Le Centre ainsi que les personnages de Jarod, Miss Parker, Sydney... sont la propriété des producteurs du Caméléon. Le reste est à moi. Merci de ne pas archiver et de ne pas emprunter les personnages "originaux" sans mon autorisation.
L'histoire se déroule durant la saison 2, entre Gigolo et Cadeau Surprise.
Bonne lecture :-)
EPILOGUE
Une jeune femme entraîneur arrêtée pour la mort de Maxine Ambruster.
La photographie qui illustrait le reportage de L'Examiner n'était pas particulièrement flatteuse pour Kali Everbert, que deux agents de police en uniforme et un psychologue de la police de San Francisco venaient de libérer de la table de massage. L'article expliquait dans quelles circonstances et de quelle façon Max avait trouvé la mort. Un entrefilet précisait que Mme Lia Darnnell, propriétaire d'une chaîne de boutiques et épouse de l'industriel du même nom, avait proposé à Emma Ambruster de sponsoriser son retour à la compétition.
Il ferma le cahier rouge avec un petit sourire, glissa le déguisement de Zorro dans un carton d'expédition et inscrivit l'adresse de Jeremy Ambruster. Puis il vérifia l'heure et composa le numéro de téléphone de Sydney.
"J'ai vu que Mlle Parker avait reçu mon cadeau."
Il était assis dans un fauteuil fatigué, les pieds sur la petite table de salon sur laquelle s'entassaient distributeurs de Pez - ses bonbons préférés - articles de journaux et cassettes vidéo. Un vieil épisode de Zorro en noir et blanc défilait sur l'écran de télévision; il avait coupé le son aussi était-ce en silence que Don Diego ridiculisait le sergent Garcia. Si Parker ou Sydney, en découvrant le catalogue de jouets, n'avaient pas manqué de le comparer au justicier masqué, réfléchit-il, il était cependant impossible d'assimiler Parker au sergent. Elle avait été loin d'être ridicule, sur cette piste d'escrime, et il avait même cru un instant qu'elle allait remporter l'assaut. Elle semblait avoir manqué de souffle. Trop de cigarettes, sans doute.
"Elle était furieuse contre toi," répondit Sydney. Puis il lui vint à l'esprit que Parker était constamment furieuse contre Jarod, et il ajouta: "Plus encore que d'habitude.
- Vous voulez dire qu'elle a frisé la crise d'apoplexie," fit Jarod que l'image réjouissait. Il regarda sa main, là où les ongles de Parker avaient laissé de profondes marques, des petites rigoles rougeâtres.
Sydney observa un instant de silence, se demandant quelle était la véritable motivation de Jarod pour pousser la jeune femme à bout.
"Emma Ambruster lui ressemble de façon saisissante, dit-il enfin.
- C'est surprenant, n'est-ce pas?
- Elle est une de ces Mlle Parker que les circonstances s'entêtent à créer?
- Je crois qu'elle ira mieux à présent."
Il réfléchit à ce qu'Emma lui avait dit - Je ne pouvais pas m'empêcher de me demander pourquoi elle était morte, elle. Pourquoi pas moi. Elle s'était sentie sinon coupable de la mort de sa sœur, du moins d'être encore vivante. Une partie de la peine de Mlle Parker provenait également du fait que sa mère était morte presque sous ses yeux, et qu'elle se sentait responsable de n'avoir rien pu faire.
Sur l'écran de télévision, Don Diego traça un magnifique Z sur le ventre distendu du sergent Garcia, avant de s'enfuir par les toits et de se laisser tomber sur son cheval, lequel partit au galop.
Il faudrait qu'il essaye le cheval.
"Savez-vous pourquoi Brigitte a essayé de me tuer, à San Francisco? s'enquit-il avec désinvolture.
- Nous ne l'avons pas interrogée. Je ne pense pas qu'elle nous aurait répondu.
- Mlle Parker peut se montrer très..." Il observa une pause lourde d'allusion. "... convaincante.
- Elle l'a empêchée de tirer, souligna Sydney comme si Parker avait besoin de lui pour la défendre.
- Je suis au courant.
- Elle prétend qu'elle veut des réponses.
- Elle prétend? Pour reprendre votre expression favorite, quelle façon intéressante de présenter la situation."
Le générique acheva de défiler sur l'écran, et un nouvel épisode commença, avec un Don Diego fringant dans son costume de jeune homme oisif, bien élevé et légèrement couard.
"Jarod, tu es toujours là?"
Il y avait une trace d'inquiétude dans la voix de Sydney, et Jarod se rendit compte qu'il devait être resté silencieux plus longtemps qu'il le pensait.
"Oui. Le gant était une façon de la remercier, finit-il par reconnaître.
- Elle l'a pris comme un défi.
- Bien sûr." Parker prenait tout ce qui venait de lui comme un défi.
Il repensa à sa précédente conversation avec Sydney. D'une certaine façon, il haïssait véritablement Parker, elle était capable de faire de sa vie un enfer et, contrairement à ce que semblait croire Sydney, elle ne cesserait pas de le poursuivre, même si elle obtenait un jour les réponses qu'elle cherchait. C'était devenu un véritable défi, que l'un d'eux devrait nécessairement remporter. Il n'existait pas de match nul à l'escrime; en revanche, on pouvait y être touché en plein cœur.
"Rien de plus ambigu que la haine, n'est-ce pas?" dit-il doucement.
FIN
18 décembre 1998
