Chapitre 3: Impasse
Tout le monde était réuni à KameHouse. Enfin, presque tous ceux qui étaient resté sur Terre. Videl avait expliqué le peu qu'elle tenait de Gohan et Chichi s'était évanouie.
- Oob qui devient maléfique... Ça me fait peur, avoua Krilin.
- J'aurais du l'empêcher d'y aller au lieu de dormir, marmonna Videl, furieuse.
- Il ne faut pas t'en vouloir, dit férocement Bulma. C'est ça, les Saiyens! Ils ont un problème, BANG! Ils partent tout de suite se battre en nous laissant nous inquiéter! Et on ne sait pas quand ils reviennent, en quel état ou juste SI ils reviennent! Et puis, lorsqu'ils sont finalement de retour, ils vident le garde-manger et vont se coucher! Et le lendemain, entraînement! Comme si tout était normal! Et un jour, BANG! un nouveau combat! Et une bonne fois, ils emmènent vos enfants sans avertir!
Elle se dirigea vers la cuisine en continuant de se plaindre en criant. Videl, C-18 et Tortue Géniale la regardaient avec des yeux exorbités, toujours impressionnés par ces crises. Yamcha et Krilin échangèrent un regard et haussèrent les épaules pendant que Bra se précipitait dans la cuisine pour empêcher sa mère de tout casser.
- Alors, qu'est-ce qu'on fait? demanda Yamcha.
- On ne fait rien! s'écria Oolon. S'ils nous ont laissé ici, c'est parce qu'on ne peut pas les aider. De toute façon, on ne pourrait même pas les re...
Videl écrasa furieusement le cochon sur le plancher d'un coup de poing.
- Ferme-la, Porcinet! Espèce de lâche!
- J'en ai assez! cria Bulma dans la cuisine.
Un bruit de vaiselle s'éclatant sur le mur fit sursauter tout le monde, puis Bulma se mit à sangloter bruyamment.
- Heureusement que Chichi s'est évanouie, chuchota Krilin dans l'oreille de Yamcha. Imagine si elle se serait mise à crier avec Bulma...
Yamcha sourit, ce qui lui attira le regard furieux de Videl. L'épouse de Gohan prenait la situation très au sérieux et bien qu'elle se contrôla beaucoup mieux que ses aînées, elle aussi était mortellement inquiète; ses mains aux jointures blanches crispées sur un coussin le montraient bien.
- T'inquiète pas, fit gentiment Krilin. Ils en ont vu d'autres.
- Bien sûr, gronda Videl. Et à chaque fois il y a eu des morts. Et Gohan ne s'est pas entrainé depuis longtemps. Et Pan, elle... Sans parler de Piccolo qui se fait vieux! Comment veux-tu que je ne m'inquiète pas? Mon mari et ma fille...
Elle cacha soudain son visage dans ses mains pour pleurer. Tortue Géniale s'approcha pour la consoler, mais elle l'envoya promener d'un geste brusque. Cachant difficilement un sourire après avoir vu cela, Yamcha s'asseya à côté de Videl et passa un bras autour de ses épaules.
- Ça va, Videl. Je peux t'assurer qu'ils reviendront.
- Comment peux-tu en être sûr? Tu n'es même pas avec eux!
Yamcha se tut. Il n'arrivait jamais à trouver les bons mots pour consoler quelqu'un, surtout dans ce genre de situation... Il lança un regard aux autres, mais personne ne savait quoi dire de plus. Un silence embarrassé, seulement troublé par les sanglots de Videl et ceux de Bulma, plus étouffés, s'installa.
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Trunks était prêt à exploser. Il aurait pu jurer que l'homme devant lui le faisait marcher dans le même dédale depuis trop longtemps déjà, en ralentissant en plus. Derrière lui, Végéta s'énervait aussi. Le métis s'apprêtait à parler lorsque, comme s'il devinait ses intentions, le "guide" se retourna légèrement en arrêtant de marcher.
- Nous y sommes, dit-il.
Le mur s'ouvrit devant lui. Trunks soupira et le suivit, sans prêter attention au grognement frustré de son père.
- Veuilliez vous incliner devant sa Majesté, dit alors l'autre en s'écartant.
Trunks et Végéta levèrent les yeux, surpris, et virent, au centre de l'immense salle, un grand trône, magnifiquement fait, où était assise une jeune femme. Bien qu'elle portât des vêtements étranges et que son regard fut distant, détaché, voire même froid, les deux Saiyens la reconnurent aussitôt.
C'était Xerry.
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Un coup de poing envoya violemment Pan à terre. La jeune femme s'écrasa en hurlant lorsque son corps heurta le sol, gémit alors qu'un flot de sang lui remplit la bouche. Gohan se posa rapidement près d'elle, tout en gardant les yeux rivés sur le combat au-dessus d'eux.
- Ça va, chérie? demanda-t-il, la voix inquiète malgré son air combatif.
- Oui, oui... Mais on ne peut pas gagner... Il est trop fort...
Pan se leva lentement, tremblante. Bien qu'elle eut mal comme jamais, bien qu'elle eut envie de s'écrouler et de pleurer, elle savait qu'elle ne devait pas abandonner et continuer le combat coûte que coûte. Elle essuya le sang sur sa joue du revers de la main, releva la tête pour voir comment les autres s'en sortaient.
Contrairement à d'habitude, Goku n'était pas le meilleur. Visiblement, combattre celui qui était devenu son plus proche ami et à qui il avait appris à se battre l'empêchait de se donner à fond. Piccolo, bien qu'il eut retiré sa cape et son turban dès le début du combat, ne continuerait pas très longtemps. Il était trop vieux, trop faible pour avoir une chance de juste affaiblir Oob. Goten, surprenament, était celui qui donnait le plus de problèmes au jeune homme possédé.
Lorsqu'il vit Piccolo être projeté par un kiaï, Gohan poussa un cri et bondit pour le rattraper avant qu'il ne tombe au sol. Empoignant le Namek par le poignet, il s'éleva rapidement dans le ciel, s'arrêtant seulement à une bonne hauteur.
- Merci... fit Piccolo, haletant.
Gohan décida de ne pas le lâcher tout de suite, lui laissant le temps de reprendre son souffle.
- Piccolo, je crois que tu devrais arrêter, dit-il enfin. C'est...
- Ne dis pas de sottises. Même si je suis le plus faible ici, il est hors de question que je reste là sans rien faire!
- Mais tu es déjà vidé!
- Tu crois ça?
Le sourire familier, moqueur, étira les lèvres vertes, plus haut d'un côté que de l'autre. Gohan hésita, le lâcha. Piccolo attendit un peu, observant un moment le combat entre Oob, Goku, Goten et Pan.
- Tu as peut-être raison, murmura-t-il enfin. Je n'ai plus ma place parmi vous. Il est temps de céder la place aux autres générations, hein?
- Ce n'est pas ce que je voulais dire... C'est juste que...
- Je sais. Je ne peux rien faire pour vous aider.
Goku poussa un long hurlement de douleur après que son visage ait été ravagé par un coup de pied trop violent. Gohan serra les poings, horrifié, sa puissance augmenta inconsciemment.
- Vas-y, je peux rester seul, fit Piccolo en essuyant le sang sur son menton.
Gohan hocha légèrement la tête et se lança aussitôt, à toute vitesse. Piccolo se posa rapidement, croisa les bras et regarda se qui se passait. Bien qu'il lui coûtait d'admettre son impuissance, il savait qu'il venait d'ôter un poids de l'esprit de Gohan, ce qui lui permettrait de se battre encore mieux.
Le métis frappa Oob de toutes ses forces, pour venger son père, puis ne put s'arrêter, aveuglé par une rage soudaine. Pan et Goten reculèrent, effrayés par la violente colère d'un Gohan si souriant et si gentil d'ordinaire. Goku, après avoir recouvré la vue d'un oeil, regarda horrifié son fils massacrer son ancien élève.
- GOHAN!! NON!!
Son cri arrêta aussitôt Gohan, qui reçut un coup de pied à la poitrine. Goten se précipita pour le rattraper, tout aussi surpris par l'intervention de leur père.
- Papa... gémit Gohan en se tenant le coeur. Qu'est-ce que...
Il croisa le regard de Goku et se tut. Il comprit que c'était trop dur pour lui de se battre contre un ami, de le massacrer comme ça. Et que c'était même trop dur de le voir de faire battre. Même si c'était leur devoir, même s'il le fallait pour sauver le monde... C'était trop pour lui.
Piccolo baissa le front, sombre. "On lui avait dit que ses sentiments le perdraient..."
Haut au-dessus d'eux, Oob avait déjà repris son souffle et attendait, dans une position de défense presque provocante, la prochaine attaque. Un sourire mauvais flottait sur son visage, ses yeux brillaient de plaisir sadique. Il lécha lentement l'unique filet de sang qui lui coulait des lèvres. Apparemment, il ne souffrait pas beaucoup de l'attaque de Gohan, ni de tout le combat précédent. Furieux, Goten cracha par terre, sa salive tachée de sang.
- Tout ça et ça ne donne rien, gronda-il entre ses dents. On ne gagnera pas comme ça!
Gohan se massa lentement la poitrine pour appaiser la douleur, les yeux fixés sur Oob, réfléchissant furieusement à un moyen de le vaincre. Malheureusement, plus il y pensait, plus cela devenait évident: ils n'avaient pas d'autre solution que de le tuer.
FIN
