébé. Puis, il sentit le souffle de Harry sur sa joue tandis qu'il regardait l'humain miniature dans ses bras.
"Est-ce que tu veux le tenir ?" Malgré sa question, il n'avait aucune envie de le lâcher tout de suite. Il était nerveux, mais il se sentait aussi étrangement apaisé. Pour la première fois de sa vie, il tenait son fils dans ses bras et cette sensation était la meilleure qui soit. Il n'était pas certain de pouvoir le lâcher un jour.
"Non, garde-le pour le moment, je peux attendre."
"Il a l'air si petit, si fragile. Tu crois qu'il pèse combien ?"
"Je ne sais pas ; on pourra poser la question à l'infirmière plus tard." Harry désigna le canapé à Draco et ils allèrent s'asseoir ; Draco installa le bébé dans ses bras de façon à ce que Harry le voit plus facilement. "Il est magnifique, tu ne trouves pas ?"
"Si, c'est ce que j'étais en train de me dire. Je me demande à quoi ressemblait sa mère. Et son père... tu crois que c'est qui ? Mme Hollins a dit qu'il était inconnu."
"Je ne sais pas. Peut-être que les infirmières en savent plus ? J'espère juste qu'il ne viendra pas un jour réclamer son fils."
"Tu crois qu'il le pourrait ?" Draco éleva la voix, faisant sursauter le bébé dans son sommeil.
"Chut... ne t'inquiète pas, Amour. On posera toutes ces questions à Mme Hollins tout à l'heure. Maintenant, on doit décider comme on va appeler ce petit."
"C'est vrai. On n'a jamais vraiment parlé de ça. J'ai toujours cru qu'on adopterait un enfant déjà nommé. Mais maintenant qu'on doit choisir... c'est une grande responsabilité. Et s'il ne l'aime pas ?"
"Si on l'aime, lui aussi l'aimera. Il n'aura pas le choix, de toute façon." Harry ricana, ses yeux verts fixant le visage endormi. Le bébé avait l'air si paisible, complètement à l'opposé de son propre état. Il était stressé, excité, heureux et triste tout à la fois ; il avait tant de pensées se bousculant dans sa tête.
"Est-ce que tu veux qu'on l'appelle James ? Comme ton père ?"
Le brun y pensa quelques secondes. Est-ce qu'il le voulait ? "Oui, mais... peut-être pas son premier prénom ? Plutôt un second prénom ? Je pense qu'on devrait lui choisir un prénom tous les deux."
"D'accord, c'est une bonne idée. Donc... quoi ?"
"Je n'en ai aucune idée. Est-ce qu'il y a un nom que tu aimes ? Je sais que la tradition dans la famille Black est de nommer leurs fils d'après des étoiles ou des constellations. Comme Draco pour toi. On pourrait faire ça nous aussi."
"Comme les Black ? Tu es sûr ?"
Harry savait à quoi pensait son mari, mais il y avait aussi de bonnes personnes dans cette famille. "Oui, pourquoi pas ? J'aime bien les étoiles, certaines ont de beaux noms. Et puis, Sirius était un Black lui aussi et il était l'une de mes personnes favorites."
"C'est vrai. D'accord. Étoiles et constellations, donc... il y en a tellement."
"Tu es plus doué que moi en Astronomie."
"Je ne vais pas décider tout seul, Potter."
"Non, non ! Euh... Draco est une constellation, n'est-ce pas ? Quelles étoiles la composent ?"
"Thuban, Eltanin, Rabastan-"
"Okay, oublie."
"Il y a Sirius, bien sûr et... Altair, Orion ?"
"J'aime bien le prénom Orion, mais c'était celui du père de Sirius et... ce n'était pas l'être humain le plus aimant."
"Ouais. Et puis, Bellatrix fait partie de cette constellation. J'aime bien Scorpius."
Harry observa le bébé et sourit quand il s'agita dans son sommeil. "Je ne sais pas ; est-ce qu'il a l'air d'un Scorpius ? Ou d'un Orion ?"
"Il a l'air d'un bébé."
"Merlin... c'est si compliqué. Les parents ont des mois pour choisir un prénom, généralement !"
"On aurait pu y penser avant. On ne croyait pas que c'était nécessaire, mais on avait visiblement tort."
Oui... Peut-être qu'on peut attendre quelques jours avant de décider ?"
"Il a presque une semaine et n'a toujours pas de prénom. On devrait vraiment choisir aujourd'hui."
"Je sais..."
"Mère m'a dit un jour qu'elle m'aurait appelé Cassiopée si elle avait eu une fille."
"Cassiopée ? C'est très joli. Mais pour un garçon ?"
"Non, pas Cassiopée mais... je ne sais pas, Cass ?"
"Ou Cassian ?"
"J'aime bien Cassian."
"Moi aussi." Ils regardèrent le bébé de nouveau. "Cassian James Potter-Malfoy ? Ça semble bien."
"Je trouve aussi. Donc c'est bon ? Est-ce qu'on a choisi ?"
"On devrait attendre jusqu'à ce que Mme Hollins arrive et décider si on l'aime toujours. Sinon, j'imagine que ça pourra attendre un jour ou deux."
"Bien."
Un doux gémissement les fit sursauter et la respiration de Draco se coupa alors que le bébé commençait à bouger dans ses bras, son visage tout froncé. Il était clairement en train de se réveiller. Le blond se mit à le bercer immédiatement et, bientôt, deux petits orbes bleus les fixèrent. Il était trop jeune pour réellement les voir, même à cette distance, mais ils savaient tous deux qu'il pouvait au moins distinguer leur forme et entendre leurs voix.
"Bonjour, mon tout petit." Murmura Harry d'une voix tremblante. "Bonjour bébé. Je suis Harry et lui, c'est Draco. Si tu es d'accord, on aimerait beaucoup être tes papas."
Le bébé remua et sorti son bras du tissu dans lequel il était toujours emmitouflé, les laissant voir sa main et ses doigts minuscules. Sans y réfléchir, Harry toucha la main et sourit quand le bébé enroula instinctivement ses doigts autour de l'un des siens. C'était la première fois qu'il touchait son fils et une vague d'amour pur et d'émotion le balaya. À cet instant précis, Harry sut qu'il ne pourrait jamais quitter cette pièce sans lui.
"On doit l'adopter, Draco. On..." Sa voix se brisa dans un sanglot.
"Je sais. C'est notre fils ; il l'est depuis qu'on a posé les yeux sur lui, exactement comme tu l'as dit. Je ne pars pas sans lui, Harry."
"Bien, moi non plus." Ils se sourirent tendrement puis Harry embrassa son mari avant de se mettre à rire quand un autre gémissement les interrompit. "Je sais bébé, je sais. Mais tu vas devoir t'habituer à voir tes papas s'embrasser. Parce qu'on s'aime vraiment beaucoup et on aime le montrer."
"Mais ne t'en fait pas, on t'aime déjà tout autant et on te le montrera aussi. Tous les jours." Draco se pencha et frôla le front de son fils avec ses lèvres, l'embrassant tout doucement avant de le regarder se rendormir paisiblement.
Ils restèrent seuls pendant presque une heure, parlant tranquillement, admirant et câlinant le bébé comme la toute nouvelle famille qu'ils étaient, leur amour pour cet être minuscule grandissant encore et encore à chaque minute. Au bout d'un moment, l'infirmière revint avec le sourire aux lèvres et un biberon de lait dans les mains.
"Comment est-ce que ça se passe, messieurs ? Ce petit garçon s'est-il réveillé ?"
"Oui, une seule fois il y a presque une heure, mais il s'est rapidement rendormi."
"Il a des yeux magnifiques, n'est-ce pas ?"
"Oui ! Est-ce que c'est l'heure de le nourrir ?"
"Ça devrait l'être, mais ne le réveillons pas-" Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, le bébé commença à pleurer doucement alors qu'il se réveillait de nouveau. "Peu importe. Bonjour petit cœur, est-ce que tu as faim ? Est-ce que tu veux qu'un de tes papas te donne à manger ?" Elle leur tendit le biberon avec un sourire. "Vous voulez ?"
Draco regarda Harry. "Tu peux lui donner, si tu veux ?"
"Tu es sûr ?"
"Oui, je le tiens depuis qu'on est arrivés. Je pourrais lui donner le prochain. Il y en aura plein d'autres."
Harry rayonnait de bonheur quand Draco lui déposa le bébé dans les bras. Ils avaient tous deux de l'expérience avec tous les bébés dans leur entourage, mais c'était différent cette fois-ci. Tout d'abord, parce qu'il avait l'air si petit, si fragile et ensuite parce qu'il s'agissait de leur fils. Et juste ça rendait ce moment très spécial. Aussitôt que Harry plaça la tétine contre ses lèvres, le bébé ouvrit la bouche et commença à téter avidement. Son visage se détendit immédiatement alors que d'adorables petits sons émanaient de lui, faisant fondre ses pères.
"Il a un bon appétit."
"Oui, il mange très bien. Mais vous devez vous assurer qu'il mange réellement. Certains bébés se contentent de suçoter sans vraiment boire le lait."
Harry et Draco passèrent l'heure suivante à écouter l'infirmière alors qu'elle leur donnait des conseils, prenant note mentalement de ce qu'elle disait sur à peu près tout. Après le biberon, elle leur montra comment l'aider à faire son rot, puis changer sa couche et comment prendre soin de la cicatrice laissée par le cordon ombilical.
À cinq heures, Mme Hollins frappa et les découvrit souriants et gazouillant au bébé parfaitement éveillé dans les bras de Harry.
"Eh bien, messieurs, je vois que tout le monde se porte à merveille, ici." Dit-elle à voix basse mais enjouée. "Comment se porte ce petit garçon ? Êtes-vous déjà sous le charme ?"
"Totalement. Je ne peux pas m'arrêter de le regarder ; il est tellement adorable."
"J'imagine donc que nous avons des papiers à signer, dans ce cas. Ou avez-vous des questions ?"
"Quelques-unes, oui. Mais nous voulons vraiment l'adopter."
"On se posait surtout des questions sur son père. Savez-vous quoi que ce soit ? Parce que les infirmières ne savent rien."
"Non, nous n'avons aucune information sur lui."
"Ce qui nous inquiète, c'est s'il découvre un jour son existence et veut le récupérer, est-ce qu'il le pourra ?"
"Non, il ne le pourra pas. Il s'agit d'une adoption plénière, ce qui signifie que tous les liens, légaux et magiques, entre l'enfant et sa famille biologique sont coupés. Même si le père entendait parler du bébé, il n'aurait aucun droit sur lui. Dès l'instant où vous signerez ces papiers, vous serez ses parents au regard de la loi et de la magie."
"C'est bon à entendre."
"Sinon, un Médicomage a effectué tous les sorts de diagnostic sur lui, donc tout ce que vous avez besoin de savoir sera dans son dossier médical. Ils ont même étudié ses gênes afin de s'assurer qu'il n'y avait aucun problème. On vous le donnera avant votre départ."
"Parfait. C'était notre seule inquiétude, je pense." Draco jeta un coup d'œil à Harry qui lui sourit, confirmant. "Je crois que nous sommes fin prêts à adopter notre petit garçon."
"Merveilleux !" Jemima Hollins pris place dans un des fauteuils et déposa un document sur la table basse entre eux. "Tout d'abord, lui avez-vous déjà trouvé un prénom ? Nous pouvons vous laisser quelques jours pour décider, mais vous devrez choisir à un moment donné."
Les deux hommes se regardèrent et une lueur de complicité passa dans leurs yeux avant que Harry prenne la parole. "Nous avons décidé de l'appeler Cassian James Potter-Malfoy."
"C'est très beau ! Ce sera donc Cassian James." Elle agita sa baguette et le nom du bébé apparu sur le document en lettres d'or. "Très bien. Voici le document que vous devez signer juste là, sous parent numéro un et parent numéro deux." Harry et Draco agitèrent leurs baguettes à leur tour, ajoutant leurs noms et signatures sous ceux de la femme. "Moi, Jemima Hollins, Responsable du Département des Familles Sorcières de Londres, déclare par la présente Harry James Potter et Draco Lucius Malfoy, parents légaux de Cassian James Potter-Malfoy. Signé à Londres le 8 avril 2005." Aussitôt qu'elle eût prononcé ces dernières paroles, le papier qu'ils venaient de signer disparut en fumée et un halo entoura les deux hommes et le bébé. "Vous recevrez une copie du document chez vous et une autre vient d'être envoyée à Gringotts. C'est officiel, messieurs. Félicitations, vous avez un fils !"
Draco sentit immédiatement les larmes envahir ses yeux et il cacha son visage dans le cou de Harry tandis que l'autre homme lui embrassait le haut du crâne, puis le front de son fils.
"Bienvenue dans la famille, Cassian. On sera très heureux ensemble, promis." Il ignorait s'il s'agissait d'une vraie réponse ou simplement d'une grimace, mais il aurait pu jurer avoir vu Cassian lui sourire.
"Je vous laisse tous les trois, maintenant. Vous pouvez rentrer chez vous dès que vous le souhaitez, les infirmières vous donneront son dossier médical à ce moment-là. Je reviendrais vers vous dans les prochaines semaines afin d'organiser un rendez-vous chez vous avec une assistante sociale. Allez-vous prendre un congé parental ?"
"Oui, nous devons en informer la Directrice, mais je suis sûr qu'on devrait pouvoir s'arranger."
"Bien sûr. Faites-le moi savoir si vous avez besoin de quoi que ce soit. Et encore félicitations, profitez bien des premiers jours."
Harry et Draco la remercièrent abondamment alors qu'elle s'en allait. Puis, alors qu'ils étaient à nouveau seuls, ils restèrent dans la pièce quelques minutes de plus avant de se décider à partir.
"Prends-le, je vais aller voir les infirmières pour tout récupérer."
Draco hocha la tête et observa son mari disparaître avec un soupçon de peur. Se retrouver seul avec le bébé pour la première fois était stressant, même si ce n'était que pour quelques minutes et qu'il n'était pas réellement seul. Et si le bébé se mettait à pleurer ? Mais Cassian ne pleura pas. Au lieu de ça, il regardait tout autour de lui, ses beaux yeux bleus tombant sur le visage de Draco de temps en temps. Il bailla doucement et Draco en pleura presque tant il le trouvait mignon.
"Excusez-moi ?" Dit une femme à quelques mètres de Draco. Elle sourit quand il la regarda.
"Oui ?"
"Euh... je suis désolée de vous le demander, mais... est-ce que c'est le fils de Lucy ?"
Draco la dévisagea, surpris. "Lucy ? Je- euh... je ne sais pas."
"Désolée, bien sûr que vous ne savez pas. Lucy... elle a donné naissance à son fils dimanche et... elle n'a pas survécu. Je sais qu'un couple doit l'adopter aujourd'hui et..."
"Je vois. Oui, c'est lui."
Le soulagement était évident sur le visage de la femme. "Bien. Je suis désolée, je ne devrais pas vous surprendre comme ça, mais j'avais vraiment besoin de savoir... je voulais être sûre qu'il sera en sécurité."
Draco acquiesça. "Il le sera, on s'en assurera. Vous connaissiez sa... Lucy ?"
"Oui, nous étions des amies proches."
"Toutes mes condoléances. L'assistante sociale nous a dit qu'elle n'avait personne pour s'occuper du bébé."
"C'est vrai. Je ne peux pas... je vis à l'étranger et mon mari... nous avons des jumeaux, il est Moldu et il ne veut pas... je l'aurais pris, mais..."
"Tout va bien..."
"Anya."
"Tout va bien, Anya. Je suis sûr que Lucy comprendrait. Elle voudrait que son fils soit aimé et qu'on prenne soin de lui et même si je suis persuadé que vous l'auriez aimé, vous avez déjà votre propre famille. Ce bébé... il ne peut pas être un poids. Ce ne serait juste ni pour lui, ni pour vous."
"Vous le rendrez heureux, n'est-ce pas ?"
"Oui. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour le protéger et faire en sorte qu'il soit heureux et aimé. Tout comme mon mari." Elle sourit sans paraître surprise ou en colère de savoir qu'il adoptait Cassian avec un autre homme."
"Je devine que vous êtes sincère juste en vous regardant. Merci."
"On se demandait... personne ne semble savoir quoi que ce soit sur le père du bébé. Comme vous étiez proches de Lucy, peut-être que vous savez quelque chose ?"
"Je vois pourquoi vous vous posez la question, mais je ne sais pas grand-chose. Comme je vous l'ai dit, je vis à l'étranger et nous... on ne se voyait pas très souvent depuis quelques temps. Je sais qu'elle fréquentait quelqu'un quand elle est tombée enceinte, mais elle m'a juste dit qu'il était marié avec des enfants et qu'il venait d'une bonne famille. Le genre de famille qui ne voit pas d'un bon œil les enfants nés hors mariage. Elle l'a quitté quand elle a su pour le bébé et je ne pense pas qu'elle lui a dit quoi que ce soit. Vous n'avez rien à craindre de lui."
"Merci, j'apprécie vraiment. Je... voulez-vous… rester en contact ?" Draco n'était pas très confortable avec cette idée, mais un jour, quand Cassian voudra en savoir plus sur sa mère, avoir Anya dans leur vie pourrait être une bonne chose.
"Je... je ne crois pas que ce soit une bonne idée."
"Je comprends, mais... pouvez-vous simplement me donner votre nom ou quelque chose au cas où il voudrait en apprendre plus sur sa mère un jour ? Je sais que je serais incapable de répondre à ses questions et ce serait bien de vous avoir à ce moment-là. Si vous le voulez, bien entendu. Je m'assurerais de vous le demander avant de lui en parler."
Elle hocha la tête et sorti une carte de sa poche. "Voici mon numéro et mon nom. Quel... lui avez-vous déjà donné un nom ?"
"Oui. Il s'appelle Cassian. Cassian James."
"C'est très joli. Lucy aurait adoré."
"Merci."
Anya opina de la tête une fois, jeta un coup d'œil au bébé dans les bras de Draco puis s'en alla sans ajouter quoi que ce soit.
Quand Harry revint à peine quelques secondes plus tard, Draco avait toujours les yeux rivés sur la porte, troublé par ce qui venait de se passer.
"Bien, on a assez de lait et de couches pour ce soir, mais on devra aller faire des courses demain... Draco ? Est-ce que tout va bien, mon cœur ?"
"... oui. Je crois que tout va bien, maintenant. Rentrons à la maison."
.oOo.
Le reste de la journée s'écoula rapidement ; Harry et Draco en passèrent chaque seconde avec leur fils chez eux. Grâce au lait et aux couches offertes par les infirmières, ils n'avaient pas besoin de sortir tout de suite, ils métamorphosèrent donc le lit de Teddy en berceau qu'ils placèrent dans leur chambre. Ni l'un ni l'autre ne voulait être séparé de Cassian pendant la nuit pour le moment et ils se mirent d'accord pour le garder avec eux aussi longtemps qu'ils penseraient nécessaire. La fin de l'après-midi et la nuit se passèrent plutôt bien même s'ils se réveillèrent toutes les deux ou trois heures soit pour donner le biberon à Cassian, soit pour changer sa couche. À un moment de la nuit cependant, le bébé se réveilla en pleurant moins d'une heure après son dernier biberon et avec une couche toujours propre. Ça leur avait pris près de trente minutes pour le calmer, mais il avait fini par se rendormir et ne s'était pas réveillé avant le biberon suivant. Ça n'avait rien de surprenant pour un bébé de se réveiller et de pleurer comme ça. Malgré son jeune âge, il avait déjà traversé de nombreuses épreuves et emménager dans une nouvelle maison avec des personnes qu'il ne connaissait pas devait être traumatisant, même s'il ne pouvait pas vraiment se rendre compte de tout ça.
Harry et Draco ayant lu de nombreux livres sur la parentalité et l'adoption étaient bien conscients de ça, ils ne s'en inquiétèrent pas et firent de leur mieux pour consoler le bébé et pour s'entraider afin de rester sereins et sains d'esprit tout au long des premières semaines.
Le jour suivant, malgré leur courte nuit, ils décidèrent d'aller faire des courtes pour Cassian. Ils n'étaient pas vraiment à l'aise à l'idée de sortir avec lui si tôt, mais ils en avaient autant besoin que le bébé. Ils passèrent donc la matinée à acheter du lait, des vêtements, des jouets, une poussette ainsi que des meubles tels qu'un berceau ou une table à langer. Ils auraient très bien pu acheter tout cela bien plus tôt, mais ils ne l'avaient pas fait à cause du côté superstitieux de Draco et de la possibilité qu'ils accueillent un enfant plus âgé dans leur famille qui n'aurait besoin ni de table à langer ni de berceau. L'après-midi les vit enfin s'installer réellement dans leur nouveau rôle de parents et c'était à la fois merveilleux et terrifiant.
Ce jour-là, pendant l'une des siestes de Cassian, Harry écrivit une lettre à la Directrice McGonagall, l'informant qu'ils prenaient tous deux un congé parental afin de prendre soin de leur fils et lui demandant de leur trouver des remplaçants. Il ajouta une note plus personnelle l'invitant à passer quand elle le voulait afin de rencontrer leur adorable bébé. Puis, il envoya plusieurs autres lettres à leurs amis les plus proches ainsi qu'à Andromeda, les invitant chez eux le lendemain sans leur dire de quoi il s'agissait. Le but était de les surprendre avec Cassian, en supposant qu'ils ne savaient pas déjà. Après tout, Neville était présent quand ils avaient reçu la lettre et même McGonagall pouvait avoir vendu la mèche.
Malgré une autre courte nuit, ils furent ravis de voir Andromeda et Teddy arriver le dimanche matin. Quand Harry ouvrit la porte avec un immense sourire et les conduisit dans le salon où Draco était en train de donner le biberon à Cassian, Teddy se figea, étonné et Andromeda se mit immédiatement à pleurer avant de les bombarder de questions tandis que le petit garçon comptait les doigts du bébé et caressait ses cheveux bruns.
Puis, Pansy et Théo arrivèrent dans l'après-midi avec Norah, rapidement suivis par Hermione et Ron qui arboraient un énorme sourire quand Harry ouvrit la porte d'entrée.
"C'était qui ? Neville ?"
"Je l'ai croisé sur le Chemin de Traverse hier matin et il m'a demandé si j'avais de vos nouvelles."
"Je le savais !" Ricana Harry alors qu'il enlaçait ses deux meilleurs amis. "Venez le rencontrer ; il est parfait."
"Je suis si heureuse pour vous, Harry. Vous méritez d'avoir une famille." Une fois dans le salon, ils saluèrent chaleureusement Pansy et Théo avant d'enlacer Draco. "Félicitations, Draco."
"Merci, Hermione. C'est Londubat qui vous a dit ?"
"Oui, Ron l'a vu hier." Dit la brunette avant de se concentrer sur leur fils installé dans son transat et de roucouler tout en frottant son ventre rebondi. À sept mois de grossesse, elle ne tarderait pas à vivre la même chose qu'eux. "Doux Merlin, il est trop mignon ! Comment est-ce qu'il s'appelle ?"
"On l'a appelé Cassian James Potter-Malfoy."
"Cassian ? Ce n'est pas très commun." Remarqua Ron en prenant place sur l'un des fauteuils du salon installés autour du bébé. Hermione sourit à Norah sur les genoux de Pansy qui s'illumina en la voyant.
"On voulait poursuivre la tradition des Black et le nommer après une étoile ou une constellation. On y a pas mal réfléchi et on a décidé de transformer Cassiopée en Cassian."
"Ce n'est pas comme ça que voulait t'appeler ta mère si tu avais été une fille ?" Demanda Théo en regardant Draco qui acquiesça.
"J'ai toujours aimé ce prénom et je pensais appeler ma fille comme ça un jour. Mais comme on ne sait pas si on pourra de nouveau adopter un jour et peut-être avoir une fille, je suis content de pouvoir l'utiliser aujourd'hui."
"C'est un prénom adorable."
"Oui et je suis sûre que Narcissa va adorer elle aussi. Tu vas encore gagner des points, Potter."
"Je sais, je suis le gendre parfait."
"Hey, sans moi tu n'y aurais même pas pensé. Donc je suis le fils parfait et tu es juste... pratique."
Tout le monde éclata de rire, ce qui réveilla Cassian. Harry pris immédiatement son fils dans ses bras pour le bercer, souriant quand le bébé se calma instantanément au son de sa voix.
"Son dernier biberon date de quand ?"
Draco regarda l'heure sur l'horloge du salon. "À onze heures et demi. Il est deux heures, il devrait bientôt réclamer. Je vais aller le préparer."
Ils le regardèrent tous quitter la pièce, puis Hermione interrogea Harry avec un sourire en coin. "Alors, comment vous vous en sortez ? Pas trop dur, les nuits ?"
"Elles sont longues. Il se réveille quasiment toutes les deux heures. La première nuit, il a pleuré pendant presque une heure pour rien, mais cette nuit était un peu mieux. Il s'est seulement réveillé pour manger ou parce que sa couche était pleine."
"C'est normal ; il a quoi ? Une semaine ?"
"Oui, une semaine aujourd'hui." Harry sourit à son fils qui le fixait, ses petits sourcils froncés alors qu'il écoutait sa voix. "Oui, tu es déjà un grand garçon !"
"Il dormira de plus en plus longtemps au fur et à mesure, mais il ne fera sans doute pas ses nuits avant quelques mois. Norah les a faites à quoi... trois mois ?" Pansy regarda Théo pour confirmation.
"Doux Merlin... on savait tout ça, mais on ne pensait pas être aussi chanceux et pouvoir adopter un nouveau-né. Pas si rapidement. Mais peu importe si on ne dort pas pendant quelques mois. On en appréciera chaque minute."
Quand Draco revint quelques minutes plus tard avec un biberon de lait, Cassian s'impatientait déjà. Cependant, au lieu de le nourrir immédiatement, Draco et Harry échangèrent un regard et un sourire avant que le brun ne prenne la parole, sa voix douce mais claire.
"Alors Cassian, avec qui est-ce que tu veux manger ? Ta marraine Pansy, ou ton parrain Ron ?"
Il fallut quelques secondes à l'information pour atteindre les concernés, mais quand ils réalisèrent ce qu'il voulait dire, ils couinèrent tous deux. Enfin, Pansy couina et Ron laissa échapper un rire surpris.
"Pour de vrai ? Enfin... vous ne déconnez pas ?"
"Non Pansy, on ne déconne pas. On voudrait tous les deux vous demander d'être les parrains et marraines de Cassian. Ça a été difficile de choisir entre vous quatre, mais on sait que vous serez de toute façon présents pour lui quoi qu'il arrive. Enfin, si vous le voulez, bien sûr."
"Bien sûr qu'on le veut, idiot." Pansy se leva et enlaça Draco, des larmes inondant ses yeux, avant de faire de même avec Harry. "Et oui, il veut sa marraine. Viens là, mon petit cœur." Elle prit délicatement Cassian des bras de Harry et retourna s'asseoir dans son fauteuil pour lui donner son biberon sous le regard surpris et jaloux de sa fille de six mois depuis les genoux de son père. "Ne me regarde pas comme ça, Norie, je te donne à manger tous les jours."
Ron enlaça son meilleur ami à son tour ainsi que son mari sans un mot mais son regard ne quittait pas son nouveau filleul.
"Oh, au fait Weasley. Être son parrain ne veut pas dire que tu peux lui montrer toutes les farces et attrapes de la boutique." L'avertissement de Draco fit rire tout le monde.
"Je ne ferais jamais ça, Malfoy..." Commença le rouquin avant d'ajouter avec un sourire espiègle, "... pas encore."
.oOo.
Au cours des semaines suivantes, Draco et Harry apprirent tous deux comment être parents et ce que ça signifiait réellement. Ils travaillèrent ensemble pour prendre soin de Cassian, pour s'assurer qu'il avait tout ce dont il avait besoin ; ils le nourrissaient, changeaient ses couches, ils lui faisaient des câlins à chaque seconde de chaque jour et lui lisaient des histoires tous les soirs ; ils allaient se promener presque tous les jours, profitant du soleil et de l'air frais printanier avec Cassian bien au chaud dans sa poussette ; ils le montraient à tous ceux qu'ils croisaient ou presque, faisant preuve de cette stupide fierté parentale qu'ils ne pensaient pas expérimenter un jour ; ils passaient tellement de temps à le regarder dormir paisiblement dans son berceau qu'ils en oubliaient parfois le monde autour d'eux ; ils s'étaient aussi inquiété ensemble quand ils avaient dû aller emmener Cassian voir un Médicomage pour la première fois à cause de coliques, ce qui était assez normal pour un bébé.
Le plus dur fut quand il leur fallu retourner au travail et qu'ils durent le laisser à une nounou qu'ils avaient mis des jours à choisir, pour finalement revenir à la maison plus tôt que prévu simplement parce que c'était trop difficile... pour eux ; ils avaient dû y retourner le lendemain, bien entendu, mais ça leur avait semblé plus facile alors, tout comme le jour suivant, et ainsi de suite.
Le cinq juin 2005 marqua le vingt-cinquième anniversaire de Draco. C'était un dimanche et le couple avait invité tous leurs amis et leurs familles pour le déjeuner. Narcissa avait fait le voyage depuis la France pour être présente à leur côté, ce qui lui permit de voir Cassian pour la seconde fois depuis sa naissance puisqu'elle n'avait pas pu résister et leur avait rendu visite seulement quelques jours après que Draco l'eut appelé pour lui annoncer la bonne nouvelle.
Leur fils de deux mois grandissait à vue d'œil, il était en parfaite santé et facile à vivre et, pour la plus grande joie de ses parents, il faisait déjà ses nuits. Enfin, presque toutes les nuits. Grâce à cela, Draco et Harry pouvaient enfin reprendre un rythme normal et profiter de leur vie de famille.
Une chose n'était pas tout à fait revenue à la normale, cependant et il s'agissait de leur vie intime.
Depuis l'arrivée de Cassian deux mois plus tôt, les nouveaux parents n'avaient pas pu échanger plus que des baisers et de rapides et innocents câlins entre les biberons et les couches. Et quand ils avaient le temps, ils étaient trop fatigués pour faire quoi que ce soit. Mais maintenant que Cassian dormait presque six heures d'affilée par nuit, ils commençaient à se sentir plus reposés et devraient avoir du temps et de l'énergie pour plus que parler et s'embrasser. C'est en tout cas ce qu'espérait Draco.
Il aimait Cassian à la folie, tout comme il aimait être père. Leur nouvelle vie de famille était comme un rêve pour lui, il se sentait si heureux quand il était avec son mari et son fils, à jouer sur le matelas de bébé dans le salon ou à se promener dans le parc à côté de chez eux avec Cassian dans sa poussette, il fondait à chaque sourire du bébé, à chaque adorable éternuement ou expression marrante sur son visage... vraiment tout. Mais une part de lui s'ennuyait de Harry. Ils étaient tout le temps ensemble, que ce soit à la maison ou au travail, ils dormaient serrés dans les bras l'un de l'autre dans le même lit chaque nuit et, pourtant, il lui manquait. Et la raison était claire : cela faisait deux mois que Harry et lui n'avaient pas fait l'amour. Oui, il était père, oui il était plus heureux que jamais, mais il était également un mari et un amant et il était jeune et avait besoin de s'envoyer en l'air avec son mari.
Donc, pour son anniversaire, il comptait recevoir un cadeau très spécial : Harry. L'une de ses idées avait été de demander à sa mère de s'occuper de Cassian pendant qu'ils passaient tous les deux une nuit romantique dans un hôtel, mais il n'était pas encore prêt à passer autant de temps loin de son bébé. Ainsi, il avait juste décidé d'attendre la fin de la journée, une fois Cassian endormi dans sa chambre où il dormait depuis un mois maintenant, et sa mère dans la chambre d'amis, pour fermer leur porte et acculer Harry sur leur lit, ne lui laissant d'autre choix que de lui faire l'amour.
Bien entendu, les choses ne s'étaient pas réellement passé comme prévu et il était tard quand ils entrèrent dans leur chambre après avoir passé presque deux heures à essayer de calmer les pleurs de Cassian. Le plan cependant restait le même pour Draco, peu importe qu'ils soient épuisés de leur journée et stressés à l'idée que Cassian se réveille encore pendant la nuit. C'était toujours son anniversaire et, ce soir, Harry était à lui.
"Est-ce que tu crois qu'il est malade ?" Demanda Harry en fermant la porte de leur chambre derrière lui.
"Sa température est normale et j'ai vérifié ses constantes ; tout va bien. La journée a juste été un peu bouleversante pour lui. Trop de monde, trop de bras différents..."
"Est-ce que tu regrettes qu'on ait invité tout le monde ?"
"Non, bien sûr que non. Je dis juste que c'est tout à fait normal qu'il soit un peu capricieux ce soir parce qu'il n'a pas beaucoup dormit aujourd'hui. Mais il va bien dormir cette nuit et ça ira mieux demain." Draco regarda Harry s'allonger sur leur lit et sourit malicieusement. Parfait.
"Heureusement que tu ne travailles pas demain, il sera plus à l'aise avec toi qu'avec la nounou. Et puis ta mère pourra profiter de vous deux..." Harry s'arrêta de parler et pencha la tête sur le côté, son regard fixé sur Draco qui retirait son T-shirt lentement. Ce n'était pas de le voir se déshabiller qui était surprenant, c'était la façon qu'il avait de le faire. Lentement et avec un regard très, très coquin. "Qu'est-ce que tu fais, Draco ?"
"Je me déshabille ?"
"Non, ça, ce n'est pas se déshabiller."
"Vraiment ?" Le T-shirt tomba au sol et il commença à déboutonner son pantalon. "Qu'est-ce que c'est, alors ?"
"Draco..." Le blond fit glisser son pantalon le long de ses jambes, révélant un jockstrap noir. "Comment tu... Est-ce que tu as porté ça toute la journée ?"
Avec un sourire innocent, Draco grimpa sur le lit et s'agenouilla avant de ramper à genoux pour chevaucher les jambes de son mari. "Oui. Est-ce que tu aimes ? Je t'ai imaginé le retirer depuis que je l'ai enfilé ce matin."
"Tu es démoniaque." Harry posa ses mains sur les longues jambes au-dessus de lui et grogna contre les lèvres de Draco. "Tu n'as aucune idée de ce que je veux te faire là, tout de suite."
"Alors fais-le. Fais-moi tout ce que tu as en tête."
"Mon amour... Cassian-"
"Cassian dors, Harry."
"Oui, mais il pourrait se réveiller. Je ne veux pas commencer quelque chose et devoir m'arrêter en plein milieu."
"Alors on ne fera plus jamais l'amour. Parce qu'il peut se réveiller n'importe quand, même quand il aura dix ans. Est-ce que tu veux attendre ses onze ans et son départ pour Poudlard pour baiser ? Et ça c'est si on n'a pas d'autres enfants entre temps. Je n'attendrais pas, Harry, pas si longtemps. On n'a pas fait l'amour depuis deux mois et j'ai envie de toi. Maintenant." Ne sachant pas si c'était suffisant pour le convaincre, Draco ajouta, ses lèvres à seulement quelques millimètres de celles de Harry. "C'est encore mon anniversaire et je te demande un dernier cadeau. Baise. Moi." Il accompagna les deux derniers mots de mouvements de hanches et de baisers et ça suffit pour faire craquer Harry.
L'homme entoura les hanches de Draco de ses bras et le retourna pour que le blond soit sous lui. Draco gémit immédiatement en sentant l'érection de Harry contre sa cuisse.
"Tu es sûr de le vouloir, Draco ? Je suis tellement frustré que je pourrais te dévorer. Je te ferais pleurer et implorer ma pitié. Tu ne pourras pas t'asseoir avant des jours."
"Oui !"
"Qu'est-ce que tu veux, mon Amour ?"
"Ça ! Je veux tout ça ! Je t'en prie..."
Harry ne perdit pas une seule seconde. Il recula pour se déshabiller et insonorisa la chambre d'un coup de baguette, puis il revint entre les jambes du blond. Il prit son temps pour caresser la jambe pâle et douce depuis sa cheville jusqu'à sa hanche avant de redescendre sur sa cuisse. Puis, il joua un moment avec le jockstrap, cajola l'érection de Draco à travers le tissu avant de tirer sur les fines ficelles entourant ses fesses.
"C'est très sexy, Draco. Est-ce qu'il est nouveau ? Je ne t'ai jamais vu le porter."
"Oui. Je l'ai acheté la semaine dernière."
"Quand tu étais avec Cassian ? Vilain garçon."
"Non ! Il était ici avec Penny."
Penny était leur nounou et ils l'adoraient. Elle leur sauvait littéralement la vie tous les jours et prenait tellement bien soin de Cassian qu'ils ne s'inquiétaient jamais en partant travailler.
"Je vois. Je ne pense pas qu'on va le retirer. Pas besoin ; je peux facilement te baiser avec. C'est super utile ; tu devrais le porter plus souvent. Tu sais... quand on est pressés et... j'aurais juste à baisser ton pantalon et te prendre sur mon bureau entre deux classes. Est-ce que tu imagines les élèves qui attendent pour le cours suivant alors qu'on est juste à côté..."
Les images qui envahirent le cerveau de Draco le firent gémir. "Tu es vraiment un pervers."
"Je sais. Je vais te préparer avec des sorts, ça te va ?"
"Attends." Draco se redressa sur ses coudes. "Embrasse-moi d'abord."
Harry s'acquitta de cette tâche avec un sourire et il se pencha, réclamant les lèvres de Draco. Ça faisait si longtemps qu'ils ne s'étaient pas embrassés aussi passionnément, c'était le genre de baiser qui vous coupe le souffle et vous laisse pantelant. Pendant le baiser, Harry utilisa sa baguette pour nettoyer et lubrifier l'intimité de Draco avant de le taquiner avec ses doigts. Il savait qu'il devait faire attention puisqu'ils ne l'avaient pas fait depuis deux mois, mais il savait aussi que Draco appréciait ressentir un peu de douleur, ça ne prendrait donc pas trop longtemps pour le préparer. Après quelques secondes supplémentaires, il appuya enfin un doigt contre son entrée et l'inséra, faisant soupirer Draco dans sa bouche. Il prépara son mari un doigt à la fois, les remuant pour trouver ce point particulier qu'il adorait. Puis, après de longues minutes de préparation et de baisers, Harry se recula et marmonna un autre sort de lubrification avant de placer son membre dur contre l'entrée palpitante.
"Tu es prêt ?"
"Oui, vas-y." Avec un nouveau baiser, Harry poussa, faisant disparaître son érection entre les fesses de son époux, s'insérant jusqu'à la garde. "Merde... si profond..."
"Ça va ?"
Draco hocha la tête tout en se mâchouillant la lèvre inférieure. "Donne-moi une minute."
"Seulement une. Après ça, je te fais crier." Draco gloussa et Harry l'embrassa encore une fois avant de descendre sur sa mâchoire et dans son cou. "Tu es tellement serré, mon cœur, j'adore ça."
"Ça fait longtemps... ça m'a manqué."
"À moi aussi." Harry ondula des hanches. "Je peux ?"
"Tellement pressé. Oui, tu peux bouger."
Le brun retira son membre presque complètement, gémissant à la vue qu'il avait de là où il était, avant de replonger d'un seul coup en Draco.
"Oh putain !"
Harry recommença ce même mouvement encore et encore, lentement d'abord, puis plus rapidement jusqu'à pilonner le blond sans merci, le faisant crier exactement comme il l'avait prédit. La pièce se rempli de cris, gémissements et halètements, tous efficacement contenus par les sorts de Harry. Avec ses jambes et ses bras enroulés autour du corps de Harry, Draco accompagnait et rencontrait chaque pénétration et la passion et le désir entre eux augmentèrent rapidement.
"Harry... touche-moi."
"Shhh..." Murmura Harry contre les lèvres du blond, sans pour autant obtempérer. S'il ne voulait pas caresser Draco, il ne le ferait pas. Tout comme il n'autoriserait pas son mari à se caresser lui-même. Draco le savait parfaitement, mais il essaya quand même, obtenant un grognement et l'arrêt des hanches de Harry. "Qu'est-ce que tu fais ?"
"S'il te plaît..."
Harry attrapa les mains de Draco et les coinça sur les oreillers au-dessus de sa tête.
"Vous êtes un mauvais garçon, Draco Malfoy. Est-ce que je dois te punir maintenant ?" Il roula des hanches une fois avant de se figer de nouveau. "Ou est-ce que tu vas bien te tenir ?"
"Je vais bien me tenir. Promis."
Harry pencha la tête sur le côté. "Je vais choisir de te croire pour cette fois. Mais on ne touche pas, mon Amour."
Malgré le hochement de tête de Draco, Harry fit glisser son membre hors de lui avant de retourner son mari sur son ventre, ses mains toujours coincées sur les oreillers. Il tira sur la ficelle du jockstrap pour attirer les hanches étroites vers lui, s'assurant que le sexe de Draco ne frottait pas contre le lit et exposant son entrée avant de replonger en lui.
Cette fois-ci, Draco n'eut pas de temps pour s'habituer ; il sentit le membre de Harry au plus profond de lui, frottant contre sa prostate encore et encore jusqu'à ce qu'il se sente prêt à exploser. Ne pas être capable de se toucher le rendait dingue, mais il savait que s'il suppliait, Harry allait juste ralentir sans lui donner ce qu'il voulait. Draco laissa donc tomber l'idée et s'abandonna au plaisir, bougeant ses fesses à la rencontre des hanches de Harry, agrippant les doigts de son époux autour des siens et ressentant le poids de Harry contre son dos, son souffle et ses gémissements dans son cou. Son orgasme était impossible à stopper et Draco jouit sans même avoir été touché, hurlant dans les oreillers tandis que Harry le pénétrait encore deux fois avant de jouir lui aussi, inondant Draco de son sperme.
Harry se laissa tomber sur Draco avec un soupir, restant là, haletant, jusqu'à ce que le blond lui marmonne qu'il était trop lourd. Finalement, Harry se leva du lit, disparu dans la salle de bain attenante pour revenir quelques secondes plus tard avec une serviette. Il prit son temps pour nettoyer son époux avant de faire de même sur lui et, satisfait, il jeta la serviette sur le sol avant de s'allonger à côté de Draco et de l'attirer contre sa poitrine.
"C'était génial."
Draco lui fit un sourire fatigué et réclama un baiser. "Oui. Ça m'avait manqué... tu m'avais manqué."
"Je suis là. Je ne vais nulle part, Amour."
"Je sais. Mais être parents... ça a changé pas mal de choses."
"C'est vrai, mais l'amour que je ressens pour toi n'a pas changé. Non, ce n'est pas vrai ; il est plus grand. Je t'aime encore plus aujourd'hui qu'avant l'arrivée de Cassian dans nos vies. Et je sais que ce n'est que le début."
"Je sais que tu m'aimes ; mais après deux mois sans... j'ai pensé que tu en avais peut-être assez de moi, que tu étais satisfait de n'être qu'un père et..."
Harry fit rouler Draco sur son dos et s'installa de nouveau entre ses jambes. "Je ne pourrais jamais en avoir assez de toi, Draco Malfoy. Jamais. Même si on finit avec dix enfants, je ne pourrais jamais arrêter de t'aimer et je ne pourrais jamais arrêter de te faire l'amour. C'est physiquement impossible."
Draco gloussa ; ses mains caressèrent les flancs de Harry, le faisant frissonner. "Dix enfants ? On aurait peut-être dû parler plus tôt du nombre d'enfants qu'on veut."
"Quoi ? Est-ce que c'est trop ? J'en veux au moins cinq. On devrait peut-être commencer à s'entraîner pour mettre bébé numéro deux en route, maintenant que Cassian dors plus de deux heures de suite."
"Tu es impossible, Potter."
Harry plaqua ses hanches contre celles de Draco, lui soutirant un gémissement. "J'ai encore envie de toi."
"Je sens ça. Tu es au courant que tu travailles, hein ?"
"Je donnerais des interros surprises aux enfants, ils ne remarqueront même pas que je suis en train de dormir."
"Et moi ? Je ne peux pas donner une interro surprise à Cassian."
"Ta mère sera là ; elle peut s'occuper de lui si tu veux faire une sieste."
"Mais je veux passer du temps avec elle, pas dormir toute la journée parce que tu as été un crétin en chaleur toute la nuit."
"Hey ! C'est toi qui m'as séduit avec ton jockstrap, là. Je t'avais prévenu !"
"Je sais." Draco gémit quand Harry inséra un doigt en lui. "D'accord, mais... cette fois-ci je peux- Ah ! Me toucher. Pas de- torture et tu ne t'arrête pas... en plein milieu."
Le sexe de Harry était déjà positionné à l'entrée de son anus, prêt à le pénétrer pour la seconde fois cette nuit-là. "Tout ce que tu voudras, mon Amour."
.oOo.
Après cette nuit, Draco et Harry trouvèrent leur équilibre entre être pères et amants. Bien entendu, la plupart de leur temps était consacré à leur fils, mais ils essayaient également de trouver du temps pour être tous les deux, seuls.
Pour le vingt-cinquième anniversaire de Harry le 31 juillet, ils confièrent leur bébé de trois mois à Andromeda afin de passer un week-end en amoureux en Espagne. C'était la première fois qu'ils laissaient leur fils pour plus de quelques heures et si ça avait d'abord été difficile pour eux, ils avaient finalement pu profiter de leurs moments à deux et avaient été soulagé de voir que le bébé ne paraissait pas traumatisé. Suite à cela, il leur fut plus facile de sortir dîner en amoureux et ils envisageaient même de repartir pour quelques jours très bientôt.
En août, quand Cassian eut quatre mois, ils passèrent trois semaines en France, dans le chalet de Narcissa qui était plus heureuse de voir son petit-fils que Draco ou Harry. Ils passèrent une semaine en sa compagnie afin qu'elle profite de Cassian, puis deux semaines juste tous les trois comme prévu à Noël. Pendant ces deux semaines, ils passèrent autant de temps ensemble que possible, alternant entre randonnées en montagne, pique-niques, shopping ou encore baignade dans un lac. Leurs amis se joignirent à eux pendant quelques jours, Pansy et Théo venant avec Norah qui allait bientôt fêter son premier anniversaire, tandis qu'Hermione et Ron amenèrent leur petite Rose née à la fin du mois de juin. Le reste des vacances, ils restèrent chez eux ou allèrent à la plage où Cassian avala autant de sable qu'il pouvait alors que Teddy construisait le plus grand château de sable du monde.
Quand le moment de retourner à Poudlard arriva, ce fut moins difficile qu'avant. Pas parce qu'ils s'étaient habitués à laisser Cassian à la maison, mais parce qu'ils n'avaient plus besoin de le faire. La plupart des nouveaux professeurs de Poudlard étaient jeunes et nombre d'entre eux avaient des enfants en bas âge comme Cassian. Ainsi, quand il devint clair que ça pourrait devenir un problème, il fut décidé d'ouvrir une garderie à Poudlard. De cette façon, les parents pouvaient y déposer leurs enfants le matin pour aller donner leurs cours tout en sachant leur progéniture à l'abri dans le château où ils pouvaient aller les voir à n'importe quel moment de la journée. La solution était parfaite pour Cassian puisque ses deux parents travaillaient à Poudlard et ça lui permis de rencontrer d'autres enfants tout en se familiarisant avec le château.
Avant l'annonce de la création de la garderie, Draco et Harry avaient passé beaucoup de temps à parler et à débattre. Après deux mois passés avec Cassian presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il était difficile pour eux de le laisser à nouveau toute la journée avec une nounou. À un moment, Draco avait même envisagé de quitter son travail pour rester à la maison avec lui, malgré sa passion pour l'enseignement et les potions. Ils furent donc ravis de laisser Cassian à la garderie pour le premier jour de cours et d'aller le voir dès qu'ils avaient quelques minutes de libres. Le petit garçon d'adapta rapidement à la situation, lui aussi. Il semblait heureux de voir ses pères plus souvent et d'être avec d'autres enfants, puisqu'il souriait tout le temps et était charmant avec tout le monde.
Pour fêter ses six mois en octobre, Draco et Harry organisèrent une fête chez eux, rassemblant famille et amis. Puis, Halloween arriva et déguiser Cassian en adorable citrouille pour faire la chasse aux bonbons avec Teddy suffit à changer l'opinion de Harry sur ce jour particulier.
En un claquement de doigt, c'était de nouveau Noël et celui-ci fut le plus beau pour tout le monde. Pouvoir fêter Noël en famille pour la première fois fut incroyable pour Harry et Draco. Il n'y eut pas de neige cette année-là dans le Yorkshire, mais regarder les petits yeux de Cassian s'écarquiller devant chaque bougie ou décoration était suffisant pour ses parents. Le petit garçon fut pourri-gâté, bien entendu, recevant tant de jouets que Harry et Draco durent en mettre de côté pour plus tard. Voulant passer Noël chez eux, ils n'allèrent pas en France cette fois-ci, mais Narcissa s'installa chez eux pour quelques jours et ils invitèrent tout le monde pour le déjeuner.
Quand les douze coups de minuit résonnèrent la nuit du Nouvel An, tout ce que Harry et Draco souhaitèrent était de passer une année aussi belle que la précédente, avec peut-être une petite chose en plus. Ils savaient leur amour plus fort que jamais et que leur fils était aussi heureux qu'il pouvait l'être, mais ils se savaient également prêt pour plus.
Ainsi, ils firent le vœu, à minuit, d'accueillir un nouvel enfant sous leur toit et d'agrandir leur famille aussi rapidement que possible. Avec un peu de chance, les étoiles entendraient leur souhait et exauceraient leur vœu mais, en attendant, être une famille, leur famille, leur suffisait.
-FIN-
J'espère que cette cinquième et avant-dernière partie vous a plu !
Je ne sais pas pour vous, mais je suis déjà sous le charme de ce petit Cassian.
La prochaine fois, on fait un bond dans le temps pour retrouver notre petite famille préférée qui attend toujours pour s'agrandir jusqu'à ce qu'un petit coup de pouce du destin leur fasse rencontrer deux nouveaux personnages.
À très vite,
Theodora.
